La Coupe du monde de football de 1982 est la douzième édition de la Coupe du monde de football.
Elle se tient en Espagne du 13 juin au et elle voit le sacre de l'Italie face à la RFA. Pour la première fois elle réunit 24 nations. De plus, c'est aussi la première fois où deux équipes sont départagées aux tirs au but (l'Allemagne au détriment de la France en demi-finale). Cette demi-finale disputée à Séville le 8 juillet 1982 est restée dans les annales de la Coupe du monde. Les deux équipes sont à 1-1 à la fin du temps réglementaire, la France prend l'avantage 3-1 en prolongations par Marius Tresor et Alain Giresse, mais l'Allemagne revient à 3-3 grâce à Karl-Heinz Rummenigge et Klaus Fischer et se qualifie pour la finale lors de la séance de tirs au but.
L'Italie compte dans ses rangs le buteur Paolo Rossi qui revient tout juste d'une suspension de deux ans après avoir été impliqué dans le scandale du Totonero. La Squadra Azzurra passe le premier tour sans gagner un match, puis Rossi élimine presque à lui tout seul le Brésil de Socrates, Zico et Falcão en réalisant un triplé (3-2), avant de marquer les deux buts de la demi-finale face à la Pologne (2-0) puis d'ouvrir le score lors de la finale face à l'Allemagne. L'Italie remporte sa troisième Coupe du monde en s'imposant 3-1 avec des réalisations supplémentaires de Marco Tardelli et d'Alessandro Altobelli, contre un but de Paul Breitner en fin de match. Paolo Rossi est le meilleur buteur (6 réalisations) et il est désigné meilleur joueur de la compétition.
Le à Londres, le congrès de la FIFA désigne les pays hôtes des trois éditions de la Coupe du monde à partir de 1974, dont l'Espagne pour l'édition de 1982[1].
La cérémonie d'ouverture se tient au stade du Camp Nou à Barcelone le dimanche 13 juin 1982. Le stade n'est pas plein. C'est le premier grand évènement médiatique à être diffusé sur les cinq continents (un an après le mariage du Prince Charles et de Lady Diana Spencer), dans 140 pays et devant un milliard de téléspectateurs. Dans le même temps, Anglais et Argentins s'affrontent dans une guerre pour le contrôle des îles Malouines (Falkland Islands pour les Anglais), comme une banderole déployée par des supporters argentins le rappelle (« Las Malvinas son argentinas »), tandis que Helenio Herrera venait de déclarer : « le football c'est la guerre » . C'est l'instant précis où surgissent opportunément deux colombes de la Paix (d'après Picasso) : une formée par 2 300 enfants tout de blanc vêtus et l'autre réelle qu'un jeune Espagnol laisse s'échapper d'un ballon.
Le match d'ouverture se déroule et offre une surprise avec la victoire 1-0 de la Belgique sur le champion sortant, l'Argentine, emmenée par un très attendu Diego Maradona qui fait ses grands débuts en Coupe du monde devant le public de son nouveau club, le « Barça », qui vient de l'acheter pour 50 millions de francs (7,5 millions d'euros : transfert record).
