Saint-Souplet
Saint-Souplet | |||||
![]() Le village de Saint-Souplet. | |||||
![]() Blason |
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Administration | |||||
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Pays | ![]() |
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Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Nord | ||||
Arrondissement | Cambrai | ||||
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Caudrésis - Catésis | ||||
Maire Mandat |
Henri Quoniou 2020-2026 |
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Code postal | 59360 | ||||
Code commune | 59545 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Sulpiciens | ||||
Population municipale |
1 228 hab. (2018 ![]() |
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Densité | 97 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 50° 03′ 19″ nord, 3° 31′ 53″ est | ||||
Altitude | Min. 101 m Max. 161 m |
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Superficie | 12,66 km2 | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton du Cateau-Cambrésis | ||||
Législatives | Dix-huitième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Géolocalisation sur la carte : Nord
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
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Saint-Souplet, également appelée Saint-Souplet-Escaufourt, est une commune française située dans le département du Nord, en région Hauts-de-France.
Le gentilé de ses habitants est Sulpiciens. Le nom jeté en est les Minteux (menteurs en ch'ti).
GéographieModifier
Saint-Souplet-Escaufourt est située sur la route départementale 115. Elle fait partie du canton du Cateau-Cambrésis, à 6 km du Cateau, 30 km au sud-est de Cambrai et à 86 km de Lille.
Situé au sud du Cateau-Cambrésis et au seuil de l'Avesnois, le village de Saint-Souplet est entouré par les paysages naturels du Hainaut : prairies bordées de haies bocagères et vastes étendues de champs cultivés. Il s'étend le long de la Selle, rivière qui prend sa source à Molain dans l'Aisne et serpente sur près de 50 kilomètres dans le Département du Nord. De nombreuses espèces d'arbres sont présentes sur ses berges, que domine l'église de briques du village. Elle dispose également d'un hameau important sur son territoire, La-Haie-Menneresse.
Communes limitrophesModifier
ToponymieModifier
Le village est mentionné sous les noms de Sanctus Sulpicius en 1151 dans le cartulaire de l'abbaye de Vaucelles, Saint Souplec en 1155, Sanctus Supplicius en 1349[1]. Selon Boniface il porta d'abord le nom de Pomeriolæ ou Pomereuil[2]. Il doit son nom à Sulpice, son saint patron.
HistoireModifier
Saint-Souplet doit donc son nom à son patron saint Sulpice le Pieux archevêque de Bourges au VIIIe siècle dont il n'est qu'une corruption. Ce n'est pas le seul nom que la localité ait porté. Si l'on en croit le chroniqueur Baldéric, chantre de Thérouanne au XIe siècle, après son supplice en 670, sainte Maxellende de Caudry fut inhumée dans l'église du village, qui s'appelait alors Sanctus Sulpitius Pomeriolas, Saint-Sulpice-Pommereul[3].
Le bréviaire parle en ces termes du lieu de sépulture de sainte Maxellende : Sepulta primum in basilica beatorum Petri et Pauli et Sancti Sulpitii apud Villam cui nomen Pomeriolas - ensevelie en premier lieu dans la basilique des bienheureux Pierre et Paul et saint Sulpice près du domaine nommé Pomeriolas. Cette juxtaposition nous laisse supposer que le nom primitif de la localité était Pomeriolas.
Ce nom de Pomeriolas vient du latin pommorum brolium, qui signifie "la pommeraie". Selon Alexandre-Guillaume Chotin les villages du Pommereuil situé à 11 km de Saint Souplet et de Pommerœul dans le Hainaut belge ont la même étymologie[4]. Ceci permet de penser que la localité tient son origine de l'époque gallo-romaine. Cette hypothèse est renforcée par la mention du bréviaire ci-dessus qui parle d'une villa, c'est-à-dire d'un domaine foncier, en somme d'une ferme gallo-romaine.
Au VIIe siècle, du temps de Maxellende, ce domaine appartenait à une très riche veuve nommée Amaltrude qui finit par en faire don à l'évêque de Cambrai Vindicien[5].
Le nom de Saint-Souplet prévaut définitivement dès le XIIe siècle où nous le voyons porté par une illustre famille originaire de Saint-Souplet et à laquelle appartenait Guillaume, seigneur de Saint-Souplet en 1151.
Saint-Souplet eut son importance au début de l'histoire de France. Elle faisait la limite du Pays des Nerviens célèbres pour leurs luttes avec les armées romaines. Une chaussée gauloise la traverse dans toute son étendue, longeant la rivière la Selle jusqu'aux sources de l'Oise. Au VIIIe siècle, Charlemagne lui confirme ses immunités et ses privilèges. Saint-Souplet eut ses châteaux au Moyen Âge, dont deux châteaux forts qui furent assiégés, pris et détruits par Louis XIII en guerre avec l'Espagne. Il n'en reste aucune trace.
En 1272, Enguerrand de Coucy vendit la Seigneurie à Marguerite II Comtesse de Flandre.
En 1283, Guillaume II Comte de Flandre en fait hommage à l'évêque de Cambrai.
En 1336, Philippe de Valois Roi de France l'achète.
Au traité de Conflans le , Louis XI la céda à Charles comte de Charolais avec les villes de la Somme.
Après son retour au royaume Louis XII la donna au seigneur de la Grüthuse.
En 1566, un pasteur protestant fut arrêté à Saint-Souplet. Le Cambrésis et le Vermandois voisin ont accueilli la Réforme avec un certain enthousiasme. Notre village ne semble pas avoir fait exception. Le jour de la Pentecôte 1566, un ancien prêtre catholique nommé Jacques Grégoire, un des ministres de l'Église réformée de Tupigny, à 16 km de Saint-Souplet, était venu célébrer le culte chez un habitant pour les villageois professant la foi protestante. Le temps de la tolérance n'était pas encore venu, le mayeur et les échevins l'arrêtèrent et le conduisirent au Cateau-Cambrésis, où il fut emprisonné avant d'être transféré à Cambrai[6].
En 1789, au seuil de la Révolution française, le village appartenait au marquis de Wargnies de la famille d'Anneux.
En 1791, le curé Jean-François Dagneau, né à Iwuy en 1714 et installé à Saint-Souplet le , refusa de prêter le serment à la constitution civile du clergé. Il fut déposé de sa fonction, mais il passa une retraite paisible dans la paroisse, où il mourut le (15 fructidor an IV), âgé de 82 ans. Le dernier acte, un baptême, qu'il signa aux registres paroissiaux est daté du . Le curé constitutionnel Jacques Antoine Dollé fut rapidement nommé à la place de monsieur Dagneau, il signa l'acte d'une inhumation le . Une rue du village porte son nom jusqu'à nos jours[7].
Durant la Première Guerre mondiale, la bataille de la Selle eut lieu les 17 et à Saint-Souplet. La Selle, affluent de l'Escaut aux eaux vives et tumultueuses, long de 37 km, constitua un obstacle majeur pour les Alliés lors de leur offensive, faisant du Cateau un bastion difficile à enlever. Les dégâts et pertes en vies humaines sont lourds. Les cimetières du Catésis en portent aujourd'hui l'amer témoignage.
Durant la Seconde Guerre mondiale, Saint-Souplet fit partie, dès janvier 1943, du fameux maquis de Mazinghien, groupe très organisé de 300 résistants, qui depuis une dizaine de communes limitrophes du Nord et de l'Aisne menèrent la vie dure à l'ennemi jusqu'à la Libération. Beaucoup d'actions d'éclat sont à leur actif.
Un homme du maquis de Mazinghien 1942-1944
En 1973, elle absorbe Escaufourt, située auparavant dans l'Aisne. La commune prend le nom de Saint-Souplet-Escaufourt.
HéraldiqueModifier
Les armes de Saint-Souplet se blasonnent ainsi : D'or à trois croissants de gueules.
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Politique et administrationModifier
Population et sociétéModifier
DémographieModifier
Évolution démographiqueModifier
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[9]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[10].
