Utilisateur:Leonard Fibonacci/Persécution de Domitien

La persécution de Domitien est le nom que donnent traditionnellement les auteurs chrétiens antiques et médiévaux à un ensemble d'exécutions, de confiscation de biens et d’exils forcés sur des îles, qui ont frappé la haute société romaine et certains de leurs affranchis ou serviteurs dans les dernières années du Ier siècle. Elle commence vers la fin du règne de l'empereur Domitien et a joué un rôle important dans la motivation des comploteurs qui sont parvenus à assassiner l'empereur le 18 septembre 96.

Cette dénomination traditionnelle est reprise par les critiques, toutefois, pour les historiens, le nom de « persécution » est impropre pour plusieurs raisons. Ils soulignent en particulier que même si le motif religieux semble présent, cela n'est probablement pas la principale des préoccupations de Domitien qui paraît beaucoup plus agir par crainte d'un complot pour le renverser, ou plus généralement pour des motivations politiques. D'autre-part, la répression semble limitée à certains citoyens de la ville de Rome, à quelques membres de la famille de Domitien et à quelques personnages de la province romaine d'Asie, dont l'apôtre Jean de Zébédée, d'abord condamné à mort, puis à l'exil sur l'île de Patmos. Elle n'est en tous cas pas du tout générale dans l'Empire. Enfin, seule une classe particulière de citoyens — la plus haute de la société — semble avoir été touchée. La répression est donc très localisée géographiquement, mais aussi très ciblée.

Les critiques ne sont d'accord ni sur l'ampleur de la répression, ni sur sa cible principale — les Chrétiens ou les Juifs — ni sur les motivations de Domitien qui demeurent assez obscures. Quelques critiques estiment même que cette répression n'a pas concerné des Chrétiens et que ce sont les auteurs chrétiens ultérieurs qui se sont appropriés une répression qui ne concernait pas les membres de leur mouvement.

L’exécution de plusieurs hauts personnages de l'Empire modifier

Outre les sources chrétiennes, la source la plus précise à ce sujet est Dion Cassius qui raconte que Domitien a fait exécuter Titus Flavius Clemens[1] après son consulat[2] qui s'est terminé le 1er mai 95[3], puis Manius Acilius Glabrio. Après que plusieurs autres aient aussi été condamnés à mort ou à la saisie de leurs biens à cause de leurs pratiques juives et sous l'accusation d'athéisme[4], il fait aussi exécuter Épaphrodite qui était un de ses secrétaires personnels après avoir été celui de Néron, Vespasien et Titus. Il existe de nombreux indices qui montrent que ceux-ci étaient membres du mouvement créé par Jésus, ou pour le moins certains d'entre-eux. Ainsi Flavius Clemens est un saint chrétien qui figure au Vetus Martyrologium Romanum à la date du 22 juin et dont la sépulture se trouve dans la Basilique du Latran[5],[Note 1]. Au même moment, Domitien exile la femme de ce consul, Flavia Domitilla[6],[7],[1] qui a donné son nom aux catacombes chrétiennes de Domitilla[8] et qui possédait le terrain sur lequel ont été inhumés autour de la tombe de sainte Pétronille, plusieurs saints chrétiens qui, à partir du IVe siècle, seront vénérés dans les itinéraires aux tombes des martyrs.

Bien que Dion Cassius fournisse les prétextes avancés par Domitien pour les justifier, le motif commun de ces exécutions est « une impiété pour laquelle furent condamnés plusieurs citoyens coupables d'avoir embrassé la religion des juifs[9]. » Dion n'utilise pas le nom de « chrétien » qui à l'époque est encore une accusation qui vise les Juifs messianistes. Le nom de « chrétien », dérivé de « Christ » qui veut dire Messie, serait en effet apparu du fait des autorités romaines pour caractériser des mouvements contestataires juifs apparentés à tous ceux que Flavius Josèphe a regroupé sous l'étiquette de Quatrième philosophie[10],[11]. Ce n'est qu'au cours du IIe siècle qu'il perdra ce sens. Il est alors brandi comme un titre de gloire par les chrétiens qui affirment ainsi la solidité de leur croyance, car comme l'écrit Justin de Naplouse vers 155, ils savent bien que pour ce seul nom « la peine de mort est institué[12]. » Or, au contraire tous les auteurs antiques (Suétone, Dion Cassius, Philostrate d'Athènes) estiment que ces condamnés sont innocents et l'accusation de « chrétien » — c'est-à-dire de messianistes de même type que ceux de la « quatrième philosophie » — n'a visiblement pas été formulée par Domitien. (Voir à ce sujet le § Le nom de Chrétien aux Ier et IIe siècles.) Toutefois, à cause de cette mention de « la religion des Juifs » un petit groupe de critiques estiment que ceux qui ont été visés par cette répression étaient des Juifs et pas des "Chrétiens".

À ceux dont les noms sont mentionnés par Dion Cassius, les sources chrétiennes ajoutent la condamnation à mort de l'apôtre Jean de Zébédée qui semble avoir été commuée en une peine d'exil sur l'île de Patmos[13]. Selon des auteurs chrétiens antiques comme Eusèbe de Césarée, Jérôme de Stridon et Georges le Syncelle, dont certains citent Bruttius, un auteur païen du IIe siècle contemporain des faits dans sa jeunesse[14],[15], vers la fin de l'année 95 Domitien exile aussi la nièce du consul Titus Flavius Clemens[1] appelée elle-aussi Flavia Domitilla, associée à Nérée et Achillée exécutés eux-aussi dans les dernières années de Domitien ou au début du règne de Nerva, qui étaient tous vénérés comme saints et saintes du Christianisme[16],[17], tout comme Plautilla, la mère de Flavia Domitilla et qui ont figuré dans le Martyrologe romain et le Calendarium Romanum depuis les premières éditions et pendant quinze siècles[18]. La sépulture de Nérée et Achillée se trouvait justement sur le terrain de cette catacombe de Domitilla, appartenant à des membres de la famille flavienne[19]. Philostrate d'Athènes indique que la dernière exécution est celle d'un Clémens de rang consulaire « auquel pourtant [Domitien] avait donné sa sœur en mariage[20] » qui pourrait être le père d'Onqelos[21],[22] et le demi-frère du père de l'évêque Clément de Rome, qui est envoyé en exil après l'assassinat de Domitien[23] (18 septembre 96) et exécuté peu après[23] dans la même période que la nièce de Titus Flavius Clemens qui après être rentré de son exil forcé à l'époque de Nerva (96-98) a quand même été exécutée au début du règne de Trajan[24]. Ces exécutions de proches de Domitien conduisent à son assassinat[1],[25].

Conséquences modifier

La plus importante conséquence de cette vague répressive et de cette suite d’exécutions de très hauts personnages de l'Empire est la formation d'une coalition entre le milieu judéo-chrétien de Rome et le milieu traditionaliste sénatorial pour éliminer Domitien afin de faire cesser ce qui leur apparaît comme une folie meurtrière[26]. Ainsi Étienne, le principal meurtrier de Domitien, est un intendant (procurator) de Domitilla[26],[1],[Note 2] et Philostrate d'Athènes indique qu'il avait été affranchi par Clemens, lui aussi de rang consulaire, auquel Domitien avait donné sa soeur en mariage et qui est le dernier personnage important à être exécuté avant la conclusion du complot[20] (18 septembre 96). Tant Suétone que Philostrate d'Athènes disent que l'exécution de Clemens a accéléré la mise à mort de Domitien[27]. On ne sait pas si la femme de Domitien, Domitia Longina, appartenait elle-aussi au même mouvement religieux, mais elle a joué un rôle important dans la préparation de cet assassinat[28]. Avant de passer à l'acte, les conjurés ont cherché un successeur et leur choix s'est arrêté sur Nerva. Aucun des deux fils de Titus Flavius Clemens que Domitien s'était choisi comme successeur en les adoptant n'accéderont à l'Empire. Certains critiques remarquent que sans cet assassinat les premiers empereurs « chrétiens » seraient probablement parvenus au pouvoir suprême à peine quelques décennies après la crucifixion de Jésus[29].

Nerva effectue un rappel général de ceux que Domitien avait condamnés à l'exil[14] dont l'apôtre Jean qui finira sa vie à Éphèse, mais probablement aussi les deux Flavia Domitilla[14]. En revanche, il envoie l'évêque Clément de Rome en exil en Crimée[23]. Celui-ci sera exécuté au début du règne de Trajan[23],[30], tout comme Flavia Domitilla dont Nérée et Achillée qui, selon les sources chrétiennes étaient ses chambellans ou ses gardes cubiculaires et dont vraisemblablement Étienne était l'intendant[1],[Note 2].

Il est possible que la suppression des humiliations liées à la perception du fiscus iudaicus revendiquée sur une monnaie de Nerva soit liée à la composition de la conspiration qui l'a porté au pouvoir. (Voir à ce sujet le § Fiscus iudaicus.)

Le nom de persécution modifier

L'historiographie des persécutions s'est longtemps fixée sur le discours historique d'Eusèbe de Césarée, considérant jusqu'à la fin du XXe siècle que les persécutions contre le christianisme ont commencé dès le premier siècle, alors qu'on ne peut parler véritablement de persécutions qu'à partir du milieu du IIIe siècle puis au début du IVe siècle, et « sans la perspective hagiographique de l'œuvre d'Eusèbe qui cherche à gonfler les chiffres et « falsifier » les événements »[31]

Avec la persécution de Dèce (249-251) et de celle de Valérien (257-259), le christianisme connaît pour la première fois de son existence des persécutions généralisées, bien qu'elles soient de courtes durées et d'une efficacité relative[32]. En 260, à la mort de son père et co-empereur Valérien, Gallien fait cesser la persécution générale en cours et promulgue un édit de tolérance qui constitue la première légitimation officielle du christianisme par les autorités romaine[33]. Cette décision inaugure pour les chrétiens une période de coexistence pacifique avec l'État romain qui, retenue sous le nom de « petite paix de l'Église »[34], dure une quarantaine d'années au cours desquelles le christianisme connaît une augmentation significative de ses adeptes et un renforcement de sa présence à travers l'Empire[35].

Mais au début du IVe siècle, avec la Tétrarchie, la lutte des empereurs contre les chrétiens, en expansion mais encore très minoritaires[36], reprend et donne lieu à une dernière persécution généralisée. En 303, Dioclétien et ses collègues lancent plusieurs édits contre les chrétiens : c’est la « Persécution de Dioclétien.

Le polythéisme des Romains est relativement tolérant, même si l'autorité romaine importe ses dieux dans les pays conquis et se méfie des cultes orientaux à mystères importés à Rome par les soldats[note 1]. Les Romains sont d'ailleurs confrontés dans leur histoire à des sectes religieuses estimées dangereuses pour l'État, comme celle des adeptes d'Attis, interdite car ses fidèles s'émasculaient, celle des adeptes des mystères dionysiaques à Rome qui seront férocement persécutés suite à au scandale des Bacchanales en -186 avant que le culte ne soit à nouveau autorisé par Jules César. On peut encore noter l'interdiction du culte d'Isis, également à la suite d'un scandale[note 2], rétabli après quelques décennies par Caligula.

La religio traditionnelle romaine est fondée sur de grands cultes publics et l'agrandissement du panthéon à chaque victoire signifie l'entrée dans l'empire et l'accueil de la culture des populations vaincues.

Dans la société romaine, les chrétiens ne sont d'abord pas distingués des juifs ; le christianisme, considéré comme une « secte juive »[note 3] n'était donc pas incompatible avec la culture romaine.

Questions en débat modifier

Répression anti-"chrétienne" ou contre tous les judaïsants ? modifier

Il peut sembler étonnant que Dion Cassius qualifie des saints chrétiens comme Titus Flavius Clemens ou Flavia Domitilla de « citoyens coupables d'avoir embrassé la religion des Juifs[37] ». Toutefois au Ier siècle le judaïsme et le christianisme ne sont pas encore séparés. Pour les historiens spécialistes du "judéo-christianisme", les prémisses de la séparation entre christianisme et judaïsme commencent au IIe siècle[38],[39] et la différentiation se poursuit jusqu'aux IIIe – IVe siècle[Note 3].

L'église de Rome au Ier siècle modifier

Un faisceau convergent d'indices permet de conclure qu'à Rome, c'est au sein du judaïsme que s'est d'abord propagé le mouvement créé par Jésus[40], qu'on l'appelle le nazaréisme[41], la « Voie du Seigneur », ou d'un autre nom beaucoup plus péjoratif à l'époque, comme mouvement chrétien ou galiléen. D'abord dans les années 40, le témoignage de Suétone qui parle de l'expulsion des Juifs qui créaient des troubles à l'instigation de Chresto[41], ou Chrestus[42]. Une mesure qui a dû rapidement tomber en désuétude, puisque Aquila et sa femme Priscilla, juifs adeptes de la « Voie du Seigneur » expulsés eux aussi, se trouvent à nouveau à Rome lorsque l'apôtre Paul de Tarse écrit son Épître aux Romains, vers 56-57[41]. Cette lettre fournit d'autres indices car son « argumentation, particulièrement à propos de la Loi (la Torah), de la justification d'Abraham et dans les chapitres 9 à 11 ne se comprend parfaitement que dans la mesure où l'Apôtre s'adresse à des lecteurs juifs, « connaisseurs de la Loi » (Rm 7, 1)[41]. » Toutefois, dans cette Épître, Paul semble s'adresser à des Juifs-Chrétiens fort attachés à la loi de Moïse et à des chrétiens d'origine grecque qui veulent s'en détacher totalement[43]. Enfin, les plus anciens écrits de l'église de Rome, comme la 1re Épître de Clément aux Corinthiens[Note 4], écrite vers 95, ou le Pasteur d'Hermas écrit peu après, ont un caractère « judéo-chrétien » nettement prononcé[44]. Selon Simon Claude Mimouni, l'évêque Clément, auteur de cette lettre, est un judéo-chrétien, probablement de stricte observance juive « tout autant fortement messianiste que stoïcien[45]. » Il n'est donc pas étonnant que Titus Flavius Clemens et Flavia Domitilla qui appartiennent au même mouvement religieux que l'évêque Clément et qui, selon les sources chrétiennes antiques, en sont des parents très proches, puissent être décrits comme ayant « embrassé la religion des Juifs » par un auteur païen.

Juifs ou "Chrétiens" ? modifier

Les critiques sont divisés pour savoir si Titus Flavius Clemens et son épouse Flavia Domitilla étaient "Chrétiens". Pour E. Mary Smallwood c'étaient de simples prosélytes du judaïsme[46]. Pour Brian Jones, ni la mort de Flavia Domitilla, ni celle de Manius Acilius Glabrio n'ont été liés au fait qu'ils étaient Chrétiens. Pour lui, aucun écrivain polythéiste n'accuse Domitien d'avoir persécuté les Chrétiens[47]. Sans doute certains cas de Chrétien ont été instruits durant le règne de Domitien. Pourtant, les anciennes sources païennes n'ont pas un seul mot au sujet des attaques alléguées contre les Chrétiens[47]. Seuls deux chambellans de Flavia Domitilla (Nérée et Achillée) sont déclarés chrétiens dans les Actes des saints Nérée et Achillée et de Flavia Domitilla[48]. Il estime qu'il n'existe pas d'éléments pour trancher quelle était la nature précise de l'athéisme de Clemens, chrétien ou juif[49]. Pour lui, « les seules preuves que Clemens et Glabrio étaient chrétiens sont archéologiques[47]. »

Après l'analyse des quatre inscriptions qui mentionnent explicitement Flavia Domitilla, ainsi que les tombes chrétiennes les plus anciennes des catacombes de Domitilla[50], l'archéologue Philippe Pergola estime que « la présence de chrétiens enterrés à la surface de ce praedium à partir de l'époque de Domitien est assez probable[51]. » Néanmoins, comme preuves des actions répressives à la fin du règne de Domitien contre les "Chrétiens", il commence par mentionner plusieurs sources littéraires, dont la 1re épître de Clément aux Corinthiens et l'Apocalypse de Jean, probablement écrits au moment où se déroulait cette vague répressive[52]. L'auteur de ce dernier texte — probablement l'apôtre Jean de Zébédée — révèle qu'il y a eu des arrestations à Smyrne, qu'à Éphèse des gens ont été poursuivis pour leur fidélité à la parole du Christ et qu'Antipas a été exécuté à Pergame[53]. Selon Eusèbe de Césarée, l'apôtre a écrit ce texte alors qu'il était exilé sur l'île de Patmos en 95. Pour Philippe Pergola, les informations données par Eusèbe de Césarée, qui cite un historien païen (Bruttius) dans son Chronichon montrent le caractère anti-chrétien de l'épuration menée par Domitien au sein de sa famille[54]. Eusèbe indique qu'il y a eu de nombreux martyres de Chrétiens parmi lesquels Flavia Domitilla, nièce du « consul Flavius Clemens »[54]. Jérôme de Stridon mentionne lui aussi le pèlerinage que faisaient certains chrétiens pour aller voir les cellulae de l'île de Pontia, où cette même Flavia Domitilla avait subi son exil[55],[16],[17]. Pour Pergola, ces mentions font le lien avec les informations données par Tacite, Suétone et surtout Dion Cassius à propos de l'oncle de cette Flavia Domitilla, Titus Flavius Clemens, ainsi que de sa femme[52], propriétaire du terrain sur lequel ont été creusées les catacombes de Domitilla et qui leur a donné son nom[56].

Marius Heemstra estime possible que T. Flavius Clemens et Flavia Domitilla aient été chrétiens, mais qu'il n'y a pas assez d'éléments pour trancher. En revanche, pour lui le fiscus iudaicus était appliqué aux "Chrétiens" sous Domitien et il a joué un rôle non-négligeable dans la séparation entre Juifs et Chrétiens[57]. Simon Claude Mimouni conteste cette position car selon lui sous Domitien cette taxe n'était appliquée qu'à ceux qui étaient circoncis et la plupart des Juifs-Chrétiens de Rome n'étaient pas circoncis[58]. (Voir ci-dessous le § Fiscus iudaicus.)

Clemens et Flavia Domitilla étaient "Chrétiens"

Énigmatiques motivations de Domitien modifier

Le Talmud se réfère à une visite faite à Rome par quatre rabbins, dont Gamaliel II et Rabbi Akiba[59] vers 95-96 à la fin du règne de Domitien[60],[Note 5]. Le Midrash et le talmud de Babylone mentionnent un « sénateur craignant-Dieu » qui les informe d'un projet de décret expulsant tous les juifs de l'Empire romain[59]. L'appellation « sénateur craignant-Dieu » « correspond à la description de Keti'ah bar Shalom[59] », un sénateur de rang consulaire, autrement appelé Kalonymus dans d'autres passages parallèles du Talmud[61]. La légende juive semble trouver son reflet dans la tradition chrétienne antique avec les Actes de saint Jean (déclarés apocryphes)[61], dans lequel Domitien apprend que Rome est plein de Juifs et alors qu'il a hâte de les expulser il est persuadé par l'un d'eux[59] « que la "nation" des Chrétiens ne suit ni les traditions juives, ni celles des Romains[61] » L'empereur se retourne alors contre eux[59] et décide d'exterminer les Chrétiens[61]. Selon les sources chrétiennes, l'apôtre Jean de Zébédée, héros de ces Actes, a été condamné à mort au cours de cette "persécution" mais a réchappé "miraculeusement" au bain d'huile bouillante dans lequel on l'a jeté, puis s'est exilé sur l'île de Patmos, d'où il a écrit son appel aux sept églises de la province d'Asie connu sous le nom d'Apocalypse de Jean (Nouveau Testament).

Simon Claude Mimouni estime que la visite de ces quatre rabbins a peut-être eu lieu « pour prévenir une action contre les Judéens de la part de cet empereur (TB Sanhedrin 39a, 90b-91a ; Midrash, Shemoth Rabba 30[Note 6])[60]. » Dans les sources juives, pour empêcher que Domitien mette en oeuvre son projet d'expulsion de tous les Juifs, Kalonymus qui est alors consul se sacrifie en se circoncisant lui-même et en l'annonçant à l'empereur. Celui-ci saisit le Sénat qui prononce une condamnation à mort unanime. Il est mis à mort par ordre de l'empereur[59], mais cela permet de gagner du temps jusqu'à l'assassinat de Domitien qui est remplacé par Nerva chez qui la délégation juive avait justement été hébergée. Ce sacrifice et le fait qu'il se soit circoncis vaut à Kalonymus d'être honoré du titre de Keti'ah bar Shalom.

E. Mary Smallwood a émis l'hypothèse que Domitien avait planifié une attaque contre les Juifs qui a été empêché par son assassinat, mais Lester L. Grabbe estime cela peu probable[28]. L'hypothèse de Smallwood n'est pas reprise non-plus par Brian Jones. Domitien a toutefois étendu le fiscus Iudaicus de différentes façons, quoique la nature de ces changements est sujette à débats[28],[62]. (Voir le § Fiscus iudaicus ci-dessous)

Ampleur de la répression modifier

S'il est largement admis qu'il n'y a pas eu de « persécutions » générales de Domitien et que ses motivations — que l'on n'arrive pas à établir précisément — étaient beaucoup plus politiques que religieuses, l'ampleur de la répression est perçue différemment selon l'identification des victimes citées nommément chez Dion Cassius, Suétone, Philostrate d'Athènes, Eusèbe de Césarée (qui cite Bruttius), Jérôme de Stridon et le Talmud. Ainsi, il n'est pas impossible qu'au fil des siècles les traditions juives et chrétiennes, chacune de leur côté, aient eu tendance à assimiler plusieurs victimes différentes portant le nom de Clemens avec un seul Clemens — Titus Flavius Clemens. La même question se pose pour deux Flavia Domitilla, toutes deux assimilées à la femme de Titus Flavius Clemens, simplement parce que ce Clemens et cette Flavia Domitilla étaient les plus célèbres puisque mentionnées dans les sources qui ont traversé le temps, notamment l'Histoire romaine de Dion Cassius au travers de son résumé effectué par le moine Jean Xiphilin au XIe siècle.

Une ou deux Flavia Domitilla modifier

Ainsi, il y a toujours un débat pour savoir s'il y a une ou deux Flavia Domitilla qui ont été exilées l'année où Titus Flavius Clemens était consul éponyme (95). Dion Cassius dit que la femme du consul a été exilée sur l'île de Pandateria[63]. Cette Flavia Domitilla est la fille de Domitilla la Jeune et donc une petite fille de Vespasien et la nièce de Domitien[64],[7]. De son côté Eusèbe de Césarée, en se référent à un auteur païen (Bruttius), parle de Flavia Domitilla, fille d'une soeur de Titus Flavius Clemens exilée en 95/96, non pas sur l'île de Pandateria, mais sur l'île de Pontia[65]. Dans son Chronicon, Eusèbe ajoute que que parmi « les écrivains étrangers à notre croyance » qui rapporte ce fait figure un auteur nommé Bruttius (Βρέττιος)[66]. On l'a identifié avec Gaius Bruttius Praesens (en), un auteur du IIe siècle, contemporain des faits dans sa jeunesse[14],[67]. Le même type d'information est fourni par Georges le Syncelle et Jérôme de Stridon qui précise que cela a donné naissance à un lieu de pèlerinage sur l'île de Pontia[16],[17],[14]. Selon d'autres sources chrétiennes, notamment les Actes du martyre de Flavia Domitilla et des saints Nérée et Achillée et aussi les différentes versions de martyrologe, des calendriers, où des « Itinéraires aux tombes des martyrs », cette Flavia Domitilla était la fille de Plautilla, une femme mariée à un sénateur inconnu qui aurait été présente lors de l'exécution de l'apôtre Paul de Tarse en 67 - 68[68] et qui lui aurait donné son voile à cette occasion[69]. Or on connait parfaitement l'identité de la mère de la Domitilla qui a épousé le consul. C'est Domitilla la Jeune, une fille de Vespasien[70],[7] morte avant qu'il ne prenne le pouvoir et ce ne peut être cette Plautilla qui, si l'on en croit les sources chrétiennes antiques, serait la petite-fille du frère aîné de Vespasien. De plus, la femme de Titus Flavius Clemens aurait eu sept enfants[71]. Selon Suétone dans la vie des douze Césars, deux de ses fils ont ouvertement été reconnus comme ses successeurs par Domitien[3]. Or, la sainte chrétienne appelée Flavia Domitilla et fille de Plautilla est présentée comme une femme vierge qui refuse de se marier avec Antonin, fils de sénateur, probablement car celui-ci n'est pas "Chrétien". Elle est exécutée alors qu'elle n'a pas eu le moindre enfant, alors que Dion Cassius insiste bien pour dire que la femme du consul Flavius Clemens a juste été exilée, tandis que son mari a été exécuté. Toutes ces différences conduisent une partie de la critique à estimer qu'il s'agit de deux Flavia Domitilla différentes. Toutefois d'autres critiques pensent qu'une seule Flavia Domitilla a été exilée et que les auteurs chrétiens se trompent, notamment sur le nom de l'île. Pour Brian Jones, les chrétiens antiques ont transformé en une jeune vierge, une femme ayant eu sept enfants[72].

Combien de Clemens ? modifier

La littérature rabbinique fait référence à un personnage de rang consulaire nommé Kalonymus, qui est probablement une déformation du nom "Clément"[61]. Dans le Midrash Rabbah il y a un César qui méprise les Juifs et les membres de son gouvernement approuvent le fait qu'ils doivent être séparés des Romains[61]. Kalonymus, un sénateur craignant-Dieu défend les Juifs avec succès[61]. Ce « sénateur craignant-Dieu » finit exécuté par ordre de l'empereur[61], mais auparavant il informe la délégation de quatre rabbins, dont Gamaliel II et Rabbi Akiba[59] d'un projet de décret expulsant tous les juifs de l'Empire romain[59], ce qui situe l'événement rapporté vers 95-96 à la fin du règne de Domitien[60]. C'est donc lui le "César" qui hait les Juifs. Dans la tradition parallèle en Avoda Zarah, le Sénat publie un décret pour exterminer tous les Juifs et un personnage appelé Ket'iah bar Shalom les sauve en s'opposant à la décision de Domitien puis en se circoncisant lui-même. Il est immédiatement exécuté et selon la légende sa mort aurait annulé le décret pris contre les Juifs[61]. Domitien est assassiné peu après et ne mettra jamais en exécution le projet qui lui est prêté par ces sources légendées. Ket'iah bar Shalom est probablement le titre donné à Kalonymus en raison de son sacrifice pour sauver les Juifs et pour saluer le fait qu'il s'est circoncis. Cette légende semble trouver son reflet dans la tradition chrétienne antique avec les Actes de saint Jean, où Domitien a hâte d'expulser tous les Juifs de Rome avant de se retourner contre les "Chrétiens"[61].