Un fait notable de l'épreuve, connaissant le résultat final, est le mauvais départ dans la compétition des futurs demi-finalistes. Après deux premiers matchs terminés sur le score de 0-0, la Pologne connaît, grâce aux attaquants Grzegorz Lato et Zbigniew Boniek, un réveil lors de la dernière journée de poule du premier tour (5-1 face au Pérou). Par contre, l'Italie se qualifie de justesse pour le second tour sans remporter le moindre match (trois nuls en autant de rencontres) grâce à un but marqué de plus que le Cameroun, tandis que la France perd d'entrée nettement contre l'Angleterre (1-3) et frôle l'élimination contre la Tchécoslovaquie. De son côté l'Allemagne est surprise d'entrée le 16 juin 1982 par l'Algérie de Lakhdar Belloumi (1-2), avant de se ressaisir. Cependant le décalage des matchs de la dernière journée de ce groupe 2 très disputé qui se résume à un match à 3 (deux qualifiés, un éliminé) sera à l'origine d'un malaise. En effet, l'Algérie gagne son ultime match contre le Chili et reste en course pour la qualification mais doit attendre le résultat du dernier match, RFA-Autriche, disputé le lendemain pour être fixé sur son sort. La rencontre RFA-Autriche débute normalement, mais après l'ouverture du score des Allemands le match baisse d'intensité, au point que les deux équipes ne "jouent plus", semblant se satisfaire l'une (gagnante) et l'autre (perdante) de ce score de 1 à 0 qui les qualifie toutes les deux. L'Algérie est éliminée et la rencontre Autriche-RFA endosse très vite le surnom de « match de la honte ». Suite à cet incident, la FIFA prend conscience du problème posé par les matchs décalés et prend la décision pour l'avenir de fixer la tenue des deux derniers matchs de groupe simultanément. Ce principe sera plus tard étendu aux matchs de dernière journée de groupe en phases de qualification.
Le deuxième tour voit d'une part le parcours brillant d'une équipe de France libérée menée par Michel Platini, et d'autre part le réveil italien, surtout celui de Paolo Rossi. Cet attaquant venait de finir de purger une suspension (écourtée pour l'occasion de la Coupe du monde) due à son implication dans une histoire de pots-de-vin liés au loto sportif (affaire dite du « totonero »). Invisible lors du premier tour, il avait néanmoins gardé la confiance de l'entraîneur. Il marque un coup d'éclat avec un triplé face à un Brésil trop joueur. Le match décisif du groupe A oppose, lui, l'URSS à la Pologne en pleine époque de Solidarność et d'état de siège, toujours dans le Camp Nou, quatre banderoles aux couleurs du syndicat sont disposées sur chacune des tribunes. Mais à l'inverse du match d'ouverture, cette fois, les policiers vont intervenir pour arracher lesdites banderoles au grand mécontentement du public. Les Polonais se contentent d'un jeu destructif, le match nul 0-0 les qualifiant pour les demi-finales grâce à la différence de buts. Boniek et Smolarek font même preuve de plusieurs manœuvres intimidatrices d'anti-jeu. Avant le match, Boniek avait pourtant annoncé : « Ce sera le match des matchs ».
Le match le plus célèbre de l'épreuve reste la rencontre entre la France et l'Allemagne de l'Ouest le 8 juillet au stade Sanchez Pizjuan de Séville. On retient entre autres l'agression du gardien allemand Harald Schumacher sur Patrick Battiston. Frappé de plein fouet à la tête, le joueur Français est emmené d'urgence à l'hôpital, tandis que Schumacher termine le match sans en avoir été averti. En prolongation, les Allemands, menés 3-1, parviennent à revenir au score pour se qualifier finalement aux tirs au but[2]. Dans l'autre demi-finale, l'Italie s'impose 2-0 (2 buts de Rossi) face à la Pologne, privée de Boniek suspendu.
La Pologne obtient la troisième place face à l'équipe de France, puis l'Italie s'impose en finale face à une équipe allemande fatiguée. L'Italie obtient ainsi son troisième sacre, devenant la première équipe européenne à y parvenir. Rossi, marquant pour la sixième fois, s'élève au rang de meilleur buteur de la compétition, et le gardien Dino Zoff devient, à quarante ans, le plus vieux joueur et le plus vieux capitaine de l'histoire à soulever le trophée mondial.
Parmi les rencontres marquantes, on peut citer l'excellent Brésil-Union soviétique, à Séville (les brésiliens s'imposent 2-1 après avoir été longtemps menés 0-1), le dramatique URSS-Écosse à Malaga (le match nul 2-2 qualifie l'URSS de Blokhine et Dassaiev contre l'Écosse de Souness, Dalglish et Strachan), Angleterre-France[3] avec l'ouverture du score dès la 27e seconde par le Britannique Bryan « Robbo » Robson. Le match Argentine-Hongrie au stade José Rico Perez d'Alicante a lieu le vendredi 18 juin, quatre jours après la fin de la guerre des Malouines et la capitulation argentine. Le sélectionneur César Luis Menotti annonce à ses joueurs avant le match : « Maintenant ne pensez plus à la guerre, elle est terminée. Ne songez plus désormais qu'au football, c'est pour cela que nous sommes ici ». Propos entendus, les albicelestes s'imposent 4-1 avec deux buts de Maradona et un d'Ardiles qui venait de perdre son cousin durant le conflit. Lors de France-Koweït, le frère de l'Émir (mort plus tard en 1990 lors de l'invasion irakienne) entre sur le terrain pour contester un but marqué par les Français et obtient gain de cause (l'arbitre russe sera radié à vie par la FIFA pour ce comportement à l'issue du match). L'équipe koweitienne était entraînée par le brésilien Carlos Alberto Parreira, qui avait succédé au libano-brésilien Mário Zagallo. Enfin on peut noter le surprenant Belgique-Hongrie, avec l'équipe magyare qui présente cinq attaquants comme à l'époque du WM, du jamais vu dans le football moderne depuis 25 ans, car elle doit obligatoirement s'imposer pour se qualifier. Mais finalement le match se solde par un nul 1-1.
Un record a été battu, celui du nombre de buts marqués par une équipe en un match : 10, par la Hongrie contre le Salvador à Elche.
Franco Causio (en haut à gauche), le président italien Sandro Pertini (en haut à droite), Dino Zoff (en bas à gauche) et le sélectionneur Enzo Bearzot (en bas à droite) au retour d'Espagne avec la coupe du monde à peine remportée.
L'Angleterre, impressionnante au premier tour, est éliminée sans avoir perdu un match, mais faute d'avoir réussi à marquer le moindre but au second tour, elle échoue aux portes des demi-finales. À la différence de formations comme la France et l'Italie, en forme ascendante, méconnaissables d'un tour à l'autre, les Anglais ont pris ce Mundial à l'envers, en démarrant en fanfare et en perdant de leur efficacité au fil des rencontres.
Le tournoi surprend aussi par la médiocrité de l'équipe espagnole, supportant manifestement mal la pression devant son public, mais qui atteint malgré tout le second tour.
En terme de qualité de jeu, les deux équipes qui font la meilleure impression au cours de la compétition sont le Brésil, au football samba de Zico, Socrates, Falcão, Cerezo, Júnior ou encore Éder, et la France qui, avec ses arrières Marius Trésor et Maxime Bossis, son milieu de terrain (surnommé le "carré magique" avec Michel Platini, Jean Tigana, Alain Giresse et Bernard Genghini) et son attaquant Dominique Rocheteau enchante le public au point de valoir aux joueurs français le surnom de « Brésiliens de l'Europe ». Le beau parcours de l'équipe de France qui s'arrête en demi-finale, préfigure son succès à l'Euro 84. Le Brésil et la France ont donc joué, mais ont manqué de rigueur défensive, contrairement à la Squadra Azzurra, qui s'en est allé remporter le trophée avec beaucoup de solidarité, de solidité et de pragmatisme. La première victoire italienne en Coupe du monde depuis 44 ans. Deux joueurs italiens se sont particulièrement mis en évidence : le buteur Paolo Rossi, et le gardien-capitaine de 40 ans Dino Zoff.
Le tirage au sort eu lieu le 16 janvier 1982 au Palais des Congrès de Madrid, supervisé par Sepp Blatter, et utilisait pour la première fois des machines à loteries. Mais le système compliqué, une maladresse sur la répartition (la Belgique se trouvant dans le mauvais pot) et une boule qui se cassa donna une mauvaise image de la FIFA et fut raillée. Les tirages suivants n'utilisèrent plus de machines mécaniques[4],[5].
