Madame Bovary

roman de Gustave Flaubert paru en 1857
(Redirigé depuis Emma Bovary)

Madame Bovary. Mœurs de province, couramment abrégé en Madame Bovary, est un roman de Gustave Flaubert paru en 1857 chez Michel Lévy frères, après une préparution en 1856 dans la Revue de Paris. Il s'agit d'une œuvre majeure de la littérature française. L'histoire est celle de l'épouse d'un médecin de province, Emma Bovary, qui lie des relations adultères et vit au-dessus de ses moyens, essayant ainsi d'éviter l’ennui, la banalité et la médiocrité de la vie provinciale.

Madame Bovary
Mœurs de province
Image illustrative de l’article Madame Bovary
Page de couverture de la première édition de Madame Bovary (Lévy, Paris, 1857).

Auteur Gustave Flaubert
Pays Drapeau de la France France
Genre Roman réaliste
Éditeur Michel Lévy frères
Lieu de parution Paris
Date de parution 1857
Nombre de pages 468
Chronologie

À sa parution, le roman fut attaqué par le procureur de Paris du Second Empire pour immoralité et obscénité. Le procès de Flaubert, commencé en , fit connaître l’histoire en France. Après l'acquittement de l'auteur le , le roman fut édité en deux volumes le chez Michel Lévy frères. La première édition de 6 750 exemplaires fut un succès instantané : elle fut vendue en deux mois. Il est considéré comme l'un des premiers exemples d'un roman réaliste.

Écriture

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Genèse du roman

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Manuscrit de Madame Bovary.

Après l’échec de La Tentation de saint Antoine, Louis Bouilhet conseille à Flaubert de prendre comme sujet un fait divers tel que celui du suicide de Delphine Delamare suivi de celui de son époux[1]. Maxime Du Camp écrit également au romancier pour lui demander s'il fait des progrès sur cette histoire[2].

Flaubert commence le roman en 1851 et y travaille pendant cinq ans, jusqu’en 1856. À partir d’octobre 1856, le texte est publié dans la Revue de Paris sous la forme de feuilleton jusqu’au suivant. En février 1857, le gérant de la revue, Léon Laurent-Pichat, l’imprimeur et Gustave Flaubert sont jugés pour « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs ». Flaubert est blâmé pour « le réalisme vulgaire et souvent choquant de la peinture des caractères »[3], et est défendu par l’avocat Jules Senard[4] ; il sera acquitté[5],[6] malgré le réquisitoire du procureur Ernest Pinard. Le roman connaîtra un important succès en librairie.

Honoré de Balzac avait déjà abordé le même sujet dans La Femme de trente ans, en 1831, sous forme de nouvelle-roman qui parut en 1842 dans l’édition Furne de La Comédie humaine, sans toutefois faire scandale. C'est en sa mémoire que Flaubert a sous-titré l'œuvre Mœurs de province, faisant référence à la nomenclature de La Comédie humaine.

Au début, Flaubert ne voulait pas qu'on illustrât son roman avec un portrait de femme, pour laisser libre cours à l'imagination du lecteur.

La première phrase du roman (l'incipit) a été rédigée juste avant la publication :

« Nous étions à l’étude, quand le Proviseur entra, suivi d’un nouveau habillé en bourgeois et d’un garçon de classe qui portait un grand pupitre. »

Chronologie de la rédaction

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En 1851, il fait la première mention de son écriture le . Pendant les mois d’août et de septembre, Flaubert écrit les plans et les scénarios généraux. Il commence la rédaction proprement dite le .

En , Flaubert est au milieu de sa première partie (chap. 4). Début mars, il lit des livres d’enfant pour le chapitre 6. Fin avril, il commence la scène du bal (chap. 8). La première partie est terminée à la fin du mois de juillet : « Je suis en train de recopier, de corriger et raturer toute ma première partie de Bovary. Les yeux m’en piquent. Je voudrais d’un seul coup d’œil lire ces cent cinquante-huit pages et les saisir avec tous leurs détails dans une seule pensée. » () . En septembre, un an après le début de la rédaction, Flaubert aborde la deuxième partie. La scène de l’auberge (chap. 2) lui prend jusqu’à la fin du mois d’octobre. En décembre, il en est à la visite chez la nourrice (chap. 3).

En , Flaubert indique qu’il se trouve à la page 204 de son manuscrit, ce qui correspond à la fin du chapitre 4. En avril, il rédige la visite d’Emma au curé Bournisien (chap. 6). « C’est trop long pour un homme que 500 pages à écrire comme ça ; et quand on en est à la 240e et que l’action commence à peine ! » (). En juillet, Rodolphe entre en scène (chap. 7). Le long chapitre des Comices (chap. 8) s’étend sur trois mois, du début du mois de septembre jusqu’à la fin de novembre. En décembre, Flaubert arrive à ce qu’il appelle la scène de la « baisade » (chap. 9).

En , Flaubert étudie « la théorie des pieds bots » pour le chapitre 11.

En , Flaubert rédige le premier chapitre de la troisième partie. En mai, il en est à la description de Rouen (chap. 5). Les embarras financiers d’Emma l’occupent pendant le mois d’août (chap. 6). En octobre, il se renseigne sur les empoisonnements par l’arsenic, pour le chapitre 8.

Flaubert achève Madame Bovary en . En cinq ans, Flaubert aura noirci quatre mille pages (sur des grands feuillets de 21,7 cm par 35 cm) de brouillons et de manuscrits d'ensemble[7].

Différentes éditions

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En 1856, la publication se fait dans la Revue de Paris du 1er octobre au , à raison d’une livraison tous les quinze jours, pour un total de 6 livraisons. Au fur et à mesure des livraisons, le gouvernement du Second Empire envoie deux avertissements à l'éditeur pour faire retirer ou modifier les textes : ainsi, la scène du fiacre dans la 5e livraison a été censurée, et plusieurs scènes de la 6e livraison ont été modifiées ou censurées. La revue accepte et oblige Flaubert à faire des coupes[8].

Le , Flaubert exige la publication d'une note relative aux mutilations que subit son roman, mais cela a pour effet d’accroître la vigilance des services impériaux. Le procureur impérial Félix Cordoën estime que Madame Bovary doit être poursuivi, et le procès aura lieu un mois plus tard, le .

En , alors que Flaubert a gagné son procès, il fait publier Madame Bovary chez Michel Lévy, édition originale en deux volumes, avec des modifications, en général étrangères à ce qui est attendu après le jugement. Les scènes supprimées dans la Revue de Paris sont réintroduites et le livre n'est pas poursuivi, malgré toutes les nouvelles modifications.

L'édition de 1857 connaît de nombreux tirages, mais, en 1858, une nouvelle édition corrigée est publiée. Deux autres éditions vont paraître chez Michel Lévy en 1862 et 1869.

À la suite d'une brouille avec l'éditeur Michel Lévy, Flaubert fait paraître en 1873, chez Charpentier, une édition qu'il nomme « édition définitive », et il y fait inclure le réquisitoire de l’avocat impérial, la plaidoirie de son avocat, ainsi que le texte du jugement. Il faut savoir que, pendant le Second Empire, l'article 17 du décret du interdisait la publication des procès de presse (disposition qui a été abrogée sous la Troisième République). Dans cette édition, Flaubert se trompe sur la date du procès, qui a eu lieu en fait le et non le 31, erreur qui sera souvent reprise.

Une dernière édition paraît chez Alphonse Lemerre en 1874. Sachant que Flaubert meurt en 1880, cette édition n'est pas pour autant considérée comme fiable pour servir de texte de référence, ainsi qu’il est d’usage avec le dernier texte publié du vivant de l’auteur. C’est pourquoi le texte de Madame Bovary est établi le plus souvent d’après l’édition Charpentier.

Résumé

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Emma et Charles Bovary à l'heure du repas. Illustration d'Alfred de Richemont pour une réédition du roman en 1905.

Emma Rouault, fille d'un riche fermier, a été élevée dans un couvent. Elle rêve d'une vie romantique et brillante comme les princesses des romans à l'eau de rose dans lesquels elle se réfugie pour rompre la monotonie de son existence. Elle devient l'épouse de Charles Bovary, qui, malgré de laborieuses études de médecine, n'est qu'un simple officier de santé qui ne lui offre qu'une vie routinière, bien vite monotone et frustrante pour Emma. Charles a été le médecin du père Rouault et est vite tombé amoureux de sa fille aux manières raffinées.

 
La mort d'Emma Bovary. Toile d'Albert Fourié, musée des Beaux-Arts de Rouen, 1883.

L'invitation au bal du marquis d'Andervilliers[9] lui fait entrevoir un monde auquel elle souhaiterait, en vain, appartenir. La fête finie, à laquelle les époux ont été invités par courtoisie, la vie sans joie d'Emma reprend ; elle sombre dans un état dépressif. Alors que son mari commence à se faire une clientèle mais convenant qu'elle a besoin de changement, il décide de quitter le bourg de Tostes et de s'installer dans celui plus animé d'Yonville. Emma fait la connaissance des personnalités locales : le pharmacien progressiste et voltairien Monsieur Homais, présenté comme le type du notable de province, péremptoire et content de lui, qui donne discrètement et illégalement des consultations médicales dans son arrière-boutique ; le brave curé Bournisien ; Léon Dupuis, charmant clerc du notaire Guillaumin ; le libertin hobereau Rodolphe Boulanger, propriétaire du château de la Huchette.

Emma est déçue par la naissance de la petite Berthe, puisqu’elle aurait préféré mettre au monde un garçon voué à un grand destin. Elle s'enlise dans l'ennui et perd tout espoir d'une vie meilleure. Elle n'éprouve plus aucun amour pour Charles, qui pourtant ne lui veut que du bien. Elle ne parvient pas non plus à aimer sa fille, qu'elle trouve laide et qu'elle confie à Mme Rolet, nourrice vénale qui vit dans une pauvreté sordide. Elle laisse libre cours à ses dépenses compulsives chez son marchand d'étoffes et autres colifichets, M. Lheureux. Elle repousse les avances de Rodolphe et de Léon, puis elle finit par céder, se révélant une amante passionnée prête à quitter mari et enfant. Mais ses amants se lassent vite du sentimentalisme exacerbé et effrayant de la jeune femme qui rêve de voyages, de luxe et de vie aventureuse.

Emma a accumulé une dette envers M. Lheureux, qui exige d'être remboursé. Les amants d'Emma ont refusé de lui prêter la somme due, les biens des Bovary vont être saisis. Acculée, Emma se suicide. Charles meurt de chagrin. À la mort de ses parents, Berthe est confiée à une tante, pauvre, qui l'envoie travailler dans une filature de coton pour subsister financièrement. Le roman s’achève sur M. Homais qui vient de recevoir la croix d'honneur[10].

Personnages principaux

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Emma, Charles Bovary et Monsieur Homais,
illustrations d'Edgar Chahine pour une réédition du roman en 1935.
  • Emma Bovary : personnage principal du roman et femme de Charles Bovary. Flaubert s'est probablement inspiré du suicide à Ry de Delphine Delamare, fille d'un riche propriétaire terrien. Son mariage avec Eugène Delamare, ancien élève du père de Gustave Flaubert et officier de santé à la vie sans relief, fut une source de grande frustration jusqu'à son suicide par absorption d'arsenic en 1848[11].
  • Charles Bovary : mari d'Emma et officier de santé.
  • Charles-René Bovary : père de Charles.
  • Berthe : fille d'Emma et de Charles.
  • Mme Bovary mère : mère de Charles et fille d'un marchand.
  • Théodore Rouault : père d'Emma. C'est à la suite de la fracture d'une de ses jambes que Charles Bovary fera la connaissance de sa fille.
  • Léon Dupuis : Emma tombe amoureuse de lui une première fois, mais résiste à l'attirance qu'elle ressent pour lui. Plus tard, il deviendra le second amant d'Emma. Clerc du notaire Guillaumin, pensionnaire du Lion d'Or et locataire d'Homais.
  • Rodolphe Boulanger : premier amant d'Emma, propriétaire du domaine et du château de la Huchette, tempérament brutal et intelligence perspicace.
  • Mme Lefrançois : veuve, propriétaire du Lion d'Or, auberge d’Yonville.
  • Homais : pharmacien d’Yonville (apothicaire). Sa femme et lui ont 4 enfants : Napoléon, Franklin, Irma et Athalie.
  • Héloïse Dubuc : première femme de Charles, veuve de 45 ans « laide, sèche comme un cotret et bourgeonnée comme un printemps ». Charles se rend compte à sa mort qu'elle n'avait pas de fortune.
  • Maitre Guillaumin : notaire de Yonville.
  • Justin : commis d'Homais. Il est secrètement amoureux d'Emma.
  • Hivert : conducteur de la diligence L'Hirondelle.
  • Binet : percepteur à Yonville et capitaine des pompiers.
  • Dr Canivet : grand médecin de renom de Neufchâtel.
  • Dr Larivière : médecin réputé auquel monsieur Homais fait appel en urgence après l'empoisonnement d'Emma.
  • L'abbé Bournisien : prêtre de Yonville.
  • Madame Rolet : nourrice de la petite Berthe. Son mari est menuisier.
  • M. Lheureux : boutiquier à Yonville, marchand d'étoffes, il effectue régulièrement le trajet Yonville-Rouen. Principal facteur de l'endettement d'Emma, il usera d'elle en lui vendant toutes sortes de choses futiles (rideaux en soie, tapis d'Orient...). Elle lui devra 1 000 francs au début du roman, puis 8 000 à la fin.
  • M. Lieuvain : conseiller à la préfecture de la Seine-Inférieure. Prononce un discours lors des Comices agricoles.
  • M. Derozerays : président du jury aux Comices agricoles.
  • Hippolyte Tautain : garçon d'écurie du Lion d'Or, au pied bot, dont l'opération par Charles Bovary sera un échec.
  • Artémise : employée à l'auberge du Lion d'Or.
  • Félicité : bonne d'Emma, amoureuse de Théodore.
  • Nastasie : première bonne d'Emma, congédiée par cette dernière au début du roman.
  • Lestiboudois : c'est le bedeau de l'église. Il est aussi fossoyeur, homme à tout faire.
  • Théodore : domestique de maître Guillaumin, le notaire.
  • Tuvache : maire d'Yonville. Il a également un fils qui lui ressemble beaucoup.

Analyse

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Courant réaliste

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Flaubert disséquant Madame Bovary,
caricature d'Achille Lemot parue dans La Parodie ().

Madame Bovary recèle des aspects réalistes et des aspects romantiques, comme l’œuvre de Flaubert, qui oscille elle-même sans cesse de la grisaille à la couleur, de la terne réalité aux fastes de l’imagination. Il y a loin de L'Éducation sentimentale à Salammbô, de Bouvard et Pécuchet à La Tentation de saint Antoine. Mais même lorsque Flaubert entend écrire sur un sujet trivial, il renonce au réalisme pur. Flaubert pouvait affirmer : « Ma pauvre Bovary souffre et pleure dans vingt villages de France ! »[12], preuve qu’il ne s’agissait plus de la simple transcription réaliste de l’affaire Delamare se déroulant à Ry. L’auteur des Trois Contes se situe exactement à la charnière de son siècle, héritant du mal du siècle romantique, cette difficulté à vivre dans un monde borné ; il annonce le spleen baudelairien et l’incapacité à s’accommoder d’une existence qui brime l’idéal. Épurant le romantisme de ses excès, il fonde une certaine impartialité dans le récit, ouvrant la voie au roman moderne fait de critique et d’échec[réf. souhaitée]. En effet, un jeu subtil de changement de point de vue permet, tout en épousant parfois le regard romantique de Mme Bovary, de s'en détacher et ainsi de créer ce fameux effet d'ironie flaubertienne.

Selon Albert Thibaudet, le passage des lagunes et des gondoles est particulièrement évocateur en vue d'appréhender la particularité du réalisme à l'œuvre au sein du roman. Du fait qu'une voix récurrente, témoignant d'une appréhension du réel à la première personne et s'exprimant toujours dans un « éternel imparfait », pour reprendre l'expression proustienne, participe activement à la trame narrative de l'œuvre, Thibaudet en conclut que « le "réalisme" de Madame Bovary [...] exprime l'étoffe même et la continuité d'une vie[13] ». L'emploi de l'imparfait permettrait ainsi de réintroduire une certaine récurrence, de sorte à mettre en lumière le ridicule d'une existence ayant le caractère d'une répétition mécanique qui serait par le fait même prévisible, tout en permettant au lecteur de s'interroger quant à ce qui demeure véritablement identique au sein des nombreuses répétitions scéniques participant au récit[14].

Source d'inspiration

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Madame Bovary a été profondément influencé par Don Quichotte, de Cervantes. Flaubert, pendant qu'il écrivait le roman, s'exclama : « Je retrouve toutes mes origines dans le livre que je savais par cœur avant de savoir lire, Don Quichotte[15]. Alonso Quichano et Emma Bovary désirent ardemment imposer à la vie les conventions du roman de chevalerie et des œuvres romantiques, respectivement, ce qui mène « le héros et l'héroïne à la destruction, la désillusion et finalement à la mort ». Soledad Fox relève que « les emprunts et les transpositions sont substantiels », dans ce roman comme dans L'Éducation sentimentale et Bouvard et Pécuchet, ultérieurement[16]. Le roman de Flaubert est donc notamment un regard littéraire sur la lecture. Flaubert en a parlé aux frères Goncourt, en , de la manière suivante[17]: « L'histoire, l'aventure d'un roman, ça m'est bien égal. J'ai l'idée, quand je fais un roman, de rendre une couleur, un ton.../...Dans Madame Bovary, je n'ai eu que l'idée de rendre un ton gris, cette couleur de moisissure d'existences de cloportes. »

Les dates de Madame Bovary

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Jacques Seebacher, spécialiste du XIXe siècle et de Victor Hugo, part de la seule date présente dans le texte pour situer tous les épisodes du roman[18].

