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Horrillo

Pedro Horrillo Muñoz (né le à Eibar, dans la Communauté autonome du Pays basque) est un coureur cycliste espagnol des années 2000, professionnel de 1998 à 2009. Connu pour ses facultés de sprinteur et de poisson pilote, notamment pour le triple champion du monde Óscar Freire, il compte huit victoires professionnelles. Il met un terme à sa carrière après une grave chute sur le Tour d'Italie 2009.

Repères biographiques

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Pedro Horrillo Muñoz naît le à Eibar, dans la Communauté autonome du Pays basque. Fils d'un employé d'usine et d'une employée de maison sachant tous deux à peine lire[1], il se distingue par ses résultats scolaires, et obtient une bourse pour aller étudier la philosophie à l'Université du Pays basque à Saint-Sébastien. Il mène alors de front ses études, jusqu'à la cinquième année de philosophie, et sa carrière de cycliste amateur dans l'équipe basque Café Baqué[2], au cours de laquelle il rencontre Óscar Freire et Igor Gonzalez de Galdeano[1]. Il remporte notamment le Premio Ega Pan au Pays basque en 1996[3].

Carrière cycliste

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Horrillo chez Vitalicio Seguros (1998-2000)

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Pedro Horrillo passe professionnel en 1998 dans l'équipe espagnole Vitalicio Seguros[2], en même temps que son compatriote Óscar Freire, vice-champion du monde espoirs. Il débute en février en Espagne, au Challenge de Majorque, puis participe à plusieurs courses à l'étranger, dont Tirreno-Adriatico et le Circuit de la Sarthe, où il prend la cinquième place de la 1re étape[4]. En mai, il prend le départ de son premier Tour d'Italie, où il termine hors délais à l'issue de la 17e étape à Asiago.

En 1999, Horrillo débute sa saison au Tour d'Andalousie, puis participe au Grand Prix MR Cortez / Misubishi, au Portugal, où il contribue à la victoire finale de son leader, Sergueï Smematine, qui gagne deux étapes. En mai, Horrillo termine quatrième de la Clásica de Alcobendas, puis participe au Tour des Asturies, à la Bicyclette Basque et enfin à son premier Tour de France, qu'il termine 135e. À la fin de la saison, Óscar Freire, devenu Champion du monde sur route, quitte l'équipe pour la Mapei.

Dès sa deuxième course de la saison 2000, le Trofeo Antraxt, une des épreuves du Challenge de Majorque, Horrillo prend la deuxième place derrière Francisco Cabello. Cette performance lui permet de terminer à la deuxième place finale du classement général honorifique du Challenge[5]. Plus tard dans la saison, il remporte sa première course professionnelle en 2000 sur une étape du Tour du Portugal.

Horrillo chez Mapei, puis Quick Step (2001-2004)

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En 2001, Horrillo rejoint son ancien coéquipier Óscar Freire, dont il devient le poisson-pilote, dans la formation phare de l'époque, la Mapei. En avril, il remporte une étape du Tour de Basse-Saxe, dont il prend la cinquième place finale. Il participe également cette année-là à son premier Tour d'Espagne, en compagnie de Freire. Jouant activement son rôle de poisson-pilote, il termine dans les dix premiers des quatre premières étapes, mais Freire échoue deux fois à la deuxième place derrière Erik Zabel, et l'équipe rentre bredouille.

En 2002, Horrillo remporte au sprint la 1re étape de la Bicyclette basque, mais doit céder le maillot de leader dès le lendemain à Mikel Zarrabeitia. Cette année-là, il convainc Freire de participer au Tour de France, et l'aide à remporter une étape[6]. Il parvient aussi à obtenir lui-même quelques places d'honneur au sprint, comme une troisième place à Avranches lors de la 7e étape.

En 2003, après l'arrêt de la formation Mapei, Horrillo rejoint pour trois ans l'équipe Quick Step, où il ne retrouve pas Óscar Freire, trop exigeant financièrement[7], qui rejoint la Rabobank. Son début de saison est marqué par une hernie discale[8]. Cependant, Horrillo remporte dès juillet sa victoire annuelle, sur la 1re étape de l'Uniqa Classic. Il cède la tête du classement général dès le lendemain au vainqueur d'étape, Roger Hammond, mais parvient à se maintenir à la troisième place finale.

En 2004, Horrillo réalise son meilleur début de saison. Après s'être montré à son avantage sur les sprints du Tour de Valence, il remporte au sprint la 2e étape de Paris-Nice à Montargis malgré un doigt cassé[9]. La même année, il remporte une nouvelle étape sur l'Uniqa Classic, en solitaire cette fois, puis réussit plusieurs places d'honneur sur les sprints du Tour d'Espagne, où il est confronté à son mentor, Óscar Freire, parti chez Rabobank. Il obtient notamment une troisième place à Málaga lors de la 13e étape, derrière Alessandro Petacchi et Erik Zabel[10]. À l'issue de cette course, il est sélectionné dans l'équipe d'Espagne pour les Championnats du monde[11], où Oscar Freire l'emporte pour la troisième fois.

Horrillo chez Rabobank (2005-2009)

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En 2005, Horrillo rejoint à nouveau Freire chez Rabobank[12]. Cette année-là, il prend la 19e place de sa course favorite, Paris-Roubaix[13], dont il dira l'année suivante : « Si je n'avais pu courir qu'une course professionnelle, ç'aurait bien sûr été Paris-Roubaix, et si possible sous la pluie, parce que le vrai Paris-Roubaix, c'est quand il pleut[14]. » Il remporte également une étape du Tour de Catalogne, trompant les meilleurs sprinteurs par une attaque dans les derniers kilomètres[15], et manque de s'adjuger de la même manière une étape du Tour d'Espagne, où il est repris à 200 m de la ligne.

 
Horrillo court contre la montre au Tour de Californie 2009

En 2006, Horrillo réussit son meilleur résultat sur Paris-Roubaix, dont il prend la 11e place[16]. Il remporte également une nouvelle victoire d'étape estivale, sur le Tour de Saxe. A partir de cette période, Horrillo, sprinteur moins tranchant qu'il ne fut, réussit peu de performances marquantes. Il participe chaque année au Tour d'Espagne, et court en 2007 son deuxième Tour d'Italie, au cours duquel il chute dès la 4e étape, et se tord une vertèbre[17]. Il termine 121e.

Lors de la Flèche Brabançonne 2007, il est contrôlé positif au formeterol. Ce contrôle positif est attribué à une erreur administrative : son traitement contre l'asthme, pour lequel il bénéficie d'une autorisation thérapeutique, a été modifié sans que son médecin avertisse l'UCI et son équipe[18][19]. Il doit faire une déposition devant la commission disciplinaire de la Fédération Espagnole de Cyclisme, mais n'est pas suspendu, et peut participer au Tour d'Italie, puis au Tour d'Espagne[20].

Horrillo est conservé pour la saison 2009 à la Rabobank, où il est bénéficie de son statut d'équipier favori d'Óscar Freire[21]. Le Modèle:Date sport, lors de la 8e étape du Tour d'Italie, il chute de soixante mètres dans la descente du col de San Pietro, dans les Alpes. Hélitreuillé, il souffre de fractures aux fémurs, à la rotule et au cou et d'un poumon percé, et est plongé dans un coma artificiel pendant une journée[22]. Le lendemain, l'étape est neutralisée par les coureurs pour protester contre les dangers du parcours[23]. Cinq jours plus tard son leader,Denis Menchov, lui dédie sa victoire d'étape au sommet du Vésuve[24]. Opéré plusieurs fois, il reprend l'entraînement en novembre[25]. Au cours d'une visite sur les lieux de sa chute, dont il n'a aucun souvenir, il se voit remettre le prix Emilio Paganessi, pour ses réalisations remarquables dans la région de Bergame[26]. Cependant, les séquelles de l'accident lui interdisent d'espérer retrouver son meilleur niveau[27]. Horrillo annonce sa retraite sportive le 9 janvier 2010[28].

Horrillo dans le peloton

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Ses études de philosophie font d'Horrillo tout au long de sa carrière l'intello du peloton. Il se déplace sur les courses avec divers ouvrages de philosophie et de littérature qu'il lit le soir, à l'hôtel, après la course, provoquant l'incompréhension, et parfois les railleries du peloton, comme lorsqu'il s'avise de rédiger des poèmes vantant les exploits de ses collègues[1]. Ce tropisme intellectuel fait dire d'Horrillo au directeur sportif de ses débuts, Javier Minguel, qu'il « ne fera jamais un bon cycliste ». « Il pense trop », ajoute-t-il[1].

