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L'article Chronologie de la Corse recense les grands évènements qui ont marqué l'Histoire de la Corse.

Préhistoire modifier

  • à partir de -10000, fréquentation humaine de l'île.
  • vers -6500, présence humaine sur l'ensemble de l'île qui a laissé des traces, avec la Dame de Bonifacio, et au Cap Corse Petra curbara.
  • -5000 : début de la civilisation proto-corse, issue probablement de populations venues de la péninsule italienne (Italiques, Ligures), de la péninsule ibérique (Ibères) et d'Afrique du Nord (Libyques).
  • -1500/-1300 : début de la civilisation torréenne ; construction de statues-menhirs et de tours par les Torréens.

Antiquité modifier

  • -660 : les Étrusques, installés en Toscane en -780, commercent avec les Vanacini, peuplade du Cap Corse qui travaillaient le fer et cultivaient la vigne et le blé.
  • -616 : les Carthaginois installent des comptoirs en Corse, commerçant avec Cagnano.
  • -565 : les Phocéens fondent Alalia, la cité du sel (actuelle Aléria).
  • -535 : après une longue bataille navale où les Phocéens perdent environ soixante de leurs navires, les Étrusques de Toscane alliés aux Carthaginois chassent les Grecs ; cette bataille marque l'effondrement de la thalassocratie phocéenne. Les Corses utilisent l'alphabet qu'ils apportent.
  • -453 : les Syracusains de Sicile menés par Gélon chassent les Étrusques. Apelles, amiral de Syracuse, fonde Syracusenus Portus (actuelle Porto-Vecchio).
  • -384 : Denys (Dionysos) Ier, tyran de Syracuse et successeur de Gélon, décide d'anéantir les prétentions puniques sur toute la mer Thyrrénienne. Pour cela il occupe les petites îles, les points forts de la côte orientale et fait de Syracusenus Portus une base avancée dont il se sert pour surveiller les régions alentour.
  • -280 : les Carthaginois, appuyés par des mercenaires torréens servant déjà dans les rangs de l'armée depuis le Ve siècle av. J.-C., chassent les Syracusains.
  • -259 : à la suite d'une décision prise cinq ans plus tôt au début de la Première guerre punique, les Romains entreprennent la conquête de la Corse. À la tête d'une importante flotte, Lucius Cornelius Scipio, dit Scipion l'Africain, surprend Alalia de nuit. À l'époque, il semblerait que la cité était libre, peuplée à la fois d'Étrusques et de Carthaginois. Scipion la brûle et la rebaptise Aleria.
  • -238 : seconde expédition romaine menée par Tiberius Gracchus. La Corse est réunie à la Sardaigne et devient la province romaine de Corse-Sardaigne. Les Corses traités en vaincus et non en "libérés" s'insurgent.
  • -235 : cinquième expédition de Rome en Corse dirigée par Spurius Carvilius Maximus.
  • -232 : les Annales romaines citent un jeune Romain nommé Cristino comme étant celui qui a donné la victoire à Carvilius.
  • -227 : à la suite d'une nouvelle révolte, Rome accorde à la Corse un régime provincial ainsi que les « droits des peuples latins ».
  • -162 : début de la « paix romaine » après un siècle de guerre et une douzaine d'expéditions. Malgré quelques aides puniques, les Corses se sont fait massacrer : en un siècle, les deux tiers des Corses sont tués.
  • -105 : fondation de Mariana (au sud de l'actuelle Bastia).

Haut Moyen Âge modifier

Le port de Bonifacio.

Période de Pise, d'Aragon et de Gênes modifier

  • 1077 : Grégoire VII confie l'administration de la Corse à Londolphe évêque de Pise, et le charge de réorganiser les diocèses de l'île.
  • 1092 : Le pape Urbain II nomme archevêque Daibertus évêque de Pise qui devient métropolitain-suzerain des 6 diocèses corses : Nebbio, Mariana, Accia, Sagone, Ajaccio et Aléria.
  • 1130 : sous l'influence de l'Église, les morts jusque là enterrés aux bords des routes, sont inhumés autour et dans les églises.
  • 1133 : les évêchés sont séparés en deux groupes (1 pour Gênes et 1 pour Pise). Gênes obtient du pape Innocent II les diocèses de Nebbio, Mariana, Accia, Pise conservant Sagone, Ajaccio et Aléria.
  • 1195 : installation de Gênes à Bonifacio.
  • 1268 : Sinucello Della Rocca, dit « Giudice della Rocca » ou de Cinarca, est maître de la Corse sauf Cap Corse et Bonifacio, avec l'aide de Pise. Gênes porte la guerre en Balagne et s'installe à Calvi, édifiant une citadelle.
  • 1284 : Bataille navale de Meloria ; Enrico Da Mare (fils d'Ansaldo, cosseigneur de Rogliano, amiral de Gênes) défait la marine pisane.
  • 1284 : la Corse et toute la Ligurie deviennent la propriété de Gênes qui devient dominante en Méditerranée ; Pise est évincée.
  • 1297 : le pape Boniface VIII crée le royaume de Sardaigne et de Corse, concédé en zone féodée à la couronne d'Aragon.
  • 1336 : mort de Jean Avogari (fils d'Oberto) ; son fief est partagé entre ses fils : Brando à Piero, Nonza à Lucchino et Canari à André.
  • 1347 : la Corse est génoise.
  • 1347 - 1348 : la peste noire qui toucha toute l'Europe ne laissa en Corse que le tiers des habitants, aux dires du chroniqueur florentin Giovanni Villani[6].
  • 1348 : mort de Galeotto Da Mare (dit Giachetto, arrière-petit-fils d'Ansaldo) ; son fief est partagé entre ses enfants : Babiano a tout sauf Centuri pour Crescione ; Morsiglia va à Nicolas (fils de Crescione) mais il est peu après aussi seigneur de Centuri ; Pino va à Bartolomeo (frère de Crescione)
  • 1358 : Sambucucciu d'Alandu dirige une révolte populaire et chasse de leurs fiefs les seigneurs, remplacés par des Caporali. Tous les châteaux sont démolis, à part 6 dont ceux de Nonza et San Colombano. Le peuple s'administre et les communes émancipées s'unissent en une confédération de la Terra del Comune, opposée au Cap Corse et à la Terra dei Signori.
  • 1359 : le territoire compris entre Brandu et Aléria, Corte et la mer, qui s'est libéré, s'allie à la république de Gênes.
  • 1363 : persécution des Ghjuvannali. 20 000 personnes sont excommuniées.
  • 1372 : l'Aragon réalise ses droits sur la Corse. Il aide Arrigo Della Rocca, descendant de Giudice, comte de Corse. Gênes inféode l'île à des gentilhommes génois. Arrigo s'entend avec eux pour fonder la société de la Maona et être gouverneur de la Rocca.
  • 1378 : 27 août, Gênes afferma l'île à une société industrielle et financière, composée de six membres et désignée sous le nom de « Maona ».
  • 1383 : fondation de Bastia par Gênes.
  • 1394 : Arrigo Della Rocca chasse tous les seigneurs de leurs châteaux et se déclara seigneur de l'île tout entière pour former la principauté italienne de Corse, au même titre que les autres régions-états d'Italie.
  • 1397 : Arrigo, maître de presque toute la Corse durant douze ans, est vaincu par Gênes et les Corses qui se soulèvent contre lui.
  • 1401 : mort du comte de Corse Arrigo Della Rocca. Son fils passe dans le camp de Gênes car il s'aperçoit des intentions d'invasion étrangère, sur la Corse en particulier, de la France et du royaume d'Aragon.
  • 1420 : intervention, avec sa flotte, du roi Alphonse V d'Aragon. Vincentello d'Istria prend Bastia, échoue après son siège à Bonifacio dont la population subira la famine, et ne peut conserver longtemps Calvi. Le roi d'Aragon veut conquérir les îles italiennes de Corse, de Sardaigne et de Sicile.
  • 1430 : rejetant la tutelle de Vincentello, les caporali de Terra del Comune proclament Simon 1er da Mare, frère d'Urbain, gouverneur général de la Corse. Ce dernier d'abord battu à Biguglia, bloque Vincentello dans Bastia en 1433.
  • 1434 : le comte et vice-roi de Corse Vincentello d'Istria est décapité à Gênes sur demande du peuple corse qu'il aura affamé dans sa tyrannie et ses guerres.
  • 1434 : Simon 1er Da Mare se retrouve comte de Corse, mais ne règne durant quelques années que sur les deux tiers de l'île, malgré l'appui de Gênes, des Caporali et de son fils Carlo.
  • 1439 : mort de Simon 1er da Mare.
  • 1453 : à la demande des Corses, l'île est gérée par l'Office de Saint Georges avec l'assentiment du pape. La domination génoise devient fondée en droit.
  • 1454 : le château de Petralerata est cédé à l'Office de Saint Georges par son occupant, Carlo di Luciano, suivant une convention ratifiée par l'Office le 13 février.
  • 1455 : après la prise de Constantinople par les Turcs en 1453, les Barbaresques commencent à razzier les côtes (ils le feront durant environ trois siècles). Les villages côtiers commencent à être abandonnés. Pour rassurer les populations, Gênes impose la construction de tours littorales aux frais des pievi et communautés pur protéger la population de lîle qui subit des razzias des maures.
  • 1457 : Gênes conçoit le projet de construire une forteresse à Ajaccio.
  • 1460 : devant la Cortès catalane, Jean d'Aragon jure l'union perpétuelle de la Sicile et de la Sardaigne à la couronne. Il n'est plus question de la Corse. C'est la reconnaissance tacite de la souveraineté génoise.
  • 1464 : Francesco Maletta vient prendre possession de la Corse au nom du duc de Milan ; Polo della Rocca et les seigneurs de Cap Corse lui font leur soumission.
  • 1481 : Rinuccio di Leca soulève le peuple et offre la Corse à Appiano IV, seigneur de Piombino, qui envoie immédiatement son frère Gherardo, comte de Montegna, sur l'île où on l'acclame comte de Corse.
  • 1492 : la citadelle d'Ajaccio est en construction. Le 2 mai 1492, Alfonso d'Ornano à qui ont été confiés les travaux, écrit aux Protecteurs de San-Giorgio que les murailles de la ville étaient assez avancées pour « couper les jambes à toute espèce d'ennemis »[6].
  • 1511 : Toute l'île passe sous le contrôle direct de Gênes.
  • 1515 : mort en exil à Rome du dernier comte de Corse, Giovan Paolo di Leca
  • 1526 : début d'une période d'épidémie de peste qui dure quatre ans.
  • 1540 : les Génois conduits par Zannetino Doria, neveu d'Andrea Doria, capturent à Girolata Dragut, amiral turc et l'un des corsaires les plus célèbres de l'Empire ottoman.
  • 1551 : Sampiero Corso occupe la Corse avec les Turcs pour le compte de la France.
  • 1555 : les Français s'allient aux Turcs qui ravagent Bonifacio, et le Cap Corse. Le corsaire turc Acarèse base ses galiotes dans l'anse d'Agnellu et occupe durant plusieurs années le pays d'Ersa. Les Génois interviendront et chasseront les ennemis.
  • 1559 : traité du Cateau-Cambrésis. La Corse est rendue à Gênes
  • 1569 : Gênes dote l'île de « Statuts civils et criminels » (en vigueur presque jusqu'en 1789).
  • 1571 : octobre - Ambroise de Negroni et quatre felouques cap-corsines construites à Santa Severa participent à la victoire de Lépante (les Ottomans perdent leur légendaire invincibilité et 117 navires).
  • 1573 : le drapeau de la Corse apparaît pour la première fois. Dans un atlas des possessions de Philippe II roi d'Espagne avec des armoiries pour chaque province qu'il établit en 1573, le géographe italien Mainaldi Galerati décide d'y faire figurer la Corse. Comme il n'en connaît pas les armes, il décide d'y mettre une tête de maure[7].
  • 1579 : épidémie de peste à Gênes et en Corse.
  • 1583 à 1590 : famine et misère en Corse. Les Barbaresques razzient toutes les côtes de l'île. Des personnes sont enlevées, 76 villages sont ruinés ou abandonnés dans le sud, 21 dans le nord. Gènes ne parvient pas à cette période à protéger entièrement l'île car affaiblie par les guerres européennes.
  • 1594 : parution de la première histoire de la Corse.
  • 1676 : 14 mars, arrivent des exilés Grecs à qui les Génois accordent le territoire de Paomia pour protéger les chrétiens d'orient.
  • 1715 : les Corses obtiennent l'interdiction des armes moyennant une imposition supplémentaire de deux seini par feu
  • 1725 : naissance de Pascal Paoli.
  • 1726 : Alessandro Saluzzo est élu gouverneur.
  • 1728 : Felice Pinelli qui lui succède, surexcite les Corses par sa maladresse et sa rigueur.
  • 1729 : premier soulèvement des Corses contre Gênes à la suite de mauvaises récoltes et de nouvelles taxes.
  • 1730 : juin, arrivées du nouveau gouverneur Giovanni Francesco Gropallo, et du commissaire Camillo Doria chargé des pleins pouvoirs militaires.
  • 1730 : en décembre, consulte de Saint-Pancrace ; la Corse déclare son indépendance.
  • 1731 : à la demande de Gênes, des troupes impériales commandées par le baron de Wachtendonck arrivent en Corse.
  • 1732 : 14 janvier, le colonel de Vins avec six cents soldats allemands tentent d'occuper Calinzana et subit une lourde défaite.
  • 1732 : 26 mars, Paolo Battista Rivarola est nommé commissaire général.
  • 1732 : 7 avril, Le prince de Wurtemberg arrive à Calvi avec de nouvelles troupes allemandes.
  • 1732 : paix de Corte qui ne sera pas respectée.
  • 1733 : Wachtendonck et les dernières troupes allemandes quittent la Corse.

