Saint-Nicodème

commune française du département des Côtes-d'Armor

Saint-Nicodème
Saint-Nicodème
L'église paroissiale Saint-Nicodème.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Côtes-d'Armor
Arrondissement Guingamp
Intercommunalité Guingamp-Paimpol Agglomération
Maire
Mandat
Guy Perrot
2020-2026
Code postal 22160
Code commune 22320
Démographie
Gentilé Nicodémois, Nicodémoise
Population
municipale
174 hab. (2021 en augmentation de 1,75 % par rapport à 2015)
Densité 10 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 20′ 36″ nord, 3° 20′ 16″ ouest
Altitude 279 m
Min. 215 m
Max. 293 m
Superficie 16,94 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Rostrenen
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Callac
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
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Saint-Nicodème

Saint-Nicodème [sɛ̃nikɔdɛm] (en breton : Sant-Nigouden) est une commune française située dans le département des Côtes-d'Armor, en région Bretagne.

Géographie modifier

Situation modifier

La paroisse fait partie du territoire breton traditionnel du pays Fisel.

Géologie et relief modifier

De Duault à Corlay en passant par Saint-Nicodème et Saint-Nicolas-du-Pélem, sur plus de 30 km, un massif granitique correspondant à la partie ouest du batholite de Quintin, domine, atteignant 290 mètres, les collines schisteuses de la partie orientale du bassin de Châteaulin situées à son sud. La majeure partie du territoire communal est à plus de 250 mètres d'altitude, le point le plus haut était près du hameau de Crec'h an Barz, aux confins nord-est de la commune, à 293 mètres ; le bourg est à 276 mètres d'altitude.

Le point le plus bas est dans l'angle sud-ouest de la commune, à l'entrée amont des Gorges du Corong, à 215 mètres d'altitude.

Hydrographie modifier

Le Ruisseau de l'Étang du Follézou, affluent de rive gauche de l'Hyères et sous-affluent de l'Aulne, sert de limite sud de la commune, la séparant de Kergrist-Moëlou et Locarn.

C'est le long de son cours que se trouvent les Gorges du Corong, situées en partie dans la commune de Saint-Nicodème, mais l'essentiel est sur le territoire de Saint-Servais (rive droite) et de Locarn (rive gauche), ; seule l'entrée amont de ces gorges est en Saint-Nicodème.

À l'est du territoire communal le Ruisseau de Kerfaven, qui y a sa source, et qui plus en aval, mais hors des limites communales de Saint-Nicodème, prend le nom de Ruisseau Saint-Georges, est un affluent de rive droite du Blavet. Son cours sert un temps de limite communale avec Peumerit-Quintin.

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (°C), fraîches en été et des vents forts[2]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Monts d'Arrée », avec des hivers froids, peu de chaleurs et de fortes pluies[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 224 mm, avec 16,8 jours de précipitations en janvier et 8,6 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Rostrenen à 12 km à vol d'oiseau[4], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 146,6 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Transports modifier

Saint-Nicodème est éloigné des grands axes de communication, desservi seulement par la RD 31 qui traverse la partie orientale de la commune sans passer par le bourg, côté sud, vient de Rostrenen via Kergrist-Moëlou et, côté nord, se dirige vers Bulat-Pestivien ; la RD 20, dans le sens ouest-est, traverse le bourg : elle vient côté sud-ouest de Locarn et va vers le nord-est en direction de Maël-Pestivien.

Paysages et habitat modifier

 
Saint-Nicodème : panneau routier indiquant notamment la présence de nombreux convenants.

Le paysage agraire de Saint-Nicodème est le bocage avec un habitat dispersé en écarts formés de hameaux ("villages") et fermes isolées. Les principaux hameaux sont Saint-Cognan, Saint-Derrien, Kervénal, Le Grand Faut et Quillaëron. Sept lieux-dits correspondant à des fermes isolées sont des convenants (Convenant Vouden, Convenant an Toussec, Convenant an Ty Glaz, Convenant an C'houarec'h, Convenant ar Bleï, Convenant Hoat et Convenant Picaign) et situés en lisière de la forêt de Duault et correspondent à des défrichements datant probablement de la fin du Moyen Âge. Le bourg, de modeste importance, est excentré dans la partie sud du territoire communal.

Une part importante du finage communal est occupé par des bois (y compris une partie de la forêt de Duault) et des landes.

Éloignée des villes, la commune a conservé totalement son caractère rural, échappant donc à la rurbanisation.

Urbanisme modifier

Typologie modifier

Saint-Nicodème est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[8],[9],[10].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Rostrenen, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 10 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[11],[12].

Occupation des sols modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (87,7 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (83,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (63,5 %), prairies (20,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (9,2 %), terres arables (3,3 %), forêts (3,1 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

 
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie modifier

Saint-Nicodème tire son nom d’une ancienne chapelle de même nom, dédiée à saint Nicodème[14] (Sant Nigouden en breton)[15].

Histoire modifier

Préhistoire et Antiquité modifier

Le menhir du Convenant-Hoat date du Néolithique et le tumulus de Convenant-Vouent de l'Âge du bronze.

Moyen Âge modifier

Saint-Nicodème est issu du démembrement de la paroisse de l'Armorique primitive de Maël[16].

