Joan Collins

actrice britannique
Joan Collins
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Joan Collins en 2012.
Nom de naissance Joan Henrietta Collins
Naissance (90 ans)
Paddington, Londres (Royaume-Uni)
Nationalité Drapeau du Royaume-Uni Britannique
Profession Actrice
Séries notables Dynastie
American Horror Story

Joan Collins est une actrice britannique, née le à Londres.

Elle est notamment connue du grand public pour son rôle d'Alexis Colby dans les saisons 2 à 9 de la série télévisée américaine Dynastie.

Biographie modifier

Jeunesse, formation et débuts modifier

Fille d'un imprésario, Joan Collins débute enfant sur scène dans Une maison de poupée d'Henrik Ibsen. Très jeune, elle entre à l'ARAD (l'Académie Royale d'Art Dramatique) de Londres et, rapidement, attire l'attention du cinéma.

Elle signe avec le studio Rank et se spécialise dans les compositions « réalistes » de jeunes filles rebelles ou en butte à la société (I Believe in You de Basil Dearden avec Celia Johnson et Cecil Parker, Les bons meurent jeunes de Lewis Gilbert avec Laurence Harvey et Gloria Grahame…). Elle s'essaie avec succès à la comédie dans Our Girl Friday et participe à la production internationale Pages galantes de Boccace — avec le Français Louis Jourdan et Joan Fontaine[1].

On compare l'adolescente à Jean Simmons et on lui prédit un brillant avenir en Grande-Bretagne quand elle tourne son premier film américain en Italie : le monumental péplum La Terre des pharaons, mis en scène par Howard Hawks, lui ouvre les portes d'Hollywood[1].

Carrière modifier

Sous contrat avec la Rank et la Fox modifier

Sous contrat avec la Fox, Joan Collins joue une suivante de Bette Davis dans un film historique puis remporte le rôle convoité de La Fille sur la balançoire (1955) dirigé par Richard Fleischer. Elle reprend ensuite le rôle de Joan Crawford dans le remake de Femmes de George Cukor, joue un personnage alcoolique au côté de Jayne Mansfield dans une adaptation de John Steinbeck Les Naufragés de l'autocar (The Wayward Bus) mais demeure le plus souvent cantonnée dans des rôles stéréotypés, passant après des stars plus affirmées[1].

 
Dans La Terre des pharaons (1955).
 
Joan Collins en 1956.

Après l'antiraciste Une île au soleil (1957) de Robert Rossen, avec James Mason, Stephen Boyd et Harry Belafonte, Collins tourne au Japon Stopover Tokyo, avec Robert Wagner, le mari de Natalie Wood. Cependant, après la catastrophe de Stopover Tokyo, la déception est amère lorsque l'actrice apprend que Roberto Rossellini est remplacé sur le tournage de L'Épouse de la mer (Sea Wife) par un réalisateur inconnu : elle attendait beaucoup de ce rôle de religieuse tentée par la chair, face à un Richard Burton en fin de contrat et se désintéressant du projet[1].

Elle fait figure de remplaçante et ses employeurs font peu de cas d'elle. Même si elle est particulièrement dure à l'égard de ses films, elle travaille, après Howard Hawks et Rossen, avec Henry King, Leo McCarey, Henry Hathaway… Elle donne la réplique à Gregory Peck dans le western Bravados (1958), et surtout à Paul Newman dans la comédie La Brune brûlante (1958), deux succès. Pour le policier Les Sept Voleurs (1960), elle prend des cours de strip tease, mais l'essentiel de sa prestation est coupée par la censure[1].

À l'époque où elle joue l'héroïne biblique Esther sous la direction de Raoul Walsh, Joan Collins sort avec Warren Beatty. Si la carrière de celui-ci décolle, celle de Collins marque le pas : ses rapports avec la Fox se détériorent à la suite de plusieurs refus de scénarios par l'actrice. Suivant les conseils de son amant, elle refuse entre autres une adaptation de D. H. Lawrence qui remporte pourtant un grand succès, notamment critique.

Dans ses mémoires Passé imparfait, Joan Collins a raconté comment on lui avait proposé de reprendre le rôle-titre du film Cléopâtre (1963), alors qu'Elizabeth Taylor était hospitalisée : avant d'être offert à Liz Taylor, le rôle avait été proposé à Audrey Hepburn et beaucoup d'autres actrices, y compris Marilyn Monroe et Brigitte Bardot (selon Collins), mais aucune n'était intéressée. Elizabeth Taylor avait accepté par plaisanterie contre un cachet d'un million de dollars. Selon une autre version, Collins aurait dû tenir le rôle-titre de Cléopâtre mais le report continuel du tournage annula ce projet[1]. Elle ignore les causes qui lui ont fait perdre ce rôle.

Errements artistiques modifier

« Découverte à dix-sept ans, star à vingt ans, mise au rancart à vingt-cinq » ; ainsi la vedette résume-t-elle sa situation alors.

Après Astronautes malgré eux (1962), comédie d'espionnage avec Bob Hope et Bing Crosby, dernier épisode de la longue série des En route pour…, Joan Collins et la Fox rompent d'un commun accord. Elle entame une carrière en Italie avec Cent millions ont disparu (La Congiuntura, 1964), premier film d'Ettore Scola, où elle joue un personnage de comédie face à Vittorio Gassman. Cependant, sa vie privée l'éloigne des écrans à ce tournant de sa carrière. À son retour, elle est rétrogradée[1].

Durant les quinze années suivantes, le grand public peut l'apercevoir dans des épisodes de séries télévisées telles que Star Trek, Mission impossible, Cosmos 1999, Baretta, Sergent Anderson, Amicalement vôtre, Bizarre, bizarre, Starsky et Hutch… Désormais Joan Collins court le cachet.

 
Dans L'Empire des fourmis géantes (1977).

Au cinéma, elle joue des premiers rôles dans des films de série B ou Z (l'érotico-psychologique L'Amore breve tout contre Mathieu Carrière) ou des apparitions de « guest », comme dans la comédie musicale autobiographique Can Hieronymus Merkin… écrite, réalisée et interprétée par son mari d'alors, Anthony Newley. La comédienne se spécialise un temps dans le film d'horreur britannique : Histoires d'outre-tombe (1972), Sueur froide dans la nuit (1972), Le Manoir des fantasmes (1974), L'Empire des fourmis géantes (1977)… Toujours active sur scène, elle s'illustre parfois dans des productions plus prestigieuses, par exemple The Man Who Came to Dinner pour la télévision, où elle est confrontée à Orson Welles[1].

En pleine période disco, The Stud (en) (1978), adaptation d'un roman de sa sœur Jackie Collins, est un film qui traite crûment de sexe. Il relance la carrière de la comédienne au cinéma. Sa suite, The Bitch (en) (1979), vaudra à son interprète principale le slogan « Joan Collins est la salope » au festival de Cannes de la même année. Joan Collins apparaît également dans Le Grand Sommeil (1978) de son compatriote Michael Winner, avec Robert Mitchum et Sarah Miles en vedettes, et dans Sunburn, coup de soleil (1979) de Richard Sarafian, avec Farrah Fawcett dans le premier rôle féminin[1].

La gloire tardive : Dynastie modifier

En 1980, Joan Collins joue sur scène lorsqu'on la contacte pour interpréter le rôle d'Alexis Morell Carrington (future Colby Dexter et Rowan), décliné par les actrices Sophia Loren et Raquel Welch, dans la série télévisée Dynastie (Dynasty), lancée par ABC pour concurrencer Dallas de CBS qui caracole en tête des audiences depuis quatre saisons. À l'époque de son recrutement par le producteur Aaron Spelling, la série Dynastie ne marche pas très bien[2] : l'irruption de son personnage fait décoller le programme[3].

Grâce à son rôle dans Dynasty, celui d'une « garce patentée » qui tient tête à la gent masculine, elle est surnommée « la femme que le monde aime haïr » ou la « J.R. en jupons »[3]. Un coup de maître pour ABC, le diffuseur de la série, qui voit les audiences monter en flèche[3].

L’actrice devient à cinquante ans une star mondiale, adulée et critiquée[3] et une des femmes les plus riches de Grande-Bretagne, gérant son image au mieux, souvent comparée à Elizabeth Taylor[3], un de ses modèles.

Au sommet de sa gloire, elle est connue pour avoir le plus changé de robes dans la mini-série télévisée La Griffe du destin (Sins), avec 85 costumes différents[1].

Après Dynastie modifier

En 1989, Dynastie s'arrête. Joan Collins a 56 ans. L'actrice se lance dans l'écriture de livres à la façon de sa sœur et consacre toute son énergie à un procès qui l'oppose à son éditeur. Au cinéma, elle tourne Décadence de et avec Steven Berkoff en 1994 et Au beau milieu de l'hiver de Kenneth Branagh l'année suivante, où elle joue l'agent de la troupe[1].

 
Joan Collins avec ses co-stars de Dynastie, Stephanie Beacham et Emma Samms, à Londres en 2009.

En 2000, elle succède à Elizabeth Taylor en fossile dans Les Pierrafeu à Rock Vegas. À la télévision, en relation avec Aaron Spelling, le producteur de Dynastie, elle a joué dans plusieurs de ses séries dont quelques apparitions dans l'une des comédies de NBC, Will et Grace, et le public a pu la voir dans Pour l'amour du risque, avec Robert Wagner, Une nounou d'enfer, Brentwood, Femmes de footballeurs, jusqu'à Miss Marple (épisode Jeux de glaces) en 2009, face à Julia McKenzie[1].