Le Gouvernement de Pascal Paoli (1755-1769) modifier

Pascal Paoli.
  • 1733 : juillet, Paolo Geronimo Pallavicini commissaire général en remplacement de Rivarola.
  • 1733 : deuxième soulèvement des Corses contre Gênes.
  • 1734 : Début septembre, Ugo Fieschi et Pier Maria Giustiniani, sénateurs, sont nommés commissaires généraux, en remplacement de Pallavicini. Ils s'annoncent comme messagers de paix.
  • 1735 : 30 janvier, déclaration d'indépendance par la consulta d'Orezza.
  • 1735 : 2 mai, Gênes envoie un commissaire général pour le Delà-des-Monts, Ottavio Grimaldi. Felice Pinelli revient en Corse comme commissaire général du Deçà-des-Monts.
  • 1735 : première Constitution corse (première au monde).
  • 1736 : Fin janvier, arrive le commissaire général Rivarola
  • 1736 : un aventurier, Théodore de Neuhoff, ex-espion en Écosse pour étudier le rétablissement des Stuart, devient roi des Corses.
  • 1737 : 10 novembre à Fontainebleau, convention entre la France et Gênes pour l'envoi de troupes en Corse.
  • 1737 : décembre, le marquis Giovan Battista de'Mari est nommé commissaire général en remplacement de Rivarola.
  • 1738 : février, Louis de Frétat, comte de Boissieux, maréchal de camp, chef du corps expéditionnaire français arrive en Corse. Il vient négocier, suivant les ordres reçus, et refuse d'ouvrir les hostilités comme le lui demandent les Génois.
  • 1738 : 24 septembre, Frédéric de Neuhoff, neveu du Roi, débarque à Ajaccio et Sagone pour tenter de soulever la Corse occidentale.
  • 1738 : 18 octobre, ratification à Fontainebleau, entre la France et Gênes, d'un Règlement de gouvernement de la Corse.
  • 1738 : 14 décembre, les Français qui se dirigent vers le Borgu, sont attaqués. Le détachement installé dans le village réussit à se dégager. Ils battent en retraite avec des pertes.
  • 1739 : 13 janvier, le lieutenant-général Jean-Baptiste-François des Marets, marquis de Maillebois, reçoit les instructions pour aller commander l'armée du Roi en Corse, en remplacement de Boissieux malade (il meurt dans la nuit du 1er au 2 février).
  • 1739 : avril, Maillebois organise en Balagne, des compagnies de volontaires corses au service de la France. Ces compagnies constituent les premiers noyaux du futur régiment le Royal-Corse.
  • 1739 : mai, les pieve de Casinca, Ampugnani, Campulori, ainsi que Corte et le Nebbiu, fournissent des compagnies de volontaires corses à Maillebois, qui disposera avec les six bataillons d'infanterie, des hussards et de l'artillerie débarqués à Bastia, d'une armée de 16 bataillons à 510 hommes chacun, deux escadrons de hussards à 100 hommes et 60 miquelets. Avec les troupes génoises, les effectifs s'élèvent à dix ou onze mille soldats.
  • 1739 : décembre, l'île est en grande partie soumise. Les troupes françaises commencent à réembarquer.
  • 1740 : juin, le marquis Domenico Maria Spinola, ancien Doge, est nommé commissaire général en remplacement de Giovan Battista de'Mari.
  • 1740 : 3 octobre, Frédéric de Neuhoff qui s'est soumis, et sa suite quittent la Corse.
  • 1741 : fin juin, publication du dénombrement de la population commandé par Maillebois (promu maréchal le 11 février) : la Corse compte 339 paroisses, 427 villages, 26 854 feux, 120 389 habitants.
  • 1741 : 6 septembre, les dernières troupes françaises quittent Calvi pour Antibes.
  • 1742 : pour faire face à une agitation naissante, les Génois envoient de nouvelles troupes sur l'île.
  • 1743 : 1er février, Théodore réapparaît à bord d'un vaisseau anglais devant L'Île-Rousse.
  • 1743 : 22 février, mort à Bastia du commissaire Spinola. Gian Benedetto Speroni prend la suppléance.
  • 1743 : 28 février, Théodore est dans le golfe d'Ajaccio avec cinq navires anglais. L'escadre attaque un navire espagnol placé sous la protection des canons génois. Il compte s'emparer d'Ajaccio. Ses partisans commencent le blocus de la ville que la population est autorisée à quitter. La flotte anglaise en repartira le 5 mars.
  • 1743 : dans la nuit du 16 au 17 mars, le Folkestone dépose Théodore à l'embouchure de l'Arno. Le Roi a quitté la Corse pour toujours.
  • 1747 : seconde intervention française.
  • 1755 : avril, au couvent San Francescu de Caccia, la Cunsulta de Caccia, assemblée de députés convoqués par Pascal Paoli, jette les bases de la Constitution de la future Corse indépendante.
  • 1755 : 14 juillet, Pascal Paoli est proclamé général de la Nation par la consulte de Sant'Antone di a Casabianca, c'est le début de l'indépendance.
  • 1755 : seconde Constitution corse. Pascal Paoli y définit « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ».[réf. nécessaire]
  • 1765 : ouverture de l'Université de Corse Pascal-Paoli.

