Patrimoine architectural

Le patrimoine architectural est l'ensemble des constructions humaines qui ont une grande valeur parce qu'elles caractérisent une époque, une civilisation ou un événement et que, à cause de cette valeur, nous voulons transmettre aux générations futures.

En Europe

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Les politiques de « conservation intégrée » ont été définies le  : la Convention pour la sauvegarde du patrimoine architectural de l’Europe dite « Convention de Grenade »[1] conclue à cette occasion est entrée en vigueur le premier et a fait l’objet du décret no 88-206 du (JO du 4). Elle établit les structures de la coopération européenne pour la protection du patrimoine architectural.

À l'occasion de la constitution du Réseau européen du patrimoine le thésaurus a fourni une large définition du Patrimoine architectural[2] :

L’article 1er de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine architectural de l'Europe, définit l'expression «patrimoine architectural» en affirmant qu’elle intègre les biens immeubles ci-après :

  1. les monuments : toutes réalisations particulièrement remarquables en raison de leur intérêt historique, archéologique, artistique, scientifique, social ou technique, y compris les installations ou les éléments décoratifs faisant partie intégrante de ces réalisations ;
  2. les ensembles architecturaux : groupements homogènes de constructions urbaines ou rurales remarquables par leur intérêt historique, archéologique, artistique, scientifique, social ou technique et suffisamment cohérents pour faire l'objet d'une délimitation topographique ;
  3. les sites : œuvres combinées de l'homme et de la nature, partiellement construites et constituant des espaces suffisamment caractéristiques et homogènes pour faire l'objet d'une délimitation topographique, remarquables par leur intérêt historique, archéologique, artistique, scientifique, social ou technique.

Belgique

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Le bouclier bleu avec la phrase Beschermd Monument sur le beffroi de Bruges.
Les biens classés (Kulturdenkmal ou Beschermd erfgoed) sont, pour chaque région, les monuments protégés de Belgique.
Le patrimoine architectural en France est constitué par la partie du patrimoine culturel français appartenant du domaine de l'architecture. L'article L 110 du Code de l'urbanisme affirme que « le territoire français est le patrimoine commun de la Nation ».

Luxembourg

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L'abbaye de Neumünster à Luxembourg abrite le Service des sites et monuments nationaux.

La liste des monuments nationaux du Luxembourg (officiellement : liste des immeubles et objets classés monuments nationaux ou inscrits à l'inventaire supplémentaire) a été établie à la suite de la loi du concernant la conservation et la protection des sites et monuments nationaux[3]. Cette loi, modifiée en 1945 et en 1968, a été remplacée par la loi du [4].

La loi distingue deux niveaux de protection :

  • les monuments nationaux classés, concernant les immeubles « dont la conservation présente au point de vue archéologique, historique, artistique, esthétique, scientifique, technique ou industriel, un intérêt public[4] » ;
  • les monuments inscrits à l'inventaire supplémentaire sont des immeubles répondant à la définition ci-dessus, « qui, sans justifier une demande de classement immédiat, présentent cependant un intérêt suffisant pour en rendre désirable la préservation[4] ».
La liste actualisée des monuments nationaux, immeubles et objets, classés et inscrits, est publiée au Mémorial tous les cinq ans.

Royaume-Uni

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Le palais de Buckingham est un monument classé de Grade I, c'est-à-dire un « édifice d'un intérêt exceptionnel ».

Au Royaume-Uni, le terme listed building (littéralement « monument classé ») désigne un édifice reconnu et protégé pour son aspect historique, architectural ou culturel exceptionnel. Un listed building (ci-après nommé « monument classé ») ne doit pas être démoli, agrandi ou altéré sans une permission spéciale des autorités locales compétentes en matière d'urbanisme (qui dépendent d'instances nationales et s'y rapportent pour fonder leur décision). Les propriétaires d'édifices classés sont, dans certaines circonstances, appelés à maintenir ou réparer le bâtiment, et risquent une condamnation pénale s'il ne le font pas ou s'ils procèdent à des rénovations et travaux divers sans autorisation expresse. En raison de ces contraintes une fois un lieu protégé, la loi autorise les propriétaires à s'opposer à ce que leur bien soit classé.