L'Italie, futur vainqueur, ne gagne aucun match. Elle fait trois matchs nuls, comme le Cameroun, nouveau venu de la compétition, mais le devance au classement car elle a marqué plus de buts; l'Italie se qualifie donc de justesse. La Pologne remporte la seule victoire du groupe contre le Pérou et termine première. La Pologne et l'Italie se retrouveront en demi-finale.
Dans ce groupe 2 l'Algérie, nouvelle venue, crée la surprise en ouverture contre la RFA, (2-1). C'est la première fois qu'une équipe africaine bat une équipe européenne. L'Allemagne se ressaisit cependant lors de la deuxième journée en surclassant le Chili (4-1), tandis que dans l'autre match l'Autriche, déjà vainqueur du Chili, bat l'Algérie et prend une option pour la qualification. Il reste la dernière journée à disputer, mais le calendrier aura une incidence sur le scénario. En effet, l'Algérie encore en course pour la qualification, a le désavantage de jouer contre le Chili 24 heures avant le dernier match, RFA-Autriche. L'Algérie bat le Chili sur un score trop étriqué (3-2) pour s'assurer d'ores et déjà la qualification. La qualification ou l'élimination de l'Algérie dépend alors directement du résultat du match Allemagne-Autriche. Les calculs sont vite faits : les Allemands doivent impérativement s'imposer pour se qualifier (avec la première place du groupe assurée, quel que soit le score), tandis que l'Autriche peut se permettre une défaite par un ou deux buts d'écart pour également se qualifier en deuxième position grâce à la différence de buts (dans ce cas, les trois équipes se retrouvant avec un total de 4 points). Après une bonne entame de match, les Allemands ouvrent logiquement le score, mais face au manque d'ambition offensive des Autrichiens, plus préoccupés à défendre et semblant accepter déjà la perspective d'une courte défaite synonyme de qualification, les Allemands lèvent le pied, et la rencontre perd rapidement en intensité, sombrant peu à peu dans l'ennui. Les Allemands remportent sans gloire 1-0 un match où les deux équipes se contentèrent de passes inoffensives jusqu’à la fin de la partie. Devant un public médusé, ce spectacle de non-jeu entre deux nations sœurs fut retransmis sur les télévisions du monde entier. La polémique fut vive autour de ce « match de la honte ». Le scénario de la rencontre fit prendre conscience à la FIFA du problème posé par les matchs décalés. La FIFA décida qu'à l'avenir les matchs de la dernière journée d'une même poule se joueraient simultanément.
À noter que lors de son dernier match contre le Chili, l'Algérie menait 3-0 à la mi-temps. En maintenant un tel score jusqu'à la fin du match, les Fennecs auraient obtenu la qualification de manière quasi-certaine. En effet, pour que l'Algérie se retrouve éliminée, il aurait fallu que l'Allemagne de l'Ouest batte l'Autriche le lendemain par un but d'écart avec au moins trois buts autrichiens (4 à 3). Mais l'Algérie a encaissé deux buts en seconde mi-temps, frôlant même le match nul en fin de rencontre.
Le champion du monde sortant, l'Argentine, est défait par les Belges 1-0. La Hongrie bat le record de buts inscrits par une seule équipe lors d'un match en battant le Salvador 10-1. La Belgique battra ensuite le Salvador puis fera match nul contre la Hongrie. L'Argentine battra le Salvador et la Hongrie. Résultat : Belges et Argentins se qualifient dans cet ordre.
L'Angleterre est l'une des deux équipes du mundial 1982 à remporter tous ses matchs du premier tour. Elle bat la France 3-1 (Robson marquant au bout de 27 secondes), la Tchécoslovaquie 2-0 et le Koweït, nouveau venu, 1-0. La France bat le Koweït et fait match nul, non sans frayeur, contre la Tchécoslovaquie pour conserver la deuxième place du groupe et se qualifier. Sa victoire (4-1) contre le Koweït aurait d'ailleurs dû être plus large : un but valable marqué à la 78e minute est d'abord accordé puis refusé par l'arbitre quelques instants plus tard, sous la pression du président de la fédération koweitienne de football et frère de l'émir du pays, descendu sur la pelouse, à cause d'un coup de sifflet ayant retenti dans les tribunes quelques instants avant le but. À la suite de ce fâcheux incident, le Soviétique Myroslav Stupar, arbitre de cette rencontre, sera radié à vie par la FIFA de toute compétition internationale[6].
