Euchambersia

genre éteint de thérapsides
Euchambersia
Description de cette image, également commentée ci-après
Crâne d’E. liuyudongi, vue d'en haut (a), des côtés (c, e) et de l'arrière (f), ainsi que des crânes d’E. mirabilis vue d'en haut (b ; BP/1/4009), de côté (d ; NHMUK R5696), et d'arrière (g; NHMUK R5696).
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Synapsida
Ordre Therapsida
Sous-ordre  Therocephalia
Famille  Akidnognathidae

Genre

 Euchambersia
Broom, 1931

Espèces de rang inférieur

  • E. mirabilis (type) Broom, 1931
  • E. liuyudongi Liu & Abdala, 2022

Euchambersia est un genre éteint de thérapsides thérocéphales ayant vécu durant la fin du Permien (Wuchiapingien), il y a entre 256 et 255 millions d'années avant notre ère, dans ce qui sont actuellement l'Afrique du Sud et la Chine. L'espèce type, Euchambersia mirabilis, est nommé par le paléontologue Robert Broom en à partir d'un crâne auquel manque la mâchoire inférieure. Un deuxième crâne attribué à l'espèce, appartenant probablement à un individu juvénile et toujours dans le même état de conservation, a été décrit par la suite. En , une deuxième espèce, Euchambersia liuyudongi, est officiellement décrite par les paléontologues Jun Liu et Fernando Abdala à partir d'un crâne bien préservé et de quelques restes postcrâniens fragmentaires. Le genre appartient à la famille éteinte des Akidnognathidae, historiquement désignée sous le synonyme Euchambersiidae (nommé d'après Euchambersia).

Euchambersia est un thérocéphale de petite taille disposant d'un museau court et de grandes canines typique du groupe. Cependant, il se distingue parmi les thérocéphales de par la présence de rainures sur les canines et d'une grande indentation sur le côté du crâne. Certains auteurs considèrent que la rainure peu profonde situé à l'arrière des canines ferait partie d'un mécanisme de distribution de venin, mais cette hypothèse est mal étayée. Cependant, si cette supposition est vraie, alors il s'agirait donc d'un des plus anciens tétrapodes connus se à disposer de telles caractéristiques. Une étude publié en 2017 utilise la structure interne du crâne d’E. mirabilis comme preuve la plus forte en faveur de l'hypothèse concernant la venimosité. D'autres possibilités, comme l'existence d'une sorte d'organe sensoriel, restent encore plausibles pour expliquer la présence de certaines structures.

Découvertes et étymologie modifier

Vidéo montrant la correction des déformations du crâne holotype d’Euchambersia mirabilis.

L'holotype du genre Euchambersia, plus précisément de l'espèce type E. mirabilis, fut découvert par le paléontologue Robert Broom durant le début du XXe siècle dans la ferme de Vanwyksfontein, propriété d'un certain M. Greathead, près de la ville de Norvalspont (en), au Cap-Nord, en Afrique du Sud. Il se compose d'un seul crâne déformé, catalogué NHMUK R5696, décrit plus en détail par Broom dans un article qu'il publie en 1931[1]. C'est en 1966 qu'un deuxième crâne attribué à la même espèce, catalogué BP/1/4009, plus petit, y est trouvé[2], avant d'être décrit officiellement par James Kitching onze ans après, en 1977[3]. Il manque la mâchoire inférieure aux deux spécimens. Ceux-ci proviennent de la même couche générale de roche, dans la zone d'assemblage supérieure de Cistecephalus du groupe de Beaufort, au sein du supergroupe du Karoo[4]. Ce site est daté du stade Wuchiapingien du Permien supérieur[5], entre 256,2 et 255,2 millions d'années[6].

Le genre Euchambersia, qualifié par Robert Broom comme « le thérocéphale le plus remarquable jamais découvert », est nommé par ce dernier d'après l'éminent éditeur écossais et penseur évolutionniste Robert Chambers, dont Broom considère le livre Vestiges of the Natural History of Creation comme « un travail remarquable [bien que] méprisé par beaucoup »[1]. L'épithète spécifique du taxon, venant du latin mirabilis, signifiant « merveilleux », est nommé en raison de l'aspect unique de l'animal qui le différencie des autres thérocéphales[1].

La deuxième espèce, E. liuyudongi, est nommée par les paléontologues Jun Liu et Fernando Abdala en 2022 sur la base d'un crâne bien conservé mesurant 7 centimètres de long. Contrairement aux deux spécimens connus d’E. mirabilis, le spécimen catalogué IVPP V 31137 se dispose d'une mâchoire inférieure associée et de quelque restes postcrâniens qui inclut six vertèbres et quelques fragments de côtes. Il est originaire de la formation de Naobaogou, en Mongolie intérieure (Chine), un site datant de la même époque à celui d'où est connu l'espèce sud-africain. L'épithète spécifique est nommé en l'honneur d'un technicien ayant découvert le spécimen. La formation est divisée en trois membres basés sur des cycles de sédimentation, numérotés comme membres I, II et III, du plus ancien au plus jeune ; E. liuyudongi étant originaire du membre I[7]. Liu et ses collègues avaient précédemment décrit un certain nombre d'autres nouvelles espèces de la partie médiane de la formation de Naobaogou, qui figuraient parmi les 80 spécimens qui avaient été fouillés au cours d'au moins trois saisons sur le terrain après 2009[8],[9].

Description modifier

Description simplifié modifier

 
Vue d'artiste par Dimitri Bogdanov d'un corps hypothétique d’Euchambersia mirabilis.

Euchambersia est un thérapside de petite taille possédant un museau relativement court pour un thérocéphale, le crâne holotype, conséquence de la déformation et de l'écrasement lors de la fossilisation, ayant une longueur déduite d'environ 11,6 cm. Le deuxième crâne connu, d'une longueur de 8,2 cm[3],[4], appartient à un individu plus petit, très probablement à un individu juvénile, à en juger par le manque de fusion dans le crâne[2]. Le crâne holotype d’E. liuyudongi mesure 7 cm de long et a un museau plus court (moins de 40 % de la longueur du crâne)[7].

Selon les premières descriptions, les orbites des crânes d’Euchambersia sont plutôt petites. Les branches des os postorbitaires et de l'os jugal, qui entourent habituellement l'arrière et le bas de l'orbite oculaire chez les thérocéphales, semblent être soit très réduites, soit totalement absentes. Le haut de l'orbite est formé par l'os préfrontal et le frontal est également petit. Le crâne ne porte pas de foramen pinéal. Comme Theriognathus, le ptérygoïde et le palatin du palais ne sont pas séparés, par aucune sorte d'ouverture, du transpalatin, situé plus loin sur le côté de la mâchoire[1]. E. liuyudongi diffère d’E. mirabilis par plusieurs détails de ces os : l'os frontal sépare le préfrontal du contact avec le postorbital, et les fosses temoporales à l'arrière du crâne sont en forme de fente au lieu d'être arrondies. De plus, l'épiptérygoïde (en) et le prootique du neurocrâne sont déconnectés chez E. liuyudongi[7].

Dentition modifier

 
Rangées dentaires conservées et reconstituées de l'holotype (D-F) et du deuxième spécimen (A-C).

Bien que les crânes soient incomplètement préservés, la tomodensitométrie suggère que chaque prémaxillaire contient cinq incisives, les alvéoles devenant progressivement plus grandes de la première à la cinquième. Comme chez les autres thériodontes, les couronnes des incisives d’Euchambersia sont coniques et manque également de dentelures, contrairement aux gorgonopsiens et à certains autres thérocéphales scylacosauriens, groupe dont le genre en fait partie. Le bord intérieur des incisives paraît être légèrement concave et le bord arrière semble avoir une crête. Le second spécimen a une incisive déplacée, conservée dans la cavité nasale, plus fortement recourbée et présentant des marques d'usure sur le bord supérieur, suggérant qu'il s'agit d'une incisive provenant de la mâchoire inférieure. La quatrième incisive a également une dent de remplacement qui pousse derrière elle, accompagnée d'une résorption (en) de la racine[2].

Le spécimen type préserve la canine droite[2]. Comme chez d'autres thérocéphales, les canines d’Euchambersia sont proportionnellement très grandes, ce qui suggère un mode de vie de prédateur spécialisé qui infligerait une morsure similaire à celle d'un animal à « dents de sabre » pour l'abattage des proies[10]. Cette canine est ronde en coupe transversale, et porte une crête proéminente sur le côté de la surface avant[4]. Immédiatement à côté de cette crête se trouve une dépression peu profonde qui s'élargit près du sommet de la dent, qui est probablement la même structure que la rainure interprétée par certains auteurs[2],[11]. Contrairement à E. mirabilis, les canines d’E. liuyudongi n'ont ni crêtes ni rainures[7]. Les thériodontes remplacent généralement leurs dents en alternance de telle sorte que la canine soit toujours fonctionnelle[12],[13],[14]. Les deux crânes connus d’E. mirabilis ne montrent aucun signe de développement de canines de remplacement, ce qui suggère que l'animal dépendait de la présence et de la fonctionnalité simultanée de ces dernières[2].

Fosse maxillaire et canaux associés modifier

 
Reconstitution en 3D des canaux maxillaires des deux crânes d’E. mirabilis (A, BP/1/4009 ; B, NHMUK 5696, l'holotype) à partir de tomodensitogrammes, par rapport à ceux d'autres thérapsides (C, Bauria ; D, Olivierosuchus ; E, Thrinaxodon).

Aucune dent supplémentaire n'est présente derrière les incisives et les canines supérieures et inférieures des deux espèces connues du genre[7]. Là où les thérocéphales ont des dents derrière les canines, se trouve à la place une grande dépression, ou fosse, du côté du maxillaire ; celle-ci est également délimitée en dessous par une partie du lacrymal et peut-être une partie du jugal[1]. Chez, E. mirabilis, cette fosse mesure 48 % de la longueur de la mâchoire dans le spécimen type et 38 % dans le second crâne connu. Dans ces crânes, cette fosse est divisée en deux parties : une crête moins profonde sur le dessus et une dépression plus grande et plus profonde sur le fond. Un large sillon commençant derrière la canine entre en contact avec le fond de la fosse et passe ensuite à l'intérieur de la bouche. La partie inférieure de la fosse est fortement piquée et porte une petite ouverture, ou foramen, sur les surfaces avant et arrière[2]. Chez E. liuyudongi, cette fosse est encore plus profonde ; une barre du maxillaire coiffe le haut de la fosse et entre en contact avec le jugal, et la paroi interne de la fosse a une grande ouverture vers la cavité nasale. Sa fosse atteint presque la mi-hauteur du museau[7].

La tomodensitométrie montre que ces ouvertures conduisent à des canaux. Ceux-ci se connectent au nerf trijumeau, qui contrôle la sensibilité faciale. Le canal dirigé vers l'avant se divise également en trois branches principales du nerf infra-orbitaire, qui se connectent toutes à l'alvéole de la canine, la jonction se produisant à environ 3 à 6 mm le long du canal, un autre point de variation entre les deux crânes connus d’E. mirabilis[15]. La branche supérieure, la branche nasale externe, se divise en quatre branches dans le crâne holotype, mais elle ne se divise pas dans le deuxième crâne. Chez d'autres thérapsides comme Thrinaxodon, Bauria et Olivierosuchus, la branche nasale externe se divise généralement en trois branches ou plus. Tous ces canaux auraient amené des nerfs et des tissus riches en nutriments aux racines des canines et au reste de la mâchoire supérieure[2],[15].

Classification modifier

En , Euchambersia est attribué à la famille des Euchambersiidae, alors nouvellement nommée par Lieuwe Dirk Boonstra[16],[17]. Celui-ci, lors de sa description, orthographie mal le taxon en « Euchambersidae », qui est un latin impropre. Par la suite, ce nom est corrigé par Friedrich von Huene en . Les Euchambersiidae ont été initialement considérées comme séparées des familles des Moschorhinidae et des Annatherapsididae. En , Christiane Mendrez reclasse ces groupes en tant que sous-familles étroitement apparentées, renommés Annatherapsidinae, Moschorhininae et Euchambersiinae au sein du groupe plus large et redéfini des Moschorhinidae (bien qu'elle continue d'utiliser le nom Annatherapsididae)[18].

L'analyse phylogénétique de James Hopson et Herb Barghusen en soutient l'hypothèse de Christiane Mendrez de trois sous-familles au sein des Moschorhinidae, mais les deux paléontologues préfèrent utiliser le nom Euchambersiidae comme synonyme. En , Adam Huttenlocker et ses collègues font valoir que les noms Annatherapsididae, Moschorhinidae et Euchambersiidae sont des synonymes juniors d'Akidnognathidae, puisque le genre Akidnognathus est le premier à avoir été décrit au sein de ce taxon[18]. Ce nom atteint par la suite une acceptation plus large parmi les chercheurs[18],[19],[20]. Huttenlocker et Christian Sidor (en) redéfinissent plus tard les Moschorhininae comme faisant partie des Akidnognathidae, à l'exception des genres Annatherapsidus et Akidnognathus[21].

Tomodensitométries à travers la canine droite de NHMUK 5696, l'holotype (vue d'en haut) et celle d'une incisive vue en plusieurs angles (provenant possiblement de la mâchoire inférieure), appartenant à BP/1/4009, le second spécimen (vue d'en bas).

En , Mikhaïl Ivakhnenko inclut les Akidnognathidae (alors désigné sous le synonyme Euchambersiidae dans son article) en tant que groupe frère de la famille des Whaitsiidae au sein de la super-famille des Whaitsioidea[17]. Cependant, d'autres chercheurs n'incluent pas les Akidnognathidae dans ce taxon. Les analyses phylogénétiques d'Huttenlocker et Sidor découvrent que les Akidnognathidae sont plutôt proches des Chthonosauridae, les deux formant le groupe frère d'un clade contenant les Whaitsioidea et les Baurioidea. Liu et Abdala ont effectué une nouvelle analyse phylogénétique en 2022 pour la description d’E. liuyudongi. Ils découvrent que les deux espèces forment un groupe unifié au sein des Akidnognathinae, le reste de la topologie étant similaire à celle trouvée par Huttenlocker et ses collègues. Ci-dessous, les résultats simplifiés de l'analyse phylogénétique des Therocephalia basée d'après Liu et Abdala (2022)[7] :

 Therocephalia

Lycosuchus




Gorynychus


Scylacosauria

Scylacosauridae


Eutherocephalia

Scylacosuchus




Whaitsioidea

Ophidostoma





Hofmeyria




Ictidostoma



Mirotenthes





Whaitsiidae





Baurioidea





Chthonosauridae


Akidnognathidae

Annatherapsidus




Shiguaignathus




Jiufengia




USNM PAL 412421




Akidnognathus


Moschorhininae


Olivierosuchus



Promoschorhynchus






Moschorhinus



Cerdosuchoides




Euchambersia
















Paléobiologie modifier

 
Tomodensitométrie des crânes fossiles d’E. mirabilis appartenant à l'holotype (à droite) et au deuxième spécimen (à gauche).

Les grandes fosses situés dans les os maxillaires d’Euchambersia font l'objet d'un débat permanent quant à leurs fonctions. La plupart des chercheurs s'accordent pour dire qu'elles contenaient une sorte de glande sécrétoire. Broom soutenait initialement l'idée que les fosses auraient contenu des glandes salivaires parotides[1], une proposition qui sera plus tard rejetée par Boonstra et Jean-Pierre Lehman, qui notent que les glandes parotides ont tendance à être placées derrière l'œil. Ils suggèrent respectivement que les fosses aurait contenu des glandes lacrymales et des glandes de Harder. Cependant, l'hypothèse de Lehman s'avère être peu probable, car les glandes de Harder sont généralement placées à l'intérieur de l'orbite[2]. Franz Nopcsa émet la théorie que les fosses dans les maxillaires auraient abrité des glandes à venin, qui peuvent être dérivées de glandes lacrymales, les canines striées et les encoches derrière les canines ayant permis au venin de s'écouler passivement dans la circulation sanguine de la proie[22]. Cette hypothèse a été largement acceptée tout au long du XXe siècle[19],[23],[24],[25] et la morphologie caractéristique d’Euchambersia a été utilisée pour soutenir d'éventuelles adaptations venimeuses parmi divers autres animaux préhistoriques[11],[26],[27], incluant les thérocéphales apparentés Megawhaitsia et Ichibengops[17],[28].

 
Coupe transversale de la canine d’E. mirabilis illustrée à l'origine par Broom (en haut à gauche), avec la reconstitution « rainurée » ultérieure (en haut au centre) et la nouvelle reconstitution basée sur des tomodensitogrammes (en haut à droite), par rapport à celles d'autres mammifères (en bas).

Une grande partie de cette acceptation est basée sur l'hypothèse erronée que les canines sont rainurées au lieu d'être striées[4], les canines rainurées d’Euchambersia seraient parallèles aux crocs de divers serpents venimeux ainsi qu'aux incisives libérant du venin des solénodontes actuels[25]. Cette interprétation, apparue constamment dans la littérature scientifique publiée après , est déterminée par Julien Benoit comme étant le résultat de la propagation du diagramme trop reconstruit du crâne de Broom, sans le contexte des spécimens réels. Cette ligne de preuve est soulevée pour soutenir la nécessité d'une réévaluation de l'hypothèse d'une morsure venimeuse d’Euchambersia[4]. De plus, Benoit fait valoir que les canines cannelées et striées ne sont pas nécessairement associées aux animaux venimeux non plus, comme le montre leur présence chez les hippopotames, les muntjacs et les babouins, chez lesquels elles jouent un rôle pour le toilettage ou l'aiguisage des dents[25],[4],[29]. Chez les deux derniers, les canines striées sont également accompagnées d'une fosse devant l'œil, qui n'a aucun lien avec le venin[25],[30]. De plus, les dents rainurées et striées des serpents non venimeux sont utilisées pour réduire la traînée d'aspiration lors de la capture de proies glissantes comme les poissons ou les invertébrés[31].

 
Reconstitution en bleu de l'hypothétique glande à venin qui devrait occuper la fosse dans le maxillaire, avec les canaux maxillaires en vert dans le deuxième (A-B) et le spécimen type (C-D).

La tomodensitométrie des spécimens connus d’Euchambersia par Benoit et al. est plus tard utilisée pour fournir un support plus concret en faveur de l'hypothèse de la possible venimosité. Les canaux menant vers et depuis les fosses maxillaires, comme le révèlent les analyses, auraient principalement soutenu le nerf trijumeau ainsi que les vaisseaux sanguins[32],[33],[34]. Cependant, le fait que les canaux conduisent également et directement à la racine des canines suggère qu'ils auraient eu un rôle secondaire dans l'apport de venin. En tout, Euchambersia semble avoir eu une glande à venin, logée dans les fosses des maxillaires, un mécanisme de délivrance du venin, les canaux des maxillaires, et un instrument par lequel une blessure pour la livraison de venin peut être infligée, à savoir les canines striées, qui répondent aux critères d'un animal venimeux tel que défini par Wolfgang Bücherl[35]. Benoit et al. notent que cela ne démontre pas de manière concluante la venimosité d’Euchambersia, en particulier compte tenu des objections précédemment énoncées. De plus, aucun animal vivant n'est doté d'un système de distribution analogue au système proposé pour Euchambersia, la plupart de certains animaux délivrent du venin par la mâchoire inférieure[36],[37], tandis que les serpents ont des canaux spécialisés[2],[38].

Une autre hypothèse suggérée par Benoit et al. implique une sorte d'organe sensoriel occupant les fosses dans les maxillaires. Uniquement parmi les thérapsides[15], le canal à l'intérieur du maxillaire est exposé à l'arrière de la fosse maxillaire, ce qui implique que le canal, portant le nerf trijumeau, a pu s'étendre à travers la fosse, en dehors du contour du crâne. Benoit et al. émettent donc l'hypothèse que la fosse peut avoir soutenu un organe sensoriel spécialisé, analogue à l'organe des crotales et d'autres serpents actuels, ou alternativement un ganglion de cellules nerveuses[39]. Il est également possible que cet organe remplace l'œil pariétal chez Euchambersia, comme le fait l'organe de la fosse des vipères[40]. Cependant, un tel organe sensoriel élargi serait non précédés chez les tétrapodes du Permien, et les quelques autres thérocéphales auxquels manque également un œil pariétal n'ont pas non plus de fosses dans les maxillaires[41]. Ainsi, Benoit et al. considèrent l'hypothèse du venin comme étant la plus plausible[2].

En , l'officialisation de la découverte du spécimen bien conservé de la deuxième espèce, E. liuyudongi, prouvent que ni le museau ni l'orbite montre des signes d'un glande venimeuse. Seules les glandes préorbitales, c'est-à-dire odorantes, ont été trouvées, soutenant l'hypothèse de la « glande odorante », bien que des tomodensitogrammes soient nécessaires pour plus de connaissances sur la dentition et le crâne de la nouvelle espèce[7].

Paléoécologie modifier

Afrique du Sud modifier

 
Reconstitution par Dimitri Bogdanov d'un E. mirabilis s'apprêtant de dévorer un dicynodonte.

D'après les archives fossiles, la zone d'assemblage de Cistecephalus, lieu d'où E. mirabilis est connu, correspond à une plaine inondable couverte de nombreux petits ruisseaux formant des méandres. Le niveau d'eau dans ces fleuves dépendait probablement des saisons[5]. À en juger par le pollen conservé dans cette zone, le taxon pollinique Pityosporites (qui provient probablement d'une plante similaire à Glossopteris) est très commun, formant environ 80 à 90 % du pollen découvert, bien que les sédiments prédominants ne sont pas idéaux pour la conservation du pollen[42].

Au sein même de cette zone, de nombreux thérocéphales contemporains d’Euchambersia ont été identifiés, tels que Hofmeyria, Homodontosaurus (en), Ictidostoma, Ictidosuchoides (en), Ictidosuchops (en), Macroscelesaurus (en), Polycynodon (en) et Proalopecopsis. Des gorgonopsiens tels que Aelurognathus, Aelurosaurus, Aloposaurus, Arctognathus, Arctops, Cerdorhinus (en), Clelandina, Cyonosaurus, Dinogorgon, Gorgonops, Lycaenops, Rubidgea, Scylacops et Sycosaurus sont aussi présents[5].

Un des herbivores les plus abondants dans la zone d'assemblage de Cistecephalus est le dicynodonte Diictodon, avec plus de 1 900 spécimens connus. D'autres dicynodontes découverts sont Aulacephalodon (en), Cistecephalus, Dicynodon, Dicynodontoides (en), Digalodon (en), Dinanomodon (en), Emydops, Endothiodon (en), Kitchinganomodon (en), Oudenodon (en), Palemydops (en), Pelanomodon (en), Pristerodon (en) et Rhachiocephalus (en). Des biarmosuchiens comme Lemurosaurus (en), Lycaenodon (en), Paraburnetia (en) et Rubidgina (en) ou encore des cynodontes non mammaliens comme Cynosaurus (en) et Procynosuchus sont connus de cette zone. D'autres tétrapodes non synapsides tels que des sauropsides incluant Younginia (en), Anthodon, Milleretta, Nanoparia (en), Owenetta (en) et Pareiasaurus ou des amphibiens temnospondyles comme Rhinesuchus sont également connus[5].

Chine modifier

 
Le moins dérivée Jiufengia est plus proche géographiquement mais temporellement plus jeune que son proche parent E. liuyudongi.

La formation de Naobaogou en Chine, d'où E. liuyudongi a été découvert, fait partie d'une série de dépôts fluviaux et lacustres du Permien supérieur en Mongolie intérieure, qui ont été déposés par des rivières tressées, des plaines inondables et des lacs de plaine inondable[43]. Des thérocéphales avaient été signalés dans cette formation dès 1989[44], mais ces fossiles ont été perdus plus tard. Par la suite, Liu et Abdala confirment leur présence dans la formation en décrivant deux autres akidnognathidés en plus de E. liuyudongi, Shiguaignathus[8], Jiufengia[45] et Caodeyao, un thérocéphale non akidnognathidé étroitement lié au russe Purlovia[46]. Contrairement au plus spécialisé E. liuyudongi, l'analyse phylogénétique de Liu et Abdala publiée en 2022 révèle que Shiguaignathus et Jiufengia sont des membres moins dérivées des Akidnognathinae, tout en provenant simultanément du membre III, le plus récent de la formation. Ainsi, E. liuyudongi fournit des preuves à la fois d'un genre de thérocéphale existant dans le sud et le nord de la Pangée et d'un genre dérivée d'akidnognathidés dans le nord de la Pangée[7].

Comme la zone d'assemblage de Cistecephalus et d'autres paléoenvironnements du Permien supérieur, les dicynodontes sont les animaux les plus couramment préservés de la formation de Naobaogou[9]. Daqingshanodon (en) a été décrit en 1989[44]. Les spécimens découverts par la suite se composent d'aux moins sept types différents pouvant appartenir à des espèces distinctes, l'un étant décrit comme Turfanodon jiufengensis (en), deux liés à Daqingshanodon et trois ou quatre liés à Jimusaria (en)[9]. Les non-synapsides présents dans la zone incluent le captorhinidé Gansurhinus (en)[47] ; le parareptile Elginia wuyongae (en)[48] ; et le chroniosuchien Laosuchus hun[49].

Culture populaire modifier

En raison de la découverte assez spéciale des crânes attribués à cet animal, Euchambersia est souvent représenté par plusieurs médias comme possédant du venin[4] :

Notes et références modifier

Notes modifier

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Euchambersia » (voir la liste des auteurs).

Références modifier

  1. a b c d e et f (en) R. Broom, « Notices of some new genera and species of Karroo fossil reptiles », Records of the Albany Museum, vol. 4, no 1,‎ , p. 161-166.
  2. a b c d e f g h i j et k (en) J. Benoit, L.A. Norton, P.R. Manger et B.S. Rubidge, « Reappraisal of the envenoming capacity of Euchambersia mirabilis (Therapsida, Therocephalia) using μCT-scanning techniques », PLOS ONE, vol. 12, no 2,‎ , e0172047 (PMID 28187210, PMCID 5302418, DOI 10.1371/journal.pone.0172047  , Bibcode 2017PLoSO..1272047B).
  3. a et b (en) J. W. Kitching, The Distribution of the Karroo Vertebrate Fauna: With Special Reference to Certain Genera and the Bearing of this Distribution on the Zoning of the Beaufort Beds, Johannesburg, Bernard Price Institute for Palaeontological Research, University of the Witwatersrand, , 1-131 p. (ISBN 978-0-854-94427-9)
  4. a b c d e f g et h (fr + en) J. Benoit, « Revue de l’hypothèse du “thérocéphalien venimeux” et de la façon dont les représentations successives de Euchambersia ont influencé son succès et vice versa », Bulletin de la Société géologique de France, vol. 187, no 4,‎ , p. 217-224 (DOI 10.2113/gssgfbull.187.4-5.217, S2CID 88595137, lire en ligne).
  5. a b c et d (en) R. Smith, B. Rubidge et Merrill van der Walt, Forerunners of Mammals: Radiation, Histology, Biology, Bloomington, Indiana University Press, , 31-64 p. (ISBN 978-0-253-00533-5, lire en ligne), « Therapsid Biodiversity Patterns and Palaeoenvironments of the Karoo Basin, South Africa ».
  6. (en) B.S. Rubidge, D.H. Erwin, J. Ramezani, S.A. Bowring et W.J. de Klerk, « High-precision temporal calibration of Late Permian vertebrate biostratigraphy: U-Pb zircon constraints from the Karoo Supergroup, South Africa », Geology, vol. 41, no 3,‎ , p. 363-366 (DOI 10.1130/G33622.1, Bibcode 2013Geo....41..363R, S2CID 128626661, lire en ligne).
  7. a b c d e f g h et i (en) J. Liu et F. Abdala, « The emblematic South African therocephalian Euchambersia in China: a new link in the dispersal of late Permian vertebrates across Pangea », Biology Letters, vol. 18, no 7,‎ , p. 20220222 (ISSN 1744-957X, PMID 35857894, PMCID 9278400, DOI 10.1098/rsbl.2022.0222  )
  8. a et b (en) Jun Liu et Fernando Abdala, « The tetrapod fauna of the upper Permian Naobaogou Formation of China: 1. Shiguaignathus wangi gen. et sp. nov., the first akidnognathid therocephalian from China », PeerJ, vol. 5,‎ , e4150 (PMID 29230374, PMCID 5723136, DOI 10.7717/peerj.4150  )
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