Le Misanthrope

comédie de Molière, créée en 1666

Le Misanthrope
Gravure de l’édition de 1719.
Gravure de l’édition de 1719.

Auteur Molière
Genre Comédie
Nb. d'actes 5 actes en vers
Lieu de parution Paris
Éditeur Jean Ribou
Date de parution 24 décembre 1666
Date de création en français
Lieu de création en français Paris
Compagnie théâtrale La Troupe du Roy au Palais-Royal
Rôle principal Alceste joué par Molière

Le Misanthrope est une comédie de Molière en cinq actes en vers, créée le sur la scène du Palais-Royal. Le sous-titre « ou l'Atrabilaire amoureux » ne figure pas dans les éditions publiées de cette pièce mais seulement dans la mention manuscrite du privilège accordé le à Molière pour l'impression de sa pièce[1].

Personnages modifier

  • Alceste, le Misanthrope, amoureux de Célimène.
  • Philinte, ami d’Alceste.
  • Oronte, amant de Célimène.
  • Célimène, dont est épris Alceste.
  • Éliante, cousine de Célimène.
  • Arsinoé, amie envieuse de la beauté et de la jeunesse de Célimène.
  • Acaste, marquis, prétendant de Célimène.
  • Clitandre, marquis, prétendant de Célimène.
  • Basque, valet de Célimène.
  • Un garde de la maréchaussée de France.
  • Du Bois, valet d’Alceste.

Résumé modifier

Alceste méprise l'humanité tout entière. Il en dénonce l'hypocrisie, la couardise et la compromission. Paradoxalement, alors qu'il est aimé d'Arsinoé, la prude, et d'Éliante, la sincère, il aime passionnément Célimène, une veuve de 20 ans, coquette, superficielle et médisante.

  • Acte I

Alceste et son ami Philinte se querellent sur leur amitié ; selon Alceste, Philinte aurait prodigué des marques d'amitié trop fortes à un inconnu. Alceste finit par s'emporter sur l'humanité. Arrive Oronte, autre prétendant de Célimène, qui demande leur avis sur un sonnet de sa composition. Philinte dit, par complaisance, qu'il l'adore, mais Alceste déteste le sonnet et le dit clairement. Oronte est vexé et une dispute éclate.

  • Acte II

Alceste dit à Célimène que sa complaisance pour d'autres hommes lui déplaît. Arrivent deux jeunes marquis, Acaste et Clitandre, autres prétendants de Célimène. Célimène joue avec eux à médire de plusieurs personnes de leur connaissance, ce qui rend Alceste jaloux et furieux. Célimène en est agacée mais l'arrivée d'un garde l'interrompt : il annonce qu'Alceste est convoqué au tribunal pour l'affaire du sonnet d'Oronte.

  • Acte III

Arsinoé paraît et confie perfidement à Célimène que son comportement suscite des critiques mais qu'elle a pris sa défense. Célimène, qui n'est pas dupe de l'hypocrisie d'Arsinoé, lui répond sur un même ton de politesse hypocrite. Furieuse, Arsinoé tente de séduire Alceste. En vain.

  • Acte IV

À son tour, Alceste est furieux : quelqu'un (probablement Arsinoé) lui a donné une lettre pleine de complaisance que Célimène a écrite à un autre homme. Il la somme de se justifier. Elle retourne la situation en sa faveur. Désespéré, Alceste présente ses excuses. Alceste apprend qu'il a perdu son procès, il veut quitter la société des hommes.

  • Acte V

Alceste et Oronte demandent à Célimène de choisir entre eux. Arrivent Acaste et Clitandre, chacun avec une lettre adressée par Célimène à l'autre. Cela prouve que Célimène joue avec le cœur de ses soupirants, ce qui décide Oronte à partir. Une fois seul avec Célimène, Alceste lui propose de l'épouser à condition qu'elle quitte avec lui la société des hommes qu'il ne supporte plus. Elle ne peut pas se résoudre à quitter la vie mondaine. Alceste, s'excusant auprès d'Éliante — qui lui préfère maintenant Philinte — annonce donc quitter Paris pour se retirer dans la solitude. Philinte s'apprête à l'en dissuader lorsque le rideau tombe.

Accueil modifier

Même si la seizième pièce de Molière a été représentée trente-quatre fois pendant l'année 1666[2], ce qui représente un chiffre honorable grâce à l'appui du Roi, Le Misanthrope a pourtant connu un accueil que l'on pourrait qualifier de froid et négatif de la part de la noblesse provinciale[3], certains des personnages remettant en cause l'autorité assise des droits des privilégiés et de leurs privilèges[4]. Mais, contrairement aux échecs précédents du Tartuffe et de Dom Juan dans lesquels le réalisme critique de l'auteur, qui semble bafouer les traditions religieuses, sociales et morales, suscite un scandale théâtral (de), cette pièce reçoit une certaine reconnaissance critique de la part des connaisseurs[5].

Adaptations ou inspiration modifier

Mises en scène modifier

Par année, sont mentionnés le ou les noms des metteurs en scène et le nom du théâtre ou de la scène concernés.

Cinéma et télévision modifier

Notes et références modifier

  1. Voir mention du privilège dans le registre de la Chambre syndicale des libraires, et l'extrait du privilège reproduit dans l'imprimé.
  2. « Le succès, selon l'abbé du Bos, ne se dessina qu'après huit ou dix représentations. » Félix Guirand, Le Misanthrope, Paris, Larousse, , Notice historique et littéraire.
  3. « Le Misanthrope - Notice », sur toutmoliere.net (consulté le )
  4. Gustave Michaut, Les Luttes de Molière, Hachette, 1925
  5. Julia Prevosto, Le Misanthrope de Molière, Profil littéraire, , p. 40-41.
  6. Brigitte Salino, « Un Molière formidablement trash », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Le misanthrope, théâtre de l'Odéon

Voir aussi modifier

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