Tarragone

ville de la Catalogne en Espagne

Tarragone
Tarragona (ca + oc + es)
Blason de Tarragone
Héraldique
Drapeau de Tarragone
Drapeau
Tarragone
Vue du centre de Tarragone.
Au fond, la cathédrale.
Administration
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Statut Municipio
Communauté autonome Drapeau de la Catalogne Catalogne
Province Drapeau de la province de Tarragone Province de Tarragone
Comarque Tarragonés
District judic. Tarragone
Maire
Mandat
Rubén Viñuales (PSC)
2023-2027
Code postal 43.001 à 43.008
Démographie
Gentilé Tarragonais(e)
Tarragoní / ina (ca)
Population 138 262 hab. ()
Densité 2 218 hab./km2
Géographie
Coordonnées 41° 07′ 03″ nord, 1° 15′ 10″ est
Altitude 68 m
Superficie 6 235 ha = 62,35 km2
Distance de Madrid 534 km
Rivière(s) Le Francolí
Bordée par la Mer Méditerranée
Divers
Patrimoine mondial Ensemble archéologique de Tarragone (2000)
Saint patron Saint Magí (19 août), sainte Thècle (24 septembre)
Localisation
Localisation de Tarragone
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Tarragone
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Tarragone
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Tarragone
Liens
Site web www.tarragona.cat (ca)

Tarragone (en catalan, en occitan, et en castillan Tarragona) est une ville et une municipalité du sud de la Catalogne, en Espagne, capitale de la province de Tarragone et de la région du Tarragonès.

Son emplacement au long de la Méditerranée sur la Costa Daurada, avec ses plages, ses centres de loisirs, tout comme la tradition historique et le patrimoine artistique, en font une attraction touristique de premier ordre. Son origine remonte à l'ancienne Tarraco romaine, capitale Tarraconaise de toute la péninsule. L'ensemble archéologique de Tarraco a fait de Tarragone un site du patrimoine mondial de l'Unesco.

Géographie modifier

Histoire modifier

On pense qu'elle fut fondée à la fin du IIe siècle av. J.-C. après l'arrivée de premiers colonisateurs. Les Carthaginois y établissent des marchés et comptoirs pour faire commerce dès 1500 / 1000 av. J.-C., mais l'origine de la ville reste encore aujourd'hui très difficile à préciser. La plupart des vestiges et des certitudes que nous avons ne remontent qu'à l'époque romaine. Elle pourrait être phénicienne, carthaginoise, étrusque, grecque, ou simplement ibère (locale).

Elle fut conquise par Cnaeus Cornelius Scipio Calvus en 218 av. J.-C.

 
Tarraconaise.

Les Romains la nommaient Tarraco et en firent la capitale de la province romaine de Tarraconaise (recouvrant une partie de la péninsule ibérique). Elle fut la résidence d'Auguste, de Galba et d'Hadrien lors de leurs déplacements en Espagne.

Elle est envahie par les Wisigoths en 464, puis par les Maures en 714.

Au XIIe siècle, elle devient le siège d'une éphémère principauté normande fondée par Robert Burdet.

 
Tarragone vers 1643, pendant la guerre des faucheurs.

Le 4 mai 1641, l'armée française de Henri d'Escoubleau de Sourdis se présente devant Tarragone et les troupes de terre de Philippe de La Mothe-Houdancourt commencent le blocus de la cité (en). Durant les mois de mai et juin, on s'est battu aux environs de Tarragone. Le fort de Salou est tombé aux mains des Français le 9 mai et celui de Constantí le 13 mai. Au prix de deux combats navals (combat du 4 juillet et combat du 20 août, la flotte espagnole commandée par Don García Álvarez de Tolède y Mendoza force le blocus une première fois puis met en déroute la flotte française commandée par Henri d'Escoubleau de Sourdis.

En 1644, la ville est de nouveau assiégée (en).

 
Siège de Tarragone par les troupes napoléoniennes.

Durant la guerre d'indépendance espagnole Tarragone est assiégée par les troupes françaises, une première fois, sans succès, en 1809, puis une seconde fois du 4 mai au 28 juin 1811, ou la ville est le théâtre d'une bataille napoléonienne sanglante au cours de laquelle les troupes du maréchal Suchet se livrent à un massacre sur la population de la ville. Cet épisode de la guerre d'indépendance espagnole est relaté par Honoré de Balzac dans la nouvelle Les Marana[1]. En 1813, un troisième siège de Tarragone est entrepris sans succès par les troupes anglaises.