À noter que les seuls buts tchécoslovaques ont été inscrits sur penalty par Antonin Panenka, qui a laissé son nom a une façon très particulière de tirer les penalties (il ne les a cependant pas tirés de cette façon lors de cette compétition).
Ce groupe voit la première participation de l'Irlande du Nord depuis le quart de finale de 1958. Après deux matchs nuls contre la Yougoslavie et le Honduras (première participation mondiale), l'Irlande du Nord est condamnée à marquer contre l'Espagne lors du dernier match du groupe pour se qualifier (un match nul 2 à 2 ou plus étant suffisant). Les Nord-Irlandais n'inscrivent qu'un seul but mais créent la surprise en s'imposant face au pays organisateur. Cette victoire leur assure la première place du groupe avec 4 points. À égalité de points avec la Yougoslavie, seul adversaire qu'elle a réussi à battre lors de ce mundial, l'Espagne se contente alors de la deuxième place (qualificative) à la faveur du nombre de buts marqués (trois buts, soit un de plus que les Yougoslaves).
Le Brésil fait le plein de points en remportant tous ses matchs de belle manière. La rencontre de la dernière journée entre l'URSS (qui a perdu contre le Brésil et gagné contre la Nouvelle-Zélande) et l'Écosse (qui en a fait de même) est décisif pour l'attribution de la deuxième place qualificative. Handicapée par une moins bonne différence de buts que son adversaire soviétique, l'Écosse doit s'imposer pour franchir le cap du premier tour. Le résultat nul sur le score de 2 à 2 fait finalement les affaires de l'URSS qui poursuit sa route dans le tournoi.
Le second tour se déroule également en groupes comme en 1974 et 1978, à la différence qu'il concerne 12 équipes réparties en 4 poules de 3.
Afin de rendre tous les matches décisifs (spécialement le dernier) et d'éviter ainsi qu'avant la dernière journée une équipe soit déjà qualifiée (et donc les deux autres disputant le dernier match déjà éliminées), le règlement prévoit que le perdant de la première rencontre joue dans la foulée le second match (contre l'équipe qui n'a pas encore joué). En cas de match nul en première journée (voir Groupe B, Allemagne-Angleterre), l'ordre des rencontres suit le tableau établi lors du tirage au sort initial[N 3].
Cette formule de poules sera abandonnée dès 1986 au profit de matchs à éliminations directes, jugés plus spectaculaires par la FIFA.
Avec deux défaites, la Belgique termine à la dernière place du groupe. La qualification se joue entre la Pologne et l'URSS lors du dernier match qui constitue donc un véritable quart de finale. Le score nul et vierge fait les affaires de la Pologne qui, grâce à une meilleure différence de buts, accède au dernier carré pour la deuxième fois de son histoire (en trois phases finales consécutives).
Incapable de marquer le moindre but lors du second tour (deux scores nuls contre l'Allemagne de l'Ouest et l'Espagne), l'Angleterre sort de la coupe du monde sans perdre de match. Les Espagnols sont éliminés dès leur premier match[N 4] de ce second tour par l'Allemagne de l'Ouest qui remporte à cette occasion la seule victoire de ce groupe B. Les Allemands doivent cependant attendre le résultat de la dernière rencontre entre l'Espagne et l'Angleterre pour être assurés de leur qualification.
C'est la seule poule du second tour qui ne soit pas 100 % européenne. Ayant toutes deux battu l'Argentine, l'Italie et le Brésil se retrouvent lors du dernier match pour ce qui constitue un véritable quart de finale. Grace à la différence de buts le Brésil peut se contenter d'un match nul, mais à trop vouloir gagner la partie il s'expose et se laisse surprendre par l'Italie, particulièrement efficace en contre (3 buts de Paolo Rossi).
