Utilisateur:Shloren/Ruscisme

Une combinaison du ruban de Saint George et de la lettre Z, tout deux associés au ruscisme, qui est comparé à la croix gammée fasciste (et appelée zwastika)[1],[2].

Le ruscisme (russe : рашизм, prononcé [rɐˈʂɨzm], ukrainien : рашизм, anglais : rashism)[3] est un mot-valise agglomérant « Russie » et « fascisme »[4],[5], également connu sous le nom de russisme (russe : русизм)[6], ou encore fascisme russe (russe : русский фашизм). Il est utilisé par un certain nombre d'universitaires, d'hommes politiques et de publicistes pour décrire l'idéologie politique et les pratiques sociales des autorités russes sous la direction de Vladimir Poutine. Il est également utilisé pour désigner l'idéologie de l'impérialisme militaire russe[7],[8],[1],[9] et sert d'étiquette au système antidémocratique et au culte de la nationalité mêlé d'ultranationalisme et de culte de la personnalité mis en place par Poutine[10],[11],[12],[13]. Cette évolution idéologique est basée sur les idées de la « mission civilisationnelle spéciale » des Russes, avec Moscou en tant que troisième Rome et l'expansionnisme[14] qui se manifeste dans l'antioccidentalisme et soutient la reconquête des terres de l'Empire russe[15],[16],[17]. Le terme « rashiste » est également très utilisé par les dirigeants et les médias ukrainiens pour identifier plus généralement les membres des forces armées russes[18] et les partisans de l'agression militaire russe contre l'Ukraine[19].

Le terme remonte à 1995, lorsqu'il a été utilisé dans le contexte de la première guerre tchétchène, mais il a été popularisé au niveau international après l'invasion russe de l'Ukraine en 2022. Selon Timothy D. Snyder, le mot est complexe, reflétant et faisant référence aux prononciations de mots en anglais, en ukrainien et en russeErreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref>.

Historique du terme modifier

Marche à la mémoire de Boris Nemtsov assassiné à Moscou, le 27 février 2016. Sur la banderole : « Stop Rashisme » (russe : Остановим рашизм)

Le terme ruscisme (русизм) a été créé en 1995 par le président de l'État tchétchène non reconnu Ichkeria, Dzokhar Doudaïev, qui considérait la première guerre de Tchétchénie comme une manifestation de l'idéologie d'extrême droite montante[20],[21],[22]. Selon Doudaïev, le ruscisme est

« une variété d'idéologie de haine basée sur le chauvinisme grand-russe, l'absence d'esprit et l'immoralité. Il se distingue des autres formes de fascisme, de racisme et de nationalisme par une cruauté plus extrême, à la fois envers l'homme et envers la nature. Elle est basée sur la destruction de tout et de tous, la tactique de la terre brûlée. Le ruscisme est une variété schizophrénique du complexe de domination mondiale. C'est une version distincte de la psychologie slave, elle pousse comme un parasite sur l'histoire fabriquée, les territoires occupés et les peuples opprimés. »

[23]

Le terme рашизм (ruscisme/rashisme) est devenu de plus en plus courant dans les cercles informels en 2008, pendant la guerre russo-géorgienne[24],[25]. Son usage dans les médias ukrainiens a augmenté après l'Annexion de la Crimée par la Russie en 2014[26], l'attentat contre le vol Malaysia Airlines 17 près de Donetsk le 17 juillet 2014 et le début de la guerre russo-ukrainienne en 2014[27],[28] en grande partie en raison de la chanson en langue russe « That's, Baby, Ruscism!  [Fascisme orthodoxe !] » de l'auteur-compositeur-interprète ukrainien Boris Sevastyanov (uk)[29].

La commission du parlement ukrainien sur la politique humanitaire et l'information soutient l'initiative des scientifiques ukrainiens, des journalistes, des politologues et de toute la société civile dans l'usage et la promotion du terme « ruscisme » aux niveaux national et international[30].

Invasion russe de l'Ukraine en 2022 modifier

 
Un MT-LB russe détruit, flanqué dusymbole Z lors de l'invasion russe de l'Ukraine en 2022. Le symbole Z est généralisé par les forces armées russes .
 
Une affiche contre le ruscisme

En 2022, les termes Rashism et Rashist sont devenus d'usage courant parmi les élites militaires et politiques d'Ukraine, ainsi que les journalistes, les influenceurs, les blogueurs, etc.[31],[32],[33]. Par exemple, Oleksiy Danilov, secrétaire du Conseil de défense et de sécurité nationale d'Ukraine, préconise activement l'utilisation du mot dans le sens du fascisme de Vladimir Poutine pour décrire l'agression de la Russie contre l'Ukraine. Il a également déclaré que le rashisme est bien pire que le fascisme[34].

« Aujourd'hui, je voudrais appeler tous les journalistes à utiliser le mot « rashisme », car c'est un nouveau phénomène dans l'histoire mondiale que M. Poutine a créé avec son pays – des rashistes modernes qui ne sont pas très différents des fascistes. Je vais vous expliquer pourquoi : parce qu'avant il n'y avait pas une telle opportunité de détruire des villes avec autant de bombes aériennes, un tel équipement, il n'y avait pas une telle force. Maintenant [ils ont] absolument d'autres capacités et ils les utilisent de façon inhumaine. »

— Oleksiy Danilov[35]

Le 23 avril 2022, le président ukrainien, Volodymyr Zelenskyy, déclare qu'un nouveau concept appelé «ruscisme» figurerait dans les livres d'histoire[36],[37] :

« Ce pays aura un mot dans nos manuels d'histoire que personne n'a inventé, que tout le monde répète en Ukraine et en Europe : le « ruscisme ». Ce n'est pas un hasard si tout le monde dit que c'est du ruscisme. Le mot est nouveau, mais les actions sont les mêmes qu'il y a 80 ans en Europe. Car pendant toutes ces 80 années, si vous analysez notre continent, il n'y a pas eu de barbarie comme celle-ci. Donc le ruscisme est un concept qui va rentrer dans les livres d'histoire, ça va être dans Wikipédia, ça va être [étudié] en classe. Et les petits enfants du monde entier se lèveront et répondront à leurs professeurs lorsqu'ils demanderont quand le ruscisme a commencé, dans quel pays et qui a gagné le combat pour la liberté contre ce terrible concept[37]. »

Histoire idéologique modifier

Ivan Iline modifier

Timothy D. Snyder pense que l'idéologie de Poutine et de son régime a été influencée par le philosophe nationaliste russe Ivan Iline (1883–1954)[11],[38],[39],[40],[41]. Un certain nombre d'œuvres d'Ilin prônaient le fascisme[38]. Iline a été cité par le président russe Vladimir Poutine et est considéré par certains observateurs comme une source d'inspiration idéologique majeure pour Poutine[42],[43],[44],[45],[46],[47],[48]. Poutine a personnellement appuyé la décision du déplacement des restes d'Iline en Russie en 2005 et, en 2009, a consacré sa tombe[49].

Michel Eltchaninoff, philosophe d'origine russe et rédacteur en chef adjoint de Philosophie Magazine, écrit dans son livre Dans la tête de Vladimir Poutine qu'Iline est, avec Vladimir Soloviev et Nicolas Berdiaev, un des maîtres à penser du président russe Vladimir Poutine dans son effort de reconstruction de la grandeur russe

Selon Snyder, Iline « a fourni une justification métaphysique et morale au totalitarisme politique » sous la forme d'un État fasciste, et qu'aujourd'hui « ses idées ont été ravivées et célébrées par Vladimir Poutine »[50].

Le livre d'Iline, Nos devoirs, a été recommandé en 2013 comme lecture essentielle aux responsables de l'État par le gouvernement russe, tandis que What Dismemberment of Russia would Mean for the World aurait été "lu et relu" par Poutine selon The Economist[51].

Alexandre Douguine modifier

En 1997, le penseur russe, connu pour ses opinions fascisantes[52],[53], Alexandre Douguine dans son livre

Основы геополитики (« Fondamentaux de géopolitique »), qui a eu un impact significatif sur les élites militaires, policières et étrangères de la Russie, a soutenu que l'Ukraine devrait être annexée par la Russie parce que « l'Ukraine en tant qu'État n'a pas de sens géopolitique, pas d'importance culturelle particulière ou de signification universelle, pas d'unicité géographique, pas d'exclusivité ethnique, certaines [de ses] ambitions territoriales représentent un danger énorme pour toute l'Eurasie et, sans résoudre le problème ukrainien, il est en général insensé de parler de politique continentale ». L'Ukraine ne devrait pas être autorisée à rester indépendante, à moins qu'elle ne soit « cordon sanitaire », ce qui serait « inadmissible »[54]. Ce livre a peut-être eu une influence sur la politique étrangère de Vladimir Poutine qui a conduit à l'invasion russe de l'Ukraine en 2022[55],[56]. Toujours en 1997, Douguine a salué ce qu'il considérait comme l'arrivée d'un « fascisme fasciste authentique, vrai, radicalement révolutionnaire et cohérent » en Russie, dans un article intitulé « Fascisme - Sans frontières et rouge » ; auparavant en 1992, il avait dans un autre article défendu le fascisme comme n'ayant rien à voir avec « les aspects racistes et chauvins du national-socialisme », déclarant au contraire que « le fascisme russe est une combinaison de conservatisme national naturel avec un désir passionné de vrais changements »[57]. Un autre des livres de Douguine, La Quatrième théorie politique, publié en 2009, a été cité comme une source d'inspiration pour la politique russe dans des événements tels que la guerre du Donbass[58], et pour l'extrême droite européenne contemporaine en général[59].

Bien qu'il y ait un débat sur l'étendue de la relation personnelle entre Douguine et Poutine, son influence s'exerce dans les cercles militaires et de sécurité russes[60]. Il est devenu chargé de cours à l'Académie militaire de l'état-major général des forces armées de Russie dans les années 1990, et ses fondamentaux de la géopolitique y sont devenus une partie du programme, ainsi que dans plusieurs autres académies militaires et de police et dans l'enseignement supérieur. Selon John B. Dunlop de la Hoover Institution, « [il] n'y a peut-être pas eu un autre livre publié en Russie pendant la période post-communiste qui ait exercé une influence sur les élites militaires, policières et de politique étrangère russes comparable à celle de […] Fondamentaux de la Géopolitique »[60].

Timofeï Sergueïtsev modifier

Selon Euractiv, l'agent politique russe Timofeï Sergueïtsev est « l'un des idéologues du fascisme russe moderne »[61].

Lors de l'invasion russe à grande échelle de l'Ukraine, lorsque les victimes des massacres dans l'oblast de Kiev sont devenues connues[62],[63] le site web de l'agence de presse d'État russe RIA Novosti a publié un article de Sergeïtsev intitulé « Ce que la Russie devrait faire avec Ukraine », ce qui était perçu comme justifiant un génocide ukrainien. Il appelle à la répression, à la désukrainisation, à la déseuropéanisation et à l'ethnocide des Ukrainiens[64],[65],[66],[67],[68],[69],[70]. Selon l'expert d'Oxford sur les affaires russes, Samuel Ramani, l'article « représente la pensée dominante du Kremlin »[71]. Le chef du ministère letton des Affaires étrangères, Edgars Rinkēvičs, a qualifié l'article de « fascisme ordinaire »[72]. Timothy D. Snyder l'a décrit comme un « manuel de génocide » et comme « l'un des documents les plus ouvertement génocidaires que j'aie jamais vus »[73].

Une rhétorique similaire est apparue le 26 février dans l'éditorial de Peter Akopov dans RIA Novosti intitulé « L'avènement de la Russie et du Nouveau Monde », qui a félicité Poutine pour une « solution opportune de la question ukrainienne ». Il n'a été retiré au bout de trois heures[64].

En Russie modifier

 
Une mosaïque dans la cathédrale principale des forces armées russes mêlant l'iconographie orthodoxe orientale au symbolisme militaire soviétique.

Selon The Economist, l'emprunt à la pensée fasciste post-soviétique par Vladimir Poutine serait venue en réponse à une baisse de popularité[51]. En 2007, le premier Premier ministre post-soviétique de Russie, Iégor Gaïdar, a prévenu de la montée de la nostalgie post-impériale, déclarant que « la Russie traverse une phase dangereuse », et fait le constat de la similarité historique : « Il ne faut pas succomber à la magie des chiffres mais le fait qu'il y ait eu 15 ans d'écart entre l'effondrement de l'Empire allemand et l'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler et 15 ans entre l'effondrement de l'URSS et la Russie en 2006-07 donne à penser »[51]. Toujours selon The Economist, Boris Nemtsov a critiqué, en 2014 ce qu'il percevait comme un tournant vers « la culture et la récompense des instincts les plus bas chez les gens, provoquant la haine et les combats » par le régime russe, déclarant dans sa dernière interview — quelques heures avant son meurtre — que « la Russie se transforme rapidement en un état fasciste. Nous avons déjà une propagande calquée sur l'Allemagne nazie. Nous avons aussi un noyau de brigades d'assaut… Ce n'est que le début. »[51]. Alexandre Iakovlev, architecte des réformes démocratiques sous Mikhaïl Gorbatchev, a montré le lien entre les services de sécurité et le fascisme, et affirme que « le danger du fascisme en Russie est réel parce que depuis 1917, nous nous sommes habitués à vivre dans un monde criminel avec un État criminel aux commandes. Banditisme, sanctifié par l'idéologie, cette formulation convient aussi bien aux communistes qu'aux fascistes »[51].

De nombreux chercheurs ont affirmé que la Russie s'est transformée en un état fasciste, ou que le fascisme décrit le mieux le système politique russe, en particulier après l'invasion russe de l'Ukraine en 2022. En 2017, le professeur et académicien russe Vladislav Inozemtsev considérait que la Russie était un état fasciste au stade précoce, désignant ainsi le régime politique russe actuel comme fasciste[74]. Tomasz Kamusella, spécialiste polonais du nationalisme et de l'ethnicité, et Allister Heath, journaliste au Daily Telegraph, décrivent le régime politique russe autoritaire actuel comme le fascisme de Poutine[75],[76]. La politologue Maria Snegovaya estime aussi que le pays dirigé par Poutine est un régime fasciste[77].

En mars 2022, l'historien à Yale, Odd Arne Westad écrit que les propos de Poutine sur l'Ukraine ressemblaient à ce que le journaliste de Harvard James F. Smith a résumé en « certains des arguments raciaux coloniaux des puissances impériales du passé, des idées de la fin du xixe et du début du XXe siècle »[78].

En avril 2022, Larysa Iakoubova de l'Institut d'histoire de l'Ukraine dans son article « L'anatomie du ruscisme » a déclaré que la Russie n'a jamais réfléchi aux tragédies du totalitarisme et n'a pas « décommunisé » son héritage totalitaire soviétique contrairement à l'Ukraine. Selon elle, c'était la principale raison de l'apparition et du développement rapide du ruscisme dans la Russie moderne, parmi les élites politiques et intellectuelles/culturelles. Elle a également déduit que le ruscisme, dans sa forme menaçante pour l'ordre mondial et la paix, demeurera jusqu'à ce qu'il y ait condamnation mondiale de l'idéologie communiste soviétique et de son héritier le ruscisme[79].

Le 24 avril 2022, un article de Timothy D. Snyder dans The New York Times Magazine décrit l'histoire, les prémisses et les particularités linguistiques du terme « ruscisme »[5]. Selon le journaliste, le terme « est une conceptualisation utile de la vision du monde de Poutine », conclue que « nous avons eu tendance à négliger l'exemple central de la renaissance du fascisme, qui est le régime de Poutine en Fédération de Russie »[5]. Sur le régime russe, Snyder écrit que « [d]es fascistes russes proéminents accèdent aux médias de masse pendant les guerres, y compris celle-ci. Les membres de l'élite russe, surtout Poutine lui-même, s'appuient de plus en plus sur des concepts fascistes » et note que « la justification même par Poutine de la guerre en Ukraine [...] représente une forme chrétienne de fascisme »[5].

Snyder a fait suivre cet article en mai d'un essai intitulé « We should say It, Russia is Fascist » (« Nous devrions le dire. La Russie est fasciste »)[11]. Selon lui, « beaucoup hésitent à voir la Russie d'aujourd'hui comme fasciste parce que l'Union soviétique de Staline s'est définie comme antifasciste », expliquant que pour comprendre la Russie d'aujourd'hui, la clé en était « la flexibilité de Staline à propos du fascisme » : « Parce que l'antifascisme soviétique signifiait simplement définir un ennemi, cela offrait au fascisme une porte dérobée par laquelle retourner en Russie […] Les fascistes qualifiant les autres de « fascistes », c'est du fascisme poussé à son extrême illogique en tant que culte de la déraison. […] C'est la pratique poutiniste essentielle »[11]. Sur cette base, le régime de Poutine est qualifié de schizo-fascisme[80],[11].

Le politologue américano-japonais Francis Fukuyama affirmait en juillet 2022, que le régime de Poutine en Russie ressemble plus que tout au Troisième Reich dont la seule idéologie est le nationalisme extrême, mais qu'il est en même temps « moins institutionnalisé et ne tourne qu'autour d'un seul homme : Vladimir Poutine »[81].

Caractéristiques modifier

La plus grande étendue de l'Empire soviétique (Union soviétique proprement dite plus les états satellites).
L'Empire russe en 1867, comprenant l'Alaska.
Un élément du rashisme est l'irrédentisme, le revanchisme et le désir de restaurer la Russie à une « ancienne gloire » perçue. En 2005, le président russe Vladimir Poutine a qualifié la dissolution de l'Union soviétique de « véritable tragédie » pour le peuple russe, car « des dizaines de millions de nos concitoyens et compatriotes se sont retrouvés au-delà des limites du territoire russe », et comme « la plus grande catastrophe géopolitique du siècle »[82]
 
Une photo de 2007 d'un Poutine torse nu pêchant à Touva publiée sur Kremlin.ru, le site officiel du président russe.

En 2017, Yuliia Strebkova de l'Institut polytechnique de Kiev a indiqué que le rashisme en combinaison avec l'ukrainophobie constitue le vecteur ethno-national de la doctrine idéologique néo-impériale russe plus large du « monde russe »[83].

En 2018, Borys Demyanenko de l'Université pédagogique d'état de Pereiaslav-Khmelnytskyi, rédige l'article « Le ruscisme comme quasi-idéologie de la revanche impériale post-soviétique »[84] définissant le ruscisme comme une idéologie misanthrope et un mélange éclectique de néocolonialisme impérial, de chauvinisme de haute intensité, de nostalgie du passé soviétique et de traditionalisme religieux. Demyanenko considère que dans la politique intérieure de la Russie, le ruscisme se manifeste par une violation des droits de l'homme parallèlement à une liberté de pensée, la persécution des dissidents, la propagande, l'ignorance des procédures démocratiques. Alors qu'en politique étrangère, le ruscisme se manifeste par la violation du droit international, imposant sa propre version de la vérité historique, la justification de l'occupation et de l'annexion des territoires d'autres États[85].

Le politologue Stanislav Belkovsky écrit que le rashisme est déguisé en antifascisme, mais a un visage et une essence fascistes[86]. Le politologue Rouslan Kliuchnyk affirme que l'élite russe se considère en droit de construire sa propre « démocratie souveraine » sans référence aux normes occidentales, mais en tenant compte des traditions russes de construction de l'État. Les ressources administratives en Russie sont l'un des moyens de préserver la façade démocratique, qui cache le mécanisme de manipulation absolue de la volonté des citoyens[87]. Le politologue russe Andreï Piontkovsky (en) déclare que l'idéologie du rashisme est à bien des égards similaire au nazisme, les discours du président Vladimir Poutine reflétant des idées similaires à celles d'Adolf Hitler[88],[89].

L'historien et politologue américain Alexander J. Motyl, détaille le fascisme russe avec les caractéristiques suivantes[90] :

  • Un système politique non démocratique, différent à la fois de l'autoritarisme traditionnel et du totalitarisme ;
  • Étatisme et hypernationalisme ;
  • Un culte hypermasculin du chef suprême (accent mis sur son courage, son militantisme et ses prouesses physiques) ;
  • Soutien populaire général au régime et à son chef.

Selon le professeur Oleksandr Kostenko[91] de l'Université nationale d'économie urbaine O.M. Beketov National à Kharkiv, le ruscisme est une idéologie qui « repose sur des illusions et rend admissible tout arbitraire au nom des intérêts mal interprétés de la société russe. En politique étrangère, le rashisme se manifeste notamment en violation des principes du droit international, imposant sa version de la vérité historique au monde uniquement en faveur de la Russie, abusant du droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU, etc. En politique intérieure, le rashisme est une violation des droits de l'homme à la liberté de pensée, la persécution des membres du « mouvement dissident », l'utilisation des médias pour désinformer leur peuple, etc. ». Le rashisme est, selon lui, une manifestation de sociopathie[92].

