Lucie Castets

haute fonctionnaire, enseignante et militante politique française

Lucie Castets (/ly.si kas.te/), née en à Caen (Calvados), est une haute fonctionnaire et professeure d’économie française.

Lucie Castets
Lucie Castets en 2021.
Fonction
Directrice financière
Ville de Paris
depuis
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (37 ans)
Caen (Calvados)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domicile
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Université Paris-Dauphine ( - )
Ville de Paris (depuis )
Groupe d'action financière (depuis )
Tracfin ( - )
Institut d'études politiques de Paris ( - )
Direction générale du Trésor ( - )
Consulat général de France à Shanghai (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parti politique
Membre de

Après des études à Sciences Po et à l'ENA, elle est nommée à plusieurs postes au sein de l'administration française, d'abord à la direction générale du Trésor puis en tant que directrice d'une des branches du service de renseignement Tracfin.

Elle intègre ensuite la mairie de Paris en tant que conseillère des finances et du budget, avant de cofonder l'association Nos services publics, consacrée à la lutte contre les coupes budgétaires et à celle contre le « caractère gestionnaire » de l'État avec les services publics.

Le , à la suite des élections législatives, elle est proposée par le Nouveau Front populaire pour devenir Première ministre.

Biographie

Jeunesse et études

Lucie Castets naît en à Caen[1] et y vit jusqu’à ses 18 ans[2]. Ses parents sont psychanalystes[2].

Elle étudie à Paris, au lycée Louis-le-Grand[3], puis suit des études de droit public et d'économie politique à Sciences-Po[3],[4], à la London School of Economics de Londres, et à l’ENA[2] où elle fait partie de la promotion 2013 Jean-Zay[5],[6]. Elle suit également un stage intensif de chinois à l'université Fudan, à Shanghai[3], en 2006[7].

Carrière de haute fonctionnaire

Lucie Castets est assistante auprès de l'attaché culturel au consulat général de France à Shanghai de 2007 à 2008[7],[8].

En 2011, elle intervient dans certains projets de la Banque mondiale, notamment sur les questions de renseignement financier ; elle fait ainsi partie des relecteurs de l'ouvrage Protecting mobile money against financial crimes : global policy challenges and solutions[9]. En 2014, elle travaille à la direction générale du Trésor[4],[10]. Elle est nommée en commissaire du gouvernement auprès du Bureau central de tarification[11].

Entre 2018 et 2020, Lucie Castets dirige une section de Tracfin, le service de renseignement chargé de la lutte contre les circuits financiers clandestins, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme[10],[12],[13].

En , elle intègre le cabinet d'Anne Hidalgo à la mairie de Paris en tant que conseillère économique. En , elle est nommée directrice des finances et des achats de la mairie de Paris[14],[15], un service ayant un budget de 10 milliards d’euros[16]'[17].

Carrière universitaire

Lucie Castets est chargée de cours en économie à l'Institut d'études politiques de Paris entre 2014 et 2017[1]. Le , elle est nommée professeure des universités associée[De quoi ?] à mi-temps pour trois ans à l'université Paris-Dauphine[18]. Elle publie également dans la revue Alternatives économiques[19],[20].

Parcours politique et militant

Engagements

Lucie Castets déclare avoir été encartée au Parti socialiste entre 2008 et 2011[21], où elle est proche du courant de Martine Aubry et défend l'union de la gauche[2]. Elle travaille dans le courant « Besoin de gauche » de Pierre Moscovici[22] et est membre du think tank « Point d'ancrage »[5]. Elle s'implique pour soutenir le mariage pour tous ainsi que l'égalité hommes-femmes et milite pour mieux redistribuer les finances mondiales[22].

Aux élections régionales de 2015, elle figure sur la liste du Parti socialiste conduite en Normandie par Nicolas Mayer-Rossignol, actuel maire de Rouen[10],[23],[24]. Puis, d'après le député LFI Paul Vannier, elle quitte le PS, en désaccord avec l'orientation politique du quinquennat de François Hollande[14].

Elle participe à la campagne d’Anne Hidalgo — dont elle est membre du cabinet à la mairie de Paris — pour l’élection présidentielle de 2022, avant de se rapprocher de Clémentine Autain[2].

Lucie Castets cofonde avec des amis, en , le collectif Nos services publics, dont elle devient l'une des trois porte-parole[25],[26]. Ce collectif entend être « la parole de l'intérieur » afin de « mettre en lumière les dysfonctionnements et faire des propositions » pour améliorer le service public[26], lutter contre les coupes budgétaires et le caractère gestionnaire de l'administration publique en France[27]. Elle est rendue visible à ce sujet dans C ce soir, sur France 5, en [26], lorsqu'elle interpelle le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, sur l'usage grandissant des cabinets de conseil et le coût associé, face à ce qu'elle décrit comme une réduction du nombre de fonctionnaires aptes à réaliser ces mêmes tâches pour un coût moindre[26]. Elle plaide en 2024 pour des services publics forts et leur renforcement afin de lutter contre le RN (« Le délitement des services publics a fait partie de ce qui a nourri les votes pour le Rassemblement national »)[22] et pour une réforme fiscale du capital[28]. Elle est membre du bureau et du conseil d'administration de l'Observatoire national de l'extrême droite, aux côtés de Thomas Portes et Caroline Fiat (La France insoumise), ainsi que de Marine Tondelier (Les Écologistes)[10],[29],[30].

En 2023, elle s'engage contre la retraite à 64 ans[22],[31].

Elle exprime des convictions féministes[2],[31].

Candidate au poste de Premier ministre

Le , deux semaines après les élections législatives anticipées et à la suite d'intenses discussions, le Nouveau Front populaire propose Lucie Castets pour le poste de Premier ministre[32],[33]. Le président Emmanuel Macron annonce qu'il ne prendra pas de décision avant la fin des Jeux olympiques de Paris[34]. Le lendemain, elle s'exprime sur France Inter après l'interview du chef de l'État. Elle juge impossible une « coalition avec le camp présidentiel du fait de désaccords profonds »[35]. Elle demande au président de « prendre ses responsabilités et de [la] nommer Première ministre »[36].

Des représentants de LR et du RN l'attaquent le lendemain sur sa direction des finances et la dette de la ville de Paris. Elle répond en critiquant les décisions du gouvernement Macron et ses impacts sur le budget des collectivités locales[17],[37].

Vie personnelle

Lucie Castets est mère d’un enfant[2]. Elle est sportive et joue notamment au football[2].

Publications

Notes et références

  1. a et b « Mme Lucie Castets, jusqu'alors chef du département international au sein de Tracfin à Bercy, a été nommée conseillère chargée des sujets budgétaires, de la finance verte et de l'Europe, au cabinet de Mme Anne Hidalgo, maire de Paris »  , sur Bulletin quotidien, (consulté le ).
  2. a b c d e f g h et i Service politique, « Qui est Lucie Castets, proposée par le Nouveau Front populaire pour Matignon ? »  , Le Nouvel Obs, (consulté le ).
  3. a b et c Léo Tichelli, « Qui est Lucie Castets, l’inconnue proposée par la gauche pour Matignon? »  , Le Temps, (consulté le ).
  4. a et b La rédaction, « Lucie Castets (NFP) : la page Wikipédia de la candidate pour le poste de Premier ministre supprimée, "C'est cocasse" »  , sur Marie France, (consulté le ).
  5. a et b « Promotion Jean Zay (2012 - 2013) : liste des élèves issus des 3 concours »   [PDF], sur ENA (consulté le ).
  6. Arrêté du 7 janvier 2014 portant affectation aux carrières des élèves de la promotion 2012-2013 « Jean Zay » de l'Ecole nationale d'administration ayant terminé leur scolarité au 31 décembre 2013 (élèves issus des concours externe, interne et troisième concours).
  7. a et b balkis, « France – Qui est Lucie Castets, la nouvelle candidate pour le poste du chef du gouvernement ? »  , sur Tunisie Numérique, (consulté le ).
  8. « Extrait de la fiche de Mme Lucie Castets »  , sur LesBiographies.com (consulté le ).
  9. (en) Pierre-Laurent Chatain, Protecting mobile money against financial crime : global policy challenges and solutions, Washington, D.C., Banque mondiale, coll. « Directions in development », , 195 p. (ISBN 978-0-8213-8669-9 et 978-0-8213-8670-5, OCLC 697266904, lire en ligne), p. 17.
  10. a b c et d François Blanchard, « Haute fonctionnaire, ex-conseillère d'Hidalgo : qui est Lucie Castets, la candidate au poste de Première ministre du NFP ? »  , sur BFM TV, (consulté le ).
  11. Arrêté du 14 janvier 2014 portant nomination d'un commissaire du Gouvernement auprès du Bureau central de tarification.
  12. (en) « International financial intelligence units discuss virtual assets »  , sur Bankers Online, (consulté le ).
  13. (en) « Financial Intelligence Units meet to discuss global issues surrounding virtual assets »   [PDF], sur Ministère de l'Économie et des Finances (consulté le ).
  14. a et b Pierre Lepelletier, « Matignon : avec Lucie Castets, le Nouveau Front populaire choisit une haute fonctionnaire comme « première-ministrable » »  , sur Le Figaro, (consulté le ).
  15. « Organigramme de la Ville de Paris »  , sur Mairie de Paris, (consulté le ).
  16. Jean-Baptiste Forray, « Lucie Castets : une territoriale à Matignon ? »  , La Gazette des communes, (consulté le )
  17. a et b « Finances de la Ville de Paris : Lucie Castets juge "ironique" de recevoir "des leçons de la part des personnes responsables de la dette de l'État français" »  , sur France Info, (consulté le )
  18. Décret du 18 octobre 2022 portant nomination (enseignements supérieurs).
  19. Philippe Watrelot, Rachel Silvera et Lucie Castets, « Opinions », Alternatives économiques, vol. 440, no 11,‎ , p. 73-76 (ISSN 0247-3739, lire en ligne  , consulté le ).
  20. Nicolas Da Silva, Philippe Watrelot, Timothée Duverger et Lucie Castets, « Opinions », Alternatives économiques, vol. 445, no 4,‎ , p. 75-79 (ISSN 0247-3739, lire en ligne  , consulté le ).
  21. « Qui est Lucie Castets, la candidate de la gauche, qui demande à Macron de la nommer à Matignon ? »  , sur France 24, (consulté le ).
  22. a b c et d « Qui est Lucie Castets, proposée par le Nouveau Front populaire pour le poste de Première ministre ? »  , sur France Info, (consulté le ).
  23. Benoît Lascoux, « Seulement deux sortants sur la liste PS »  , sur Ouest-France, (consulté le ).
  24. Emile Fouda, « Régionales: la liste des candidats socialistes du Calvados présentés par les présidents de Haute et Basse-Normandie »  , sur Actu.fr, (consulté le ).
  25. Agence France-Presse, « Lucie Castets, une économiste de 37 ans proposée par le Nouveau Front populaire au poste de première ministre »  , sur Le Monde, (consulté le ).
  26. a b c et d Latifa Madani, « 8 mars, ces intellectuelles incontournables : Lucie Castets »  , sur L'Humanité, (consulté le ).
  27. « Qui sommes-nous »  , sur Nos services publics (consulté le ).
  28. « Émission spéciale. Contre l’extrême droite, l’indispensable sursaut »  , sur Mediapart, (consulté le )
  29. « Le Bureau »  , sur Observatoire national de l'extrême droite, (consulté le ).
  30. « Conseil d’administration »  , sur Observatoire national de l'extrême droite (consulté le ).
  31. a et b Florent Le Du, « 37 ans, féministe, fonctionnaire : qui est Lucie Castets, propulsée par le NFP vers Matignon ? »  , sur L'Humanité, (consulté le ).
  32. « Proposée par le NFP pour Matignon, Lucie Castets estime être une candidate « crédible et sérieuse » »  , sur Le Parisien, (consulté le ).
  33. Laurent Tello, « Comment le Nouveau Front populaire s’est accordé sur Lucie Castets, une haut fonctionnaire inconnue, pour être première ministre »  , sur Le Monde, (consulté le ).
  34. (en-US) Aurelien Breeden, « Macron Rejects French Left’s Pick for Prime Minister »  , sur The New York Times, (ISSN 0362-4331, OCLC 1645522, consulté le ).
  35. Margaux Duguet et Louis Dubar, « Nouvelle Assemblée nationale : Lucie Castets juge "impossible" une "coalition avec le camp présidentiel du fait de désaccords profonds" »  , sur France Info, (consulté le ).
  36. Simon Le Baron, « Lucie Castets : "Je demande au Président de prendre ses responsabilités et de me nommer Première ministre" »  , sur France Inter, (consulté le ).
  37. Salomée Tafforeau, « Vrai ou faux. Lucie Castets a-t-elle "ruiné Paris" en tant que directrice des finances de la capitale, comme le prétend la droite ? »  , sur La Dépêche du Midi, (consulté le ).

Liens externes