Les demi-finales opposent les vainqueurs des groupes A et C d'un côté (Pologne et Italie qui se sont déjà rencontrées au premier tour), et des groupes B et D de l'autre (Allemagne de l'Ouest et France).
L'Allemagne de l'Ouest accède à la quatrième finale de son histoire en battant la France aux tirs au but lors d'un match épique qui s'est déroulé à Séville. Les Allemands ouvrent le score par Pierre Littbarski, puis Michel Platini égalise. À la 57e minute, Schumacher, le gardien allemand, sort au-devant de Patrick Battiston et vient heurter de plein fouet le Français le blessant très gravement. Étant devant l'agression, Corver, pas plus que son assistant Geller, n'interviennent pour sanctionner cette agression. Au lieu de donner un carton rouge à Schumacher et un coup-franc pour la France, il siffle la remise en jeu pour la RFA. Cette décision est régulièrement citée comme une des pires décisions arbitrales jamais prises[7]. Le Stéphanois perd trois dents sur le coup[8]. Les Français ne se laissent pas abattre et repartent à l’attaque durant toute la seconde mi-temps. Ils tirent sur la transversale à l’ultime minute. Mais le score reste nul et entraîne une prolongation. Dès la 92e minute, Marius Trésor, sur reprise de volée, marque, suivi six minutes plus tard par Alain Giresse d’une frappe à l’extérieur de la surface (98e). À 3-1 avec vingt minutes à jouer, les spectateurs pensent que les Français tiennent leur finale. Mais Karl-Heinz Rummenigge, annoncé comme blessé au début du match et qui venait d’entrer sur le terrain, réduit immédiatement l’écart (102e). Son but est entaché de deux fautes allemandes au début de la contre-attaque. Dès lors, la tendance s’inverse, les Allemands poussent et Klaus Fischer, d’un somptueux retourné acrobatique, égalise (108e). Plus rien ne sera marqué. Au bout de 120 minutes, le score est de 3-3, et la première séance de tirs au but de l’histoire de la Coupe du monde voit la qualification allemande après le tir raté de Maxime Bossis. Il décidera de ne plus jamais tirer un penalty pour la suite de sa carrière. Ce match restera dans les annales, tant du côté français que du côté allemand.
La Pologne réédite sa performance de 1974 en battant la France et en arrachant la troisième place. Les Français, eux, terminent quatrièmes de ce qui fut un excellent mondial pour l'équipe de France. Malgré la défaite, ce match permet à la France de battre un record, celui du plus grand nombre de buteurs différents pour une équipe dans une seule et même phase finale de Coupe du monde : dix avec Soler, Genghini, Platini, Six, Bossis, Giresse, Rocheteau, Trésor, Girard et Couriol. Ce record toujours en vigueur n’a été égalé que par les Italiens en 2006 et les Belges en 2018.
L'Italie bat l'Allemagne de l'Ouest par le score de 3 buts à 1 lors de la finale. C'est la première victoire italienne en Coupe du monde depuis 44 ans.
↑Dont les deux premières participations en tant que "Allemagne".
↑Tour préliminaire commun aux deux confédérations.
↑Lors de la première édition en 1930, au hasard du calendrier préfixé, deux des trois groupes de 3 équipes avaient vu une équipe remporter les deux premiers matchs et se qualifier ainsi avant même la dernière journée. Ces qualifications précoces avaient réduit l'intérêt de l'ultime rencontre au simple enjeu de match de classement entre adversaires dans l'impossibilité de se qualifier.
↑Les cas d'élimination assurée en Coupe du monde après seulement un seul match joué en phase de poules sont rares : si on excepte l'élimination de la Bolivie par l'Uruguay en 1950 dans une poule de… deux équipes, il faut remonter à 1930 pour voir des équipes dans l'impossibilité de se qualifier dès le coup de sifflet final de leur premier match de poule : le Paraguay et la Bolivie (dans des poules de 3).