Religion au Portugal

La religion au Portugal aborde les religions ou phénomènes religieux, passés et présents, des populations sur le territoire de l'actuel Portugal.

Les Portugais (environ 10 000 000 en 1990-2010, pour environ 1 000 000 en 1400-1600) se revendiquent chrétiens catholiques, à 81 %, au recensement de 2011. L'importance du catholicisme s'explique par l'histoire du pays (de la langue et de la culture), régionale, continentale, insulaire, métropolitaine, coloniale.

Repères historiques modifier

Le territoire de l'actuel Portugal est une création relativement moderne : histoire du Portugal. Les populations, les cultures et les langues ne se limitent guère aux frontières étatiques, historiquement mouvantes.

Préhistoire modifier

La préhistoire de la péninsule Ibérique ne permet pas encore d'établir de connaissances solides sur des croyances et pratiques religieuses (dont funéraire) au Portugal : Sites mégalithiques au Portugal, dont : cromlech des Almendres, menhir de Bulhoa, menhir de Outeiro, dolmen da Orca, art mégalithique au Portugal (pt), art paléolithique au Portugal (pt).

Protohistoire modifier

L'Hispanie est habitée à diverses périodes par des populations mal connues, pré-celtiques, avant que les Celtibères, de culture celtibère (es) ne se développent : écriture celtibère, plaques de Botorrita.

Les populations galico-lusitaniennes, partie des peuples pré-romains de la péninsule ibérique (en) sont connues en partie par la mythologie lusitanienne (en) (Portugal, Galicie, Estrémadure) : liste de divinités lusitaniennes (en).

La connaissance des langues paléo-hispaniques (histoire de la langue portugaise, lusitain, gallaïque) est trop réduite pour inférer dans le domaine de la religion.

Antiquité modifier

La conquête romaine de la péninsule Ibérique (à partir de -250) entraîne une romanisation de l'Hispanie : Hispanie romaine, Lusitanie (province romaine), Gallaeci, Gallaecia, Lusitaniens, et naissance d'une langue, le galaïco-portugais.

Les présences étrangères antérieures, phénicienne, puis carthaginoise, puis grecque, ne semblent pas avoir beaucoup marqué la région, dans le domaine de la religion tout au moins.

La romanisation partielle des populations dans les provinces romaines passe par l'adoption, formelle, au moins dans les cérémonies, de la religion et de la mythologie romaines. Ainsi, des édifices religieux romains sont créés, dont l'usage peut dépasser la population d'origine romaine : temples, temple romain d'Évora, art romain au Portugal (pt), toponymes romains au Portugal (pt).

D'autres religions arrivent, avec l'armée, le commerce, l'administration : histoire des Juifs au Portugal (en), diaspora juive, christianisme dans le monde romain, christianisation avec son lot de chapelles, baptistères, basiliques, églises, nécropoles, cimetières, martyrs, dont sainte Gemma de Saintonge, São Veríssimo, Santa Máxima et Santa Júlia (martyrisés en 303 à Lisbonne)…

Antiquité tardive modifier

Comme la majeure partie sud de l'Europe de l'Ouest, le Portugal, devient chrétien arien. L'arianisme, dénoncé comme hérésie à différents conciles (dont premier concile de Nicée (325), premier concile de Constantinople (381)), suscite des tensions dans tout le monde chrétien du quatrième au sixième siècles : christianisme primitif, art paléochrétien.

La péninsule connaît également l'hérésie priscilienne.

Le galaïco-portugais, matrice du galicien (au nord du Portugal) et du portugais, est la langue de prestige au Moyen-Âge dans la région, en partie dans le domaine religieux.

Haut Moyen Âge modifier

L'expansion du christianisme au Moyen Âge dans le sud-est de l'Europe dépend en partie de la chronologie des invasions barbares en Hispanie.

La principale figure historique est Martin de Braga (510/520-589), évêque de Dume, en mission d'évangélisation de la Galice, alors réputée païenne ou arienne.

Moyen Âge central et tardif : époque mozarabe et reconquête modifier

 
Anonyme, Ecce homo, Portugal.
 
Nuno Gonçalves (1420c-1490c), Polyptyque de Saint-Vincent (Paineis de São-Vicente de Fora, vers 1460-1470).

Époque moderne modifier

Le catholicisme, depuis l'occupation mozarabe et la reconquête, paraît indissociable de l'identité portugaise. L’« Outre-mer portugais » (Ultramar português), devenu Empire colonial portugais (1415-1999), accentue cette identification.

XVIIe siècle modifier

L'époque développe deux mythes à références religieuses fortes :

XVIIIe siècle modifier

Au moment où les Lumières portugaises émergent, comme dans les autres pays latins et catholiques, l'écrasante majorité de la population portugaise est encore analphabète, l'Index Librorum Prohibitorum est encore en vigueur, l'enseignement est contrôlé par les ordres religieux, et les universités enseignent encore les matières de la scolastique médiévale. Les principaux appareils répressifs sont le Saint-Office, visant les ennemis de Rome, et la police politique, contrôlée par la Couronne. Les juifs et les chrétiens-nouveaux, dont le statut discriminant est encore en vigueur, sont toujours persécutés.

Époque contemporaine modifier

XIXe siècle modifier

La guerre péninsulaire (Invasions françaises du Portugal (1807-1814)) joue un certain rôle dans l'extension du libéralisme au Portugal et les causes de la crise de succession portugaise (1826-1834) et de la guerre civile portugaise (1826-1834).

La dissolution des monastères au Portugal (en) (1834) reste l'évènement le plus important du siècle dans le domaine de la religion au Portugal. Il s'inscrit cependant dans un grand mouvement pan-européen qui va des réformes protestantes aux interdictions religieuses des régimes dictatoriaux modernes.

XXe siècle modifier

Le siècle est d'abord marqué par la proclamation de la République portugaise () : fin de la monarchie portugaise, décrets anti-ecclésiastiques, confiscation des biens et propriétés de l'Église, fin des jours fériés religieux, suppression de l'enseignement de la doctrine chrétienne, loi de séparation de l'Église et de l'État (1911), mais très vite aussi début de dictatures.

L'autre événement marquant du début du siècle est en 1917 l'apparition mariale au village de Fatima, principalement à six occasions, de la « dame en blanc », à trois enfants, accompagnée de la révélation de Secrets de Fátima, suivie par le Miracle du soleil le . Le tout est à l'origine d'une intense dévotion populaire, d'un pèlerinage marial chrétien catholique, depuis un siècle, au Sanctuaire de Notre-Dame de Fatima. Certaine utilisation politique est évidente : sursauts patriotiques et politiques autoritaires. Le pèlerinage rejoint en importance celui à la période médiévale de Saint-Jacques-de-Compostelle (Galice, Espagne) : cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle (1075), Codex Calixtinus.

XXIe siècle modifier

Repères 2020 modifier

Références modifier

Annexes modifier

Sources modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier