Commission du Vieux Paris

organisation patrimoniale à Paris
Commission du Vieux Paris
Blason de Paris.
Histoire
Fondation
Créée en 1897, sa mission est de conseiller la maire de Paris pour la protection du patrimoine parisien tant sur le plan historique, archéologique, qu'architectural et urbain
Cadre
Zone d'activité
Type
comité consultatif municipal
Siège
Pays
Coordonnées
Organisation
Membres
55 membres
Président
Site web
Carte

La Commission du Vieux Paris (CVP) est une commission municipale parisienne, créée en 1897[1] avec pour principale mission de réfléchir à la politique patrimoniale et d’urbanisme de la ville de Paris et de rendre des avis[2].

Histoire modifier

La commission a été instituée par arrêté du pris par le préfet de la Seine Justin de Selves, sur la proposition d'Alfred Lamouroux déposée le précédent en conseil municipal[3]. Elle porte une attention particulière à la préservation et à la valorisation des édifices, des sites et des quartiers parisiens ainsi que des vestiges archéologiques.

La Commission du Vieux Paris se réunit chaque mois afin d’examiner les permis de démolir déposés à la direction de l’urbanisme de la ville de Paris et de débattre de l’actualité patrimoniale parisienne. Elle émet des avis consultatifs. Elle a par exemple permis de sauver de la destruction une partie du Marais et du quartier Saint-Germain-des-Prés à une époque où il était question de prolonger la rue de Rennes jusqu'à la Seine[1].

Après avoir occupé l'hôtel de Chalon-Luxembourg (4e arrondissement) puis la Rotonde de la Villette (19e arrondissement), elle s'installe en 2004 dans l'hôtel Cromot du Bourg, situé rue Cadet (9e arrondissement), partiellement rénové pour cette affectation.

Depuis l'origine, les procès-verbaux des séances sont publiés. Entre 1978 et 2001, la Commission a édité les Cahiers de la Rotonde (ISSN 0183-536X)[4] ; puis, à partir de 2004, la revue semestrielle Paris Patrimoine : Histoire de l'architecture et archéologie (ISSN 1772-3094)[5]. Depuis 2006, les comptes rendus illustrés de ses séances sont disponibles sur le site de la mairie de Paris[6].

Le secrétariat permanent de la Commission est assuré par le département d’Histoire de l’architecture et d’archéologie de Paris (DHAAP), service de la direction des Affaires culturelles qui est également le service archéologique municipal. Ses locaux sont situés dans le 18e arrondissement.

Si les avis de la Commission demeurent consultatifs, leur expertise leur confèrent un certain poids. Ces avis, appelés « vœux »[7], sont transmis au maire de Paris et publiés au Bulletin municipal officiel (BMO).

Durant le mandat de Bertrand Delanoë, elle s'est ainsi opposée au conseil municipal au sujet des chantiers de démolition (dans leur totalité ou pour certains éléments des bâtiments) de la halle Freyssinet (que le ministère de la Culture a finalement classé Monument historique), des serres d'Auteuil, du stade Jean-Bouin, de la piscine Molitor, du cinéma Le Louxor ainsi que de la poste centrale du Louvre et de La Samaritaine, ces deux derniers étant destinés à accueillir des hôtels de luxe. La Commission a également reproché à la ville le délabrement des églises et le sacrifice de l'architecture ancienne.

En , Le Canard enchaîné affirme que la nouvelle maire de Paris, Anne Hidalgo (adjointe à l'urbanisme sous la précédente mandature) a l'intention d'enterrer la Commission du Vieux Paris en la remaniant largement, notamment en sélectionnant elle-même les dossiers et en imposant le secret des débats[1]. Finalement, ce projet non validé par le Conseil de Paris n'aboutit pas. En , de nouveaux membres de la Commission sont désignés. Le président en est Bernard Gaudillère, conseiller de Paris et ancien directeur de cabinet de Bertrand Delanoë.

En , la Mairie de Paris réaffirme sa volonté de remodeler la Commission, au risque de rallumer la polémique[8],[9]. Finalement, début 2021, c'est un membre de l'opposition, Jean-François Legaret, qui est choisi pour présider la Commission, succédant à Bernard Gaudillère[10].

Membres modifier

La Commission compte 55 membres, réunissant trois types d’acteurs, intéressés par les questions du patrimoine : des élus du Conseil de Paris, des services de l’administration et des représentants de la société civile (experts, universitaires, journalistes et présidents d’association). Cette confrontation tripartite permet de regrouper des personnalités complémentaires et ancre les débats dans l’actualité scientifique et patrimoniale.

Traditionnellement, les membres étaient nommés à vie afin de renforcer leur indépendance et de ne pas subir des pressions de la part de l'exécutif municipal[1]. Depuis 2003, les 55 membres siègent pour la durée du mandat, conformément aux prescriptions du Code général des Collectivités territoriales. Les 15 élus sont désignés par le Conseil de Paris. Les personnalités qualifiées sont nommées par le maire de Paris.

