Grande est la tentation morbide de la délectation morose dans ce poème, de ce qu'Albert Laffay appelle « l'échec savouré » de la mort, « dont la mélancolie n'est que le succédané ». En cela, son sujet se rapproche de celui de l'Ode à un rossignol où le refus de l'anéantissement est précédé d'un long flirt avec le néant.
Les trois strophes se différencient par leur teneur : si la première est dominée par le monde des ténèbres, la deuxième affiche un renouveau presque printanier, et la dernière, tirant la conclusion du débat instauré, énonce une philosophie de vie. Ainsi, selon une logique quasi dialectique, se développe le thème principal, une confrontation entre la morbidité latente et la nonchalante avidité du poète : entre ces extrêmes, John Keats se résout à la mélancolie, inhérente à sa personnalité et propice, malgré ses embûches, à une appréhension du monde et de ses beautés. Toutefois, les interprétations divergent, et souvent de façon contradictoire.
L'Ode sur la mélancolie, où se déploie avec maîtrise tout un arsenal de procédés stylistiques, est reconnue comme l'un des plus beaux poèmes de Keats : compacte, dramatique, solide, ses vers s'enchaînent avec un élan soutenu et une rare félicité.
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