La Corse française modifier

Napoléon Ier.
  • 1768 : 15 mai, par le traité de Versailles Gênes cède la Corse, que dans les faits elle ne possède plus, à la France. Louis XV, qui refuse à dessein de reconnaître la République corse comme légitime, envoie son armée prendre possession de l'île. En échange, il annule la dette de Gênes.
  • 1768 : 9 octobre, les troupes paolistes mettent en déroute l'armée française à Borgo.
  • 1769 : 8 mai, les troupes de Pascal Paoli perdent la bataille de Ponte Novu. La Corse passe sous domination militaire française. Des philosophes des Lumières, tels que Rousseau et Voltaire, s'indignent de l'injustice de cette guerre qui vient détruire une Nation démocratique.
  • 1769 : 13 juin, Pascal Paoli quitte la Corse pour la Grande-Bretagne.
  • 1769 : 15 août, naissance de Napoléon Bonaparte à Ajaccio.
  • 1769 : Fermeture de l'université de Corte par Louis XV.
  • 1773 : Marbeuf, commandant en chef des troupes françaises et gouverneur de l'île, accorde aux Grecs le droit de s'installer à Cargèse.
  • 1774 : Niolo, Talcini et Vallerustie se soulèvent. La ferme répression du général Narbonne saccage le Niolu, et six cents Corses sont envoyés au terrible bagne de Toulon.
  • 1786 : Une enfant de Corbara, Marthe Franceschini, enlevée par des pirates en 1778, attire le Sultan alawite du Maroc. Elle deviendra Davia et « impératrice » du Maroc.
  • 1789 : L'Assemblée nationale décrète unilatéralement que « la Corse fait partie de la France ».
  • 1789 : Avril, la Corse compte 11 juridictions royales (Aiacciu, Aleria, Bastia, Bonifaziu, Calvi et Balagna, Capicorsu, Corti, A Porta d’Ampugnani, Nebbiu, Sartè, Vicu) et 65 pievi.
  • 1789 : 22 décembre, la Constituante divise la France en 83 départements.
  • 1790 : 21 janvier, dernière réaction des Génois avec une lettre de protestation du doge Pallavicini lue à l'Assemblée nationale. Les anciennes communautés ou paroisses prennent le nom de communes.
  • 1790 : 26 février, par décret la Corse qui était divisée en onze juridictions royales (Aiacciu, Aleria, Bastia, Bonifaziu, Calvi et Balagna, Capicorsu, Corti, A Porta d’Ampugnani, Nebbiu, Sartè et Vicu), est partagée en neuf districts (ex-juridictions) : Bastia, Oletta, A Porta, Cervioni, Corti, l’Isula Rossa, Aiacciu, Tallà et Vicu. Le district est partagé en cantons (ex-pievi), le canton en communes. Le Conseil supérieur, créé en 1768, est supprimé.
  • 1790 : 4 mars, lettres patentes du roi sur le décret du 26 février : « L’île de Corse ne formera provisoirement qu’un seul département. L’assemblée des électeurs se tiendra dans la pieve d’Orezza ».
  • 1790 : 7 juillet, l’Assemblée nationale décide que la Corse n’aura qu’un seul évêque comme les autres départements. Le siège est fixé à Bastia. La Corse comptait auparavant cinq diocèses : Aiacciu, Aleria, Bastia, Mariana et Nebbiu.
  • 1790 : 14 juillet, après avoir été accueilli à Paris, Paoli amnistié rentre en Corse via Macinaggio avec le commandement militaire insulaire.
  • 1790 : 24 septembre, Bastia est choisi provisoirement comme chef-lieu du département, avec possibilité pour le Conseil de se réunir ailleurs suivant les besoins.
  • 1790 : 30 septembre au 14 octobre, à Bastia, première session du premier Conseil général chargé de l’administration du département. Pascal Paoli est élu président à l’unanimité.
  • 1791 : 27 mai, le département de la Corse obtient six députés pour la prochaine législature.
  • 1791 : 28 juin, l’Assemblée nationale confirme la décision du Directoire du département concernant le transfert du gouvernement de l’île à Corte et fixe le siège provisoire de l’évêché à Ajaccio.
  • 1791 : 29 septembre, en vertu du décret de la Constitution du 18 juin, l’assemblée fixe le chef-lieu du département à Corti et le siège de l’évêché à Aiacciu.
  • 1791 : 1er juillet, décret de la Convention : « 8° L’île de Corse sera divisée en deux départements, l’un en deçà et l’autre en delà des monts ; le Comité de division fera sans délai son rapport sur l’emplacement des chefs-lieux et sur la division en districts et en cantons ».
  • 1793 : 11 août, séparation de la Corse en deux départements, le Liamone (chef-lieu : Aiacciu, districts : Aiacciu, Vicu et Sartè), et le Golo (chef-lieu : Bastia, districts : Bastia, Calvi et Corti).
  • 1794 : Négociations des Anglais avec Pascal Paoli sur la cession de la Corse à la Grande-Bretagne après en avoir chassé les Français. Hood aide Paoli à occuper St-Florent, Patrimonio, Bastia, Calvi. Mais Hood saccage Centuri et Macinaggio. Les Anglais chassent les Français. Dernier bastion français, Calvi se rendra le 20 août. Mise en place du Royaume anglo-corse. Londres impose le vice-roi Gilbert Elliot.
  • 1796 : les troupes françaises reprennent l'île qui a été évacuée par les Britanniques.
  • 1796 : la Corse compte 150 000 habitants.
  • 1797 ; le rétablissement des lois contre le clergé provoque en Castagniccia l'insurrection de « La Crucetta » écrasée par le général Vaubois. Le général Augustin Giafferi, 80 ans, chef des insurgés, est fusillé à Bastia.
  • 1804 : Napoléon Bonaparte devient empereur des Français.
  • 1805 : Décret de sur-séance qui accorde un délai pour l'emploi de la langue française dans les actes publics en Corse, région de langue italienne jusqu'en 1858.
  • 1807 : Février, mort de Pascal Paoli à Londres.
  • 1811 : Golo et Liamone sont réunis, le département de Corse est restauré avec Ajaccio pour chef-lieu.
  • 1812 : Chaque paroisse ouvre un cimetière, les morts ne sont plus inhumés dans les églises.
  • 1814 : Napoléon Ier abdique ; il devient souverain de l'île d'Elbe. Les Anglais occupent un mois durant Bastia, Calvi, Ajaccio, Bonifacio. Napoléon de retour au pouvoir à Paris, puis battu à nouveau en juin 1815 à Waterloo par l'Europe coalisée, est déporté, cette fois sur l'île de Sainte-Hélène.
  • 1815 : Le marquis de Rivière fut appelé, en novembre, au commandement de la 23e division militaire (la Corse). « Sa prudence et sa fermeté » dissipèrent les troubles insurrectionnels qui désolaient cette île[8].
  • 1816 : Mille Fium'Orbais s'insurgent contre Louis XVIII anti-bonapartiste ; 8 000 soldats ne peuvent les soumettre. Le général Amédée Willot réconcilie tout le monde.
  • 1821 : Napoléon Bonaparte meurt à Sainte-Hélène.
  • 1830 : Les cantons ne portent plus les noms des anciennes pieves mais ceux des chefs-lieux.
  • 1840 : Voyage de Prosper Mérimée dans l'île.
  • 1849 : 10 août, nomination du premier « Monsieur Corse » de l'histoire de l'île. Louis-Napoléon Bonaparte alors président de la République donne mission à Jacques Pierre Abbatucci (futur garde des Sceaux) de faire un rapport sur les besoins de la Corse, et le charge du suivi des dossiers relatifs à l'Île auprès des différents ministères concernés.

Le coup d'État du 2 décembre 1851 de Napoléon III est largement soutenu en Corse, département catholique, conservateur et monarchiste ; elle fait même partie des quatre départements où aucun opposant n'est arrêté[9].

  • 1859 : 4 août, la Cour de cassation réaffirme que la langue française est la seule langue officielle en Corse[10], l'italien étant jusqu'alors la langue la plus utilisée dans l'île[réf. nécessaire]. La langue corse est désormais interdite dans l'administration[réf. nécessaire].
  • 1881 : La Corse compte 273 000 habitants.
  • 1890 : En l'espace d'un siècle la population de l'île a presque doublé.
  • 1905 : Création de l'équipe de football du Sporting Club de Bastia.
  • 1907 : Naissance à Ajaccio du célèbre chanteur corse Tino Rossi, né Constantin Rossi.
  • 1908 : Création de l'équipe de football cortenaise.
  • 1910 : Création de l'équipe de football ajaccienne Athletic Club d'Ajaccio.
  • 1918 : Avec 11 300 morts au terme de quatre ans de guerre, la Corse est l'un des départements qui paye, proportionnellement à sa population, le plus lourd tribut en vies humaines.
  • 1921 : Le 15 mai à 2 heures, le paquebot délabré Rion venant de Constantinople, arrive dans la baie d'Ajaccio avec à son bord 3 422 réfugiés Russes. Après une mise en quarantaine sanitaire, les passagers débarquent. Certains restent définitivement, faisant souche sur l'île.
  • 1939 : Interdiction du journal A Muvra, considéré comme pro-italien.