Membres de 2003 à 2008 modifier

Personnalités qualifiées, nommées par le maire modifier

Conseillers de Paris, désignés par le Conseil de Paris modifier

Membres de 2008 à 2014 modifier

Personnalités qualifiées, nommées par le maire modifier

Conseillers de Paris, désignés par le Conseil de Paris modifier

Membres de 2014 à 2020 modifier

Personnalités qualifiées, nommées par la maire modifier

Conseillers de Paris, désignés par le Conseil de Paris modifier

Membres de 2021 à aujourd'hui modifier

Personnalités qualifiées, nommées par la maire modifier

Conseillers de Paris, désignés par le Conseil de Paris modifier

  • Jacques Baudrier
  • René-François Bernard
  • Anne Biraben
  • Claire de Clermont-Tonnerre
  • Corine Faugeron
  • Emmanuel Grégoire
  • Béatrice Lecouturier
  • Émile Meunier
  • Christophe Najdovski
  • Laurence Patrice
  • Hanna Sebbah
  • Karen Taieb
  • Léa Vasa
  • Aurélien Véron

Membres du collège institutionnel, nommés par la maire de Paris modifier

Liste des secrétaires généraux modifier

  • Lucien Lambeau, secrétaire général de 1897 à 1914, membre jusqu'à sa mort en 1927.
  • Marcel Poëte, secrétaire général de 1914 à 1920, membre jusqu'à sa mort en 1950.
  • Michel Fleury, secrétaire en 1955[11], puis vice-président de 1975 à 2001[12].
  • François Loyer, vice-président, secrétaire général de 2002 à 2007.
  • Marie-Jeanne Dumont, secrétaire générale de à .
  • François Robichon, secrétaire général de à .
  • Daniel Imbert, secrétaire général de à février 2020.
  • Simon Texier, secrétaire général depuis mars 2021[13].

Institutions identiques modifier

Références modifier

  1. a b c et d Vincent Noce, « Anne Hidalgo usée par le Vieux Paris », liberation.fr, 19 août 2014.
  2. « Département d'Histoire de l'Architecture et d'Archéologie de la Ville de Paris (DHAAP) », paris.fr, consulté le 16 avril 2022.
  3. Procès-verbal de la commission municipale du Vieux Paris, 16 décembre 1922, p. 5.
  4. Notice bibliographique no FRBNF34356096, catalogue Bn-Opale Plus, Bibliothèque nationale de France.
  5. Notice bibliographique no FRBNF39906475, catalogue Bn-Opale Plus, Bibliothèque nationale de France.
  6. « Les publications de la Commission du Vieux Paris ».
  7. Voir par exemple le vœu que soit classé un escalier à rampe en fer forgé : arrêt de la Cour administrative d'appel de Paris 7 juin 2007 au sujet du 3 rue des Déchargeurs, dans le 1er arrondissement.
  8. Le Monde, 8 déc. 2020, Urbanisme : Hidalgo veut réformer la Commission du Vieux Paris, l'opposition craint le musellement
  9. La commission du Vieux Paris est-elle en sursis?
  10. Philippe Baverel, « Jean-François Legaret «appelle les Parisiens à partager la passion du patrimoine» », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  11. Guy-Michel Leproux, « Michel Fleury, historien et archéologue », dans les Cahiers Percherons, no 191, 2012-3, édité par les Amis du Perche, p. 9.
  12. Guy-Michel Leproux, « Michel Fleury (1923-2002) », dans Bibliothèque de l'école des Chartes, no 162-2, 2004, p. 653-656, visible sur le site Internet www.persee.fr, consulté le 31 octobre 2002.
  13. Simon Texier est professeur des universités. Historien de l’art spécialisé en architecture et urbanisme, il enseigne à l'université de Picardie Jules-Verne (Amiens) et à l'Ensa de Paris-Belleville. Il a écrit ou dirigé une trentaine d’ouvrages, pour une grande part consacrés à Paris (notamment Paris contemporain en 2005 et Paris. Panorama de l’architecture, de l’antiquité à nos jours en 2012) et assuré le commissariat de nombreuses expositions pour l'Action artistique de la Ville de Paris (sur les canaux, les églises du XXe siècle, les parcs et jardins), le Pavillon de l'Arsenal (sur l'espace public, la couleur et les immeubles des années 1950) et la Cité de l'architecture et du patrimoine (sur Georges-Henri Pingusson et Pierre Parat). En 2015, il publie Une histoire de l’architecture des XXe et XXIe siècles (Beaux-Arts Éditions). Depuis 2008, il dirige par ailleurs les collections « Carnets d’architectes » et « Carnets d’architecture » aux Éditions du patrimoine.

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier