Ligne de Dole-Ville à Poligny

ligne ferré désaffectée transformée en voie verte

La ligne de Dole-Ville à Poligny, ou ligne présidentielle Jules Grévy, est une ancienne ligne ferroviaire française à voie normale, qui reliait Dole à Poligny, dans le département du Jura. Elle est construite entre 1882 et 1886, sous l'impulsion du président de la République, Jules Grévy, qui l'utilise chaque semaine pour rentrer dans son village natal et de villégiature, Mont-sous-Vaudrey, qu'elle dessert. La ligne est fermée au service des voyageurs depuis 1 938, puis, par étape, à celui du fret, de 1964 à 2005.

Ligne de
Dole-Ville à Poligny
Image illustrative de l’article Ligne de Dole-Ville à Poligny
Vue du pont sur le Doubs, à Dole.
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Dole, Poligny
Historique
Mise en service 1884
Fermeture 1938 – 2005
Concessionnaires PLM (1883 – 1937)
SNCF (1938 – 1997)
RFF (1997 – 2014)
SNCF (à partir de 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 869 000
Longueur 39,682 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Pente maximale 15 
Nombre de voies Voie unique
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) Ligne non exploitée
et partiellement déclassée
Trafic Voyageurs (jusqu'en 1938)
Fret (jusqu'en 2005)

Cette ligne avait le statut de ligne non exploitée de Dole à Souvans, puis était déclassée au-delà ; elle constitue la ligne 869 000 du réseau ferré national. Après fermeture et déclassement de la section de Dole à Mont-sous-Vaudrey, le , le projet de transformation de la « ligne Grévy » en voie verte (19,7 km) est lancé[1]. Les travaux sont programmés entre 2020 et 2021[2].

Histoire

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La genèse

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En 1841 a émergé l'idée de la construction d'une voie ferrée entre Dole et Lons-le-Saunier, respectivement sous-préfecture et préfecture du Jura.

En 1862, à la suite de la réalisation de statistiques, demandées par l'État, plusieurs tracés ont été envisagés :

En 1879, le conseil municipal de Mont-sous-Vaudrey, en réflexion sur un projet de tramway, propose de le substituer à celui d'une voie ferrée stratégique, déjà souhaitée par plusieurs élus locaux, dont le père de Jules Grévy, et ayant l'avantage de ne rien coûter au département et aux communes concernées.

La même année, Jules Grévy accède à la présidence de la République et classe ce projet d'utilité publique, l'intérêt avancé étant de favoriser l'accès de la population locale aux villes commerçantes de Dole et de Lyon.

Par ailleurs, le président trouve un intérêt personnel à ce projet, qui lui permettrait d'accéder directement à son village natal depuis Paris, sans emprunter le rapide de Suisse, stoppant en gare de Montbarrey, à 6 km de la maison familiale.

La construction

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Les démarches accomplies, un avant-projet avait été réalisé, en 1881. Le tracé reliait Dole à Poligny, et se prolongeait jusqu'à Crotenay afin de rejoindre la ligne de Champagnole à Lons-le-Saunier. Le tracé a été modifié la même année, partant de Dole-est et passant par le quartier de La Bedugue, Parcey, Souvans, Mont-sous-Vaudrey, Aumont, et Brainans. Le projet définitif a été adopté au début de l'an 1882. La construction a commencé aussitôt.

La ligne est déclarée d'utilité publique par une loi le [3]. Elle est concédée à titre définitif à la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par une loi le suivant[4]. Le ministre des Travaux publics approuve les projets d'agrandissement des gares de Dole-ville le , et de Poligny le . Les agrandissements sont réalisés entre 1884 et 1886.

La ligne a été livrée à la compagnie du PLM le , et ouverte à la circulation le 20, puis inaugurée le 30 par le président Grévy.

La ligne présidentielle

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Dès 1884 et jusqu'en , fin du second mandat présidentiel de Jules Grévy, un train présidentiel a circulé chaque vendredi et dimanche soir. Une voie spéciale l'accueillait en gare de Mont-sous-Vaudrey.

Les fermetures

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Malgré les protestations des conseils municipaux, la circulation des trains de voyageurs a été supprimée le , avant d'être rétablie en 1939, le temps de la mobilisation[5].

Le , la section d'Aumont à Poligny (Jura) a été fermée au fret et déclassée le [6] (PK 390,850 à 400,217).

