Parc naturel régional de Millevaches en Limousin
Adresse | |
---|---|
Coordonnées | |
Superficie |
3 143 km2 |
Population |
37 673 |
Type | |
---|---|
Catégorie UICN |
V (paysage terrestre ou marin protégé) |
Identifiant | |
Création | |
Administration |
Fédération des parcs naturels régionaux de France |
Site web |
Le parc naturel régional de Millevaches en Limousin est un parc naturel régional français créé en 2004, situé à cheval sur trois départements de la région Nouvelle-Aquitaine (Corrèze, Creuse, Haute-Vienne). Il est, dans l'ordre chronologique, le deuxième parc naturel du territoire régional limousin ; le premier, celui du Périgord-Limousin, date de 1998. Il est l'un des quatre PNR de la nouvelle grande région. Il est présidé depuis 2016 par Philippe Connan, conseiller municipal de Saint-Sulpice-les-Bois, qui succède à l'ancien conseiller régional de Corrèze Christian Audouin (PCF).
S'étendant sur 3 143 km2, ce qui en fait le sixième PNR par la superficie, le parc s'organise autour du plateau de Millevaches, vaste ensemble hercynien de nature granitique de la périphérie occidentale du Massif central, qui s'étage entre 400 et 1 000 mètres d'altitude et plusieurs plateaux et petits massifs périphériques. Le territoire concerné est représentatif d'une diversité de paysages humides de façade océanique (landes, tourbières, espaces boisés et prairies agricoles).
Le parc est peuplé de 37 673 habitants[1] répartis sur 113 communes[a 1].
La maison du parc se situe à Millevaches (Corrèze), depuis 2015.
GéographieModifier
SituationModifier
Le territoire du parc s'étend sur la partie centrale et orientale de l'ancienne région administrative du Limousin, dont il occupe près de 19 % de la superficie totale. La majeure partie du parc (1 708 km2 soit 54 %) est située dans le département de la Corrèze, la partie creusoise s'étend sur 1 007 km2 (32 %), la partie haut-viennoise représentant 428 km2 (14 %).
Relief et géologieModifier
En termes de relief, le territoire du parc se partage entre quatre zones plus ou moins distinctes :
- dans la partie centrale, ne couvrant en vérité qu'environ 40 % de sa superficie, le plateau de Millevaches dans son acception la plus précisément géographique, entre 800 et 977 mètres d'altitude, s'étendant de Felletin au nord aux Monédières au sud, suivant un arc légèrement ouvert en amphithéâtre vers l'ouest, et d'où émergent plusieurs grands cours d'eau comme la Vienne et la Vézère. Cette partie est la plus élevée du parc, on y trouve plusieurs sommets au-delà de 900 mètres d'altitude, dont le Mont Bessou, point culminant du parc et du Limousin.
- à l'est, le plateau de la Courtine, entre 700 et 932 mètres d'altitude.
- au nord, les collines du pays de Vassivière et du plateau de Gentioux, entre 500 et 800 mètres d'altitude.
- à l'ouest, la partie la plus basse du parc, qui est en fait la bordure orientale du plateau limousin, entre 350 et 731 mètres d'altitude.
GéologieModifier
HydrographieModifier
Le plateau est souvent décrit comme un « château d'eau »[2], sur lequel onze cours d'eau de longueur supérieure à 50 kilomètres prennent leur source : Vienne, Creuse, Vézère, Taurion, Corrèze, Tardes, Maulde, Luzège, Briance, Chavanon et Diège.
ClimatModifier
Le climat du territoire est de type océanique, à mi-chemin entre la nuance parisienne au nord, plus fraîche, et, au sud, la nuance aquitaine, plus douce. L'altitude modère cette influence océanique, conférant au territoire un climat légèrement montagnard, avec des chutes de neige possibles jusqu'en avril.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | −2,7 | −2,5 | −0,8 | 1,2 | 4,8 | 7,5 | 9,6 | 9,5 | 7,3 | 4,5 | 0,4 | −1,6 |
Température maximale moyenne (°C) | 4,9 | 6,1 | 8,9 | 11,7 | 15,9 | 19 | 21,8 | 21,4 | 18,7 | 14,5 | 8,8 | 5,8 |
Précipitations (mm) | 132,6 | 121,2 | 104,4 | 104,7 | 117 | 103,7 | 72,5 | 99,2 | 114,3 | 119,5 | 132,5 | 152,8 |
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | −1,4 | −1,2 | 0,3 | 2,1 | 5,6 | 8,7 | 10,3 | 9,8 | 7,7 | 4,6 | 1,2 | −0,5 |
Température maximale moyenne (°C) | 6,9 | 8,1 | 11 | 13,7 | 17,9 | 21,2 | 24,3 | 23,4 | 20,5 | 16,1 | 10,4 | 7,5 |
Précipitations (mm) | 123,7 | 108,8 | 96,3 | 97,4 | 111 | 96,7 | 74,8 | 91,1 | 109,1 | 113,2 | 115,3 | 136,1 |
PaysagesModifier
Deux découpages paysagers ont été effectués sur le territoire du Parc. Le premier divise le parc en sept unités paysagères, définies dans le projet de charte du futur PNR en 2003, résultant d'interactions entre homme et nature, définies selon des critères géomorphologiques, anthropiques et hydrologiques[a 2]. Ce sont ces unités qui sont présentées dans la liste suivante.
L'autre découpage a été proposé par l'agence de paysage Folléa-Gautier et la direction régionale de l'environnement (DREAL), en partenariat avec l'université de Limoges, dans un Atlas des paysages du Limousin édité en 2005. Dans ce découpage, qui recense trente-deux unités de paysage recouvrant l'ensemble de la région Limousin et qui sont principalement fondées sur des aspects géomorphologiques et naturels[5], le territoire du Parc est réparti sur une quinzaine d'unités, pour certaines d'entre-elles de façon très partielle.
Les unités présentées ci-après renvoient donc à la liste proposée dans le projet de charte de 2003, et explicitement mise en place dans le contexte du territoire du Parc.
La vallée de la Vienne et ses affluentsModifier
S'étageant entre 300 et 750 mètres d'altitude, il s'agit d'un espace de transition entre le plateau limousin et la « montagne » proprement dite, principalement drainé par trois cours d'eau : la Vienne, la Maulde et la Combade. Le territoire est partagé entre vallons boisés et prairies et petits plateaux agricoles.
Le pays de VassivièreModifier
Se situant à une altitude oscillant entre 700 et 800 mètres en moyenne, ce secteur s'articule autour des deux grands plans d'eau de Vassivière et Lavaud-Gelade, entre vallons tourbeux à l'abandon et grands espaces forestiers. Cette unité, cloisonnée au nord par une forte rupture de pente, est marquée par une nette déprise agricole.
Le massif des MonédièresModifier
Ce petit massif périphérique au relief relativement marqué, de 400 à plus de 900 mètres, constitue un ensemble largement forestier mais partiellement tourbeux, qui se détache brusquement du relief, en particulier vers l'ouest, dominant le plateau d'Uzerche.
Le pays des sourcesModifier
Compris entre 700 et 1 000 mètres), ce secteur est l'unité centrale et culminante du territoire, nettement plus ouverte que les unités périphériques (landes, tourbières de grande taille, larges espaces pastoraux), bien que gagnée par la forêt résineuse. De nombreuses sources y sont répertoriées.
Le plateau de la CourtineModifier
Ce plateau voisin s'établit entre 600 et 850 mètres d'altitude. Séparé du coeur du plateau de Millevaches par les cours amont de la Creuse dans le département homonyme au nord, et de la Liège dans le département de la Corrèze au sud, il s'agit d'un plateau massif, forestier, à terminaison septentrionale collinéenne, marqué par présence persistante d'une agriculture herbagère voire bocagère au nord, dans la transition vers la Combrailles.
Les vallées de Haute-CorrèzeModifier
Se déroulant entre 500 et 850 mètres d'altitude, ces vallées successives marquent la bordure sud-est du territoire. Dessinées par les cours d'eau nés sur le plateau et descendant vers la vallée de la Dordogne, elles constituent un espace contigu au haut plateau des « Sources », où se maintient une agriculture de fond de vallées encaissées et une forêt souvent ancienne.
Les plateaux d'Eygurande à FlayatModifier
Ces plateaux périphériques contigus au plateau de la Courtine au nord, se situent entre 650 et 850 mètres. Il s'agit d'un espace initialement bocager, feuillu, cloisonné à l'est par les gorges du Chavanon.
Le plateau de Millevaches à proprement parler regroupe les entités des Sources, du pays de Vassivière et des vallées de Haute-Corrèze.
Le Suc au May, dans les Monédières
Le Mont Gargan
Milieu naturelModifier
Le territoire est constitué de milieux naturels souvent humides car bien arrosés par une pluviométrie propre à l'ambiance océanique véhiculée par les flux d'ouest. Ces milieux sont bien définissables. Y alternent tourbières (6 500 hectares au total[a 3]), landes sèches à bruyères (2 300 hectares au total[a 3]), forêts de feuillus, forêts de pente, prairies, gentiane, qui lui valent d'ailleurs le nom de « Patagonie française »[6].
Cent quatre-vingt-sept espèces rares ou protégées sont recensées dans le parc, dont soixante-quatorze espèces faunistiques[a 1].
FauneModifier
Le Parc naturel régional de Millevaches abrite des espèces animales sensibles : loutre, moule perlière, papillons rares, linottes, circaète, truite fario, etc. et constitue une terre d’étape des oiseaux migrateurs.
FloreModifier
ProtectionModifier
Plusieurs textes de loi réglementent la gestion des espaces naturels jugés remarquables et appelant une protection spécifique. Différents statuts existent ; sur le territoire du parc naturel de Millevaches en Limousin, on retrouve :
- des sites classés du réseau Natura 2000 d'intérêt communautaire, directement cogérés par le PNR ;
- des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique gérées par les directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL, ex-DIREN) en association avec divers organismes tels l'office national des forêts, l'office national de la chasse et de la faune sauvage, l'office national de l'eau et des milieux aquatiques ou le conservatoire du littoral, acteurs de la préservation de l'environnement au sein du PNR ;
- des « sites du littoral », en l'occurrence lacustres, acquis et coordonnés par le conservatoire du littoral qui délègue leur gestion à des organismes divers ;
- des réserves naturelles nationales et réserves naturelles régionales classées par l'État via le ministère de l'Environnement pour les premières, par la région pour les autres, mais gérées par divers organismes selon les cas sous la coordination de l'ONG réserves naturelles de France.
À noter que le conservatoire régional des espaces naturels du Limousin (CRENL), par ailleurs gestionnaire de la réserve nationale de la tourbière des Dauges, dans les monts d'Ambazac, s'occupe aussi de la protection de milieux qui comme la tourbière du Longéroux[7], la plus grande du Limousin[Note 1], sont déjà abrités par le réseau Natura 2000. Globalement, le CRENL s'occupe de plusieurs sites de taille variable sur le territoire du PNR[8].
Réseau Natura 2000Modifier
Cinq sites ont reçu dans le parc (qui les cogère) la classification d'intérêt communautaire du réseau Natura 2000. Parmi eux, on dénombre quatre ZSC (zones spéciales de conservation), présentant un fort intérêt pour le patrimoine naturel exceptionnel qu'elles abritent. Ces quatre ZSC sont :
- la ZSC de la haute vallée de la Vienne[a 4], créée en 2007, qui s'étend sur 1 318 ha sur 15 communes (5 en Corrèze, 1 en Creuse, 9 en Haute-Vienne dont 5 extérieures au PNR).
- la ZSC de la tourbière de Négarioux-Malsagne[a 5], créée en 2003, qui s'étend sur 201 ha sur la commune corrézienne de Peyrelevade.
- la ZSC des landes des Monédières[a 6], créée en 2009, qui s'étend sur 244 ha sur les communes corréziennes de Chaumeil et Saint-Augustin.
- la ZSC des tourbières et fonds tourbeux de Bonnefond et Péret Bel Air[a 7], créée en 2007, qui s'étend sur 506 ha sur les communes corréziennes d'Ambrugeat, Bonnefond, Davignac, Péret-Bel-Air et Pérols-sur-Vézère.
La dernière des zones protégées au sein du réseau Natura 2000 est une ZPS (zone de protection spéciale), au titre de la directive oiseaux et visant la protection et la gestion des populations d'espèces d'oiseaux sauvages. Il s'agit de la ZPS du plateau de Millevaches[a 8], créée le 25 avril 2006. 42 espèces d'intérêt communautaire y sont connues, telles l'alouette lulu, la chouette de Tengmalm ou la pie-grièche écorcheur[a 8]. Son territoire s'étend sur 29 communes du PNR (14 en Creuse, 13 en Corrèze, 2 en Haute-Vienne).
