Chapelle Notre-Dame-de-la-Joie de Penmarc'h

chapelle à Penmarch (Finistère)

Chapelle Notre-Dame-de-la-Joie
La chapelle derrière son mur de protectionvue du sud-ouest
La chapelle derrière son mur de protection
vue du sud-ouest
Présentation
Culte catholique
Type chapelle
Début de la construction XVe siècle (fin)
Fin des travaux XVIe siècle (début)
Autres campagnes de travaux calvaire (1588)
Style dominant gothique flamboyant de Cornouaille
Protection Logo monument historique Classé MH (1916)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
région Bretagne
département Finistère
Ville Penmarc'h
Coordonnées 47° 48′ 25″ nord, 4° 22′ 19″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Chapelle Notre-Dame-de-la-Joie
Géolocalisation sur la carte : Finistère
(Voir situation sur carte : Finistère)
Chapelle Notre-Dame-de-la-Joie

La chapelle Notre-Dame-de-la-Joie est un édifice de culte catholique exposé sur une rive de l'océan Atlantique, dans l'ouest de la commune de Penmarc'h, en pays Bigouden, dans le département du Finistère, en région Bretagne.

Localisation modifier

La chapelle et son calvaire sont situés dans l'ouest de la commune de Penmarc'h, rue de la Joie, sur le GR 34, au plus près de la mer, entre les ports de Saint-Pierre et de Saint-Guénolé[1],[2],[3].

Historique modifier

 
Le calvaire et la chapelle, vus du sud-est. À droite, la remise.

Selon le chevalier de Fréminville, le lieu serait un ancien site païen[4],[5]. La chapelle Notre-Dame-de-la-Joie, ti ar Werc'hez er Joa en breton[6], est construite à la fin du XVe siècle[7],[8]. Son nom est un témoignage de gratitude envers la Vierge : « Cette chapelle, protégée des fureurs de la mer, n'est pas empreinte de tristesse et de douleur, mais plutôt consacrée à la joie, aux remerciements. Joie des naufragés restés vivants, remerciements des autres épargnés par la mort et le naufrage[9]. »

On édifie un mur pour protéger la chapelle des assauts de l'océan, mur que l'on doit refaire tous les 30 ans. C'est ainsi qu'en avril 1888, la mer passe par-dessus cet ouvrage et le brise en plusieurs endroits. Il est refait en novembre[10].

Ayant failli être vendue et déconsacrée en 1889, la chapelle est restaurée en 1890[11]. En 1891, un ouragan emporte la partie nord-est du toit. Des réparations sont effectuées peu après. La remise est construite en 1895[9]. Le mur de défense est abattu pendant la tempête du 4 au [3]. En 1897, il est sérieusement consolidé. Cette année-là et la suivante, on pose un dallage à l'ouest de la chapelle[9]. En 1909, on restaure le lambris de la charpente[11]. Le toit est entièrement rénové en 1998[8].

La chapelle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [12].

Un billet de banque "Billet de 20 francs Pêcheur" a représenté un pêcheur de Concarneau, avec en arrière-plan la Ville close ; au verso il représentait la chapelle Notre-Dame-de-la-Joie et son calvaire ; il a été imprimé entre 1942 et 1950.

Extérieur modifier

 
Le clocher-mur, à l'ouest.

L'édifice est de plan rectangulaire. Le chevet plat est percé d'une grande baie. Les rampants du gable du chevet et du pignon de la remise sont ornés de crochets et de deux chimères.

La façade sud présente deux baies et deux belles portes en accolade, avec fleurons et crochets. L'une de ces portes est obturée. Les contreforts du mur méridional sont imposants, car le terrain est instable[8].

Au nord, une petite porte toute simple livre accès à la chapelle, qui est flanquée d'une étroite et longue remise, à toit en appentis[8]. On y accède par deux poternes percées dans les pignons[6]. La bâtisse communique avec la chapelle[3]. On y entrepose brancards et bannières de procession. Elle comporte une sacristie et une chambre. Sa cheminée permet de cuisiner, les jours de pardon[6].

