Saint-Donat-sur-l'Herbasse
Saint-Donat-sur-l'Herbasse | |
![]() Clocher de la collégiale de Saint-Donat. | |
![]() Héraldique |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Drôme |
Arrondissement | Valence |
Canton | Drôme des collines (bureau centralisateur) |
Intercommunalité | Arche Agglo |
Maire Mandat |
Aimé Chaléon 2014-2020 |
Code postal | 26260 |
Code commune | 26301 |
Démographie | |
Gentilé | Donatiens, Donatiennes |
Population municipale |
4 107 hab. (2016 ![]() |
Densité | 210 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 45° 07′ 26″ nord, 4° 59′ 00″ est |
Altitude | Min. 176 m Max. 411 m |
Superficie | 19,52 km2 |
Localisation | |
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Saint-Donat-sur-l'Herbasse est une commune française située dans le département de la Drôme en région Auvergne-Rhône-Alpes. Jovinzieu ou Jovincieu était son ancien nom signifiant le bourg de Jupiter (Jovis).
GéographieModifier
LocalisationModifier
Ratières | Charmes-sur-l'Herbasse | |||
Bren | N | Marges | ||
O Saint-Donat-sur-l'Herbasse E | ||||
S | ||||
Marsaz Clérieux |
Saint-Bardoux | Peyrins |
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La ville est située dans le nord de la Drôme (à 31 km au nord de Valence), dans la vallée de l'Herbasse, près du grand axe de la vallée du Rhône et de son autoroute A7 que l'on peut rejoindre à Tain-l'Hermitage et Valence.
Située entre Romans-sur-Isère et Tain-l'Hermitage, les communes limitrophes sont Saint-Bardoux, Bren, Charmes-sur-l'Herbasse, Marsaz, Clérieux, Chavannes, Bathernay, Ratières et Peyrins.
La commune se situe à 12 km de Romans-sur-Isère, à 85 km de Grenoble et à 90 km de Lyon.
Géologie et reliefModifier
HydrographieModifier
La commune est arrosée par l'Herbasse. Elle est aussi traversée par le Merdaret.
ClimatModifier
Voies de communications et transportsModifier
La commune se trouve à proximité de l'autoroute A7.
ToponymieModifier
HistoireModifier
AntiquitéModifier
Jovinzieu était une cité gallo-romaine.
Moyen ÂgeModifier
Haut Moyen ÂgeModifier
Corbus, l'évêque de Grenoble s'y réfugia lors d'une attaque de Sarrasins en 732. Il y apporta les reliques de l'ermite saint Donat, originaire d'Orléans et mort au début du VIe siècle qui lui avaient été confiées par les habitants de Sisteron. Boson, un comte de Provence lui offre alors le vieux château de Jovinzieux[1]. Jovinzieu changea alors de nom pour devenir Saint-Donat.
En 879, Boson de Provence, élu roi de Bourgogne fait don de la ville à un évêque de Grenoble qui lui avait donné son suffrage au conseil de Mantaille. Les évêques aménagent la ville : un tribunal est créé ainsi qu'une double enceinte de remparts autour des lieux[2]. Ils y demeurèrent jusqu'en 967. Après la mort de l'évêque Isarn qui jusqu'à son retour à Grenoble exerçait l'autorité dans la ville, celle-ci devient l'objet de convoitises, notamment entre le comte Guigues et Hugues de Grenoble, nouvel évêque qui récupérera la ville en 1099.
Moyen Âge classiqueModifier
La ville fut ensuite annexée au couvent d'Oulx qui était composé d'un corps de chanoines riches et puissants. Dès le XIIIe siècle, les dauphins du Viennois établissent des droits féodaux sur Saint-Donat. En 1289, l'évêque de Grenoble abandonne ses droits et revenus sur le prieuré de Saint-Donat à l'archevêque de Vienne en échange des églises du Vinay.
En 1349, lors du rattachement du Dauphiné à la France, Humbert II du Viennois, le dernier dauphin, se réserva Saint-Donat. En 1428, le bourg devint terre de France.
Époque moderneModifier
L'église fut pillée en 1562 pendant les guerres de Religion et les reliques de saint Donat disparurent à cette époque. En 1603, le prieur laisse ses droits aux jésuites de Tournon qui laissent les bâtiments à l'abandon. À la Révolution, les derniers chanoines quittent les lieux. Saint-Donat devient chef-lieu du canton.
Époque contemporaineModifier
En 1814, le bourg est occupée par une troupe autrichienne.
