Femmes solidaires

association loi de 1901
Femmes solidaires
Logo de Femmes solidaires.
Pour un féminisme populaire et universel.
Histoire
Fondation
Cadre
Zone d'activité
Type
Forme juridique
Siège
Pays
Langue
Organisation
Membres
30 000[Quand ?]
Fondatrices
Président
Sabine Salmon
Idéologie
Publication
Site web

Femmes solidaires, anciennement Union des femmes françaises (UFF), est une association loi de 1901 féministe française. Le mouvement œuvre pour la défense et l'avancée des droits des femmes, la parité homme-femme, le mouvement libéral et la solidarité internationale.

Création et historique modifier

Naissance dans la clandestinité modifier

Les prémices de l'association démarrent vers 1941 dans les comités féminins de la Résistance, nés des comités populaires de la Résistance créés par Danielle Casanova[1]. Ces comités féminins se structurent progressivement au niveau local puis régional et interrégional. Ils sont regroupés au sein de l'Union des femmes françaises dans la zone nord et l'Union des femmes de France dans la zone sud. Les responsables en sont Josette Cothias puis Maria Rabaté pour la zone nord, après l'arrestation de Danielle Casanova, et Marcelle Barjonet[2] et Simone Bertrand[3] en zone sud[4]. L'UFF se consolide vers 1943 au sein du mouvement de résistance communiste durant l'occupation de la France par l'Allemagne nazie. Cette organisation met du temps à s’établir, notamment en raison d'arrestations de ses membres par les nazis ou le régime de Vichy[1].

En avril 1944, les Francs-tireurs et partisans demandent l'aide de l'UFF pour rejoindre ses services auxiliaires en tant qu'agent de renseignement, de liaison ou pour l'intendance. Un comité directeur composé d'Yvonne Dumont, Francoise Leclercq, Irène Joliot-Curie et Eugénie Cotton se réunit le 11 juin pour évaluer cette proposition. L'UFF est alors un mouvement à l'échelle nationale qui demande son rattachement au Conseil national de la Résistance pour être reconnu[1].

Officialisation à la Libération modifier

L'Union des femmes françaises est créée par un congrès le 21 décembre 1944[5], à l'initiative du Parti communiste français (sa création est revendiquée par l'historienne Rolande Trempé dans les Ardennes[6]). Son premier congrès, en juin 1945, rend hommage à Danielle Casanova et Berthie Albrecht avec le mot d'ordre « plus jamais ça ! », et voit les déléguées françaises et étrangères poser les bases de leur action future, en affirmant leur détermination à lutter pour l'égalité des droits avec les hommes, aussi bien dans le domaine politique qu'économique[7]. Forte de 180 000 membres en novembre 1944, elle en affiche 627 000 en septembre 1945[8],[9]. Son siège est alors situé 41 rue de Provence et plus tard 12 bis rue d'Astorg (Paris). Il en existât également un rue des Petites-Écuries dans le 10e arrondissement de Paris dans les années 1970, voire avant.

Mathilde Gabriel-Péri, alors l'une des seules femmes déléguée à l'Assemblée consultative provisoire de Paris, y est aussi porte-parole de l'UFF[10].

L'UFF est affiliée à la Fédération démocratique internationale des femmes (FDIF).

Après-guerre modifier

 
Camion de ravitaillement affrété par l'UFF en décembre 1947[11].

Sous la houlette de Jeannette Vermeersch et de Claudine Chomat, elle est dès la Libération et pendant les années de guerre froide, une « organisation communiste de masse[12] » notamment grâce à son magazine, Femmes françaises[13].

En , les différents conseils régionaux ou nationaux de l'UFF décident de soutenir les grévistes parisiens en cherchant des approvisionnements en province[11].

