Viorica Dăncilă

femme politique roumaine

Viorica Dăncilă
Illustration.
Viorica Dăncilă en 2019.
Fonctions
Présidente du Parti social-démocrate
[n 1]
(6 mois)
Élection
Vice-président Paul Stănescu
Eugen Teodorovici
Secrétaire général Codrin Ștefănescu (ro)
Mihai Fifor
Prédécesseur Liviu Dragnea
Successeur Marcel Ciolacu
Première ministre de Roumanie

(1 an, 9 mois et 6 jours)
Président Klaus Iohannis
Gouvernement Dăncilă
Législature 8e
Coalition PSD-ALDE (2018-2019)
PSD (2019)
Prédécesseur Mihai Fifor (intérim)
Mihai Tudose
Successeur Ludovic Orban
Députée européenne

(8 ans, 6 mois et 14 jours)
Élection 7 juin 2009
Réélection 25 mai 2014
Législature 7e et 8e
Groupe politique S&D
Successeur Gabriela Zoană
Biographie
Nom de naissance Vasilica-Viorica Nica
Date de naissance (60 ans)
Lieu de naissance Roșiorii de Vede (Roumanie)
Nationalité Roumaine
Parti politique PSD
Diplômée de Université pétrole-gaz de Ploiești
Profession Ingénieur et enseignante

Viorica Dăncilă
Premiers ministres de Roumanie

Vasilica-Viorica Dăncilă (/va.siˈli.ka vi.oˈri.ka dənˈt͡ʃi.lə/[1]), née Nica le à Roșiorii de Vede, est une femme d'État roumaine. Membre du Parti social-démocrate (PSD), elle est Première ministre de Roumanie du 29 janvier 2018 au 4 novembre 2019.

Elle est députée européenne entre 2009 et 2018, année de sa nomination comme Première ministre, à la tête d'une coalition avec l'Alliance des libéraux et démocrates (ALDE). En mai 2019, après l'incarcération de Liviu Dragnea, elle devient présidente du PSD.

En , alors qu'elle a été investie candidate à l'élection présidentielle de novembre, l'ALDE quitte la coalition, ce qui entraîne la perte de sa majorité au Parlement. Elle est finalement renversée en octobre par une motion de censure et remplacée par le libéral Ludovic Orban. Peu après, elle est battue au second tour de la présidentielle par le président sortant, Klaus Iohannis, et démissionne de la présidence du PSD.

Biographie modifier

Famille et formation modifier

Originaire du județ de Teleorman, Vasilica-Viorica Dăncilă est diplômée de l'université pétrole-gaz de Ploiești[2]. Elle est ingénieur et enseignante de profession.

Elle est mariée à Cristinel Dăncilă, directeur d'une compagnie pétrolière et ancien membre du conseil du județ de Teleorman[3],[4]. Elle a un fils adoptif, Victor[3].

Députée européenne modifier

 
Viorica Dăncilă en 2014.

Elle est élue députée européenne en 2009[5] et réélue en 2014.

Première ministre modifier

Successeure de Mihai Tudose modifier

Mis en minorité lors d'un vote interne du PSD, le , Mihai Tudose démissionne et annonce qu'il n'assurera pas l'intérim à la tête du gouvernement[6]. La nomination du vice-Premier ministre Paul Stănescu, pour une période intérimaire maximum de 45 jours, est annoncée[7]. Mais le président Klaus Iohannis décide de nommer Mihai Fifor[8]. Le jour même, le PSD propose le nom de Viorica Dăncilă pour lui succéder[9].

Le , le président Klaus Iohannis demande à Viorica Dăncilă de former le nouveau gouvernement[10]. Le suivant, la composition du gouvernement est annoncée[11]. Elle prend ses fonctions le [12], devenant ainsi la première femme à diriger un gouvernement en Roumanie[13]. Le gouvernement qu'elle dirige est composé de nombreux fidèles du président du PSD, Liviu Dragnea, qui est considéré comme l'homme fort du pays et qui est accusé de chercher à réformer la justice afin d'échapper à des poursuites judiciaires[14].

Tentatives infructueuses de renversement modifier

Le 27 juin 2018, son gouvernement survit à une motion de censure votée par 166 parlementaires, soit bien loin des 233 requis[15]. Le 20 décembre, elle survit à une deuxième, soutenue par seulement 161 députés[16]. Le 19 juin 2019, une troisième motion de censure visant son gouvernement est débattue : elle recueille 200 voix pour[17].

Politique extérieure modifier

La Roumanie assure pour la première fois la présidence européenne du au . Viorica Dăncilă en est responsable[18].

En mars 2019, lors d'une conférence devant le lobby pro-israélien américain Aipac, elle annonce son intention de faire transférer l'ambassade roumaine en Israël de Tel Aviv à Jérusalem[19].

Politique intérieure modifier

En octobre 2018 est organisé un référendum visant à rendre inconstitutionnelle une légalisation du mariage homosexuel[20].

