Karim Zéribi

homme politique français

Karim Zéribi
Illustration.
Fonctions
Conseiller municipal de Marseille

(12 ans, 3 mois et 12 jours)
Élection 16 mars 2008
Réélection 30 mars 2014
Circonscription 5e secteur
Maire Jean-Claude Gaudin
Député européen

(1 an, 11 mois et 16 jours)
Législature 7e
Groupe politique Verts/ALE
Prédécesseur Vincent Peillon
Conseiller municipal d'Avignon

(6 ans, 11 mois et 27 jours)
Élection 18 mars 2001
Maire Marie-Josée Roig
Biographie
Date de naissance (57 ans)
Lieu de naissance Avignon (Vaucluse)
Nationalité Française, Algérienne
Parti politique MDC (années 1990)
PS (années 2000)
EELV (années 2010)
Syndicat CGT (1994-1996)
Profession Directeur d'entreprises
Homme politique
Chroniqueur

Karim Zéribi, né le à Avignon, est un militant syndical et associatif, un homme politique et un chroniqueur français.

Il a été élu conseiller municipal à Avignon puis à Marseille, conseiller à la Métropole d'Aix-Marseille-Provence et, de 2012 à 2014, député européen de la circonscription Sud-Est.

Il a été président du conseil d'administration de la régie des transports de la métropole (RTM) et a exercé plusieurs missions à la Société nationale des chemins de fer français (SNCF).

Condamné en première instance le par le tribunal correctionnel de Marseille, sa peine est aggravée en appel le par la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Il est condamné à trois ans de prison avec sursis et à une amende de 80 000 euros pour abus de confiance et abus de biens sociaux, une privation des droits civils et civiques dont une inéligibilité pour une durée de cinq ans ainsi qu’une interdiction de gérer pour la même durée.

Biographie modifier

Famille modifier

Issu d’un mariage mixte franco-algérien, Karim Zéribi est né le à Avignon. Karim Zéribi est l'aîné des trois enfants[1]. Il est père de quatre enfants[2],[3].

Carrière professionnelle et engagement politique modifier

Karim Zéribi cesse ses études à 18 ans pour se consacrer à une passion exclusive, le football[4]. Après avoir passé son adolescence dans des centres de formation, il s'apprête à devenir footballeur professionnel, d'abord au FC Rouen[5] puis sous contrat de stagiaire pro au Stade lavallois, où il évolue régulièrement en équipe réserve de 1986 à 1988, sous les ordres d'Eddie Hudanski[6]. À 21 ans, une pubalgie puis une rupture des ligaments croisés antérieurs interrompt sa carrière avant qu'il n'ait pu faire ses débuts au plus haut niveau[3]. Il est ensuite joueur à l'Olympique d'Avignon (1988-1989) où il connaît une montée de Division 3 en D2[7], puis joueur à Romans. Il fut, parallèlement, conseiller d'éducation au lycée horticole de Romans en 1989-1990[8].

En 1990, il passe le concours pour intégrer la SNCF, comme son père et son grand-père.[réf. nécessaire] Agent du service commercial à la SNCF à Marseille, il prend des responsabilités syndicales durant deux ans — 1994 à 1996 au sein de la Confédération générale du travail (CGT)[1].

En 1995, il s’engage dans la vie associative à Avignon. Il intervient notamment dans plusieurs dossiers liés aux questions de prévention et d'accès à l'emploi dans les quartiers populaires. C'est à travers cette action qu'il est amené à côtoyer le milieu politique local.[réf. nécessaire]

En 1998, il contacte le ministre de l’Intérieur Jean-Pierre Chevènement qui lui propose de rejoindre son cabinet en qualité de conseiller technique sur la banlieue[1],[4]. Il aura notamment la responsabilité de diversifier le recrutement au sein de la police nationale et se voit confier une mission de réflexion sur la création d’une police urbaine de proximité[1]. Il y crée également les CODAC, les Comités départementaux d’accès à la citoyenneté, qui ont pour mission principale de favoriser l’intégration citoyenne et de lutter concrètement contre les discriminations sociales et raciales[réf. nécessaire]. Parallèlement, il occupe les fonctions de secrétaire national du Mouvement des citoyens, parti politique fondé en 1993 par Jean-Pierre Chevènement[9].

