Dominique de La Rochefoucauld

prélat catholique

Dominique de La Rochefoucauld-Langeac, cardinal de La Rochefoucauld (Saint-Chély-d'Apcher[1], Münster, ), est un prélat et homme politique français du XVIIIe siècle.

Dominique de La Rochefoucauld-Langeac
Image illustrative de l’article Dominique de La Rochefoucauld
Portrait de Monseigneur Dominique de La Rochefoucauld, huile sur toile vers 1757 de François-Hubert Drouais.
Biographie
Naissance
Saint-Chély-d'Apcher
Père Jean-Antoine de La Rochefoucauld, marquis de Langeac (d)
Décès (à 87 ans)
Münster
Drapeau de l'Évêché de Münster Principauté épiscopale de Münster
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal

par le pape Pie VI
Titre cardinalice Cardinal-prêtre
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
par Gabriel-Florent de Choiseul-Beaupré, évêque de Mende
Archevêque de Rouen
(Primat de Normandie)
Archevêque d'Albi
Autres fonctions
Fonction laïque
Député aux États généraux de 1789

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Archevêque d'Albi puis de Rouen, primat de Normandie, le cardinal de La Rochefoucauld est élu député aux États généraux de 1789. Il s'oppose à la Révolution et à la constitution, refuse de prêter le serment constitutionnel, et émigre en 1792.

Biographie

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Né le à Saint-Chély-d'Apcher, il est le fils de Jean-Antoine de La Rochefoucauld, marquis de Langeac, seigneur de Saint-Ilpize de Cusson et Rochegonde, et de Marie-Madeleine de Michel de la Champ. Issu d'une branche provinciale et pauvre[2] de la famille La Rochefoucauld, il reçoit la protection du cardinal Frédéric-Jérôme de La Rochefoucauld par intercession de l'évêque de Mende Gabriel-Florent de Choiseul-Beaupré, qui le rencontre lors de son passage à l'abbaye de Lavoute Chilhac (à quelques kilomètres de Saint Ilpize) où le jeune Dominique servait la messe. Il est le troisième de cinq enfants. Il est l'oncle de Jean-Joseph d'Apcher (fils d'Antoinette de La Rochefoucauld et Joseph d'Apchier) qui s'illustra dans la traque de la bête du Gévaudan en palliant, sur ses deniers, le renoncement du roi à faire chasser l'animal après de longs mois d'échec.

Archevêque d'Albi puis de Rouen

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Il étudie au séminaire de Clermont puis au séminaire Saint-Sulpice[2] où il obtient une licence en théologie. Il est ordonné prêtre à Paris.

Le cardinal La Rochefoucauld le nomme vicaire général de l'archidiocèse de Bourges[3].

Nommé archevêque d'Albi le par le roi de France Louis XV, il est élu le et le pallium lui est donné le même jour. Il est consacré le dans la chapelle du séminaire par Gabriel-Florent de Choiseul-Beaupré, évêque de Mende, assisté de Pierre Augustin de Fleury, évêque de Chartres et Charles de Grimaldi d'Antibes, évêque de Rodez. Il jure fidélité au roi le [3].

Dominique se distingue, dans les assemblées du clergé en 1750 et 1755, par son ardeur à défendre les droits de l'Église gallicane[2]. Il devient abbé commendataire de Cluny en 1757, après la mort du cardinal de La Rochefoucauld[3].

Nommé archevêque de Rouen et primat de Normandie le , il résigne l'évêché Albi le et reçoit ses bulles le . Il prend possession du siège rouennais le et s'installe le . Il est membre en 1765 de l'Assemblée du clergé[3] qu'il présidera en 1780 et 1782[3].

Cardinalat

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Sur la requête du roi de France Louis XVI, il est créé cardinal-prêtre lors du consistoire du tenu par le pape Pie VI. La barrette rouge lui est donnée par Romoaldo Braschi-Onesti avec un bref apostolique en date du . Il ne va pas à Rome chercher son chapeau rouge et ne disposera pas de titre cardinalice[3].

Il devient en 1780 abbé commendataire de Fécamp. Il est promu la même année commandeur de l'Ordre du Saint-Esprit (, en la chapelle royale du Château de Versailles[4]).

Sous la Révolution

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Le , le clergé du bailliage de Rouen, par 783 voix, l'élit député aux États généraux. Partisan de l'Ancien Régime[2], il se prononce nettement contre la Révolution et en général contre toutes les mesures allant dans ce sens[3]. Il présida la chambre du clergé ( - ), opina avec la majorité de cet ordre, se montra opposé à la délibération par tête, à la réunion au tiers état, et ne se décida à « se réunir aux travaux de l'assemblée » après le , que pour y mieux défendre les institutions de la Monarchie[2].

Défenseur convaincu des principes du clergé, le cardinal de La Rochefoucauld mène malgré son âge avancé, une opposition acharnée à la Constitution. Il refuse de prêter serment à la Constitution civile du clergé. Il est privé de ses rentes et bénéfices[3]. Il signe la protestation du contre les innovations faites par l'Assemblée en matière de discipline religieuse. Une instruction pastorale publiée par lui la même année fut lacérée et brûlée par le tribunal de Rouen comme contraire aux lois ; mais la procédure fut abandonnée et il fut déchargé d'accusation[2].

Il émigre après la journée du 10 août 1792[3],[5] et se réfugie à Maastricht puis à Bruxelles. À partir de il réside à Münster, en Allemagne.

Âgé de 87 ans, il ne fait pas le voyage et ne participe pas au conclave de 1799-1800 qui élit Pie VII[3].

Le après la célébration de la messe, il tombe malade et sa santé se détériore rapidement. Il reçoit le jour suivant les saints sacrements. Il meurt le à Münster. Des obsèques grandioses sont célébrées sur ordre du prince-évêque de Münster, l'archiduc Maximilien François d'Autriche. L'oraison funèbre est prononcée le par l'abbé Pierre François Théophile Jarry[3].

En , ses restes sont transférés à Rouen et enterrés dans la crypte des archevêques de la cathédrale de Rouen[3].

Son épitaphe est gravée dans la chapelle de la Vierge de la cathédrale de Rouen :

« HIC JACET
DOMINICUS DE LA ROCHEFOUCAULD
S.R.E. PRESBYTER CARDINALIS
ARCHIEPISCOPUS ROTHOMAGENSIS
NORMANNIAE PRIMAS
TOTIUS ORD. CLUNIAC. SUP. ET ABBAS
REGII ORD. S. SPIRITUS COMMENDATOR
CLERI FORMA GREGIS PATER AC DELICIAE
ECCLESIAM ALBIGENSEM PER ANNOS XIII
ROTHOMAGENSEM VERO PER ANNOS XLII
SUCCESSIVE REXIT
PRO RELIGIONE ET PATRIIS LEGIBUS
OCTOGENARIUS EXULARE COACTUS
OBIIT MONASTERII WESPHAL
DIE XXIII SEPTEMBRIS A.D. MDCCC
ANNUM AGENS LXXXIX PONTIFICAT LIV
R.I.P.
 »

Distinction

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Portrait

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Son portrait, par François Hubert Drouais, figure notamment dans les collections du château de Parentignat[6].

Image Blasonnement
 
Chapelle de la Vierge, cathédrale de Rouen.

Burelé d'argent et d'azur, à trois chevrons de gueules[4] brochant sur le burelé, le premier chevron écimé.[7],[8]

  1. Dominique de La Rochefoucauld (1747)
  2. Gabriel-Florent de Choiseul-Beaupré (1718)
  3. François Bouthillier de Chavigny (1679)
  4. l'archevêque Jean de Montpezat de Carbon (1658)
  5. l'archevêque Pierre de Marca (1648)
  6. Claude de Rebé (1622)
  7. Guido Bentivoglio d'Aragona (1607)
  8. Ludovico de Torres (Jr.) (1588)
  9. Gabriele Paleotti (1566)
  10. saint Charles Borromée (1563)
  11. Giovanni Antonio Serbelloni

Le cardinal de La Rochefoucauld fut le principal consécrateur de :

Notes et références

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  1. Acte de naissance
  2. a b c d e et f Robert & Cougny 1891, p. 599.
  3. a b c d e f g h i j k et l Miranda 1998-2012.
  4. a et b Popoff 1996, p. 111.
  5. Robert & Cougny 1891, p. 600.
  6. « Portrait du Cardinal de La Rochefoucauld », sur parentignat.com (consulté le )
  7. Rietstap 1884.
  8. Bunel 1997-2011.

Annexes

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Bibliographie

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  • Archives départementales de Lozère EDT- 140 GG8 Baptêmes, mariages, sépultures :1712-1720

Articles connexes

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Liens externes

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Bibliographie

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  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Chronologies

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