Philostrate d'Athènes indique que la dernière exécution avant l'assassinat de l'empereur est celle d'un Clémens de rang consulaire « auquel pourtant [Domitien] avait donné sa soeur en mariage[20]. » Il s'agit vraisemblablement du « consul Clemens » frère (ou demi-frère) du père de l'évêque Clément de Rome dans certaines sources chrétiennes. Ce Clément marié avec une sœur de Domitien — et donc avec une « sœur de Titus » — pourrait être Kalonymus. Selon Philostrate, il est exécuté juste avant que Domitien soit assassiné par Étienne qu'il avait affranchi[73] et qui est l'intendant de Domitilla[1],[Note 2]. Selon le Talmud de Babylone, Kalonymus est le père d'Onquelos dont la mère est une « sœur de Titus »[74],[22]. Onqelos est une déformation du nom "Aquila" et « Onqelos fils de Kalonymus » est très probablement Aquila de Sinope comme l'indique des passages parallèles du Talmud de Jérusalem[75] (Meguila 1, 11 et Kiddushin 1, 1[76],[77]). C'est d'ailleurs ce qu'a retenu la tradition juive. Aquila de Sinope est un judéo-chrétien traducteur de la Bible en grec qui a été excommunié, vers 135 - 150 par la tendance qui donnera naissance à la Grande Église[77]. Cette appartenance au mouvement créé par Jésus et le fait qu'il était marié à une proche parente de l'empereur Hadrien[77],[78],[Note 7] sont tout à fait cohérents avec le fait qu'il soit le fils d'une « sœur de Titus » avec un personnage de rang consulaire exécuté lors de ce qu'il est convenu d'appeler la « persécution de Domitien ».

Il n'est donc pas impossible qu'il y ait eu trois Clemens qui ont été frappés par cette vague répressive : d'abord Titus Flavius Clemens exécuté au sortir de son consulat qui s'est terminé le 1er mai 95[3], puis Kalonymus/Clemens exécuté peu avant l'assassinat de Domitien. L'évêque Clément de Rome a ensuite été contraint à l'exil dans le Cherson après cet assassinat, puis exécuté au début du règne de Trajan[23] (98 - 117). Toutefois, la tradition juive médiévale a identifié Kalonymus avec Titus Flavius Clemens, alors que celui-ci n'était pas marié avec une « sœur de Titus », mais avec une de ses nièces[61]. Cette identification est reprise par des historiens modernes qui estiment que, comme les sources chrétiennes, les sources juives ne sont pas fiables et que l'expression « sœur de Titus » que l'on trouve dans le Talmud est une simple erreur sur les liens de parenté[79]. En revanche, l'identification de Titus Flavius Clemens avec l'évêque Clément semble quasiment abandonnée, même si certains critiques comme Brian Jones estiment que les apologistes chrétiens ont assimilé Clément de Rome avec Titus Flavius Clemens[74], là où d'autres ne voient que la description de deux personnages appartenant à la même classe sociale et à des branches familiales très proches.

Acilius Glabrio modifier

Dion Cassius cite deux autres victimes de Domitien « coupables aux mêmes titres que la plupart des accusés d'alors[80]. » Giovanni Battista De Rossi a pensé avoir trouvé la preuve qu'Acilius Glabrio était "chrétien" en mettant au jour des inscriptions funéraires de ses descendants directs trouvées sur le cimetière où a été creusé la catacombe chrétienne de Priscilla[81], sachant qu'avant le creusement des catacombes a existé un cimetière en surface et que ce cimetière s'est développé en catacombe au IIe siècle, lorsque l'espace en surface a commencé à manquer. Toutefois l'interprétation de ces observations est contestée car ces inscriptions pourraient avoir échoué sur ce terrain à la suite de constructions ayant eu lieu sur le terrain mitoyen. On constate néanmoins que les descendants directs d'Acilius Glabrio se marient avec des descendants de chrétiens[Note 8].

Sources modifier

https://books.google.fr/books?id=6xNaAAAAYAAJ&dq=Flaviens%20chr%C3%A9tiens&hl=fr&pg=RA2-PA5#v=onepage&q&f=false

Épaphrodite modifier

Le dernière victime de Domitien cité par Dion Cassius est Épaphrodite, l'ancien secrétaire de Néron, qui après une période de disgrâce a été ensuite le secrétaire de Vespasien, Titus et Domitien. Pour une part importante de la critique historique cet Épaphrodite est le patron littéraire désigné par Flavius Josèphe (Contre Apion 1, 1 ; 2, 278) auquel il dédie ses Antiquités judaïques (I, 8-9), ce qu'il rappelle en conclusion de son Autobiographie (430)[82],[83]. Au début de ses Antiquités judaïques, publiée en 92/93, il le décrit comme un homme qui a été mêlé « à de grands événements et à des fortunes très diverses, au milieu desquels il a toujours fait preuve d'une merveilleuse force de caractère[84]. » La carrière d'Épaphrodite correspond au langage de la description de Josèphe dans les Antiquités (I, 8-9)[85],[86]. L'ancien secrétaire des pétitions de Néron (a libellis) qui a contribué à révéler la conspiration de Pison et qui a ensuite aidé l'empereur à mettre fin à ses jours dans des circonstances dramatiques[87], a effectivement été « associé à de grands événements »[82],[86]. Celui qui après avoir été esclave, a été secrétaire de Néron après avoir été affranchi, est ainsi devenu très riche, puis a été banni par Galba à cause de ce que certains ont considéré comme le meurtre d'un empereur et qui est redevenu secrétaire impérial sous Vespasien a connu « des vicissitudes diverses »[85]. Dans son Contre Apion, Josèphe l'appelle « très puissant Épaphrodite[88] », ce qui correspond bien à quelqu'un de très riche, qui a été secrétaire de quatre empereurs, et qui au moment où Josèphe publie ce livre (93/94[82]) est encore le secrétaire de Domitien. Combien d'hommes appelés Épaphrodite ont eu un tel contact avec ce que Josèphe appelle « de grands événements »[82] ?

Dion Cassius raconte qu'Épaphrodite a été exécuté car Domitien lui reprochait « de ne pas avoir secouru Néron[89] » afin de dissuader par cet exemple ses autres affranchis « de ne rien oser de semblable[89]. » Mais il indique préalablement qu'il s'était mis à soupçonner tout le monde et en particulier ses affranchis pour les mêmes motifs que ceux pour lesquels il avait mis à mort Titus Flavius Clemens et Acilius Glabrio, ce qui dans un premier temps avait valu à Épaphrodite d'être banni. Comme aux autres, il lui était donc aussi reproché un forme d'athéisme[90] qui avait fait « condamner aussi plusieurs citoyens, coupables d'avoir embrassé la religion des juifs[89]. » Josèphe indique qu'Épaphrodite était curieux de l'histoire antique des Juifs et que c'est pour cela qu'il l'avait pressé d'écrire ses Antiquités[91]. Ce qui là encore correspond bien à l'attitude de quelqu'un qui a « embrassé la religion des juifs[89]. » Les commanditaires de Josèphe, notamment pour l'écriture de la Guerre des Juifs, sont Vespasien et Titus. Bien que la « Guerre des Juifs » ne mentionne pas Épaphrodite, il serait logique qu'un secrétaire particulier de ces empereurs s'intéressant à ces questions et patronnant ses autres œuvres, ait déjà été impliqué anonymement dans l'écriture de ces premiers livres[82].

Dans ces conditions, certains critiques estiment qu'il est vraisemblable qu'Épaphrodite ait été membre du mouvement créé par Jésus — qui ne s'appelait pas encore "mouvement chrétien"[Note 9] et n'était pas encore séparé du judaïsme[1]. Bien que cela soit contesté, certains critiques comme Robert Eisenman, estiment que ce pourrait-être aussi celui à qui Paul de Tarse fait référence dans son Épître aux Philippiens[1] comme « mon frère Épaphrodite, mon compagnon d'œuvre et de combat, par qui vous m'avez fait parvenir de quoi pourvoir à mes besoins[92] » et qui semble appartenir à « la maison de César[93] »[94]. Un personnage suffisamment puissant et influent à Rome pour pouvoir accéder à un prisonnier impérial juif passible de la peine de mort et enfermé dans la terrible prison Marmertine (le Tullianum) en 67/68, dans une période particulièrement tendue puisqu'à peine trois ans auparavant des dizaines de "Chrétiens" accusés d'avoir incendié Rome avaient été exécutés et que depuis un an les messianistes juifs de Palestine avaient déclenché une révolte ouverte qui avait chassé les Romains de Judée et de Galilée, tout en créant des mouvements insurrectionnels dans la province romaine de Syrie et en Égypte.

Fiscus iudaicus modifier

 
Monnaie de Nerva proclamant un assouplissement (ou une abolition) du fiscus iudaicus
Inscription sur la monnaie : Fisci iudaici calumnia sublata[95].

Après la défaite de la Grande révolte juive, le fiscus iudaicus est levé sur chaque Juif : homme, femme, enfant, esclave et même les citoyens Romains[62]. Il n'est plus versé à la caisse du Temple de Jérusalem — qui de plus a été détruit — mais à celle du Temple de Jupiter capitolin à Rome[96]. La somme versée est relativement minime puisqu'elle se monte à deux Drachmes (didrachme)[96]. Cette taxe est pourtant considérée comme infamante par les Juifs puisqu'ils sont obligés de la verser à un temple païen[96].

Le malaise Juif est reflété dans les sources classiques. Suétone raconte la rigueur avec laquelle est collecté le fiscus iudaicus (Vie de Domitien 12.2)[59]. Pour Lester L. Grabbe, Domitien a encore plus étendu le fiscus iudaicus de différentes façons, quoique la nature de ces changements est sujette à débats[28],[62]. C'est même la totalité de la politique de Domitien envers le fiscus iudaicus qui est sujet à débat[59].

Comme cela figure sur une de ses monnaies, Nerva a soit aboli ces mesures additionnelles[62], soit l'a carrément abrogé à son arrivée au pouvoir à la fin de l'année 96[97]. Toutefois, les critiques sont extrêmement divisés tant sur le contenu des mesures additionnelles de Domitien que sur la nature des mesures prises par Nerva.

Si cette taxe a été abrogée par Nerva comme l'envisage S. C. Mimouni, elle a été rétablie ensuite sous Trajan ou Hadrien[58] puisque Tertullien et Origène laissent entendre qu'un impôt spécial aux Juifs continuait à être payé de leur temps[95] et que le fiscus iudaicus n'est aboli définitivement qu'à l'époque de Julien l'Apostat, au IVe siècle[58]. Curieusement, cette taxe est absente des sources juives, à l'exception peut-être d'une allusion dans un texte rabbinique, mais sans le nommer[98]. Pour Mireille Hadas-Lebel, un passage d'Appien qui indique que « les Juifs paient un impôt personnel supérieur à celui de leurs voisins[99] » apporte peut-être une explication. Pour elle, « il est possible que l'ancien « Didrachme » versé au fiscus iudaicus, sans être totalement aboli, a été résorbé dans la capitation de manière à effacer l'outrage qu'il constituait[99] » en n'imposant plus aux Juifs de le verser au Temple de Jupiter capitolin.

En s'appuyant sur Suétone, Brian Jones estime que Domitien imposait la taxe à ceux qui vivaient à la juive, même ceux qui ne le reconnaissait pas publiquement, ainsi que sur ceux qui dissimulaient leurs origines juives[59]. Pour lui, le propos de Suétone distingue simplement les juifs de naissance des convertis et souligne la totale détermination de l'empereur pour la collecte de cette taxe[59].

Pour Lester L. Grabbe, une thèse récente est que les décisions de Domitien étendaient la taxe à tous ceux qui étaient circoncis, même ceux qui avaient abandonné la religion juive[62]. Au contraire le décret de Nerva aurait visé tous ceux qui pratiquaient le judaïsme qu'ils soient nés Juifs ou non[62]. Un effet secondaire involontaire de la mesure prise par Nerva aurait été d'assimiler l'identité juive avec la religion plutôt qu'avec l'origine ethnique et de reconnaître tacitement, pour la première fois, l'existence de prosélytes du judaïsme (Goodman)[62].

Pour Simon Claude Mimouni, E. Mary Smallwood et Brian Jones, « le fiscus iudaicus a été prélevé avec rigueur sous Domitien[100],[58]. » Certains critiques font un lien entre la perception de cette taxe et la « persécution de Domitien ». Toutefois, selon Jones, ce n'est pas seulement dans ses dernières années de règne que la taxe était collectée rigoureusement, mais pendant un importante partie de celui-ci[59]. Suétone, né vers 69-70, se dit adolescent lorsqu'il assiste à une scène humiliante sur un homme de 90 ans, une scène qui se passe donc plutôt au début du règne de Domitien (vers 85). Nerva a d'ailleurs pu se vanter d'avoir aboli les abus associé à la collecte (B. M. C. 2, 15-19)[59],[Note 10]. Par ailleurs, S. C. Mimouni fait remarquer à ceux qui affirment que sous Domitien le fiscus iudaicus a été exigé de tous les sympathisants aux croyances et pratiques juives, parmi lesquels il faudrait compter les adeptes du mouvement créé par Jésus d'origine non juive, que cela n'est pas prouvé. D'autant plus que ces derniers n'étaient pas circoncis, « alors que c'est cette pratique qui a été prise en compte pour l'assujettissement ou non à cette taxe[58]. »

Une partie de la critique estime que « le fiscus iudaicus a été à l'origine de la séparation entre judaïsme et christianisme[58]. » Pour Mimouni, « il n'est cependant pas du tout certain qu'il ait joué un rôle aussi important dans cette question, du moins pas à la fin du Ier siècle[58]. »

Interdiction de la circoncision modifier

La « persécution » de Domitien chez les écrivains chrétiens modifier

L'Apocalypse de Jean, écrite vers 95, révèle aussi au fil des sept lettres adressées aux sept églises de la province d'Asie, qu'il y a eu des arrestations à Smyrne et qu'à Éphèse des gens ont été poursuivis pour leur fidélité à la parole du Christ. Ailleurs, d'autres ont été décapités. Entre tous ces « martyres », l'auteur — probablement l'apôtre Jean de Zébédée, lui-même contraint à l'exil sur l'île de Patmos — commémore la figure d'Antipas, exécuté à Pergame[101].

Selon Méliton de Sardes et Tertullien, « les persécutions que l'Empire dirigea contre les chrétiens ont commencé avec Néron et se poursuivirent avec Domitien[102]. » Toutefois, pour Hégésippe et Tertullien, la persécution de Domitien contre l'Église aurait été de durée limitée puisque finalement il l'aurait faite cesser[102]. La formulation d'Eusèbe de Césarée semble soutenir l'idée d'une persécution générale sous Domitien[103]. « Pour Lactance, cela ne semble ne faire aucun doute : la persécution de Néron est locale, celle de Domitien serait plus violente et plus générale[103]. » Toutefois, à part l'apôtre Jean de Zébédée envoyé en exil sur l'île de Patmos, Eusèbe ne cite que Flavia Domitilla, nièce de Flavius Clémens, « comme victime des prétendues persécutions générales de Domitien[104]. » Celle-ci a été contrainte à l'exil en 95/96[Note 11]. Il s'agit probablement de sainte Domitille, une vierge qui selon les Actes des martyrs de Nérée, Achillée et Flavia Domitilla avait été consacrée à Dieu par l'évêque Clément de Rome et qui dans le récit de ces Actes a effectivement été contrainte à l'exil sur l'île de Pontia par Domitien, avant d'être exécutée au début du règne de Trajan[105] qui commence en 98.

La mort de l'évêque Clément de Rome qui est exilé par Nerva juste après l'assassinat de Domitien puis exécuté au début du règne de Trajan, à la même époque que Flavia Domitilla, ne semble pas associée à cette « persécution » chez les écrivains chrétiens, ni dans les Actes qui lui sont consacrés. Eusèbe de Césarée qui mentionne la 1re Épître de Clément aux Corinthiens juste avant de mentionner la persécution de Domitien et ses nombreuses victimes, ne dit pas un mot ni de l'envoi en exil de Clément ni de son « martyre ». Le cardinal Caesar Barionus, qui écrit ses Annales ecclésiastiques entre 1588 et 1607, accuse toutefois Domitien non-seulement d'avoir exilé l'apôtre Jean, mais aussi d'avoir exécuté Anaclet[106], qui aurait donc été évêque de Rome en même temps que Clément de Rome, comme cela peut-être déduit de certaines listes ecclésiastiques.

Le nom de Chrétien aux Ier et IIe siècles modifier

Pour désigner les adeptes du mouvement créé par Jésus, les sources attestent de la priorité dans le temps de la dénomination de "Nazaréen" et son remplacement par "Chrétien"[107],[108].

Plusieurs désignations successives modifier

Dans les textes chrétiens du Ier siècle, les partisans de Jésus ne se donnent jamais le nom de chrétien à eux-même. On le trouve pourtant dans la première épître de Pierre (4, 16), mais comme appellation utilisée par d'autres sur un mode accusatoire pour désigner les disciples de Jésus[107],[Note 12]. Dans les Actes des Apôtres qui contient pourtant le verset « C'est à Antioche que, pour la première fois, le nom de chrétien fut donné aux disciples (Ac 11, 26)[109] », ceux-ci ne se donnent jamais le nom de "chrétiens" dans le reste du texte, mais ce sont des adeptes de « la Voie »[110],[Note 13] ou de la « Voie du Seigneur »[Note 14], « une des plus ancienne dénomination du nazaréisme[111]. » Seul Agrippa (II) lors de l'interrogatoire de Paul de Tarse à Césarée maritime lui dit « Encore un peu et, par tes raisons, tu vas faire de moi un chrétien[112] ! » Pour Ceslas Spicq, ce verset 11, 26 constitue « en réalité une sentence lapidaire, dont chaque terme a une valeur technique[113],[114]. » Plusieurs commentateurs ont souligné que ce verset présente un caractère hétérogène au texte dans lequel il est inclus[113],[10]. Les Actes des Apôtres ayant probablement connu, au moins, trois phases de rédaction[Note 15], dont la troisième[Note 16] a eu lieu dans les années 90[115],[Note 17],[Note 18] ou dans la décennie suivante. Pour François Blanchetière, s'il est possible que les disciples du Nazaréen se soient attribués le nom de Chrétien, il y a tout lieu de penser que les justifications pour ce changement de nom sont des justifications a posteriori[107]. À part ces deux exceptions, on retrouve le nom de "chrétien" presque simultanément au tout début du IIe siècle dans quatre lettres d'Ignace d'Antioche, chez Pline le Jeune (Epist. 10, 96, 2-3) et chez Tacite ou Suétone (Vie de Néron, 16)[107].

Processus d'élaboration et d'adoption du terme chrétien modifier

Selon Blanchetière — s'appuyant sur Nodet et Taylor — « il semble que l'on soit en mesure de reconstituer le processus d'élaboration et d'adoption du terme chrétien de la façon suivante[107]. » « Il serait apparu du fait des autorités romaines pour caractériser des mouvements contestataires juifs aux racines anciennes, mouvements apparentés à tous ceux que Flavius Josèphe a regroupé sous l'étiquette de « quatrième secte » (ou Quatrième philosophie), mais connaissant un regain de vigueur à la suite de la politique de Caligula et à sa décision d'introniser sa statue dans le Temple de Jérusalem[10],[116] » vers la fin de l'année 39 ou plutôt de 40[117],[Note 19]. Ce qui « entraîna des troubles à Rome, Alexandrie, Thessalonique et Antioche[10] ». « Comme semble le conjecturer Étienne Nodet et Justin Taylor[118] », le nom Chrestos apparaissant pour la première fois dans ce contexte chez Suétone, pourrait donc « renvoyer à des idées à caractère politique et antiromain[118] », semblant justifier ainsi « ce qu'écrit Suétone à propos de la juiverie romaine agitée impulsore Chresto dans les années 40[118],[119]. » Évoquant l'incendie de Rome en 64 dont des « chrétiens » ont été accusés, Tacite « éprouve le besoin d'apporter quelques précisions à son lecteur à propos d'une dénomination que le commun n'ignore pas (quos vulgus Christianos appelabat), mais qui n'est manifestement pas comprise de tous. À l'origine de ce nom, il y a [un certain] Christ que, sous le principat de Tibère, Ponce Pilate avait livré au supplice[118]. » « Chez Ignace d'Antioche enfin apparaît christianismos (christianisme) en opposition à iudaismos (judaïsme), le « vivre selon le Christ » étant exclusif du « vivre à la juif »[120] », alors qu'au contraire vingt ans auparavant ceux qu'on appelle aujourd'hui les « Flaviens chrétiens » avaient été condamnés par Domitien à cause notamment de leurs mœurs juives.

Les Nazaréens ou Galiléens ont été dénommés Chrétiens modifier

Diverses appellations des disciples de Jésus se sont donc succédé. La Souda, une encyclopédie byzantine du Xe siècle dont les sources sont inconnues avec précision indique : « Sous Claude empereur des Romains [...] ceux que l'on appelait antérieurement Nazaréens ou Galiléens furent dénommés Chrétiens »[120]. Chronologiquement l'événement est situé au même moment que le font les Actes des Apôtres, mais la Souda donne deux noms qui ont été utilisés avant que le terme "Chrétien" ne s'impose. Vers 90, en Épire, c'est le nom de "Galiléen" et pas celui de "Chrétien" qu'Épictète (Arrien, Entretiens, 4, 7) choisit pour désigner les adeptes du mouvement[Note 20]. Pourtant Épictéte est l'esclave affranchi d'Épaphrodite, lié à ce qu'on appelle aujourd'hui les « Flaviens chrétiens », mais qui ne sont jamais appelés "Chrétiens" dans les sources de l'époque. Son maître, Épaphrodite, est probablement exécuté par Domitien pour des faits en relation avec cette appartenance religieuse, qui conduit ses membres a avoir des pratiques juives et à se comporter comme ce que Domitien appelle des athées.

Alors que dans les langues occidentales les traductions du grec christianos (Chrétiens) se sont imposées, François Blanchetière note que l'appellation Galiléen trouvée dans certains passages des évangiles se retrouve chez Épictète « mais surtout chez l'empereur Julien qui rédigera un Contre les Galiléens[121] » dirigé contre les Chrétiens « et qui selon une légende, se serait exclamé sur son lit de mort : Tu as vaincu, Galiléen[121] ! » désignant ainsi Jésus Christ. Dans les Actes de Théodat d'Ancyre (31) les polythéistes appellent Jésus un « meneur de Galiléens »[121]. Il en est de même pour la Souda[121],[Note 21]. Tout comme l'appellation "Chrétien", "Galiléen" renvoie à la « quatrième philosophie »[10],[122] à travers le surnom donné à son fondateur Judas, dit le Galiléen[122]. Ce sont probablement les membres de ce mouvement que des auteurs Chrétiens comme Justin de Naplouse[Note 22] et Hégésippe mentionnent au IIe siècle[Note 23] sous le nom de Galiléens, pour l'une des sept sectes juives existantes à l'époque de Jésus[123]. Toutefois, appliqué aux membres du mouvement créé par Jésus, "Galiléens" semble désigner une mouvance plutôt qu'une secte précise. « Galiléen » serait devenu un terme générique désignant les Juifs partageant l'idéal politique et religieux de Judas dit le Galiléen[123]. Chez Flavius Josèphe et dans le Nouveau Testament, l'épithète « Galiléen » « désigne non seulement une province d'origine, mais au moins autant des courants dissidents qui refusent en particulier la domination romaine tout comme les compromissions du pouvoir de Jérusalem[124]. » Dans les évangiles « Galiléens traduit ceux qui ont reçu la parole » comme en Jean 4, 45, et « Galiléen » au singulier est un quasi équivalent de disciple de Jésus (Jn 7, 52 ; Mc 14, 70) ; en revanche « Juifs » (Judéens) « traduirait ceux qui l'ont rejeté »[125].

Revendication comme un titre d'honneur modifier

« Sobriquet ou marque politique au départ concrétisant le regard de l'Autre[120] », notzri (Nazôréens) dans le monde araméophone pour désigner la branche juive du mouvement et christianos (chrétiens) « au terme d'un processus de réflexion, ont été revendiqués comme dénomination propre et titre d'honneur[120]. » Ainsi le terme "chrétien" est un "titre" revendiqué jusqu'à la mort dans de nombreux Actes de martyre[120]. Dans son Apologie pour les Chrétiens, Justin de Naplouse revendique aussi ce nom de "chrétien" comme "titre d'honneur". Il indique aussi qu'au moment où il écrit, vers 155, les adeptes de Simon le Magicien, de Ménandre et de Marcion sont eux-aussi appelés "chrétiens"[126].

L'apparition des dénominations notzri et christianos « ne s'explique que dans un monde à la double culture sémitique et hellénistique [...], comme l'était Antioche par exemple à l'époque, une ville polyglotte et pluriculturelle[120]. »

Exorde: Pline le Jeune modifier

Présentation détaillée par Pierre Maraval

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

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  • Lucrețiu Mihăilescu-Bîrliba, Les affranchis dans les provinces romaines de l'Illyricum, Wiesbaden, Harrassowitz Verlag, , 373 p. (ISBN 978-3-447-05380-8, lire en ligne).  
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Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Le Vetus Martyrologium Romanum indique à la date du 22 juin:
    « À Rome, transfert [des restes du corps] de Saint Flavius Clémens, homme de niveau consulaire et martyr, le frère de la Sainte Plautilla et oncle de la martyr et Vierge Flavia Domitilla, avec qui elle a été mise à mort par l'empereur Domitien, à cause de la foi du Christ. Son corps a été retrouvé dans la Basilique du pape Saint Clément, après une cérémonie solennelle, il a été replacé au même endroit » En latin:
    « Item Romae Translatio sancti Flavii Clementis, viri Consularis et Martyris; qui, sanctae Plautillae frater ac beatae Virginis et Martyris Flaviae Domitillae avunculus, a Domitiano Imperatore, quocum Consulatum gesserat, ob Christi fidem interemptus est. Ipsius porro corpus, in Basilica sancti Clementis Papae inventum, ibidem solemni pompa reconditum est. »
  2. a b et c Suétone mentionne une Domitilla une seule fois, en identifiant Stephanus, le principal assassin de Domitien, comme « intendant de Domitilla » (Suétone, Vie de Domitien, chapitre XVII) ; « (1) Voici à peu près ce qu'on apprit de cette conjuration et du genre de sa mort. (2) Les conjurés ne sachant s'ils l'attaqueraient au bain ou à table, Stephanus, intendant de Domitilla, alors accusé de concussion, leur offrit ses conseils et sa coopération au complot. (3) Pour détourner les soupçons, il porta pendant quelques jours son bras gauche en écharpe, comme s'il eût été blessé, et, à l'instant marqué, il cacha un poignard dans les bandages de laine qui enveloppaient son bras. Il obtint audience de l'empereur en annonçant qu'il allait lui découvrir une conspiration; et, tandis que Domitien lisait avec effroi le billet qu'il lui avait remis, Stephanus lui perça le bas-ventre. (4) Le tyran blessé se débattait, lorsque Clodianus, corniculaire, Maximus, affranchi de Parthenius, et Satur, décurion des gardes de la chambre, secondés par quelques gladiateurs, fondirent sur lui et le tuèrent de sept coups de poignard. (5) Le jeune esclave chargé du culte des dieux Lares se trouvait là au moment du meurtre. Il racontait que, au premier coup qu'il reçut, l'empereur lui avait ordonné de lui apporter le poignard qui était sous son chevet et d'appeler ses serviteurs, mais qu'il ne trouva que le manche, et que toutes les portes étaient fermées; que cependant Domitien, ayant saisi Stephanus, l'avait terrassé et prolongé la lutte, en s'efforçant, quoiqu'il eût les doigts blessés, tantôt de lui enlever son arme, tantôt de lui arracher les yeux. (6) Il périt le quatorzième jour avant les calendes d'octobre, dans la quarante-cinquième année de son âge et la quinzième de son règne. (7) Son cadavre fut transporté sur un brancard par des fossoyeurs comme celui d'un homme du peuple. Sa nourrice Phyllis lui rendit les derniers devoirs dans sa villa sur la voie latine; puis elle porta secrètement ses restes dans le temple des Flavius, et les mêla aux cendres de Julie, fille de Titus, qu'elle avait aussi élevée. »
  3. Pour Simon Claude Mimouni, « le christianisme des deux ou trois premiers siècles est tout entier dans le judaïsme, non pas bien sûr dans le [judaïsme] rabbinique ou dans le [judaïsme] synagonal, mais en concurrence avec eux [...], ce qui a été [pour le christianisme d'origine grec] source de nombreux problèmes avec l'État romain. » cf. Mimouni 2014, p. 419-420.
  4. Au Ve siècle, cette lettre de Clément faisait encore partie de certaines versions du Nouveau Testament comme en témoigne le Codex Alexandrinus. Elle a été peu à peu oubliée après cette période, pour disparaître totalement avant de réapparaître lorsque ce codex a été retrouvé au XVIIe siècle.
  5. Selon Mireille Hadas-Lebel, dans le Talmud, il est question de deux voyages à Rome. L'un avec trois rabbins : R. Éliezer, R. Josué et R. Gamaliel II et d'autre-part, un voyage avec quatre rabbins : R. Gamaliel II, R Éliezer, R. Josué et R. Aquiba. cf. Hadas-Lebel 1990, p. 227, note no 206.
  6. Le Shemoth Rabba est une compilation tardive du XIIe siècle ; cf. Mimouni 2012, p. 487.
  7. Aquila de Sinope était probablement le beau-frère de l'empereur Hadrien. Il était le « frère selon la loi » d'Hadrien: (πενθερίδής Dialogue de Thimothée et Aquila 117; πενθερός selon le pseudo-Athanase dans le Chronicon Pascale. (cf. Épiphane de Salamine, Dialogue de Thimothée et d'Aquila, confirmé par le Chronicon Pascale du pseudo-Athanase et Marcos 2011 p. 111)
  8. Par exemple Acilius Glabrio qui est consul en 124, fils ou petit-fils de celui qui est exécuté par Domitien, se marrie avec Cornelia Sev[era] Manliol[ia] petite-fille de Sergius Paulus (cf. Françoise Des Boscs-Plateaux, Un parti hispanique à Rome?: ascension des élites hispaniques et pouvoir, p. 545). Selon les Actes des Apôtres, Sergius Paulus a été converti par Paul de Tarse et Joseph dit Barnabas lors de leur passage à Chypre lorsque celui-ci en était gouverneur.
  9. Voir à ce sujet le § Le nom de Chrétien aux Ier et IIe siècles.
  10. Brian Jones estime que le harcèlement des resquilleurs de la taxe ne constitue pas une persécution des juifs: mais en même temps leur malaise général ou leur crainte de l'expulsion peut avoir été bien fondée. cf. Brian Jones, The Emperor Domitian, 1993, Routledge, Londres, p. 118-119.
  11. « Les écrivains étrangers à notre croyance n'hésitent pas à rapporter dans leurs histoires la persécution et les martyres qu'elle provoqua. Ils en fixent la date avec exactitude ; ils racontent que dans la quinzième année de Domitien (95/96), avec beaucoup d'autres, Flavia Domitilla elle-même, fille d'une sœur de Flavius Clémens, alors un des consuls de Rome, fut reléguée dans l'île Pontia en punition de ce qu'elle avait rendu témoignage au Christ. » Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, tome III, xx
  12. Nouveau Testament, Première épître de Pierre, 4, 14-16: « 4:14 Heureux, si vous êtes outragés pour le nom du Christ, car l'Esprit de gloire, l'Esprit de Dieu repose sur vous. 4:15 Que nul de vous n'ait à souffrir comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur, ou comme délateur, 4:16 mais si c'est comme chrétien, qu'il n'ait pas honte, qu'il glorifie Dieu de porter ce nom. ».
  13. cf. Actes des Apôtres, « et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s'il y trouvait quelques adeptes de la Voie, hommes ou femmes, il les amenât enchaînés à Jérusalem. (Ac 9:2) » ;
    « Priscille et Aquilas, qui l'avaient entendu, le prirent avec eux et lui exposèrent plus exactement la Voie. (Ac 18:26) » ;
    « Certains cependant, endurcis et incrédules, décriaient la Voie devant l'assistance. Il rompit alors avec eux et prit à part les disciples. (Ac 19:9) » ;
    « Vers ce temps-là, un tumulte assez grave se produisit à propos de la Voie. (Ac 19:23) » ;
    « J'ai persécuté à mort cette Voie, chargeant de chaînes et jetant en prison hommes et femmes (Ac 22:4) » ;
    « Je t'avoue pourtant ceci : c'est suivant la Voie, qualifiée par eux de secte, que je sers le Dieu de mes pères (Ac 24:14) » ;
    « Félix, qui était fort exactement informé de ce qui concerne la Voie (Ac 24:22) ».
  14. cf. Actes des Apôtres, [Appolonios] « avait été instruit de la Voie du Seigneur (Ac 18:25) ».
  15. Pour Marie-Émile Boismard et André Lamouille, le deuxième rédacteur des Actes (peut-être Luc) aurait amplement modifié le texte dans les années 80 et le troisième rédacteur aurait fait ses ajouts et modifications dans les années 90 ; cf. Marie-Émile Boismard et Arnaud Lamouille, Actes des deux apôtres, livre I, Paris, 1990, Librairie Lecoffre J. Gabalda et Cie éditeurs, p. 50.
  16. En général, le nombre de trois rédacteurs successifs est admis. Marie-Émile Boismard et André Lamouille proposent d'identifier le deuxième rédacteur avec l'évangéliste Luc ; cf. Blanchetière 2001, p. 103.
  17. Pour Bernard Pouderon et Yves-Marie Duval, leur rédaction se situe dans le cadre des conflits qui ont opposés entre eux les différents groupes chrétiens surtout dans les années 80-90 ; cf. Simon Claude Mimouni, Les représentations du christianisme, in Bernard Pouderon, Yves-Marie Duval, L'historiographie de l'Église des premiers siècles, 2001, Paris, éd; Beauchesne, p. 69.
  18. Pour le théologien Daniel Marguerat, « La datation des Actes n'est pas antérieure à celle de l'évangile, qui elle même n'est pas à placer avant 70, puisque Luc 21,20 fait une claire allusion à la destruction de Jérusalem en réinterprétant Mc 13,14 (même note en Lc 19,43-44 et 21,24). Le second tome de l’œuvre à Théophile a du être rédigé simultanément ou peu après le premier, c'est à dire entre 80 et 90. » cf. Daniel Marguerat, Les actes des apôtres (1-12), p. 20.
  19. D. R. Schwartz place la totalité des événements liés à la statue un an avant 40, alors que cette datation fait plutôt consensus. Pour voir le débat au sujet de cette datation voir Grabbe 1992, p. 404-405.
  20. « Vers 90, en Épire, Épictète (Arrien, Entretiens, 4, 7) connaît un groupe d'hommes qu'il appelle « Galiléens », prêt à mourir, insensibles aux menaces de l'empereur Domitien ; à ses yeux, ces gens ne sont pas mûs par la raison, mais par le fanatisme. » cf. Jean-Pierre Lémonon, Les débuts du christianisme: de 30 à 135, éd. de l'Atelier, 2003, p. 21.
  21. Une mention des « Galiléens » dans une lettre de Simon Bar Kokhba, le leader de la révolte de 132-135, fait aussi débat. Certains historiens estiment que ces « Galiléens » que Simon ordonne de garder sont des membres de la secte des Galiléens, voire des Chrétiens. En revanche, d'autres historiens estiment que le terme Galiléens désignent simplement des habitants de la Galilée. cf. Encyclopædia Universalis, 1990, Volume 3, p. 827.
  22. Selon Justin de Naplouse, il y avait sept hérésies juives: les Sadducéens, les Génistes, les Méristes, les Galiléens, les Helléniens, les Pharisiens et les Baptistes. cf. Emmanuel Luhumbu Shodu, La mémoire des origines chrétiennes selon Justin Martyr, p. 267.
  23. Selon Hégésippe : « II y avait, dit-il, chez les circoncis, parmi les fils d'Israël, différentes croyances contre la tribu de Juda et contre le Christ, Ce sont celles des Esséniens, Galiléens, Hémérobaptistes, Masbothéens, Samaritains, Sadducéens, Pharisiens. », cité par Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, IV, 22, 7.

