Présidence de Harry S. Truman
La présidence de Harry S. Truman débuta le , date de l'investiture de Harry S. Truman en tant que 33e président des États-Unis consécutivement au décès de son prédécesseur Franklin Delano Roosevelt, et prit fin le . Membre du Parti démocrate, Truman était vice-président des États-Unis depuis seulement 82 jours lorsqu'il accéda à la fonction suprême. Il se présenta par la suite pour un mandat complet de quatre ans à l'élection présidentielle de 1948 et l'emporta. Bien que n'étant pas concerné par le 22e amendement de la Constitution qui venait d'être ratifié et qui empêchait le président d'effectuer plus de deux mandats, il renonça à se représenter à l'élection présidentielle de 1952 et fut remplacé par le républicain Dwight D. Eisenhower.
33e président des États-Unis
Type | Président des États-Unis |
---|---|
Résidence officielle | Maison-Blanche, Washington |
Mode de scrutin |
Suffrage universel indirect (Élection 1948) |
---|---|
Élection | 1948 |
Début du mandat |
(remplacement président décédé) |
Fin du mandat | |
Durée | 7 ans 9 mois et 8 jours |
Nom | Harry S. Truman |
---|---|
Date de naissance | |
Date de décès | |
Appartenance politique | Parti démocrate |
Sous la présidence de Truman, les États-Unis menèrent une politique étrangère engagée sur le plan international, renonçant ainsi à l'isolationnisme. Durant la première année de son mandat, Truman approuva les bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki et reçut peu après la capitulation du Japon, ce qui mit fin à la Seconde Guerre mondiale. Après la fin du conflit, il contribua entre autres à la création de l'Organisation des Nations unies. Cependant, les relations avec l'Union soviétique se détériorèrent à partir de 1945, et l'année 1947 vit un accroissement des tensions géopolitiques entre les deux pays qui marqua le début de la guerre froide. La même année, le président américain promulgua la doctrine Truman qui se donnait pour objectif d'empêcher l'expansion du communisme à travers le monde. En 1948, il persuada le Congrès de voter le plan Marshall, une aide matérielle et financière massive à destination des pays d'Europe de l'Ouest ravagés par la guerre. L'année suivante, il présida également à la naissance de l'OTAN qui rassemblait les pays occidentaux hostiles à l'URSS.
Truman mit en œuvre sur le plan intérieur une politique ambitieuse baptisée le Fair Deal, mais la plupart de ses initiatives furent bloquées par une coalition formée de républicains et de démocrates sudistes conservateurs. Les élections législatives de 1946 donnèrent aux républicains la majorité au Congrès après les nombreuses grèves de l'hiver 1945-1946 ; Truman mit son veto à la loi Taft-Hartley mais le Congrès, dominé par la coalition conservatrice, passa outre. En dépit de ces difficultés, Truman perpétua de nombreux programmes hérités du New Deal et imposa un certain nombre de décisions majeures, comme la loi sur le logement de 1949. Il prit fermement position sur la question des droits civiques en favorisant l'intégration des Noirs au sein de l'armée. Sous son mandat, les États-Unis furent secoués par une « peur rouge » engendrée par la crainte de l'espionnage soviétique. Truman dénonça ceux qui accusaient faussement des citoyens de sympathie pour l'URSS mais limogea dans le même temps des fonctionnaires de gauche qui refusaient de désavouer le communisme.
Lorsque la Corée du Nord d'obédience communiste envahit la Corée du Sud en 1950, Truman envoya des troupes américaines sur place afin d'empêcher l'effondrement de ce dernier pays. Après des succès initiaux, la guerre se transforma néanmoins en impasse, une situation qui perdura jusqu'à la fin de la présidence de Truman. Au moment de quitter ses fonctions, celui-ci battait des records d'impopularité et Eisenhower fit campagne en 1952 sur ce qu'il pensait être les principaux échecs de Truman : « Corée, communisme et corruption ». Truman continua cependant d'être tenu en haute estime par les universitaires et sa réputation au sein de l'opinion publique s'améliora largement dans les années 1960. Il est aujourd'hui considéré par les historiens et les politologues comme l'un des dix plus grands présidents de l'histoire américaine.
Succession
modifierÉlu sénateur du Missouri en 1934, Harry S. Truman acquit une notoriété nationale durant la Seconde Guerre mondiale en présidant un comité chargé d'enquêter sur les abus de la production en temps de guerre[1],[2]. Alors que le conflit se poursuivait, le président Franklin D. Roosevelt se présenta pour un quatrième mandat lors de l'élection présidentielle de 1944. Le choix du colistier revêtait une importance particulière : Roosevelt hésitait entre Henry Wallace, son vice-président en fonction, et James F. Byrnes, mais le premier était peu apprécié des démocrates conservateurs tandis que le second était en froid avec les progressistes et bon nombre de catholiques. À la demande des chefs du parti, Roosevelt accepta finalement de désigner Truman qui était une personnalité consensuelle. Ce dernier fut officiellement investi comme candidat à la vice-présidence lors de la convention nationale démocrate de 1944[3].
Le scrutin général se solda par une confortable victoire des démocrates, qui conservèrent tout à la fois la présidence et leur majorité dans les deux chambres du Congrès. Truman fut assermenté en tant que vice-président des États-Unis le 20 janvier 1945. Le 12 avril, en début de soirée, il fut convoqué de toute urgence à la Maison-Blanche où la Première dame Eleanor Roosevelt l'informa de la mort du président. La première inquiétude de Truman fut pour Eleanor : il lui demanda s'il pouvait faire quelque chose pour elle, ce à quoi elle répondit : « est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ? Vous êtes celui en difficulté maintenant ! »[4] Truman prêta le serment présidentiel peu de temps après cette entrevue[5]. Le lendemain de sa prise de fonction, il déclara à des journalistes : « les gars, si vous priez, priez pour moi. Je ne sais pas si une botte de foin vous est déjà tombée dessus mais lorsqu'ils m'ont dit ce qui est arrivé hier, j'ai eu l'impression que la Lune, les étoiles et toutes les planètes s'étaient écroulées sur moi »[6].
Composition du gouvernement
modifierLors de sa prise de fonction, Truman demanda à tous les membres de l'administration Roosevelt de rester en place, mais à la fin de l'année 1946, un seul ministre du précédent gouvernement, le secrétaire à la Marine James Forrestal, était toujours en poste[7]. Fred M. Vinson, qui avait succédé à Henry Morgenthau comme secrétaire au Trésor en juillet 1945, fut nommé à la Cour suprême l'année suivante et fut remplacé par John W. Snyder[8]. Truman se débarrassa assez rapidement du secrétaire d'État Edward Stettinius Jr. au profit de James F. Byrnes, qui était surnommé le « président adjoint » du temps de Roosevelt[9] ; Byrnes se discrédita toutefois aux yeux de Truman en raison de son attitude conciliante à l'égard de l'URSS dans les derniers mois de l'année 1945[10]. Son successeur, à partir de janvier 1947, fut le général George Marshall, qui s'affirma, aux côtés du sous-secrétaire d'État Dean Acheson et d'un groupe de conseillers baptisés The Wise Men (« les hommes sages »), comme l'un des principaux architectes de la politique étrangère d'après-guerre[11].
Forrestal fut le premier secrétaire à la Défense à la création de ce département en 1947, avec autorité sur toutes les branches des forces armées des États-Unis[12]. Il fut toutefois contraint de démissionner en 1949 pour raisons de santé et fut remplacé successivement par Louis A. Johnson, Marshall et enfin Robert A. Lovett[13]. La même année, Acheson succéda à Marshall au poste de secrétaire d'État et ce jusqu'à la fin de la présidence de Truman. Ce dernier avait pris soin de nommer au sein de son cabinet un certain nombre de ses amis proches, dont les capacités se révélèrent parfois très inférieures à leur tâche ; parmi ces individus figuraient Vinson, Snyder et l'aide de camp Harry H. Vaughan[7],[14]. En dehors du cabinet, Clark Clifford et John R. Steelman furent aussi des conseillers particulièrement influents[15].
Truman n'eut pas de vice-président au cours de son premier mandat (3 ans et 253 jours), car aucune disposition dans la loi ne permettait alors de combler une vacance de la vice-présidence. Dans ce contexte, l'individu le plus haut placé dans la ligne de succession présidentielle était le secrétaire d'État. Le protocole fut toutefois modifié avec l'adoption, en juillet 1947, du Presidential Succession Act qui donnait la préséance au speaker de la Chambre des représentants. À différents moments du premier mandat de Truman, les secrétaires d'État Stettinius, Byrnes et Marshall puis les speakers Joseph Martin et Sam Rayburn furent les mieux placés pour succéder à Truman en cas de démission de celui-ci. Lors de l'élection présidentielle de 1948, Truman choisit pour colistier le sénateur du Kentucky Alben W. Barkley. Ce dernier servit en qualité de vice-président pendant toute la durée du second mandat de Truman et fut convié par le président aux réunions du cabinet[16].
Nominations judiciaires
modifierTruman nomma quatre juges à la Cour suprême des États-Unis. Après le départ à la retraite d'Owen Roberts en 1945, le président choisit pour le remplacer le sénateur républicain de l'Ohio, Harold Hitz Burton. Roberts était le dernier juge de la Cour à ne pas avoir été nommé par Roosevelt ou à ne pas avoir été choisi par lui pour le poste de juge en chef ; aussi Truman considérait-il important de proposer un républicain pour prendre la suite de Roberts. À la mort du juge en chef Harlan F. Stone en avril 1946, il jeta son dévolu sur le secrétaire au Trésor Fred M. Vinson pour succéder à Stone. Deux nouvelles vacances se produisirent en 1949 avec les morts de William Francis Murphy et de Wiley B. Rutledge : Truman proposa alors les noms du procureur général Tom Clark et du juge d'appel fédéral Sherman Minton qui furent approuvés par le Congrès. Vinson servit pendant sept ans avant de mourir à son tour en 1953 tandis que Minton démissionna en 1956 ; Burton siégea à la Cour jusqu'en 1958 et vota souvent avec le bloc conservateur mené par Felix Frankfurter ; quant à Clark, qui ne quitta ses fonctions qu'en 1967, ses votes tantôt alignés sur les positions des conservateurs tantôt favorables aux idées progressistes jouèrent un rôle important dans les arrêts rendus par la Cour[17]. Truman nomma par ailleurs 27 juges aux cours d'appel fédérales et 101 juges aux cours fédérales de district.
Fin de la Seconde Guerre mondiale
modifierEn avril 1945, les puissances alliées, menées par les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Union soviétique, étaient sur le point de battre militairement l'Allemagne, mais la situation était loin d'être aussi nette dans le Pacifique où le Japon demeurait un adversaire redoutable[18]. En tant que vice-président, Truman avait été tenu dans l'ignorance de certaines initiatives liées à la guerre comme le projet Manhattan, destiné à produire la première bombe nucléaire[19],[20]. Même s'il avait été rapidement informé dans l'après-midi du 12 avril que les Alliés disposaient d'une nouvelle arme extrêmement puissante, le secrétaire à la Guerre Stimson ne lui exposa les détails que le 25 avril[21]. L'Allemagne capitula le 8 mai 1945 ce qui mit fin à la guerre en Europe. L'attention de Truman se tourna alors vers le Pacifique où il espérait en finir au plus vite avec le Japon[18].