Cette date, c'est le lundi , le jour où Rodolphe abandonne Emma, ainsi quand Flaubert mentionne le jeudi de la mi-carême, il est possible de deviner que c'est le . Ce qui fixe le lundi de l'empoisonnement d'Emma au . À rebours, en remontant de saison en saison, il est possible d'aller jusqu'en 1812, date approximative du mariage du père Bovary.

Ces dates ont un sens particulier pour Flaubert et pour l'histoire littéraire :

  • le , le jour de l'abandon d'Emma par Rodolphe, est aussi le jour où Léopoldine Hugo, fille de Victor Hugo, s'est noyée dans la Seine à Villequier.
  • Emma s'empoisonne le  ; Caroline, la sœur de Flaubert, est décédée la veille, le .

Ainsi, le mariage de Charles et Emma se déroule en  ; leur déménagement à Yonville est en  ; les comices agricoles ont lieu en  ; la rupture a lieu en  ; la convalescence d'Emma en  ; et enfin les négociations avec Lheureux en 1845.

L'éducation de Madame Bovary

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Avant de se marier à Charles Bovary, Emma a reçu une éducation typique d'une femme vivant dans les provinces françaises au début du XIXe siècle. Elle a d'abord grandi chez ses parents, allant à l'école du village, avant d'être élevée au couvent dès le début de son adolescence. Le livre de Flaubert nous donne une image de l'éducation française en cette période politique trouble.

Pour rappel, l'histoire de Madame Bovary commence avec l'enfance de Charles Bovary sous la Restauration (1815-1830) et se développe vite à son âge adulte. Le reste de l'histoire se déroulera pendant la monarchie de Juillet (1830-1848). Mais Flaubert écrit le roman pendant le Second Empire (1851-1870), alors que, entre-temps, il y a eu l'éphémère Deuxième République (1848-1851). Cette période de l'histoire de France est tumultueuse : la population française est divisée entre les monarchistes orléanistes (pro-Louis-Philippe), les monarchistes légitimistes (pro-Charles X), les républicains et les impérialistes bonapartistes. Les courants politiques de cette période se ressentent dans certains personnages de Madame Bovary quant à leur éducation, leur manière de s'exprimer ou encore leur approche du christianisme. De plus, le XVIIIe siècle étant le siècle des Lumières, Flaubert fait beaucoup référence à travers ses personnages à l'acceptation, ou au rejet, des œuvres de Voltaire et de Rousseau, ou à son opposé des œuvres de Chateaubriand.

Ainsi, avant de vivre au couvent, le père Rouault voulant une éducation religieuse pour sa fille Emma, elle grandira donc avec les livres :

  • Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre paru en 1787. Ce livre est moralisant et mélancolique, et était très célèbre et populaire dans la première moitié du XIXe siècle. Chateaubriand déclarait le connaître par cœur.
  • La Duchesse de La Vallière de la comtesse Félicité de Genlis paru en 1804. Ce roman historique à succès est inspiré par la vie de la maîtresse de Louis XIV, Louise de La Vallière, dont deux enfants furent légitimés. Son histoire fut très largement représentée par la propagande catholique, à des fins d'édification pieuse, et devient très vite populaire au XIXe siècle.

A 13 ans, son père place Emma au couvent, et tous les soirs avant la prière, elle faisait une lecture religieuse. Elle a dû lire :

  • Conférences sur la religion de l'abbé Frayssinous, commencées sous le Premier Empire, puis interdites, puis reprises en 1814 sous la Restauration pour être enfin publiées en 1825. Ce livre est une défense de la religion contre l'esprit de la Révolution et représente la réaction religieuse face aux tumultes politiques que subit la France.
  • Génie du christianisme de Chateaubriand, paru en 1802, apologie de la religion catholique.

Vers ses 15 ans, tandis qu'elle est toujours au couvent, elle fréquente pendant six mois un club de lecture où elle commence à avoir des penchants pour les histoires romanesques grâce aux romans historiques de Walter Scott comme Ivanhoé paru en 1819; ou encore L'Abbé, livre racontant l'histoire de Marie Stuart, reine d'Ecosse et reine de France qui fut décapitée par ordre d'Élisabeth Ire et qui sera une véritable idole pour Emma Bovary. Dans une lettre de Flaubert à Louise Colet du , il écrit : « Voilà deux jours que je tâche d'entrer dans des rêves de jeunes filles et que je navigue dans les océans laiteux de la littérature à castels, troubadours à toques de velours à plumes blanches [...]. »

Et enfin, elle se laissera porter par les vers lamartiniens. Les Méditations poétiques d'Alphonse de Lamartine ont eu un impact considérable sur l'imagination romantique en Europe. Dans une lettre de Flaubert à Louise Colet du , il affirme : « Il faut s'en tenir aux sources, et Lamartine est un robinet. »

Accueil

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Procès de la Cour impériale

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Ernest Pinard en 1860.

