Bergara

commune espagnole

Bergara (en basque et officiellement[2]) ou Vergara (en espagnol) est une commune du Guipuscoa dans la Pays basque en Espagne. Elle fait partie de la comarque de la Debagoiena.

Bergara

Vergara (es)

Bergara
Vue panoramique sur Bergara
Blason de Bergara Vergara (es)
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Communauté autonome Pays basque Pays basque
Province Drapeau du Guipuscoa Guipuscoa
Maire
Mandat
Gorka Artola (EH Bildu)[1]
2019 - 2023
Démographie
Gentilé Bergarés, -a

Vergarés, -a

Population 14 513 hab. (2022)
Densité 191 hab./km2
Géographie
Coordonnées 43° 07′ 03″ nord, 2° 24′ 48″ ouest
Superficie 7 597 ha = 75,97 km2
Localisation
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Bergara Vergara (es)
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Bergara Vergara (es)
Liens
Site web http://www.bergara.net/

Géographie

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Bergara a été historiquement la capitale de Debagoiena, se situant sur le carrefour des routes entre la côte cantabrique par laquelle on exportait la laine, et les routes qui entraient dans le Gipuzkoa, par Oñati, Elgeta et Zumarraga et en Bizkaia (Biscaye) par Elorrio, favorisant sa croissance et sa richesse économique. Avec l'arrivée des industries à la fin des XIXe siècle et début du XXe siècle, Bergara se convertit en un centre industriel axé sur l'industrie du textile et de la métallurgie. La production de textile sera très importante et a été caractérisée par le "mahón" qu'on appellera le « bleu Bergara ».

Quartiers

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Vue générale de Bergara.

La ville de Bergara est composée, en plus du centre urbain ou Alde Zaharra, de plusieurs villages ruraux (elizate) avec diverses identités propres, certains d'entre eux ayant eu une indépendance municipale jusqu'à ce qu'ils soient intégrés à Bergara.

Ces villages ou quartiers sont:

Histoire

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Des monuments mégalithiques ont été trouvés sur le territoire municipal et attestent que les terres de Bergara ont été habitées durant la Préhistoire. Les restes archéologiques sont des dolmens et tumulus qui se situent sur les hauteurs de Udala-Intxortas et Elosua-Placencia (Karakate). Ils ont été étudiés dans les années 1920 par José Miguel de Barandiarán[3], Telesforo de Aranzadi[4] et Enrrique Eguren.

La première référence documentée de Bergara date de 1050. Elle signale une donation par Sanche III de Navarre au monastère de San Juan de la Peñade de terres appartenant jusque-là au monastère San Miguel de Ariceta.

Moyen Âge, fondation de la ville

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En 1200, les terres du Gipuzkoa font partie de la Couronne de Castille alors que commence, à des fins commerciales, un processus de fondation de "villas[Lesquelles ?]"[5] lesquelles borderont les routes unissant les côtes de Cantabrie au plateau de Castille. La vallée du fleuve Deba est le passage naturel entre la côte alavaise et le plateau intérieur de Castille, d'où s'exporte la laine des grands troupeaux castillans et anglais. La même vallée permet de faire venir le fer nécessaire aux forges. Dans ce contexte historique, Alphonse X de Castille fonde, dans le lieu connu sous le nom de San Pedro de Ariznoa, la ville de Villanueva de Vergara le et lui octroie le for de Vitoria. La forme de gouvernance est celle du Conseil[Lequel ?] ouvert. Il dit ceci :

Que habernos de facer una puebla en Vergara, e señaladamente en aquel logar que dicen Ariznoa; a que ponemos nombre Villanueva, e por facer bien e merced a los pobladores que agora son e seran daqui adelante, damosles e otorgamosles el fuero que han los de Vitoria.

Dans le but de servir la croissance de cette cité, à des fins commerciales et de défense, divers privilèges lui sont accordés. Le , le roi en personne octroie aux habitants de la ville, à Avila, le privilège de l'exemption de péché :

[…]que todos los hijosdalgo que hubiesen venido o viniesen a poblarla y ser vecinos de la misma, fuesen quitos de todo pecho, pedido enmienda y yantar.

Plus tard, le à Séville, Alphonse XI de Castille, permet à des non résidents d'être considérés comme des habitants de la ville, tout en leur permettant de conserver leurs propriétés et résidences.

[…]que los hijosdalgo y labradores que moraban en algunos lugares de la comarca y quisiesen ser vecinos de la misma villa, manteniéndose en sus solares, gozasen el fuero de ésta, siendo juzgados por su alcalde. Esto debía, sin embargo, entenderse para el caso de que no hiciesen semejante vecindad por eximirse del pago de los pechos y derechos debidos al rey o a algún otro derecho.

Le , le bourg de Santa Marina de Oxirondo intègre Bergara à travers un accord de concorde en l'église de San Pedro ante Fortún Ortiz, écrivain de Arrasate et confirmé par Henri II de Castille[6] à Burgos le . Le bourg de Uzarraga s'unit aussi à la villa en 1391.

Pendant la guerre des bandes[7], ils prennent le parti des familles des Ozaeta et des Gabiria. Les rois catholiques approuvent les ordonnances pour la bonne gouvernance locale en 1490 mais la représentativité des différents dans la ville est une source de conflits qui a comme conséquence qu'en on rédige une convention qui est signée par les rois catholiques.

En 1506, on approuve les ordonnances contre le for et, en 1518, celles qui régulent la reconstruction des maisons. La ville est déjà un noyau urbain ainsi que deux faubourgs, Videcuruceta et Masterreca.

On sait qu'en 1200, se trouvait un château sur le mont Elosua, près du site de l'église de Saint André.

Ère moderne

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Longtemps le commerce est le principal moteur économique de Bergara. Les trois marchés au blé hebdomadaires font venir beaucoup de gens des environs et offrent une excellente hospitalité. L'activité économique est complétée par une industrie sidérurgique menée par les nombreuses forges se trouvant sur le territoire municipal. Les combustibles (bois des forêts) et l'énergie (rivières) ainsi que le minerai de fer, apporté dans des barques jusqu'à Deba et en charrettes jusqu'à Bergara, servent à la production du fer et sa transformation en outils, en matériel agricole et en armes blanches (les coutelleries avaient leurs propres confréries).

La santé économique donna lieu à la construction de nombreux édifices (résidences de nobles , commerçants, fonctionnaires et religieux. Au XVIIe siècle, on construisit la mairie (casa consistorial), œuvre de Lucas de Longa; l'église Saint-Pierre (San Pedro) enrichie en 1626 par une sculpture offerte par Juan de Irazábal, comptable royal à Séville, du Christ de l'Agonie de Juan de Mesa[8]; l'église Santa Marina, et l'agrandissement de la place par San Martín de Aguirre.

En 1629, Anzuola se sépare. Peu après le bourg d'Oxirondo tente de faire de même mais sans succès.

 
Emblème de l'Académie de la langue basque des amis du pays Irurac bat (Les trois, un).

Au XVIIIe siècle se produit un renforcement culturel, on crée l'« Académie de la langue basque des amis du pays » qui s'installera dans l'ancien collège de la Compagnie de Jésus qui avait été expulsée d'Espagne sur ordre de Charles III d'Espagne. C'est un centre où l'on met en pratique ses idées. Le centre fonctionne parfaitement et arrive à recevoir des professeurs d'université de chimie et minéralogie, de grands scientifiques comme Joseph Louis Proust[9] ou Chavaneau. En 1783, les frères Juan José[10] et Fausto Elhuyar y Zubice[11] découvrent dans leur laboratoire le tungstène. En 1799, on fonde le collège féminin de la Compagnie de Marie.

Dans ce siècle, on transformera le chemin royal pour que les véhicules puissent circuler. Ce sera une voie de communication vers la France et l'Europe.

En 1718, les habitants de Bergara se rebellent contre une tentative de Philippe V de mettre des douanes. En 1766, ils se rangent aux côtés du roi.

Dans le contexte des guerres de la Convention[12], les troupes françaises occupèrent la ville en d'où elles furent expulsées en décembre par une armée dirigée par Gabriel Mendizábal qui sera nommé héros d'Alba de Tormes.

Ère contemporaine

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Au XIXe siècle, Bergara est perturbé lors des guerres carlistes. Elle prit part aux deux premières où l'on arriva à se battre dans les rues. Le , on signe à Bergara un traité de paix qui mettra fin à la première guerre carliste dans le nord. Ce traité a été signé par les généraux Rafael Maroto[13] et Baldomero Espartero[14], lesquels s'embrassèrent et ce fait est connu comme "el abrazo de Vergara". Le lieu, qui s'appelait Aseurrunz-bide azpiko soluase vint à se nommer Campo del Abrazo ou Campo del Convenio.

Au milieu de ce même siècle, en 1846, on fonda l'Algodonera de San Antonio (cotonnière Saint-Antoine) qui démarrera l'industrie du textile qui s'est installée dans cette ville.

On appelle la ville «cabeza de partido judicial» et elle sera dotée de juges, prisons et écoles ainsi que d'un nouveau cimetière. On agrandira les allées et les places. Le , le chemin de fer arrive à Bergara, la ligne Durango-Zumarraga, appartenant à la compagnie des chemins de fer basques. En 1918, la compagnie Anglo-Basco-Navarraise inaugura sa ligne Bergara–Vitoria rejoignant la précédente à la gare de Mekolalde.

Au début du XXe siècle et près de l'Unión Cerrajera située dans la ville voisine de Mondragón, on crée les hauts-fourneaux [15] et avec eux, un nouveau quartier.

D'autre part, en , était sollicitée officiellement l'annexion de la vallée d'Anguiozar et du quartier d'Ubera. Les accords conclus et faisant loi, la mairie de Bergara, avec l'accord du , accepte l'intégration des conditions d'annexion, avec arrangements desquels également la mairie d'Egeta le , elle accepta et approuva la proposition de cette séparation d'Egeta et l'incorporation à Bergara.

Bergara tombera vite aux mains des fugitifs contre la légalité républicaine, en . La ville était complètement aux mains des troupes des frondeurs et ses industries tournaient en faveur de l'armée traitresse. Dans le propre noyau urbain de Bergara, se trouvaient les batteries de l'artillerie qui bombardaient le front d'Elgeta. Les quartiers d'Angiozar et Ubera se transformèrent en premières lignes de front durant tout l'hiver de 1936-1937.

Dans des années 1950/1960, se produisit un grand développement industriel qui attira l'augmentation de la population avec l'arrivée dans la ville des citadins provenant d'autres régions espagnoles. Ceci se traduisit par la construction des quartiers de Martokua, San Lorezo et Matxiategi. Les services se créèrent et s'amplifièrent; dans l'ancien séminaire est fondé le siège de l'université à distance.

À la fin du XXe siècle et au début du XXIe, la crise industrielle frappe de nouveau et des équipements de tous types se construisent en réutilisant les édifices déjà existants. On construit, dans le parc de Chatarra des hauts-fourneaux, une salle polyvalente et dans le palais Rotalde, la maison de la culture.

Héraldique

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Les armes de Bergara se blasonnent ainsi :

en campo verde las llaves de San Pedro cruzadas con una estrella encima de ellas y una media luna debajo. El conjunto descansa sobre una barreta, colgando de esta tres listones en oro con una ara sobre un campo rojo.

Patrimoine

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Patrimoine civil

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Personnalités

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Notes et références

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  1. « Corporación municipal » (consulté le )
  2. (eu) Toponymes officiels du Pays basque de l'Académie de la langue basque ou Euskaltzaindia, avec la graphie académique actuelle ainsi l'équivalent en français ou espagnol. Autres sources: Euskal Herriko udalerrien izendegia [PDF] ou directement sur le site d'Euskaltzaindia (EODA).
  3. José Miguel de Barandiarán y Ayerbe (Ataun, Guipuscoa, 1889 - 1991), appelé Joxemiel Barandiaran et aita (père) Barandiaran, prêtre, anthropologue, ethnographe et archéologue basque, auteur de nombreuses recherches, considéré comme le "patriarche de la culture basque".
  4. Telesforo Aranzadi Unamuno (Bergara 1860 - Barcelone 1945) fut un scientifique espagnol d'origine basque.
  5. Une villa est une installation rurale de taille intermédiaire entre une aldea et une ciudad. Le terme « villa » dérive du latin villa, domaine rural.
  6. Henri de Trastamare (13 janvier 1334 Séville - 29 mai 1379 Santo Domingo de la Calzada), fut le fils bâtard d'Alphonse XI de Castille et Éléonore de Guzman, le demi-frère de Pierre Ier de Castille le Cruel.
  7. Les Oñacins sont des partisans de la lignée guipuscoane des Oñas. Elle est menée par la famille Mendoza, avec comme alliés les Beaumontais et la couronne de Castille.
  8. Juan de Mesa y Velasco (Cordoue, 1583 - Séville, 1627), sculpteur espagnol du baroque.
  9. Joseph-Louis Proust (Angers, 26 septembre 1754 – Angers, 5 juillet 1826), chimiste français et un des fondateurs de la chimie moderne. Il passa la majeure partie de sa carrière en Espagne.
  10. Juan José Elhuyar y Lubice (Logroño, 15 juin 1754 - Bogota, 20 septembre 1796), chimiste.
  11. Fausto Fermín de Elhuyar (Logroño, 11 octobre 1755 - Madrid, 6 février 1833) chimiste, découvreur du tungstène avec son frère Juan José Elhuyar en 1783.
  12. La « guerre du Roussillon », aussi dénommée « guerre des Pyrénées » ou « guerre de la Convention » est un conflit qui oppose l'Espagne et la France révolutionnaire entre 1793 et 1795 (durant la Convention nationale), à l'intérieur du conflit plus général entre la Première Coalition et la France.
  13. Rafael Maroto Y serns: général espagnol né dans la localité de Lorca[Laquelle ?] (España) le 15 octobre 1783 et décédé en Valparaíso (Chili) le 25 août 1853.
  14. Joaquín Baldomero Fernández Espartero Álvarez de Toro, prince de Bergara, duc de la Victoria et de Morella, comte de Luchana et vicomte de Banderas, plus connu sous le nom de Baldomero Espartero (27 février 1793 - 8 janvier 1879) était un militaire et homme politique espagnol.
  15. Un haut fourneau est un four à combustion interne, destiné à la fabrication de la fonte à partir du minerai de fer. Cette fonte est par la suite affinée par chauffage (décarburation) ce qui permet de produire de l'acier et des dérivés ferreux.
  16. Jean Chalvidant. Eta: l'enquête Éditions Cheminements (ISBN 2-84478-229-9).

Voir aussi

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Sources

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Liens externes

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