L'épais pignon ouest, aveugle[8], faisant face à la mer, forme un clocher-mur[13]. Il s'amortit en une pile qui s'élève au-dessus du niveau de faîte de la nef. Cette pile supporte un beffroi[12] à deux baies jumelles, couronné d'une courte flèche. La pile est accostée de deux tourelles dissymétriques. Deux petites passerelles relient ces tourelles au beffroi[7]. La tourelle du sud est polygonale. Celle du nord, cylindrique, est une tourelle d'escalier. Trois petites meurtrières superposées — les seules ouvertures de la façade ouest — éclairent l'escalier[8].

Intérieur modifier

 
L'autel, le retable, la charpente lambrissée, les poutres à engoulants.

« L'autel, dit François Quiniou, est joliment ouvragé[7]. » Le retable encadrant la maîtresse vitre est commandé le à Jean Le Bosser[3] pour le chœur de l'église paroissiale Saint-Nonna. Il est transféré par la suite à Notre-Dame-de-la-Joie[7]. La charpente en chêne forme une coque de bateau cabanée[8]. Les poutres sculptées sont à engoulants. Les clefs de voûte et les sablières sont également sculptées. On remarque une sirène, ancienne figure de proue d'un navire[14].

Les marins prient Notre-Dame de la Joie de favoriser leur pêche, mais surtout de les protéger dans le mauvais temps[15]. On voit, suspendus à la charpente ou posés contre les murs en témoignage de reconnaissance, des ex-voto, maquettes de navire réalisées par les marins[14],[8],[15].

Trésor modifier

Mobilier classé modifier

Calvaire modifier

 
Le calvaire.

Tout près de la chapelle est érigé en 1588 un calvaire[4] en granit local et en pierre de Kersanton[24]. En haut de la colonne, trois personnages se tiennent au pied de la croix ou figure Jésus. Au bas de la colonne est assise Notre-Dame de Pitié[15]. Le calvaire fait l'objet de trois restaurations, au XVIIIe siècle, au XXe[8] et en 2020[24]. Il est classé monument historique en même temps que la chapelle, le [12].

Pardon modifier

 
Lucien Simon, La Parade de cirque forain au pardon de Notre-Dame-de-la-Joie, 1919.

Le pardon de la Joie a lieu le , jour de l'Assomption[15]. La bénédiction de la mer est suivie d'une procession, puis de la célébration de la messe[25].

Entre la Première et la Seconde Guerre mondiale, le pardon est un des plus renommés du pays Bigouden[26]. L'événement offre aux habitants l'occasion de revêtir leurs plus riches costumes brodés[27] et la cérémonie est immortalisée par de nombreux peintres et photographes[26]. Le journaliste Léon Toulemont[26] témoigne, dans Le Progrès du Finistère du  : « Voici, au milieu de cette richesse d'étoffes, quelques marins qui vont, un cierge dans la main, pieds nus, tête nue, la chemise dégrafée sur leurs poitrines robustes, accomplissant un vœu fait un jour de tempête[27]. » À partir de 1920, la fête prend un caractère plus profane avec l'arrivée de manèges, de cirques et de cabanes de forains[9].

Annexes modifier

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Bibliographie modifier

  • Chevalier de Fréminville, Voyage dans le Finistère, Brest, J.-B. Lefournier, , 480 p. (BNF 30188764).
  • Jacques Cambry et Chevalier de Fréminville, Voyage dans le Finistère : Nouv. éd. / accompagnée de notes historiques, archéologiques, physiques et de la flore et de la faune du département, Brest, Come aîné et Bonetbeau fils, , 480 p. (BNF 30188764).
  • François Quiniou, Penmarc'h : son histoire, ses monuments, Quimper, Le Goaziou, 1925, p. 174-176.
  • Le Patrimoine des communes du Finistère, Paris, Flohic, 1998, t. I, p. 514 (ISBN 2842340396).

