Claudine Rey

syndicaliste, communiste et féministe française
Claudine Rey
Claudine Rey à la fête de la Commune en 2012.
Fonction
Présidente
Les Amies et Amis de la Commune de Paris 1871
avec Jean-Louis Robert
-
Roger Martelli et Joël Ragonneau (d)
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Claudine Louise ReyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Conjoint
Yves Lenoir (d) (des années 1980 à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Parti politique
Membre de
Œuvres principales
Petit dictionnaire des femmes de la Commune (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Claudine Rey, née le à Paris, est une communiste, féministe et syndicaliste française, active à Paris. Elle a aussi écrit sur les femmes dans la Commune de Paris.

Engagée au Parti communiste français dès sa vingtaine, Claudine Rey milite également à la Confédération générale du travail tout au long de sa carrière de salariée. Elle est membre de l'Union des jeunes filles de France puis de l'Union des femmes françaises, dont elle est permanente de 1973 à 1983. Elle siège durant les mêmes années au bureau fédéral du parti — sous son nom d'épouse Claudine Hensgen.

Durant les années 1980 et 1990, elle devient journaliste pour l'hebdomadaire communiste La Terre. Elle rejoint en 1994 l'association des amis de la Commune de Paris (1871), visant à la sauvegarde de la mémoire de l'insurrection du . Elle la copréside de 2007 à 2013, avec Jean-Louis Robert. Elle écrit pour le collectif, notamment le Petit dictionnaire des femmes de la Commune, premier dictionnaire biographique des femmes communardes publié en 2013 avec la co-écriture d'Annie Limoge-Gayat et Sylvie Pépino.

Biographie modifier

Claudine Louise Rey naît en 1938 dans le 13e arrondissement de Paris au sein d'une famille de quatre enfants. Son père, tôlier-chaudronnier travaillant à la Spie, est fait prisonnier durant la Seconde Guerre mondiale. Elle fait ses classes à l'école publique, aux cours complémentaire dispensés rue de Tolbiac puis au collège Sophie-Germain jusqu'à la première[1].

Militantisme politique modifier

Premières années au Parti communiste modifier

Claudine Rey devient employée de la Fédération de la mutualité sociale en 1956, travaillant au centre médical d'exploration fonctionnelle de la rue Saint-Victor du 5e arrondissement puis au centre médical Moulinet. La même année, elle s'engage à l'Union des jeunes filles de France, branche féminine de la Fédération des jeunesses communistes . Elle prend sa carte au Parti communiste français en et est dès l'année suivante secrétaire de la cellule HLM du quai de la Rapée (12e)[1].

Elle se marie le , avec Claude Émile Hensgen ; elle prend alors son nom. Ils auront trois enfants. La naissance de la deuxième en 1966 lui impose un congé parental. Lorsqu'elle reprend le travail salarié elle devient employée au Vin des Rochers. Elle crée la cellule dans l'entreprise et est élue au comité de section et plus tard est élue secrétaire de la section Bercy[1].

Engagements syndicaliste, féministe et communiste modifier

Claudine Rey, alors Hensgen, s'engage dans le syndicalisme en 1962, via la Confédération générale du travail (CGT). Elle travaille alors pour la Fédération de la Mutualité agricole en tant que statisticienne, rue de Charonne dans le 11e arrondissement. Elle y est élue déléguée syndicale et est détachée trois ans plus tard à la fédération CGT de l'agriculture[1].

Pendant dix ans, de 1973 à 1983, elle est permanente à l'Union des femmes françaises, une organisation féministe proche du PCF. Elle y est secrétaire départementale pour Paris, secrétaire nationale chargée de l'organisation et siège au bureau national. Avec Marie-Claude Vaillant-Couturier et Nicole Dreyfus notamment, elle est responsable de la commission des droits des femmes. Dans le même temps, elle est membre du comité fédéral parisien du PCF et de son bureau fédéral. En 1978, elle divorce de son mari et reprend le nom de Claudine Rey[1].

Après un congé parental de deux ans, Claudine Rey travaille en 1969 à l'institut de sondage Dorset puis l'année suivante à la Fédération des patronages laïques (les Francas). Elle y reste trois ans, puis, après son passage à l'Union des femmes françaises, travaille au comité d'entreprise de la RATP. Elle y est secrétaire de la cellule communiste et responsable cégétiste des employés jusqu'en 1986. Elle rejoint alors l'hebdomadaire paysan et communiste La Terre, où elle est journaliste pendant dix ans[1] ; elle y rencontre Yves Lenoir (1935-2016), avec qui elle vit trente ans en union libre[2].

Elle quitte le Parti communiste français en [1].

Au sein des Amies et Amis de la Commune de Paris modifier

La fête de la Commune en 2012, place de la Commune-de-Paris dans le 13e arrondissement, organisée par les Amis de la Commune. Claudine Rey est interviewée.

Claudine Rey intègre en 1994 l'association des amis de la Commune de Paris (1871) (devenu Les Amies et Amis de la Commune de Paris 1871 en 2013), collectif promouvant la mémoire de la Commune de Paris, mouvement insurrectionnel établi dans la capitale de mars à , à la sortie de la guerre franco-allemande de 1870[1]. Son compagnon Yves Lenoir y est aussi un adhérent actif[2]. Tour à tour, elle est responsable de la commission littérature, membre du conseil d'administration, secrétaire générale puis vice-présidente. En 2007, elle est élue présidente, et officie en même temps que l'historien Jean-Louis Robert, jusqu'en 2013. Elle devient ensuite présidente d'honneur[1].

Sous l'égide de l'association et en collaboration avec Annie Gayat et Sylvie Pepino, Claudine Rey publie en 2013 un Petit dictionnaire des femmes de la Commune aux éditions Le bruit des autres. Premier dictionnaire biographique féminin de communardes, il contient plus de huit cents notices, qui sont principalement issues des données de conseils de guerre[3] conservés au service historique de la Défense, des archives de la préfecture de police de Paris[4], de témoignages et des souvenirs, ainsi que du Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social, dit « Maitron ». Nombre de femmes citées ne sont connues que par leur engagement dans la Commune, avant qu'elles ne soient retombées dans l'anonymat sous la Troisième République, et l'on ne connaît donc pas leur vie postérieure à 1871, ni même leur date de décès ; ainsi le livre est sous-titré « Les oubliées de l'histoire »[3]. Les noms issus de la Défense ou de la préfecture de police sont surtout ceux des arrêtées : de beaucoup d'entre elles on ne connaît que leur nom, leur lieu de détention et parfois une photographie[4].

Une version enrichie et corrigée du dictionnaire paraît en 2018, directement éditée par les Amies et Amis de la Commune[5].

Publications modifier

 
Parmi les communardes, Claudine Rey s'est intéressée à Nathalie Lemel, qui était aussi une militante internationaliste et féministe.

Claudine Rey signe la préface de la bande dessinée Des graines sous la neige : Nathalie Lemel, communarde et visionnaire de Roland Michon et Laëtitia Rouxel, publiée en 2017 aux éditions Locus Solus[9].

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h et i Claude Pennetier, « Rey Claudine, Louise [épouse Hensgen puis reprend son nom de famille] », sur Le Maitron, (consulté le ).
  2. a et b Claude Pennetier, « Lenoir Yves », sur Le Maitron, (consulté le ).
  3. a et b « Les femmes ont participé pleinement à la Commune de Paris mais elles sont les oubliées des livres d’histoire », sur L'Humanité, (consulté le ).
  4. a et b Michèle Audin, « Petit dictionnaire des femmes de la Commune », sur La Commune de Paris, (consulté le ).
  5. Michèle Audin, « Cadeaux de fin d'année communeux », sur La Commune de Paris, (consulté le ).
  6. Références SUDOC 170208524 et 249062690.
  7. Nathalie Le Mel, relieuse et communarde sur data.bnf.fr.
  8. Référence SUDOC 188473076.
  9. Référence SUDOC 202333116.

Liens externes modifier