Seconde Guerre mondialeModifier
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Saint-Donat fut un centre de la Résistance. En 1940, le curé du lieu, l'abbé Lemonon condamna en chaire Mein Kampf et la Légion française des combattants. Les maquis s'y implantèrent très tôt[3]. Le 15 juin 1944, alors qu'une partie de la Drôme est aux mains des maquis, le village est victime d'une terrible expédition punitive : dès le matin, des avions allemands mitraillent la population, puis une vingtaine de camions déposent un millier de soldats de type mongol, encadrés par des SS, qui se livrent au pillage des magasins, incendiant au passage la pharmacie Chancel. 86 otages sont arrêtés, frappés et humiliés, puis victimes d'un simulacre d'exécution à l'issue duquel 8 d'entre eux sont réellement exécutés. Puis les troupes mongoles s'adonnent au viol des femmes qu'ils ont pu arrêter[3]. Louis Aragon et Elsa Triolet furent cachés à saint-Donat par la famille Chancel.
Politique et administrationModifier
Tendances politiques et résultatsModifier
Liste des mairesModifier
JumelagesModifier
La commune est jumelée avec les communes de Ottobeuren, en Bavière, Allemagne, depuis 1994, et Oulx, dans la région du Piémont Italie, depuis 1988[6].
Politique environnementaleModifier
Une déchetterie y est ouvert depuis 2001 et connait une croissance exponentielle de sa fréquentation.
Population et sociétéModifier
DémographieModifier
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[7]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[8].
En 2016, la commune comptait 4 107 habitants[Note 1], en augmentation de 5,77 % par rapport à 2011 (Drôme : +4,1 %, France hors Mayotte : +2,44 %).
EnseignementModifier
Les élèves de la commune débutent leur scolarité à Saint-Donat-sur-l'Herbasse, à l'école maternelle Elsa-Triolet, puis à l'école primaire Louis-Aragon, puis la poursuivent soit au collège du pays de l'Herbasse soit au collège privé Le Pendillon. La commune dispose également d'un groupe scolaire privé, de la maternelle au collège[11].
SantéModifier
CulteModifier
ÉconomieModifier
Dans le sillage de Romans, Saint-Donat a été longtemps une cité de la galoche en bois puis de la chaussure. Des noms comme Sauvageon, Clément, Monclus, Bozzola en faisaient la réputation. Mais toujours dans le sillage de Romans et de la mondialisation, cette industrie a périclité. Parce qu'elle a su conserver une agriculture spécialisée, la commune reste réputée pour ses asperges blanches et ses pêches parfumées. Elle reste un bourg commercial actif en pleine expansion démographique car l'habitat dans les "Drôme des collines" est réputé agréable. Son marché du lundi reste très fréquenté.
Une cave coopérative vinicole avait également vu le jour en 1931. Elle a fusionné en 1986 avec la Cave de Tain. Si les bâtiments existent toujours, ils ne sont en revanche plus utilisés[12].
Culture locale et patrimoineModifier
Lieux et monumentsModifier
- Le lac de Champos a été construit artificiellement par un groupe de communes. C'est une base de loisirs (natation, planche à voile...).
- Collégiale et Palais Delphinal. La visite concerne la chapelle des Évêques, la collégiale, les salles du Palais et du cloître, avec son célèbre joueur de viole. Les vieilles rues autour de l'église, remarquablement restaurées, ont conservé un charme presque médiéval.
- Orgues baroques de la Collégiale, parmi les meilleures de France pour interpréter les musiques de Bach, Haendel, Telemann.
- Maison aux volets bleus où habitèrent Louis Aragon et Elsa Triolet. Elle est située à un angle de la rue Pasteur.
- Château de Collonges construit au XVIIe siècle à l'emplacement d'une ancienne maison forte du XVe siècle.
- Les Moulins de Saint Donat (Usine Chartron / Moulinage C.Gay) Situés au pied de la Collégiale de Saint Donat, au fil du canal de l’Herbasse Les Moulins ont été construits sur le site d’une production de soie antérieure datant du début du XVIIe siècle. Moulin à papier, à chanvre ou encore moulin à farine. C’est à partir du XVIIIe siècle que la filature à soie est établie, de grands industriels dont nous pouvons citer Charles Bodin, Paul Chartron, C. Gay ont mené la notoriété des soies de Saint Donat à un rayonnement international.
Espaces verts et fleurissementModifier
En 2014, la commune de Saint-Donat-sur-l'Herbasse bénéficie du label « ville fleurie » avec « 1 fleur » attribuée par le Conseil national des villes et villages fleuris de France au concours des villes et villages fleuris[13].
ÉvènementsModifier
Depuis 1962, la commune accueille le festival international Jean-Sébastien Bach de Saint-Donat-sur-l'Herbasse, premier festival en France exclusivement consacré au Cantor. Les plus grands musiciens et orchestres ont participé aux concerts en la collégiale: les organistes Marie-Claire Alain, Pierre Simonet et Pierre Cochereau, les trompettistes Maurice André et Alfred Schirbaum, le violoniste Arthur Grumiaux, les clavecinistes Huguette Dreyfus et Robert Veyron-Lacroix, le flûtiste Jean-Pierre Rampal, ainsi que des orchestres aussi prestigieux que l'Orchestre de Chambre Jean-François Paillard, l'Orchestre de chambre de Toulouse de Louis Auriacombe, l'ensemble italien I Musici, l'Orchestre de Chambre de Stuttgart sous la baguette du grand Karl Münchinger...