Élection à la présidence du PSD modifier

Après l'échec de son parti aux élections européennes de , la validation du référendum convoqué par le président Iohannis et l’emprisonnement de Liviu Dragnea pour abus de pouvoir, elle assure l'intérim à la tête du PSD et voit les appels à la démission de son gouvernement se multiplier[21].

Le 23 juillet 2019, elle est désignée candidate à l'élection présidentielle roumaine de novembre suivant[22]. Le 26 août, du fait de cette désignation, Călin Popescu-Tăriceanu (ALDE), lui aussi candidat et qui espérait l'appui du PSD, quitte la coalition gouvernementale. Dăncilă a alors 45 jours pour convoquer un nouveau vote de confiance et chercher de nouveaux alliés[23]. Le lendemain, l'Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR), soutien du PSD jusqu'en juin 2019, rejette une proposition d'entrer au gouvernement[24]. Fin août, le président Iohannis rejette les nominations de nouveaux ministres par le PSD, exigeant la tenue d’un vote de confiance[25].

Censure par le Parlement modifier

Son gouvernement est renversé par le Parlement le 10 octobre suivant, la quatrième motion de censure déposée à son encontre étant adoptée par 238 voix favorables, soit cinq de plus que la majorité requise[26],[27]. Le 11 octobre, le président Iohannis annonce la nomination prochaine d'un nouveau Premier ministre et affirme que le prochain gouvernement devrait être issu du PNL. Le chef de l'État soutient la candidature de son président, Ludovic Orban[28]. Le 15 octobre, celui-ci est formellement chargé de former un gouvernement par le président. Il succède à Viorica Dăncilă le 4 novembre, après que son gouvernement minoritaire a obtenu la confiance du Parlement à sept voix près[29].

Élection présidentielle de 2019 modifier

Au premier tour de l'élection présidentielle, elle arrive deuxième avec 22,3 % des voix, soit le plus mauvais pourcentage de l'histoire de son parti à une telle élection. Elle parvient néanmoins à se qualifier pour le second tour avec une avance de sept points sur son plus proche adversaire, Dan Barna, alors que sa qualification n’était pas acquise selon les sondages[30]. Elle obtient ses meilleurs résultats dans le Sud du pays et dans les zones rurales, ainsi que chez les retraités et les moins diplômés[31].

Son concurrent, Klaus Iohannis, refuse de débattre avec elle en vue du second tour, lui reprochant d'avoir « foulé aux pieds l’État de droit [et de vouloir] que la Roumanie déraille de sa trajectoire européenne au profit d’un groupe de criminels »[32]. De son côté, elle l’accuse de se défiler[33]. Elle est battue au second tour, réalisant le score le plus faible de l'histoire du PSD à un tel scrutin (33,9 %) et résistant uniquement dans quelques-uns de ses fiefs ruraux[34],[35].

Démission de la présidence du PSD modifier

Viorica Dăncilă relativise son échec à la présidentielle en soulignant qu'elle a réuni le même nombre de voix que le PSD aux élections législatives de 2016 et davantage qu'aux élections européennes de 2019 — pour lesquelles la participation était cependant plus faible — et souligne la responsabilité des responsables locaux de sa formation. Dans un premier temps, elle refuse de présenter sa démission de la présidence du parti, appelant à l'organisation d'un congrès national afin de la démettre de ses fonctions. Mais le retour annoncé de Gabriel Oprea au sein de la direction du PSD et la multiplication des appels à son départ fragilisent sa position[36],[37]. Elle finit par démissionner le , après la défection de plusieurs des vice-présidents la soutenant ; le président de la Chambre des députés, Marcel Ciolacu, lui succède par intérim[38].

Critiques modifier

Viorica Dăncilă est critiquée pour son manque de connaissance de la grammaire en roumain[39],[40], son manque de fluidité verbale[41], sa mauvaise connaissance des termes et des sujets liés à la politique[42]. Mircea Dumitru, recteur de l'université de Bucarest et ancien ministre de l'Éducation, qualifie son langage de « difficile à comprendre » et de « plein d'erreurs de construction syntaxiques et d'incohérences logiques »[43].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Par intérim jusqu'au 29 juin 2019.

