Jean-Pierre Travot

général français

Jean-Pierre Travot
Jean-Pierre Travot
Le général Jean-Pierre Travot.

Naissance
Poligny (Jura)
Décès (à 68 ans)
Montmartre (Seine)
Origine Français
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau de la France République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Royaume de France Royaume de France
Drapeau de l'Empire français pendant les Cent-Jours Empire français (Cent-Jours)
Arme Infanterie
Grade Général de division
Années de service 17861815
Conflits Guerres de la Révolution française,
Guerre de Vendée
Guerres napoléoniennes
Guerre d'Espagne
Guerre de Vendée de 1815
Faits d'armes Bataille de Torfou
Bataille de La Chabotterie
Bataille de Toulouse
Bataille de L'Aiguillon
Bataille d'Aizenay
Bataille de Rocheservière
Distinctions Baron de l'Empire,
Commandeur de la Légion d'honneur,
Chevalier de Saint-Louis
Hommages Nom gravé sous l'Arc de triomphe (34e colonne),
Statue à Poligny (Jura)
Famille fils : Victor Travot

Jean-Pierre Travot, né le à Poligny dans le Jura et mort le à Montmartre dans la Seine, est un général français de la Révolution et de l’Empire.

Biographie modifier

Jean-Pierre Travot est le fils de Philibert et de Catherine Guodefin. Baptisé le lendemain de sa naissance, son parrain est Pierre Denis Jalier et sa marraine Jeanne Marie Mathieu.

Carrière militaire modifier

Il entre en service le comme fusilier au régiment d'Enghien. Il devient caporal le et obtient son congé le . Il reprend du service le comme lieutenant-colonel en second au 2e bataillon de volontaires du Jura et il est nommé lieutenant-colonel en premier le . Il combat sur la frontière du Rhin dans l'armée du Rhin puis au siège de Mayence du au .

Il se distingue lors de la guerre de Vendée où il sert sous le commandement du général Hoche et est blessé à la bataille de Cholet le [1]. Il est promu adjudant-général chef de brigade le . Après la défaite du général vendéen Charette, une série de colonnes est mise en place pour quadriller le territoire et il reçoit le commandement de l'une d'elles. Il est promu général de brigade le . Son principal fait d'armes est à La Chabotterie, le , la capture de Charette qui est sans tarder condamné à mort et fusillé le à Nantes.

Il reste en Vendée jusqu'en 1802. Il est apprécié par les autorités locales qui regrettent son départ. Le conseil municipal des Sables-d'Olonne va même jusqu'à protester "contre son déplacement" auprès du ministre de la guerre[2]. Il est promu général de division le . Il revient en 1807. On lui confie alors le commandement des troupes nouvellement installées à La Roche-sur-Yon (renommée Napoléon) toute nouvelle préfecture du département.

Missions dans la péninsule ibérique modifier

Vers la fin de l'année 1807, à la tête de la 3e division du corps d'observation de la Gironde, il part sous le commandement de Junot participer à l'invasion du Portugal. Après cette expédition, il exerce divers commandements territoriaux en France. Il retourne dans la péninsule Ibérique en 1812 à la tête de la 2e division de l'armée des Pyrénées. En 1814, pendant la retraite de l'armée française d'Espagne, il prend part à la bataille de Toulouse le . Celle-ci oppose les troupes du maréchal Soult à celles des anglo-espagnols du duc de Wellington. À l'issue de ce combat, les Français doivent se retirer malgré une forte résistance.

Retour en Vendée modifier

 
Statue du général Travot à Poligny.

À la chute de l'Empire, le général Travot, bien que républicain, reste dans l'armée mais fidèle à ses engagements, il se rallie à Napoléon dès son retour en France. Aussitôt l'empereur l'envoie en Vendée mater une tentative de soulèvement. Le les Anglais débarquent des armes à Saint-Gilles-sur-Vie. Dans les jours qui suivent, à la suite d'une série d'affrontements, le général Travot parvient à en confisquer la plus grande partie mais c'est surtout sa victoire à Rocheservière le qui gêne considérablement l'organisation de la révolte royaliste.

Procès inéquitable modifier

 
Arrestation des trois avocats défenseurs du général Jean-Pierre-Travot, en 1816, estampe publiée dans Histoire populaire contemporaine de la France, publication de Charles Lahure en 1864.
 
Tombe du général Travot au cimetière de Montmartre.

Jean-Pierre Travot se plaît en Vendée. Il y achète même un domaine en 1815 dans les Mauges mais il est poursuivi lors de la réaction royaliste de 1816. Il est arrêté le . Il passe devant un conseil de guerre, présidé par l'un de ses adversaires, Simon Canuel. Ce dernier, après avoir combattu avec les républicains, s'est rallié aux royalistes. Pendant les Cent-Jours, il a même rejoint les insurgés vendéens que le général Travot est chargé de combattre. Dans ces conditions, le procès peut difficilement être équitable. Canuel le mène de manière particulièrement inique, allant jusqu'à accuser les avocats de Travot d'atteinte à la majesté royale. À l'issue du procès, le général Travot est condamné à mort le , peine commuée en vingt ans de détention qu'il effectue au fort de Ham. Profondément affecté par son emprisonnement, il perd la raison. Gracié, il meurt fou le dans la maison de santé du docteur Blanche (père) à Montmartre. Il est inhumé dans la douzième division du cimetière de Montmartre[3], où sa tombe est ornée d'un buste à son effigie, sculpté par Antoine Laurent Dantan. Une voie de desserte interne de ce cimetière est nommée avenue Travot.

Distinctions modifier

Jean-Pierre Travot est nommé :

Il devient baron de l'Empire le et il est fait pair de France pendant les Cent-Jours le .

Son nom est inscrit sur la 34e colonne de l'Arc de triomphe.

Hommages modifier

Le général Travot a laissé le souvenir d'un homme brave et intègre. Dans son testament, Napoléon le qualifie même de « vertueux »[5].

Plusieurs villes lui ont édifié une statue, La Roche-sur-Yon inaugurée le , Cholet le [6], puis Poligny le  :

  • celle de Bourbon (nom de La Roche-sur-Yon, à l'époque), œuvre du sculpteur Hippolyte Maindron, ne fut pas toujours appréciée par tous ses habitants. Même le professeur reste critique sur son œuvre : « La tête couverte d'un chapeau surmonté d'une touffe de plumes lui donne l'aspect d'un pot de fleurs ». En 1854, elle est remplacée sur la place principale par la statue équestre de Napoléon. Déplacée place des peupliers (place des halles)[7], elle est dite avoir été fondue par les Allemands vers 1942[8].
  • à Cholet, sa statue — commandée par la municipalité au sculpteur David d'Angers — est initialement érigée et inaugurée le [9] sur la place principale[10], baptisée place Travot. En 1859 elle est transférée à l'intérieur de l'hôtel de ville où elle est présente jusqu'en 1877. Elle transite ensuite dans un jardin public mais est renversée par un vent violent[9]. On la place dès lors dans le musée. La place a gardé le nom de Travot[11] ;
  • à Poligny la statue, enlevée par l'occupant en 1942 pendant la seconde guerre mondiale, a été remplacée par une œuvre du sculpteur Jobin le , à l'occasion du bicentenaire de la Révolution. En outre, une plaque commémorative a été placée sur sa maison natale, rue Travot, à Poligny.

Au cinéma modifier

Il a été interprété par :

Notes et références modifier

  1. Jean Julien Michel Savary 1824, p. 270.
  2. Chassin, Ch.-L. – La Pacification de l'Ouest. – Tome II, page 742
  3. « Buste du général Travot – Cimetière de Montmartre, Paris (75018)consulté le=16 novembre 2023 », sur e-monumen.net
  4. « Cote LH/2625/29 », base Léonore, ministère français de la Culture
  5. Yannick Guillou 2018.
  6. Élie Chamard 1970, p. 195-197.
  7. Marie-Rose Albrecht, « Hippolyte Maindron : 1801-1884 : Un artiste méconnu », Bulletin SLA n°121 - déc.2003 - page 48,‎
  8. « En Vendée, ces statues fondues puis remplacées après la seconde guerre mondiale », sur ouest-france.fr, Ouest-France, (consulté le )
  9. a et b Christophe Belser 2006, p. 29.
  10. Augustin Jeanneau et Adolphe Durand 1988, p. 133.
  11. « Article de Yannick Guillou », sur geneanet.org, Le Courrier de l'Ouest, (consulté le )

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Christophe Belser, Cholet il y a cent ans en cartes postales anciennes, Prahec, Patrimoines et médias, , 139 p. (ISBN 978-2-916757-00-1, BNF 40953217) .  
  • Yannick Guillou, Le brave et vertueux général Travot : 1767-1836, Imprimé en Espagne, Édhisto, , 407 p. (ISBN 978-2-35515-030-2, BNF 4558356) .  
  • Augustin Jeanneau et Adolphe Durand, Cholet à travers les rues, Cholet, Pierre Rabjeau, , 192 p. .  
  • Élie Chamard, 20 siècles d'histoire de Cholet, Cholet, Farré et fils, 1970, réédition 1981, 365 p. .  
  • Jean Julien Michel Savary, Guerres des Vendéens et des Chouans contre la République française, vol. 2, Paris, Baudouin Frères, , 511 p. (lire en ligne) .  
  • A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion-d'honneur, biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, Tome 2, Bureau de l’administration, , 344 p. (lire en ligne), p. 264
  • vicomte Albert Révérend, Armorial du premier empire, vol. 4, Paris, Honoré Champion, , 442 p.
  • Jean-Marie Thiébaud, Thierry Choffat et Gérard Tissot-Robbe, Les Comtois de Napoléon : Cent destins au service de l'Empire, Morges (Suisse), Cabédita Éditions, coll. « Archives vivant », , 268 p. (ISBN 978-2-88295-478-7) .  
  • Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, Poignavant et Compagnie, , 1179 p.
  • « Jean-Pierre Travot », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]

Liens externes modifier