Ordre de Grandmont
Présentation
Type

L’ordre de Grandmont est un ordre monastique catholique originaire du Limousin fondé vers 1076 et dissous en 1772, répandu de l’Angleterre à l’Espagne. Issu de l’érémitisme tout en y mêlant des traits cénobitiques, l’ordre est caractérisé par sa règle et la diffusion de son modèle architectural, conforme à la réforme grégorienne.

Les bâtiments de l'abbaye de Grandmont n'existent plus, démolis après la Révolution et réduits à l'état de vestiges enfouis.

Histoire de l’ordre modifier

Fondation modifier

 
Le Speculum Grandimontis (XIIIe siècle).
 
Étienne de Muret et Hugues de La Certa, plaque de cuivre émaillé champlevé, Limoges (1189).

Après un pèlerinage en Italie pendant lequel il aurait rencontré des ermites, Étienne, originaire de Thiers en Auvergne, s’installe au pied des monts d’Ambazac, à 20 km de Limoges, dans le duché d'Aquitaine. Il fonde l’ermitage de Muret, vers 1076. Cette période est marquée par la formation de plusieurs communautés monastiques de réforme : ainsi, en 1072 est approuvé l'ordre Camladule de saint Romuald, en 1084 saint Bruno fonde la Chartreuse, et en 1098 saint Robert de Molesmes fonde l’abbaye de Cîteaux.

La Vita, écrite pour le dossier de canonisation d’Étienne au XIIe siècle, le présente comme un fondateur d’ordre. Cependant, il reste diacre : il ne revêt ni l’habit des moines, ni celui des chanoines. Étienne et ses premiers compagnons se distinguent par leur choix d’une vie d’extrême pauvreté. Il interdit toute possession de terres au-delà des bornes du domaine, tout animal hormis les abeilles. Muret est si peu étendu que les ermites vivent des dons suscités par leurs prières. Étienne et ses frères pratiquent les travaux manuels, les cultures de subsistance, sans règle, dans leur enclos, loin du monde. Son fidèle disciple Hugues de La Certa, né au château de Châlus en 1071, transmet son idéal de vie et sa doctrine fondée sur l’Évangile : c’est la base de la règle de l’ordre[1].

Installation à Grandmont et croissance modifier

 
Châsse de saint Thomas de Cantorbéry, émail grandmontain (XIIIe siècle), non localisé.

Les premières communautés rassemblent dans un strict esprit d’égalité deux catégories très différentes. D’abord les frères lais (plus tard appelés convers) chargés de la gestion (le temporel), puis les prêtres ou clercs qui mènent une vie contemplative et dépendent des premiers : telle est l’originalité de Grandmont qui n'accueille que de petites communautés de six à douze frères. Elles sont dirigées au départ par le « frère dispensateur », choisi parmi les convers, et souvent issu de la petite noblesse.

À la mort du fondateur, le [2], Pierre de Limoges, prêtre, devient prieur. À la suite de chicanes avec leurs voisins bénédictins d'Ambazac et sans doute à la décision de l’évêque de Limoges, il décide de s’installer à Grandmont (aujourd'hui faisant partie de la commune de Saint-Sylvestre), à 5 km d’Ambazac. Le lieu se trouve à la frontière des terres de l’évêque dans les domaines du comté de la Marche. Le seigneur du lieu, Amélius de Montcocu, leur ayant donné tout le terrain nécessaire, les moines ont alors entrepris d'y construire un oratoire et des cellules. Dès qu'ils furent bâtis, en 1125, les frères quittèrent Muret en procession, emmenant le corps d'Étienne de Muret, et s'établirent à Grandmont sous la direction du prieur Pierre de Limoges.

Vers 1150-1160, le troisième prieur, Étienne de Liciac (1139-1163) condensa dans une règle les exemples et les enseignements du fondateur. Une première mouture de la règle de Grandmont serait acceptée par le pape en 1156. Alexandre III « confirme » la règle vers 1171. En 1188, le pape Clément III approuve ce texte. Autre fait notable, Étienne est canonisé par lui en 1189.

 
Entrée typique de la salle capitulaire du prieuré de Comberoumal (Aveyron).

L’érémitisme disparaît peu à peu de l’Église latine pour être remplacé par le cénobitisme. Certains, parmi les frères lais, appartiennent à la petite noblesse. Habitués à gérer les affaires familiales, la règle leur confie le temporel, source de l’impression d’assujettissement des clercs. Le prieur les choisit aussi pour diriger les celles, ces petites dépendances. Les clercs « se trouvèrent par cette institution soumis aux laïcs qu’ils auraient dû gouverner entièrement suivant la pratique de tous les autres religieux », d’où les crises dans l’ordre. Accusés de vouloir régler le spirituel, les frères lais perdent peu à peu tout pouvoir dans un monde qui met en avant les clercs. Pour ces derniers, la règle paraît trop austère : les papes l’assouplissent.

Cette évolution a pour arrière-fond l’intérêt d’Henri II Plantagenêt pour Grandmont. Il s’en sert de base pour contrôler le Limousin et ses vassaux. Lui-même et ses fils participent à la construction des bâtiments à l’essor de l’ordre en Aquitaine, Poitou, Anjou, Normandie, Angleterre. Aux nouvelles implantations Plantagenêt répondent les fondations du roi de France : cent cinquante-neuf celles entre 1124 et 1274. Plus de 80 % des actes de fondation se situent entre 1189, date de la canonisation du fondateur, et 1216.

En 1224, Honorius III permet à l'ordre, afin de le pérenniser, de posséder des terres au-delà de l'enclos et supprime donc l'article de la règle à ce sujet qui menaçait sa viabilité. Les nouvelles fondations reçoivent des rentes ou des dîmes, un domaine. Les Grandmontains qui bâtissent des monastères miniatures, autre spécificité, dans un carré d’une trentaine de mètres de côté ne vivent plus dans le premier idéal de pauvreté. Les maîtres d’œuvre diffusent le savoir-faire de Grandmont dans les celles. L’art s’épanouit. Des bâtiments imposants s’élèvent à Grandmont. Les mécènes commandent des œuvres remarquables : orfèvrerie, vitraux, émaux, tissus, manuscrits, etc.

L'habillement des moines consiste en une robe noire avec un scapulaire noir à capuce de même ton, un collet de toile noire large de deux doigts. Les clercs revêtent un surplis au chœur avec un bonnet carré[3]. Les convers portent la barbe et une tunique plus courte.

Réorganisation du XIVe siècle et apogée modifier

 
Église grandmontaine typique avec l'entrée des fidèles au nord. L'église n'est éclairée que de quatre fenêtres à lancette, l'une à l'ouest et trois à l'est au-dessus de l'autel. Les murs de côté sont aveugles, laissant entrer la lumière de Dieu d'est en ouest. Ici vue de l'église du prieuré de Rauzet (Charente).

Cependant les dissensions persistent tout au long du XIIIe siècle. Par conséquent en 1317, le pape Jean XXII réorganise l’ordre, divisé désormais en neuf provinces[4]. Grandmont est érigé en abbaye-mère. L'abbé général nomme lui-même le prieur des quatre prieurés qui viennent à vaquer après son installation[3]. Le pape conserve trente-neuf maisons élevées au rang de prieurés, elles regroupent une quinzaine de frères chacune. Les autres deviennent de simples mini-monastères (des « celles », du latin cella, ce qui signifie cellule), domaines agricoles rattachés à un prieuré ou à la maison-mère. Désormais le prieuré est dirigé par un « correcteur »[5] choisi parmi les clercs qui a primauté sur le « dispensateur », issu des convers, qui administre le temporel. Pendant la guerre de Cent Ans, l’autorité du roi d’Angleterre s’affaiblit à Grandmont. L’emprise du roi de France sur les abbés augmente. Ainsi, en 1471 les moines n'ont plus le droit d'élire l'abbé de l'ordre qui est nommé in commendam par le roi ; l'abbé commendataire perçoit simplement les bénéfices ecclésiastiques des prieurés de l'ordre sans vraiment gouverner, tandis que les clercs grandmontains - dont le recrutement est limité pour ne pas augmenter les dépenses - se voient octroyer une pension minimale pour vivre. Cette situation cesse par l'édit de du roi Henri III[6]. Les moines retrouvent alors leur liberté d'élire leur abbé, cette élection devant être ensuite validée par le roi et par Rome. Cependant, même si l'abbaye de Grandmont retrouve sa liberté, la plupart des prieurés demeurent sous le régime de la commende avec un prieur se contentant de percevoir les revenus de la ferme.