Alors que la fin des hostilités s'approchait à grands pas, Truman se rendit en Europe pour la conférence de Potsdam afin de s'y entretenir avec le dirigeant soviétique Joseph Staline et le Premier ministre britannique Winston Churchill. Plusieurs décisions importantes furent prises à l'issue de cette rencontre, en particulier la division de l'Allemagne en quatre zones d'occupation, le recul de la frontière allemande jusqu'à la ligne Oder-Neisse, la reconnaissance du nouveau gouvernement polonais soutenu par les Soviétiques et la partition du Viêt Nam à hauteur du 16e parallèle[22]. L'URSS accepta en outre de déclencher une offensive contre la province japonaise de Mandchourie[23]. Alors qu'il se trouvait à Potsdam, Truman apprit que l'essai Trinity de la première arme nucléaire le 16 juillet avait été couronné de succès. Il indiqua à Staline que les États-Unis étaient sur le point d'utiliser un nouveau type d'arme contre les Japonais. Même si c'était la première fois que les Soviétiques étaient officiellement informés de l'existence de la bombe atomique, Staline était déjà au courant du projet Manhattan grâce à l'espionnage avant même que Truman ne le soit[24].
En , le gouvernement japonais ignora les clauses de reddition formulées dans la déclaration de Potsdam. Soutenu par la majeure partie de son gouvernement, Truman approuva alors le bombardement atomique planifié des villes japonaises d'Hiroshima et Nagasaki. La première bombe sur Hiroshima fut larguée le et la seconde sur Nagasaki trois jours plus tard, tuant sur le coup 135 000 Japonais tandis que 130 000 moururent dans les cinq années suivantes des effets des radiations et de diverses complications liées à la bombe[25]. Après l'invasion de la Mandchourie par l'Union soviétique, le Japon se déclara prêt à capituler le en échange du maintien de l'empereur Hirohito ; à l'issue d'un débat en interne, l'administration Truman accepta les termes de la reddition japonaise qui fut effective le [26].
La décision de larguer la bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki souleva d'importantes controverses[27]. Les défenseurs de la bombe ont avancé que, étant donné la défense japonaise acharnée des îles périphériques, les bombardements atomiques ont sauvé des centaines de milliers de vies qui auraient été perdues lors d'une invasion du Japon[28]. Après son départ de la Maison-Blanche, Truman déclara à un journaliste que le recours à la bombe avait eu pour objectif « de sauver les vies de 125 000 jeunes du côté américain et de 125 000 autres du côté japonais, et c'est ce qu'elle a fait. Il est également probable qu'elle a empêché un demi-million de jeunes des deux camps d'être mutilés à vie »[29]. La décision de Truman fut en outre motivée par son désir de terminer la guerre avant l'invasion de territoires japonais par les Soviétiques et l'installation de gouvernements communistes[30]. D'autres observateurs ont affirmé que l'usage d'armes nucléaires était inutile et profondément immoral[31].
Politique étrangère
modifierOrdre international de l'après-guerre
modifierNations unies
modifierCommerce et droits de douane
modifierRéfugiés européens
modifierÉnergie atomique et armes nucléaires
modifierEn , dans un climat plutôt favorable à la coopération internationale, l'administration Truman publia le rapport Acheson-Lilienthal qui enjoignait l'ensemble des pays du globe à renoncer au développement d'armes nucléaires. Conformément à ce plan, les États-Unis devaient démanteler leur propre programme atomique après avoir obtenu la promesse des autres nations de ne pas se doter d'armes de ce type. Par crainte de voir la proposition rejetée par le Congrès, Truman fit appel au très respecté Bernard Baruch pour représenter les États-Unis à l'ONU. Ce dernier élabora le plan Baruch qui reprenait en grande partie les conclusions du rapport Acheson-Lilienthal mais le texte fut rejeté à la fois par le Congrès et par l'URSS. Moscou continua ses recherches dans le domaine du nucléaire qui aboutirent à l'explosion de la première bombe atomique soviétique en [32].
La Commission de l'énergie atomique des États-Unis, dirigée jusqu'en 1950 par David E. Lilienthal, reçut pour mission de concevoir et de construire des armes nucléaires sous contrôle civil[33]. Truman présida au renforcement de l'arsenal nucléaire américain qui passa de neuf têtes nucléaires en à environ 1 000 à l'été 1953[34]. Lilienthal souhaitait promouvoir l'utilisation pacifique de la technologie atomique, comme dans le cadre des centrales nucléaires civiles, mais le faible coût du charbon rendait l'industrie énergétique peu encline à investir dans le nucléaire, et ce jusqu'à la fin de la présidence de Truman ; de fait, la mise en chantier de la première centrale nucléaire américaine n'eut lieu qu'en 1954[35].
La réussite du test nucléaire soviétique en 1949 souleva aussitôt la question de savoir si les États-Unis devaient développer la bombe H, nettement plus puissante que les modèles de bombes antérieurs[36]. Bon nombre de scientifiques, ainsi que certains membres du gouvernement, étaient hostiles à cette idée mais Truman pensait que l'URSS se doterait de toute façon de cette arme et il n'était pas disposé à concéder aux Soviétiques un tel avantage[37]. En conséquence, Truman prit la décision, au début de l'année 1950, d'autoriser le développement de la bombe H[36]. Le premier test d'une arme thermonucléaire par les États-Unis eut lieu en 1952, suivi d'un test similaire par l'URSS en [38].
Guerre froide
modifierEscalade des tensions (1945-1946)
modifierLe système international avait été complètement bouleversé par la Seconde Guerre mondiale qui avait dévasté les puissances traditionnelles telles que l'Allemagne, la France, le Japon et même l'URSS et le Royaume-Uni. À la fin de la guerre, seuls les États-Unis et l'URSS conservaient une certaine influence à l'échelle mondiale et un nouvel ordre géopolitique bipolaire remplaça l'ancienne structure multipolaire héritée de la Première Guerre mondiale[39]. À son entrée en fonction, Truman considérait en privé l'Union soviétique comme un « gouvernement policier pur et simple » mais ne souhaitait pas adopter, au moins au départ, une attitude hostile à son encontre car il espérait pouvoir collaborer avec Staline sur la forme à donner au monde de l'après-guerre[40]. Le scepticisme de Truman s'accentua néanmoins à mesure que les Soviétiques consolidaient leur mainmise sur l'Europe de l'Est tout au long de l'année 1945 ; par ailleurs, un plan de cinq ans annoncé par Moscou en , au sujet du renforcement des capacités militaires soviétiques, ne fit qu'accroître les tensions[41]. Lors de la conférence de Moscou en , le secrétaire d'État Byrnes accepta de reconnaître les gouvernements pro-soviétiques dans les Balkans en échange de la reconnaissance par l'URSS de l'occupation américaine du Japon. Les concessions faites par les États-Unis à la conférence ulcérèrent plusieurs membres de l'administration Truman, à commencer par le président lui-même[10]. Au début de l'année 1946, il était devenu clair pour Truman que les États-Unis et le Royaume-Uni n'exerceraient qu'une influence réduite sur les affaires d'Europe de l'Est[42].
Malgré ces événements, bon nombre de responsables politiques progressistes, parmi lesquels Henry Wallace et Eleanor Roosevelt, continuaient d'espérer des relations constructives avec l'URSS[43]. D'autres progressistes, comme Reinhold Niebuhr, se méfiaient de l'Union soviétique mais estimaient que les États-Unis ne devaient pas chercher à combattre l'influence soviétique en Europe de l'Est, considérée par Moscou comme sa « ceinture de sécurité stratégique »[44]. Ces arguments, entre autres raisons, convainquirent Truman de ne pas rompre avec l'URSS dès le début de l'année 1946[43], ce qui n'empêcha pas le discours de la Maison-Blanche à l'égard du Kremlin de se durcir au fil des mois[45]. Truman approuva notamment le discours prononcé en par Winston Churchill au sujet du « Rideau de fer », qui exhortait les États-Unis à prendre la tête d'une alliance antisoviétique, même s'il se garda de commenter publiquement cette déclaration[43].
Tout au long de l'année 1946, la rivalité entre les États-Unis et l'URSS se fit sentir en divers points du globe, par exemple en Iran que les Soviétiques avaient occupé durant la Seconde Guerre mondiale. Moscou accepta finalement de retirer ses troupes de ce pays sous la pression de Washington et des Nations unies[46]. La Turquie fut une autre pomme de discorde importante dans la mesure où l'URSS réclamait un contrôle conjoint des détroits du Bosphore et des Dardanelles qui reliaient la mer Méditerranée à la mer Noire. L'administration américaine s'opposa fermement à cette remise en cause de la convention de Montreux de 1936, qui avait attribué le contrôle des détroits à la seule Turquie, et Truman détacha une escadre en Méditerranée orientale afin de montrer la détermination de son gouvernement à défendre ses intérêts dans la région[47]. Les deux « Grands » se disputèrent également au sujet de l'Allemagne qui avait été divisée en quatre zones d'occupation à l'issue de la guerre. Dans une allocution de (connue sous le nom de discours de Stuttgart), le secrétaire d'État Byrnes annonça que les États-Unis renonçaient au paiement de réparations de guerre par l'Allemagne et étaient disposés à soutenir la mise en place d'un régime démocratique. Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni acceptèrent de fusionner leurs zones d'occupation respectives pour donner naissance à l'Allemagne de l'Ouest[48]. En Asie de l'Est, Truman refusa à l'URSS la réunification de la Corée et rejeta toute ingérence soviétique ou même de quelque autre pays dans l'occupation du Japon d'après-guerre[49].
Doctrine Truman
modifierRéformes militaires
modifierTirant les leçons des problèmes d'organisation rencontrés durant la guerre, l'administration Truman réorganisa l'armée et la communauté du renseignement afin de centraliser la prise de décision et apaiser les rivalités entre les différents services[12]. Le National Security Act, voté en 1947, restructura l'appareil militaire en regroupant les départements de la Guerre et de la Marine au sein de l'« Établissement militaire national » (renommé département de la Défense en 1949). La loi donnait également naissance à l'US Air Force, à la Central Intelligence Agency (CIA) et au Conseil de sécurité nationale (NSC). La mission dévolue au CIA et au NSC, conçus au départ comme des organismes de conseil extérieurs à la sphère militaire, était d'accroître l'efficacité de la préparation américaine face aux menaces venues de l'étranger sans empiéter sur les prérogatives nationales du FBI[50]. Le National Security Act conféra en outre un statut permanent au Comité des chefs d'état-major interarmées qui n'avait été créé qu'à titre temporaire durant la Seconde Guerre mondiale. Les membres de ce comité se virent attribuer la gestion des opérations militaires tandis que le secrétaire à la Défense devint le principal conseiller du président sur toutes les questions relatives à l'armée. En 1952, Truman renforça secrètement les services cryptologiques américains avec la création de l'Agence de sécurité nationale (NSA)[51]. Truman et Marshall songèrent par ailleurs à instaurer un service militaire d'un an pour tous les jeunes hommes mais durent renoncer faute de soutien suffisant au Congrès[52].
Plan Marshall
modifierPont aérien de Berlin
modifierEn réaction aux tentatives des Occidentaux de réindustrialiser les régions allemandes dont ils avaient la charge, Staline ordonna de bloquer les accès aux trois zones d'occupation occidentales de Berlin-Ouest, qui étaient pour ainsi dire « cernées » par les Soviétiques. L'objectif de Staline était d'empêcher la création d'un État allemand pro-américain ou, à tout le moins, de consolider sa mainmise sur l'Allemagne de l'Est[53]. Le blocus démarra le . Le commandant de la zone d'occupation américaine en Allemagne, le général Lucius D. Clay, proposa d'envoyer une grande colonne blindée jusqu'à Berlin-Ouest en traversant la zone d'occupation soviétique avec l'ordre de se défendre si elle était arrêtée ou attaquée. Truman considérait que le risque de déclencher une guerre était trop grand et il approuva un plan, formulé par Ernest Bevin, pour ravitailler la ville par les airs. Le , les Alliés mirent en place un pont aérien pour acheminer de la nourriture et du ravitaillement comme du charbon avec des avions militaires à une échelle encore jamais vue. Le pont aérien fonctionna et le blocus fut levé le même si les ravitaillements aériens continuèrent pendant plusieurs mois après cette date. Le pont aérien fut l'un des plus grands succès de politique étrangère de Truman et il l'aida significativement dans la campagne électorale de 1948[54].
OTAN
modifierAmérique latine
modifierAsie
modifierGuerre de Corée
modifierPhase initiale
modifierPeu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis et l'Union soviétique occupèrent la Corée, qui avait été jusqu'alors une colonie japonaise. Le 38e parallèle fut choisi comme ligne de partition entre les deux puissances occupantes du fait qu'il se situait à peu près à mi-chemin des extrémités septentrionales et méridionales de la péninsule coréenne ; en outre, cette séparation ne devait être que temporaire dans l'attente d'une potentielle réunification de la Corée[55]. Cette espérance fut douchée avec la création, en 1948, de la république populaire démocratique de Corée (Corée du Nord) par l'URSS et de la république de Corée (Corée du Sud) par les États-Unis[56]. Soucieux d'éviter un engagement militaire de longue durée dans la région, Truman retira toutes les forces américaines de Corée en 1949. L'URSS rapatria également ses soldats la même année tout en continuant de fournir une aide militaire à la Corée du Nord[57].
Le , l'Armée populaire coréenne de Kim Il-sung envahit la Corée du Sud, ce qui déclencha la guerre de Corée. Dans les premières semaines du conflit, les forces sud-coréennes furent facilement repoussées par leurs homologues du Nord[58]. L'Union soviétique n'était pas directement impliquée dans les opérations même si Kim Il-sung avait obtenu l'aval de Staline pour déclencher l'invasion[59]. De son côté, Truman ne considérait pas la Corée comme un front majeur de la guerre froide mais estimait que la chute d'un gouvernement pro-occidental risquerait de galvaniser les efforts des communistes à travers le monde et porterait un rude coup à son propre capital politique[60]. Les principaux membres de l'administration Truman étaient tout particulièrement soucieux de ne pas répéter la stratégie de l'apaisement qui avait prévalu dans les années 1930 ; Truman lui-même déclara à l'un de ses conseillers : « nous ne pouvons pas savoir ce qu'ils feront si nous ne nous battons pas tout de suite »[61]. La Maison-Blanche demanda alors aux Nations unies de condamner l'invasion et obtint ― en l'absence de l'URSS qui boycottait le Conseil de sécurité de l'ONU en raison du refus de cette organisation de reconnaître la république populaire de Chine ― le vote de la résolution 84 qui dénonçait les agissements du régime nord-coréen et enjoignait les autres pays à défendre la Corée du Sud[60].
Les troupes nord-coréennes dominèrent la première phase des combats et s'emparèrent de Séoul le . Face à la perspective d'un basculement total de la péninsule dans l'orbite communiste, le général Douglas MacArthur, commandant les forces américaines en Asie, reçut de Truman l'autorisation de débarquer des contingents de soldats américains en Corée. Ce faisant, Truman court-circuita le Congrès, pourtant seul habilité à déclarer la guerre, en affirmant que la résolution des Nations unies avait octroyé à la présidence le pouvoir constitutionnel de déployer des soldats dans le cadre d'une « mission de police » conduite sous l'autorité de l'ONU[60]. L'intervention en Corée était, à cette époque, très populaire aux États-Unis et la requête que Truman formula en pour l'octroi d'une aide de 10 milliards de dollars fut approuvée à la quasi-unanimité[62]. En août, l'afflux massif de troupes américaines en Corée du Sud sous le drapeau des Nations unies permit de stabiliser la situation dans le périmètre de Busan[63]. En réponse aux critiques concernant la préparation de l'armée, Truman remplaça son secrétaire à la Défense Louis A. Johnson par le général à la retraite George Marshall. Avec le soutien de l'ONU, Truman décida de repousser l'agression communiste en ordonnant la conquête de la Corée du Nord[64]. Les forces onusiennes menées par MacArthur organisèrent un ambitieux débarquement à Incheon qui faillit prendre au piège l'armée nord-coréenne. Les troupes onusiennes poursuivirent ensuite leur progression vers le Nord jusqu'au fleuve Yalou marquant la frontière avec la Chine avec l'objectif de réunir la Corée sous les auspices de l'ONU[65].
Impasse et renvoi du général MacArthur
modifierAlors que les forces onusiennes approchaient du fleuve Yalou, la CIA et le général MacArthur pensaient que la Chine demeurerait à l'écart du conflit. Contre toute attente, la Chine déclencha une invasion à grande échelle, en , qui obligea les soldats de l'ONU, étirés sur un trop large front, à battre en retraite[66]. Truman s'inquiétait d'une possible escalade du conflit qui pourrait entraîner une confrontation ouverte avec l'Union soviétique et il refusa la proposition de MacArthur de bombarder les bases chinoises au nord du Yalou[67]. Dans les dernières semaines de 1950, les troupes onusiennes furent refoulées derrière le 38e parallèle nord mais une contre-attaque dirigée par le général Matthew Ridgway repoussa les Chinois jusqu'à cette ligne où le front se stabilisa[68].
Dans le même temps, MacArthur multiplia les déclarations publiques en faveur d'une escalade de la guerre, ce qui précipita sa rupture avec Truman entre la fin de l'année 1950 et le début de l'année 1951[69]. Le , le chef de la minorité républicaine à la Chambre Joseph Martin révéla à la presse une lettre de MacArthur dans laquelle celui-ci critiquait fortement la stratégie du président et réclamait d'étendre les hostilités à la Chine[70]. Ces propos étaient intolérables aux yeux de Truman pour qui MacArthur, en plus d'émettre des recommandations peu inspirées, avait outrepassé ses prérogatives en prétendant dicter lui-même la politique étrangère et militaire de la nation, ce qui était contraire au principe du contrôle civil sur les forces armées. Après consultation du Comité des chefs d'état-major interarmées et de plusieurs membres du Congrès, Truman limogea MacArthur en [71]. Le renvoi de MacArthur suscita une vague d'indignation à l'encontre du président et de nombreuses voix s'élevèrent pour réclamer sa destitution. D'autres, comme Eleanor Roosevelt, défendirent et applaudirent la décision de Truman[72]. MacArthur revint aux États-Unis où il fut accueilli comme un héros et s'adressa à une session conjointe du Congrès. Alors que le public prit généralement fait et cause pour le général à la suite de son renvoi, les auditions menées par le Congrès et les éditoriaux publiés dans la presse ébranlèrent l'opinion qui s'opposa de plus en plus à l'escalade militaire voulue par MacArthur[73].
L'impasse de la guerre de Corée se prolongea pendant deux ans[74]. Les forces onusiennes et chinoises s'opposèrent dans des affrontements indécis tels que la bataille de Crèvecœur ou celle de Pork Chop Hill qui ne permirent à aucun des belligérants de progresser au-delà du 38e parallèle[75]. Tout au long de l'année 1951, Truman réclama un cessez-le-feu, mais les dissensions relatives au statut des prisonniers de guerre firent achopper les négociations[74]. Des 116 000 prisonniers chinois et nord-coréens détenus par les États-Unis, 33 000 ne souhaitaient pas regagner leur pays d'origine et Truman n'avait aucunement l'intention de les y reconduire par la force[76]. La guerre de Corée prit fin avec la signature d'un armistice le , peu de temps après la fin de la présidence de Truman ; les deux Corées furent séparées par une frontière située à proximité du 38e parallèle[77]. Quelque 30 000 Américains et environ trois millions de Coréens furent tués durant ce conflit[78]. Les États-Unis maintinrent par la suite une présence militaire permanente en territoire sud-coréen[79].
Déplacements internationaux
modifierTruman effectua cinq voyages internationaux au cours de sa présidence[80]. Il ne franchit l'Atlantique qu'une seule fois pour se rendre à la conférence de Potsdam de 1945. Il visita également les Bermudes, le Canada, le Mexique et le Brésil. En outre, il quitta les États-Unis continentaux à deux reprises pour se rendre à Porto Rico, aux îles Vierges et à la base navale de Guantánamo (enclave américaine sur le sol de Cuba), du au , ainsi qu'à l'île Wake du 11 au [81].
Dates | Pays | Lieux | Détails | |
---|---|---|---|---|
1 | 15 juillet 1945 | Belgique | Anvers Bruxelles |
Escale en route vers Potsdam. |
16 juillet au 2 août 1945 | Allemagne occupée | Potsdam | Conférence de Potsdam avec les Premiers ministres britanniques Winston Churchill et Clement Attlee et le dirigeant soviétique Joseph Staline. | |
2 août 1945 | Royaume-Uni | Plymouth | Rencontre informelle avec le roi George VI. | |
2 | 23 au 30 août 1946 | Bermudes | Hamilton | Visite informelle. Rencontre avec le gouverneur général Ralph Leatham et visite des installations militaires américaines. |
3 | 3 au 6 mars 1947 | Mexique | Mexico | Visite officielle. Rencontre avec le président Miguel Alemán Valdés. |
4 | June 10–12, 1947 | Canada | Ottawa | Visite officielle. Rencontre avec le gouverneur général Harold Alexander et le Premier ministre William Lyon Mackenzie King. Discours au Parlement canadien. |
5 | 1er au 7 septembre 1947 | Brésil | Rio de Janeiro | Visite officielle. Discours à la Conférence panaméricaine pour le maintien de la paix et de la sécurité continentales et au Congrès brésilien. |
Politique intérieure
modifierTransition économique
modifierAnnée | Revenus | Dépenses | Surplus/ Déficit |
PIB | Dette en % du PIB[note 2] |
---|---|---|---|---|---|
1945 | 45,2 | 92,7 | −47,6 | 226,4 | 103,9 |
1946 | 39,3 | 55,2 | −15,9 | 228,0 | 106,1 |
1947 | 38,5 | 34,5 | 4,0 | 238,9 | 93,9 |
1948 | 41,6 | 29,8 | 11,8 | 261,9 | 82,6 |
1949 | 39,4 | 38,8 | 0,6 | 276,5 | 77,5 |
1950 | 39,4 | 42,6 | −3,1 | 278,7 | 78,6 |
1951 | 51,6 | 45,5 | 6,1 | 327,1 | 65,5 |
1952 | 66,2 | 67,7 | −1,5 | 357,1 | 60,1 |
1953 | 69,6 | 76,1 | −6,5 | 382,1 | 57,2 |
Sources | [82] | [83] | [84] |
Même si la présidence de Truman fut largement dominée par les affaires étrangères, le retour à une économie de paix était la principale priorité de son administration à la fin de l'année 1945. Dans le cadre de cette transition, Truman dut notamment gérer l'accroissement de la dette publique et la persistance de l'inflation. La fin de la Grande Dépression aux États-Unis avait en partie été corrélée à l'essor de l'économie de guerre qui avait démarré en 1940 et de nombreux observateurs estimaient que, compte tenu de la fin des hostilités, le pays allait connaître une nouvelle phase de déclin. En outre, alors que la population s'était très fortement investie dans l'effort de guerre, il n'y avait aucun consensus sur les méthodes à appliquer pour adapter l'économie au monde d'après-guerre, ni sur le degré d'implication du gouvernement fédéral dans la sphère économique[85]. Une autre difficulté pour le président résidait dans le fait que le Congrès était dominé par une coalition conservatrice, formée de républicains et de démocrates sudistes conservateurs, qui s'opposait à de nombreuses mesures de politique intérieure de Truman et n'était pas favorable à un pouvoir exécutif fort[86]. Cela n'empêcha pas Truman de soumettre au Congrès toute une série de mesures, en particulier une loi qui devait conférer au Comité sur les pratiques d'emploi équitables un statut permanent, mais la priorité accordée par la Maison-Blanche aux affaires étrangères empêcha Truman de défendre efficacement ses programmes auprès des élus du Congrès[87].
Une autre préoccupation de Truman fut de maintenir un taux de chômage aussi bas que possible. Près de deux millions de personnes avaient perdu leur emploi dans les jours qui suivirent la capitulation du Japon et cette situation risquait d'empirer dans les mois à venir[88]. Dans ce contexte, les progressistes favorables au New Deal réclamèrent un interventionnisme assumé du gouvernement fédéral pour garantir le plein emploi, mais le Congrès adopta à la place la loi sur l'emploi de 1946, qui créait le Conseil des conseillers économiques et donnait au gouvernement la mission de « favoriser et promouvoir la libre entreprise concurrentielle et le bien-être général » ainsi qu'un « niveau d'emploi, de production et de pouvoir d'achat maximal »[89].
Les États-Unis avaient instauré un contrôle sur les prix et les salaires durant la guerre afin d'empêcher tout phénomène d'inflation ou de déflation incontrôlé. Avec le retour de la paix, certains membres de l'administration Truman souhaitaient mettre fin à ces contrôles afin de permettre au secteur privé d'embaucher à nouveau ; cependant, d'autres responsables craignaient qu'un arrêt brutal des contrôles fédéraux n'engendrât une inflation galopante. Truman adopta une solution intermédiaire en levant le blocage des prix sur divers produits non-essentiels dans les derniers jours de septembre 1945 tout en perpétuant d'autres contrôles jusqu'à la fin de l'année[90]. De plus en plus inquiet au sujet de l'inflation, le président décréta de nouveaux contrôles sur plusieurs biens de consommation en , mais l'impopularité de ces mesures incita son gouvernement à rechercher d'autres moyens de contenir la bulle inflationniste, à commencer par une réduction des dépenses fédérales[91]. En , l'inflation atteignit néanmoins 5,5 %, un record. Dans la foulée, Truman fit adopter une loi qui étendait sa capacité à instaurer un contrôle des prix sur d'autres biens et produits[92]. En dépit d'un faible taux de chômage, l'agitation du monde du travail et l'inflation ― entre autres facteurs ― firent chuter la popularité de Truman et contribuèrent à la défaite des démocrates lors des élections de mi-mandat de 1946[93]. À l'issue de ce scrutin largement favorable aux républicains, Truman annonça la fin de tous les contrôles sur les prix et les salaires, à l'exception des loyers[92].
Conflits sociaux
modifierG.I. Bill
modifierLoi Taft-Hartley
modifierFair Deal
modifierLutte contre le crime et la corruption
modifierÉchéances électorales
modifierHéritage
modifierBibliographie
modifier- (en) Robert Dallek, Harry S. Truman, New York, Times Books, (ISBN 978-0-8050-6938-9).
- (en) Alonzo L. Hamby, Man of the People: A Life of Harry S. Truman, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-504546-8).
- (en) George C. Herring, From Colony to Superpower: U.S. Foreign Relations Since 1776, New York (N. Y.), Oxford University Press, , 1035 p. (ISBN 978-0-19-507822-0).
- (en) Donald R. McCoy, The Presidency of Harry S. Truman, University Press of Kansas, (ISBN 978-0-7006-0252-0).
- (en) David McCullough, Truman, Simon & Schuster, (ISBN 978-0-671-86920-5).
- (en) James Patterson, Grand Expectations : The United States 1945-1974, Oxford University Press, , 880 p. (ISBN 978-0-19-511797-4, lire en ligne).
Notes et références
modifierNotes
modifier- Toutes les données, à l'exception du pourcentage de la dette, sont exprimées en milliards de dollars. Le PIB est calculé selon l'année civile. Le montant des revenus, des dépenses, du déficit et de la dette est calculé selon l'année fiscale, qui se terminait le 30 juin avant 1976.
- Représente la dette nationale détenue par le public en pourcentage du PIB.
Références
modifier- (en) Michael James Lacey, The Truman Presidency, Cambridge University Press, (ISBN 9780521407731), p. 35-36.
- Dallek 2008, p. 12-14.
- McCoy 1984, p. 8-9.
- McCullough 1992, p. 425.
- McCoy 1984, p. 1-2.
- McCullough 1992, p. 436.
- McCullough 1992, p. 366.
- McCoy 1984, p. 63-64.
- Herring 2008, p. 599-600.
- Herring 2008, p. 602-603.
- Herring 2008, p. 612-613.
- Herring 2008, p. 613-614.
- McCoy 1984, p. 148-149.
- Hamby 1995, p. 301-302 ; 472.
- McCoy 1984, p. 146.
- (en) Polly Ann Davis, « Alben W. Barkley: Vice President », The Register of the Kentucky Historical Society, vol. 76, no 2, , p. 112–132 (JSTOR 23378959).
- (en) Henry Julian Abraham, Justices, Presidents, and Senators : A History of the U.S. Supreme Court Appointments from Washington to Bush II, Rowman & Littlefield, , 439 p. (ISBN 978-0-7425-5895-3, lire en ligne), p. 182-187.
- McCoy 1984, p. 21-22.
- (en) Barton J. Bernstein, « Roosevelt, Truman, and the Atomic Bomb, 1941–1945: A Reinterpretation », Political Science Quarterly, vol. 90, no 1, , p. 23–69.