En 1857, alors que Napoléon III régente le pays d'une main de fer, deux procès ont lieu dans le monde de la littérature à quelques mois d’intervalle : Flaubert et Charles Baudelaire comparaissent devant la sixième chambre du tribunal correctionnel de la Seine, sous le chef d’inculpation d’outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs, et en face du même procureur impérial, Ernest Pinard. Le premier est acquitté, alors que le second est condamné, mais dans les deux jugements se retrouve identiquement le blâme pour excès de réalisme[19].

Le procès eut lieu le , et non le 31 comme on le trouve parfois, à la suite d’une erreur commise par Flaubert lui-même dans son édition de 1873 chez Librairie Charpentier[8]. Alors que le procureur Ernest Pinard décortique le roman dans un réquisitoire d'une heure et demie, Jules Senard, l'avocat de Gustave Flaubert, va plaider pendant quatre heures, sur un ton très rigoriste, pour mettre en avant la moralité du roman, dans lequel l'héroïne coupable d'infidélité est punie pour ses fautes. Ce point de vue sera un triomphe au tribunal, mais laissera Flaubert amer, car cela laisse entendre qu'Emma Bovary n'est qu'une simple catin[19]. Pour Ernest Pinard, le roman était immoral, car l’héroïne « meurt dans tout le prestige de sa jeunesse et de sa beauté », sans que personne ait pu « lui faire courber la tête », et que l'adultère n'est jamais condamné explicitement par l’auteur.

Le jugement est rendu huit jours après le procès, le , et Flaubert est acquitté. Le roman peut alors paraître en librairie, sans les coupures imposées par les dernières livraisons de la Revue de Paris. Mais, après être passé par la double censure des coupures préventives et de la parole d’un procureur, le texte se défait en fragments produisant des « effets lubriques » que Flaubert ne sait pas toujours comment faire rentrer dans un ensemble homogène.

Avant le procès, Flaubert était inconnu du grand public. L’auteur est évidemment satisfait par le succès foudroyant de son roman, mais il aurait préféré ne devoir ce succès qu’à son art, plutôt qu'au scandale judiciaire qui lui aura fait une publicité inespérée[20].

Le , trois semaines avant sa mort, il écrit à sa nièce Caroline Franklin-Grout (1846-1931)[21] de choses et d'autres et il tient ces propos sur l'opinion de certains sur l'art « ... et d'ailleurs, plus tu avances dans la "carrière artistique", mon loulou, plus tu verras que tout ce qu'on dit qu'il "faut faire, pour réussir" ne sert absolument à rien. Au contraire ! Le public n'est pas si bête que ça. Il n'y a de bête, en fait d'art, que 1° le gouvernement, 2° les directeurs de théâtre, 3° les éditeurs, 4° les rédacteurs en chef des journaux, 5° les critiques autorisés ; enfin tout ce qui détient le Pouvoir, parce que le Pouvoir est essentiellement stupide. Depuis que la terre tourne, le Bien et le Beau ont été en dehors de lui. Telles sont les idées de ton "vertueux" oncle qui t'embrasse. »[22]

Jugement de quelques contemporains

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Le , Charles Baudelaire écrit, en parlant du livre, que « les approbations de tous les lettrés lui appartenaient ». Il ajoute : « Plusieurs critiques avaient dit : cette œuvre, vraiment belle par la minutie et la vivacité des descriptions, ne contient pas un seul personnage qui représente la morale. […] Absurdité ! Éternelle et incorrigible confusion des fonctions et des genres ! – La logique de l’œuvre suffit à toutes les postulations de la morale, et c’est au lecteur à tirer les conclusions de la conclusion. »[23]

Flaubert avait envoyé le livre à Victor Hugo, en exil à Guernesey. Celui-ci l’en remercia dans une lettre en date du  : « Madame Bovary est une œuvre. […] Vous êtes, monsieur, un des esprits conducteurs de la génération à laquelle vous appartenez. Continuez de [tenir] haut devant elle le flambeau de l’art. Je suis dans les ténèbres, mais j’ai l’amour de la lumière. C’est vous dire que je vous aime. »[24]

Edmond de Goncourt rapporte en 1892 les propos de Dumas fils : « C’est un livre épouvantable ! » Quant à Dumas père, il a jeté le livre par terre, en disant : « Si c’est bon, cela, tout ce que nous écrivons depuis 1830, ça ne vaut rien ! »[25]