La Seconde Guerre mondiale modifier

  • 1941 : à la demande de l'Italie, l'armée allemande regroupe les prisonniers de guerre corses dans des camps spéciaux : le Stalag VB et l'Oflag VC.
  • 1942 (novembre) - 1943 (septembre) : les troupes italo-allemandes envahissent l'île. À partir de novembre 1942, 80 000 soldats italiens envahissent la Corse.
  • 14 décembre 42 : La mission secrète Pearl Harbour débarque par le sous-marin Casabianca en baie de Topiti (Piana)
  • mars 1943 : suicide de Fred Scamaroni, prisonnier à la Citadelle d'Ajaccio.
  • août 1943 : exécution de Pierre Griffi le 18 août et de Jean Nicoli le 31 août à Bastia.
  •  : à la suite de la chute du régime fasciste à Rome, les troupes allemandes occupent l'île.
  • au  : les Italiens (80 000 soldats), des partisans locaux (1 000) et environ 4 000 soldats français (provenant des colonies pour la plupart) combattent la Wehrmacht. Ajaccio devient la première ville française à être libérée. Plus de 700 soldats italiens auront été tués, mais les troupes italiennes laissent à l'armée française l'honneur d'entrer en premier à Bastia.
  •  : 13 000 Allemands fuient l'île.
  •  : le général de Gaulle proclame à Ajaccio : « Nous devons sur le champ tirer la leçon de la page d'histoire que vient d'écrire la Corse française. (…) La Corse a la fortune et l'honneur d'être le premier morceau libéré de la France. Ce qu'elle a fait éclater de ses sentiments et de sa volonté, à la lumière de sa libération, démontre que ce sont les sentiments et la volonté de la Nation tout entière. »[11].
  • 1944 : l'île devient une base importante - surnommée USS Corsica, le « porte-avion » - pour la poursuite des opérations en Italie puis pour le débarquement en Provence (août 1944).
  • 1944 : éradication du paludisme, présent en Corse depuis le XIIIe siècle, par épandages de DDT par l'armée américaine.
  • 1945 : procès contre les irrédentistes. Condamnation de Petru Rocca à 15 ans de prison pour collaborationnisme.

