Forces aériennes de la Gendarmerie nationale

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Forces aériennes de la Gendarmerie nationale
Image illustrative de l’article Forces aériennes de la Gendarmerie nationale
Emblème des FAGN

Création Janvier 1954
Pays Drapeau de la France France
Allégeance Ministère de l'Intérieur
Ministère des Armées
Branche Gendarmerie nationale
Type Unité aérienne
Rôle Sécurité publique
Police administrative
Police judiciaire
Assistance et sauvetage

Défense militaire et appui aux missions de Police militaire

Composée de 29 détachements permanents
Garnison Base aérienne 107 Villacoublay
Ancienne dénomination Formations Aériennes de la Gendarmerie
Surnom FAGN
Couleurs
Équipement 56 hélicoptères (2022)
Guerres Guerre d'Indochine[1]
Guerre d'Algérie
Commandant GAL Emmanuel Josse

Au sein du ministère de l'intérieur, les forces aériennes de la Gendarmerie nationale (« FAGN ») sont chargées des missions de sécurité publique sur l'ensemble du territoire national au bénéfice de la Gendarmerie nationale et de la Police nationale ainsi que des missions de secours et d'intervention en milieu spécialisé (mer, montagne) selon le principe de subsidiarité avec les moyens aériens de la Sécurité civile. Par ailleurs, les FAGN apportent leur spécificité pour les missions militaires de l'Arme et éventuellement constituent un appui aux autres Forces Armées. Les hélicoptères de la Gendarmerie interviennent de jour comme de nuit. Ils sont placés sous l'autorité du Commandement des Forces Aériennes de la Gendarmerie nationale (COMFAG).

Entre 1972 et 1994, le parc aérien des FAGN comprenait également des avions légers Nord 3400 Norbarbe puis Cessna U206F mais depuis cette dernière année il est exclusivement composé d'hélicoptères.

En 2022, les Forces aériennes de la Gendarmerie comprennent 56 hélicoptères : 15 « EC145 »[2], 15 « EC135 » et 26 « Écureuil ». Pour certaines missions du Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) et du RAID de la Police nationale, l'action des FAGN est complétée par une unité interarmes du Commandement des Opérations Spéciales : le Groupe Interarmées d'Hélicoptères (GIH).

Historique modifier

 
BELL 47 civil

L'armée de Terre commence à former des gendarmes au sein du groupement des formations hélicoptères de l'Armée de terre en Indochine, alors que ce groupement est stationné à Saïgon en 1954. Les volontaires sont issus de la gendarmerie départementale, de la légion de la Garde républicaine de Paris et de la gendarmerie mobile. Le premier Bell 47G arrive à Satory et est stationné auprès du 1er groupe blindé. Un second est commandé, l'année suivante, par l'Armée de terre à la société Agusta. La section d’hélicoptères de la Gendarmerie et l’atelier central « hélicoptères » de la Gendarmerie sont respectivement créés en 1956 et 1957 et rattachés au 1er groupe blindé de gendarmerie mobile. La création des sections aériennes de Bapaume, Bron, Toulouse, Verdun et Berre permet de couvrir l'ensemble du territoire français comme le plan de la Gendarmerie le prévoit. La première évacuation sanitaire a ainsi lieu en juillet 1956 à Reims.

Le soulèvement algérien oblige la Gendarmerie à participer au conflit. Le parc aérien atteint ainsi douze appareils en 1957. Disposant d'un personnel détaché de l'Aviation légère de l'Armée de terre, elle doit mettre en place une section « gendarmerie » au côté du 2e groupe d'hélicoptères de Sétif. Huit des douze appareils de la Gendarmerie sont affectés au maintien de l’ordre et à l’évacuation sanitaire sur le territoire algérien. Les équipages et aéronefs ne font leurs retours au sein des bases de la métropole et des DOM-TOM qu'en 1963.

 
Alouette III - Musée du Bourget
 
« Écureuil » de la Gendarmerie - Massif du Sancy.
 
« EC135 » de la Gendarmerie à Nancy

La toute nouvelle Alouette II, de Sud-Aviation, entre en service au sein de la Gendarmerie dès 1957, à Bron. Elle est utilisée à de nombreuses reprises au cours de sauvetages en montagne. « L’atelier central hélicoptères » (ACH) crée ainsi des patins pour l'usage en montagne, sinon des flotteurs pour une utilisation sur des plans d’eau ; un treuil est également mis au point. En 1959, de nouvelles « Alouette » sont commandées pour rejoindre le continent nord-africain. Deux ans plus tard, plusieurs nouvelles bases des DOM-TOM voient arriver les hélicoptères des gendarmes. En effet, en raison des intempéries dont elles sont souvent victimes, la Martinique, la Guyane, la Guadeloupe, l’île de La Réunion et la Nouvelle-Calédonie tirent grand bénéfice de l'usage de l’hélicoptère.