La section de Mont-sous-Vaudrey à Aumont a été fermée le puis déclassée le [7] (PK 381,000 à 390,850) et déposée en 1968.

Celle de Souvans à Mont-sous-Vaudrey a été fermée peu après, et celle de Dole à Souvans en 2005.

Réhabilitation

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À Mont-sous-Vaudrey, la ligne est transformée en pelouse promenade dans les années 1970, et sa gare en un dépôt d'engrais puis, dans les années 2000, en une habitation.

À partir de 2006, la section emblématique, de Dole-Ville à Mont-sous-Vaudrey, fait l'objet d'une tentative de sauvetage par l'Association du Chemin de Fer du Val d'Amour[8], basée à Mont-sous-Vaudrey, fondue, en 2009, dans la Compagnie des Véhicules Anciens[9], basée à Cercy-la-Tour (Nièvre).

Réaménagement de la ligne ferroviaire en voie verte

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En 2017, la Communauté d'agglomération du Grand Dole lance un projet de transformation de cette voie désaffectée en voie verte. Avec le soutien des communautés de communes voisines et des communes traversées, l'inauguration de la voie verte eut lieu le [10],[11].

Après fermeture et déclassement de la section Dole à Mont-sous-Vaudrey du [12], le projet de transformation de la voie Grévy en voie verte est lancé[13]. Après trois années de discussions, la gestion de la section située entre l'Avenue Eisenhower (Dole) et Nevy-lès-Dole a été confiée à la Communauté d'agglomération du Grand Dole et la partie reliant la voie Grévy à la Gare, à la Ville de Dole[14].

La signature du transfert de gestion de la ligne ferroviaire, d'une durée de 25 ans renouvelable[15], permet aux collectivités d'envisager librement les aménagements qu'elles souhaitent entreprendre entre la Communauté d'Agglomération du Grand Dole[16], la Communauté de communes du Val d'Amour[17] et de la Communauté de communes de la Plaine Jurassienne[18]. Les travaux sont programmés entre 2020 et 2021[19].

Notes et références

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  1. 12 boucles cyclo-touristiques en Pays de Dole.
  2. SNCF : LA LIGNE DOLE – MONT-SOUS-VAUDREY SERA RÉHABILITÉE EN VOIE VERTE.
  3. Loi du 6 août 1881 ayant pour objet la déclaration d'utilité publique d'un chemin de fer de Dôle à Poligny, JORF no 216 du 9 août 1881, p. 4474, sur Gallica. Repris dans « Loi no 11054 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie nationale, xII, vol. 23, no 656,‎ , p. 599-600 (lire en ligne).
  4. Loi du 20 novembre 1883 portant approbation de la convention provisoire passée le 26 mai 1883, et d'une convention annexe passée, le 9 juillet 1883, entre le ministère des travaux publics et la compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée, JORF no 318 du 21 novembre 1883, p. 6018–6020, sur Gallica. Repris dans « Loi no 14213 », Bulletin des lois de la République française, Paris, Imprimerie nationale, xII, vol. 28, no 834,‎ , p. 325-333 (lire en ligne).
  5. Mobilisation 21 août 1939 au 5 juin 1940.
  6. Décret du 13 février 1964 portant déclassement de lignes ou sections de lignes de chemins de fer d'intérêt général, JORF no 45 du 22 février 1964, p. 1827–1828, sur Légifrance.
  7. Décret du 19 octobre 1967 portant déclassement de lignes ou sections de lignes de chemins de fer d'intérêt général, JORF no 258 du 5 novembre 1967, p. 10877–10878, sur Légifrance.
  8. REPORTAGE : "Il faut sauver la ligne Grévy".
  9. Compagnie des Vieux Véhicules.
  10. « En images. La voie Grévy inaugurée ce samedi », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  11. Le Jura va bénéficier de fonds pour réhabiliter et construire des pistes cyclables.
  12. Aménagement de la ligne Dole - Mont-sous-Vaudrey, précision sur le projet.
  13. Le projet de voie verte sur l’ancienne voie Grévy est validé.
  14. Histoire de lignes oubliées....
  15. La SNCF transfère aux collectivités locales la gestion de 19,7 km de voies reliant Dole à Mont-sous-Vaudrey.
  16. Au cœur de la région Bourgogne-Franche-Comté.
  17. Val d'Amour.
  18. La plaine jurassienne.
  19. Place aux déplacements interconnectés, pages 12.

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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