La Corse contemporaine modifier

  • 1957 : Création de le SETCO (Société pour l'Équipement Touristique de la Corse) afin de favoriser la réalisation de complexes touristiques (hôtels, villages de vacances, etc.). Création de la SOMIVAC (Société pour la mise en valeur agricole de la Corse). 90 % des terres ayant été promises auparavant aux paysans corses seront réservées aux rapatriés d’Algérie.
  • 1957 : Arrivée massive de rapatriés d'Algérie (jusqu'en 1965).* 1960 : En avril, le gouvernement Debré décide de créer un centre d’expérimentations nucléaires souterraines dans les mines désaffectées de l’Argentella, au sud de Calvi : manifestation de protestation unanime. Le Gouvernement recule. Les essais nucléaires, qui ne peuvent plus se faire en Algérie, se feront désormais en Polynésie.
  • 1960 : La population de l'île est retombée à 160 000 habitants.
  • de 1965 à mi-1970 : Radicalisation des revendications d'abord régionalistes puis autonomistes et enfin nationalistes. L'île est dans un état d'isolement et de retards techniques considérables : peu de routes, des communications difficiles et coûteuses avec le continent, des installations sanitaires médiocres, une carte scolaire déplorable, pas d'université…
  • 1970 : La Corse est détachée de Provence-Côte d'Azur et devient la 22e région métropolitaine (décret du 9 janvier 1970).
  • 1972 : « affaire des boues rouges » de la Montedison, déversements de produits toxiques au large du Cap Corse. Après diverses manifestations, un commando clandestin dynamitera le navire pollueur.
  • 1975, 21 août : « affaire d'Aléria » : une douzaine d'hommes armés de fusils de chasse, représentée par le docteur Edmond Simeoni, occupe la ferme d'un viticulteur rapatrié accusé d'être mêlé à un scandale financier. 1 200 Gendarmes et CRS cernent les bâtiments. Bilan : deux gardes mobiles tués et un militant gravement blessé. Cet événement tragique est considéré comme l'acte de renaissance du nationalisme corse.
  • 1975 : suite à cette affaire, entre le 23 et le 26 août, d'importantes émeutes nocturnes ont lieu à Bastia. Michel Poniatowski, ministre de l'intérieur, envoie les blindés sur Bastia. Bastia connaît alors des scènes de guerre civile. La loi du 15 mai 1975 portant réorganisation de la Corse divise la Corse en deux départements.
  • 1976 : le 5 mai, au cours d'une nuit bleue création du FLNC réclamant la reconnaissance des droits nationaux du peuple corse, le droit à l’autodétermination et un pouvoir populaire démocratique en Corse.
  • 1976 : mise en place de la « bidépartementalisation » : l'île est organisée en deux départements, la Haute-Corse et la Corse-du-Sud.
  • 1981 : « Réouverture » de l'université de Corse à Corte.
  • 1982 : Les lois du 2 mars et 30 juillet donnent un statut particulier à la région corse et la première assemblée de Corse est élue au suffrage universel direct le 8 août.
  • 1983 : Décès du célèbre chanteur corse Tino Rossi.
  • 1991 : Statut Pierre Joxe voté, l'assemblée de Corse dispose de compétences élargies.
  • 1992 : Aux élections territoriales, les nationalistes (toutes tendances confondues : Corsica Nazione, MPA…) dépassent 25 % des voix.
  • 1995 : Les deux principales branches issues du FLNC de l'époque, le FLNC Canal Historique et le FLNC-Canal Habituel, se livrent à des règlements de comptes « fratricides » qui font plus d'une quinzaine de morts.
  • 1998 : Assassinat du préfet Claude Érignac.
  • 1999 : affaire des paillotes. La paillote (construite illégalement) « chez Francis » est incendiée (tout aussi illégalement) par les gendarmes du GPS au cours d'une action clandestine sur ordre du préfet Bernard Bonnet.
  • 2000 : En août, le premier ministre Lionel Jospin propose un nouveau statut pour la Corse connu sous le nom de processus de Matignon qui est voté par l'Assemblée nationale le 4 décembre.
  • 2002 : Loi élargissant à nouveau les compétences de la collectivité territoriale de Corse et lui confiant notamment de nouvelles responsabilités dans des domaines tels la gestion des ports et aéroports, la carte des formations ou la préservation des monuments historiques.
  • 2003 : 6 juillet : rejet par une majorité d'électeurs habitant sur l'île du projet de collectivité unique. Marquant une victoire des républicains anti-nationalistes conduits par Émile Zuccarelli, ce référendum est, selon ces derniers, un tournant décisif dans l'histoire politique récente avec l'arrêt provisoire des réformes institutionnelles.
  • 2007 : Lors de l'élection présidentielle, la Corse est l'une des régions de France qui votent le plus massivement en faveur de Nicolas Sarkozy (plus de 61 % des voix), candidat élu.
  • 2008 : 12 janvier: à la suite d'une manifestation nationaliste, ceux-ci, qui devaient initialement se diriger vers la préfecture, occupent l'Assemblée territoriale corse pendant près de trois heures (s'ensuit un incendie qui ravage des bureaux dont celui du président de l'Assemblée).
  • 2009 : le Plan d'aménagement et de développement durable de la Corse (PADDUC) initié par la majorité UMP de l'Assemblée de Corse suscite la polémique sur l'île. Accusé, entre autres, d'être basé sur le tout-tourisme et de ne pas respecter assez l'environnement, le projet rencontre une vive opposition. Il est finalement repoussé, et figure parmi les enjeux de les élections territoriales de 2010.
  • 2010 : La gauche, menée par Paul Giacobbi, remporte pour la première fois depuis 24 ans les élections territoriales. Les nationalistes, toute tendances confondues (Femu a Corsica, autonomiste, et Corsica Libera, indépendantiste), atteignent le score historique 36 % des voix et se positionnent au centre du débat politique.
  • 2011 : 26 avril : La Mission de l'Université sur le droit à l'avenir de la Corse publie son rapport. Elle propose de régler définitivement la question corse par l'institution d'une citoyenneté corse fondée sur la résidence dans l'île et une maîtrise suffisante de la langue corse. Cette proposition suppose l'adoption pour la Corse d'un statut d'autonomie défini par la Constitution (Corse-Matin, 27 avril 2011).