La première Alouette III est livrée dès 1963 et est affectée à l'escorte du président de la République. Ce type d’appareil est doté d'une civière. Il est ensuite très utilisé pour le secours en montagne. Ultérieurement, il participe également aux missions d'intervention du GIGN.

La Gendarmerie ne se limite pas à l'usage d’hélicoptères, mais fait aussi l'acquisition d’avions comme le Nord 3400 Norbarbe dès 1972. Ces appareils peu puissants, destinés à l’observation routière, sont très vite remplacés par des Cessna U206F à partir de 1974. La Gendarmerie cesse ensuite d’utiliser les avions à compter de 1994.

En 1974, l'ACH est rebaptisé « groupe technique central des hélicoptères et avions légers de la Gendarmerie nationale » puis « groupe de soutien technique des moyens aériens de la Gendarmerie nationale ».

Le « groupement central des formations aériennes de la Gendarmerie » est créé à Satory en 1976 et se déplace à Guyancourt ; puis il rejoint la base aérienne 107 Villacoublay.

En 1982, l'AS350B Écureuil est choisi pour remplacer les « Alouette » vieillissantes, notamment en raison de son entretien facile et économique. Un total de 30 appareils est commandé par la Gendarmerie : l'Alouette II est définitivement abandonnée en 1991.

En 1997, une étude de remplacement des « Alouette III » par un appareil de nouvelle génération bimoteur est lancée. Le choix se précise pour le BK117C1. Finalement, c'est le « BK117C2 » d’Eurocopter, alias « EC145 », qui est commandé et dont la livraison débute à partir de sur le site de Villacoublay. Il est équipé d'un tableau de bord presque entièrement numérique et permet l'utilisation de jumelles de vision nocturne. À partir de 2009, un autre type d’appareil, le « EC135 », également produit par Eurocopter, commence à être livré : il est équipé d'une caméra, d’un phare de recherche, d’un treuil et convient mieux aux missions de police.

Il était prévu de remplacer la flotte d'Écureuil en service depuis 1978 par des « EC135 » mais le manque de crédits a empêché ce renouvellement, conduisant la Gendarmerie à annuler en 2014 une commande de 22 appareils[3]. Une opération de rénovation débute alors sur les « Écureuil » pour leur permettre de voler jusqu'en 2025. Toutefois, la réglementation européenne - non applicable aux aéronefs d’État, mais invitant l'aéronautique d’État à converger vers les normes européennes appliquées aux aéronefs commerciaux - interdit aux appareils monoturbines de survoler les zones urbaines[3], ce qui pousse la gendarmerie à vouloir à terme renouveler sa flotte d’Écureuil.

En , le plan de relance annoncé par le ministre de l'économie et des finances au sortir de la crise du COVID-19 prévoit l'acquisition pour la gendarmerie de 10 hélicoptères H160 pour un montant de 200 millions d’euros[4]. Cette commande est validée officiellement en décembre 2021 [5] mais les premières livraisons ne sont pas attendues avant 2024 [6]. Les premiers essais se font en 2023 avec le premier appareil[7].

En janvier 2023, les forces aériennes de la gendarmerie se réorganisent, simplifiant leur organigramme, valorisant leurs centres d'instruction en vol et de maintenance aéronautique, et répartissant au plus juste leurs effectifs modestes (491 militaires et civils). En effet alors que les sept flottes de l'aéronautique d’État disposent en moyenne de 54 ETP par aéronef exploité[8], les FAGN fonctionnent avec seulement 9 ETP par aéronef. Leur statut militaire, le modèle unique que constitue le corps des mécaniciens de la gendarmerie (à la fois maintenanciers et mécaniciens de bord), comme leur mode de fonctionnement particulièrement efficient en petites équipes soudées, sont les principaux atouts historiques qui permettent une telle performance.

Depuis 1954, 29 militaires de la Gendarmerie ont trouvé la mort en service aérien commandé - dont 1 pendant la Guerre d'Indochine et 4 pendant la Guerre d'Algérie[9].

Missions modifier

La Gendarmerie définit deux types de missions, auxquelles elle assigne les appareils suivants[10] :

  • sauvetage-intervention (EC145) ;
  • surveillance-intervention (EC135 et AS350 Écureuil).

Organisation modifier

 
Caméra d'un EC-135 de la Gendarmerie
 
Projecteur monté sur un EC-135
 
Maquette du H160 aux couleurs de la Gendarmerie - Salon Milipol Paris, octobre 2021

Les forces aériennes de la gendarmerie comptent sept forces aériennes zonales (FAZ) correspondant aux « régions zonales[11] » de gendarmerie. Ils sont placés sous l’autorité des généraux commandants de région. Elles sont constituées de 29 sections aériennes de gendarmerie (SAG), dont six sont stationnées outre-mer, ainsi que 2 détachements saisonniers.