Références modifier

  1. Prononciation en roumain standard retranscrite phonémiquement selon la norme API.
  2. (ro) « Cine este Viorica Dăncilă, propunerea PSD pentru fotoliul de prim ministru », sur romaniatv.net, (consulté le ).
  3. a et b (en) « Romania's mandate in leading next chairmanship of the EU Council begun », .
  4. (ro) M. Z., « Cum arată soțul premierului Viorica Dăncilă și cu ce se ocupă acesta - GALERIE FOTO », sur Antena 3, .
  5. « Roumanie: l'eurodéputée sociale-démocrate Viorica Dancila nommée Premier ministre », sur euronews, (consulté le ).
  6. (ro) « Mihai Tudose confirmă demisia din funcția de premier: Plec cu fruntea sus / Nu voi asigura interimatul/ PSD își dă jos al doilea guvern într-un an de zile », sur hotnews.ro, .
  7. « Roumanie : démission du Premier ministre social-démocrate », sur Europe 1, (consulté le ).
  8. « Roumanie: la gauche en quête d'un Premier ministre », sur Le Point, (consulté le ).
  9. « Roumanie: la gauche propose une eurodéputée au poste de Premier ministre », sur Le Point, (consulté le ).
  10. « Roumanie : l'eurodéputée sociale-démocrate Viorica Dancila nommée Premier ministre », sur Europe 1, (consulté le ).
  11. (ro) « LIVE Viorica Dancila a anuntat oficial lista ministrilor din noul Guvern », sur Ziare.com, (consulté le ).
  12. « Roumanie: le nouveau gouvernement de gauche investi, inquiétudes pour la justice », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le ).
  13. « Viorica Dancila, première Première ministre de Roumanie », sur RFI, (consulté le ).
  14. Paul Cozighian, « Un nouveau gouvernement roumain pour juguler la justice », Le Figaro,‎ samedi 27 / dimanche 28 janvier 2018, p. 7 (lire en ligne).
  15. « Romanian Govt. survives no confidence motion amid street protests », sur Romania Insider (consulté le ).
  16. « Romanian PM survives second no-confidence motion this year », sur Romania Insider (consulté le ).
  17. « Romania’s PM Dancila survives third no-confidence vote in Parliament », sur Romania Insider (consulté le ).
  18. « Viorica Dancila, le petit caniche de Donald Trump qui trahit l’esprit européen », sur www.bruxelles2.eu, .
  19. « Roumanie : la Première ministre veut transférer l'ambassade en Israël à Jérusalem », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  20. « Les Roumains boudent le référendum contre le mariage gay », capital.fr, 6 octobre 2018.
  21. (en) Anca Alexe, « Dancila government under pressure to resign; Power struggle at the top of PSD », sur business-review.eu, (consulté le ).
  22. (ro) « Viorica Dăncilă, desemnată candidatul PSD la alegerile prezidențiale. Doi lideri au votat împotrivă », sur Digi 24, .
  23. (en) Radu-Sorin Marinas, « Romania's ruling PSD party loses majority after ally quits », sur reuters.com, (consulté le ).
  24. (en) Radu-Sorin Marinas, « Romanian government looks unlikely to survive confidence vote after... », (consulté le ).
  25. « Roumanie: la première ministre veut traîner le président devant la justice », sur Le Figaro (consulté le ).
  26. « Roumanie: le gouvernement de gauche populiste survivra-t-il à la motion de censure débattue ce jeudi au Parlement ? » (consulté le ).
  27. « En Roumanie, le gouvernement social-démocrate est tombé : "Il s'est moqué de la Roumanie comme personne ne l'a fait depuis 30 ans" » (consulté le ).
  28. « Romanian president says to appoint PM-designate by Oct. 15 », sur U.S. (consulté le ).
  29. (ro) « Calendarul propus de Orban a fost respins. Votul pentru învestirea Guvernului se va da în ultima săptămână de campanie electorală », Hotnews,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  30. « Premier tour de la présidentielle en Roumanie, Klaus Iohannis donné en tête », sur euronews, (consulté le ).
  31. « Profilul votanților - alegeri prezidențiale 2019. Cine a votat pentru Klaus Iohannis, Viorica Dăncilă și Dan Barna », sur Digi24,
  32. « Klaus Iohannis refuse le débat avec Viorica Dancila », sur lepetitjournal.com (consulté le ).
  33. « Roumanie: dernières passes d'armes entre les finalistes de la présidentielle », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  34. « Roumanie : défaite historique de la gauche à l’élection présidentielle », sur lemonde.fr, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  35. (ro) « Comunicat privind rezultatul final al alegerilor pentru funcţia de Președinte al României în cadrul celui de-al doilea tur de scrutin din 24 noiembrie 2019 » [PDF], sur prezidentiale2019.bec.ro (consulté le ).
  36. « Dancila tente de justifier sa défaite », sur lepetitjournal.com, (consulté le ).
  37. « Les membres du PSD se préparent à renverser Dancila », sur lepetitjournal.com, (consulté le ).
  38. « Échec à la présidentielle en Roumanie: démission de la cheffe du parti de gauche », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  39. (ro) « Un colaj VIDEO cu gafele premierului Viorica Dăncilă a ajuns viral pe Facebook », sur Știrile Pro TV, .
  40. (ro) « Viorica Dăncilă a găsit un nou mod de a pronunța "EURO 2020" », sur Știrile Pro TV, .
  41. (ro) Radu Eremia, « Dăncilă, serie de gafe în plen: Programul de guvernare, vă spun sincer, nu a făcut bine României », sur Adevărul, .
  42. (ro) « Premierul Dăncilă, probleme cu un cuvânt: A spus de șase ori "imunoglobină" în loc de "imunoglobulină" », sur Digi 24, .
  43. (ro) « Limbaj precar, greu de înțeles, plin de greșeli și inconsecvențe logice. Rectorul Universității București dă notă mică premierului Dăncilă », sur Gândul, .

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier