Calvaire (monument)

monument religieux représentant la crucifixion

Un calvaire est un monument catholique, comprenant une croix et parfois deux autres, soit celles du mauvais Larron et du bon Larron qui ont été crucifiés avec Jésus-Christ[1].

Un calvaire élaboré en Slovaquie centrale.

Le mot « calvaire » provient du latin calvaria, lui-même provenant de l'araméen golgotha[2].

CaractéristiquesModifier

On en distingue, toutefois, quatre sortes, dans le sens général du terme, qui sont visibles dans de nombreux pays.
  • Une croix : simple symbole ;
  • Un crucifix : une croix avec une statue de Jésus cloué ;
  • Un calvaire : une croix ou un crucifix et les deux croix des Larrons ;
  • La 14e et dernière station (elles étaient 15 avant le XVIIe siècle, mais le tombeau, vide, en est exclu) d'un Chemin de croix, la Passion du Christ.

En France, le terme est parfois accepté, erronément, pour une simple croix publique, portant Jésus crucifié.

Le lieu d'implantation de ces monuments, ainsi que le matériau utilisé, varient selon les lieux et les époques.

AmériqueModifier

On note la présence d'un calvaire au Calvary Cemetery de Lexington (Kentucky) aux États-Unis.

EuropeModifier

FranceModifier

D'innombrables calvaires sont érigés en France au XIXe siècle, par le processus de « recharge sacrale »[3].

Auvergne-Rhône-AlpesModifier

Bourgogne-Franche-ComtéModifier

Il existe de nombreux calvaires sur tout le territoire comtois, datant du XVe au XIXe siècle. Parmi les plus représentatifs de la région, nous pouvons citer :

BretagneModifier

Les calvaires bretons sont souvent de grandes œuvres très travaillées et préservées, datant des XVe et XVIe siècles, et riches en personnages, dont le plus ancien est celui de la Chapelle Notre-Dame-de-Tronoën (Saint-Jean-Trolimon). Il est l'un des sept calvaires bretons dits « monumentaux », les autres étant ceux de Saint-Thégonnec, Guimiliau, Pleyben, Plougastel-Daoulas, Plougonven (Finistère), Guéhenno (Morbihan)[4]. On y ajoute parfois celui de Kergrist-Moëlou (Côtes-d'Armor), voire celui de Confort-Meilars.

Île-de-FranceModifier

 
La Croix de l'Évangile, à Paris.

Grand EstModifier

La Lorraine (belge et française) est une région qui possède un riche patrimoine religieux issu de la ferveur populaire. De nombreuses croix de chemin et de multiples calvaires jalonnent son territoire. Dans le département de la Moselle et plus spécialement dans la région du Pays Haut, les calvaires prennent une forme typique appelée Bildstock, qui est le plus souvent composée d'un socle supportant un fût coiffé d'un édicule cubique comportant quatre niches dans lesquelles sont sculptés des saints avec leurs attributs, le tout parfois surmonté d'une croix. Certains calvaires sont abrités par des structures rappelant des chapelles (Ennery) ou de ciborium (Avioth).

À noter, en Moselle, la présence singulière d'un menhir christianisé, servant de calvaire et de borne frontière : la Pierre des douze Apôtres de Meisenthal.

Le « Christ sans croix » est un célèbre calvaire situé à Buhl en Moselle. Durant la bataille de Sarrebourg, le 20 août 1914, la croix fut arrachée par un obus mais le Christ qu'elle portait resta miraculeusement en place.

GaliceModifier

Ils sont appelés cruceiros. Il y en a plus de 10 000. Les cruceiros galiciens de l'Ouest de l'Espagne (cruceiros) sont très similaires aux Britanniques.

IrlandeModifier

On note la présence d'un calvaire au 'Calvary Cemetery' de Drogheda, County Louth.

ItalieModifier

L'on peut noter que les calvaires prennent des formes très différentes selon les régions. La croix de chemin est la représentation la plus courante mais l'on trouve également des représentations peintes nommées ancona représentant des figures de saints, la Madone ou encore le Christ. Ils sont l'objet d'une importante dévotion populaire.

Dans certaines régions comme la Toscane, la croix est souvent accompagnée des instruments de la Passion, les Arma Christi.

SlovaquieModifier

Les pays dits « slaves » christianisés ont aussi des représentations de la Passion du Christ. En Slovaquie, l'appellation « kalvária » désigne plus particulièrement des complexes architecturaux que des édifices isolés. Typique de l’art baroque rural, il s'agit le plus souvent d'un ensemble placé sur un relief en côte et dominé par un édifice religieux, tel qu'une église ou une basilique, vers lequel mène un chemin rythmé par des chapelles et des éléments religieux rappelant ce qui est désigné par le terme de « calvaire » en français.

Notes et référencesModifier

  1. « Calvaire », sur larousse.fr (consulté le )
  2. Jean Rohou, "Catholiques et Bretons toujours ? (essai sur l'histoire du christianisme en Bretagne)", éditions Dialogues, Brest, 2012, (ISBN 978-2-918135-37-1)
  3. Philippe Boutry, Pierre-Antoine Fabre, Dominique Julia, Reliques modernes : cultes et usages chrétiens des corps saints des Réformes aux révolutions, Éditions de l'École des hautes études en sciences sociales, , p. 121.
  4. http://www.7calvaires.fr/.
  5. « Canal Square: L'Évangile selon Doisneau ! », sur Canal Square, .

Voir aussiModifier

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Articles connexesModifier

Liens externesModifier