En dépit des vicissitudes des différents épisodes de la guerre de Cent Ans, de la commende et des guerres de Religion, les archives de Grandmont nous révèlent une seigneurie ecclésiastique qui se maintient. Elle a des droits de justice de banalité. Tout au long de son histoire, l’abbaye est exempte de tailles et autres droits et profite de la conjoncture pour accroître son patrimoine. C’est pendant le XVIIe siècle et grâce à l’endettement des tenanciers qu’elle rachète ou saisit des tènements jusque-là laissés en emphytéose. On parle de ces « messieurs de Grandmont ». Les abbés s’accrochent aux idées de la Ligue, se rapprochent de la Contre-Réforme. Ils tentent sans succès de lutter contre le laisser-aller, s’attellent à de grands projets de reconstruction des bâtiments de l’abbaye.

Chute de l'ordre de Grandmont modifier

Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, Charles Frémon, vicaire général de Grandmont et frère de l'abbé de Grandmont (Alexandre Frémon), propose une réforme d'« étroite observance », mais seules quelques maisons l’adoptent. Dès 1768, Loménie de Brienne propose la suppression de l'ordre et convoque un chapitre général[7]. Le refus des autres religieux de l'ancienne observance et la convoitise de l’évêque de Limoges entraînent la suppression de l’ordre par la commission des réguliers en 1772. Cela provoque vite la dispersion de la centaine de religieux qui subsistaient, sauf dans certaines maisons, alors que l'abbé de Grandmont, François-Xavier Mondain de La Maison-Rouge fait plusieurs recours auprès du parlement, recours cassés par le conseil du roi. Finalement, il obtient du pape le droit de demeurer jusqu'à sa mort à Grandmont, avec les derniers moines qui lui sont restés fidèles[7]. Il meurt en 1787 à l'âge de 81 ans. Aussitôt après, l'évêque de Limoges s'empare des lieux, disperse les reliques, vend le trésor et le mobilier, et même les couvertures de plomb des toitures sont vendues. Les bâtiments deviennent des carrières de pierres et la plupart des archives de Grandmont sont détruites. Les sites grandmontains sont vendus à la Révolution comme biens nationaux. Des entrepreneurs démolissent les bâtiments pour récupérer les matériaux. Les dernières ruines de l’abbaye de Grandmont sont démolies en 1817.

Aujourd'hui modifier

Une tentative de faire revivre la règle de Grandmont est expérimentée depuis la fin du XXe siècle au prieuré Notre-Dame et Saint-Étienne de Villiers[8].

Depuis l'année 2013, des fouilles ont été menées par la Société des amis de Saint-Sylvestre et de l'abbaye de Grandmont (Sassag). Depuis, elles sont menées, chaque année, par une équipe d'archéologues sous la direction du Professeur Philippe Racinet de l'université Jules-Verne de Picardie[9]. Le site sassag.com fournit de nombreux renseignements sur l'activité de l'association Sassag.

Réseau de dépendances modifier

Comme toutes les abbayes médiévales, Grandmont a développé un réseau de petites communautés dépendantes. Généralement nommés « prieurés », elles sont dans le contexte grandmontain appelées « celles ». On en compte environ cent cinquante, dont trois en Grande-Bretagne et deux en Espagne. Elles ont pour l'essentiel été fondées au XIIe siècle, en partie grâce à des donations des Plantaganêts et de leur entourage[10].

Plusieurs de ces dépendances, parfois très bien conservées, font l'objet de notices indépendantes dans Wikipédia : le domaine de Grammont, le prieuré des Bonshommes de Ballots, le prieuré de Comberoumal, le prieuré de Fontblanche, le prieuré Notre-Dame et Saint-Étienne de Villiers, le prieuré de Montézargues, le prieuré de la Primaudière, le prieuré de Montoussan, le prieuré Saint-Michel de Grandmont, ou encore le prieuré de l'Enfourchure.

Sources historiques modifier

 
L'église du prieuré Saint-Michel de Grandmont.

Le site de l'abbaye de Grandmont fait l'objet de fouilles archéologiques depuis 2013. Ces recherches ont montré que l'essentiel des vestiges médiévaux de l'église ont été détruits lors de sa reconstruction au milieu du XVIIIe siècle[11].

Plusieurs objets liturgiques en émail de Limoges sont connus ou conservés à Grandmont et dans ses dépendances[12].

Des monuments funéraires sont connus grâce au travail de copie des sources manuscrites et de description des lieux de Pardoux de La Garde, sacristain grandmontain mort en 1591[13]. On connaît ainsi les épitaphes des prieurs du XIIe siècle[14], celle d’Hugues IX de Lusignan, ainsi que la description des gisants émaillés de Gérard III de Cahors (mort en 1209) et de l'archevêque Aimeric Guerry (mort en 1257). À cette liste, le correspondant de François Roger de Gaignières ajoute l'épitaphe de Robert de Serran (mort en 1221), abbé bénédictin de Saint-Pons-de-Tomières et ancien sous-prieur de l'abbaye Saint-Martial de Limoges, ainsi que cette d’Hélie Faucher, chevalier décédé dans la seconde moitié du XIIIe ou au début du XIVe siècle[15].

Les archives départementales de la Haute-Vienne conservent 12 mètres linéaires d’archives relatives à l’abbaye et plusieurs autres fonds sont dispersés en France[16]. Les textes les plus importants pour l’époque médiévale ont été édités. Le recueil établi par Jean Becquet[17] contient :

  • Le livre des sentences d’Étienne de Muret, écrit par son disciple Hugues de La Certa
  • La règle, écrite par le 3e prieur Étienne de Liciac
  • La Vita d’Étienne de Muret
  • L’épitre de Pierre Bernard, 5e prieur
  • La Vita d’Hugues de La Certa
  • L’épitre de Guillaume de Blavone, frère grandmontain
  • L’épitre de Guillaume de Treignac, 6e prieur
  • La révélation de Guillaume de Treignac, 6e prieur
  • Les épigrammes des prieurs du XIIe siècle
  • Le voyage de Guillaume et Imbert, frères grandmontains
  • La Vita amplifiée d’Étienne de Muret, par le 7e prieur Gérard Ithier
  • La révélation d’Étienne de Muret, par le 7e prieur Gérard Ithier
  • Parabole de la sainteté d’Étienne de Muret, par le 7e prieur Gérard Ithier
  • Conclusion sur la Vita d’Étienne de Muret, par le 7e prieur Gérard Ithier
  • Traité sur la discipline et la correction des mœurs, par le 7e prieur Gérard Ithier
  • Sermon ou traité pour les frères, par le 7e prieur Gérard Ithier
  • Explication sur le Livre des sentences de saint Étienne de Muret, par le 7e prieur Gérard Ithier
  • Autre explication
  • Éloge des prieurs de Grandmont, auteur inconnu du XIIe siècle
  • Deux sermons d'Étienne de Muret, auteur inconnu
  • Coutumier du XIIe ou du XIIIe siècle
  • Index des 2 000 références bibliques identifiées

Le même historien a également édité par ailleurs le nécrologe du XIIe siècle[18]. Deux chroniques du XIVe siècle sont par ailleurs publiées[19].

Le Livre des sentences[20], qui rassemble les enseignements du fondateur, la vita d’Étienne de Muret[21], la règle[22] ainsi que le coutumier ont été traduits. Deux fragments de manuscrits importants du XIIe siècle, le Speculum Grandimontis et le nécrologe primitif, ont été numérisés et sont librement accessibles en ligne.

Liste des prieurs et abbés modifier

 
Religieux de l'ordre de Grandmont en habit de chœur.
Prieurs
  • 1076-1124 : saint Étienne Ier de Muret (le prieuré de Grandmont n'était pas encore fondé à sa mort, le titre de prieur est donc posthume)
  • 1124-1137 : Pierre Ier Limousin
  • 1137-1139 : Pierre II de Saint-Christophe
  • 1139-1163 : Étienne II de Lissac ou de Liciac
  • 1163-1170 : Pierre III Bernard de Boschiac
  • 1170-1187 : Guillaume Ier de Treignac
  • 1187-1198 : Gérard Ithier
  • 1198-1216 : Adémar Ier de Friac
  • 1216-1229 : Pierre IV Jaucelin de Noulac
  • 1229-1238 : Élie Ier Arnaud
  • 1239-1242 : Jean Ier de L’Aigle
  • 1242-1245 : Adémar II de La Vergne
  • 1245-1248 : Guillaume II d’Ongres
  • 1248-1260 : Ithier Merle
  • 1260-1269 : Guy Ier L’Archer
  • 1269-1281 : Foucher de Grimoard
  • 1282-1291 : Pierre V de Caussac
  • 1291-1291 : Bernard de Gandalmar
  • 1291-1306 : Guy II Foucher
  • 1306-1312 : Guillaume III du Puymaurel
  • 1312-1316 : Jourdain de Rabastens (ou de Rapistan)
  • 1316-1317 : Élie II Adhémar de Monteil

