Dynastie Qing

dernière dynastie impériale de Chine, de 1644 à 1912
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La dynastie Qing, aussi retranscrite dynastie Ch'ing, dynastie Ching, ou dynastie Tsing, est la dernière dynastie impériale à avoir régné sur l'Empire de Chine, de 1644 à 1912. D'origine mandchoue, elle a succédé à la dernière dynastie ethniquement chinoise, la dynastie Ming. En rébellion ouverte contre les Ming dès 1616, les Mandchous prirent progressivement le pouvoir dans l'ensemble de la Chine, prenant Pékin en 1644 et instaurant un nouveau régime politique, l'empire du Grand Qing. La Chine ne fut totalement sous leur autorité qu'en 1683.

Grand Qing
(zh) 大清
(mnc)

16441912

Drapeau
Le drapeau de 1889
Blason
Sceau de la dynastie Qing.
Description de cette image, également commentée ci-après
Étendue de l'Empire Qing en 1760
Informations générales
Statut Monarchie absolue de droit divin (mandat du Ciel)
Capitale Pékin
Langue(s) Mandchou, chinois, mongol, tchaghataï, tibétain
Monnaie

Wén

Yuan (1889-1912)
Histoire et événements
1618 Début de la rébellion ouverte contre la dynastie Ming
1644 Prise de Pékin
1662 Mort du dernier prétendant Ming
1683 Prise de Taïwan
1839-1842 Première guerre de l'opium
1851-1864 Révolte des Taiping
1898 Réforme des Cent Jours
1912 Chute de la dynastie à la suite de la révolution Xinhai
Empereurs
(1er) 1644-1661 Shunzhi
1661-1722 Kangxi
1722-1735 Yōngzhèng
1735-1796 Qiánlóng
1820-1850 Daoguang
(Der) 1908-1912 Puyi

Entités précédentes :

Relativement stable et prospère pendant une large partie du XVIIIe siècle, la seconde moitié du XIXe siècle se manifeste par un long déclin de l'empire Qing, affaibli par les conflits internes comme par les pressions internationales, et le régime impérial fut finalement renversé par la révolution chinoise de 1911, laissant la place à la république de Chine. Le règne de la dynastie Qing prit fin le , avec l'abdication du dernier empereur de Chine, Puyi, alors âgé de 6 ans.

Noms de la dynastie

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La dynastie Qing s'écrit en chinois : 清朝 ; pinyin : qīng cháo ; Wade : Ch'ing ch'ao ; en mandchou ᡩᠠᡳ᠌ᠴᡳᠩ ᡤᡠᡵᡠᠨ ;   Daicing gurun ; en mongol : Манж Чин Улс. L'empire du Grand Qing s'écrit en chinois simplifié : 大清国 ou 大清帝国 ; chinois traditionnel : 大清國 ou 大清帝國 ; pinyin : Dà Qīng Dì Guó.

Historique

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Formation de l'État mandchou et conquête de la Chine

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Nurhaci.
 
Les cinq langues de la dynastie Qing, inscrites au fronton de la résidence de montagne de Chengde : nom de la « porte de la Beauté et de la Justice » écrit en mongol, ouïghour, chinois, tibétain et mandchou.

La dynastie fut fondée non pas par des Hans, qui constituent la majorité de la population chinoise, mais par des Mandchous, qui de nos jours ne représentent plus qu'une minorité ethnique en Chine. Les Mandchous descendent des Jürchens (女真), un peuple toungouse qui vivait dans la région comprenant l'actuelle province russe du kraï du Primorie et la province chinoise du Heilongjiang.

La dynastie a été fondée par Aliou Shetima, du clan Aisin Gioro (ou Aixinjueluo, chinois traditionnel : 愛新覺羅, chinois simplifié : 爱新觉罗), dans le Nord-Est de la Chine actuelle, en Mandchourie. La classe dirigeante des Qing parlait mandchou, une langue toungouse. Les nobles mandchous étaient appelés « personnes des Huit Bannières » (bāqírén, 八旗人 en mandarin), par référence aux Huit Bannières, les armées de la confédération mandchoue.

Nurhaci était un seigneur jürchen dans le Jianzhou (建州), au début du XVIIe siècle. Vassal de la dynastie des Ming, il fut à partir de 1582 mêlé à un conflit opposant les différents aristocrates mandchous. Les luttes armées entre seigneurs devinrent bientôt une guerre régionale, visant à l'unification des jürchens du Jianzhou. Dès 1616, Nurhaci avait suffisamment pris de pouvoir sur la région pour s'auto-proclamer « Khan du Grand Jin », en référence à la précédente dynastie jürchen. Les historiens désignent cette entité pré-Qing comme la dynastie des Jin postérieurs (後金 ; Hòu Jīn), pour la distinguer de la première dynastie Jin.

En 1618, Nurhaci entre ouvertement en rébellion contre les Ming en émettant les Sept Griefs contre la tyrannie impériale[1]. Cela lui permet d'unifier sous sa bannière les derniers seigneurs jürchens encore alliées à la dynastie Ming. Remportant une série de victoires militaires contre les Ming, Nurhaci déplace sa capitale de Hetu Ala à de plus grandes cités récemment conquises dans la province du Liaodong, telles que Liaoyang (辽阳) en 1621, puis Shenyang (沈阳, par la suite renommée Shenjing (盛京). Les Mandchous assurent par la force leur autorité sur les Hans, les premières révoltes étant matées de manière sanglante.

En déplaçant sa cour du Jianzhou vers le Liaodong, Nurhaci s'assure d'importantes ressources matérielles et humaines, se rapprochant également de l'empire mongol. Nurhaci s'assure l'amitié et la coopération des Mongols, qui lui apportent leur savoir-faire militaire : il favorise les mariages entre les lignées des aristocraties jürchen et mongole, créant des liens familiaux entre les élites des deux peuples ; la politique de Nurhaci prend également l'aspect d'un rapprochement culturel, créant pour la langue mandchoue un nouvel alphabet, inspiré de l'écriture mongole. Une administration civile et militaire est également mise en place pour favoriser le contrôle sur les seigneurs jürchens, formant l'embryon du système des Huit Bannières.

 
Carte de l'Empire Chinois et du Japon, Alexandre Émile Lapie, 1832.

Transition des Ming aux Qing

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En janvier 1626, Nurhachi connaît sa première défaite militaire majeure, ses troupes étant battues par celles du général Yuan Chonghuan durant le siège de la ville ming de Liaoning ; il meurt quelques mois plus tard, soit de maladie, soit des suites de blessures subies sur le champ de bataille. Après une brève rivalité successorale, son huitième fils Huang Taiji prend la tête des Jürchens. Le règne de Huang Taiji commence dans un contexte militaire difficile, les Jürchens étant à nouveau battus en 1627 par les troupes de Yuan Chonghuan, l'armée Ming bénéficiant de nouveaux et puissants canons achetés aux Portugais. La même année, Huang Taiji envahit la Corée, à laquelle il impose des traités commerciaux. Pour remédier à cette disparité de moyens, Huang Taiji crée en 1634 son propre corps d'artillerie, à l'aide de soldats hans et d'artisans chinois capturés, qui confectionnent des canons sur le même modèle que ceux des Ming.