Le 3e congrès de l'UFF se déroule en à Marseille[14]. Mireille Dumont est chargée de l'organisation et l'on compte parmi les participants Jeannette Vermeersch, Françoise Leclercq, Eugénie Cotton, Claudine Chomat[14]. Louis Aragon et Elsa Triolet interviennent sur la défense du livre français[14]. Nadezhda Grekova, ministre de l'URSS, mène la délégation russe[14].

Le conseil national de l'UFF les 28 et est couvert dans le magazine Femmes françaises par Élise Fraysse et les interventions d'Yvonne Dumont ou Jeannette Vermeesch y sont présentées[15]. En , Ségolène Malleret ,en tant que secrétaire administrative de l'UFF, fait partie d'une délégation, incluant Henri Martel, qui part à Moscou pour donner à Staline « les cadeaux du peuple de France »[16].

En 1950, Angèle Chevrin, alors secrétaire nationale de l'UFF, est élue députée[17].

Le , le conseil national de l'UFF crée l’Assemblée nationale des femmes pour le désarmement et Ségolène Malleret, Marie-Claude Vaillant-Couturier et Andrée Marty-Capgras y interviennent[18].

L'UFF participe à l'opposition menée par le Parti communiste français contre la guerre d'Indochine, notamment lors de l'affaire Raymonde Dien, du nom d'une jeune femme s'étant interposée en gare de Saint-Pierre-des-Corps au départ d'un train de matériel miitaire[19], et qui est l'équivalent féminin de l'affaire Henri Martin.

L'association a également manifesté son opposition à la guerre d'Indochine par des actes de sabotage d'armes françaises, notamment en remplaçant le contenu des grenades par des tracts portant l'inscription « Paix en Indochine, don de l'Union des femmes françaises ». Le correspondant de guerre Paul Bonnecarrère relate un de ces événements qui a provoqué sous ses yeux la mort de l'adjudant Parsiani du 3e REI :

Les grenades ont bien explosé, mais la charge d'explosif qu'elles contenaient était insignifiante, juste suffisante pour en permettre l'ouverture et que se répande une multitude de tracts miniatures de la superficie d'une boîte d'allumettes[20].

En 1953, l'Union des femmes françaises et Simone Gillot, sa présidente qui est infirmière, se rallie à la cause de l'accouchement sans douleur prôné par le Dr Fernand Lamaze[21].

L'organisation diffuse un journal mensuel, Heures Claires.

Femmes solidaires modifier

L'Union des femmes françaises devient UFF-Femmes solidaires le puis Femmes solidaires en 1998[5].

Principes et objectifs modifier

 
Le local de Femmes solidaires du Rhône, rue Garibaldi à Lyon.

Femmes solidaires est un mouvement féministe d'éducation populaire national composé de plus de 190 associations locales, implantées un peu partout en France et ses départements d'outre-mer.

Les valeurs fondatrices de l'association se base sur la laïcité, la mixité, l'égalité des droits des femmes, la paix et la liberté. Elle regroupe actuellement près de 30 000 membres et publie le mensuel Clara Magazine. Son engagement social a pour but de lutter contre toute forme de discrimination ou de domination, notamment dans les domaines du droits et de l'accès à l'emploi, de l'égalité des femmes et des hommes au travail, de la parité ou de la lutte contre les violences faites aux femmes.

Femmes solidaires bénéficie d'un statut consultatif spécial du Conseil économique et social au sein des Nations unies. L'association s'implique également dans des campagnes de solidarités internationales et travaille avec de nombreuses organisations féministes dans différents pays du monde.