Entre 2000 et 2002, il devient chef de mission sur les politiques de recrutement à la direction de l'administration de la police nationale. En , il réunit le premier « Parlement des Banlieues » à la Sorbonne et fonde l’association « Agir pour la citoyenneté », qui a pour but de promouvoir la citoyenneté dans les quartiers populaires[10]. En 2014, l'association est placée sous contrôle judiciaire (voir infra)[11].

En 2003, il devient chargé de mission sûreté à la direction déléguée aux trains SNCF. Entre 2002 et 2006, la SNCF lui confie la responsabilité de chef du pôle formation, chargé de l’égalité des chances[12].

En 2005, il crée APC-Recrutement (Agir pour la compétence et le recrutement), un cabinet associatif chargé de rapprocher le monde des entreprises des jeunes diplômés des quartiers défavorisés. Pour répondre à la demande des jeunes, il décide de créer ce premier[réf. nécessaire] cabinet de recrutement spécialisé dans la promotion de la diversité[pas clair] . Dès sa création, l'association a été soutenue par le Fonds d'aide et de soutien pour l'intégration et la lutte contre les discriminations (FASILD), la fondation France-Libertés, l'Institut du groupe Vedior France pour la diversité et l'égalité des chances (Interview Karim Zéribi et Frédéric Fougerat, Institut Vedior) et la région Île-de-France.[réf. nécessaire]

En 2006, il rejoint Louis Gallois, alors président de la SNCF, qui le charge d'assurer la diversité dans l’entreprise[4],[13]. Il est confirmé dans ses fonctions par Anne-Marie Idrac, puis par Guillaume Pepy. Il crée le train pour l'emploi et l'égalité des chances. Cette initiative consiste, en partenariat avec des employeurs publics et privés, à sillonner la France de gare en gare et à rencontrer les candidats aux différents emplois proposés par les partenaires économiques[14].

Karim Zéribi se présente sous l’étiquette divers gauche aux élections législatives de 2007, dans les quartiers nord de Marseille (quatrième circonscription), où il réalise un score de 11,16 % au premier tour[15].

Il est porte-parole de Jean-Noël Guérini lors des municipales de 2008[16]. Élu conseiller municipal de Marseille en , puis délégué à la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole, il est élu président du Conseil d'administration de la Régie des transports de Marseille en juin de la même année[3], puis réélu à l'unanimité en . En , il crée son club politique appelé Nouvelle France. Les comités locaux naissent à Lyon, Marseille, Avignon, Nîmes, Perpignan, Toulouse, Montpellier et Valence.

Candidat aux élections européennes de en troisième position de la liste « Sud-Est » présentée par le Parti socialiste, il devient le premier non élu sur une liste de gauche à ces élections[17].

En 2010, Karim Zéribi rejoint les rangs d’Europe Écologie Les Verts[1]. Il est le président du groupe EÉLV Marseille Nord et candidat aux élections législatives de sur la 7e circonscription des Bouches-du-Rhône où il est battu au 1er tour, recueillant 21,53 % des voix[18].

Le , à la suite de sa candidature de 2009, il devient député européen en remplacement de Vincent Peillon, nommé au gouvernement[19],[20]. Il occupe son siège pour la première fois le suivant.

En 2014, il se présente aux élections municipales de Marseille en tant que tête de liste dans le Ve secteur sur les listes de l'union de la gauche menées par Patrick Mennucci et arrive en troisième position avec 22,19 %. Il est le seul élu de sa liste au conseil municipal. Lors des élections européennes, il figure en deuxième place de la liste EÉLV dans la circonscription Sud-Est mais il n'est pas élu.

En , il figure au conseil d'orientation de la fondation Terra Nova, un think-tank proche du Parti socialiste[réf. nécessaire][21].

Il soutient le candidat En marche Emmanuel Macron pour l'élection présidentielle 2017[22].

Condamnation pour abus de confiance et abus de biens sociaux modifier

Le , son ancien local de campagne fait l'objet d'une perquisition dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour détournement de fonds publics et abus de confiance visant deux associations de promotion de la diversité fondées par le conseiller municipal, lequel affirme n'avoir rien à se reprocher[23],[24],[25],[26]. Soupçonné d'avoir détourné 50 000  de subventions publiques via ces deux structures, il est mis en examen le au terme de deux jours de garde à vue[27],[28].

Le , la presse annonce que le parquet de Marseille a requis son renvoi devant le tribunal correctionnel de Marseille pour « abus de confiance et abus de biens sociaux »[29],[12], réquisition qui est suivie en juillet suivant par la juge [30],[31]. De son côté, Karim Zéribi dénonce un « complot politique » et une « enquête bâclée »[12].

Le 9 septembre 2020, le tribunal correctionnel de Marseille le condamne à deux années de prison avec sursis, 50 000  d’amende et trois ans d’inéligibilité pour « abus de confiance » et « abus de biens sociaux ». Karim Zéribi a été déchargé à sa demande de ses fonctions au sein de la SNCF. Néanmoins, il reste à la SNCF, qui l'a immédiatement replacé à un poste-clef, au sein de la direction des ressources humaines du groupe[32]. En septembre 2021, devant la cour d’appel d’Aix, l’avocate générale requiert à son encontre trois ans d’emprisonnement avec sursis, 20 000 euros d’amendes, cinq ans d’inéligibilité, cinq ans d’interdiction de gérer et la confiscation de son domicile marseillais[33]. Le 3 septembre, il annonce son intention de faire appel de cette décision[34].

La peine est aggravée en appel le 17 novembre 2021 : il est alors condamné à trois ans de prison avec sursis, 80 000 euros d’amende, une privation de ses droits civils pendant 5 ans, une interdiction de gérer sur la même période, et la confiscation en valeur de son domicile marseillais à concurrence de 109 000 euros[35],[36].

Médias modifier

De 2004 à 2018, Karim Zéribi intervient régulièrement sur RMC, dans un talk-show d'actualités intitulé Les Grandes Gueules de 10 h à 13 h[37].

Lors de la saison 2007-2008, il intervient périodiquement dans l'émission de télévision Super Moscato Show dédiée aux sports et présentée par Vincent Moscato sur RMC, aux côtés d'anciens sportifs.

Depuis , il fait partie des chroniqueurs récurrents du talk-show hebdomadaire Balance ton post ! présentée par Cyril Hanouna sur la chaîne C8, et de l'émission Punchline présentée par Laurence Ferrari sur la chaîne CNews.

Fin , il intègre l'équipe de l'émission télévisée Touche pas à mon poste !, toujours sur C8[38].

Le 10 mars 2022, il présente, en remplacement d'Éric Naulleau, le talk-show Balance ton post ! sur C8, dans un numéro spécial Ukraine et entouré des éditorialistes habituels de l'émission[39].