 
Huang Taiji.

En 1635, Huang Taiji adopte le nom de « Mandchou » (chinois : 滿洲 ; mandchou ; alphabet mandchou :  ) pour désigner l'ensemble du peuple qui constitue le cœur de son État. De ce fait, plutôt qu'un peuple ancien préexistant à son empire comme on l'a longtemps pensé, les « Mandchous » peuvent être vus à ce stade comme « une organisation de personnes créée de manière délibérée dans un but de conquête » (W. T. Rowe) et non comme une ethnie à proprement parler, ce qu'ils deviennent avec la consolidation de l'empire après 1644[2].

En 1636, après s'être vu remettre par Ejei Khan, le fils du Grand Khan mongol Ligdan Khan, récemment décédé, le sceau impérial de la dynastie Yuan, Huang Taiji adopte pour l'État mandchou le nom de Grand Qing, abandonnant le titre de Khan pour celui d'Empereur. Le choix du nom de Qing, signifiant Clair est probablement motivé par le désir de signifier l'opposition aux Ming, dont le nom est représenté par le sinogramme 明, signifiant Brillant; le nom de Qing est par contre représenté par le sinogramme 清, alliant 水 (eau) et 青 (bleu) et associant ainsi la dynastie à l'élément aquatique, par opposition au « feu » des Ming.

En 1635, les alliés mongols sont entièrement incorporés, dans une Bannière distincte mais sous le contrôle direct des Mandchous. En 1636, face aux velléités d'autonomie des Coréens, les troupes de Huang Taiji envahissent à nouveau la Corée, réduisant la dynastie Chosŏn à la vassalité. En 1637, les deux premières bannières hans sont créées ; en 1642, les Huit Bannières sont formées. Ces réformes militaires contribuent aux succès de Huang Taiji, qui bat les troupes Ming dans une série de batailles entre 1640 et 1642, prenant le contrôle des territoires de Songshan (松山区, en Mongolie-Intérieure) et de Jinzhou (锦州市, dans le Liaoning). Cette dernière victoire permet aux Jürchens d'obtenir la reddition des troupes les plus puissantes de l'armée des Ming, et le retrait des défenses au nord de la muraille de Chine.

La mort de Huang Taiji, en septembre 1643, laisse les Qing dans l'incertitude, aucune règle claire de succession n'existant à l'époque. Hooge (en), fils aîné de Huang Taiji, et son demi-frère Dorgon revendiquant tous deux la succession, la situation est résolue par le choix de Fulin, fils cadet de l'Empereur Qing, alors âgé de cinq ans, connu sous le nom de règne de Shunzhi. Dorgon assure la régence.

Les Ming, particulièrement affaiblis militairement et économiquement, se révèlent incapables de profiter de l'incertitude politique momentanée des Qing. Parallèlement au conflit avec les Qing, les Ming ont à affronter les soulèvements des forces armées et des paysans en révolte, les armées rebelles étant menées par Li Zicheng et Zhang Xianzhong. Le , les troupes rebelles de Li Zicheng prennent Pékin : Chongzhen, le dernier empereur ming, se suicide. Li Zicheng se proclame empereur du Grand Shun (大順), et part ensuite affronter l'armée ming à Shanhaiguan, passage de la Grande muraille. Li Zicheng célèbre en toute hâte son couronnement le 29 avril, avant de quitter la capitale le lendemain[3]. Le général Wu Sangui, qui commande les troupes à Shanhaiguan, se rallie alors aux Qing[4]. Les armées qing, désormais alliées à une partie des anciennes troupes Ming, vainquent les rebelles le 27 mai et prennent Pékin le 6 juin. Le 30 octobre, le jeune Shunzhi est proclamé Fils du ciel, les Qing revendiquant le mandat céleste. Des funérailles officielles sont organisées pour l'Empereur Chongzhen, assurant une apparence de légitimité à la succession. Les combats contre les rebelles se poursuivent : Li Zicheng est tué dans le courant de l'année 1645 et Zhang Xianzhong, au début de 1647.

Établissement et stabilisation de l'ordre impérial

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L'empereur Kangxi.

Les premières années du règne de Shunzhi (1638-1661) sont marquées par la régence de son oncle, le prince Dorgon. Ce dernier prend soin de conserver la bureaucratie ming, ce qui assure la stabilité du système politique qing. Suivant l'exemple de Huang Taiji, il exerce un pouvoir fortement centralisé. En juillet 1645, Dorgon émet un édit impérial imposant sous peine de mort aux Chinois hans l'adoption de la coiffure mandchoue, en se rasant le devant du crâne et en nouant les cheveux restants à l'arrière, sous forme de natte. Cette exigence, conçue comme un témoignage de loyauté, est vécue par une partie de la population chinoise comme une humiliation et provoque de violentes révoltes, qui sont réprimées dans le sang[5]. Les femmes sont par contre autorisées à conserver les costumes et coiffures hans. Les fonctionnaires sont tenus d'adopter le costume mandchou, les serviteurs pouvant conserver l'habit han. Progressivement s'opère une fusion des coutumes mandchoues et hans sur tous les plans culturels, vestimentaires ou culinaires[6]. L'Empire Qing adopte une politique autocratique sur le plan culturel, censurant de manière rigoureuse les œuvres littéraires et punissant tout auteur soupçonné de critiques politiques, même voilées. Une importante action est cependant menée pour préserver le patrimoine littéraire chinois, établissant une vaste collection de livres anciens ; la censure politique n'est cependant pas absente de ce travail patrimonial, certaines œuvres anciennes étant détruites si leur contenu déplait au pouvoir politique[7].

Les Qing doivent encore mener des combats féroces pour pacifier la Chine, des chefs militaires, comme Koxinga, étant toujours loyaux aux Ming. Zhu Youlang, dernier prétendant au trône ming, est capturé et exécuté en 1662. La Chine n'est réellement pacifiée qu'en 1683.

Le , Dorgon meurt dans un accident de chasse, la régence passant aux mains de la mère de Shunzhi, l'impératrice douairière Xiao Zhuang. En 1661, quelques années après avoir commencé son règne personnel, Shunzhi meurt, probablement de la variole, à l'âge de 24 ans. Son troisième fils Xuanye, âgé de sept ans, lui succède sous le nom de règne de Kangxi. Afin d'éviter une répétition de la régence de Dorgon, Shunzi désigne sur son lit de mort un conseil de régents, composé de quatre hauts fonctionnaires. Le pouvoir est néanmoins accaparé au fil du temps par l'un des régents, le chef militaire Oboi. En 1669, l'Empereur, alors âgé de 15 ans, réalise un coup de force pour prendre personnellement le pouvoir, emprisonnant le régent Oboi.

