Main-d'œuvre militaire
La main-d’œuvre militaire (MOM) désigne les unités militaires françaises utilisées comme ouvriers, ainsi que par extension les différents types d'ouvrages construits par cette main-d’œuvre, notamment pendant les années 1930 et pendant la drôle de guerre le long de la ligne Maginot.
Une main-d’œuvre disponible et peu chère
modifierLes armées ont souvent utilisé les militaires eux-mêmes comme main-d’œuvre pour effectuer des travaux d’aménagement ou même de construction de positions de défense. La main-d’œuvre militaire (MOM) désigne tout particulièrement dans l'Armée française les soldats utilisés pendant la période de 1935 à 1940.
Cette pratique était la règle en montagne, les troupes alpines participant chaque année depuis la fin du XIXe siècle à des campagnes estivales d’aménagement des sites de haute altitude, les travaux devant être effectués rapidement compte tenu des conditions climatiques. Ces travaux pouvant être effectués en appui des programmes confiés à des entreprises civiles ou de façon totalement autonome, l’Armée des Alpes avait donc acquis de bonnes compétences en matière de génie militaire mais, également, de planification et de coordination des travaux.
À partir de 1935, de nombreuses réalisations vont être confiées à la main-d’œuvre militaire dans toutes les régions fortifiées et, notamment dans le Nord de la France, mais sans le contrôle de la CORF qui avait été supprimée par décret en date du .
Ouvrages MOM
modifierCes casemates, blockhaus, abris et avant-postes « MOM » sont construits en très grand nombre après la mobilisation de 1939 en raison de la nombreuse main-d’œuvre disponible dans les armées. Construites dans l’urgence, sans respect d’aucun plan-type le plus souvent ni de règles de construction, elles n’auront que peu de valeur et ne résisteront donc pas aux assauts allemands ; les casemates des Alpes ne souffriront pas bien entendu des mêmes handicaps.
Les inspecteurs-généraux à l'origine de ce type de retranchements et fortifications sont les généraux Charles Griveaud (l'ex chef d'état-major du général Belhague), et Philippe[réf. nécessaire].
Blockhaus RM
modifierUn blockhaus RM est une fortification élevée par une des régions militaires (RM). À partir de 1935, chaque région militaire dirige ses propres travaux de fortification, d'où la construction de blockhaus (un blockhaus est plus petit qu'une casemate) de différents modèles, tels que ceux :
- de la 1re RM (première région militaire[1], dont le QG est à Lille, couvrant les secteurs des Flandres, de Lille, de l'Escaut et de Maubeuge) ;
- de la 2e RM (QG à Amiens : secteurs des Ardennes et de Montmédy) ;
- de la 6e RM (QG à Metz : secteurs de la Crusnes, de Thionville, de Boulay et de Faulquemont), certains modèles appelés RFM (région fortifiée de Metz) ;
- de la 20e RM (QG à Nancy : secteurs de la Sarre, de Rohrbach, des Vosges, de Haguenau et du Bas-Rhin), certains modèles appelés RFL (région fortifiée de la Lauter) ;
- de la 7e RM (QG à Besançon : secteurs de Colmar, de Mulhouse, d'Altkirch, de Montbéliard et du Jura) ;
- de la 14e RM (QG à Lyon : secteurs du Rhône, du Dauphiné et de la Savoie) ;
- de la 15e RM (QG à Marseille : secteur des Alpes-Maritimes et organisation défensive de la Corse).
Blockhaus FCR
modifierUn blockhaus FCR est une fortification du type « fortification de campagne renforcée » (FCR).
Casemates STG
modifierUne casemate STG est une casemate dont les plans ont été établis par la Section technique du génie (STG).
Abris
modifierTourelles STG
modifierMaisons-fortes
modifierNotes et références
modifier- En 1939, la 1re région militaire s'étend sur les départements du Pas-de-Calais et du Nord (moins le canton de Trélon). La 2e région militaire couvre les départements du Nord (canton de Trélon), des Ardennes, de la Meuse (cantons de Stenay et de Montmédy), de la Somme, de l'Oise et de l'Aisne. La 6e région militaire couvre une partie des départements de la Meuse (moins les cantons de Stenay et Montmédy), de Meurthe-et-Moselle (arrondissement de Briey, cantons de Thiaucourt et de Pont-à-Mousson), de la Moselle (arrondissements de Metz, de Thionville et de Boulay) et de la Marne. La 20e région militaire comprend les départements de Meurthe-et-Moselle (moins l'arrondissement de Briey, les cantons de Thiaucourt et de Pont-à-Mousson), de la Moselle (arrondissements de Sarrebourg, de Château-Salins, de Sarreguemines et de Forbach), du Bas-Rhin (moins le canton de Marckolsheim) et des Vosges. La 7e région militaire couvre les départements du Haut-Rhin, du territoire de Belfort, du Doubs, du Jura, de la Haute-Saône, de la Haute-Marne, ainsi qu'une partie du Bas-Rhin (canton de Marckolsheim). La 14e région militaire comprend les départements des Hautes-Alpes, de la Savoie, de la Haute-Savoie, de la Drôme, de l'Isère, du Rhône, de l'Ain et une partie des Basses-Alpes (cantons de Saint-Paul, de Barcelonnette et du Lauzet). La 15e région militaire couvre les départements des Alpes-Maritimes, des Basse-Alpes (moins les cantons de Saint-Paul, Barcelonnette et du Lauzet), de l'Ardèche, des Bouches-du-Rhône, de la Corse, du Gard, du Var et du Vaucluse. Source : Répartition et stationnement des troupes de l'armée française, Paris, Imprimerie nationale, .
Voir aussi
modifierBibliographie
modifierPhilippe Truttmann, La Muraille de France, ou la ligne Maginot, Gérard Klopp éditeur, 1985.