  • Commandement des forces aériennes de la Gendarmerie nationale (COMFAG) - Villacoublay

Moyens modifier

Implantations modifier

Depuis 1953, les unités des FAGN se sont progressivement développées en s'implantant sur l'ensemble du territoire national. Désormais dotées d'un véritable maillage territorial correspondant aux besoins opérationnels de la gendarmerie, elles sont stationnées sur 33 implantations aussi bien militaires que civiles réparties sur l'ensemble de la métropole et des territoires d'outre-mer :

 
250 km
1:9 730 000
  CFAGN Villacoublay
  Groupement
  Section aérienne de gendarmerie
  Détachement aérien de la Gendarmerie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Matériels modifier

Parc aérien en 2021 modifier

 
« EC145 » de la Gendarmerie à la Ferté-Alais. On distingue très nettement le phare de recherche installé sur le patin gauche de l'appareil.
Aéronefs Origine Type Date service En service Versions
Aérospatiale AS350 Écureuil   France Hélicoptère de transport léger Depuis 1982 26 AS350B
Eurocopter EC135   Union européenne Hélicoptère polyvalent Depuis 2009 15 EC135 T2+
Eurocopter EC145   Union européenne Hélicoptère polyvalent Depuis 2002 15[2],[12] EC145
Total 56

Appareils retirés du service modifier

 
Un Nord 3400 Norbarbe exposé dans un musée. Les 6 appareils livrés en 1972 provenaient de l'ALAT.
Aéronefs Origine Type Date service Acquis Versions
Bell 47   États-Unis Hélicoptère léger multirôle 1954-1972 13 Bell 47G
Nord 3400 Norbarbe   France Avion de liaison et d'observation 1972-1974 6
Cessna 206   États-Unis Avion léger 1974-1994 6 U206F
Sud-Aviation Alouette II   France Hélicoptère léger polyvalent 1957-1991 27
11
1
SE.3130
SA.318C
SA.315B
Sud-Aviation Alouette III   France Hélicoptère léger polyvalent 1963-2009 6
12
1
SA.3160
SA.319B
SA.316B

Notes et références modifier

  1. Les gendarmes n'ont pas participé au conflit d'Indochine en unité aériennes constituée mais intégrés dans celles de l'Armée de terre. Un pilote de la Gendarmerie y a trouvé la mort. - Les Gendarmes du Ciel - Editions Pierre de Taillac, 2015.
  2. a et b À la suite de la perte d'un EC-145 le 20 mai 2016 lors d’un entraînement en altitude dans le massif du Vignemale (Hautes-Pyrénées), près de Cauterets; accident ayant provoqué la mort des quatre membres d'équipage. https://www.lemonde.fr/societe/article/2016/05/20/crash-meurtrier-d-un-helicoptere-de-la-gendarmerie-dans-les-hautes-pyrenees_4923307_3224.html#aM0fg3Mjc2o8QDwm.99, .
  3. a et b Michel Cabirol, « Hélicoptères : quand la Gendarmerie se tire une balle dans le pied », .
  4. Soutien à la filière aéronautique : dix hélicoptères H160 pour les gendarmes
  5. L'Essor de la Gendarmerie nationale : Les futures hélicoptères H160 de la gendarmerie officiellement commandés https://lessor.org/operationnel/les-futurs-helicopteres-h160-de-la-gendarmerie-officiellement-commandes - consulté le 24 décembre 2021
  6. Les premiers hélicoptères H160 de la gendarmerie finalement livrés qu'en 2024 (consulté le 15 novembre 2021)
  7. Antony Angrand, « Le H160 version Gendarmerie débute sa campagne d'essais en vol »,
  8. « Source DSAE », sur dx.doi.org
  9. Les Gendarmes du Ciel - Editions Pierre de Taillac, 2015 en cite 25. Liste complétée après l'accident du 20 mai 2016.
  10. La moitié des hélicoptères de la Gendarmerie ne peut pas survoler les zones urbaines sur le site « opex360 ».
  11. En France métropolitaine, il existe une région zonale de gendarmerie pour chacune des sept zones de défense et de sécurité. Tout comme les commandants des autres régions, le général commandant une région zonale est subordonné au directeur général de la Gendarmerie nationale, mais il exerce des responsabilités supplémentaires, comme le commandement des formations de gendarmerie mobile et des unités aériennes implantées dans sa zone et il est l'interlocuteur du préfet de zone de défense.
  12. « Commande d'un EC145 pour la gendarmerie pour remplacer le F-MJBB perdu en 2016 », Réception en 2018 de l'appareil commandé, sur Defens'aero

Sources bibliographiques modifier

  • Collectif, Les gendarmes du ciel : histoire illustrée des forces aériennes de la Gendarmerie nationale, Villiers-sur-Mer, Editions Pierre de Taillac, , 240 p. (ISBN 978-2-36445-027-1)
  • Roger Drouin, L'aventure au quotidien : L'histoire (impertinente?...) des Forces Aériennes de la Gendarmerie, vol. 3, Editions Complicités

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

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