Saint-Nicodème a été ensuite une trève de la paroisse de Duault. La chapelle tréviale construite, ainsi que l'enclos paroissial aux XVIe siècle et au XVIIe siècle, aurait remplacé une chapelle antérieure située à Saint-Cognan[17].

Temps modernes modifier

 
Carte de Cassini de la paroisse de Duault incluant ses trèves, dont celle de Saint-Nicodème (1787).

Plusieurs manoirs ont été construits au XVIIe siècle (Kerpourhiet en 1639) ou au XVIIIe siècle (Saint-Cognan et son cadran solaire en 1706, Grand-Fault en 1722, Le Croissant).

Révolution française modifier

Pierre Corbel, né en 1762 au Grand-Follézou, trève de Saint-Nicodème, prêtre à Maël-Pestivien, accusé de chouannage, fut arrêté le 5 nivôse an VI à Locarn ; on trouva sur lui une centaine de chevrotines et d'autres munitions ; condamné à la peine de mort, il fut exécuté le 17 nivôse an VI[18].

Le XIXe siècle modifier

En 1800, des chouans kidnappèrent des percepteurs de Rostrenen dans le village du Croissant.

Nicolas Le Bras[Note 3] écrit en 1860 que Saint-Nicodème, alors une des trois sections de la commune de Duault, succursale depuis 1842, contient 96 maisons réparties en 21 villages et possède 539 habitants[19].

La commune de Saint-Nicodème a été créée, ainsi que celle de Saint-Servais, par l'arrêté du qui provoque la partition de la commune de Duault.

Le XXe siècle modifier

Les guerres du XXe siècle modifier

Le monument aux morts de Saint-Nicodème porte les noms de 546 soldats morts pour la Patrie pendant la Première Guerre mondiale[20].

La Seconde Guerre mondiale modifier

Le monument aux morts de Saint-Nicodème porte les noms de 12 personnes mortes pour la France durant la Seconde Guerre mondiale[20].

Le , Donacien Maurice Julien Fortier, Emile Victor Jeuneu (alias « Bébert ») , Raymond Maurice Lelavandier, Louis Lesné et René Marie Pierre Morzadec (résistants FTPF - FFI du maquis Valmy de Plouguenast) meurent dans une embuscade allemande au carrefour Kersaballic à Saint-Nicodème alors qu'ils évacuent un chargement d'armes stocké dans la forêt de Duault. Ils sont enterrés au cimetière communal de Saint-Nicodème sous la mention « inconnu » et sont identifiés après la Libération.

Politique et administration modifier

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
avant 1988 1989 Victor Le Gall PCF  
mars 1989 en cours Guy Perrot Apparenté PCF Agriculteur
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1872. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[22].

En 2021, la commune comptait 174 habitants[Note 4], en augmentation de 1,75 % par rapport à 2015 (Côtes-d'Armor : +1,26 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906 1911
603634581614594604609697703
1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
730689625577509414356316274
1982 1990 1999 2006 2011 2016 2021 - -
226209168156176168174--
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[23] puis Insee à partir de 2006[24].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments modifier

  • L'église Saint-Nicodème, le cimetière et la croix sont inscrits aux monuments historiques par un arrêté du [25]. L'église, ancienne chapelle tréviale, date des XVIe siècle et XVIIe siècle. Sa nef contient plusieurs statues dont une Piétà, une Sainte Trinité et un saint Derrien. Le lutin comporte une tête d’enfant au visage déformé. Les nombreuses crossettes de ses rampants représentent des dragons, singes, chiens, lions, chimères, etc.[17] La croix du cimetière date du XVIe siècle ou du XVIIe siècle ; une sculpture y représente quatre anges recueillant le sang du Christ.
  • la fontaine de Feunteun-Zant.

Personnalités liées à la commune modifier

Média modifier

Voir aussi modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Nicolas Le Bras, né en 1825, fut successivement instituteur à Penvénan, Saint-Servais, Ploumilliau et Pleudaniel. Il périt dans le naufrage de la Marie-Thérèse à l'embouchure de la rivière de Tréguier, le Jaudy, le . Il était alors conseiller municipal de Tréguier. Il est le père d'Anatole Le Bras.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes modifier

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références modifier

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  3. « Les zones climatiques en Bretagne. », sur bretagne-environnement.fr, (consulté le )
  4. « Orthodromie entre Saint-Nicodème et Rostrenen », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Rostrenen » (commune de Rostrenen) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Station Météo-France « Rostrenen » (commune de Rostrenen) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  8. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune rurale-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  14. « Étymologie et Histoire de Saint-Nicodème », sur infobretagne.com.
  15. Office Public de la Langue Bretonne, « Kerofis ».
  16. « Étymologie et histoire de Saint-Nicodème »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur InfoBretagne.com (consulté le ).
  17. a et b « Eglise Saint-Nicodème à Saint-Nicodème » (consulté le ).
  18. Eglise catholique. Diocèse (Saint-Brieuc), Le diocèse de Saint-Brieuc pendant la période révolutionnaire, vol. 2, Saint-Brieuc, R. Prud'homme, (lire en ligne), pages 51 à 53.
  19. Nicolas Le Bras, La commune de Duault, (lire en ligne).
  20. a et b « MémorialGenWeb Relevé », sur memorialgenweb.org (consulté le ).
  21. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  22. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  23. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  24. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  25. « Eglise Saint-Nicodème », notice no PA00089647, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Liens externes modifier

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