En 1823, siège de Tarragone, par les troupes françaises, pendant l'expédition d'Espagne.

Après leur expulsion de France en 1903, les Pères Chartreux se réfugient à Tarragone, où ils reprennent la production de la chartreuse. Celle-ci garde son nom d'origine : les Français la surnomment « La Tarragone » (verte 55° et jaune 43°). Cette distillerie de Tarragone restera en activité jusqu'en 1989. La distillerie de Voiron reprendra son activité dès 1935, avec le retour des Chartreux en France.

La ville abrite aujourd'hui un port important de la mer Méditerranée.

Le souvenir des amphithéâtres romains, de même que les marchés de rue et les nombreux temples, évoquent deux mille ans d’histoire. À côté des ruines des cirques romains, la cathédrale Sainte-Thècle (Santa Tecla en catalan) domine le centre de Tarragone.

Le patrimoine religieux de Tarragone est riche et sa cathédrale remarquable. La ville fut hôte de l'année jubilaire en 2008, étant ainsi un point de rencontre de pèlerinages du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Tarragone est le siège de l'église catholique en Catalogne.

Population et société modifier

Démographie modifier

En 2021, la population de la ville s'élève à 135 436 habitants selon les chiffres de l'INE[2]. Elle fait partie de l'aire métropolitaine de Tarragone, qui comprenait 220 042 habitants en 2009.

Politique et administration modifier

Tarragone est la capitale de la province du même nom. Elle appartient à la comarque de Tarragonés, dont elle est le chef-lieu.

Conseil municipal modifier

La ville de Tarragone comptait 134 883 habitants aux élections municipales du . Son conseil municipal (en espagnol : Pleno del Ayuntamiento) se compose donc de 27 élus.

Depuis les premières élections municipales démocratiques de , la ville a été dirigée alternativement par le centre gauche, le centre droit nationaliste et la gauche indépendantiste.

Maires modifier

Mandat Maire Parti Majorité
1979-1983 Josep Maria Recasens (ca) PSC
8  /  27
1983-1987 Josep Maria Recasens (ca) PSC
14  /  27
1987-1991 Josep Maria Recasens (ca) PSC
12  /  27
Joan Miquel Nadal (ca) (1989) CiU
10  /  27
1991-1995 Joan Miquel Nadal (ca) CiU
14  /  27
1995-1999 Joan Miquel Nadal (ca) CiU
13  /  27
1999-2003 Joan Miquel Nadal (ca) CiU
11  /  27
2003-2007 Joan Miquel Nadal (ca) CiU
10  /  27
2007-2011 Josep Fèlix Balesteros (ca) PSC
13  /  27
2011-2015 Josep Fèlix Balesteros (ca) PSC
12  /  27
2015-2019 Josep Fèlix Balesteros (ca) PSC
9  /  27
2019-2023 Pau Ricomà (ca) ERC
7  /  27
2023-2027 Rubén Viñuales PSC
9  /  27

Économie modifier

 
Port industriel de Tarragone.

La ville de Tarragone avec son agglomération reste très compétitive sur le plan national et international grâce à son fort secteur industriel et touristique. Le secteur tertiaire augmente en effectifs année après année. Le taux de chômage est relativement bas avec 10 % en 2009 et le PIB par habitant est le plus élevé de l'État. Tarragone a connu une grande transformation commerciale ; aujourd'hui elle est la place la plus forte du sud de la Catalogne et attire jusqu'à elle les habitants des provinces voisines.

Capitale économique, intellectuelle et culturelle du sud de la Catalogne, son influence va au-delà des frontières provinciales. Elle abrite le plus grand centre pétrochimique d'Espagne, et depuis 2008 l'Institut catalan pour la recherche chimique ainsi que le centre de recherche chimique national espagnol où plusieurs sociétés multinationales travaillent dans la R & D. La consolidation de son centre financier et bancaire s'est établi grâce à la fusion de trois banques catalanes qui ont localisé leur siège dans la ville.

Le patrimoine religieux, avec son séminaire, le palais épiscopal et la cathédrale ont été en 2008 lieu de réunion de l'Année jubilaire.

Culture et patrimoine modifier

Lieux et monuments modifier

 
Un des bâtiments de l'université Rovira i Virgili.

Inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, elle abrite de nombreux centres de loisirs, de nombreux monuments qui peuvent être visités : quatorze monuments romains, huit de style moderniste. La collection de manuscrits, incunables et documents historiques de la Bibliothèque publique est classée comme monument d'intérêt national.

Ville universitaire avec l'université du travail et l’université Rovira i Virgili, Tarragone jouit d'une vie étudiante mouvementée[réf. nécessaire] avec plus de 25 000 étudiants. Sa place diplomatique se consolide avec le consulat du Maroc.

L'agglomération abrite le centre de loisirs le plus important d'Espagne, PortAventura World, et quatre autres parcs d'attractions sont à proximité de Tarragone, à Salou[Lesquels ?]. Créant ainsi le plus grand complexe de parcs d'attractions de l'État avec cinq parcs[réf. nécessaire]. À cela s'ajoutent de nombreux terrains de golf.

Tarragone est le siège d'un archevêché, dont le palais archiépiscopal et le séminaire jouxtent la cathédrale Sainte-Marie.

Ensemble archéologique modifier

L'ensemble archéologique de Tarragone est inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2000[3]. Il s'étend autour de la ville de Tarragone et comprend : murs romains, forum provincial, cirque romain, amphithéâtre antique, théâtre romain, nécropole paléochrétienne, arc de triomphe, etc.

Cathédrale Sainte-Thècle modifier

 
Façade de la cathédrale.

La cathédrale, dédiée à sainte Thècle, est construite en 1171. Sa façade est romane avec un portail gothique, orné de sculptures du Christ du Jugement dernier, de vingt-trois prophètes de l'Ancien Testament et apôtres, et de la Vierge à l'Enfant. Le haut de la façade demeure incomplet, à cause de la crise due à la grande peste de 1348. On trouve aussi un sarcophage paléochrétien du IVe siècle. La grande rosace évoque celle de Notre-Dame de Paris.

L'intérieur de la cathédrale se déploie autour d'une grande nef et de chapelles: celle de sainte Thècle, celle de l'Immaculée Conception, celle du Saint-Sépulcre, celle des Onze Mille Vierges, celle de Notre-Dame et celle du Saint-Sacrement. Le tombeau de l'archevêque Jean d'Aragon et le retable au-dessus du maître-autel sont remarquables.

Le cloître construit en 1214 jouxte la cathédrale. Il servait aux chanoines du chapitre de la cathédrale. Léon XIII conféra le titre de basilique mineure à la cathédrale en 1894 qui est monument historique depuis 1905.

Musée national archéologique modifier

 
Le musée archéologique.

Le musée national archéologique (Museu Nacional Arqueològic) montre de manière impressionnante l'histoire mouvementée de Tarragone.

Beaux-Arts modifier

Festivités modifier

 
Castells à Tarragone en 2008.
 
La Sainte Tecla à Tarragone.

Le 19 août, Tarragone célèbre son saint patron, Sant Magi. Dans toutes les villes de la Catalogne, la « festa major » est indissociable des castells, des « gegants » (géants) et des « cabeçuts » (grosses têtes). Ces derniers défilent dans les rues en dansant la sardane, aux sons des gralles et des tambours catalans. Un festival international de feux d'artifice. La santa Tecla.

Transports modifier

Le port de Tarragone est le premier port de marchandises de l'État espagnol. L'Aéroport de Tarragone-Reus est situé à Reus, à 13 km du centre-ville et dispose de vingt-huit lignes régulières internationales et nationales. La ville dispose d'une gare TGV (gare de Camp de Tarragone, 8 km au nord de la ville) et d'une gare centrale desservie par les trains régionaux et de grandes lignes. Tarragone est ainsi reliée à Madrid, Barcelone, Saragosse, Valence et la France.

Un projet de réseau de tramway connectant Tarragone, Reus, Cambrils et Vila-seca est porté par la généralité de Catalogne.

Personnalités liées à la ville modifier

Jumelages modifier

La ville de Tarragone est jumelée avec[7] :

Panorama et galerie modifier

 
Vue panoramique.

Notes et références modifier

  1. Les Marana, 1834, Bibliothèque de la Pléiade, 1979, t.X, p. 1037-1041 (ISBN 2070108686)
  2. (es) « Población por capitales de provincia y sexo.(2911) », sur INE (consulté le )
  3. Descriptif officiel UNESCO.
  4. Agència Catalana del Patrimoni, Generalitat de Catalunya, « Tapís de Tarragona, Joan Miró », sur Visitmuseum · Catalonia museums (consulté le )
  5. (es) « Casi cien años de bueno humor con Cassen », sur www.diaridetarragona.com (consulté le )
  6. (ca) Miquel Bonet, « Qui és Albert Batet? El perfil personal del candidat de Junts per Tarragona », sur Tarragona Digital,
  7. Els agermanaments

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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