- (en) Philip Padgett, Advocating Overlord: The D-Day Strategy and the Atomic Bomb, University of Nebraska Press, (ISBN 9781640120488), cxv.
- Dallek 2008, p. 19-20.
- (en) Robert Cecil, « Potsdam and its Legends », International Affairs, vol. 46, no 3, , p. 455–465.
- McCoy 1984, p. 23-24.
- (en) John Lewis Gaddis, « Intelligence, Espionage, and Cold War Origins », Diplomatic History, vol. 13, no 2, , p. 191–212.
- Patterson 1996, p. 108-111.
- McCoy 1984, p. 39-40.
- Patterson 1996, p. 109.
- Jeff Tenuth, « Truman on Trial: Not Guilty », sur hnn.us, History News Network, (consulté le ).
- (en) Aaron Barlow, The Manhattan Project and the Dropping of the Atomic Bomb : The Essential Reference Guide, ABC-CLIO, , 400 p. (lire en ligne), p. 283.
- Herring 2008, p. 591-593.
- (en) Michael Stohl, « National Interest and State Terrorism », dans The Politics of Terrorism, New York, CRC Press, , p. 279.
- Dallek 2008, p. 49-50 ; 90.
- (en) Gregg Herken, The Winning Weapon : The Atomic Bomb in the Cold War, 1945-1950, Princeton University Press, (1re éd. 1988), 442 p. (lire en ligne), p. 188 et 191 ; 196-197.
- (en) David A. Rosenberg, « The Origins of Overkill : Nuclear Weapons and American Strategy, 1945-1960 », International Security, vol. 7, no 4, , p. 14 et 23 (JSTOR 2626731).
- (en) Rebecca S. Lowen, « Entering the Atomic Power Race : Science, Industry, and Government », Political Science Quarterly, vol. 102, no 3, , p. 459-479 (JSTOR 2151403).
- (en) Paul Y. Hammond, « NSC-68 : Prologue to Rearmament », dans Warner R. Schilling, Paul Y. Hammond et Glenn H. Snyder, Strategy, Politics, and Defense Budgets, Columbia University Press, , p. 290-292.
- Patterson 1996, p. 173-175.
- Patterson 1996, p. 175-176.
- Herring 2008, p. 595-596.
- Dallek 2008, p. 21-23.
- Dallek 2008, p. 28-29 ; 42.
- McCoy 1984, p. 78-79.
- Dallek 2008, p. 43-44.
- Patterson 1996, p. 120-121.
- Herring 2008, p. 605-606.
- Dallek 2008, p. 44-45.
- Herring 2008, p. 609-610.
- Herring 2008, p. 608-609.
- Patterson 1996, p. 116.
- Dallek 2008, p. 62-63.
- (en) Charles A. Stevenson, « The Story Behind the National Security Act of 1947 », Military Review, vol. 88, no 3, .
- McCoy 1984, p. 117-118.
- Herring 2008, p. 623-624.
- (en) Wilson D. Miscamble, « Harry S. Truman, the Berlin Blockade and the 1948 Election », Presidential Studies Quarterly, vol. 10, no 3, , p. 306-316 (JSTOR 27547587).
- Patterson 1996, p. 208.
- Dallek 2008, p. 92.
- Patterson 1996, p. 209.
- McCoy 1984, p. 222-227.
- Patterson 1996, p. 209-210.
- Dallek 2008, p. 106-107.
- Patterson 1996, p. 211.
- Patterson 1996, p. 214-215.
- Dallek 2008, p. 107.
- (en) James I. Matray, « Truman's Plan for Victory : National Self-Determination and the Thirty-Eighth Parallel Decision in Korea », Journal of American History, vol. 66, no 2, , p. 314-333 (ISSN 0021-8723, DOI 10.2307/1900879, JSTOR 1900879).
- (en) James L. Stokesbury, A Short History of the Korean War, New York, Harper Perennial, , 276 p. (ISBN 978-0-688-09513-0), p. 81-90.
- Patterson 1996, p. 219-222.
- Dallek 2008, p. 113.
- Patterson 1996, p. 225-226.
- Patterson 1996, p. 226-228.
- Dallek 2008, p. 117-118.
- Dallek 2008, p. 118-119.
- (en) David McCullough, « Truman Fires Arthur », dans Truman, New York, Simon & Schuster, (ISBN 978-0-671-86920-5).
- Patterson 1996, p. 230-232.
- Dallek 2008, p. 124.
- Patterson 1996, p. 232.
- Dallek 2008, p. 137.
- (en) John W. Chambers II, The Oxford Companion to American Military History, Oxford, Oxford University Press, , 916 p. (ISBN 0-19-507198-0), p. 849.
- Herring 2008, p. 645.
- Patterson 1996, p. 235.
- (en) « Travels of President Harry S. Truman », sur history.state.gov, U.S. Department of State Office of the Historian (consulté le ).
- (en) « Daily Appointments of Harry S. Truman », sur trumanlibrary.gov, Harry S. Truman Presidential Library and Museum (consulté le ).
- « Historical Tables », sur whitehouse.gov, Table 1.1, Bureau de la gestion et du budget (consulté le ).
- « Historical Tables », sur whitehouse.gov, Table 1.2, Bureau de la gestion et du budget (consulté le ).
- « Historical Tables », sur whitehouse.gov, Table 7.1, Bureau de la gestion et du budget (consulté le ).
- McCoy 1984, p. 41-44.
- Patterson 1996, p. 139-141.
- Patterson 1996, p. 141-144.
- McCoy 1984, p. 49.
- (en) J. Bradford De Long, « Keynesianism, Pennsylvania Avenue Style: Some Economic Consequences of the Employment Act of 1946 », Journal of Economic Perspectives, vol. 10, no 3, , p. 41-53 (lire en ligne).
- McCoy 1984, p. 45-49.
- McCoy 1984, p. 53-54.
- McCoy 1984, p. 55-57.
- McCoy 1984, p. 65-66.