Le règne de l'Empereur Kangxi dure 61 ans et amène une progressive stabilisation du pays. La Chine doit encore, au début de son règne, affronter de nombreux conflits internes et externes : plusieurs affrontements militaires opposent la Russie et la Chine entre les années 1650 et 1680. Vers 1674, l'Empereur doit affronter la révolte des trois feudataires, menée par les généraux Wu Sangui, Geng Jingzhong (en), et Shang Kexi (en). Wu Sangui tente en 1678 de prendre le pouvoir en se proclamant Empereur mais mourut peu après, et la révolte est matée en 1681. En 1683, l'île de Taïwan, prise vingt ans plus tôt par Koxinga, est reprise par les Qing, mettant une fin aux révoltes naguère lancées par les loyalistes ming. En 1689, le traité de Nertchinsk est conclu avec la Russie, mettant un terme aux conflits entre les deux pays, établissant entre eux des relations commerciales et écartant la menace russe sur la Mandchourie. L'Empereur doit également gérer les relations avec les différents seigneurs mongols : en 1696, il prend personnellement la tête d'une campagne militaire contre les Dzoungars. La rébellion des Dzoungars continue dans les années suivantes ; ils s'emparent de Lhassa en 1717, la ville n'étant reprise qu'en 1720. La Chine poursuit son expansion, imposant au fil des décennies son protectorat au Tibet, à la Mongolie et au Xinjiang.

Fermeture de la Chine au monde extérieur

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L'Empereur Yongzheng.

Le règne de Shunzhi (1638-1661) poursuit la politique de stricte limitation des contacts avec l'étranger introduite par les Ming. Mais les navires étrangers sont autorisés à pratiquer le commerce avec la Chine depuis le comptoir de Macao. La lutte contre les forces maritime de Koxinga conduit à limiter strictement les sorties en mer de navires chinois, dès 1656[3]. En 1661, pour isoler les régions côtières des troupes de Koxinga, un édit impérial impose l'émigration de la population des régions du littoral, créant une « nouvelle frontière à l'intérieur des terres »[8].

Pourtant, sous Kangxi, la cour impériale se montre favorable aux contacts avec l'étranger en accueillant de nombreux savants jésuites, qui occupent des fonctions de conseillers techniques, notamment dans les domaines de l'astronomie, de la cartographie ou de l'artillerie ; le père Antoine Thomas est un conseiller de l'Empereur Kangxi. La prédication chrétienne progresse en Chine, mais est interrompue du fait du pape Clément XI en 1704 , lors de la querelle des rites. Kangxi finit par interdire la prédication en 1721. En 1724, Yongzheng, le successeur de Kangxi, proscrit à nouveau la prédication et bannit les missionnaires.

Apogée des Qing

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L'Empereur Qianlong.

Les règnes de Yongzheng (de 1723 à 1735) et Qianlong (1735-1796) sont considérés comme le zénith de la puissance de l'Empire Qing, qui s'étend alors sur 13 millions de kilomètres carrés (la Chine moderne compte 9,736 millions km²). Administrateur autoritaire, Yongzheng réforme l'examen impérial et réprime la corruption financière et le trafic de pièces chez les fonctionnaires. En 1733, l'Empereur crée le Grand Conseil, qui fait office d'organe de décision à la cour impériale. À la mort de Yongzheng, son fils Hongli lui succède sous le nom de règne de Qianlong. Général compétent, il mate des révoltes dans le Xinjiang, au Tibet, dans le Sichuan et en Mongolie.

En 1788 et 1791, les Gurkhas (venant de l'actuel Népal), envahissent le Tibet. Celui-ci, incapable de se libérer par lui-même, demande l'aide de Qianlong, qui y envoie des armées pour rétablir le dalaï-lama, il lui associe alors un résident qing (Amban) et une garnison. En 1792, il émet un décret en 29 points qui resserre le contrôle chinois sur le Tibet. La monnaie tibétaine jusqu'alors produite au Népal est dès lors produite dans une province tibétaine, le Kongpo, sous tutelle chinoise.

La paix intérieure, les progrès de l'agriculture et la prospérité générale sont sans doute les raisons principales de la croissance démographique au XVIIIe siècle. Relativement, cette population croît alors beaucoup plus vite qu'en Europe. En 1750 l'Europe compte 144 millions d'habitants, et 193 en 1800, tandis que la Chine passe de 143 millions en 1741 à 200 en 1762 et 360 en 1810[9]. La population doubla en l'espace de cinquante ans pour atteindre environ trois cents millions d'habitants à la fin du XVIIIe siècle[10]. Cette croissance serait de l'ordre de 80 % sur l'ensemble du XVIIIe siècle[11]. Elle est favorisée par un très bon rendement des terres, à l'apogée des techniques agricoles chinoises[12][13].

 
Le temple de Putuo Zongcheng à Chengde, construit au XVIIIe siècle sous le règne de Qianlong.

Le règne de Qianlong est cependant marqué par un développement de la corruption chez les fonctionnaires impériaux. Déclenchée en 1796, la révolte des mouvements désignés sous le nom collectif de secte du lotus blanc, combine des revendications contre les impôts et un sentiment anti-mandchou ; le mouvement met huit ans à être maté, au cours d'un conflit qui se solde par environ 16 millions de morts.

La Chine poursuit entre-temps sa politique de fermeture à l'étranger. En 1793, la mission diplomatique de George Macartney, envoyée par le royaume de Grande-Bretagne, échoue à établir une ambassade permanente à Pékin comme à obtenir une libéralisation des échanges commerciaux entre les deux pays. La Chine retarde ainsi le moment de son contact avec l'Occident.

Début du déclin des Qing et tentatives de modernisation

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Dans le courant du XIXe siècle, le pouvoir des Qing fut confronté à de nombreux problèmes intérieurs. La stagnation économique du pays, combinée à la forte augmentation de la population, conduisit à des disettes croissantes et à des troubles sociaux, tandis que la bureaucratie impériale, trop rigide, s'avérait incapable de gérer la situation. Malgré l'interdiction, le christianisme continua à être diffusé en Chine, via Canton et Macao.

 
Bataille de la première guerre de l'opium ; lithographie britannique de 1843.

La fin des guerres napoléoniennes permit l'expansion impériale britannique, et entraîna une augmentation du commerce mondial, la Chine offrant un immense marché à conquérir. Le commerce avec l'Occident augmenta, les lourdes restrictions imposées par les Chinois suscitant des préoccupations et des tensions accrues. La grande demande en Occident pour des produits chinois comme la soie, le thé ou la céramique représentait un problème pour les commerçants européens, les Chinois n'acceptant de paiement qu'en argent. À partir des années 1830, les commerçants européens firent pression sur leurs gouvernements pour obtenir un relâchement des restrictions draconiennes posées aux échanges avec la Chine. La seule exportation que les Occidentaux arrivèrent à imposer en Chine était l'opium en contrebande. La lutte des autorités impériales contre ce trafic de drogue aggrava les tensions et aboutit à un conflit ouvert entre la Chine et le Royaume-Uni : l'action du commissaire impérial Lin Zexu contre l'importation illégale d'opium entraîna la mise sur pied d'une armada britannique, qui intervint en Chine et vainquit avec une certaine facilité des troupes chinoises pourtant très supérieures en nombre. La Chine fut contrainte de signer le le traité de Nankin, premier d'une série de « traités inégaux » : l'Empire cédait Hong Kong aux Britanniques, tout en concédant l'ouverture de cinq ports au commerce international. L'humiliation inattendue de la Chine, sur les plans militaire et politique, aboutit à entamer très nettement le prestige des Qing.

 
Bataille navale sur le Yangtsé entre les Qing et les Taiping.

En sus de son humiliation sur le plan international, l'Empire Qing est affaibli sur le plan intérieur par une succession de révoltes. Les catastrophes naturelles viennent aggraver les tensions sociales : le Sichuan connait une terrible famine de 1839 à 1841, de même que le Hunan en 1851. La crue du Yangzi Jiang en 1849 provoque des inondations[14]. En 1851 et 1855, le fleuve Jaune sort de son lit, noyant des milliers de personnes, et contribuant à provoquer la révolte des Nian. Déclenchée en 1851, la révolte des Taiping, menée par Hong Xiuquan, rebelle converti à une forme personnelle de christianisme, aboutit à la création d'une monarchie s'opposant à celle des Qing, le « Royaume céleste de la Grande paix ». L'empire de Chine, aidé du Royaume-Uni et de la France mate finalement la rébellion en 1864, au bout d'un conflit particulièrement long et meurtrier ayant fait entre 20 et 30 millions de morts.

 
Drapeau impérial, adopté en 1862.

La Chine est contrainte de signer avec les puissances occidentales une série de traités qui libéralisent les relations commerciales, tout en établissant progressivement des concessions étrangères : en 1843, le traité de Huangpu accorde à la France des droits équivalents à ceux que le Royaume-Uni avait retirés du traité de Nankin. Le traité de Wangxia accorde en 1844 des droits commerciaux aux États-Unis (tout en proscrivant le commerce de l'opium).

 
Pillage de l'ancien palais d'été en 1860.

Seconde guerre de l'opium

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Les revendications des pays occidentaux quant à la sécurité de leurs marchands et de leurs missionnaires aboutissent en 1856-1857 à de nouvelles interventions, désignées sous le nom collectif de seconde guerre de l'opium : l'arraisonnement du navire commercial Arrow conduit à l'intervention du Royaume-Uni, et l'exécution du missionnaire Auguste Chapdelaine, à celle de la France. L'Empire Qing, déjà mis en grande difficulté par la révolte des Taiping, n'est pas en mesure de résister ; les troupes chinoises sont à nouveau battues et les Qing doivent accepter le traité de Tianjin. L'empire russe obtient également la signature du traité d'Aigun, qui révise le traité de Nertchinsk et lui permet de réviser la frontière russo-chinoise à son avantage, en annexant des territoires.

En 1860, les réticences chinoises à ratifier le traité de Tianjin amènent à une nouvelle intervention anglo-française, qui se solde par une nouvelle défaite chinoise : après avoir écrasé les troupes chinoises à la bataille de Palikao, les troupes françaises et anglaises pillent et incendient le palais d'été, tandis que l'Empereur Xianfeng est contraint à la fuite. La Chine est obligée de signer la convention de Pékin.

 
Zhang Zhidong, artisan du Mouvement d'auto-renforcement.

L'Empereur Xianfeng meurt en 1861 : son successeur, Tongzhi, est un enfant de cinq ans. Un coup d'État mené par l'impératrice douairière Cixi (Ts'eu-hi), ancienne concubine de Xianfeng et mère du nouvel Empereur, écarte le conseil des huit régents ; la régence est assurée par elle-même, ainsi que par Yixin, le Prince Gong, frère de Xianfeng, et l'impératrice douairière Ci'an, autre ancienne concubine de l'Empereur défunt. Le Zongli Yamen, un équivalent de ministère des Affaires étrangères, est créé. Tandis que le Prince Gong tente d'améliorer les relations avec les puissances occidentales, de hauts fonctionnaires impériaux, comme Zhang Zhidong ou Li Hongzhang se font les avocats d'une modernisation du pays, en intégrant les leçons et la technologie occidentales pour renforcer la Chine. Armes et machines occidentales sont acquises, tandis que des usines à l'occidentale sont construites et que des militaires étrangers sont engagés pour entraîner l'armée chinoise. Ce mouvement, désigné sous le nom d'« Auto-renforcement » (自強運動) prône également la mise sur pied de forces terrestres et navales modernes, celles d'écoles techniques, la création de bureaux de traduction, ainsi que la traduction et la diffusion en Chine des ouvrages scientifiques occidentaux. La Chine doit également s'ouvrir aux cultures extérieures en envoyant ses élèves étudier à l'étranger[15].

Les industries militaires créées par les partisans de la réforme souffrent cependant de la sclérose administrative de l'Empire, qui se traduit par un personnel pléthorique. La construction et l'installation des équipements sont également totalement dépendantes de l'étranger, traduisant l'insuffisance de capitaux et le manque de ressources logistiques du pays[15].

Entre 1872 et 1885, les entreprises se développent grâce à des capitaux propres privés, dans des domaines aussi variés que l'industrie de la soie, la navigation marchande à vapeur ou l'exploitation des mines de charbon. Ces industries connaissent une certaine prospérité, mais n'ont que peu d'effet sur l'ensemble de l'économie nationale, le pouvoir central y voyant avant tout une source de recettes fiscales ; les entreprises chinoises modernisées doivent en outre faire face à la concurrence des produits étrangers importés, favorisés par les traités inégaux, et à la production des entreprises étrangères implantées en Chine avec une main-d'œuvre locale, et disposant du réseau financier de plus d’une dizaine de banques étrangères.

 
La Chine des Qing en 1882.

Nouvelles défaites

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Dessin politique britannique de 1894 : le « petit » Japon triomphe de la « grande » Chine.

La conquête française de l'Indochine et le litige sur la circulation dans le fleuve Rouge aboutissent à un conflit entre la Chine et la France. La flotte française commence par aller couler, dans leur port d'attache, les navires de guerre flambant neufs que la Chine venait de lui acheter. Malgré des succès militaires chinois, les Français remportent finalement la victoire, la Chine reconnaissant par le traité de Hué (1883) le protectorat français sur l'Annam et le Tonkin.

Guerre sino-japonaise (1894-1895)

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Avec l'ère Meiji, l'empire du Japon a, contrairement à la Chine, réussi son ouverture au monde extérieur et sa transformation en nation industrialisée moderne. Le Japon annexe en 1879 le royaume de Ryūkyū (archipel situé entre le Japon et Taiwan), sous suzeraineté chinoise. Intervenant en Corée, les Japonais battent les Chinois en 1895, les contraignant à signer le traité de Shimonoseki. La Chine perd sa suzeraineté sur la Corée, tandis que le Japon annexe Taïwan. La défaite de la Chine face au Japon, considéré jusque-là comme une puissance secondaire, est une humiliation considérable pour le pouvoir qing.

Sclérose du pouvoir central et mouvements d'insurrection

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L'impératrice Cixi.
 
L'Empereur Guangxu, âgé d'une vingtaine d'années.
 
Caricature politique française montrant le partage de la Chine entre les puissances étrangères (fin des années 1890).

À la mort prématurée, en 1875, de son fils l'Empereur Tongzhi, l'impératrice douairière Cixi favorise la montée sur le trône de son neveu Guangxu, alors âgé de trois ans. L'éviction du prince Yixin et la mort de l'impératrice douairière Ci'an laissent en 1881 Cixi seule régente de l'Empire. La corruption se généralise dans l'administration impériale ; l'Empire est militairement affaibli par la perte de sa flotte modernisée dans la guerre contre le Japon ; la domination des puissances étrangères sur la Chine rend de plus en plus évidente l'arriération technique et politique de la Chine. Le pouvoir chinois tente d'améliorer la situation en modernisant son armée, créant la Nouvelle Armée, équipée et organisée à l'occidentale, et placée sous le commandement de Yuan Shikai.

Dans les années 1890, les mouvements nationalistes opposés tant à l'impérialisme étranger qu'à l'empire mandchou se développent, comme le Xingzhonghui (Société pour le redressement de la Chine ou Association pour la renaissance de la Chine) fondé à Honolulu en 1894 par Sun Yat-sen, ou le Huaxinghui (Société pour faire revivre la Chine), fondé par Huang Xing.

Réforme des Cent Jours

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En 1898, l'Empereur Guangxu accorde une audience au lettré réformateur Kang Youwei et se rallie à ses idées : un audacieux programme de modernisation politique et administrative de la Chine est aussitôt lancé, incluant une réforme en profondeur du système éducatif et l'adoption d'une constitution. Cette réforme se heurte cependant rapidement à l'opposition du camp conservateur, représenté par Cixi : cette dernière, avec l'aide du général Ronglu et bénéficiant de l'assentiment de Yuan Shikai, réalise un coup d'État, s'emparant à nouveau de la réalité du pouvoir, au détriment de son neveu. L'Empereur est déclaré incapable de régner et enfermé dans son propre palais, tandis que les réformateurs sont réprimés.

Révolte des Boxers

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À partir de 1898, un ensemble de sociétés secrètes mystiques et nationalistes, bientôt désignées sous le nom collectif de Poings de la justice et de la concorde (ou « Boxers », soit en français Boxeurs) agissent contre les étrangers, les symboles de modernité et les chrétiens chinois, multipliant les attaques et les meurtres. Les éléments les plus conservateurs de la cour impériale, comme le prince Duan leur apportent bientôt leur soutien, malgré l'opposition d'autres officiels comme Yuan Shikai. L'impératrice Cixi est convaincue à son tour de soutenir les Boxers, vus comme des armes contre la domination étrangère. Les autorités impériales laissent les Boxers envahir Pékin et assiéger les légations étrangères, provoquant une réaction des Occidentaux et des Japonais. Les puissances étrangères forment l'Alliance des huit nations qui intervient militairement en Chine : en réaction, la cour impériale déclare la guerre à la coalition, mais subit une défaite militaire, tandis que les Boxers sont dispersés. Les autorités qing se retournent contre leurs alliés et participent à la répression menée contre les Boxers ; la Chine doit cependant signer le protocole de paix Boxer et payer de lourds dommages de guerre, cette nouvelle humiliation s'ajoutant au discrédit de la cour.

Chute de la dynastie

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Carte de l'Empire chinois en 1910 par Cambridge University Press, publié en 1912 dans The Cambridge Modern History Atlas. La Chine est représentée en jaune vif, les dépendances de la Chine (dont le Tibet) en jaune clair.
 
Puyi.

Dans les premières années du XXe siècle, des réformes sont entreprises pour tenter de sauver le système impérial : la suppression de l'examen impérial en 1905 représente un bouleversement majeur dans l'ordre social et politique du pays. Les réformes viennent cependant trop tard, et ne sont pas toutes achevées lors de la chute des Qing. En 1908, Puyi, âgé de moins de trois ans, est choisi par Cixi pour succéder à Guangxu. Les décès successifs, en quarante-huit heures, de Guangxu et de Cixi, laissent un enfant à la tête de l'Empire. La régence est assurée par le père de Puyi, Zaifeng (second Prince Chun). La cour impériale s'avère à nouveau incapable de répondre à la gravité de la situation du pays, mécontentant les milieux d'affaires en voulant nationaliser les chemins de fer, ou tardant à réagir aux désastres causés par la crue du Yangzi Jiang. À la mi-1911, le régent crée un cabinet ministériel majoritairement composé de nobles mandchous issus du clan Aisin Gioro, suscitant l'irritation d'une partie des élites.

Le , le soulèvement de Wuchang constitue le signal du déclenchement de la révolution Xinhai, menée notamment par les membres du Tongmenghui ; les provinces passent l'une après l'autre sous le contrôle des insurgés. Le , la république de Chine est proclamée, avec Sun Yat-sen comme président provisoire. Le premier ministre Yuan Shikai, ayant reçu des insurgés la promesse de la présidence de la République, parlemente avec la famille impériale et obtient de l'impératrice douairière Longyu la signature de l'acte d'abdication de Puyi. Le , l'édit impérial annonçant l'abdication est publié, mettant un terme au règne de la dynastie Qing comme à l'empire chinois.

Quelques années plus tard, le , le seigneur de la guerre Zhang Xun, ayant investi Pékin, décréta la restauration de Puyi avec le soutien de Kang Youwei ; cette tentative échoue cependant, et le , Duan Qirui décrète à nouveau la déposition de Puyi. Ce dernier est, des années plus tard, remis au pouvoir par les Japonais, mais sur le trône de l'état fantoche du Mandchoukouo dans le nord-est de la Chine.

Gouvernement

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Au fil des années et des progrès de ses troupes, Huang Taiji constitue une bureaucratie étatique semblable à celle des Ming, suivant les conseils de fonctionnaires impériaux ralliés à sa cause. Contrairement à son père, le souverain jürchen ne considère pas les Hans comme des ennemis potentiels et s'emploie au contraire à leur faire une place dans son administration et son armée, s'assurant des loyautés.

Organisation

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Divisions administratives

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Le territoire Qing vers 1820 : les provinces en jaune foncé, les protectorats sont en jaune plus clair et les états tributaires sont en orange.

Durant la dynastie Quing , au 18e siècle, la Chine atteint sa plus grande extension territoriale. A cette époque son territoire comprend les dix-huit provinces (division administrative) de la "Chine historique" mais également les régions actuelles du nord-est de la Chine, la Mongolie intérieure, la Mongolie extérieure, le Xinjiang et le Tibet soit une superficie totale de 13 000 000 km² (la Chine moderne compte 9,736 millions km² la différence portant principalement sur des territoires de la Sibérie orientale et l'Altaï faisant partie aujourd'hui de la Russie et la Mongolie-Extérieure devenu un état indépendant)[16]. Par la suite le nombre de provinces passe de 18 à 22 à la suite de l'incorporation dans ce type de division administrative de la Mandchourie en 1907 (divisée en trois provinces : Fengtian, Jilin et Heilongjiang) et du Xinjiang en 1884 ainsi que par la création en 1885 de la province de Taïwan, qui faisait initialement partie de la province du Fujian. L'île sera cédée au Japon en 1895 à la suite de la défaite subie par la Chine durant la première guerre sino-japonaise. Par ailleurs 19 états sont des vassaux ou versent des tributs à la Chine durant des périodes de temps variables. Les plus notables sont la Corée (Joseon), état tributaire jusqu'à son occupation par le Japon en 1895, le Vietnam jusqu'en 1885, la Thaïlande jusqu'en 1852 et le Népal jusqu'en 1908[17].

Administration territoriale

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Société

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Démographie

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Durant la dynastie Qing, la population chinoise croit fortement et devient beaucoup mobile. Au début du règne des Qing, vers 1700, on dénombrait environ 150 millions d'habitants chiffre resté stable au cours du dernier siècle. La population double au cours du 18e siècle et atteint un pic de 450 millions habitants à la veille de la révolte des Taiping en 1850[18]. L'essor des cultures du Nouveau Monde (maïs, arachides, patates douces et pommes de terre) permettent de réduire le nombre de décès résultant de la malnutrition. Les ravages de maladies telle que la variole sont maitrisés grâce à une augmentation des vaccinations. Les décès des nourrissons diminuent à la suite de campagnes menées contre l'infanticide, du fait de l'amélioration des techniques d'accouchement et de l'augmentation du nombre de livres de médecine accessibles au public[19]. En Europe, au cours de cette période, la croissance démographique européenne est concentrée dans les villes alors qu'en Chine elle est faible uniquement dans les villes et dans le bassin inférieur du Yangzi. La croissance démographique la plus élevée se situe dans les régions frontalières et sur les hauts plateaux, où les agriculteurs migrent pour profiter des vastes étendues de marais et de forêts inexploités[20].

La population est particulièrement mobile, peut-être plus qu’à tout autre moment de l’histoire chinoise. Des millions de Chinois Han émigrent vers le Yunnan et le Guizhou (provinces du sud de la Chine) au 18e siècle, ainsi que vers l'île de Taïwan. A la suite des conquêtes des années 1750 et 1760, la cour crée des colonies agricoles au Xinjiang. Cette mobilité résulte également de migrations vers l'étranger organisées par des intérêts privés, essentiellement vers l'Asie du Sud-Est, dans le but de favoriser des échanges commerciaux ou pour saisir d'autres opportunités économiques[20].

Au début de la période, la Mandchourie, parce qu'elle constituait la région d'origine de la dynastie au pouvoir d'ethnie mandchoue, est fermée à la colonisation Han à l'exception de quelques bannières[21]. Cette fermeture est formalisée de manière relativement symbolique par la palissade de saules, un ensemble de fossés et de remblais plantés d'arbres. Néanmoins, dès 1780, les chinois Han représentent 80 % de la population de cette région[22]. Toutefois la densité relativement faible rend ce territoire vulnérable à l'annexion par l'empire russe en pleine expansion en Sibérie et les responsables Qing proposent en 1860 aux ressortissants de certaines parties du Guangdong (sud de la Chine) d'y émigrer pour fonder des colonies agricoles[23]. À la fin du 19e siècle, la Mandchourie est complètement ouverte aux colons Han, ce qui accroit les flux migratoires vers cette destination[24]. au début du 20e siècle, les Qing abolissent le système administratif existant en Mandchourie en grande partie pour tenter de contrecarrer l'influence croissante de l'empire russe  : tous les immigrants de la région sont reclassés comme « Han » au lieu de « civils » et les généraux à la tête des provinces de Mandchourie sont remplacés par des gouverneurs provinciaux civils. Entre 1902 et 1911, 70 administrations civiles sont créées en Mandchourie en réponse à la croissance démographique de la région[25].

Classes sociales

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La loi distingue à l'époque des Qing cinq classes sociales : l'aristocratie aux effectifs très réduits, les fonctionnaires,

Famille et parenté

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Religion

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Économie

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À la fin du 17e siècle, l’économie chinoise se remet des ravages causés par les guerres qui ont suivi le renversement de la dynastie Ming[26]. Au siècle suivant, le commerce continue à se développer avec une forte croissance des échanges entre les régions, une plus grande dépendance à l’égard de l'étranger et une population considérablement accrue[27]. À la fin du 18e siècle, la population était passée à 300 millions d'habitants, contre environ 150 millions à la fin de la dynastie Ming. Cette augmentation spectaculairea plusieurs origines, notamment la longue période de paix et de stabilité du 18e siècle et l'introduction de nouvelles cultures originaire des Amériques, notamment les arachides, les patates douces et le maïs. De nouvelles espèces de riz originaires d’Asie du Sud-Est entrainent une forte croissance des rendements et donc de la production. Les corporations de marchands se multiplient dans toutes les villes chinoises qui sont en pleine croissance et cette classe sociale acquièrt souvent une grande influence sociale et même politique. Certains marchands, parmi les plus riches et ayant des relations officielles, bâtissent d’énormes fortunes tout en s'intéressant à la littérature au théâtre et aux arts. La production textile et artisanale est en plein essor[28].