Abbés

À partir de 1317, l'ordre compte plusieurs prieurés, donc plusieurs prieurs. Ces derniers sont subordonnés à l'abbé de l'Ordre de Grandmont.

  • 1317-1336 : Guillaume IV Pellicier d'Albence
  • 1336-1347 : Pierre V Aubert
  • 1347-1355 : Jean II Chabrit
  • 1355-1378 : Adémar III du Bec-Crespin
  • 1378-1385 : Aimery Fabry
  • 1385-1388 : Ramnulfe Ithier
  • 1388-1437 : Pierre VI Redondeau
  • 1437-1470 : Guillaume V de Fumel
  • 1471-1477 : cardinal Charles Ier de Bourbon, commendataire
  • 1477-1495 : Antoine Ier Lallemand, commendataire
  • 1496-1507 : cardinal Guillaume VI Briçonnet du Plessis-Rideau, commendataire
  • 1507-1513 : cardinal Sigismond de Gonzague-Mantoue (1), commendataire
  • 1513-1515 : cardinal Charles II de Carrect de Final, commendataire
  • 1515-1519 : cardinal Nicolas de Fiesque, commendataire
  • 1519-1525 : cardinal Sigismond de Gonzague-Mantoue (2), commendataire
  • 1525-1561 : François Ier de Neuville de Magnac[23], commendataire
  • 1561-1596 : François II de Neuville de Magnac (neveu du précédent), retour à l'élection par les moines par l'édit de 1579
  • 1596-1603 : François III Marrand
  • 1603-1631 : Rigaud de Lavaur
  • 1631-05/07/1635 : François IV de Tautal de Chanterelles
  • 06/07/1635-03/10/1635 : Étienne III Talin
  • 04/10/1635-1654 : Georges Barny
  • 1654-1677 : Antoine II de Chavaroche
  • 1678-1687 : Alexandre Frémon
  • 1687-1715 : Henri de La Marche de Parnac
  • 1716-1744 : René-François-Pierre de La Guérinière
  • 1744-1748 : Raymond Garat
  • 1748-1787 : François-Xavier Mondain de La Maison-Rouge

Source : Dictionnaire d’Histoire et de Géographie ecclésiastique

Notes et références modifier

  1. Jean Becquet (éd.), Scriptores Ordinis Grandimontensis, Turnhout, Brepols, 1968 (coll. Corpus christianorum. Continuatio mediaevalis VIII). Vita Stephani, ch.XXIII et XXVI, XXVIII, XXXII. Disciple ch. XX. Vita Hugonis, ch. 11-12. Règle : ch. 4, 9, 54, 59 Liber de Doctrina, ch. 1.
  2. En 1125 dans le calendrier actuel, car le changement d'année se faisait alors à Pâques dans le Limousin.
  3. a et b Abbé René Tiron, Histoire et costumes des ordres religieux, Bruxelles, (lire en ligne).
  4. Province de France: 15 maisons ou celles avec 87 clercs - province de Bourgogne: 18 maisons avec 105 clercs - province de Normandie: 15 maisons avec 92 clercs - province d'Anjou: 16 maisons + 2 léproseries avec 100 clercs - province de Poitou: 20 maisons avec 99 clercs - province de Saintonge: 16 maisons avec 98 clercs - province de Gascogne: 16 maisons avec 92 clercs - province de Provence: 13 maisons avec 66 clercs - province d'Auvergne: 15 maisons avec 68 clercs, plus l'abbé général à Grandmont avec 40 clercs. En outre, on comptait 2 maisons en Navarre avec 11 clercs et 3 maisons en Angleterre avec 24 clercs ; soit un total de 149 maisons de Grandmont, avec 882 clercs.
  5. Il demeure en général dans une chambre du premier étage de l'aile orientale donnant sur l'abside pour assister aux offices.
  6. Histoire de l'abbaye de Grandmont
  7. a et b Bresson 2002.
  8. La Nouvelle République, article du 3 avril 2012
  9. Le site sassag.fr fournit de nombreux renseignements sur l'activité de la SASSAG.
  10. Robert Chanaud, L'abbaye et l'ordre de Grandmont. Entre ascétisme et opulence, XIe-XVIIIe s., Limoges, Culture et patrimoine en Limousin, 2012, p. 47-52.
  11. Philippe Racinet, Julie Colaye, « L’abbaye chef d’ordre de Grandmont (Haute-Vienne): aperçu des recherches pluridisciplinaires menées depuis 2013 », Travaux d'archéologie limousine,‎ 38, 2018, p. 115-150.
  12. Marie-Madeleine Gauthier, « Reflets de la spiritualité gradmontaine et sources de l'histoire médiévale au miroir des émaux méridionaux », dans Geneviève Durand, Jean Nougaret (éds.), L'Ordre de Grandmont : art et histoire. Actes des journées d'études de Montpellier (7-8 octobre 1989), Études sur l'Hérault / Centre d'archéologie médiévale du Languedoc, 1992, 220 p.
  13. Sur cet auteur : Bernard Thomas, « Frère Pardoux de La Garde, un religieux de Grandmont au XVIe siècle », Cahiers grandmontains, 34 (2006), pp. 4-34. Sur nécropole évoquée par Pardoux de La Garde : Claude Andrault-Schmitt, « Un mémorial aristocratique : le monastère de Grandmont au comté de la Marche (1177-307) », Cahiers de civilisation médiévale, 59, 2016, p. 113-141.
  14. Manon Durier, « Affirmer la mémoire d’une communauté religieuse. Le cas des épitaphes des premiers prieurs de Grandmont », In-Scription: revue en ligne d'études épigraphiques, no Troisième livraison,‎ (lire en ligne)
  15. Manon Durier, Les monuments funéraires dans le diocèse de Limoges (XIe-XIIIe s.). Échos d’un idéal religieux [Thèse de doctorat], Poitiers, (lire en ligne), vol. 2, p. 408-429.
  16. Robert Chanaud, Archives de Grandmont (1186-1792). Répertoire numérique détaillé du fonds de l'ordre et de l'abbaye de Grandmont, Limoges, Conseil général de la Haute-Vienne, 2009, 155 p.
  17. (la) Jean Becquet (éd.), Scriptores ordinis grandimontensis, Turnhout, Brepols, coll. « Corpus christianorum. Continuatio mediaevalis VIII », , 628 p.
  18. Jean Becquet, Études grandmontaines, Ussel, Musée du pays d'Ussel, , p. 291-307
  19. (de) Daniela Bianca Hoffmann, « Die Erinnerung an Reformen in der hoch- und spätmittelalterlichen Historiographie der Grandmontenser. Eine Untersuchung der Elogia priorum Grandimontis, der Historia brevis und der Historia prolixior », dans Kommunikation zwischen Kloster und Welt in Spätmittelalter und Früher Neuzeit [= Monastica Historia 3], éd. Tomáš Černušák, Karl Kollermann, Irene Rabl (Hgg.), St. Pölten, 2018, p. 413-473.
  20. Baillet Adrien (trad), Maximes et enseignements de St Étienne, instituteur de l'ordre de Grandmont, Paris, Chez la Veuve de Saint-Aubin, 1704, XLVIII-263 p. (lire en ligne) ; Réginald Bernier (trad.), Enseignements et sentences, Paris, P.E.V., 1989, 79 p.
  21. Michel Aubrun (trad), "Vie d’Étienne de Muret", dans Saints ermites en Limousin au XIIe siècle, Turnhout, Brepols, 2009, p. 19-55.
  22. Règle du vénérable Étienne de Muret (trad. Réginal Bernier), Saint-Prouant, Association pour la Sauvegarde et l'Aménagement de Grandmont, s.d., 24 p.
  23. Biographie

Sources modifier

Sources numérisées :

  • Archives départementales de la Haute-Vienne: I SEM 68. Speculum Grandimontis : recueil de documents relatifs à saint Étienne de Muret, à sa règle, à l’esprit de son institut et aux commencements de l’ordre, œuvre du septième prieur, Gérard Ithier. Numérisation sur le site de l'institution (lire en ligne, (voir)).
  • BNF : ms. lat. 1138. F. 1 Fragment d'un tropaire. F. 2-6 Obituaire incomplet de l'abbaye de Grandmont, au diocèse de Limoges (mai-décembre), avec addit. du XIIIe s. F. 7 1er prosaire (incompl de la fin). F. 39 2e prosaire (incompl. du début). Ce prosaire, du type limousin, a été écrit pour une autre abbaye que celle de Saint-Martial. Numérisation sur Gallica (lire en ligne). Le titre actuel du manuscrit identifie l'obituaire de Lesterps, mais il s'agit d'une erreur d'attribution.

Sources éditées :

  • Dom Jean Becquet (éd.), Scriptores Ordinis Grandimontensis, Turnhout, Brepols, 1968 (coll. Corpus christianorum. Continuatio mediaevalis VIII).

Sources traduites :

  • Baillet Adrien (trad), Maximes et enseignements de St Étienne, instituteur de l'ordre de Grandmont, Paris, Chez la Veuve de Saint-Aubin, 1704, XLVIII-263 p. (lire en ligne).
  • Réginald Bernier (trad.), Règle du vénérable Étienne de Muret, Saint-Prouant, Association pour la Sauvegarde et l'Aménagement de Grandmont, s.d., 24 p.
  • Réginald Bernier (trad.), Enseignements et sentences, Paris, P.E.V., 1989, 79 p.
  • Michel Aubrun (trad), "Vie d’Étienne de Muret", dans Saints ermites en Limousin au XIIe siècle, Turnhout, Brepols, 2009, p. 19-55.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

Par ordre chronologique de parution :

  • Abbé Texier, « Autels émaillés : autel de Grandmont », dans Annales archéologiques, 1846, tome 4, p. 288-289 (lire en ligne)
  • « Inventaire des châsses, reliques, croix, reliquaires, coffres, calices et autre argenterie de l'église de Grandmont, fait par l'ordre de révérendissime père en Dieu dom Antoine de Chavaroche, abbé et général de l'ordre de Grandmont, le 4e du mois de novembre de l'année 1666 », dans Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, 1855, tome 6, p. 5-72 (lire en ligne)
  • M. Deloche, « Note sur le Trésor de l'abbaye de Grandmont », dans Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, 1855, tome 6, p. 73-78 (lire en ligne)
  • Louis Guibert, « Une page de l'histoire du clergé français au XVIIIe siècle. Destruction de l'ordre et de l'abbaye de Grandmont », Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, t. XXIII,‎ , p. 4-160 (lire en ligne), p. 197-304, 1876, tome XXIV, p. 1-368, 1877, tome XXV, Appendice, p. 33-384 (lire en ligne)
  • Adolphe de Dion, « Mélanges : Quelques prieurés de l'ordre de Grandmont », Bulletin monumental, t. 40,‎ , p. 566-574 (lire en ligne)
  • Abbé Goyhenèche, « Prieurés de l'ordre de Grandmont en Périgord », dans Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 1879, tome 6, p. 243-245 (lire en ligne)
  • Joseph Nadaud, Nobiliaire du diocèse et de la Généralité de Limoges, publié par A. Lecler, Limoges, 1882, t. I, p. 255 ; t. III, p. 79. J. Nadaud, I SEM 10, f° 52, f) 39.
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  • Jean Delumeau, André Duval, Hervé Legrand, Marcel Pacaut, Émile Poulat, Dictionnaire de l'histoire du christianisme, Encyclopedia Universalis, 2016, (ISBN 978-2-8522-9145-4).
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  • Manon Durier, « Affirmer la mémoire d'une communauté religieuse. Le cas des épitaphes des premiers prieurs de Grandmont », In-Scription : revue en ligne d'études épigraphiques, Troisième livraison, 2019 (lire en ligne [archive]).

Articles connexes modifier

 
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Prieurés modifier

Trésor de l'abbaye de Grandmont modifier

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