Hubert Le Blon

pilote automobile et aviateur français
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Hubert Le Blon
Hubert Le Blon (vers 1906-1910).
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Hubert Le Blon, né le à Boulogne-Billancourt et mort le sur la plage d'Ondarreta à Saint-Sébastien en Espagne, est un pionnier français de l'automobile, conquis ensuite par l'aviation, qui a trouvé la mort dans l'écrasement, de son aéroplane Blériot XI.

Biographie modifier

Ingénieur de formation, il construit avec son frère sous l'appellation Le Blon Frères (en)[1] une voiturette entre 1898 et 1900 inspirée de la Benz 4HP deux cylindres, et nommée Le Lynx pour l'exportation en Angleterre. La puissance du moteur est alors transférée au moyen d'une courroie d'entraînement à l'essieu arrière. En cette fin du XIXe siècle, il invente un procédé par bille pour obturer de manière optimale l’arrivée d’alcool ou d'essence, quelle que soit l’oblicité d'un moteur à la place des traditionnels pointaux, dit "carburateur Le Blon", ce qui permet le développement des moteurs à carburants légers, type alcool[2]. En 1901, son moteur à alcool pur équipe une voiture Bardon (de) 5CV qui s'impose dans la troisième édition du Critérium de l'Alcool, disputée entre Paris et Roubaix cette année-là, grâce à Georges Dansette (un deuxième véhicule est engagé par la marque, de type industriel et confié au chauffeur Rost, qui rallie aussi l'arrivée)[3].

 
Le Gardner-Serpollet Steam type H, vainqueur de la côte de Gaillon en 1902 (avec alors un carénage avant de type Œuf de Pâques).
 
Hubert le Blon en avril 1903, sur Gardner-Serpollet coupe-vent pour le mile départ arrêté (promenade des anglais, semaine de Nice).

Hubert Le Blon va mettre à profit ses connaissances pour améliorer avec l'usinier Serpollet[4] les premières automobiles à vapeur jusqu'en 1903[5], avant de passer à la voiture à pétrole, suivant en parallèle une carrière de coureur automobile en participant à de nombreuses compétitions, souvent accompagné par son épouse Motann[6], comme mécanicien embarqué : course de côte de Gaillon (vainqueur en 1902 sur Gardner-Serpollet Steam), course de côte de Namur (vainqueur en 1904 sur Hotchkiss)[7], Paris-Arras-Paris 1902 (13e sur Serpollet)[8],[9], Paris-Madrid 1903 (17e sur Serpollet), participation au Paris-Vienne (1902), évolutions sur plusieurs circuits automobiles routiers, des Ardennes (5e en 1903, également en 1904 sur Hotchkiss -HH avec le meilleur temps au tour-, puis 3e en 1905 sur Panhard), d'Argonne (5e des éliminatoires françaises de la Coupe internationale Bennett en 1904, et 7e en 1905 sur Hotchkiss HH), de la Sarthe (abandon au Grand Prix de l'Automobile Club de France 1906 organisé au Mans, sur Hotchkiss HH), Coppa Florio 1905 (sur Isotta Fraschini), première Targa Florio 1906 (sur Hotchkiss), Coupe Vanderbilt 1906 (8e, après avoir fini deuxième des Éliminatoires à Long Island sur voitures Thomas), et circuit de Dieppe (abandon au Grand Prix de l'Automobile Club de France 1907).

Sportif accompli, il se tourne ensuite vers l'aviation, formé en cela en 1908 à l'école aéronautique de Léon Delagrange (qui meurt sur le même type d'avion trois mois avant lui), disputant ses premiers meetings aériens en 1909 à Spa et Doncaster[10], puis s'illustrant en à Héliopolis en Égypte[11] en établissant un record mondial des cinq kilomètres -en 4 minutes et 2 secondes- ainsi que des dix kilomètres.

 
Ondarreta (Ondarretako) au début du XIXe siècle.

Ayant passé son brevet de pilotage avec l'Aéro-Club de France -no 38 français- le puis effectué quelques réglages dans une clairière proche de Croix-d'Hins les 24 et , il perd le contrôle de son monoplan Blériot XI à moteur Anzani lors de l'un de ses vols exhibitions sur la plage d'Ondarreta, à Saint-Sébastien, qu'il accomplit depuis le . Malgré un fort vent, il décrit des cercles alors autour du Palais royal de Miramar à 90 km/h, puis il décroche d'une hauteur de près de 150 pieds à la suite d'une rupture d'un filin d'aile en essayant de virer lors d'un raté de son moteur dans une rafale, et il s'écrase sur des rochers à 45 mètres du rivage, le moteur continuant à tourner sur son avion renversé. Le Blon est alors sous l'eau et meurt immédiatement après son repêchage, sa femme faisant partie de la foule. Il aurait dû, dans la foulée, participer au meeting de Lyon.

Lors du passage de son cortège funèbre à Saint-Sébastien, les rues sont bondées et les commerces fermés. Des milliers de personnes suivent le cercueil jusqu'à la gare, avant son transfert à Paris.

Le Blon est le sixième aviateur à décéder lors d'un accident. Lors du GP de France du 2 juillet 1907, il avait déjà été victime d'un grave accident à Dieppe avec sa Panhard, ayant nécessité plusieurs semaines de convalescence et entraîné son passage désormais sur des avions.

Remarque modifier

En , madame Le Blon termina deuxième du 500 mètres de Deauville, devant son époux troisième[12].

Notes et références modifier

  1. également à Boulogne-Billancourt.
  2. Automobiles Bardon (Exhumoir.Kazeo).
  3. Les moteurs à alcool, Lucien Périssé, éd. Dunod, Paris, 1901, p. 51-52.
  4. implanté dans le 18e arrondissement de Paris, à une dizaine de kilomètres de Boulogne-Billancourt.
  5. (établissant personnellement quelques records de vitesse sur voitures à vapeur)
  6. elle-même engagée dans la course de sprint sur une nouvelle Serpollet lors des courses de Nice en 1903 -1903 Motorists- (GracesGuide).
  7. HILL CLIMB WINNERS 1897-1949, by Hans Etzrodt, Part 1 (1897-1914).
  8. Courses continentales entre 1896 et 1902.
  9. 1902 Grand Prix (Team DAN, et suivants).
  10. (Étant alors le premier aviateur à décoller lors du premier meeting aérien organisé en Grande-Bretagne, et remportant la Coupe Bradford sur un monoplan Blériot, qui récompensait le pilote le plus rapide sur dix tours de course. Le Blon fut d'autant plus apprécié le 25 octobre, lorsqu'il parvint à éviter la foule en s'écrasant à distance là encore lors d'une rafale de vent)
  11. Le Petit Parisien, Paris, 3 avril 1910, quotidien (ISSN 0999-2707) [lire en ligne]
  12. La Vie au Grand Air du 18 septembre 1903, p. 688.

Galerie d'images modifier

Vidéos modifier

 
Le Blon en 1904.

Bibliographie modifier

Liens externes modifier

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"Hubert Le Blon vole et se noie" : article illustré du trois avril 1910.