Du dopage, Horrillo dit en 2002 qu'il l'a fait hésiter à tout abandonner[1]. En 2007, cependant, il est lui-même confronté à un contrôle anti-dopage positif, qu'il explique par une erreur administrative dans le suivi de son autorisation thérapeutique.

Après et en dehors du cyclisme

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La plume de ce coureur cycliste philosophe est appréciée dans la presse. Il a notamment été chroniqueur pour le quotidien espagnol El País[1] pendant le Tour de France 2002, et pour le néerlandais De Volkskrant. À l'issue de sa carrière professionnelle, il bénéficie d'offres de plusieurs équipes souhaitant qu'il intègre leur direction, mais choisit de les refuser pour se consacrer dans un premier temps à ses enfants[28].

Hors du cyclisme, Horrillo excelle aux échecs, et se passionne pour l'alpinisme et les vieilles voitures[1].

Palmarès

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Résultats sur les grands tours

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Tour de France

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Tour d'Espagne

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Horrillo sur le Tour d'Espagne 2008

Tour d'Italie

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Classements mondiaux

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Année 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Classement UCI[29] 928e 441e 490e 331e 341e 477e 280e
Classement ProTour[30] 181e NC NC NC NC

Références

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  1. a b c d e f et g Éric Bruna, « Il y a un vrai intello dans le peloton », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  2. a et b (en) « Spanish Team Profiles », sur cyclingnews.com, (consulté le )
  3. (it) « Premio Ega Pan », sur museociclismo.it (consulté le )
  4. {{en} « Circuit de la Sarthe, France 2.4 », sur cyclingnews.com, (consulté le )
  5. (en) « Cabello gains second challenge », sur cyclingnews.com, (consulté le )
  6. Jean-François Quénet, « Oscar Freire, tout en contraste », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  7. (en) « Horrillo to Quick Step », sur cyclingnews.com,
  8. « Horillo and Peeters not », sur cyclingnews.com,
  9. (en) « Broken finger doesn't stop Horrillo », sur cyclingnews.com,
  10. « Vuelta 04, 13e étape: Petacchi quête un 4e bouquet », sur tsr.ch, (consulté le )
  11. « Mondiaux - 10 Espagnols connus », sur lequipe.fr, (consulté le )
  12. (en) « Horrillo as well », sur cyclingnews.com, (consulté le )
  13. (en) Anthony Tan, Tim Maloney, « Boonen does the double », sur cyclingnews.com, (consulté le )
  14. {{Article}} : paramètre « titre » manquant, Cycle sport,‎
  15. (en) « Calm before the storm for T-Mobile », sur cyclingnews.com,
  16. (en) Hedwig Kröner, Jeff Jones, « The mean machine takes first Roubaix win for CSC », sur cyclingnews.com, (consulté le )
  17. (en) Laura Weislo, « Horrillo hurts his back », sur cyclingnews.com, (consulté le )
  18. (en) Laura Weislo, Susan Westemeyer, « Horrillo has anti-doping 'administrative error' », sur cyclingnews.com, (consulté le )
  19. « Horrillo contrôlé positif », sur lequipe.fr, (consulté le )
  20. (en) « Rabobank for the Vuelta », sur cyclingnews.com, (consulté le )
  21. François Legarré, Pierre Carrey et Antonin Hudrisier, « Horrillo devrait rester avec Freire », sur cyclismag.com, (consulté le )
  22. (en) « Horrillo out of coma after crash », sur news.bbc.co.uk, (consulté le )
  23. (en) « La Via Horrillo », sur New Pathways for procycling, (consulté le )
  24. « Menchov, la dédicace à Horrillo », sur lequipe.fr, (consulté le )
  25. « Horrillo reprend en douceur », sur lequipe.fr, (consulté le )
  26. (en) « Horrillo visits site of his Giro crash », sur cyclingnews.com, (consulté le )
  27. « Horrillo Munoz arrête », sur lequipe.fr, (consulté le )
  28. a et b « Fin de carrière pour Horrillo », sur www.cyclismactu.net (consulté le )
  29. « 2005 UCI Road Rankings », UCI
  30. « Classement Pro-Tour », sur mémoire-du-cyclisme.net (consulté le )

Lien externe

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