Le gouvernement accroit la superficie de la propriété foncière en restituant les terres qui avaient été vendues à de grands propriétaires fonciers à la fin de la période Ming par des familles incapables de payer l'impôt foncier[29]. Pour inciter davantage les gens à participer au marché, le gouvernement réduit le fardeau fiscal par rapport à la fin des Ming et remplace le système des corvées par une taxe perçue sur l'embauche des ouvriers[30]. La gestion du Grand Canal est rendue plus efficace et le secteur des transports est ouvert aux marchands privés[31]. Un système de surveillance des prix des céréales élimine les pénuries les plus graves et permet de limiter le prix du riz qui augmenter lentement et sans acoups tout au long du 18e siècle[32]. Se méfiant du pouvoir des marchands les plus riches, les dirigeants Qing limitent les licences commerciales et refusent généralement l'ouverture de nouvelles mines sauf dans les régions pauvres[33]. Ces restrictions imposées à l'exploitation des ressources nationales ainsi qu'au commerce extérieur sont considérées par certains chercheurs contemporains comme une des origines de la Grande Divergence durant laquelle l'Occident a dépassé la Chine sur le plan économique[34],[35].

Au cours de la période des dynastie Ming et Qing (1368-1911), le développement le plus important de l'économie chinoise est sa transition d'une économie dirigée vers une économie de marché, cette dernière devenant de plus en plus omniprésente tout au long du règne des Qing[36]. Entre 1550 et 1800 environ, la Chine connait une deuxième révolution commerciale qui prend de manière naturelle la suite de la première révolution commerciale des Song, qui avait vu l’émergence du commerce interrégional à longue distance de produits de luxe. Au cours de la deuxième révolution commerciale, pour la première fois, un pourcentage important de ménages agricoles commence à cultiver des produits agricoles destinés à être vendues sur les marchés locaux et nationaux plutôt que pour leur propre consommation ou le troc dans l'économie traditionnelle. Les récoltes excédentaires sont mises en vente sur le marché national, intégrant les agriculteurs dans l’économie commerciale. Ce phénomène conduit certaines régions à se spécialiser dans des cultures de rapport destinées à l'exportation, l'économie chinoise étant devenue de plus en plus dépendante du commerce interrégional de produits de base en vrac tels que le coton, les céréales, les haricots, les huiles végétales, les produits forestiers, les produits d'origine animale et les engrais[37].

Jusqu'aux guerres de l'opium, la Chine sous la dynastie des Qing était très proche du système très faiblement interventionniste idéal d'Adam Smith, avec le poids de l’État compris entre 1 et 2 % du PIB, là où la Grande-Bretagne était à 10 %[38],[39].

Système monétaire : l'argent s'impose comme monnaie d'échange

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L'argent (métal) en provenance du Nouveau Monde, où il est produit en abondance, pénètre en Chine en grande quantité à la suite de la conquête des Philippines par les espagnols dans les années 1570. La côte sud-est du pays est rouverte au commerce en 1684 (elle était fermée à celui-ci auparavant du fait de la difficile conquête de la Chine du sud par les Qing) ce qui relance la croissance de celui-ci qui atteint 4% par an à la fin du 18e siècle[40]. Durant cette période les exportations de thé, de la soie et des produits manufacturés permettent de maintenir une balance commerciale positive avec l'Europe[28]. L'expansion de la masse monétaire qui en résulte soutient des marchés compétitifs et stables[41]. Au milieu de la dynastie précédente des Ming, la Chine s'était progressivement tournée vers l'argent comme support de monnaie pour le règlement des transactions les plus importantes et à la fin du règne de l'empereur Kangxi, l'estimation et la perception de l'impôt foncier se faisait en argent. Les propriétaires commencent réclamer le paiement des loyers en argent plutôt qu'en produit des récoltes, ce qui incite les agriculteurs à produire pour la vente sur les marchés locaux et nationaux plutôt que pour leur propre consommation personnelle ou le troc[37]. Contrairement aux pièces de cuivre, sapèque (qian) ou autre, utilisées principalement pour de petites transactions, l'argent n'était pas utilisée sous forme de pièce de monnaie, mais plutôt échangé en unités de poids : le liang ou tael qui représente environ 36 grammes d'argent. Un tiers devait être sollicité pour évaluer le poids et la pureté de l'argent, ce qui entrainait des « frais de fusion » supplémentaires qui étaient ajoutés au prix de la transaction. De plus, comme ces frais n'étaient pas réglementés, ils était une source de corruption. L'empereur Yongzheng (1722-1735) combat la corruption sur les « frais de fusion », en les légalisant et en les réglementant afin qu'ils puissent être perçus sous forme d'impôt. L'empereur Yongzheng a utilisé cette nouvelle source de revenus pour augmenter les salaires des fonctionnaires chargé de les collecter, légitimant ainsi davantage l'argent en tant que monnaie standard de l'économie Qing[36].

Urbanisation et prolifération des bourgs

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La deuxième révolution commerciale, que connait la Chine durant la première moitié de la dynastie Qing, a un impact profond sur la répartition de la population. Jusqu'à la fin du règne des Ming, il existait un contraste très net entre les campagnes et les villes, car la collecte et le transport des surplus de récoltes des campagnes était traditionnellement pris en charge par l'État. Cependant, à mesure que le commerce se développe à la fin des Ming et au début des Qing, des agglomérations de taille intermédiaire commencent à apparaître pour jouer le rôle de relais dans les flux du commerce intérieur. Certaines de ces agglomérations brassent un volume d'affaires tellement important qu'elles deviennent de véritables centres commerciaux. Les bourgs les plus actifs deviennent de petites villes et sont le foyer d'une nouvelle classe marchande en plein essor[42]. La prolifération de ces villes de taille moyenne n’est rendue possible que grâce aux progrès des transports et des communications longue distance. Alors que de plus en plus de chinois parcourent le pays pour faire du commerce, un besoin croissant d'hébergement apparait. Des maisons de corporation se développent pour répondre à cette demande[36].

De véritables corporations de marchands (huiguan) émergent qui, entre autres, publient des règlements ainsi que des barèmes de prix et fournissent des gites et des lieux de réunions aux marchands ambulants. Parallèlement à ces organisations commencent à apparaitre des corporations dédiées à des professions plus spécifiques (gongsuo) pour contrôler l'artisanat commercial ou les industries artisanales telles que la menuiserie, le tissage, la banque et la médecine[36]. Au 19e siècle , les corporations contribuent à transformer les zones urbaines en centres cosmopolites et multiculturels, organisent des représentations théâtrales ouvertes au grand public développent le secteur de l'immobilier en mettant en commun des fonds sous la forme d'une fiducie et certaines contribuent au développement de services publics comme l'entretien de la voirie, l'approvisionnement en eau et la création d'un réseau d'égouts[37].