Références modifier

  1. a b c d e f g h et i Eisenman 2012 vol. II, p. 27.
  2. Suétone, « Vie de Domitien, 15 », sur Biblioteca Classica Selecta, Vie des douze Césars.
  3. a b et c Jones 2002, p. 47.
  4. Mireille Hadas-Lebel, La présence juive à Rome IIe siècle av. - IIe siècle EC., p. 204, note no 47.
  5. (la) Vetus Martyrologium Romanum, Martyrologe romain date du 22 juin.
  6. PIR² F 418.
  7. a b et c Jones 2002, p. 47-48.
  8. Pergola 1978, p. 412-415.
  9. Cassius Dio Cocceianus, Histoire romaine de Dion Cassius: traduite en français, Volume 9, p. 375.
  10. a b c d et e Blanchetière 2001, p. 147.
  11. Voir aussi Blanchetière 2001, p. 224.
  12. Justin traduit par Charles Munier, p. 153.
  13. Par exemple Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, livre III, 18.
  14. a b c d et e Andrew Cain, Saint Jerome, 2013, Jerome's Epitaph on Paula: A Commentary on the Epitaphium Sanctae Paulae, Oxford University Press, Oxford, 2013, p. 196.
  15. Gilbert Charles-Picard, Un collaborateur d'Hadrien : le consulaire Bruttius Praesens, Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1949, Volume 93, no 4, p. 299.
  16. a b et c Jérôme de Stridon, Ep. 108.7.1.
  17. a b et c Peter Lampe, Christians at Rome in the First Two Centuries: From Paul to Valentinus, T & T Clark International, 2003, Mohr Siebeck, Tübingen, p. 204, note no 12.
  18. Calendarium Romanum (Libreria Editrice Vaticana), p. 123.
  19. Louis Reekmens, Recherches récentes dans les cryptes des martyrs romains, in Mathijs Lamberigts, Peter van Deun, in Martyrium, La pluralité, p. 63.
  20. a b et c Philostrate d'Athènes, Vie d'Appolonios de Tyane, livre VIII, XXV, lire en ligne.
  21. Jones 2002, p. 117-118.
  22. a et b Talmud de Babylone, Talmud Gittin 56b.
  23. a b c d et e (it) Francesco Scorza Barcellona, «Clemente I, santo» ; Enciclopedia dei Papi, Treccani, Enciclopedia italiana, 2000, Consulté le 4 octobre 2015.
  24. Actes des martyres de la vierge sainte Flavia Domitilla et des saints Nérée et Achillée, in Les Martyrs : Recueil de pièces authentiques sur les martyrs depuis les origines du christianisme jusqu'au XXe siècle, Tome I, Les Temps Néroniens et le Deuxième Siècle, traduit par le père H. Leclerq, Bibliothèque de l'école des chartes, Année 1903, Volume 64 Numéro 1, republié en 1920 (4e édition), présentation sur persee.fr.
  25. Philippe Pergola, La condamnation des Flaviens chrétiens sous Domitien : Persécution religieuse ou répression à caractère politique ?, Mélanges de l’École française de Rome. Antiquité Année 1978, Volume 90, Numéro 1, p. 408.
  26. a et b Pergola 1978, p. 408.
  27. Jones 2002, p. 48.
  28. a b c et d Grabbe 1992, p. 591.
  29. Jean Colson, Clément de Rome, Editions de l'Atelier, 1994, Paris, p. 11.
  30. Pierre Maraval in Simon Claude Mimouni, Pierre Maraval, Le christianisme des origines à Constantin, 2006, Paris,  éd. P.U.F./Nouvelle Clio, p. 232.
  31. Jean-Daniel Dubois, « Roland Tournaire, Genèse de l'Occident chrétien », in Archives de sciences sociales des religions article en ligne
  32. voir par exemple Claire Sotinel, Rome, la fin d'un Empire : De Caracalla à Théodoric, 212-fin du Ve siècle, Belin, coll. « Mondes anciens », (ISBN 978-2-7011-6497-7), p. 130-141
  33. (en) Timothy David Barnes, Early Christian Hagiography and Roman History, Mohr Siebeck, (ISBN 978-3-16-150226-2), chap. III (« The 'Great Persecution' (303-313) »), p. 97
  34. Claire Sotinel, Rome, la fin d'un Empire : De Caracalla à Théodoric, 212-fin du Ve siècle, Belin, coll. « Mondes anciens », (ISBN 978-2-7011-6497-7), p. 140-141
  35. Maurice Sachot, Quand le christianisme a changé le monde:, vol. I : La subversion chrétienne du monde antique, Odile Jacob, (ISBN 978-2-7381-9209-7), p. 332
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  37. Cassius Dio Cocceianus, Histoire romaine de Dion Cassius: traduite en français, Volume 9, p. 375.
  38. Mimouni (Colloque) 2012, p. 17.
  39. cf. Blanchetière 2001, p. 232-234.
  40. cf. Mimouni 2012, p. 753-754.
  41. a b c et d Blanchetière 2001, p. 232.
  42. Mimouni 2012, p. 751.
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  44. Blanchetière 2001, p. 233-234.
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  46. E. Mary Smallwood, Domitian's attitude toward the Jews and Judaism, in Classical philosophy, 15, 1956, p. 1-13.
  47. a b et c Jones 2002, p. 115.
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  50. Pergola 1978, p. 412-416.
  51. Pergola 1978, p. 415.
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  53. Marie-Françoise Baslez, Persécutions dans l'Antiquité: Victimes, héros, martyrs, p. 113.
  54. a et b Pergola 1978, p. 411.
  55. Andrew Cain, Saint Jerome, 2013, Jerome's Epitaph on Paula: A Commentary on the Epitaphium Sanctae Paulae, Oxford University Press, Oxford, 2013, p. 197.
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  58. a b c d e f et g Mimouni 2012, p. 481.
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  60. a b et c Mimouni 2012, p. 487.
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  62. a b c d e f et g Grabbe 1992, p. 584.
  63. Dion Cassius traduit par Théodore Reinach, « Dans Fontes rerum judaicarum : Histoire romaine, livre 67, page 195 », Ernest Leroux, , (épitomé de Xiphilin).
  64. PIR² F 418.
  65. Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, tome III, 18 et Chronicon Paschale.
  66. Version arménienne : Brettius. Épitomé syriaque : Burtnus. Dans la Chronique pascale, il est appelé Βρούττιος (édit. Dindorf, I, p. 468).
  67. Gilbert Charles-Picard, Un collaborateur d'Hadrien : le consulaire Bruttius Praesens, Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1949, Volume 93, no 4, p. 299.
  68. Marie-Françoise Baslez, Saint Paul, Paris, 2012, éd. Pluriel, p. 291.
  69. (el) Grand livre Des saints, Synaxaire orthodoxe, article Ἡ Ἁγία Πλατίλλα ἡ Ρωμαία (La sainte Plautilla de Rome).
  70. PIR² F 418.
  71. ILS, 1839.
  72. Jones 2002.
  73. Jones 2002, p. 48 et 193.
  74. a et b Jones 2002, p. 117.
  75. Natalio Fernández Marcos, The Septuagint in Context: Introduction to the Greek Version of the Bible, 2000, Brill, Leiden, p. 111-112.
  76. Talmud, Meguila 3a.
  77. a b et c Natalio Fernández Marcos, The Septuagint in Context: Introduction to the Greek Version of the Bible, 2000, Brill, Leiden, p. 111.
  78. (en) Épiphane de Salamine, The Treatise On Weights And Measures, 14, 134.
  79. C'est notamment le cas de Brian Jones ; cf. Jones 2002, p. 120-123.
  80. Dion Cassius traduit par Théodore Reinach, « Dans Fontes rerum judaicarum : Histoire romaine, livre 67, page 195 », Ernest Leroux,  ; (épitomé de Xiphilin).
  81. Giovanni Battista De Rossi, Bullettino di archeologia cristiana, 1888-1889, p. 15s; cf. de Wahl, Römische Quartalschrift, IV, 1890, p. 305s.
  82. a b c d et e Steve Mason, Life of Josephus, note no 1780.
  83. Parmi ceux qui défendent que le "patron" de Josèphe est le secrétaire de différents empereurs exécuté en 95/96 sur ordre de Domitien, il y a Mason (2003), Haaland (2005), Berber (1997) (cf. Pastor, Stern et Mor 2011, p. 68, note no 11), Robert Eisenman (cf. Eisenman 2012 vol. II, p. 27 et passim) ; Théodore Reinach.).
  84. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques I, I, 2 (8-9).
  85. a et b cf. Niese 1896: 226-227, Luther 1910: 61-63, Nodet 1990: 4 n.1, Mason 1998: 98-101 ; cité par Steve Mason, Life of Josephus, note no 1780.
  86. a et b « Le langage de Josèphe dans ces divers passages prouve que c'était un personnage haut placé et qui avait subi des vicissitudes politiques; aussi l'a-t-on identifié, non sans vraisemblance, à Épaphrodite, affranchi et secrétaire de Néron, qui aida son maître à se tuer, et fut plus tard, à raison de ce fait, banni puis mis à mort par Domitien en 96 (Suétone, Domitien, 14). » Théodore Reinach, note no 2 de la traduction du Contre Apion par René Harmand.
  87. Suétone, Vie de Néron 49, Tacite, Annales, 15, 55, Dion Cassius 63, 29.
  88. Flavius Josèphe, Contre Apion, livre I, 1.
  89. a b c et d Cassius Dio Cocceianus, Histoire romaine de Dion Cassius: traduite en français, Volume 9, p. 375.
  90. Mireille Hadas-Lebel, La présence juive à Rome IIe siècle av. - IIe siècle EC., p. 204, note no 47.
  91. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques I, I, 2.
  92. Nouveau Testament, Épître aux Philippiens, 2, 25.
  93. Nouveau Testament, Épître aux Philippiens, 4, 18.
  94. Eisenman 2016, p. 399.
  95. a et b Hadas-Lebel 1990, p. 231.
  96. a b et c Mimouni 2012, p. 481.
  97. Voir I. A. F. BRUCE.
  98. Hadas-Lebel 1990, p. 230-234.
  99. a et b Hadas-Lebel 1990, p. 232.
  100. cf. E. Mary Smallwood, Domitians attitude toward the Jeaws and Judaism, dans Classical theology 51, 1956, p. 1-13 ; et L. A. THOMPSON, p. 329-342.
  101. Marie-Françoise Baslez, Persécutions dans l'Antiquité: Victimes, héros, martyrs, p. 113.
  102. a et b Jean-Pierre Lémonon, Les débuts du christianisme (30 – 135), « Domitien », p. 164.
  103. a et b Jean-Pierre Lémonon, Les débuts du christianisme (30 – 135), « Domitien », p. 164-165.
  104. Jean-Pierre Lémonon, Les débuts du christianisme (30 – 135), « Domitien », p. 165.
  105. Actes des martyres de la vierge sainte Flavia Domitilla et des saints Nérée et Achillée.
  106. Jones 2002, p. 116.
  107. a b c d et e Blanchetière 2001, p. 146.
  108. « Les premiers disciples de Jésus ont tout d'abord été désignés par le terme de Nazoréen et pas par celui de Chrétien. » cf. Simon Claude Mimouni, Les Nazoréens : Recherche étymologique et historique, Revue Biblique, Vol. 105, no 2, avril 1998, p. 210.
  109. Actes des Apôtres 11, 26, cité par François Blanchetière in Blanchetière 2001, p. 147.
  110. Blanchetière 2001, p. 136.
  111. Blanchetière 2001, p. 480.
  112. Nouveau Testament, Actes des Apôtres, 26, 28.
  113. a et b Ceslas Spicq, Ce que signifie le titre de chrétien, Studia Theologica 15, p. 68-78 et du même auteur "Théologie morale du Nouveau Testament", Étude biblique, 50, 1970, p. 406-416.
  114. Cité par Blanchetière 2001, p. 147.
  115. Blanchetière 2001, p. 103.
  116. Voir aussi Blanchetière 2001, p. 224.
  117. Goodman 2009, p. 111.
  118. a b c et d Blanchetière 2001, p. 148.
  119. Stern, 1980, no 307 ; Stingerland, 1997, {{p.|179-218 ; Botterman, 1996, p. 177-186.
  120. a b c d e et f Blanchetière 2001, p. 149.
  121. a b c et d Blanchetière 2001, p. 139.
  122. a et b Blanchetière 2001, p. 48-49.
  123. a et b Xavier Levieils, Contra Christianos: la critique sociale et religieuse du christianisme des origines au concile de Nicée (45-325), éd. Walter de Gruyter, Berlin, 2007, p. 138.
  124. Étienne Nodet, 1992, cité par Blanchetière 2001, p. 27.
  125. Kraemer, 1989 et Murray 1985, cités et repris par Blanchetière 2001, p. 28.
  126. Justin traduit par Charles Munier, p. 200-201.

Reliquat modifier

Vers la fin de l'année 95 Domitien exile aussi la nièce du consul Titus Flavius Clemens[1] appelée elle-aussi Flavia Domitilla, la fille de Plautilla, associée à Nérée et Achillée exécutés eux-aussi dans les dernières années de Domitien ou au début du règne de Nerva, qui étaient tous vénérés comme saints et saintes du Christianisme[2],[3], tout comme Plautilla, jusqu'à ce qu'ils soient retirés du Martyrologe romain et du Calendarium Romanum en 1969[4]. La sépulture de Nérée et Achillée se trouvait justement sur le terrain de cette catacombe de Domitilla, appartenant à des membres de la famille flavienne[5]. Philostrate d'Athènes indique que la dernière exécution est celle d'un Clémens de rang consulaire « auquel pourtant [Domitien] avait donné sa soeur en mariage[6] » qui pourrait être le père d'Onqelos[7],[8] et le demi-frère du père de l'évêque Clément de Rome, qui est envoyé en exil après l'assassinat de Domitien[9] (96) et exécuté peu après[9], dans la même période que la nièce de Titus Flavius Clemens qui après être rentré de son exil forcé à l'époque de Nerva (96-98) a quand même été exécutée au début du règne de Trajan[10]. Ces exécutions de proches de Domitien provoquent la formation d'une coalition entre le milieu judéo-chrétien de Rome et le milieu traditionaliste sénatorial pour éliminer Domitien[11] et

Il s'agit vraisemblablement du « consul Clemens » frère (ou demi-frère) du père de l'évêque Clément de Rome dans certaines sources chrétiennes, le même que le Clemens de rang consulaire exécuté juste avant l'assassinat de Domitien dont parle Philostrate d'Athènes[12]. Dans le Talmud comme chez Philostrate, ce Clemens a été marié à une soeur — ou une demi-soeur — non-identifiée de Titus et de Domitien.


qui pourrait être le père d'Onqelos[7],[8] et le demi-frère du père de l'évêque Clément de Rome, qui est envoyé en exil après l'assassinat de Domitien[9] (96) et exécuté peu après[9], dans la même période que la nièce de Titus Flavius Clemens qui après être rentré de son exil forcé à l'époque de Nerva (96-98) a quand même été exécutée au début du règne de Trajan[10].


les références à Titus et à Onqelos, fils de Kalonimus (ou Kolonikos) sont "obscures". Kalonimus est peut-être une déformation de "Clément"[13]. Granger Cook souligne toutefois que les liens familiaux avec Titus Flavius Clemens ne sont pas pas les bons puisqu'il n'a pas épousé une soeur de Titus.


La tradition de l'exécution de l'évêque Clément sous Trajan, après sa relégation dans une ville de la Chersonèse Taurique, au-delà du Pont-Euxin, remonte à la fin du IVe siècle.

Toute une série de document mettent en relation l'évêque Clément et le consul Titus Flavius Clemens qui a été décapité en 95 ou 96, qui est soit un chrétien judaïsant, soit un prosélyte du judaïsme.

Selon certains critiques, Eusèbe fait une confusion entre deux Flavia Domitilla différents mais qui ont porté le même nom et c'est cette confusion qui aurait conduit à faire identifier le consul et l'évêque.

Pour supposer que l'évêque Clément a appartenu à une famille d'affranchis de Titus Flavius Clemens, il faudrait au moins apporter une source antique qui le dise (face aux nombreuses sources qui le présente comme le fils d'un sénateur proche de la famille de ce consul, à commencer par l'Itinéraire de Pierre au IIe siècle). En opposition aux sources littéraires chrétiennes comme les Actes de martyre ou les écrits pseudo-clémentins, il faut constater le silence des Pères de l'Église au sujet de l'exécution de tous ceux mentionnés par Dion Cassius, Philostrate et le Talmud. La seule qui est mentionnée est la nièce du consul Flavius Clemens (Flavia Domitilla, fille de Plautilla). Même le martyr de l'évêque Clément est passé sous silence par Eusèbe de Césarée, lorsqu'il mentionne Clément comme évêque de Rome, alors que juste après il parle de la relégation de Flavia Domitilla et de celle de Jen de Zébédée, pendant la persécution de Domitien.