En 2018, la commune comptait 1 228 habitants[Note 1], en diminution de 3,69 % par rapport à 2013 (Nord : +0,41 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
Pyramide des âgesModifier
LinguistiqueModifier
Il y a quelques dizaines d'années, les anciens du village parlaient encore un dialecte appartenant à l'aire linguistique du picard du Nord. Étant donné la situation géographique limitrophe de la localité, le parler local a subi des influences des parlers du Vermandois, du Hainaut et de la Thiérache. Les villages voisins de Saint-Martin-Rivière et de Saint-Benin parlaient le même dialecte sans variation. En revanche le parler d'Escaufourt connaissait des légères différences, comme l'imparfait en "eut" plutôt qu'en "ot" : i diseut / i disot.
Contrairement aux idées reçues, le picard n'est pas une déformation du français, mais bien une langue à part entière. De nos jours, bien peu de personnes sont capables de parler picard correctement et ceux qui croient s'exprimer en « ch'ti » dans le village, fabriquent un affreux mélange de français et de langue locale. On ne peut que le regretter, car lorsqu'une langue meurt, c'est une culture qui disparaît.
I falot qu'cha fuche dit !
Lieux et monumentsModifier
- Église Saint-Sulpice
- Brasserie-malterie Macaigne Page[15]
EscaufourtModifier
Le nom d'Escaufourt viendrait de fours à chaux. Au XIIe siècle, Escaufourt était de la paroisse d'Honnechy. Avant la fusion avec la commune de Saint-Souplet en 1973, Escaufourt était une enclave de l'Aisne dans le Nord. Le nom jeté des habitants d'Escaufourt est les Grosses Tiètes (les grosses têtes)[16].
- Blason des seigneurs d'Escaufourt
Les armes des seigneurs d'Escaufourt se blasonnaient ainsi[17] : De gueules, à 3 chevrons d'or, au lambel de 4 pendants du même.
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Personnalités liées à la communeModifier
Escaufourt fut marqué par ses instituteurs, secrétaires de mairie. Tout d'abord M. Raimbaut, puis M. Amédée Soufflet (1920-1981) qui est resté, ainsi que son épouse, de 1945 à 1967 dans cette petite commune de l'Aisne.
Pour approfondirModifier
BibliographieModifier
- Louis Boniface, Etude sur la signification des noms topographiques de l'arrondissement de Cambrai, Valenciennes, Impr. Louis Henry, (lire en ligne)
- Eugène Mannier, Études étymologiques, historiques et comparatives sur les noms des villes, bourgs et villages du département du Nord, Paris, Auguste Aubry, Libraire-Éditeur, (lire en ligne).
Articles connexesModifier
Liens externesModifier
Notes et référencesModifier
NotesModifier
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
RéférencesModifier
InseeModifier
- Dossier relatif à la commune, [lire en ligne]
Autres référencesModifier
- Mannier 1861, p. 306
- Boniface 1866, p. 280
- Chronique d'Arras et de Cambrai, par Balderic, chantre de Térouane au XIe siècle [1]. Une traduction française approximative peut être trouvée sur ce document, p.66 [2]
- Etudes étymologiques et archéologiques sur les noms de villes, bourgs ... Par Alexandre-Guillaume Chotin, 1858, p. 82 [3]
- Les sociétés européennes du milieu du VIe à la fin du IXe siècle, p.17-19 [4]
- Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme français, 1854, Numéros 5, 6 et 7, p. 258
- Monographie de Saint Souplet, abbé Duwez, 1900
- Source: Cambrésis terre d'histoire
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Évolution et structure de la population à Saint-Souplet en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le 1er août 2010)
- « Résultats du recensement de la population du Nord en 2007 » [archive du ], sur le site de l'Insee (consulté le 1er août 2010)
- Notice no IA59000123, base Mérimée, ministère français de la Culture
- J.-N. D., « Les Bafious de Saint-Benin, une histoire de bavardage », lavoixdunord.fr, (consulté le 1er décembre 2012)
- Dictionnaire historique du département de l'Aisne Par Maximilien Melleville - Publié par M. Melleville, 1865 - p. 362