Montréal (Gers)

Montréal | |
![]() Vue du village depuis la route de Genens | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Occitanie |
Département | Gers |
Arrondissement | Condom |
Canton | Armagnac-Ténarèze |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Ténarèze |
Maire Mandat |
Gérard Bezerra 2014-2020 |
Code postal | 32250 |
Code commune | 32290 |
Démographie | |
Gentilé | Montréalais - Montréalaises |
Population municipale |
1 171 hab. (2016 ![]() |
Densité | 19 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 57′ 03″ nord, 0° 12′ 11″ est |
Altitude | Min. 73 m Max. 183 m |
Superficie | 63,05 km2 |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://www.montrealdugers.fr/ |
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Montréal (ou Montréal-du-Gers) (Montrejau de Gers en gascon) est une commune française du département du Gers, en région Occitanie.
Ses habitants sont les Montréalais.
GéographieModifier
Située à la limite des départements de Lot-et-Garonne et des Landes, bâtie sur un site escarpé de la rive droite de l'Auzoue, la petite ville domine deux collines de part et d'autre de la vallée.
Entre haut et bas Armagnac, elle est la capitale de la Ténarèze.
Montréal est située sur la Via Podiensis du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. On vient de l'abbaye de Flaran et l'étape suivante est Lauraët.
La ligne des crêtes adoucies qui, quelques kilomètres à l'ouest de Seviac, sépare les bassins de l'Adour et de la Garonne, joint les Pyrénées à la Gironde sans devoir traverser des cours d'eau. C'est la Ténarèze, antique voie de migration néolithique. Elle servit à l'époque romaine et au Moyen Âge. Elle était couverte de moulins à vent. Aujourd'hui, ce mot a été repris pour désigner une zone centrale de l'aire de production de l'eau de vie d'armagnac.
La Ténarèze couvre 105 330 hectares. Hors la vigne, le paysage est surtout marqué par la culture des céréales et des plantes oléagineuses.
Montréal est une bastide avec un plan très régulier, étirée d'est en ouest. Respectant le quadrillage classique des bastides, rues et carrelots mènent à la place centrale entourée de cornières sur trois côtés.
Communes limitrophesModifier
GéologieModifier
Le site paléogéographique de fossiles de Montréal, large de plus de 1 hectare, se trouve dans une ancienne carrière près du lieu-dit Béon, le long de la D113 en direction de Gondrin (vers le sud). Il a été découvert en 1987 par Francis Duranthon, dans le cours de l'exploitation de la carrière. En 1990 il a été ajouté à la liste des niveaux repères internationaux. En 1997 la ville de Toulouse a acheté le terrain, qui a été depuis inscrit à l’Inventaire national du Patrimoine Géologique (InPG) comme site de niveau international. Ce site est le plus important connu en France pour le Miocène inférieur (environ 17 millions d’années). Le muséum de Toulouse y mène chaque année des campagnes de fouilles depuis sa découverte. Les collections paléontologiques provenant du site sont conservées au muséum de Toulouse qui en expose les plus beaux spécimens dans sa galerie de paléontologie, et une petite série se trouve au Muséum national d'histoire naturelle (MNHN) à Paris[2].
Cette carrière a dévoilé plus de 90 espèces de vertébrés dont 50 espèces de mammifères, de reptiles, d'amphibiens et d'oiseaux - y compris quatre espèces nouvelles pour la science. On y a notamment découvert en 1992 le crâne d'un Ampelomeryx, un ruminant tenant à la fois du cerf et de la girafe et qui pourrait être l'ancêtre du rhinocéros[3].
HistoireModifier
Le village est une bastide typique du XIIIe siècle, bâtie sur un éperon rocheux dominant l'Auzoue, sur l'emplacement d'un oppidum celtibère. C'est l'une des premières bastides gasconnes et la première du Gers. Elle a été fondée le [4] par Alphonse de Poitiers, frère de Saint-Louis, devenu maître du comté de Toulouse et du comté d'Agenais par son mariage en 1229 avec Jeanne, fille de Raymond VII.
L'un de ses officiers, Guillaume de Balneolis, sénéchal pour l'Agenais, vint lui-même choisir l'emplacement de la bastide au printemps 1255 et la baptisa Montréal (= Mont Royal) à la gloire de la dynastie capétienne dont l'autorité s'implantait petit à petit en Gascogne. C'est un notaire d'Agen, Pons Maynard, qui eut la charge de dresser le plan et d'écrire les coutumes.
Montréal, d'abord rattachée au comté de Toulouse, passa dans le domaine de la couronne sous Philippe III le Hardi avec le reste du Languedoc. Elle eut une justice royale, dépendante de la sénéchaussée de Condom.
Sise "sur la frontière", elle eut à souffrir pendant deux cents ans des rivalités franco-anglaises. En 1279 elle est réunie à la couronne d'Angleterre avec plusieurs autres cités du duché de Guyenne. En 1324 elle revient à la France, puis à nouveau à l'Angleterre en 1360. Pendant les longues années de la guerre de Cent Ans, elle sera écartelée et passera souvent d'un camp à l'autre[5].
Charles IX visita Montréal le et y reçut les honneurs d'une entrée solennelle.
Pendant les guerres de religion, Montgomery, chef protestant, incendia Montréal après 1565 sous les ordres de Jeanne d'Albret.
De nos jours, il reste des débris des fortifications, détruites à la Révolution.
Montréal était autrefois appelée Montréal-en-Agenais ou Montréal-en-Condomois.
HéraldiqueModifier
Blasonnement :
D'azur à la montagne d'or surmontée d'une couronne même[6].
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Politique et administrationModifier
Tendances politiques et résultatsModifier
selon la population municipale des années : | 1968[7] | 1975[7] | 1982[7] | 1990[7] | 1999[7] | 2006[8] | 2009[9] | 2013[10] |
Rang de la commune dans le département | 12 | 16 | 17 | 22 | 21 | 20 | 21 | 25 |
Nombre de communes du département | 466 | 462 | 462 | 462 | 463 | 463 | 463 | 463 |
Administration municipaleModifier
Liste des mairesModifier
JumelagesModifier
DémographieModifier
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[13]. En 2016, la commune comptait 1 171 habitants[Note 1], en diminution de 3,3 % par rapport à 2011 (Gers : +0,94 %, France hors Mayotte : +2,44 %). |
ÉconomieModifier
L'essentiel de l'activité économique de Montréal s'organise autour de la production et la vente de produits du terroir : conserveries, croustades, foies gras, confit, miel, Côtes-de-gascogne (VDP), floc et eau-de-vie d'armagnac.
Vie localeModifier
EnseignementModifier
L'école Primaire Publique de Montréal est composée de 5 classes qui accueillent les enfants de la maternelle (à partir de 3 ans) au CM2. Elle relève de l'Académie de Toulouse et de la zone C. Elle propose une restauration scolaire.
Culture et manifestationsModifier
Le village accueille aussi des marchés : un marché traditionnel tous les vendredis matin, un marché aux fleurs le dernier week-end d'avril (la bastide est alors fermée à la circulation et transformée en une grande exposition de fleurs et de plantes), des marchés à la brocante les deuxièmes dimanches de chaque mois entre mai et novembre compris, un marché aux livres anciens mi-juillet pendant tout le week-end.
SportsModifier
- Club de rugby à XV, US Montréal du Gers, évoluant en Championnat de France de 2e série.
- Association Sportive de la Course Landaise
- Sentier de grande randonnée 654
Lieux et monumentsModifier
Montréal est classé parmi les plus beaux villages de France.
- La mairie est du XVIIIe siècle.
- Un musée archéologique, accessible depuis l'office du tourisme, regroupe des pièces venant des fouilles de Séviac.
- La villa gallo-romaine de Séviac[16] : fouillée depuis 1961, c'est une villa classique du IVe siècle, à péristyle : trois ailes encadrent une cour intérieure et sont flanquées au sud d'un complexe thermal avec hypocaustes en parfait état de conservation ; autour de la cour, quatre galeries desservent les pièces d'habitation et d'usage.
Thermes à la villa de Séviac, une parmi les superbes mosaïques Villa de Séviac, mosaïques
- Le château de Balarin[17]. Il est caractéristique des époques guerrières des XIIIe et XIVe siècles qui voyaient s'affronter Anglais et Français par son logis rectangulaire flanqué d'un donjon carré, par la disposition des machicoulis, et par la forme des meurtrières. Le donjon et son mur de soutènement sont inscrits MH depuis le .
- Le Château de Fourcès
- Le site de Béon, un. site paléologique d'importance internationale
Édifices religieuxModifier
- La Collégiale Saint-Philippe-et-Saint-Jacques de Montréal (Gers)[18],[19]
- Elle a été érigée sur les restes d'un première église dédiée à la Vierge (L'église est encore parfois désignée dans des publications sous le nom d'église Sainte-Marie ou Notre-Dame), date de 1300 (la date est portée sur le pilier de la nef le plus proche du chœur, du côté nord). Elle est en partie fortifiée, d'où son aspect assez imposant. Elle a été restaurée au XVIIe siècle. Elle possède une mosaïque gallo-romaine. Reste d'un beau portail gothique qui n'a plus malheureusement ses sculptures. Le chœur et les vitraux ont été réagencés au XIXe siècle. Elle est inscrite au titre des monuments historiques[20].
Dans le prolongement du mur sud de l'église subsiste une porte de ville fortifiée inscrite au titre des monuments historiques [21].
- L'église romane Saint-Pierre de Genens[22], du XIIe siècle
- Elle se trouve à 2 km au sud de Montréal, sur la rive droite de l'Auzoue. Ce ne sont plus que des vestiges. Elle a été ruinée puis pillée par les troupes protestantes de Montgomery. Puis elle été dépouillée de sa toiture, au début du XIXe siècle, pour restaurer l'église paroissiale.
Toutefois, il est toujours possible d'admirer sur le linteau de la porte sculpté un beau chrisme en marbre gris et autour de l'abside, trois colonnes en marbre griotte qui sont des réemplois gallo-romains. Ces colonnes sont surmontées de chapiteaux en marbre. Ces réemplois pourraient venir d'une certaine villa Genengus qui fut donnée en 680 à l'abbaye de Moissac. Dans les premières années du XIIe siècle, l'église fut donnée au chapitre d'Auch. C'est ce dernier qui est à l'origine de l'édifice que l'on voit de nos jours. - L'église est de petite dimension (26,10 m de long pour 7,60 m de largeur au niveau du chevet et 9,10 m au niveau de la nef). Elle est cependant très homogène. Ses murs sont en moyen appareil bien régulier aux layures obliques très marquées. Son chevet est rectangulaire, couvert d'un berceau. Il est divisé à l'intérieur en trois étages par des corniches ornées de boules et soutenues par des modillons. :Dans sa partie basse, sur chacune de ses trois faces, on peut admirer deux arcades s'appuyant aux extrémités sur un pilastre nu et au centre sur une colonnette de marbre rouge jaspé (griotte) surmonté d'un chapiteau. L'étage intermédiaire comporte deux fenêtres. Le mur est de l'étage haut est percé par un oculus.
- La nef unique est partagée en trois travées inégales. Un escalier carré est aménagé dans l'angle sud-ouest. Il donnait autrefois accès au clocher.
- Le portail ouvre au Sud. Il est de forme simple mais présente un décor de grande qualité : piedroits à arête vive surmontés d'impostes ornées de roses ou de palmettes, belle torsade sur l'une des trois voussures le surmontant. Sur son tympan, un de ces chrismes que l'on rencontre souvent sur les églises de la région. Mais, particularité, il est en marbre. Il a été certainement taillé au XIIe siècle dans une plaque réemployée, car à un archaïsme apparent constaté dans d'autres églises gersoises, sont associées des formes et des décorations forts évoluées, notamment dans le dessin des lettres.
- Louis Maribon de Montaut est inhumé à l'intérieur de cette église, en ruine mais sauvegardée grâce à l'association « Pour Genens ».
- Elle a été classée Monument historique le [23].
- L'église gothique de l'ancienne commune de Luzanet[24]
- Située route de Sainte-Maure, classée Monument historique le .
- L'église Saint Louis de Routgès
- Egalement dédiée à Sainte Marie Madeleine, sur le trajet du chemin de Saint-Jacques de Compostelle.
Personnalités liées à la communeModifier
- Hélie de Bourdeilles (1423-1484) : prêtre franciscain ayant exercé à Montréal ;
- Joseph Ducaud (1877-1971) : homme politique mort à Montréal ;
- Philippe Mothe (1957-) : joueur de rugby à XV né à Montréal-du-Gers, champion de France de rugby à XV en 1981-1982 avec le Sporting union Agen Lot-et-Garonne et finaliste en 1984 et 1986. Trois-quarts centre (1,82 m).
Aux alentoursModifier
- L'Arène pour la course landaise.
- Les anciens chais d'Armagnac.
- La chapelle romane de Saint-Lannes ruinée, à Lagraulet-du-Gers.
- La bastide de Bretagne-d'Armagnac.
- La bastide gasconne de Fourcès.
- La ville d'Eauze et son Trésor.
- La collégiale Saint-Pierre de La Romieu.
- Le chemin du Puy venant de Lectoure et Condom et en direction d'Eauze et Nogaro.
- Le Pont d'Artigue ou de Lartigue, à Beaumont-sur-l'Osse.
- Le village fortifié Larressingle.
- Les thermes de Barbotan-les-Thermes.
Lagraulet, chapelle Saint Lannes Château de Fourcès Larressingle, entrée par le pont-levis Thermes de Barbotan
Notes et référencesModifier
- Références
- Carte IGN sous Géoportail
- Sansan - Musées, sites et collections paléontologiques. Dans La lettre de l'OCIM, mai - juin 2013.
- Découverte touristique de Montréal-du-Gers sur sejour-touristique.com.
- Pierre Fr Fournier, Pascal Guébin, Enquêtes administratives d'Alfonse de Poitiers, publié par Imprimerie nationale, 1959.
- B. Cursente, G. Loubès, "Villages Gersois". Publication de la Chambre d'Agriculture du Gers, 1991.
- Banque du blason.
- INSEE, « Population selon le sexe et l'âge quinquennal de 1968 à 2012 (1990 à 2012 pour les DOM) », sur insee.fr, (consulté le 10 janvier 2016).
- INSEE, « Populations légales 2006 des départements et des collectivités d'outre-mer », sur insee.fr, (consulté le 8 janvier 2016).
- INSEE, « Populations légales 2009 des départements et des collectivités d'outre-mer », sur insee.fr, (consulté le 8 janvier 2016).
- INSEE, « Populations légales 2013 des départements et des collectivités d'outre-mer », sur insee.fr, (consulté le 8 janvier 2016).
- Site de la préfecture - Fiche de Montréal
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016.
- Notice no PA00094879, base Mérimée, ministère français de la Culture : Villa gallo-romaine de Séviac
- Notice no PA00094874, base Mérimée, ministère français de la Culture : Château de Balarin
- Jacques Gardelles - Aquitaine gothique - p. 211-216 - Picard - Paris - 1992 - (ISBN 2-7084-0421-0)
- Notice no PA00094875, base Mérimée, ministère français de la Culture : église Sainte-Marie
- Notice no PA00094875, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no PA00094878, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no PA00094876, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Église de Genens
- Voir quelques photos sur le site de la base Mérimée
- Notice no PA00094877, base Mérimée, ministère français de la Culture Église de Luzanet
- Notes
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2019, millésimée 2016, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2018, date de référence statistique : 1er janvier 2016.
AnnexesModifier
BibliographieModifier
Articles connexesModifier
Liens externesModifier
- www.ign.fr Montréal sur le site de l'Institut géographique national (en cache)
- Mairie de Montréal du Gers
- Le site des fouilles paléontologiques de Montréal-du-Gers