ZNIEFFModifier
Le parc abrite environ 110 zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique, pour certaines à cheval sur deux ou trois départements. Elles sont 68 en Corrèze[9], 41 en Creuse[10], 8 en Haute-Vienne[11].
Sites du littoralModifier
Le conservatoire a la charge de plusieurs rivages lacustres français, en plus de nombreux rivages maritimes. Propriétaire d'espaces bien définis, il possède un périmètre d'intervention plus large qui lui permet de gérer au mieux des milieux humides dans leur globalité. En Limousin, il a délégué au syndicat mixte de Vassivière la gestion de deux sites, en bordure du lac de Vassivière, au sein du PNR :
- le site de Soumeix (140 hectares), sur la commune de Royère-de-Vassivière (Creuse)
- le site de Sous les chemins (114 hectares), sur la commune de Beaumont-du-Lac (Haute-Vienne)
Réserves naturellesModifier
Il n'existe aucune réserve naturelle nationale au sein du parc naturel de Millevaches en Limousin. En revanche, on y trouve deux réserves régionales :
- la réserve naturelle régionale de l'étang Coudert, sur la commune de Saint-Rémy (Corrèze), qui sur 18 hectares encadre un habitat de la loutre[12].
- la réserve naturelle régionale du domaine de Gioux, sur les communes corrèziennes de Saint-Rémy et Sornac, s'étendant sur 66 hectares regroupant des milieux représentatifs de la région[13].
Sites d'intérêt écologique majeurModifier
Le PNR a défini 28 sites d’intérêt écologique majeur (SIEM), censés « [représenter] un "échantillon" du patrimoine naturel remarquable du territoire du parc[a 3] » ; il ne s'agit pas d'une règlementation supplémentaire. Le conservatoire botanique national du Massif central se charge de cartographier les sites, dont le PNR assure la surveillance toujours en collaboration avec les acteurs locaux (agriculteurs notamment) et/ou organismes tels que le CRENL (pour la tourbière de l'étang du Bourdeau par exemple), l'État, etc.[a 3]. Ces sites associent diversité biologique et nécessité de conservation d'espaces fragiles. Ils sont doublés de sites d'intérêt paysager (SIP), tels le lac de Lavaud-Gelade, le mont Gargan, le lac des Bariousses ou le massif des Monédières, recoupant en partie les sites du réseau Natura 2000.
- Liste des SIEM du Parc naturel régional de Millevaches en Limousin[a 9] :
|
|
PopulationModifier
Au recensement INSEE de 2011, le parc était peuplé de 37 673 habitants, en baisse de 2,64% par rapport au recensement de 2007. Cette décrue enclenchée avec l'exode rural se tasse depuis la fin du XXe siècle, à l'instar du redressement démographique observé en Limousin depuis 1999. Cependant, le plateau de Millevaches reste un espace isolé et rural, où le solde naturel reste nettement négatif et la moyenne d'âge bien plus élevée que la moyenne d'âge régionale. À titre d'exemple, 35,1 % de la population du parc sont âgés de 60 ans ou plus, contre 28,5 % pour la région Limousin et 21,1 % à l'échelle nationale. À l'inverse, 25,4 % de la population du parc sont âgés de moins de 30 ans, contre 31,0 % en Limousin et 37,6 % en France.
Évolution de la population du territoire du PNR de Millevaches en Limousin entre 1968 et 2007.
La plus peuplée des communes du parc est Meymac, en Corrèze, avec 2 464 habitants au recensement de 2011. Seules sept communes dépassent le millier d'habitants, la commune-type du parc étant peuplée d'environ 340 habitants. 23 communes ont une population inférieure à 100 habitants.
Principales communes du Parc
- 1- Meymac (2 464 hab.)
- 2- Eymoutiers (2 046 hab.)
- 3- Felletin (1 803 hab.)
- 4- Treignac (1 368 hab.)
- 5- Chamberet (1 333 hab.)
- 6- Corrèze (1 154 hab.)
- 7- Peyrat-le-Château (956 hab.)
- 8- Bugeat (873 hab.)
- 9- Bujaleuf (867 hab.)
- 10- La Courtine (766 hab.)
Histoire du parcModifier
Dès la fin des années 1960[14],[15], l'idée d'un parc naturel régional sur le territoire du plateau de Millevaches est avancée.