Selon Maraval, Clément est considéré soit comme le deuxième évêque de Rome, soit comme le quatrième.

De plus certains écrivains chrétiens estiment qu'après Linus, il y a eu deux évêques appelés Clétus et Anacletus, alors que la plupart n'en mentionnent qu'un seul appelé soit Anacletus, soit Cletus. La question est donc plus compliquée que le dit Maraval, car Clément est soit le deuxième évêque juste après Pierre, soit le troisième après Linus, soit le quatrième après Anaclet, soit le cinquième évêque pour ceux qui considèrent que Cletus et Anacletus sont deux évêques différents.

L'église de Rome au Ier siècle modifier

Il peut sembler étonnant que Dion Cassius qualifie des saints chrétiens comme Titus Flavius Clemens ou Flavia Domitilla de « citoyens coupables d'avoir embrassé la religion des Juifs[14] ». Toutefois au Ier siècle le judaïsme et le christianisme ne sont pas encore séparés. Pour les historiens spécialistes du "judéo-christianisme", les prémisses de la séparation entre christianisme et judaïsme « remontent au IIe siècle[15] »[16],[Note 1].

Un faisceau convergent d'indices permet de conclure qu'à Rome, c'est au sein du judaïsme que s'est d'abord propagé le mouvement créé par Jésus[17], qu'on l'appelle le nazaréisme[18], la « Voie du Seigneur », ou d'un autre nom beaucoup plus péjoratif à l'époque, comme mouvement chrétien ou galiléen. D'abord dans les années 40, le témoignage de Suétone qui parle de l'expulsion des Juifs qui créaient des troubles à l'instigation de Chresto[18], ou Chrestus[19]. Une mesure qui a dû rapidement tomber en désuétude, puisque Aquila et sa femme Priscilla, juifs adeptes de la « Voie du Seigneur » expulsés eux aussi, se trouvent à nouveau à Rome lorsque l'apôtre Paul de Tarse écrit son Épître aux Romains, vers 56-57[18]. Cette lettre fournit d'autres indices car son « argumentation, particulièrement à propos de la Loi (la Torah), de la justification d'Abraham et dans les chapitres 9 à 11 ne se comprend parfaitement que dans la mesure où l'Apôtre s'adresse à des lecteurs juifs, « connaisseurs de la Loi » (Rm 7, 1)[18]. » Certains critiques estiment toutefois que dans cette Épître, Paul semble s'adresser à des Juifs-Chrétiens fort attachés à la loi de Moïse et à des chrétiens d'origine grecque qui veulent s'en détacher totalement[20]. Enfin, les plus anciens écrits de l'église de Rome, comme la 1re Épître de Clément aux Corinthiens[Note 2], écrite vers 95, ou le Pasteur d'Hermas écrit peu après, ont un caractère « judéo-chrétien » nettement prononcé[21]. Selon Simon Claude Mimouni, l'évêque Clément, auteur de cette lettre, est un judéo-chrétien, probablement de stricte observance juive « tout autant fortement messianiste que stoïcien[22]. » Il n'est donc pas étonnant que Titus Flavius Clemens et Flavia Domitilla qui appartiennent au même mouvement religieux que l'évêque Clément et qui, selon les sources chrétiennes antiques, en sont des parents très proches, puissent être décrit comme ayant « embrassé la religion des Juifs » par un auteur païen.

Au IVe siècle, celui qui est connu sous le nom d'Ambrosiaster écrit : « ceux d'entre les Juifs qui avaient cru transmirent aux Romains d'observer la Loi tout en confessant le Christ [...] ils ont reçu la foi, selon son expression juive » pourtant poursuit le texte « certains ayant compris leur erreur rejetèrent la pratique des mitzvots et adoptèrent la forme orthodoxe du christianisme »[23].

Mouvement Galiléen modifier

Le mouvement de Judas le Galiléen est probablement à l'origine de la désignation de Galiléen pour l'une des sept sectes juives que les auteurs chrétiens comme Justin de Naplouse[Note 3] et Hégésippe mentionnent au IIe siècle[24],[Note 4]. Ce nombre de sept sectes est sans doute symbolique et ne reflète que la grande pluralité du judaïsme au début de notre ère[25],[26]. À la suite de Nodet et de Taylor, François Blanchetière note que « le judaïsme galiléen se révèle fortement marqué pas ses attaches babyloniennes et par un puissant mouvement contestataire[27] » qui se manifeste d'abord dans l'action d'Ézéchias, puis dans celle de Judas, dit le Galiléen et enfin par celle de Jean de Gischala dès le début de la Grande révolte en Galilée[27] (66), avant que ce dernier devienne chef des Zélotes à Jérusalem[24] (68-70).

Fiscus Iudaicus 2 modifier

POV de Lester L. Grabbe

Après la défaite de la Grande révolte juive, le fiscus Iudaicus est levé sur chaque Juif : homme, femme, enfant, esclave et même les citoyens Romains[28]. Les importantes sommes qui étaient versées dans les coffres du Temple de Jérusalem et le "ruissellement" résultant des pèlerinages n'ont plus eu la moindre place dans l'économie[28].


Domitien a encore plus étendu le fiscus Iudaicus de différentes façons, quoique la nature de ces changements est sujette à débats[29],[28]. Une des mesures revendiquées par Nerva est l'abolition de ces mesures additionnelles, comme cela figure sur une de ses monnaies[28]. Ce qu'étaient précisément ces mesures de Domitien fait débat[28]. Une thèse récente est que les décisions de Domitien étendait la taxe à tous ceux qui étaient circoncis, même ceux qui avaient abandonnés la religion juive[28]. Au contraire le décret de Nerva aurait visé tous ceux qui pratiquaient le judaïsme qu'ils soient nés Juifs ou non[28]. Un effet secondaire involontaire aurait été d'assimiler l'identité juive avec la religion plutôt qu'avec l'origine ethnique et de reconnaître tacitement, pour la première fois, l'existence de prosélytes du judaïsme (Goodman)[28].

POV de Brian Jones

Le Talmud se réfère aussi à une visite faite à Rome par quatre rabbins, dont Gamaliel II et Rabbi Akiba[30]. Un « sénateur craignant-Dieu » — une appellation qui correspond à la description de Keti'ah bar Shalom — les informe d'un projet de décret expulsant tous les juifs de l'Empire romain[30]. Une histoire qui rappelle le récit fait dans les Actes de saint Jean (déclarés apocryphes), dans lequel Domitien apprend que Rome est plein de Juifs et alors qu'il veut les expulser, « il est persuadé par l'un d'eux que ce sont les Chrétiens qui sont méchants: aussi il se retourne contre eux[30]. »

Le malaise Juif est reflété dans les sources classiques. Suétone raconte la rigueur avec laquelle est collecté le fiscus iudaicus (Vie de Domitien 12.2). La politique de Domitien envers le fiscus iudaicus est sujet à débat[30]. Selon Suétone, il imposait la taxe à ceux qui vivaient à la juive mais ne le reconnaissant pas publiquement et sur ceux qui dissimulaient leurs origines juives[30]. Pour Brian Jones, le propos de Suétone distingue simplement les juifs de naissance des convertis et souligne la totale détermination de l'empereur pour la collecte de cette taxe. Probablement que le prosélytisme juif soulevait aussi le courroux de Domitien[30]. Toutefois, selon Jones, ce n'est pas seulement dans ses dernières années de règne que la taxe était collectée rigoureusement, mais pendant un importante partie de celui-ci[30] (Suétone, né vers 69-70, se dit adolescent lorsqu'il assiste à une scène humiliante sur un homme de 90 ans, => donc en 85 ou avant 85). Nerva a d'ailleurs pu se vanter d'avoir aboli les abus associé à la collecte (B. M. C. 2, 15-19)[30]. Jones estime que le harcèlement des resquilleurs de la taxe ne constitue pas une persécution des juifs: mais en même temps leur malaise général ou leur crainte de l'expulsion peut avoir été bien fondée[31].

Pour lui, les seuls juifs (ou, beaucoup moins probables, Chrétiens) sympathisants avec les raison de craindre pour leur vie, étaient les hommes avec de la fortune et des propriétés, de rang sénatorial ou équestre, car c'étaient les seuls qui intéressaient les délateurs.

POV de Mmimouni

« Le fiscus iudaicus a été prélevé avec riguerur sous Domitien[32], mais pourrait avoir été abrogé en 96 sous Nerva[33]. Il semble toutefois avoir été rétabli ensuite sous Trajan ou hadrien puisqu'on le retrouve attesté à l'époque de Julien l'Apostat, au IVe siècle qui l'a aboli[34]. »

Complot contre Domitien modifier

Selon Lester L. Grabbe Domitia Longina a fomenté l'assassinat de Domitien et sa mémoire a été condamné par le Sénat[29].

POV de Pergola modifier

 
"Faithful Unto Death" by Herbert Schmalz

Philippe Pergola est archéologue, pas historien.

Pour Philippe Pergola, « cette vague répressive eu pour seul effet de coaliser deux groupements [qui pour lui sont] antagonistes, le milieu judéo-chrétien et le milieu traditionaliste sénatorial dans le seul but de supprimer le calvus Nero[11]. » Pour lui, une fois Domitien assassiné cette alliance qu'il qualifie d'absurde, a immédiatement cessé[11]. « La réalité objective de cette coalition (crime matériellement perpétré par le procurator de Domitilla (Étienne)) démontre l'importance politique de la communauté judéo-chrétienne de Rome à la fin du Ier siècle[11]. »

Il note qu'il « est difficile d'admettre que dès la fin du Ier siècle, la communauté "chrétienne"... ait pu avoir une existence complètement indépendante par rapport au noyau juif de la capitale[11]. » (curieuse façon de poser les questions, ce qui semble curieux au vue de ce que diffuse la tradition chrétienne c'est qu'il y ait eu tant d'adeptes du mouvement de Jésus dans les plus hautes sphères de l'Empire).

Pour lui, « Domitien établit volontairement la confusion entre les deux communautés [juives et "chrétiennes"] du point de vue de la fiscalité dans le but d'exiger, même de la part des "chrétiens" le paiement du fiscus Iudaicus[35]. Cet impôt fut remmené à de plus juste proportion par Nerva » sur les monnaies de Nerva était écrit : Fisci Iudaici Calumnia Sublata[35].

Pour le reste, il défend (mollement) le fait de T. Flavius Clemens et sa femme étaient "chrétiens" et qu'une de ses nièces appelées elle-aussi Flavia Domitilla l'était aussi. De la page 409 à 411, il reprend le dossier avec les sources habituelles en omettant le Talmud, Philostrate, les Actes de Flavia Domitilla et Nérée et Achillée, la littérature pseudo-clémentine, les Actes de Clément de Rome, etc. Il dit que pour Nérée et Achillée, leurs Actes ont tellement été légendés qu'on ne peut rien en tirer et qu'ils donnent des informations contradictoires avec les autres sources[36]. Toutefois, c'est probablement parce-qu'il croit que le "consul Clemens" demi-frère de Plautilla dont ils parlent est Titus Flavius Clemens. Il est vrai que c'est un piège dans lequel on peut facilement tomber surtout quand on s'interdit d'utiliser le Talmud comme source (car on croit que les chrétiens et les Juifs étaient séparés au Ier siècle) et que l'on n'est pas attentif à ce que dit Philostrate.

De la page 411 à 416, il énumère les données archéologiques, c'est la partie la plus construite.

À partir de la page 416, il énumère les prises de positions au sujet de l'étude préliminaire de De Rossi qui a « été à l'origine d'une série impressionnante de publications, dans lesquelles les différents auteurs prennent des positions très fermes et souvent contradictoires[37]. » Il en ressort qu'il défend l'existence des 2 Flavia Domitilla.

Conclusion de son étude: « Il est toujours possible « d'inventer » des personnages, pas des monuments[38]. »

POV de Brian Jones modifier

Sur cette question le POV de Brian Jones frôle l'hyper-critique. Pourtant il ne signale même pas les thèses de la tendance du Vatican (la Confédération de la Doctrine de la Foi) qui estime désormais que tous les liens de ces personnages avec Flavia Domitilla ont été inventés au VIe siècle et que la quasi-totalité de ces personnages ont vécu au IVe siècle et pas au Ier siècle. Au contraire même, Jones estime que seuls deux chambellans de Flavia Domitilla (Nérée et Achillée) sont déclarés chrétiens dans les Actes des saints Nérée et Achillée, sans signaler cette thèse, hautement fantaisiste et qui ne se fonde sur aucune source, ni même aucun indice. Aucun historien ne reprend donc cette thèse de cette tendance du Vatican, même les plus critiques comme Brian Jones, alors que cela irait totalement dans leur sens.

Brian Jones souligne qu'aucun écrivain polythéiste n'accuse Domitien d'avoir persécuté les chrétiens[39]. Pour lui, Pline le Jeune[40] déclare qu'il n'a jamais intenté une Cognitio contre des chrétiens[39]. Sans doute certains cas de chrétien ont été instruits durant le règne de Domitien. Pourtant, les anciennes sources païennes n'ont pas un seul mot au sujet des attaques alléguées contre les Chrétiens[39].