Le commerce avec l'Occident

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Niveau de vie

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Sciences et technologies

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Arts et culture

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Notes et références

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(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Qing dynasty » (voir la liste des auteurs).
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  3. a et b Histoire et civilisation de Chine, Éditions Zhong Yang Wen, 2006, p. 177.
  4. S’il ne faut pas exagérer l’impact des faits privés sur l’Histoire, Robert Van Gulik, toujours très documenté, relate une des raisons des dissensions han : « La chute de la dynastie Ming illustre un adage ancien des Chinois : "qu’une belle femme peut renverser un empire." […] LI [Tze-tch’eng] prit aussi dans son harem TCH'EN Yuan-yuan, concubine favorite de WOU San-koei. Ce dernier la réclama, le nouvel empereur refusa de la rendre, et pour ses beaux yeux WOU San-koei décida de faire cause commune avec les Mandchous. Défait par cette coalition, LI Tze-tch’eng s’enfuit de Pékin et trouva la mort. » Robert Van Gulik, La Vie sexuelle dans la Chine ancienne (1971), trad. et rééd. Paris, Gallimard, 1981 (ISBN 978-2070296545), p. 411
  5. Frederic Wakeman, , The Great Enterprise: The Manchu Reconstruction of Imperial Order in Seventeenth-century China, University of California Press, 1985, p. 646-680.
  6. Histoire et civilisation de Chine, Éditions Zhong Yang Wen, 2006, p. 202-203.
  7. Histoire et civilisation de Chine, Éditions Zhong Yang Wen, 2006, p. 184-185.
  8. Brigitte Baptandier, « Pratiques de la mémoire en Chine : le dieu des murs et des fossés de Puxi et Hanjiang », revue Genèses no 23, 1996, p. 108.
  9. Gernet : Le monde chinois, p. 419
  10. Chaussende, 2013.
  11. Michel Cartier, « La croissance démographique chinoise du XVIIIe siècle et l'enregistrement des Pao-Chia », Annales de démographie historique,‎ , p. 9-28 (lire en ligne, consulté le ).
  12. Gernet, 2006, p. 237-239.
  13. Gernet : Le monde chinois, p. 420-421
  14. Jacques Reclus, La Révolte des Taiping, L'insomniaque, 2008, page 21.
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  16. Gernet : Le monde chinois, p. 419-420
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  29. Myers et Wang - The Cambridge History of China, Volume 9: The Ch'ing Empire to 1800, Part One - Economic developments, 1644–1800, p. 593
  30. Myers et Wang - The Cambridge History of China, Volume 9: The Ch'ing Empire to 1800, Part One - Economic developments, 1644–1800, p. 593,595
  31. Myers et Wang - The Cambridge History of China, Volume 9: The Ch'ing Empire to 1800, Part One - Economic developments, 1644–1800, p. 598
  32. Myers et Wang - The Cambridge History of China, Volume 9: The Ch'ing Empire to 1800, Part One - Economic developments, 1644–1800, p. 572–573, 599–600
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  34. (zh) Suming Xu, La grande divergance selon une perspective humaniste : Pourquoi Jiangnan ne fut pas le Royaume-Uni ?, vol. 6, coll. « Tianjin Social Science », (lire en ligne)
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  42. Rowe.

Voir aussi

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Articles connexes

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Conférence sur la dynastique Qing

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Bibliographie

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Histoire de la Chine

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  • René Grousset et François Joyaux, Histoire de la Chine: des origines à la Seconde guerre mondiale, Paris, Payot & Rivages, 2017, 356 p.

Études générales sur la dynastie Qing

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  • Robert Bickers, The Scramble for China: Foreign Devils in the Qing Empire, 1832–1914, Penguin, (ISBN 978-0-7139-9749-1)
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  • Late Ch'ing 1800–1911, Part 2, vol. 11, Cambridge, Cambridge University Press, coll. « The Cambridge History of China », (ISBN 978-0-521-22029-3)
  • Arthur W Hummel, Eminent Chinese Of The Ching Period 1644-1912, (2 vol) Vol. 2 (lire en ligne  )
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  • Morse, Hosea Ballou. The international relations of the Chinese empire
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  • Eric Setzekorn, « Chinese Imperialism, Ethnic Cleansing, and Military History, 1850-1877 », Journal of Chinese Military History, vol. 4, no 1,‎ , p. 80–100 (DOI 10.1163/22127453-12341278)
  • Richard Joseph Smith, The Qing Dynasty and Traditional Chinese Culture, Rowman and Littlefield, (ISBN 978-1-4422-2193-2)
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  • Edward Stanford, Atlas of the Chinese Empire, containing separate maps of the eighteen provinces of China, , 2nd éd. (lire en ligne) Legible color maps.
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  • X.L. Woo, Empress dowager Cixi: China's last dynasty and the long reign of a formidable concubine: legends and lives during the declining days of the Qing dynasty, Algora Publishing, (ISBN 978-1-892941-88-6)
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Culture

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  • Anne Cheng, Histoire de la pensée chinoise, Paris, Le Seuil, , 696 p. (ISBN 2-02-054009-6).
  • Danielle Elisseeff, Histoire de l'art : De la Chine des Song (960) à la fin de l'Empire (1912), Paris, École du Louvre, Éditions de la Réunion des Musées Nationaux (Manuels de l'École Louvre), , 381 p. (ISBN 978-2-7118-5520-9).
  • Kangxi, empereur de Chine, 1662-1722 : La cité interdite à Versailles, Paris, Réunion des musées nationaux, , 288 p. (ISBN 2-7118-4719-5).
  • Monique Crick (dir.), Chine impériale : splendeurs de la dynastie Qing (1644-1911), Genève et Milan, Fondation Baur, Musée des arts d'Extrême-Orient et 5 Continents, (ISBN 978-88-7439-692-4).

Économie

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  • (en) H. Ramon Myers et Yeh-Chien Wang, The Cambridge History of China, Volume 9: The Ch'ing Empire to 1800, Part One : Economic developments, 1644–1800, Cambridge, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-24334-6).
  • Kenneth Pomeranz The Great Divergence: China, Europe, and the Making of the Modern World Economy. Princeton University Press, 2000. John K. Fairbank Prize 2001. Joint winner, World History Association Best book of 2000. Choice Notable Academic Books 2000.
  • Kenneth Pomeranz The World that Trade Created: Society, Culture and the World Economy, 1400 to the Present. M. E. Sharpe: 1999.
  • Kenneth Pomeranz The Making of a Hinterland: State, Society and Economy in Inland North China, 1853-1937. University of California Press, 1993. John K. Fairbank Prize 1994.
  • Takeshi Hamashita, Linda Grove, et Mark Selden, China, East Asia and the global economy: regional and historical perspectives, Milton Park, Abingdon, Oxon ; New York, NY, Routledge, 2008, 212 p.
  • Takeshi Hamashita, China-Centered World Order in Modern Times, University of Tokyo Press, 1990.
  • Roy Bin Wong, China transformed: historical change and the limits of European experience, Ithaca, Cornell University Press, 1997, 327 p.