Félix Le Peletier d'Aunay

personnalité politique française

Louis Honoré Félix Le Peletier d'Aunay (né le à Paris et mort le à Paris), est un homme politique français du XIXe siècle.

Félix Le Peletier d'Aunay
Illustration.
Le baron Lepeletier, auditeur au Conseil d'État, préfet de Tarn-et-Garonne, Louis-Léopold Boilly (1761–1845), après 1808, Musée Ingres, Montauban.
Fonctions
Député de Seine-et-Oise

(24 ans et 15 jours)
Préfet de la Stura

(1 an)
Prédécesseur Antoine Louis Campan
Préfet d'Eure-et-Loir

(13 jours)
Prédécesseur Jean-François-Marie Delaître
Successeur Antoine Louis Rouillé-Dorfeuil
Préfet de Tarn-et-Garonne

(4 ans, 3 mois et 25 jours)
Prédécesseur Création du département
Successeur Louis Bouvier-Dumolart
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Paris
Date de décès (à 72 ans)
Lieu de décès Ancien 10e arrondissement de Paris
Parti politique Droite
Diplômé de École militaire d'Auxerre
Profession Haut fonctionnaire

Signature de Félix Le Peletier d'Aunay
Liste des préfets napoléoniens

Auditeur au conseil d'État et préfet napoléonien, il fut depuis neuf fois député et vice-président de la Chambre durant 6 sessions.

Biographie

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Né d'une famille noble apparentée au philosophe de Maistre, et petit-fils d'un ancien premier président à mortier au Parlement de Paris, Louis Honoré Félix Le Peletier d'Aunay fut élève de l'École militaire d'Auxerre, et, en l'an XIV, garde d'honneur de la ville de Paris.

Conseil d'État et carrière préfectorale

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Il avait été nommé auditeur au conseil d'État le avec le soutien du général Clarke.

Auditeur près les ministres des Finances et du Trésor public et la section des finances de 1806 à 1808, il est également rattaché à la commission des pétitions en 1808.

Il passe ensuite en service extraordinaire et est nommé () pour administrer, en qualité de préfet, le département nouvellement créé de Tarn-et-Garonne, de 1809 à 1812. En 1810, il se fait remarquer par son opiniâtreté à refuser, dans les courriers officiels, de donner aux ministres le titre de « Monseigneur ». L'affaire est soumise à l'Empereur par Montalivet. À la suite de ce recours, le jeune préfet doit obtempérer[1].

Il accède cependant à l'auditorat de première classe en 1812. Il ne change de préfecture qu'en , nommé le à celle d'Eure-et-Loir et le à celle de la Stura, sur une appréciation favorable de Montalivet.

Chevalier de la Légion d'honneur (1813), baron de l'Empire du , il rentre dans la vie privée en 1814, et combat le gouvernement de la Restauration dans les rangs de l'opposition constitutionnelle.

Député sous la Restauration…

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Le , il entre au parlement.

Élu[2] député du 3e arrondissement de Seine-et-Oise (Montfort-l'Amaury), contre le marquis de Bouthillier[3], il se rallie au cabinet Martignac, qui le fait conseiller d'État. Il vote contre les Ultras, et est, sous le cabinet Polignac, des adresses des 221.

…la Monarchie de Juillet…

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Il obtient sa réélection (par 194 voix sur 288 votants et 334 inscrits), le , contre le comte Laugier (89 voix), adhère à la monarchie de Louis-Philippe, et est encore réélu (par 291 voix sur 368 votants et 447 inscrits), le , cette fois par le 6e collège de Seine-et-Oise (Rambouillet), contre Arrighi de Padoue (66 voix).

Lepeletier d'Aunay siège dans la majorité conservatrice, avec laquelle il vote le plus souvent. En certaines circonstances, toutefois, il se rapproche, comme son ami Royer-Collard, de la fraction la plus modérée de l'opposition. Le , il s'oppose à une demande d'appel nominal, par la raison que « cet appel n'aurait d'autre objet que de jeter l'inquiétude dans les familles de ceux qui n'y répondraient pas ».

Réélu (par 229 voix sur 309 votants et 411 inscrits), le , contre M. d'Albert de Luynes (37 voix), et M. Arrighi de Padoue (22 voix). Il n'approuve pas les lois de septembre (1835) ni la loi de disjonction.

Par contre, il se montre favorable au ministère Molé, sollicite avec succès le renouvellement de son mandat, qu'il obtient (par 208 voix sur 284 votants et 423 inscrits), les et (par 238 voix sur 335 votants). Il se prononce pour la dotation du duc de Nemours, à l'occasion du mariage de ce dernier avec la princesse Victoire, pour le recensement général des propriétés imposables. Il opine pour l'adjonction des capacités au cens électoral, et pour l'incompatibilité de certaines fonctions publiques avec le mandat de député.

Réélu (par 207 voix sur 294 votants et 423 inscrits), le , contre M. Vidal (68 voix), il devient, dans cette législature, vice-président de la Chambre. Il suit la même politique que précédemment, et observe à l'égard du ministère Guizot une neutralité plutôt bienveillante. Il s'abstient dans le scrutin sur l'indemnité Pritchard.

… et à l'Assemblée nationale législative

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La révolution de interrompt sa carrière politique.

Il est rappelé à l'Assemblée législative, le , par les électeurs conservateurs de Seine-et-Oise, le 7e sur 10 (par 45 395 voix sur 96 950 votants et 139 436 inscrits). Il y fait partie de la majorité monarchiste, vote pour l'expédition de Rome, pour la loi Falloux-Parieu sur l'enseignement, soutint la politique de l'Elysée jusques et y compris le coup d'État du , et fait partie de la Commission consultative.

Le , sans s'être porté candidat, il obtient dans la 4e circonscription de Seine-et-Oise, lors des élections au Corps législatif, 917 voix, tandis que Adolphe Delapalme, désigné comme candidat officiel par le gouvernement, est élu par 14 742 suffrages et qu'un autre candidat, M. Thil, en obtient 2 674 voix.

Armoiries

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Figure Blasonnement
Armes de la famille Le Peletier

Le Peletier (de Rosanbo) : D'azur à la croix pattée d'argent chargée en cœur d'un chevron de gueules, accosté de deux molettes d'éperon de sable, et en pointe, d'une rose de gueules.[4] Le Peletier de Saint-Fargeau : D'azur, à la croix pattée alésée d'argent, ch. d'un chevron de gueules, accosté de deux molettes de sable et acc. en pointe d'une rose d'or.[5].

Ou :

Écartelé: aux 1 et 4, d'azur, à la croix pattée d'argent, ch. en cœur d'un chevron de gueules et en pointe d'une rose du même, boutonnée d'or, ledit chevron accosté de deux molettes (6) de sable sur la traverse de la croix (le Peletier); aux 2 et 3, d'argent, au lion de sable, lampassé et couronné d'or (Mesgrigny).[5]

Armes du baron Le Peletier d'Aunay et de l'Empire (décret du lettres patentes du , Paris)[6].

Écartelé au premier et quatrième d'azur à la croix pattée d'argent ; chargée d'un chevron de gueules entre deux molettes de sable, soutenu d'une rose de gueules, boutonnée d'or, au deuxième et troisième d'argent au lion de sable, lampassé de gueules ; franc quartier des barons pris dans le Conseil d'État.[6]

Annexes

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Bibliographie

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Notes et références

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  1. Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène, p. -
  2. Par 139 voix (241 votants, 283 inscrits).
  3. 97 voix.
  4. (en) François Velde, « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) », Lay Peers, sur www.heraldica.org, (consulté le )
  5. a et b Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 1 et 2, Gouda, G.B. van Goor zonen, 1884-1887
  6. a b et c « PLEADE CHAN », sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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