Elle est relancée en 1987 par Robert Savy, élu président du Conseil régional du Limousin[16]. En 1989, la région charge le bureau d'accueil de la Montagne limousine (BAM) de réaliser une étude d'opportunité et de faisabilité, qu'elle cofinance avec la DATAR. En 1991, le périmètre d'étude et le comité de pilotage présidé par le maire de Sérilhac et conseiller général socialiste corrézien Yves Terrieux, sont définis, ne parvenant pas dans un premier temps d'atténuer les craintes de certains agriculteurs et défenseurs de l'environnement. L'élaboration du projet (« PNR Millevaches[17] ») porté par la région, les conseils généraux de Haute-Vienne et Corrèze et plusieurs élus locaux dont le maire de Gentioux-Pigerolles[18], se heurte également au scepticisme du président RPR du conseil général de la Creuse, Bernard de Froment. Une séance plénière du conseil régional est consacrée au projet en septembre 1993. La mise en place en 1996 du syndicat de préfiguration est l'objet de vives querelles politiques. Il est finalement présidé par le maire de Gentioux, Pierre Derozier, remplacé en 2002 par Christian Audouin[16].
Le projet de la première charte du futur parc a été présenté en juin 2003[a 10].
Le parc est finalement créé par décret du 18 mai 2004[19].
En 2010, des dissensions se font sentir entre la direction du parc et le conseil général de la Haute-Vienne, quand ce dernier vote son retrait de la structure en tant que partenaire[20].
Le parc s'attèle en 2013 à la révision de sa charte pour la période 2016-2028, qui prévoit notamment l'extension du périmètre à 16 nouvelles communes (14 en Creuse et 2 en Corrèze)[21]. L'avant-projet de charte est rédigé en 2014 et 2015, mais le projet n'est finalisé qu'en 2017. L'enquête publique se déroule à l'automne 2017[22].
Liste des communesModifier
Gestion et missions du parcModifier
Les missions du PNR revêtent divers aspects, et recouvrent de multiples domaines : patrimoine naturel et culturel, développement économique, agriculture, etc.
Selon un décret en date du 1er septembre 1994 relatif aux parcs naturels régionaux[23],[24], ces derniers ont comme but :
- de protéger le patrimoine, notamment par une gestion adaptée des milieux naturels et des paysages ;
- de contribuer à l’aménagement du territoire ;
- de contribuer au développement économique, social, culturel et à la qualité de la vie ;
- d’assurer l’accueil, l’éducation et l’information du public ;
- de réaliser des actions expérimentales ou exemplaires dans les domaines cités ci-dessus et de contribuer à des programmes de recherche.
Les finalités du parc naturel régional de Millevaches en Limousin sont régies par une charte, qui « détermine pour le territoire du parc naturel régional les orientations de protection, de mise en valeur et de développement et les mesures permettant de les mettre en œuvre[25] ».
EnvironnementModifier
Le contrat de parc 2008-2010 comprend la mise en place d'un plan local agri-environnemental (PLAE), à mission gestionnaire et conservatoire de milieux et espèces naturels fragiles (landes à bruyères, milieux humides). Ce plan doit permettre l'entretien des landes de montagne en limite des zones Natura 2000, et le maintien de l'ouverture paysagère, c'est-à-dire veiller à ne pas cloisonner les différents espaces (par exemple en restaurant les lisières pour pérenniser le lien paysager entre milieux dits ouverts et espaces forestiers)[a 12].
La charte forestière du territoire (CFT)[a 13] détermine la stratégie forestière du parc à travers un programme d'actions[a 14], en observant une démarche rigoureusement axée sur le développement durable et ses trois piliers :
- social : accueil et sensibilisation du public (notamment réaménagement des sentiers comme dans la douglaseraie des Farges) ;
- environnemental : gestion durable des exploitations (mise à disposition de kits de franchissement des cours d'eau pour les engins[a 15], mise en place d'un plan d'approvisionnement territorial sous forme d'état des lieux du contexte sylvicole[a 16]) ;
- économique : soutien et développement de la filière bois.
C'est aussi dans le cadre de cette charte que s'est mise en place l'opération programmée d’amélioration foncière et environnementale (OPAFE), qui cherche la réorganisation de l’espace, avec, comme objectif, la mise en place durable d'une gestion responsable et cohérente des forêts et la stabilité de l'équilibre en milieu forestier et milieu agricole. Ses trois missions sont :
- la réorganisation de l’espace et l’amélioration foncière (acquisition parcellaire avec résorption d’enclaves);
- l’amélioration paysagère et la préservation des milieux remarquables (reconversion de parcelles forestières) ;
- le développement d’une sylviculture adaptée aux caractéristiques paysagers et écologiques du territoire (raisonnée mais diversifiée)[a 17].
Le thème de l'eau fait l'objet d'actions coordonnées de la part du parc (politiques préventives comme la protection du « patrimoine eau », ie les milieux humides, la réduction de l'impact des activités sylvicoles sur les rivages, et la mise en valeur des paysages de vallées et espaces humides, dans le cadre de l'action test Adour-Garonne, du contrat territorial Vienne amont et du plan d’action territorial du bassin du Chavanon et de ses affluents), suivant les prérogatives de sa charte, en association avec différents partenaires que sont l'État et l'agence de l’eau Adour-Garonne[a 18].
Les missions du parc comprennent aussi une dimension éducative. Ainsi, le PNR possède un service éducatif s'efforçant de sensibiliser les publics en particulier aux problématiques du développement durable, organisant des actions à destination des scolaires (création des « classes parc » proposant lectures du paysage, enquêtes toponymiques...)[a 19] et du grand public (programmation du « cycle Biodiver'ciné », avec tenue de débats/documentaires dans les villes portes du parc (Eymoutiers, Meymac, Felletin, sur les thèmes des abeilles, des pesticides ou les chauve-souris)[a 20].
Culture et patrimoineModifier
- La villa des Cars, IIe siècle, un des vestiges des multiples propriétés gallo-romaines du plateau des Millevaches. Ces vestiges gallo-romains se composent de deux édifices funéraires et d'une vaste habitation.
- Dans son livre Du pays et de l'exil, un abécédaire de la littérature du Limousin, paru chez Les Ardents Éditeurs en 2008, l'écrivain Laurent Bourdelas évoque des auteurs issus du plateau, ayant écrit à son sujet et/ou s'y étant installés (postface de Pierre Bergounioux).
ÉconomieModifier
Le parc soutient l'artisanat et le commerce du territoire. Les secteurs du bâtiment et, dans une moindre mesure, de l'alimentation, sont les fers de lance de l'artisanat du PNR, au sein duquel en 2009 travaillaient 1 632 employés de l'artisanat. Les particularités effectives du secteur au sein du parc (moyenne d'âge plus élevée des chefs d'entreprises artisanales, quasi-totalité des établissements en zone rurale) conduisent les autorités du parc à engager des politiques spécifiques[26]. Dans ce sens, le PNR promeut une démarche collective territorialisée (DCT), dispositif d’accompagnement des projets des petites entreprises artisanales, commerciales et de services intervenant essentiellement sur un marché de proximité[a 21].
En ce qui concerne le secteur primaire, encore très présent sur le territoire (17,7 % des actifs en 2006[27]) en particulier à travers l'élevage, le PNR s'est engagé à soutenir du mieux possible les productions locales, notamment en faveur du miel, avec la création de la marque « Parc Miel », et la valorisation des circuits courts[a 22].
Enfin, comme dit précédemment, le secteur forestier est soutenu à travers la charte forestière, mais aussi le groupement de développement forestier (GDF) du plateau de Millevaches, association basée à Bugeat, composée de 200 membres[a 23]. Par ailleurs, un programme de sensibilisation des élus sur la construction en bois a été mis en œuvre en 2009 et 2010, en partenariat avec l'union régionale des communes forestières Auvergne-Limousin et l'association Pôle interprofessionnel bois Limousin[a 24].
Tourisme et loisirsModifier
L'essentiel de l'activité touristique du PNR est lié aux différentes formes du tourisme en lien avec le milieu naturel : tourisme vert, tourisme sportif et tourisme rural.
Le parc abrite trois stations de ski de fond : Gentioux-Pigerolles en Creuse, Saint-Setiers et Bonnefond en Corrèze[28].
Depuis le déclassement de Treignac, il n'existe plus aucun « plus beau village de France » dans le parc.
InfrastructuresModifier
Le PNR abrite 6 stations vertes de vacances : Bujaleuf, Eymoutiers, Meymac, Peyrat-le-Château, Royère-de-Vassivière et Treignac[29].
HébergementModifier
Le territoire du parc regroupe en 2009[30] :
- 23 hôtels classés (0 à 3 étoiles) pour 347 chambres ;
- 36 campings pour 2 321 emplacements.
Par ailleurs, le chiffre de la part de résidences secondaires dans le nombre total de logements par commune est révélateur de la vocation touristique de séjour saisonnier du Parc. En effet, 32,9 % des résidences du territoire sont des résidences secondaires ou logements occasionnels, contre 9,7 % à l'échelle nationale[1].
AccèsModifier
Malgré un relief peu favorable et une faible densité démographique, le territoire couvert par le parc avait été doté d'un réseau ferré relativement important. Plusieurs liaisons sont à présent fermées.
La ligne Limoges-Ussel, qui traverse le parc selon une diagonale nord-ouest/sud-est, constitue la colonne vertébrale ferroviaire du parc. Récemment, elle a bénéficié d'importants travaux de modernisation qui ont permis d'appréciables gains de vitesse. Les deux principales villes du parc -Eymoutiers et Meymac- sont à 45 minutes l'une de l'autre par le rail. Huit allers-retours quotidiens circulent entre Limoges et Eymoutiers et quatre entre Eymoutiers et Ussel. Cinq localités du parc sont dotées d'une gare sur cette ligne.
Sur une diagonale sud-ouest/nord-est, l'autre transversale ferroviaire -axe (Lyon) Clermont-Ferrand/Brive/Bordeaux- a connu un important trafic, aujourd'hui très diminué. D'Eygurande à Corrèze, trois localités du parc possèdent une gare sur cette ligne. Quatre allers-retours quotidiens relient Corrèze à Meymac et trois circulent entre Meymac et Eygurande. Deux allers-retours Ussel-Eygurande-Clermont-Ferrand sont maintenus.
Enfin, la ligne (Busseau-sur-Creuse) Guéret-Aubusson-Felletin-Ussel, qui desservait des secteurs particulièrement arides et isolés du nord du périmètre du parc, n'a plus qu'un trafic très réduit. Elle avait été construite principalement pour permettre l'exploitation des mines de charbon de Lavaveix-les-Mines et aussi pour raccorder l'important camp militaire de La Courtine au réseau national. Mais les mines de Lavaveix font fermées depuis 1969 et le camp de La Courtine n'a plus qu'une activité restreinte. Sur cette ligne, il n'existe plus aucun trafic entre Felletin et Ussel (les voies ont même été déposées entre Felletin et La Courtine). Le trafic marchandises est maintenu au nord de Felletin. Le trafic voyageurs se résume à un aller-retour quotidien Felletin-Guéret-Limoges (sauf le week-end) en deux heures de trajet.
Le territoire du parc est longé au sud-est par l'autoroute A89, dite Transeuropéenne, reliant Bordeaux à Lyon via Clermont-Ferrand, ouverte entre 2000 et 2003, par laquelle il est accessible depuis les sorties 20 (Tulle-Centre), 21 (Tulle-Est), 22 (Egletons), 23 (Ussel-Ouest) et 24 (Ussel-Est). L'autoroute A20 reliant Vierzon à Montauban via Limoges passe à proximité du parc, à l'ouest.
Notes et référencesModifier
NotesModifier
- La tourbière du Longéroux s'étend sur 190 hectares, sur les communes de Meymac, Saint-Merd-les-Oussines, Chavanac et Saint-Sulpice-les-Bois
RéférencesModifier
- Identité du territoire
- Entités et chartes paysagères
- Patrimoine naturel du PNR
- Réseau Natura 2000 - ZSC de la haute vallée de la Vienne
- Réseau Natura 2000 - ZSC de la tourbière de Négarioux-Malsagne
- Réseau Natura 2000 - ZSC des landes des Monédières
- ZSC des tourbières et fonds tourbeux de Bonnefond et Péret Bel Air
- Réseau Natura 2000 - Zone de protection spéciale plateau de Millevaches
- Les Cahiers du Patrimoine naturel du PNR de Millevaches en Limousin, no 1, juin 2006.
- Rapport du projet de charte du Parc naturel régional de Millevaches en Limousin, juin 2003
- Projet de plan de parc, 2003
- Patrimoine naturel
- Forêt - Charte forestière de territoire.