En 2001, un téléfilm coécrit par Carrie Fisher la réunit avec Elizabeth Taylor, Debbie Reynolds (ces deux dernières avaient été au centre d'un scandale retentissant dans les années 1950) et Shirley MacLaine, mais ne suscitera qu'un intérêt poli.

À partir de 1990, « la » Collins retrouve la scène, succédant à Elizabeth Taylor dans Private Lives, qui lui permet de débuter à Broadway, interprétant Love Letters face à George Hamilton puis Stacy Keach, Over The Moon avec Frank Langella, Full Circle, le musical Joseph and the Amazing Technicolor Dreamcoat, An Evening with Joan Collins, Legends aux côtés de Linda Evans et One Night with Joan[1].

Vie privée modifier

 
Joan Collins en 1954.

Entre 1952 et 2002, Joan Collins se marie cinq fois (avec les acteurs britanniques Maxwell Reed et Anthony Newley, le producteur Ronald Kass, le chanteur Peter Holm et Percy Gibson, qui s'occupe d'une compagnie théâtrale). Elle a trois enfants : Tara (née en 1963) et Sacha (né en 1965), de Anthony Newley et Katyana dite Katy (née en 1972), de Ron Kass.[réf. souhaitée]

L'actrice entretient son image de séductrice, tant à l'écran qu'en ville. Dans ses mémoires (paraît-il expurgés) Passé imparfait, elle raconte ses démêlés avec son premier mari Maxwell Reed, dresse la liste de ses amants (Sydney Chaplin, George Englund, Warren Beatty, Terence Stamp, Ryan O'Neal…) et raconte comment elle fut mêlée, dans les années 1950, avec Zsa Zsa Gabor et Kim Novak, au « scandale Trujillo », lié au fils du dictateur.[réf. souhaitée]

Dans une interview pour l'émission This Morning, elle révèle avoir refusé des propositions indécentes de la part de producteurs en l'échange de rôles[réf. souhaitée].

Elle est la marraine de Cara Delevingne[réf. souhaitée].

Filmographie modifier

Comme actrice modifier

Cinéma modifier

Télévision modifier

Comme productrice modifier

Distinctions modifier

Récompenses modifier

Nominations modifier

Voix françaises modifier

et aussi :

Ouvrages modifier

Autobiographies modifier

  • 1978 Past Imperfect: An Autobiography (version britannique)
  • 1982 : Katy: A Fight for Life, A Memoir
  • 1984 : Past Imperfect: An Autobiography (version américaine)
  • 1996 : Second Act: An Autobiography
  • 2011 : The World According to Joan
  • 2013 : Passion For Life: An Autobiography
  • 2021 : My Unapologetic Diaries by Joan Collins

Romans modifier

  • 1998 : Prime Time
  • 1990 : Love and Desire and Hate, a novel (1990)
  • 1995 : Too Damn Famous, (publié sous le titre Infamous aux États-Unis)
  • 2002 : Star Quality
  • 2005 : Misfortune's Daughters
  • 2015 : The St. Tropez Lonely Hearts Club

Divers modifier

  • 1980 : The Joan Collins Beauty Book
  • 1994 : My Secrets
  • 1995 : Health, Youth and Happiness: My Secrets
  • 1999 : My Friends' Secrets
  • 2002 : Joan's Way: Looking Good, Feeling Great
  • 2007 : The Art of Living Well: Looking Good, Feeling Great

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h i j k l et m Joan Collins, Passé imparfait, Michel Lafon, 1989.
  2. À l'issue de la première saison, la série Dynastie occupe la 45e place des audiences quand Dallas est première du classement. Source : article du Point du 25 décembre 2020.
  3. a b c d et e Fabrice Dupreuilh, « Un soap et au lit : « Dynasty », la série fric et frasques des années 1980 », sur Le Point.fr,
  4. (en) NEW YEAR HONOURS 2015 DIPLOMATIC SERVICE AND OVERSEAS LIST [PDF]

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • (en) John Kercher, Joan Collins, Gallery Books, 1984.
  • (en) Jeff Rovin, Joan Collins : The Unauthorised Biography, Bantam Books, 1984.
  • (en) Robert Levine, Joan Collins, Superstar : A Biography, Dell Publishing, 1985.
  • (en) Joe Collins, A Touch of Collins, Columbus Books, 1986.
  • (en) Eddie Sanderson, Portraits of a Star, Hodder & Stoughton, 1987.
  • (en) Jay David, Inside Joan Collins : A Biography, Carroll & Graf Publishers, Inc., 1988.
  • (en) Susan Crimp and Patricia Burstein, Hollywood Sisters : Jackie and Joan Collins, St. Martin's Press, 1989.
  • (en) Graham Lord, Joan Collins : The Biography of an Icon, Orion, 2007.

Liens externes modifier