Timothy D. Snyder a fait valoir dans un essai qu'un « voyageur du temps des années 1930 » n'aurait aucune difficulté à identifier le régime russe en 2022 comme fasciste :

« Le symbole Z, les rassemblements, la propagande, la guerre comme acte de violence et de nettoyage et les fosses communes autour des villes ukrainiennes rendent tout cela très clair. La guerre contre l'Ukraine n'est pas seulement un retour au champ de bataille fasciste traditionnel, mais aussi un retour au langage et à la pratique fascistes traditionnels. D'autres sont là pour être colonisés. La Russie est innocente à cause de son passé ancien. L'existence de l'Ukraine est un complot international. La guerre est la réponse[11]. »

Le théoricien et influenceur Boris Kagarlitsky note que contrairement au « fascisme classique », le régime de Poutine est « le fascisme à l'ère du postmodernisme », « quand une vision du monde cohérente est remplacée par un collage désordonné d'idées, de fragments de concepts et d'images assemblées au hasard. […] Le produit de la... dégradation de la société soviétique tardive combinée à la dégradation du capitalisme tardif : en utilisant une idéologie et une rhétorique totalitaires, le système est incapable de construire une machine totalitaire fonctionnelle qui corresponde à ces principes. »[93].

L'historienne et activiste, Ilya Budraitskis, constate que la Russie est passée d'une « démocratie gérée » aux libertés individuelles associées limitées à une nouvelle forme sociétale qui exige une acceptation totale de l'invasion de l'Ukraine et condamne tout signe de déviation comme une trahison. « La société russe, après trente ans d'autoritarisme post-soviétique et de réformes néolibérales du marché, a été constamment réduite à un état de victime silencieuse, une matière malléable à partir duquel un régime fasciste à part entière peut être édifié. L'agression extérieure, basée sur la totale déshumanisation de l'ennemi [...], a été le moment décisif du « mouvement » fabriqué d'en haut. »[94].

Le sociologue et activiste russe Grigori Youdine (en) affirme que l'atomisation sociale de la société soviétique durant l'«ère de la stagnation » et plus tard les réformes néolibérales et la mondialisation économique (lesquelles ont aidé Poutine à établir un régime autocratique et transformé la Russie en « une version radicale du capitalisme néolibéral moderne ») ont conduit à une société russe extrêmement dépolitisée et fragmentée qui le 24 février[95] s'est mobilisée. Cela correspond aux régimes fascistes historiques, qui ont démobilisé et atomisé les sociétés, puis ont utilisé l'atomisation pour les mobiliser, selon Youdine qui affirme également que le soutien populaire général à Poutine est une illusion, utilisée par l'intéressé pour menacer les élites et le peuple : les élites craignent que « le peuple » soutienne la répression contre eux, tandis que les individus de la société atomisée craignent que s'ils expriment leur désaccord, ils affronteront seuls les « masses populaires », imaginaires[96],[97].

Réactions modifier

En Russie modifier

En 2014, l'acteur russe Ivan Okhlobystin pro-Poutine, s'est qualifié publiquement comme rusciste et s'est fait tatouer : « comme un signe que je suis un rashiste, je vivrai comme un rashiste et je mourrai comme un rashiste »[98]. En 2015, il sort une série de montres-bracelets avec le signe Chi Rho et le texte russe : Я рашист (« je suis rashist ») sur le cadran de l'horloge, écrit avec une police gothique et avec « Non seulement la Crimée est à nous - tout [le reste] est à nous ! » au dos[99].

La critique de l'économiste russe Yakov Mirkine concerne le terme de « rashisme » qui pour lui est incorrect car il assimile l'ensemble de la nation russe à « l'idéologie posant problème ». Il a fait remarquer de même que le nazisme n'a jamais été appelé « germanisme » et que le fascisme italien n'a jamais été appelé « italisme », l'idéologie de Poutine devrait être appelée « comme vous voulez », avec « les surnoms les plus cruels », mais pas « rashisme »[100].

Artyom Yefimov collaborateur de Signal (média par e-mail créé par Meduza) trouve que bien que le mot « rashisme » ait été créé en Ukraine comme un cliché émotionnel, il peut devenir un terme véritable, car l'histoire connaît des exemples de termes péjoratifs transformés en termes réels (par exemple Tory et Slavophilie) ; en Ukraine, écrit-il, il est utilisé dans des travaux scientifiques depuis 2014 (bien que rarement dans des publications scientifiques d'autres pays)[100],[101].

Leonid Srochnikov du parti trotskiste (en Russie), Socialist Alternative, défend plutôt le terme « post-fascisme » et suggère le terme marxiste de « bonapartisme ». Il fait la comparaison entre le régime de Poutine et le régime de Napoléon III selon la description par Marx et de sa relation avec la bourgeoisie française. Selon lui « le post-fascisme dans ce cas était nécessaire pour esquiver la question de l'histoire politique du régime de Poutine » et de son lien avec le régime d'Eltsine et la privatisation des années 1990, ne voyant que l'aspect économique de son développement[102].

