Négreville
Négreville est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 830 habitants[Note 1].
Négreville | |
L'église Saint-Pierre. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
Guy Lesénéchal 2020-2026 |
Code postal | 50260 |
Code commune | 50369 |
Démographie | |
Gentilé | Négrevillais |
Population municipale |
830 hab. (2021 ) |
Densité | 72 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 29′ 23″ nord, 1° 32′ 50″ ouest |
Altitude | Min. 14 m Max. 79 m |
Superficie | 11,48 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Cherbourg-en-Cotentin (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Bricquebec-en-Cotentin |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
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Géographie
modifierLa commune est au centre de la péninsule du Cotentin, au confluent de la Douve et de la Gloire. Son bourg est à 6 km à l'ouest de Valognes et à 7 km à l'est de Bricquebec[1].
Communes limitrophes
modifierClimat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[4]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 008 mm, avec 14,2 jours de précipitations en janvier et 7,9 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Gonneville-Le Theil à 17 km à vol d'oiseau[6], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 940,4 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Négreville est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10]. Elle est située hors unité urbaine[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[11]. Cette aire, qui regroupe 77 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[12],[13].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (89,8 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (94,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (71,1 %), zones agricoles hétérogènes (11,3 %), terres arables (7,5 %), forêts (7,2 %), zones urbanisées (2,9 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
modifierLe nom de la localité est mentionné sous les formes Esnegervilla en 1185/1189 (cartulaire des Îles, 311), Esnigiervilla en 1198 (Stapelton II, 477), Esnegrevilla vers 1210 (Feoda), Esnegrevilla vers 1285 (cartulaire de Coutances, copie Delisle), Esnerguevilla en 1285 (Lecacheux, H.D., p.j. CXII), Esneigreville en 1286 (d°,f° 217)[15].
Comme le montrent les plus anciennes formes attestées du toponyme, il n'y a pas de rapport avec le latin nigra « noir » (cf. occitan negre « noir »). En outre, c'est phonétiquement impossible puisque nigra a abouti à neir en normand et noir en français, le [g] devant [r] de la syllabe accentuée latine s'étant régulièrement affaibli en langue d'oïl. Enfin, rares sont les toponymes en -ville (de l'ancien français vile « domaine rural ») combinés avec un adjectif, c'est presque toujours un anthroponyme.
Les formes anciennes montrent qu'il s'agit probablement d'un nom de personne norrois. François de Beaurepaire propose un hypothétique *Snægeirr[15], basé sur l'élément vieux norrois snær « neige », et qui constitue le premier élément de tous les anthroponymes commençant par Snæ-[16] et geirr « lance », utilisé fréquemment dans les noms de personnes norrois. Ernest Nègre préfère le nom de personne germanique continental Snelgerus[17] (comprendre Snelgar, Snelger) qui présente l'avantage d'être attesté. Cependant, il n'y a pas trace d'un [l] dans les formes anciennes.
On rencontre sans doute le même anthroponyme dans ad pratum Esnerguier (Anglesqueville-Lestre, 1242) et Montem Esnerguier (1251)[15], peut-être cependant, avec un autre élément Snær- issu de Snærrir, basés sur *snerra « faire du bruit » ou snerra « tournoyer rapidement »[18], ce qui conviendrait mieux dans une association avec geirr « lance », c'est-à-dire *Snærgeirr.
Remarque : la proposition d'Albert Dauzat, qui croit reconnaître « peut-être » (sic) un nom de personne germanique hypothétique *Nac-hari[19], est abandonnée car elle est incompatible avec la nature des formes anciennes primitives dont il n'a pas eu connaissance. En effet, elles commencent toutes par Esn- et non pas par N-. Esn- résulte de l'épenthèse dans le groupe [s] + consonne en gallo-roman, ici Sn-. Esn- s'est ensuite réduit à N- postérieurement au XIIIe siècle (aphérèse de Es-).
Histoire
modifierLe domaine appartenait au XIIe siècle à la famille Wac. Hugues Wac, fondateur de l'abbaye de Longues, possédait le fief de Négreville[21]. Il leur est confisqué en 1204 lorsque la famille choisit la fidélité au roi d'Angleterre.
Au XVIe siècle, c'est Richard Le Cesne, chevalier, qui était seigneur de Négreville, de Pont-Rilly et fut bailli du Cotentin de 1577 à 1590[21],[Note 3].
Une foire annuelle dite de la Saint-Clair se tenait le 18 juillet[22].
En 1929, Négreville (884 habitants en 1926) cède, ainsi que Brix et Tamerville, une partie au nord-est de son territoire pour la création de la commune de Saint-Joseph (556 habitants en 1931)[23],[24].
Politique et administration
modifierLe conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et trois adjoints[27].
Démographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[29].
En 2021, la commune comptait 830 habitants[Note 4], en évolution de +2,85 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Négreville a compté jusqu'à 1 314 habitants en 1841.
Économie
modifierLieux et monuments
modifier- Le menhir dit de la Pierre Dressée, à Rouville, au pied de la colline des Grosses-Roches, haut de 1,65 m et épais de 1,30 m.
- Le château de Pont-Rilly, avec chapelle, du XVIIIe siècle, inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du [32]. Le parc est quant à lui inscrit à l'IGPC[33]
- Un pigeonnier et les vestiges d'une ferme hors sol inachevée s'y situent à l'ouest (site fermé au public).
- Le château de Darnétal : petit château classique du XIXe siècle, probablement reconstruit à la place d'un édifice plus ancien, il possède de nombreuses ouvertures[34].
- Le manoir de Négreville
- Le manoir de Sébeville (XVIe siècle).
- Le manoir de Saint-Rémy (XVe siècle).
- Le moulin de la Ville (XVIIIe siècle), inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du [35].
- L'église Saint-Pierre (XIIIe, XVe – XVIIe siècles) avec croix de faîtage (XVIe) et avant-porche gothique. Elle abrite un maitre-autel du XVIIIe siècle avec gradins et tabernacle ainsi qu'un calice et sa patène classés au titre objet aux monuments historiques[36], des fonts baptismaux (XVIIe)., des plaques commémoratives des fondations de l'église (XVIe) et de la construction du chœur (XVIIe).
- Pont de la Croix (XVe siècle), à l'Hôtel au Cauf, ainsi qu'une croix de six mètres de haut marquant probablement l'emplacement d'un ancien monastère.
- La vallée de la Douve.
- La vallée de la Gloire.
- La vallée de la Claire.
- Stèle dédiée aux parachutistes américains du 507e régiment de la 82e division aéroportée à l'endroit où leur appareil s'est écrasé, dans la nuit du 6 juin 1944[37], à Rouville.
- Une seconde stèle est présente en face de l'église.
- L'impasse de la Croix Jacob, avec : la croix Jacob, la Bonne Vierge et la vieille école du Pont Capitaine.
- If funéraire du cimetière.
Activité et manifestations
modifierSports
modifierL'Association sportive négrevillaise fait évoluer deux équipes masculines de football et une équipe féminine de football à 8 en divisions de district[38].
Personnalités liées à la commune
modifier- Saint Clair (v. 845-884) qu'une tradition fait vivre une dizaine d'années à Négreville dans un ermitage au milieu de la forêt[21].
- Jean-Luc Blanchemain (Négreville, 1957 - ), pilote automobile.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 158.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 434.
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Résumé statistique de Négreville sur le site de l'Insee
Notes et références
modifierNotes
modifier- Population municipale 2021.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Son fils, René († 1635) en Lorraine à la tête de la noblesse du Cotentin convoquée par Louis XIII, avait été à son tour bailli du Cotentin en 1620.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
modifier- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
- « Orthodromie entre Négreville et Gonneville-Le Theil », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Gonneville » (commune de Gonneville-Le Theil) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Gonneville » (commune de Gonneville-Le Theil) - fiche de métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Négreville ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole) », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
- François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, éditions Picard 1986. p. 167.
- Site de Nordic Names : étymologie de l'élément SNÆ.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 954 - n° 17151.
- Site de Nordic Names : étymologie de SnærriR.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 491b.
- « Ouest-france.fr - Mairie de Négreville » (consulté le ).
- Gautier 2014, p. 434.
- Comité Gille de Gouberville et al. (préf. Annick Perrot, ill. Kévin Bazot, sous la direction de Julien Deshayes), Voyage en Cotentin avec Gilles de Gouberville, Éditions Heimdal, , 95 p., 30 cm, illustrations couleur (ISBN 978-2-84048-581-0, EAN 9782840485810, BNF 46897276), p. 77.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Négreville », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le )..
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Saint-Joseph », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le )..
- Jacques Blin, étude sur les maires des communes du canton de Bricquebec d'après les registres d'état civil.
- « Yves Langlois : redresser la barre n'a pas été la routine », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Négreville. Guy Lesénéchal a été élu maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- « Domaine du château de Pont-Rilly », notice no PA00110523, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Parc du domaine du château de Pont-Rilly », notice no IA50000225, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 270.
- « Moulin », notice no PA00110524, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Maître-autel, 2 gradins d'autel, tabernacle à ailes, exposition », notice no PM50000759 et « calice, patène », notice no PM50000758, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « 1944, la bataille de Normandie, la mémoire - Négreville en Normandie 1944 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ).
- « Site officiel de la Ligue Basse-Normandie – AS négrevillaise » (consulté le ).