Iconographie modifier

Œuvres conservées en collections publiques, liste alphabétique d'auteur non exhaustive modifier

 
Lucien Simon, Le Brûlage du goémon devant la chapelle Notre-Dame-de-la-Joie à Penmarc’h, 1913.

Autres œuvres modifier

  • Ernest Guérin : Notre-Dame de la Joie, Saint-Guénolé, Penmarc'h, Bretagne, triptyque à l'aquarelle, 48x110 cm.

Notes et références modifier

  1. « La Joie (quartier) », sur saint-guenole.net, 12 mars 2012 (consulté le 25 août 2023).
  2. François Quiniou, Penmarc'h : son histoire, ses monuments, sur gallica.bnf.fr, Quimper, Le Goaziou, 1925, p. 174 (consulté le 23 août 2023).
  3. a b c d et e « La chapelle Notre-Dame-de-la-Joie », sur destination-paysbigouden.com (consulté le 24 août 2023).
  4. a et b François-Marie Le Coz, « Chroniques », sur kbcpenmarch, 1887-1911, p. 75 (consulté le 25 août 2023).
  5. Chevalier de Fréminville, Voyage dans le Finistère, Brest, Lefournier, 1836.
  6. a b et c François-Marie Le Coz, op. cit., p. 76.
  7. a b c et d François Quiniou, op. cit., p. 175.
  8. a b c d e f g h et i « La chapelle Notre-Dame-de-la-Joie », sur penmarch.fr (consulté le 24 août 2023).
  9. a b c et d « Les chapelles de Penmarc'h », sur kbcpenmarch.franceserv.com, 2023 (consulté le 23 août 2023).
  10. François-Marie Le Coz, op. cit., p. 78 et 79.
  11. a et b François-Marie Le Coz, op. cit., p. 79.
  12. a b et c Notice no PA00090149, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  13. René Fage, Les clochers-murs bretons et leur évolution au XVe et au XVIe siècle, sur infobretagne.com, Caen, Olivier, 1919 ; tiré à part de Compte rendu du LXXXIe Congrès archéologique de France, 1914 (consulté le 24 août 2023).
  14. a et b « Chapelle Notre-Dame-de-la-Joie », sur ex-voto-marins.net (consulté le 24 août 2023).
  15. a b c et d François Quiniou, op. cit., p. 176.
  16. Chandeliers d'autel.
  17. Vierge à l'Enfant.
  18. Immaculée Conception.
  19. Saint-José.
  20. Saint-José.
  21. Trois-mâts.
  22. Quatre-mâts.
  23. Trois-mâts.
  24. a et b « Penmarc’h. Le calvaire de La Joie restauré », sur ouest-france.fr, 15 décembre 2020 (consulté le 24 août 2023).
  25. « À Penmarc’h, le pardon de Notre-Dame-de-la-Joie a rassemblé plusieurs centaines de fidèles », sur letelegramme.fr, 16 août 2021 (consulté le 25 août 2023).
  26. a b et c « Pardon de la Joie », sur penmarch.fr (consulté le 27 août 2023).
  27. a et b Heb-Ken [pseudonyme de Léon Toulemont], « Le pardon de N.-D. de la Joie », sur recherche.archives.finistere.fr, Le Progrès du Finistère, , p. 3 (consulté le 26 août 2023).
  28. « Album - Google+ », sur plus.google.com.
  29. « Album - Google+ », sur plus.google.com
  30. Bretagne et peintre polonais en Bretagne, du au .
  31. « La Récolte des pommes de terre », sur mbaq.fr (consulté le 25 août 2023).
  32. « Le Brûlage du goémon devant la chapelle Notre-Dame-de-la-Joie à Penmarc'h », sur collections.mbaq.fr (consulté le 25 août 2023).

Liens externes modifier