Réaction officielle modifier

La présentatrice de télévision russe Tina Kandelaki, qui a soutenu la guerre de la Russie contre l'Ukraine[103],[104] a critiqué l'utilisation par Wikipédia du terme « rashisme » sur sa chaîne Telegram, accusant le site de « fascisme numérique » ciblant le peuple russe et appelant les Russes à arrêter de l'utiliser[105].

Le 18 mai 2022, l'agence russe, censeur fédéral, Roskomnadzor aurait ordonné à la Wikipédia anglophone de supprimer les articles « Rashism (en) » et 2022 Russian invasion of Ukraine (en), affirmant qu'ils contenaient de fausses informations sur la guerre que le gouvernement russe appelle une « opération militaire spéciale[106],[107].

Le 20 mai 2022, lors de l'émission Evening with Vladimir Solovyov, l'animateur Vladimir Solovyov et ses chroniqueurs ont réagi avec indignation à l'article de Timothy D. Snyder « We Should Say It. Russia Is Fascist » (voir infra), un article qui, selon l'observatrice des médias russes Julia Davis s'est « propagé à travers les médias d'État russes comme une traînée de poudre ». Soloviev a attaqué Snyder en le traitant de « pseudo-professeur d'une pseudo-université. […] C'est tout simplement un menteur », et, s'adressant aux Américains, déclare : « Laissez-moi vous dire un secret : tout d'abord, vos écrits sont idiots par nature. Deuxièmement, en regardant les arguments énumérés, en quoi sont-ils différents de la campagne électorale de Donald Trump ? »[108]

En dehors de Russie modifier

Le journaliste letton Bens Latkovskis du quotidien de Riga Neatkarīgā Rīta Avīze l'inexactitude de l'assimilation terminologique du ruscisme au fascisme, mettant en avant que la principale différence entre les deux idéologies les place en fait à des côtés presque opposés du spectre politique. Il objecte que, contrairement au fascisme qui cherchait à créer un nouvel ordre anthropologique et exigeait une implication sociale de masse, le ruscisme est contre-révolutionnaire, strictement opposé à toute réforme sociale, à toute mobilisation sociale et vise à la dépolitisation de la société, qu'il considère comme une menace pour son existence[109].

Voir également modifier

Notes et références modifier

Lectures complémentaires modifier

Liens externes modifier

Modèle:Russian fascism

  Catégorie:Nationalisme russe Catégorie:Propagande en Russie Catégorie:Idéologie politique Catégorie:Invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022

  1. a et b Marayev et Guz, « Rashism or why russians are the new Nazi » [archive du ], VoxUkraine, (consulté le )
  2. (uk) « «Звичайний рашизм»: Путін відверто і послідовно наслідує Гітлера », sur Радіо Свобода (consulté le )
  3. Le mot le plus utilisé dans les médias occidentaux est « rashism », qui est évité en français raison de la confusion homophonique de « rascisme » avec racisme et rachitisme. « Rashisme » et « ruscisme » ne sont donc que des tentatives de translittération du terme ukrainien et russe рашизм (rashizm, pronounced [rɐˈʂɨzm]).
  4. (uk) Mishchenko, « Рашизм і фашизм: знайдіть дві відмінності » [« Rashisme et fascisme : trouve deux différences »] [archive du ], Ukrayinskyy Interes,‎ (consulté le )
  5. a b c et d (en-US) Timothy Snyder, « The War in Ukraine Has Unleashed a New Word », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  6. (ru) « "Ичкерия" - против установки памятника Ельцину в Эстонии », sur ИА REGNUM (consulté le ).
  7. Sergei A. Samoilenko, Jennifer Keohane, Martijn Icks et Eric Shiraev, Routledge Handbook of Character Assassination and Reputation Management, Taylor & Francis, coll. « Routledge International Handbooks », (ISBN 978-1-351-36832-2, lire en ligne), p. 367 :

    « Ukrainian press has been presenting .... the term Rashism, which conflates Russia and fascism »

  8. Elizaveta Gaufman, Security Threats and Public Perception: Digital Russia and the Ukraine Crisis, Springer International Publishing, coll. « New Security Challenges », (ISBN 978-3-319-43201-4, lire en ligne), p. 107 :

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