Les orgues baroques ont été entièrement construites dans le style Silbermann au cours des années 1960 par l'action conjuguée du docteur Lémonon, du père curé Parot, de l'industriel Henri Monclus et du colonel en retraite Théophile-Jean Delaye.
Entre 2007 et 2017, l'association Bach en Drôme des Collines [1] a été chargée de l'organisation du festival de Saint-Donat-sur-Herbasse, avec l'appui de la municipalité, mais le Centre Musical International Jean-Sébastien Bach (C.M.I.), en a repris l'organisation en 2018..
Personnalités liées à la communeModifier
- Louis Aragon, écrivain et poète communiste, réfugié pendant la guerre 39/45 à Saint-Donat. Il fut chanté par Jean Ferrat. Résistant, il a créé la « Chanson du franc-tireur ».
- Elsa Triolet, écrivain et compagne de Louis Aragon. D'origine russe, née Elsa Kagan, elle a publié des journaux de résistance comme « La Drôme en armes ».
- Pierre Palué, peintre paysagiste, à la palette subtile, il fut surnommé le peintre de Chavannes.
- Henri Monclus, industriel en chaussures, il fabriquait à Saint-Donat, des chaussures pour enfants les Patachou. Il créa le concept de la première boîte à chaussures métallique. Par son action, il a développé le Festival J.-S. Bach pour lui donner une renommée internationale.
- Marie-Claire Alain, célèbre organiste, très attachée au festival. Elle a enregistré une partie de l'intégrale de l'œuvre de Bach à l'orgue, ainsi que les concertos de Haendel et de CPE Bach.
- Michel Tavell, écrivain. Son roman « Les dinosaures de collines » (Éditions Laser) est une chronique du Saint-Donat des années 1950. On y retrouve les figures pittoresques de l'époque : la Torine, la Mère Julie, Monmon, Riquita...
- Charles-Marie Chabert, né et mort à Saint-Donat (1852 - 1923). Député radical-socialiste de la Drôme de 1899 à 1908, puis sénateur de 1908 à 1923. Membre influent de la Commission de la comptabilité.
- Lucien Colonge, parolier mort à Saint-Donat (1869-1914), auteur record de plus de 12.000 chansons représentant plus d'un million de vers.
- André Bossanne (1907-1996), sénateur de la Drôme et maire de Marsaz, président de la cave coopérative de Saint-Donat-sur-l'Herbasse, avant la Seconde Guerre mondiale.
- Commandant Jean-Marie Corlu (1912-1944), Saint-Cyrien, né et inhumé à Saint-Donat, mort au champ d'honneur le 30 août 1944 à Bobigny après avoir participé au raid sur Koufra et à la bataille de Normandie. Il était, à 32 ans, officier de la Légion d'Honneur, titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 (3 citations), de la Médaille de la Résistance avec rosette et de la Médaille Coloniale avec agrafe « Koufra ». Il avait été nommé Compagnon de la Libération par décret du 14 juillet 1941[14].
BlasonnementModifier
Les armes peuvent se blasonner ainsi : De gueules semé de fleurs de lis d'argent, à la bande du même brochant, au lambel de sable brochant sur le tout. Devise :
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Voir aussiModifier
Article connexeModifier
BibliographieModifier
• Les Lucioles - Résistances en Drôme des collines ( 15 juin 1944, bande dessinée de Pago et Derry, Au Fil du Rhône, mai 2014, (ISBN 978-2-84668-464-4)
- Léon Gontier, Notice sur Saint-Donat, Éditions Le livre d'histoire, qui fait le point sur l'histoire de la commune et les anecdotes qui s'y rapportent.
Notes et référencesModifier
NotesModifier
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2019, millésimée 2016, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2018, date de référence statistique : 1er janvier 2016.
RéférencesModifier
- Guide Pratique : Saint-Donat et sa région, édition 1991.
- Léon Gontier, Notice sur Saint-Donat paru en 1857
- Yves Farge, Rebelles, soldats et citoyens, souvenirs d'un commissaire de la République, Editions Bernard Grasset, Paris, 1946, 332 pages, p. 96
- Augustin Jay, Saint-Donat de l'antiquité à nos jours
- Saint-Donat-sur-l'Herbasse sur le site de l'association des maires et présidents de communautés de la Drôme (consulté le 9 mars 2015).
- DONAT SUR L'HERBASSE (RHONE ALPES - DROME) Jumelages
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016.
- écoles à Saint Donat sur l'Herbasse
- Aurélien Tournier, « Un nouveau souffle pour l'ancienne cave vinicole de Saint-Donat ? », L'Agriculture Drômoise, (lire en ligne, consulté le 25 juillet 2018)
- « Les villes et villages fleuris », sur le site officiel du « Concours des villes et villages fleuris » (consulté le 20 juillet 2014).
- Sa fiche sur le site de l'ordre de la Libération