Fiodor Dostoïevsky écrit dans L'Idiot (quatrième partie, chapitre 11) : « Enfin il [le prince] se leva et demanda à voir l'appartement de Nastassia Philippovna. [...] Toutes ces dames racontèrent plus tard que le prince examina chaque objet qui s'y trouvait, qu'ayant vu sur une petite table un livre ouvert, le roman français Madame Bovary provenant d'un cabinet de lecture, il nota la page, la corna et demanda la permission d'emporter le volume ; puis, sans écouter l'objection que ce livre appartenait à un cabinet de lecture, il le mit dans sa poche. »

Adaptations

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Cinéma et télévision

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Il est coutume de dire que le roman de Flaubert ne produit généralement pas de grands films[26]. L'adaptation la mieux reçue par la critique est d'ailleurs le film qui s'éloigne le plus du roman. Il s'agit du Val Abraham de Manoel de Oliveira, inspiré d’un roman portugais d’Agustina Bessa-Luís, lui-même inspiré du roman de Flaubert. Lauréat du prix de la critique internationale au Festival international du film de São Paulo[27], le film fut très salué, à sa sortie en 1993, par Les Cahiers du cinéma, Positif ou Télérama qui y verra « la plus belle adaptation de Madame Bovary. Parce qu'Oliveira, pour respecter Flaubert, bien entendu l'a trahi. Il a entièrement fait sienne cette histoire. Et n'a gardé que l'essentiel[28] ». Le Nouvel Observateur qualifiera également le film de « meilleure adaptation du roman de Flaubert »[29].

Inspirations

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Théâtre

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Une adaptation a été écrite et mise en scène par Jean-Louis Sarthou sous le titre Morte à Yonville, Seine-Inférieure. Elle a été créée en 1981 à la Fondation Deutsch de la Meurthe (Paris) en 1981, puis a été reprise à la Maison des arts et de la culture de Créteil. Emma Bovary était interprétée par Dany Tayarda. Autres interprètes : Frédéric Girard, Gérard Dauzat, Daniel Leduc, Olivier Proust, Vincent Violette.

Une autre adaptation a eu lieu en 2004 à Vilnius, au Théâtre national d'art dramatique de Lituanie, dans une mise en scène de Jonas Vaitkus (en)[30].

Bande dessinée

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¬ Lucky Luke fait la connaissance de Madame Bovary ainsi que de son mari Charles, dans le train qui les amène à Paris. Source : pages 28-29, Un cow-boy à Paris, Achdé et Jul, 2018.

Postérité

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Inspiration littéraire

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Le roman de Flaubert a inspiré de très nombreux récits transfictionnels. Parmi eux, on peut citer :

  • Le personnage de Berthe, dans En ménage de Huysmans, est inspiré d'Emma Bovary, 1881.
  • Hélène du Taillis, La Nouvelle Bovary, Flammarion, 1927.
  • Les Incarnations de Madame Bovary, recueil édité par Roger Dacosta pour le laboratoire de l’Hépatrol en 1933, contenant Odette Pannetier, « Un Drame de la vie provinciale », Francis Carco : « Une arrière-petite-cousine de Madame Bovary », G. de la Fouchardière : « Madame Bovary ou le sex-appeal en province », J. de Lacretelle : « Emmeline ou l'autre Bovary » et J. Sennep : « Miss Normandie ».
  • Léo Larguier, Visite à Madame Bovary, Nouvelles littéraires, .
  • Léo Larguier, La Chère Emma, Aubanel, 1941.
  • Paul Giannoli, Monsieur Bovary, Fayard, 1974.
  • Woody Allen, « Madame Bovary, c'est l'autre », Destins tordus, trad. française Robert Laffont, 1974.
  • Mariette Condroyer, Emma Bovary est dans votre jardin, Robert Laffont, 1984.
  • Sylvère Monod, Madame Homais, Pierre Belfond, 1988.
  • Roger Grenier, « Normandie », La Mare d'Auteuil, Gallimard, 1988.
  • Maxime Benoît-Jeannin, Mademoiselle Bovary, Belfond, 1991, selon la préface duquel le grand-père de l'auteur, portant le même nom et connaissant Flaubert, se serait vu confier ce projet d'écriture par Gustave Flaubert lui-même.
  • Raymond Jean, Mademoiselle Bovary, Actes Sud, 1991.
  • Patrick Meney, Madame Bovary sort ses griffes, La Table Ronde, 1991.
  • Jean Améry, Charles Bovary, Médecin de campagne, Portrait d'un homme simple, roman-essai traduit de l'allemand, Actes Sud, 1991.
  • Laura Grimaldi, Monsieur Bovary, Ed. Métailié, 1991.
  • Jacques Cellard, Emma, Oh ! Emma ! Balland, 1992.
  • Proulx Monique, Madame Bovary, Les Aurores Montréales, éditions Boréales, 1996.
  • Lionel Acher, Cette diablesse de Madame Bovary, 2001.
  • Claude-Henri Buffard, La Fille d'Emma, Grasset, 2001.
  • Paul Bouissac, Strip-tease de Madame Bovary, roman, Les Éditions L'Interligne, Ottawa, Canada, 2006.
  • Bernard Marcoux, L'arrière-petite fille de Madame Bovary, Montréal, Éditions Hurtubise HMH Itée, 2006.
  • Antoine Billot, Monsieur Bovary, Gallimard, coll. «L'un et L’autre», 2006.
  • Philippe Doumenc, dans son roman Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary (Actes Sud, 2007 (ISBN 978-2742768202)), invente une enquête policière à la suite du décès d'Emma, partant de la thèse que sa mort ne serait pas un suicide. Divers personnages du roman de Flaubert deviennent donc des suspects...
  • Christophe Claro, Madman Bovary, Verticales, 2008.
  • Alain Ferry, Mémoire d'un fou d'Emma, Seuil, coll. « Fiction & Cie », 2009.
  • Linda Urbach, Madame Bovary's Daughter, Bantma Books Trade Paperbacks, New York, 2011.
  • Georges Lewi, Bovary21, François Bourin, Paris, 2013.
  • Lucie Clarence, Emma B. Libertine, Ma éditions, Paris, France, 2013.

Inspiration musicale

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Bovary, titre d'une chanson de Clara Luciani, 2018.

Texte intégral en ligne

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Notes et références

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  2. Winock 2013, p. 155.
  3. Le procureur Ernest Pinard, le censeur de Flaubert et Baudelaire, émission sur Europe 1, 16 février 2011.
  4. La plaidoirie de Maître Sénart, sur le site de J.B. Guinot et suite.
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  7. Jeanne Goldin, « Fils et textures : Flaubert et l’avant-texte des comices agricoles », Études françaises, volume 14, numéro 1-2, avril 1978, p. 123–124 (lire en ligne).
  8. a et b Lalouette, Jacqueline, « Le procès de Madame Bovary », sur FranceArchives (consulté le ).
  9. Flaubert décrit le lieu du bal comme étant le manoir du Héron (lettre à Louis Bouillet, 13 mars 1850, Correspondance, éd. Jean Bruneau, Bibl. de la Pléiade, t. I, p. 601). Ce château du marquis de Pomereu d'Aligre, connaissance du père de Flaubert, aurait été visité par Gustave Flaubert adolescent. Les souvenirs embellis des fastes d'un premier bal dans le milieu de l'aristocratie servirent à merveille l'imagination de l'écrivain, et la trouvaille du nom de la localité de la demeure des Bovary : Croisy-sur-Andelle qui deviendra Yonville-l’Abbaye.
  10. Gustave Flaubert, Madame Bovary, France, Michel Lévy frères, , 479 p..
  11. Madame Bovary (Édition Enrichie). Gustave Flaubert, ShandonPress, , p. 74.
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  13. Albert Thibaudet, Gustave Flaubert, Pars, Gallimard, , 308 p. (ISBN 9782070239030), p. 246.
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  15. « Cervantès se moque des plagiats », sur ateliersdecritureac.
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Bibliographie

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  • Henri Raczymow, Madame Bovary, la Moïra et les moires, Les Temps modernes no 629, /.
  • Patricia Reynaud, Fiction et Faillite : économie et métaphores dans Madame Bovary, New York, Peter Lang, 1994.
  • Gisèle Séginger (éd.), Madame Bovary. Mœurs de province, avec Dossier, Paris, GF-Flammarion, 2018.
  • Géraud Venzac, Au pays de Madame Bovary, Paris, Genève, La Palatine, 1957.
  • André Vial, Le Dictionnaire de Flaubert : le Rire d’Emma Bovary, Paris, Nizet, 1974.
  • Karin Westerwelle, « La représentation du monde et de l'artiste : la casquette de Charles Bovary comme hommage à Honoré Daumier », Ridiculosa, no 16 « Caricature et littérature »,‎ , p. 179-194.
  • Michel Winock, Flaubert, Gallimard, coll. « Collection NRF Biographies », (ISBN 9782070133482)
  • Jeanne Goldin, « Fils et textures : Flaubert et l’avant-texte des comices agricoles », Études françaises, nos 1-2, vol. 14 « Le fil du récit »,‎ , p. 123-154 (lire en ligne).

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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