Notes et références modifier

  1. a b c d et e Julien Chabrout, « Karim Zéribi, un ambitieux à Marseille », Paris Match,‎ (lire en ligne).
  2. Gilles Kepel, Passion française. Les Voix des cités, Gallimard, p. 64.
  3. a b et c Caroline Dupuy et Frédéric Maury, « Parcours : Karim Zéribi », sur Jeune Afrique,
  4. a b et c Luc Bronner, « Karim Zéribi, grande gueule des banlieues », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. France Football Officiel, 27 octobre 1982, p. 9
  6. « Troisième division (groupe ouest) : Effectifs », Ouest-France,‎ (lire en ligne  )
  7. « M. Karim ZERIBI - Biographie »  , sur lesbiographies.com, (consulté le )
  8. L'Exécutif en France: Tome 1. Les cabinets ministériels, 2000.
  9. « Karim Zéribi prend le bus d'Europe Ecologie », sur La Marseillaise, (consulté le ).
  10. Xavier Monnier et Aziz Zemouri, « Municipales à Marseille : le futur candidat des Verts dans le viseur de la justice », sur Le Point, .
  11. « Marseille : la justice se rapproche de l'ex-député européen EELV Karim Zéribi », sur lepoint.fr, .
  12. a b et c Luc Leroux, « Les douteuses méthodes de l’élu marseillais Karim Zéribi », Le Monde,‎ (lire en ligne)Luc Leroux, « Les douteuses méthodes de l’élu marseillais Karim Zéribi », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  13. « Karim Zeribi, intégrateur SNCF », sur Libération, .
  14. « Les trains de la diversité », L'Humanité,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Résultats Législatives 2007 à Marseille », sur liberation.fr (consulté le ).
  16. Raphaëlle Besse Desmoulières et Gilles Rof, « À Marseille, le candidat écologiste sème la zizanie dans le parti », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  17. AFP, « L’ancien député européen EELV Karim Zéribi en garde à vue pour malversations », sur liberation.fr, .
  18. « Résultats des élections législatives : 7e circonscription des Bouches-du-Rhône », sur Le Monde (consulté le ).
  19. « Portrait de Karim Zeribi, eurodéputé », sur ina.fr, France 3 Provence-Alpes, (consulté le ).
  20. « Deux nouveaux députés au Parlement européen : Karim Zéribi et Jean-Jacob Bicep », sur eelv.fr, (consulté le ).
  21. « Conseil d'orientation », sur tnova.fr (consulté le ).
  22. « Présidentielle 2017 : Robert Assante (DVD) et l'écologiste Karim Zéribi votent Macron », LaProvence.com,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. « Perquisition chez Karim Zéribi », La Provence,‎ (lire en ligne).
  24. « L'écologiste marseillais Karim Zéribi visé par une enquête », Le Parisien,‎ (lire en ligne).
  25. « La justice enquête sur les financements d'une association fondée par Karim Zéribi », sur france3-regions.francetvinfo.fr, .
  26. « Marseille : la justice se rapproche de l'ex-député européen EELV Karim Zéribi », Le Point,‎ (lire en ligne).
  27. « Marseille : le conseiller municipal EELV Karim Zéribi en garde à vue », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  28. « Le conseiller municipal EELV de Marseille Karim Zéribi mis en examen pour malversations », sur Le Monde, .
  29. « Marseille: renvoi en correctionnelle d'un élu d'opposition », sur Le Figaro, (consulté le ).
  30. Thibault Maisonneuve, « L'élu marseillais Karim Zeribi renvoyé en correctionnelle pour détournement de subventions associatives », sur francebleu.fr, .
  31. « Ce que la Justice reproche à Karim Zeribi », sur france3-regions.blog.francetvinfo.fr, .
  32. « Karim Zéribi écarté de son poste à la SNCF après sa condamnation », sur capital.fr, .
  33. Deux ans de prison et cinq ans d’inéligibilité requis contre Karim Zeribi en appel, marsactu.fr, 2 septembre 2021
  34. Abus de confiance et de biens sociaux : Karim Zéribi encourt du sursis et 5 ans d’inéligibilité
  35. « Karim Zéribi condamné à trois ans de prison avec sursis en appel », sur Marsactu (consulté le )
  36. « Abus de biens sociaux : peine aggravée pour l’ex-député européen Karim Zéribi », sur Sud Ouest, (consulté le ).
  37. Elisabeth Chavelet, « Zéribi, encore un socialiste dragué par l’Elysée », sur Paris Match, .
  38. « TPMP : Découvrez le nouveau chroniqueur accueilli par Cyril Hanouna sur le plateau », Téléstar, (consulté le )
  39. « Balance ton post spécial Ukraine : Cyril Hanouna remplace Eric Naulleau par Karim Zéribi à l'animation », sur msn.com (consulté le )

Voir aussi modifier

Liens externes modifier