Personnalités modifier

Fondatrices modifier

Autres personnalités modifier

Notes et références modifier

  1. a b et c William Guéraiche, Les femmes et la République: essai sur la répartition du pouvoir de 1943 à 1979, Editions de l'Atelier, (ISBN 978-2-7082-3468-0, lire en ligne).
  2. Dominique Loiseau, Claude Pennetier, « BARJONET Marcelle, épouse HURAUX », sur maitron.fr (consulté le ).
  3. Jacques Girault, Dominique Loiseau, « BERTRAND Simone, Séraphine », sur maitron.fr (consulté le ).
  4. Gisèle Sapiro, « Brassard de l'Union des femmes françaises - Île-de-France », sur museedelaresistanceenligne.org, (consulté le ).
  5. a et b « Notice Union des femmes françaises », data.bnf.fr.
  6. « Rolande Trempé : "d'une intégrité parfaite, Jaurès était le désintéressement incarné" », L'Humanité, 6 janvier 2014.
  7. Premier congrès de l'Union des femmes françaises sur cinearchives.org, juin 1945 [vidéo].
  8. Olivier Wieviorka (dir.), Julie Le Gac, Anne-Laure Ollivier et Raphaël Spina, La France en chiffres : de 1870 à nos jours, Paris, Perrin, , 666 p. (ISBN 978-2-262-02741-4), p. 476-478.
  9. Bien que le nombre d'adhérentes puisse paraître élevé, l'auteur précise que ces chiffres déclarés ont été confirmés par Philippe Buton à partir d'archives soviétiques dans Les Lendemains qui déchantent - Le PCF à la LibérationFNSP, 1993, p. 267.
  10. Femmes françaises / édité par France d'abord, « A la tribune de l'Assemblée consultative Mathilde Péri porte-parole de l'U.F.F. »  , sur Gallica, (consulté le ), p. 2.
  11. a et b Femmes françaises, « Les paysans envoient du ravitaillement pour les travailleurs en lutte et leurs familles », sur Gallica, France d'abord, (consulté le )
  12. Emmanuel Naquet, « Ligues et associations », dans Jean-Jacques Becker et Gilles Candar (dir.), Histoire des gauches en France, volume 2, La Découverte, Paris, 2004, p. 104.
  13. Dominique Loiseau, « L'Union des femmes françaises pendant les Trente Glorieuses: entre «maternalisme», droit des femmes et communisme », Le Mouvement Social, vol. 4, no 265,‎ (lire en ligne).
  14. a b c et d Union des femmes françaises (Heures claires des femmes françaises), « Du soleil plein le cœur », sur Gallica, (consulté le ).
  15. Élise Fraysse, « Au conseil national de l'Union des femmes françaises »  , sur Gallica, Femmes françaises / édité par France d'abord, (consulté le ).
  16. Une délégation part pour Moscou, L’Humanité, (lire en ligne)
  17. Femmes françaises, « Angèle Chevrin », sur Gallica, France d'abord, (consulté le ), p. 14.
  18. Union des femmes françaises, « 11 mars Paris »  , sur Gallica, Femmes françaises, (consulté le )
  19. Rachel Lefort, Femmes françaises, « Un train de tanks allait partir: Raymonde se coucha sur la voie », sur Gallica, France d'abord, (consulté le ), p. 7.
  20. Paul Bonnecarrère, Par le sang versé, Paris, France-Loisirs, , 459 p., p. 260.
  21. Evelyne Vander Heym, « Célébrations nationales 2002 - Le docteur Lamaze met au point l'accouchement psychoprophylactique dit sans douleur », sur www2.culture.gouv.fr (consulté le )
  22. Notice « Nicole de Barry, épouse Martin », par Dominique Loiseau, Le Maitron en ligne.
  23. Notice « Françoise Leclercq », par Claude Pennetier, Le Maitron en ligne.
  24. Notice « Denise Breton, née Denise Dumas, épouse Risch, épouse Breton », par Dominique Loiseau, Le Maitron en ligne.
  25. « Jeannette Colombel, une philosophe pasionaria », par Robert Maggiori, Libération du 13 avril 2016 [1].
  26. Claude Pennetier, « GALICIER Émilienne, Berthe [épouse DÉFOSSÉS, puis épouse LALLEMAND] », sur maitron.fr.
  27. Claude Pennetier, « Rey Claudine, Louise [épouse Hensgen puis reprend son nom de famille] », sur Le Maitron, (consulté le ).

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier