Projet:Wikiconcours lycéen 2016-2017/Académie de Lyon/Lycée général CSI/Brouillon

Brouillon transféré : éditez l'article d'origine

modifier

Modèle:Infobox Ambassadeur

Jean Jules Jusserand, né à Lyon le 18 février 1855 et mort à Paris le 18 juillet 1932, est un diplomate[1] et historien français.

Naissance et Formation

modifier

Jean Adrien Antoine Jules Jusserand, fils de Jean Jusserand et Marie Adrienne Tissot est né le 18 février 1855 [2]. Il était l'aîné d'une fratrie de deux sœurs et un frère.

Descendant d’une vieille famille lyonnaise, le père de Jean Jules Jusserand était avocat et perdu sa première femme ainsi que le seul fils qu'il eut d'elle. Après quelques temps il se maria de nouveau avec une femme 27 ans plus jeune que lui. De ce second mariage naquirent deux fils et deux filles, Jean-Jules, Étienne, Jeanne et Francica et ce en l'espace de quatre ans. Il fut baptisé le 26 février à l’église Saint François de Salesson; son parrain fut Jean Louis Rombeau et sa marraine, Antoinette Laurençon. Son père était propriétaire, à cette époque, du 7 rue des Marronniers, près de la place Bellecour, à Lyon.

Il commence ses études secondaires en 1865, aux Chartreux, un établissement prestigieux de Lyon. Il les terminera en juin 1872 avec un bon bilan scolaire. Grâce à ses excellentes notes, il obtint différents prix avec un palmarès assez riche. Au total il fut applaudi et nommé 10 fois, un record à l'époque, et encore de nos jours. Lors de son baccalauréat, il confirme les mêmes appréciations mais avec un palmarès toutefois moins riche. Il ne fut nommé que deux fois pour deux second accessits (philosophie et littérature).[3]

De 1872 jusqu’en 1876, il a fréquenté la Faculté de Lettres de Lyon pour perfectionner ses fortes connaissances en langues latines et anglaises. De plus, il a obtenu un doctorat de Lettre (exploit peu commun à cette époque). Il a aussi soutenu deux thèses, une en français et une en latin. Sa thèse principale écrite, d’un style alerte et clair, a été reçue par le recteur Dareste de la Chavanne, qui lui a permis de l'imprimer le 12 janvier 1877. Elle fut communiquée aux facultés extérieurs et lui valut les flatteuses appréciations de l’illustre Hippolyte Taine, historien et critique littéraire. Sa deuxième thèse fut aussi soutenue devant la Faculté de Lettres de Lyon.[3]

A la fin de ses études, il décide de se concentrer dans une carrière diplomatique qui sera particulièrement brillante.

Carrière

modifier

Sa carrière commence en 1878 lorsqu’il se présente au concours national des Affaires Étrangères où il est reçu à l’âge de 23 ans. Il débute comme élève-consul, puis deviendra rapidement aide-consul à Londres, sous la direction de M. Langlet, qui le félicitera pour son travail remarquable.

En 1880, il devient sous-chef du cabinet de Barthélemy-Saint-Hilaire, ministre des affaires étrangères. Ses ouvrages lui permettront de décrocher le poste d’adjoint de Paul Cambon, Ministre de France en Tunisie, en 1882. Il sera responsable de l’organisation administrative du protectorat.

Il est nommé, un diplomate respecté, suite à ses contributions à la bonne humanisation du protectorat. Il revient au Quai d’Orsay en 1887, dans un moment très délicat, où il travaillera dans le secteur politique.

En 1898 il exercera un rôle d’émissaire auprès du Saint-Siège, puis Ministre de France à Copenhague.

Il sera finalement nommé ambassadeur à Washington en 1902, sous la présidence de Loubet.

Ambassadeur à Washington

modifier

Avant la guerre

modifier

En 1902, sous la présidence de Loubet, Jean Jules Jusserand est nommé ambassadeur français à Washington. Il succède ainsi à Jules Cambon qui, à Madrid, remplace son frère Paul Cambon nommé à Londres. Jusserand rejoint son poste le 7 février 1903. [3]

Il gagna très rapidement l’amitié de Roosevelt et la sympathie de ses successeurs. Ainsi, pendant vingt-deux ans, Jusserand sera le porte-parole de la politique française auprès de cinq présidents des États-Unis (Roosevelt, Taft, Wilson, Harding et Coolidge)[4][2].

En juin 1905, la concurrence entre la France et l’Allemagne pour la domination du Maroc faillit conduire à la guerre. Jusserand utilisa son influence sur Roosevelt pour jouer un rôle efficace dans les négociations de la conférence d'Algésiras. L’appui accordé par les États-Unis et la Grande Bretagne à la France ouvrit aux Français les portes de l’empire chérifien (aujourd’hui Royaume du Maroc). Cela s’est passé dans la courtoisie, et plusieurs personnalités, américaines comme françaises jugèrent que l’ambassadeur français avait “sauvé la paix”.

Pendant la guerre

modifier

Jean Jules Jusserand joua un rôle important dans l’entrée en guerre des États-Unis puisque dès 1914, il milita pour leur entrée en guerre auprès de la France. Ce fut une période d’angoisse et d’inquiétude pour Jusserand car l’opinion publique américaine était très divisée. Il fallut aux Américains plus de trois ans avant d'entrer en guerre, une décision qu'ils prirent suite à une attaque sous marine lancée par l’Allemagne.

Les 12 mars 1917, la Chambre des Représentants autorise à faire armer les navires de commerce. A la suite de l'attaque de deux bateaux américains par des U-Boats allemands, le président américain constate le 20 mars que l'État de guerre existe avec l'Allemagne et que les États-Unis ne pourront limiter leurs dispositions défensives au seul domaine naval. Le 2 avril, il annonce au Congrès qu’il souhaite entrer en guerre aux côtés de l’Entente, et qu’il s’agit d’envoyer une armée combattre sur le sol français, prenant ainsi une part directe au conflit[2]. Le Sénat américain approuve cette résolution par 182 voix contre 6. Le 6 avril 1917, les États-Unis sont officiellement en guerre. Le 28 juin 1917, la première division américaine débarque sur le sol français, à Saint-Nazaire. Jean Jules Jusserand déclare à cette occasion que “Pour la première fois, une nation neutre s’est décidée à entrer dans le conflit sans marchandage préalable, sans avoir posé de condition.”

Le 10 mai 1917, le président du conseil français Clemenceau lui envoie un câble pour le féliciter de son action, disant “Tout ce que vous avez dit est excellent”. Le 5 septembre les États-Unis d'Amérique participent à une première offensive contre l’Allemagne. Le 11 novembre, alors que les Américains sont en train de remporter une victoire, l'armistice est déclaré et la Première Guerre Mondiale atteint sa fin.

Dans le cadre des négociations pour le traité de Versailles, le président Wilson se fait accompagner en France par Jean Jules Jusserand, en qui il a confiance. Wilson a été le premier président américain en exercice à venir en Europe. Le 18 janvier 1919 commence à Paris la Conférence de la Paix. Elle aboutit à la signature du traité de Versailles le 28 juin. Avec celui-ci, les conditions de sortie de la guerre sont dictées et la paix définitive semble établie.

Personne ne pensait alors que cette période d’harmonie n'aurait duré que 22 années avant l'avènement d’un autre conflit mondial. En revanche, Jusserand n’aura pas d’influence dans cette deuxième guerre mondiale, car il s'éteindra en 1932.

Après la guerre

modifier

Même après la Première Guerre mondiale, Jean Jules Jusserand continua de se battre pour conserver la paix obtenue avec tant d’efforts et de sacrifices.

Il accompagne le Président Américain Woodrow Wilson à la Conférence de paix de Paris (1919), où est signé le 28 juin 1919 le Traité de Versailles. Lorsque l’armée polonaise envahit l’Ukraine, une contre-offensive russe atteint Varsovie, dans laquelle un mouvement révolutionnaire faisait surface. Jean Jules Jusserand est envoyé à la tête d’une mission diplomatique et militaire par la France pour secourir les polonais.

Il reste ambassadeur de la France à Washington pendant cinq ans de plus sous les Présidents Warren G. Harding et Calvin Coolidge. Pendant ces années, il publie une dizaine d’ouvrages en français et en anglais, sur des sujets variés. Plus tard, il prend des congés en France, où il fait un séjours avec son épouse à Saint-Haon-le-Châtel - leur propriété - à Forez.

En 1923, Jean Jules Jusserand préside et délivre un discours lors de la cérémonie d’inauguration du monument aux morts des États-Unis.

