Secteur fortifié de Boulay

Le secteur fortifié de Boulay est une partie de la ligne Maginot, situé entre le secteur fortifié de Thionville à l'ouest et le secteur fortifié de Faulquemont à l'est.

Carte de l'organisation en secteurs de la ligne Maginot.

Il forme une ligne le long de la frontière franco-allemande, près de la ville de Boulay, de Budling à Coume (dans la Moselle). Les fortifications du secteur sont puissantes, notamment sur son aile occidentale avec des ouvrages d'artillerie, mais la partie orientale n'est qu'une succession d'ouvrages d'infanterie à cause de réductions budgétaires.

Organisation et unités modifier

D'abord sous commandement de la 6e région militaire (QG à Metz[1]) jusqu'à la déclaration de guerre, le secteur passe alors sous commandement de la 3e armée : il est sous l'autorité du 6e corps d'armée, composé de la 51st Highland Division (britannique), de la 42e division d'infanterie (d'active) et de la 26e division d'infanterie (de réserve, série A). Lors de la modification de la limite entre la 3e et la 4e armées le , le secteur récupère le sous-secteur de Narbéfontaine (ouvrages de Coume, de Coume Annexe Sud et du Mottenberg). À partir du , le 6e corps perd le sous-secteur d'Hombourg-Budange (ouvrages du Hackenberg, du Coucou, du Mont-des-Welsches et du Michelsberg) au profit du corps d'armée colonial (secteur fortifié de Thionville).

Le secteur est divisé en trois sous-secteurs fortifiés (quatre pendant plus d'un mois), avec les unités suivantes comme équipages des ouvrages et casemates ainsi que comme troupes d'intervalle stationnées entre ceux-ci après la mobilisation :

L'artillerie du secteur est composée des :

Composants modifier

Reprenant la suite du secteur fortifié de Thionville, l’aile gauche du secteur de Boulay est également puissamment défendue tandis qu'à l'est, il n’est constitué que de petits ouvrages dépourvus d’artillerie. On peut trouver dans ce secteur pas moins de quatre gros ouvrages d'artillerie, onze petits ouvrages d'infanterie, 17 casemates CORF, 14 abris, auxquels se rajoutent 31 blockhaus MOM et 42 tourelles STG[4],[5].

Organes CORF du secteur fortifié de Boulay (PC au château de Chelaincourt à Bettelainville)
Sous-secteur d'Hombourg-Budange
(PC au château d'Hombourg-Budange)
Sous-secteur de Burtoncourt
(PC au Huhnerbusch)
Sous-secteur de Tromborn
(PC à Boulay)
Sous-secteur de Narbéfontaine
(PC au Gros-Bois à Narbéfontaine)
X 20 Hummersberg
C 53 Hummersberg Nord
C 54 Hummersberg Sud
A 19 Hackenberg

C 55 Veckring Nord
C 56 Veckring Sud
X 21 Veckring
A 20 Coucou
X 22 Coucou
O 4 Chênes-Brûlés
X 23 Chênes-Brûlés
X 24 Klang
X 25 Mont-des-Welches
A 21 Mont-des-Welches
C 57 Menskirch
A 22 Michelsberg
X 26 Bilmette
C 58 Huberbusch Nord
C 59 Huberbusch Sud
X 28 Ising
A 23 Hobling
X 27 Férange
C 60 Edling Nord
C 61 Edling Sud
X 29 Hestroff
O 10 Hestroff
X 30 Rotherberg
A 24 Bousse
A 25 Anzeling
A 26 Berenbach
X 31 Bockange
X 32 Gomelange
X 33 Colming
C 62 Éblange
A 27 Bovenberg
C 63 Langhep Nord
C 64 Langhep Sud
A 28 Denting
A 29 Village-de-Coume
A 30 Annexe Nord de Coume
A 31 Coume
A 32 Annexe Sud de Coume
C 65 Bisterberg Nord I
C 66 Bisterberg Nord II
C 67 Bisterberg Sud III
C 68 Bisterberg Sud IV
A 33 Mottenberg
C 69 Sud du Mottenberg

Le code de chaque organe indique sa nature : « A » pour les ouvrages, « C » pour les casemates, « O » pour les observatoires et « X » pour les abris. La numérotation se fait d'ouest en est de la région fortifiée de Metz (qui correspond aux secteurs de la Crusnes, de Thionville, de Boulay et de Faulquemont).

Histoire modifier

Notes et références modifier

  1. En 1939, la 6e région militaire couvre une partie des départements de la Meuse (moins les cantons de Stenay et Montmédy), de Meurthe-et-Moselle (arrondissement de Briey, cantons de Thiaucourt et de Pont-à-Mousson), de la Moselle (arrondissements de Metz, de Thionville et de Boulay) et de la Marne.
  2. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 2, p. 182.
  3. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 2, p. 162.
  4. Le niveau de protection d'une casemate de la ligne Maginot dépend de son modèle et de sa période de construction. De 1928 à 1935 sont construits les modèles les plus puissamment protégés : les casemates et ouvrages CORF (Commission d'organisation des régions fortifiées), avec des murs et dalles épais jusqu'à 3,5 mètres de béton). Puis viennent à partir de 1935 les blockhaus MOM (main-d'œuvre militaire), avec de 0,60 à 1,5 m de béton, avec des modèles très variés selon la région : RFM (région fortifiée de Metz), RFL (région fortifiée de la Lauter), 1re, 2e, 20e et 7e RM (région militaire). Les MOM les plus protégés sont appelés FCR (fortification de campagne renforcée). De 1937 à 1940, la STG (Section technique du génie) standardise les constructions, avec une protection de 1,50 à 2 m de béton.
  5. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 99-110.

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

  • Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel, Jacques Sicard et François Vauviller (ill. Pierre-Albert Leroux), Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 1, Paris, éditions Histoire & collections, coll. « L'Encyclopédie de l'Armée française » (no 2), (réimpr. 2001 et 2005), 182 p. (ISBN 2-908182-88-2).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 2 : Les formes techniques de la fortification Nord-Est, Paris, Histoire et collections, , 222 p. (ISBN 2-908182-97-1).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 3 : Le destin tragique de la ligne Maginot, Paris, Histoire et collections, , 246 p. (ISBN 2-913903-88-6).
  • Stéphane Gaber, La ligne Maginot en Lorraine, Metz, Éditions Serpenoise, , 180 p. (ISBN 978-2-87692-670-7).
  • Jean-Bernard Wahl, Jours tranquilles et bruits de guerre au Mont des Welches : août 1939-juillet 1940, la drôle de guerre sur la Ligne Maginot, Huningue, J.-B. Wahl, , 44 p. (ISBN 978-2-9507681-2-4 et 2-9507681-2-1).

Liens externes modifier

Localisation
Descriptions et photos

Articles connexes modifier