- Programme d'actions 2011-2013 de la charte forestière.
- Forêt - Kits de franchissement.
- Forêt - Plan d’Approvisionnement Territorial.
- Gestion de l'espace.
- Eau.
- Éducation au territoire
- « Cycle Biodiver'ciné »
- Artisanat et commerce - Démarche collective territorialisée.
- Agriculture.
- Groupement de développement forestier du plateau de Millevaches.
- Journées « construire avec le bois ».
- Autres
- Recensements INSEE
- Y. Miras & F. Surmely (dir.), Environnement et peuplement de la moyenne montagne du tardiglaciaire à nos jours, Presses universitaires de Franche-Comté, 2006
- SOPHY - Banque de données botaniques et écologiques, « PEYRELEVADE, Données climatologiques moyennes, Période 1948-1999 » (consulté le 4 juillet 2011)
- SOPHY - Banque de données botaniques et écologiques, « PEYRAT-LE-CHÂTEAU, Données climatologiques moyennes, Période 1948-1999 » (consulté le 4 juillet 2011)
- Direction Régionale de l’Environnement du Limousin - Université de Limoges - Région Limousin, « Paysages en Limousin : de l'analyse aux enjeux », sur nouvelle-aquitaine.developpement-durable.gouv.fr, (consulté le 23 février 2017).
- Documentaire Passion patrimoine : du Lot-et-Garonne à la Corrèze de Marie Maurice et Franck Dhelens, émission Des racines et des ailes, 13 avril 2011.
- Conservatoire régional des espaces naturels du Limousin - La tourbière du Longeyroux
- Liste des sites gérés par le CRENL
- DREAL Limousin - Liste des zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF), département de la Corrèze
- DREAL Limousin - Liste des zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF), département de la Creuse
- DREAL Limousin - Liste des zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et Ffloristique (ZNIEFF), département de la Haute-Vienne
- DREAL Limousin - réserve naturelle régionale de l'étang Coudert
- DREAL Limousin - Réserve naturelle régionale du domaine de Gioux
- IPNS, journal d'information et de débat du plateau de Millevaches - PNR : les illusions (pas encore) perdues, 2002
- Alain Auclaire, Un projet de réanimation d'une zone en voie d'abandon : le parc naturel régional du plateau de Millevaches, Mémoire de stage, E.N.A., décembre 1967, 21 x 27, 26 p., V annexes.
- Robert Savy, Émergence d'une région : le cas du Limousin (1986-2004), Éditions L'Harmattan, 2010
- Philippe Bernard-Allée, Marie-Françoise André, Ginette Pallier, Atlas du Limousin, Limoges, Presses universitaires de Limoges, 1994.
- L'Express - Voyage au centre de la France, 6 août 1998
- Décret du 18 mai 2004 portant classement du parc naturel régional de Millevaches en Limousin, 18 mai 2004
- Le Populaire du Centre - Parcs naturels régionaux. La réaction de Christian Audouin, 5 juillet 2010
- « AVANT-PROJET DE CHARTE 2016-2028 », sur chartepnrmillevaches.files.wordpress.com, (consulté le 17 juillet 2014)
- PNR Millevaches (Journal du Parc), « Enquête publique pour la nouvelle charte du Parc : participation faible, avis favorable », sur pnr-millevaches.fr, (consulté le 6 février 2018).
- Décret n°94-765 du 1er septembre 1994 pris pour l'application de l'article L. 244-1 du code rural et relatif aux parcs naturels régionaux
- Portail documentaire du ministère de l'Écologie, du Développement Durable des Transports et du Logement - Extrait du Journal officiel de la République Française du 2 septembre 1994
- Fédération des parcs naturels régionaux - Loi no 2006-436 du 14 avril 2006 relative aux parcs nationaux, aux parcs naturels marins et aux parcs naturels régionaux.
- Chambre des métiers et de l'artisanat du Limousin - L’artisanat du PNR Millevaches en Limousin, chiffres-clés 2009.
- Recensement INSEE de la population 2006 - Exploitation complémentaire.
- Détours en Limousin - Ski de fond sur le plateau de Millevaches
- Stationverte.com - Les stations vertes du Limousin
- INSEE - Direction du tourisme, chiffres 2009
Voir aussiModifier
Articles connexesModifier
Liens externesModifier
- Ressources relatives à la géographie :
- Site officiel