À soixante-dix ans, il prend sa retraite. C’est Émile Daeschner qui le succède en 1924, puis Henry Bérenger prend sa place le 1 janvier 1925.[2]

Le 10 janvier 1925, un banquet d’adieu lui est offert par le gouvernement américain pour montrer son estime et sa gratitude envers Jean Jules Jusserand. Cette cérémonie réunit les plus hautes personnalités politiques, scientifiques et culturelles des États-Unis. Une médaille d’or lui est aussi offerte.

En 1930, Jean Jules Jusserand publie un dernier ouvrage, L’évolution du sentiment américain pendant la guerre.

C’est en 1932 que Jean Jules Jusserand meurt à Paris à l’âge de soixante-dix sept ans[2]. Ses funérailles nationales se font à Notre-Dame, et son corps est déposé dans le caveau de famille à Saint-Haon-le-Châtel.

Un des fondateurs de l'Alliance française

modifier

Jusserand a participé en 1884 à la fondation de l'Alliance Française.

L'Alliance Française est une organisation française dont l'objectif est de mettre en avant l'influence de la culture française ainsi que de la réaffirmer, notamment après la défaite face aux allemands de 1870, à l'extérieur de son pays d'origine.

C'est une association qui n’est soumise à aucune influence politique ou encore religieuse. Elle compte en effet parmi ses fondateurs un protestant, un israélite, un catholique et d'autres personnes de religion variées. Cette alliance fut créée le 21 juillet 1883 par l'initiative de Paul Cambon. Son comité se compose de Philippe Berthelot, Jean-Jules Jusserand, Ferdinand de Lesseps, Louis Pasteur, Ernest Renan, Jules Verne, Félix Charmetant et Armand Colin. Son nom est inspiré de l’Alliance israélite universelle.

La Fondation de l'Alliance française est « la référence morale et juridique » des Alliances françaises. C’est elle qui reconnaît les nouvelles Alliances françaises en approuvant leur statut. Elle accompagne les Alliances dans la formation du personnel, et les conseille dans l’extension de leurs activités ou encore lorsqu’elles traversent des moments de difficulté.

L'Alliance Française installe ses établissements partout dans le monde et c'est aujourd'hui la plus grande Organisation Non Gouvernementale (ONG) culturelle du monde avec près de 1000 établissements dans plus de 136 pays différents.

A Lyon l'Alliance Française a été mise en place en 1984 et obtenue de nombreux Labels depuis sa création. Elle est aujourd'hui la 1ère École française de Lyon ainsi que la 3ème Alliance Française en France. Elle compte une équipe multiculturelle de 40 personnes. Elle accueille 2 500 élèves par an de plus de 130 nationalités différentes et ce dans 2,500 m² de locaux modernes avec 17 salles de classes spacieuses et climatisées dédiées à l'apprentissage des langues.

Elle perpétue encore aujourd’hui l’esprit des fondateurs dont Jean-Jules Jusserand.

Ouvrages et publications

modifier

En Français

modifier
  • Le Théâtre en Angleterre depuis la conquête jusqu'aux prédécesseurs immédiats de Maarten Bax (1878)
  • Le Théâtre en Angleterre, depuis la conquête jusqu'aux prédécesseurs immédiats de Shakespeare (1878)
  • Les Anglais au Moyen Âge: la vie nomade et les routes d'Angleterre au XIVe siècle (1884
  • Le Roman au temps de Shakespeare (1887)
  • Histoire littéraire du peuple anglais (vol. 1, 1893; vol. 2, 1904; vol. 3, 1909).
  • L'Épopée de Langland (1893).
  • Les Anglais au Moyen Âge. L'Épopée mystique de William Langland (1893)
  • Le Roman d'un roi d'Écosse, (1895)
  • Histoire abrégée de la littérature anglaise (1896)
  • Shakespeare en France sous l'ancien régime (1898)
  • Les Sports et jeux d'exercice dans l'ancienne France (1901)
  • Ronsard (1913)
  • Recueil des instructions données aux ambassadeurs et ministres de France depuis les traités de Westphalie jusqu'à la Révolution française. XXIV-XXV, Angleterre, publié sous les auspices de la commission des archives diplomatiques au ministère des affaires étrangères, avec une introduction et des notes par J. J. Jusserand (1929)

En Anglais

modifier
  • With Americans of Past and Present Days (1916),[5] pour lequel il a remporté un prix Pulitzer.
  • What Me Befell : The Reminiscences of J. J. Jusserand, 1933.
  • A French Ambassador at the Court of Charles II, 1892.
  • English essays from a French pen (1895)
  • A Literary history of the English people from the origins to the Civil war (1907)
  • Piers Plowman, the work of one or of five (1909)
  • The School for ambassadors and other essays (1925)
  • The evolution of the American sentiment during the war (1930)

Collaborations

modifier
  • « La Tunisie », texte inséré dans La France coloniale, histoire, géographie, commerce, ouvrage publié sous la direction de M. Alfred Rambaud. Paris : A. Colin, 1888
  • « Les Grands Écrivains Français. Études sur la vie, les œuvres et l’influence des principaux auteurs de notre littérature », texte inséré avec pagination à part dans Jules Simon, Victor Cousin, Paris: Hachette, 1887.

Correspondances

modifier
  • Jean-Jules Jusserand, [Lettre à Anatole France], 9 mars 1888 ou 1889, Correspondance d’Anatole France, Bibliothèque Nationale.
  • Jean-Jules Jusserand, [Lettres à Ferdinand Brunetière], 11 et 23 mars, 23 septembre, Correspondance de Ferdinand Brunetière, Bibliothèque Nationale.
  • Jean-Jules Jusserand, [Lettre à Gaston Paris], 11 septembre 1900, Correspondance de Gaston Paris, Bibliothèque Nationale.
  • Jean-Jules Jusserand, [Lettre à Joseph Reinach], 23 novembre 1898, Correspondance de Joseph Reinach, Bibliothèque Nationale.
  • Jean-Jules Jusserand, [Lettre à Arvède Barine], 12 février 1889, Correspondance d’Arvède Barine, Bibliothèque Nationale.

Postériorité et commémoration

modifier

Aujourd’hui encore différents monuments en France et aux États Unis commémorent le rôle diplomatique de Jean Jules Jusserand. En 1935, un banc construit en granite et en marbre a été érigé pour commémorer les liens d'amitié qui liait Jean Jules Jusserand au Président Théodore Roosevelt. Ce banc marque l'endroit où les deux hommes s’asseyaient lors de leurs promenades au Rock Creek Park à Washington.[6]

La tour Jusserand à Saint-Haon-le-Châtel, présente un monument érigé à son fondement à la mémoire de Jean Jules Jusserand qui y avait vécu. Elle est l’œuvre de Joanny Durand et fut inauguré en septembre 1935.[2]

Une rue portant son nom a été ouverte à Lyon aux alentours de 1990.

Notes et références

modifier

Références

modifier
  1. « St-Romain-la-Motte « Ils ont vécu en Côte Roannaise » et dans les Monts de la Madeleine. », Le Progrès,‎ , p. 23
  2. a b c d e et f Kevin Triet, « Jusserand, artisan de l’entrée en guerre des Etats-Unis. », Le Progrès,‎ , p. 18
  3. a b et c H. Cogoluenhe, « Un lyonnais injustement oublié : Jules Jusserand », La Revue Rive Gauche,‎ , p. 3
  4. « L'un des Lyonnais les plus célèbres aux Etats-Unis (en dehors de Paul Bocuse) n'est autre que Jean-Jules Jusserand, qui fut ambassadeur à Washington de 1902 à 1925. », Le Progrès,‎ , p. 1
  5. (en) Jean Jules Jusserand, With Americans of Past and Present Days, New York, Charles Scribner's Sons, (lire en ligne)
  6. (en) « Jean Jules Jusserand Memorial », Atlas Obscura (consulté le Date invalide (7 mars, 2017))

Voir aussi

modifier

Articles connexes

modifier

Première Guerre mondiale
Theodore Roosevelt

Liens externes

modifier

[[Catégorie:Historien français du XXe siècle]] [[Catégorie:Ambassadeur de France aux États-Unis]] [[Catégorie:Membre de l'Académie des sciences morales et politiques]] [[Catégorie:Naissance en février 1855]] [[Catégorie:Naissance à Lyon]] [[Catégorie:Décès en juillet 1932]] [[Catégorie:Décès à 77 ans]] [[Catégorie:Historien de la France]] [[Catégorie:Historien du sport]] [[Catégorie:Décès à Paris]] [[Catégorie:Ambassadeur de France au Danemark]]