  • 2011 : 30 juin : L'Assemblée de Corse adopte à une large majorité un projet de réforme de l'accès à la propriété foncière réservant celle-ci au détenteur d'une future citoyenneté corse, dont les modalités sont à définir, et le représentant de l'Exécutif en charge de la langue annonce l'intention d'œuvrer à l'obtention d'un statut officiel pour la langue corse. Ces deux mesures devront s'insérer dans le futur statut de la Corse, que l'Assemblée devra négocier avec l'État. La gauche y est majoritairement favorable, tout comme les partis nationalistes. La gauche républicaine aujourd'hui minoritaire, y reste hostile. La droite, elle, s'est abstenue. Le débat institutionnel est relancé (Corse Matin, 10 juillet 2011).
  • 2011 : 27 mars : Le leader nationaliste Jean-Christophe Angelini remporte les élections cantonales à Porto Vecchio, et défait Camille de Rocca Serra, ancien président de l'Assemblée de Corse et ami proche de Nicolas Sarkozy. La percée nationaliste se poursuit dans les urnes, et la défaite du leader de la droite face à une figure montante du nationalisme sonne comme un véritable coup de tonnerre. La page du référendum de 2003 semble définitivement tournée.
  • 2011 : 31 décembre : Le Président du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse (CTC) annonce au cours de ses vœux pour l'année 2012 son intention d'entamer une négociation avec l'État pour doter rapidement l'île d'un statut d'autonomie inscrit dans la Constitution. Ce statut doit transférer à la CTC une partie du pouvoir législatif, notamment sur les questions foncières, à l'instar de ce qui existe déjà en droit français pour les TOM, et prévoir l'officialisation de la langue corse, en vue de sa réintroduction généralisée dans la société corse, après un siècle d'éradication forcée.
  • 2012 : février : Le député européen EELV François Alfonsi emmène une délégation d'élus à la CTC, de fonctionnaires et d'intellectuels au Pays de Galles, en Grande-Bretagne, où la langue galloise fait l'objet d'une politique de revitalisation depuis l'accession de la province à l'autonomie, afin de prendre exemple sur ce type de politique pour préparer une future officialisation de la langue corse.
  • 2012 : novembre : à la suite des assassinats de l'avocat Antoine Sollacaro et du Président de la Chambre de Commerce de Corse-du-Sud Jacques Nacer, le gouvernement français reconnait pour la première fois l'existence d'une mafia en Corse, et promet des mesures judiciaires spécifiques.
  • 2013-2014: L'Assemblée de Corse vote plusieurs propositions allant dans le sens d'une nouvelle évolution institutionnelle et d'une autonomie élargie pour la Corse. Le 17 mai 2013, au terme d'un vote largement majoritaire (36 voix sur 51, soit 70 % des votants), elle vote l'adoption d'un statut de coofficialité pour la langue corse, assorti d'un programme de revitalisation linguistique. L'opinion corse, de son côté, est quasi unanimement favorable au bilinguisme et à la réintroduction de la langue (90% des personnes interrogées, selon un sondage Opinion of Corsica publié en avril 2013)[12]. Le 27 septembre de la même année, les élus corses se prononcent pour une nouvelle évolution des institutions de l'île par le biais de l'inscription d'une mention spécifique à la Corse dans la Constitution (à 46 voix sur 51)[13]. Le 25 avril 2014, à l'issue d'un vote majoritaire de 29 voix sur 51, les conseillers territoriaux proposent l'adoption d'un statut de résident permanent d'au moins cinq ans pour devenir propriétaire dans l'île afin de contrer la flambée des prix et la spéculation foncière et immobilière[14]. À la suite de ces nouvelles propositions, un dialogue s'ouvre à nouveau entre le gouvernement français et les élus corses.
  • 2014 : 25 juin : dans un communiqué envoyé à la presse locale, le FLNC annonce l'abandon de la lutte armée. L'organisation déclare « sans préalable et sans équivoque aucune » avoir décidé « unilatéralement d'enclencher un processus de démilitarisation et une sortie progressive de la clandestinité » et estime qu'il est temps « de passer à une phase nouvelle : celle de la construction d'une force politique pour gouverner la Corse et la conduire à l'indépendance »[15]. L'annonce est historique, et accueillie positivement par la classe politique insulaire qui y voit le début d'une nouvelle ère dans les rapports politiques en Corse.
  • 2014 : 31 octobre : Un nouveau PADDUC, initié cette fois-ci par la majorité territoriale de gauche, est adopté par l'Assemblée de Corse. Plus consensuel que le précédent, le projet fait cependant l'objet de longues et intenses discussions avant de recevoir l'appui des élus nationalistes. Ces derniers votent le texte après avoir obtenus plusieurs garanties fondamentales, notamment sur la protection des espaces remarquables et des terrains agricoles. Malgré l'opposition de la droite et d'une élue de gauche, le texte est adopté à une large majorité, voté par 38 élus sur 51.
  • 2015 : 1er juillet : l’Assemblée nationale adopte le projet de collectivité unique pour la Corse, voté un an plus tôt par les élus de l'Assemblée de Corse (42 voix sur 51). Ce projet prévoit notamment la fusion de la Collectivité territoriale de Corse et des deux conseil départementaux (Haute Corse et Corse du Sud). L'entrée en vigueur de ce nouveau statut pour l'île est prévue pour le 1er janvier 2018.
  • 2015 : 13 décembre : Victoire des nationalistes à l'issue du second tour des élections territoriales, la liste unie "Pè a Corsica" (fusion des autonomistes de Femu a Corsica et des indépendantistes de Corsica Libera) menée par Gilles Simeoni arrive en tête avec plus de 35% des voix. Pour la première fois depuis la création de la Collectivité territoriale de Corse les nationalistes accèdent aux responsabilités territoriales.

