Bombardement du quartier général de la flotte de la mer Noire

bombardement en Crimée en septembre 2023

Bombardement du quartier général de la flotte de la mer Noire
Image illustrative de l’article Bombardement du quartier général de la flotte de la mer Noire
Incendie du bâtiment le 22 septembre 2023

Localisation Base navale de Sébastopol, Crimée
Cible Quartier général de la flotte de la mer Noire
Coordonnées 44° 36′ 46″ nord, 33° 31′ 26″ est
Date
Type Frappe de missile
Morts 34 morts (selon l'Ukraine)
1 disparu (selon la Russie)
Blessés 105 blessés (selon l'Ukraine)
6 blessés (selon la Russie)
Auteurs Direction générale du renseignement du ministère de la Défense ukrainien

Carte

Le bombardement du quartier général de la flotte de la mer Noire est un événement de la guerre russo-ukrainienne survenu le . Une salve de missiles de croisière ukrainiens Storm Shadow pénètre les défenses aériennes russes et frappe le quartier général de la flotte russe de la mer Noire, situé sur la base navale de Sébastopol[1]. L'attaque est appelée « opération Piège à crabes » (en ukrainien : Крабовою пасткою (Krabovoiou pastkoiou)) par Kyrylo Boudanov, le chef de la Direction principale du renseignement (HUR)[2],[3],[4].

Contexte modifier

À partir de juillet 2022, une série d'explosions et d'incendies se produisent dans la péninsule de Crimée occupée par la Russie, d'où l'armée russe a lancé son offensive sur le sud de l'Ukraine lors de l'invasion russe de l'Ukraine. Occupée depuis 2014, la Crimée sert de base à l'occupation russe ultérieure de l'oblast de Kherson et à l'occupation russe de l'oblast de Zaporijjia. Le gouvernement ukrainien ne reconnaît pas la responsabilité de toutes les attaques, même s'il revendique par la suite l'attaque contre le quartier général de la marine[5].

 
Le château du premier commandant sur une carte postale d'avant 1917.

Déroulement modifier

Le à midi, deux ou trois missiles de croisière Storm Shadow, fournis par le Royaume-Uni[6], frappent le quartier général de la flotte russe de la mer Noire. L'événement est filmé[7], largement partagé sur les réseaux sociaux, et confirmé par le gouverneur russe Mikhaïl Razvojaïev. L'agence de presse d'État russe Tass rapporte que la frappe ukrainienne consiste en six missiles et que la défense aérienne russe en a abattu cinq, mais que l'un d'entre eux a réussi à toucher le quartier général. Les rapports sur les dégâts varient : selon les autorités locales, les dégâts sont minimes, mais selon de nombreux médias occidentaux, comme The Sun, la frappe est un coup « sévère » pour la Russie ; le tabloïd la qualifie de « blitz enflammé »[8].

Des sources russes indiquent qu'un seul soldat est porté disparu et que personne n'a été blessé[9]. Mais dans une interview avec Voice of America, le chef du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Boudanov, déclare que la frappe a tué « au moins neuf personnes » et que 16 autres ont été blessées, parmi lesquelles des officiers de haut rang[10]. Il affirme également que « parmi les blessés se trouve le commandant du groupe, le colonel-général Alexandre Romantchouk, dans un état très grave. Le chef d'état-major, le lieutenant-général Oleg Tsekov, est inconscient. Le nombre de militaires "occasionnels" blessés, qui ne sont pas des employés du siège est encore en cours de détermination »[11],[12]. Des informations circulent en ligne selon lesquelles le commandant en chef, l'amiral Viktor Nikolaïevitch Sokolov, aurait été tué dans l'attaque, mais ni l'Ukraine ni la Russie ne confirment ni démentent ces affirmations[13],[14]. Le 25 septembre, les forces d'opérations spéciales d'Ukraine annoncent un bilan de 34 morts, dont l'amiral Sokolov, et 105 blessés[15],[16],[17]. Pour Dmitri Peskov, secrétaire de presse du président Vladimir Poutine : « Il n’y aucune information à ce sujet provenant du ministère de la Défense ». Par ailleurs, le ministère de la Défense russe diffuse des images d'une visioconférence, prétendument datée du 25 septembre, montrant Viktor Sokolov aux côtés d’autres hauts responsables militaires. Ces images ne peuvent toutefois pas être vérifiées[18].

Alors que des vidéos de la frappe circulent le lendemain sur les réseaux sociaux russes, l'agence Tass révise son bilan à six blessés mais réaffirme que personne n'a été tué et que la situation est sous contrôle. Razvojaïev indique que l'incendie qui faisait rage dans le quartier général a été maîtrisé le 23 septembre[19].

Le conseiller présidentiel ukrainien Mykhaïlo Podoliak déclare que les frappes se poursuivront jusqu'à ce que la Crimée soit « démilitarisée et libérée », tandis que le secrétaire du Conseil de défense et de sécurité nationale de l'Ukraine, Oleksiy Danilov, affirme qu'il y a deux options pour l'avenir de la flotte russe de la mer Noire. : l'« auto-neutralisation », volontaire ou forcée[20].

Les autorités russes rapportent peu après qu'une autre frappe a été déjouée près de Bakhtchyssaraï et que le réseau internet de Crimée a été victime d'une « cyberattaque sans précédent »[réf. nécessaire].

Une autre frappe a lieu à Sébastopol moins de 24 heures après la première, visant cette fois les chantiers navals de la ville, à savoir la 13e usine de réparation navale[21],[22],[23].

Notes et références modifier

  1. (en) « Ukraine hits headquarters of Russia’s Black Sea Fleet inSevastopol », sur The Washington Post,
  2. (en) « Senior leadership among those killed in strike on Russia's Black Sea Fleet, Ukraine says », sur NBC News,
  3. (en) « Ukraine says strike on Russia’s Black Sea Fleet HQ left dozens dead and wounded ‘including senior leadership’ », sur CNN,
  4. (en) « "Crab trap": Special Operations Forces strike Black Sea Fleet HQ during commanders' meeting », sur Ukrainska Pravada,
  5. (en) « Drone explosion hits Russia's Black Sea Fleet headquarters », sur ABC News,
  6. (en) « Ukraine mounts missile strike on Russian Black Sea fleet HQ in Crimea », sur The Guardian,
  7. (en) « Ukraine war: Moment missile hits Russia's Black Sea fleet HQ », sur BBC News,
  8. (en) « HEART OF EVIL Putin’s feared Black Sea Fleet HQ is BLOWN UP ‘by Brit Storm Shadow missile’ in massive fiery blitz on occupied Crimea », sur The Sun,
  9. (en) « Ukraine launches missile attack on Russia’s Black Sea Fleet headquarters in Crimea, officials say », sur CNN,
  10. (en) « Russian commanders killed in Storm Shadow missile strike », sur The Telegraph,
  11. (en) « Ukrainian Military Claims Russian Navy Commanders Killed In Sevastopol Attack; De Facto Crimean Authorities Say Fresh Attack Thwarted », sur Radio Free Europe/Radio Liberty,
  12. (en) « 'Senior' Russian naval officers killed in HQ attack in Crimea, says Ukraine », sur France24,
  13. (en) « UPDATE: 9 people killed, 16 injured in Ukrainian attack against Russia's Black Sea Fleet headquarters », sur The Kyiv Independent,
  14. (en) « What we know so far about Ukraine’s attack on Russia’s Black Sea Fleet headquarters », sur Meduza,
  15. « https://twitter.com/SOF_UKR/status/1706261730551078998 », sur X (formerly Twitter) (consulté le )
  16. (en) « Special Operations Forces reveal Russian losses following destruction of Minsk landing ship and Black Sea Fleet HQ », sur Ukrainska Pravda (consulté le )
  17. (en) « Military: 34 Russian Black Sea Fleet officers, including commander, killed in Sevastopol strike », sur The Kyiv Independent, (consulté le )
  18. « Guerre en Ukraine, en direct : la mort de Viktor Sokolov démentie par le ministère de la défense russe », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. (en) « Ukraine air force chief mocks Moscow as missile hits key Russian navy base in Sevastopol, Crimea », sur CBS News,
  20. (en) « Ukraine attacks Russian Black Sea navy HQ in Crimea », sur Reuters,
  21. (en) « Ukrainian forces launch second missile strike on Crimean city of Sevastopol », sur CBS News,
  22. (en) « Explosion reported near Russian Black Sea Fleet shipyard in Sevastopol », sur Meduza,
  23. (en) « Crimean city of Sevastopol hit by new missile attack », sur Euronews,

Liens externes modifier