Pour lui, ni la mort de Flavia Domitilla, ni celle de Manius Acilius Glabrio n'ont été liés au fait qu'ils étaient chrétiens. Seuls deux chambellans de Flavia Domitilla (Nérée et Achillée) sont déclarés chrétiens dans les Actes des saints Nérée et Achillée. Il fait remarquer que dans les Actes, Flavia Domitilla est brûlée par le frère d'Antonin pour un motif tout autre que sa chrétienté. (Cet argument est exact, mais on ne peut pas à la fois prétendre qu'il n'y a qu'une seule Flavia Domitilla et que les chrétiens ont construits la légende d'une vierge à partir d'une mère 7 enfants, pour accorder ensuite du crédit à un détail de cette "légende".)

Il analyse les Actes, puis dit qu'il n'y a aucune mention de christianisme chez les auteurs païens concernant Titus Flavius Clemens, Flavia Domitilla et Manius Acilius Glabrio.

Il signale que des apologistes chrétiens ont assimilé Clément de Romme avec Titus Flavius Clemens.

Pour lui, « les seules "preuves" que Clemens et Glabrio étaient chrétiens sont archéologiques[39] »

Chrétiens ou Juifs ?

Quel est la nature précise de l'athéisme de Clemens, chrétien ou juif ? Jones estime qu'il n'existe pas d'éléments pour trancher[41].

Sur l'assassinat de Domitien

Suétone pense que c'est l'exécution de Clemens qui a hâté la fin de Domitien et cela est renforcé par le fait qu'un des premiers assaillants de Domitien était un intendant de Domitilla, appelé Stephanos[41]. Philostrate d'Athènes indique que son action a été déclenchée par « un signe divin ». Stephanos veut dire halo ou auréole en grec et en voyant le soleil entouré d'un halo, Stephanos a été convaincu que Dieu le désignait pour venger Clemens ou pour empêcher d'autres victimes[41].

Sur les personnages

Dans les Actes, Domitilla n'est pas seulement la nièce de Titus Flavius Clemens, mais aussi la nièce du père de l'évêque Clément de Rome[42]. Pour Brian Jones, il s'agit d'une surenchère dans le légendaire puisque cela voudrait dire qu'un très grands nombres de membres de la famille impériale aurait été « chrétiens », alors que la tradition chrétienne à au contraire retenu que le mouvement s'est d'abord diffusé dans les couches les plus populaires de la société. Pour lui, cette tendance à la légendérisation aboutira à une substantielle modification de l'évaluation de ce qu'a été la "persécution" de Domitien par des auteurs comme Méliton de Sardes ou Tertullien[42]. Pour finir avec les Annales ecclésiastiques de Caesar Barionus[42].

Christophe Burgeon modifier

Selon lui, Domitien n'a curieusement plus fait l'objet d'un étude globale depuis 1893. (p. 7)

POV de John Granger Cook modifier

Identification modifier

Dans la littérature rabbiniques les références à Titus et à Onqelos, fils de Kalonimus (ou Kolonikos) sont "obscures". Kalonimus est peut-être une déformation de "Clément"[13]. Il souligne toutefois que les liens familiaux avec Titus Flavius Clemens ne sont pas pas les bons puisqu'il n'a pas épousé une soeur de Titus. Dans le Midrash Rabbah il y a un César qui méprise les Juifs et des membres de son gouvernement approuvent le fait qu'ils doivent être séparés des Romains de souche[13]. Un sénateur craignant-Dieu défend les Juifs avec succès, mais est exécuté par ordre de l'empereur[13]. Ce sénateur "craignant-Dieu" est appelé Ket'iah bar Shalom en Avoda Zarah 10, juste avant qu'il soit question "d'Onqelos, le fils de Kalonymus", qui interroge Titus et Yeshou déjà morts, ce qui nous place bien sous Domitien.

Dans la tradition parallèle en Avoda Zarah, le Sénat publie un décret pour exterminer tous les Juifs et Ket'iah bar Shalom les sauve en s'empoisonnant (!!?? en contredisant Domitien puis en se circoncisant lui-même) lui-même et en annulant ainsi le décret par sa mort[13].

Elles impliquent qu'un membre de la famille flavienne est devenu un prosélyte que l'Empereur a tenté d'arrêter[13]. (En l'occurrence Onqelos qui a toute les chances d'être Aquila de Sinope). Selon la note no 85 en Avoda Zarah 11a, le fils de Kalonymus échappe à 3 arrestations par des soldats romains et en Gittim 56b il est question d'Onqelos, fils de Kolonikos, qui était le fils de la soeur de Titus[43]. Il ressuscite Titus, Yeshu (parfois transformé en Balaam), pour les interroger sur "l'autre monde"[44]. D'autres que lui font le lien entre ces 2 personnages.

Avoda(h) Zarah 10 modifier

En Avoda Zarah 10, il y a un dialogue entre Antoninus et un personnage simplement appelé Rabbi. Rabbi est Judah le Prince et Antoninus est un Antonin dont l'identité fait débat[45]. Avoda Zarah 10b contient cette considération : « Mais pourquoi n'a-t-il pas parlé explicitement? - Il pensait que ses paroles pourraient atteindre les oreilles de ces Romains éminents qui le persécuteraient. » Judah qui est décrit comme ayant des rapports réguliers, mais secrets, avec Antoninus veut lui montrer que malgré les phrases qui maudissent la "maison d'Esaü ainsi que Edom et tous ses princes, il lui est possible d'accéder à la vie éternelle auprès de Dieu après sa mort. Il indique ainsi qu'il y a des exceptions et la première qu'il cite est Ket'iah bar Shalom. Suit la péricope sur le « César qui haïssait les Juifs » où Ket'iah bar Shalom condamné pour s'être opposé à ce que l'on coupe les liens entre les Juifs et les Romains (expulsion de Rome ? d'Italie ?) se circoncis lui-même avant d'être jeté dans un four circulaire. Vient alors (en 11a) la péricope sur Onkelos le fils de Kalonymus qui fait échouer 3 tentatives d'arrestations simplement avec sa parole. On considère que c'est le même que Onkelos, fils de Kolonikos et fils de la soeur de Titus de Gittim 56b (note n° 1 de Avoda Zarah 11a) et surtout que "Onkelos le fils de Kalonymus" est fils de celui qui porte le titre de Ket'iah bar Shalom.

La "persécution" selon le Talmud et les Actes de Jean modifier

Dans le Midrash Rabbah il y a un César qui méprise les Juifs et des membres de son gouvernement approuvent le fait qu'ils doivent être séparés des Romains de souche[13]. Un « sénateur craignant-Dieu » défend les Juifs avec succès, mais est exécuté par ordre de l'empereur[13]. Ce sénateur "craignant-Dieu" est appelé Ket'iah bar Shalom en Avoda Zarah 10, juste avant qu'il soit question "d'Onqelos, le fils de Kalonymus", qui interroge Titus et Yeshou déjà morts, ce qui nous place bien sous Domitien.

Dans la tradition parallèle en Avoda Zarah, le Sénat publie un décret pour exterminer tous les Juifs et Ket'iah bar Shalom les sauve en s'empoisonnant (!!?? en contredisant Domitien puis en se circoncisant lui-même) lui-même et en annulant ainsi le décret par sa mort[13].

Cette légende semble trouver son reflet dans la tradition chrétienne antique avec les Actes de Jean, où Domitien a hâte d'expulser tous les Juifs de Rome[13]. « Les Juifs persuadent Domitien que la "nation" des Chrétiens ne suivent ni les traditions juives, ni celles des Romains. L'empereur décide alors d'exterminer les Chrétiens[13]. »

Sur la "persécution" dans la province d'Asie modifier

L'Apocalypse de Jean révèle aussi au fil des sept lettres qui précèdent la partie centrale, qu'il y a eu des arrestations à Smyrne et qu'à Éphèse des gens ont été poursuivis pour leur fidélité à la parole du Christ. Ailleurs, d'autres ont été décapités. Entre tous ces "martyres", l'auteur (probablement Jean de Zébédée) commémore la figure d'Antipas, exécuté à Pergame[46].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Pour Simon Claude Mimouni, « le christianisme des deux ou trois premiers siècles est tout entier dans le judaïsme, non pas bien sûr dans le [judaïsme] rabbinique ou dans le [judaïsme] synagonal, mais en concurrence avec eux [...], ce qui a été [pour le christianisme d'origine grec] source de nombreux problèmes avec l'État romain. » cf. Mimouni 2014, p. 419-420.
  2. Au Ve siècle, cette lettre de Clément faisait encore partie de certaines versions du Nouveau Testament comme en témoigne le Codex Alexandrinus. Elle a été peu à peu oubliée après cette période, pour disparaître totalement avant de réapparaître lorsque ce codex a été retrouvé au XVIIe siècle.
  3. Selon Justin de Naplouse, il y avait sept hérésies juives: les Sadducéens, les Génistes, les Méristes, les Galiléens, les Helléniens, les Pharisiens et les Baptistes. cf. Emmanuel Luhumbu Shodu, La mémoire des origines chrétiennes selon Justin Martyr, p. 267.
  4. Selon Hégésippe : « II y avait, dit-il, chez les circoncis, parmi les fils d'Israël, différentes croyances contre la tribu de Juda et contre le Christ, Ce sont celles des Esséniens, Galiléens, Hémérobaptistes, Masbothéens, Samaritains, Sadducéens, Pharisiens. », cité par Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, IV, 22, 7.

Références modifier

  1. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Eisenman 2012 vol II, p.27
  2. Jérôme de Stridon, Ep. 108.7.1.
  3. Peter Lampe, Christians at Rome in the First Two Centuries: From Paul to Valentinus, T & T Clark International, 2003, Mohr Siebeck, Tübingen, p. 204, note no 12.
  4. Calendarium Romanum (Libreria Editrice Vaticana), p. 123.
  5. Louis Reekmens, Recherches récentes dans les cryptes des martyrs romains, in Mathijs Lamberigts, Peter van Deun, in Martyrium, La pluralité, p. 63.
  6. Philostrate d'Athènes, Vie d'Appolonios de Tyane, livre VIII, XXV, lire en ligne.
  7. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Brian Jones 2002_p.117-118
  8. a et b Talmud de Babylone, Talmud Gittin 56b.
  9. a b c et d (it) Francesco Scorza Barcellona, «Clemente I, santo» ; Enciclopedia dei Papi, Treccani, Enciclopedia italiana, 2000, Consulté le 4 octobre 2015.
  10. a et b Actes des martyres de la vierge sainte Flavia Domitilla et des saints Nérée et Achillée, in Les Martyrs : Recueil de pièces authentiques sur les martyrs depuis les origines du christianisme jusqu'au XXe siècle, Tome I, Les Temps Néroniens et le Deuxième Siècle, traduit par le père H. Leclerq, Bibliothèque de l'école des chartes, Année 1903, Volume 64 Numéro 1, republié en 1920 (4e édition), présentation sur persee.fr.
  11. a b c d et e Pergola 1978, p. 408.
  12. Jones 1993, p. 193.
  13. a b c d e f g h i j et k Granger Cook 2011, p. 127.
  14. Cassius Dio Cocceianus, Histoire romaine de Dion Cassius: traduite en français, Volume 9, p. 375.
  15. Mimouni (Colloque) 2012, p. 17.
  16. cf. Blanchetière 2001, p. 232-234.
  17. cf. Mimouni 2012, p. 753-754.
  18. a b c et d Blanchetière 2001, p. 232.
  19. Mimouni 2012, p. 751.
  20. Mimouni 2012, p. 753.
  21. Blanchetière 2001, p. 233-234.
  22. Mimouni 2012, p. 754.
  23. Blanchetière 2001, p. 235.
  24. a et b Xavier Levieils, Contra Christianos: la critique sociale et religieuse du christianisme des origines au concile de Nicée (45-325), éd. Walter de Gruyter, Berlin, 2007, p. 138.
  25. cf. Marcel Simon, Les sectes juives au temps de Jésus, Paris, éd. PUF, 1961, Collection "Mythes et religion".
  26. Marcel Simon, Le Christianisme antique et son contexte religieux, Volume 1, 1981, Mohr : Tübingen, p. 103.
  27. a et b Blanchetière 2001, p. 48.
  28. a b c d e f g et h Grabbe 1992, p. 584.
  29. a et b Grabbe 1992, p. 591.
  30. a b c d e f g et h Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Brian Jones1993_p118
  31. Brian Jones, The Emperor Domitian, 1993, Routledge, Londres, p. 118-119
  32. cf. E. Mary Smallwood, Domitians attitude toward the Jeaws and Judaism, dans Classical theology 51, 1956, p. 1-13 ; et L. A. THOMPSON, p. 329-342.
  33. Voir I. A. F. BRUCE.
  34. Mimouni 2012, p. 481.
  35. a et b Pergola 1978, p. 409.
  36. Pergola 1978, p. 411.
  37. Pergola 1978, p. 416-417.
  38. Pergola 1978, p. 423.
  39. a b c et d Brian Jones, The Emperor Domitian, 1993, Routledge, Londres, p. 115.
  40. Pline le Jeune, Ep. 10.96.1.
  41. a b et c Jones 2002, p. 48.
  42. a b et c Jones 2002, p. 116.
  43. Granger Cook 2011, p. 127, note no 85.
  44. Talmud de Babylone, Traité Gittim 56b.
  45. Ce ne peut être Antonin le Pieux car Judah le Prince est né en 165. Certains ont proposé Lucius Verius Antoninus co-empereur avec Marc Aurèle et qui est réputé avoir pris des décrets favorables aux Juifs. Pour Origène, il s'agissait d'Alexandre Sévère qui aurait été surnommé Antoninus en Orient.
  46. Marie-Françoise Baslez, Persécutions dans l'Antiquité: Victimes, héros, martyrs, p. 113.


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