Bien que la plupart des monuments apparaissant sur la liste des monuments classés soient des ponts, des bâtiments, des sculptures, des bornes routières peuvent aussi y figurer. Des structures très anciennes (Stonehenge par exemple) ne peuvent y apparaitre, mais elles sont protégées par une autre législation (Ancient Monuments and Archaeological Areas Act 1979 (en) et National Heritage Act 1983 (en)) et classées en tant que scheduled monuments. De la même manière, les paysages, les parcs, les forêts sont également protégés, mais par d'autres moyens.

Dans les autres régions

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États-Unis

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Aux États-Unis, un (NHL), en français « site historique national », est un lieu officiellement considéré comme ayant un intérêt historique de portée nationale. En 2003, ils étaient moins de , soit environ 4 % des sites inscrits au Registre national des lieux historiques (National Register of Historic Places ; NRHP). Les ne sont pas réellement des monuments protégés : la loi fédérale ne donne aucune obligation spécifique au propriétaire. En revanche, les aides fédérales peuvent être accompagnées de diverses obligations de mise en valeur. Les autorités locales peuvent également prendre des mesures pour la préservation des landmarks[5].
Exemples de trésors nationaux du Japon.

Un trésor national (国宝, kokuhō?) est, au Japon, un bien culturel important d'une valeur exceptionnelle et de portée universelle appartenant au patrimoine culturel matériel de la nation. Depuis 1950, le ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie dispose de l'arsenal législatif nécessaire pour inventorier et classer les biens culturels du pays, et mettre en œuvre les mesures appropriées pour leur protection et conservation.

À la fin du XIXe siècle, prenant conscience de l'intérêt de préserver les témoignages du passé, le gouvernement japonais formule les premières dispositions légales visant à protéger les édifices religieux anciens. Une loi, promulguée en 1897, établit la définition juridique d'un trésor national. Au cours du XXe siècle, les législateurs élargissent celle-ci aux œuvres architecturales civiles, aux œuvres scripturales anciennes et à celles des beaux-arts et de l'artisanat, et ils précisent les critères de classement au titre de trésor national. La loi sur la protection des biens culturels de 1950, notamment, fixe les fondements de la politique patrimoniale du Japon.

Au début du troisième millénaire, le patrimoine national japonais comprend plus d'un millier de trésors nationaux, distingués parmi plus de quinze mille biens culturels matériels importants et dont quelques-uns sont inscrits sur la liste du patrimoine de l'humanité établie par l'UNESCO.

La région du Kansai, la ville de Kyoto en particulier, concentre, sur ses sites historiques, dans ses musées, ses temples bouddhiques et sanctuaires shintō, une part importante des trésors nationaux du Japon.


 
Plat Nabeshima aux trois hérons, vers 1690-1710, bien culturel important.
Au Japon, les biens culturels importants (重要文化財, jūyō bunkazai?, souvent abrégé en 重文, jūbun) sont les propriétés précieuses du pays protégées par la Loi sur les propriétés culturelles de 1950, un échelon en dessous des trésors nationaux. Ces biens sont désignés par le ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie, parmi ceux déjà classés comme « propriétés culturelles tangibles », c’est-à-dire bâtiments, beaux-arts, objets artisanaux ou documents historiques.

Notes et références

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Voir aussi

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Bibliographie

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  • Robert Pickard, Financement du patrimoine architectural : Politiques et pratiques, Strasbourg, Les Éditions du Conseil de l'Europe, , 216 p. (ISBN 978-92-871-6815-3, lire en ligne)
    Quels sont les systèmes susceptibles de rassembler les fonds nécessaires à la conservation, à la restauration, à la réhabilitation et à la gestion intégrée du patrimoine architectural dans des zones de revitalisation ? Cette publication apporte des informations circonstanciées sur les différents mécanismes et sources de financement, et les systèmes de gestion utilisés en Europe et en Amérique du Nord, afin de favoriser l’émergence de pratiques efficaces.
  • Michel Charlier, La restauration du patrimoine architectural, éd. SIEP, Liège, 1994, 431 p.

Articles connexes

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Liens externes

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  • « Le Patrimoine produit du développement durable », LERM infos no 22 lerm.fr