Références modifier

  1. Dictionnaire encyclopédique du christianisme, V. 1, Paris, Cerf, 1990, p. 1103.
  2. La Corse en l'an 1000 - La marque des sarrasins (Histoire) sur L'Express.fr (02/12/1999)
  3. Hans-Erich Stier (dir.), « Grosser Atlas zur Weltgeschichte », Westermann 1985, (ISBN 3-14-100919-8), p. 49, 54, 57.
  4. Delvert J.: L'expansion des moustiques Anopheles dans le bassin méditerranéen (V-e/IX-e siècles) et ses conséquences démographiques et économiques. ORSTOM, 1987
  5. Philippe Pergola de l'Institut Pontifical d'Archéologie Chrétienne à Rome in Archéologie et Société - Cervioni août 1979
  6. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Cesari-Rocca
  7. Les origines du drapeau corse U Ribombu
  8. « De RIVIÈRE, (Charles-François marquis, puis duc) », dans Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, vol. 12 vol., 1822-1833 [détail de l’édition] {{Ouvrage}} : paramètre titre manquant, vol. VIII, , 378 p. (lire en ligne), p. 181-184
  9. Jacques Olivier Boudon, Les Bonaparte : regards sur la France impériale. La Documentation photographique, dossier 8073, janvier-février 2010, p. 11 (carte de Gilles Pécout)
  10. Le français et les langues historiques de la France, par Hervé Abalain, Éditions Jean-Paul Gisserot, page 113, (ISBN 2877478815)
  11. Medias libres, Discours de Gaulle, octobre 1943.
  12. http://www.corsematin.com/article/assemblee-de-corse/la-coofficialite-de-la-langue-votee-par-lassemblee-de-corse.994161.html
  13. http://www.corsematin.com/article/france/lassemblee-de-corse-pour-inscrire-lile-dans-la-constitution.1158002.html
  14. http://www.corsematin.com/article/derniere-minute/corse-il-faudra-resider-depuis-au-moins-cinq-ans-pour-devenir-proprietaire.1356246.html
  15. http://www.corsematin.com/article/derniere-minute/le-flnc-corse-annonce-labandon-de-la-lutte-armee.1428059.html

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