Liste des accidents ferroviaires en France en 1930

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La liste des accidents ferroviaires en France en 1930, est une liste non exhaustive, chronologique par mois.

Février modifier

  • - Vers 7 heures, sur la ligne de Saint-Étienne à Roanne, à la sortie de la gare de Veauche - Saint-Galmier, l'express Paris – Saint-Étienne prend en écharpe sur un aiguillage un train de marchandises en cours de manœuvre n'ayant pas encore totalement dégagé la voie principale. La locomotive tamponneuse, dont le chauffeur est tué, est projetée hors des rails sur une maisonnette de garde-barrière dans laquelle elle écrase un enfant dormant dans son lit. L'accident fera aussi 9 blessés, dont 7 parmi les voyageurs[1].

Avril modifier

  • - Sur la ligne Besançon-Belfort, à la sortie du tunnel de Laissey, vers 9 heures 30, un train spécial de réservistes regagnant leurs foyers après une période d'instruction au camp du Valdahon, dont le passage n'a pas été annoncé au responsable d'un chantier de réfection de voie, aborde une portion dégarnie de ses rails et de ses traverses. La machine laboure le ballast et se couche contre la paroi rocheuse. Les deux voitures en bois qui la suivent viennent s'y encastrer. On en tirera huit morts et cinquante-sept blessés[2].

Mai modifier

  • - À 22 heures 28, sur la ligne Paris-Marseille, peu avant la gare de Montereau, le rapide Paris-Nice déraille en heurtant un « lorry »[a] déposé par malveillance sur la voie. La machine, le fourgon et les trois voitures de tête se couchent. On dénombrera sept morts et huit blessés graves[3].

Juillet modifier

  • - À Andancette (Drôme), sur un passage à niveau de la ligne Lyon-Marseille resté ouvert, un train de marchandises pour Marseille pulvérise une automobile, tuant ses quatre occupants[4].
 
Déraillement de Maisons-Laffite le .

Août modifier

  • - Sur la ligne Paris-Mantes par Poissy, à la suite d'un probable acte de sabotage des signaux, vers 23 heures 45, un train de marchandises venant d'Achères est dirigé à pleine vitesse sur une voie de garage près de la gare de Maisons-Laffitte. Il défonce un heurtoir et déraille. Dans son fourgon de tête écrasé, le chef de train est tué. Le conducteur[b] du fourgon de queue est blessé. Les cheminots de la gare parviendront à arrêter un rapide venant de Trouville-Deauville quelques mètres avant qu'il ne percute l'amoncellement des débris[5].
  • - À l'entrée de la gare de Saverne, sur la ligne Paris-Strasbourg, vers 7 heures, un train venant de Molsheim est heurté par une machine haut-le-pied en manœuvre. Les deux machines, un fourgon postal et deux voitures sont détruits. La collision fera un mort et plusieurs blessés parmi les postiers et les voyageurs[6].
  • - Sur le réseau des mines de Creutzwald-la-Croix (Moselle), vers 13 heures 30, collision frontale sur une voie une courbe entre deux trains poussés par l'arrière, transportant l'un des mineurs, l'autre du charbon. De deux voitures disloquées on tirera cinq morts et quarante-cinq blessés[7].
  • - Sur la ligne Le Mans-Paris, à 17 heures 10, en gare de Chartres, un express supplémentaire dont les freins ont lâché tamponne une machine haut-le-pied. La locomotive tamponneuse, le fourgon et une voiture de tête quittent les rails. Le chef de train et le mécanicien sont tués, le chauffeur et un voyageur sont gravement blessés, une quarantaine d'autres personnes sont contusionnées[8].

Octobre modifier

  • - Vers 19 heures, à la sortie de la gare Saint-Lazare, une rame de matériel vide en attente de garage stationnant au niveau du pont-Cardinet est percutée par un train pour Mantes, dont le fourgon et la première voiture se télescopent dans le choc. Des voyageurs affolés descendent sur les voies et sont fauchés par une autre rame entrant en gare. On dénombrera quatre morts et trente blessés, dont quatre graves. Dans la foule se pressant en gare à l'annonce de l'accident, une personne mourra étouffée[9].
  • - Sur le chemin de fer de l'est de Lyon, au passage à niveau du Lantey, à Passins, peu avant Morestel, un train venant de Lyon percute à 20 heures 30 un autocar assurant la liaison Lyon-Saint-Genix-d'Aoste, tuant quatre de ses passagers et en blessant une dizaine d'autres[10].
  • - À Évreux, un lourd train de marchandises parti de la gare d'Evreux-Embranchement pour la desserte d'Evreux-Ville sur la ligne d'Acquigny déraille à l'approche de cette gare. Sa machine défonce un butoir et fait une chute de trois mètres. Le mécanicien est tué[11].
  • - Vers 4 heures, sur la ligne Limoges- Périgueux, l'express Genève-Lyon-Bordeaux, tiré par deux locomotives, déraille près de la gare de Ligueux à la suite d'un affaissement de la voie causé par de fortes pluies. L'accident fera dix-sept morts (parmi lesquels trois Suisses[12]) et une quarantaine de blessés[13],[14].
 
Catastrophe d'Ancenis

Novembre modifier

  • - Sur la ligne Angers-Nantes, après Ancenis, à Oudon (Loire-Atlantique), vers 22 heures, une colline minée par les pluies s'effondre au passage du rapide Paris Nantes, dont la locomotive et deux voitures plongent dans la Loire. Le mécanicien sera noyé, une quinzaine de personnes seront blessées. Reconnue à risque, la portion de voie où a eu lieu l'accident était gardée, mais son surveillant avait été enseveli sous l'éboulement[15].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. « Lorry » : petit wagonnet léger, dont la plateforme est simplement posée sur les essieux, sans être fixée, et qu’on pousse à bras
  2. Le « conducteur », à ne pas confondre avec le mécanicien : il s'agit d'un agent de sécurité imposé par l'article 17 de l'ordonnance du 15 novembre 1846 modifiée par décret du 1er mars 1901 portant règlement d'administration publique sur la police, la sûreté et l'exploitation des chemins de fer, selon lequel « chaque train de voyageurs, de marchandises ou mixte devra être accompagné : - 1° d'un mécanicien et d'un chauffeur par machine (...)- 2° du nombre de conducteurs et de garde-freins qui sera déterminé, suivant le nombre des véhicules, suivant les pentes, et suivant les appareils d'arrêt ou de ralentissement, par le ministre des Travaux publics, sur la proposition de la Compagnie…».

Références modifier

  1. Le Petit Parisien du 12 février 1930, p. 3.
  2. Le Petit Parisien du 12 avril 1930, p. 1.
  3. Le Matin du 2 juin 1930, p. 1 et 3
  4. Le Petit Parisien du 28 juillet 1930, p. 1.
  5. Le Matin du 6 août 1930, p. 3.
  6. Le Figaro du 17 août 1930, p. 3
  7. Le Matin du 19 août 1930, p. 1, et Le Figaro du 20 août 1930, p. 3.
  8. Le Figaro des 1er septembre 1930 (p. 2), et 2 septembre 1930 (p. 3) et Le Matin du 1er septembre 1930, p. 1 et 3.
  9. Le Figaro du 4 octobre 1930, p. 3.
  10. Le Matin du 13 octobre 1930, p. 1.
  11. Le Matin du 20 octobre 1930, p. 6.
  12. Zum Eisenbahnunglück von Perigueux, NZZ, 31. octobre 1930, page b2
  13. Roger Vidal, Le Périgord et le rail : La Dordogne et le Paris-Orléans, t. 1, Périgueux, Éd. à compte d'auteur, , chap. 3 (« Ligne de Limoges à Périgueux »), p. 406-407 ; 426-427
  14. Le Petit Parisien du 30 octobre 1930; Le Petit Journal du 30 octobre 1930,p. 1
  15. Le Figaro du 23 novembre 1930, p. 3.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

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