Chimay

commune de Wallonie (Belgique)

Chimay
Chimay
La Grand'Place.
Blason de Chimay
Héraldique
Drapeau de Chimay
Drapeau
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Communauté Drapeau de la Communauté française de Belgique Communauté française
Province Drapeau de la province de Hainaut Province de Hainaut
Arrondissement Thuin
Bourgmestre Denis Danvoye (Les Engagés)
(CLE)
Majorité Construisons l´Avenir Ensemble (CLE)
Sièges
CLE
BOUGE
21
11
10
Section Code postal
Chimay
Baileux
Bailièvre
Bourlers
Forges
L'Escaillère
Lompret
Rièzes
Robechies
Saint-Remy
Salles
Vaulx
Villers-la-Tour
Virelles
6460
6464
6460
6464
6464
6464
6463
6464
6460
6460
6460
6462
6460
6461
Code INS 56016
Zone téléphonique 060
Démographie
Gentilé Chimacien(ne)[1]
Population
– Hommes
– Femmes
Densité
9 769 ()
49,75 %
50,25 %
49,2 hab./km2
Pyramide des âges
– 0–17 ans
– 18–64 ans
– 65 ans et +
()
22,86 %
60,59 %
16,55 %
Étrangers 4,43 % ()
Taux de chômage 19,02 % (octobre 2013)
Revenu annuel moyen 17 048 €/hab. (2021)
Géographie
Coordonnées 50° 02′ 53″ nord, 4° 19′ 02″ est
Superficie
– Terr. non-bâtis
– Terrains bâtis
– Divers
198,6 km2 (2021)
93,62 %
1,8 %
4,58 %
Localisation
Localisation de Chimay
Situation de la ville dans l'arrondissement de Thuin et la province de Hainaut
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Chimay
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Chimay
Liens
Site officiel ville-de-chimay.be

Chimay (en wallon Chimai) est une ville francophone de Belgique située en Région wallonne dans la province de Hainaut.

Chimay est située sur la bande calcaire de la Calestienne. Ce sont des terres propices à la culture, défrichées tôt, bien avant l'époque monastique. Chimay est en effet située dans une grande clairière, ouverte dans la forêt ardennaise[2].

Plus au sud, la clairière a été agrandie à l'époque monastique, vers les terres plus pauvres de la retombée nord du plateau de Rocroi; ces terres étaient surtout dévolues à l'élevage et à des cultures pauvres, comme le seigle. Aux XVIIIe et XIXe siècles, des fermes créées par des entrepreneurs individuels ont poursuivi ces défrichements, encouragées par l'État.

Située dans l'arrondissement administratif de Thuin, elle est née de la fusion de 14 anciennes communes, le 1er janvier 1977.

La ville abrite le château des princes de Chimay où demeure la Princesse Élisabeth de Chimay[3], et la collégiale Saints-Pierre-et-Paul. Non loin de là se trouve le lac de Virelles, d'un grand intérêt ornithologique. Mais Chimay est principalement connue grâce à l'abbaye Notre-Dame de Scourmont, toute proche (à Forges), où des moines cisterciens trappistes fabriquent de la bière et des fromages.

La bière de Chimay, dorée, rouge, bleue ou triple est obtenue par un procédé de fermentation haute (à plus de 20 °C) et subit une seconde fermentation en bouteille. Elle n'est pas pasteurisée.

Chimay est jumelée avec Conflans-Sainte-Honorine (France) qui se situe au confluent de la Seine et de l'Oise, rivière dont la source se trouve à Chimay. Elle est également jumelée avec Ramsgate (Angleterre).

L'Eau blanche qui traverse la ville prend sa source dans un étang situé à cheval sur les territoires de Chimay et de la ville voisine de Momignies[4].

Géographie modifier

Sections de commune modifier

# Nom Superf.
(km²)[5]
Habitants
(2020)[5]
Habitants
par km²
Code INS
1 Chimay 44,95 3.335 74 56016A
2 Virelles 18,62 734 39 56016B
3 Vaulx 5,38 156 29 56016C
4 Lompret 7,49 167 22 56016D
5 Baileux 24,30 1.209 50 56016E
6 L'Escaillère 14,35 206 14 56016F
7 Rièzes 7,83 318 41 56016G
8 Bourlers 19,33 715 37 56016H
9 Forges 15,02 1.178 78 56016J
10 Saint-Remy 9,30 406 44 56016K
11 Villers-la-Tour 8,00 525 66 56016L
12 Salles 11,76 261 22 56016M
13 Bailièvre 6,84 234 34 56016N
14 Robechies 5,41 282 52 56016P

Communes limitrophes modifier

Les communes limitrophes sont Sivry-Rance, Froidchapelle, Couvin, Momignies, Baives, Moustier-en-Fagne, Eppe-Sauvage, Signy-le-Petit, Neuville-lez-Beaulieu et Regniowez.

Communes limitrophes de Chimay
Sivry-Rance Froidchapelle
France
Momignies
  Couvin
France

Démographie modifier

Démographie: Avant la fusion des communes modifier

  • Source: DGS recensements population
  • 1856: Scission de Rièzes en 1851

Démographie : Commune fusionnée modifier

En tenant compte des anciennes communes entraînées dans la fusion de communes de 1977, on peut dresser l'évolution suivante:

Les chiffres des années 1831 à 1970 tiennent compte des chiffres des anciennes communes fusionnées.

  • Source: DGS , de 1831 à 1981=recensements population; à partir de 1990 = nombre d'habitants chaque 1 janvier

La famille princière de Chimay modifier

Chimay était à l'époque moderne une principauté. Des descendants de la famille princière existent toujours aujourd'hui[7].

Curiosités architecturales et historiques modifier

 
La Fontaine des Princes, allégorie de la ville.
  • Le château des Princes de Chimay dont le théâtre est repris sur la liste du patrimoine immobilier exceptionnel de la Wallonie. A la pointe d'un éperon rocheux bordé à l'O. et au N. par l'Eau Blanche, vestiges d'une forteresse en pierre calcaire, de plan trapézoïdal, dont la construction fut entamée dès avant 1607 par Charles de Croy (1560-1616) sur des structures plus anciennes dont un donjon que l'on dit du XIIe siècle et une demeure aménagée par son père, Philippe de Croy, dans la seconde moit. du XVIe siècle. Inachevée à la mort de Charles, la forteresse fut assaillie et brûlée plusieurs fois au cours des siècles. Ses derniers bâtiments, remaniés en style néo-gothique v. 1856, ont été ravagés par un incendie en 1935 et largement reconstruits par l'architecte R. Pelgrims de Bigard dans un style dit « Henri IV »[8].
    • Le théâtre. Érigé à l’emplacement d’un complexe palatial, récemment mis au jour, le château de Chimay, reconstruit en 1935, abrite un théâtre fondé par Madame Tallien, devenue princesse de Chimay en 1805. Il date de 1863 et il se compose d’une salle ovale, à l’italienne, avec un parterre, deux balcons et la loge princière. Son remarquable plafond est constitué d’une coupole aplatie figurant le Paradis avec, en son centre, une rosace en bois ajouré. Tout le décor s’inspire en réalité des cartons dessinés sous Louis XV pour le théâtre de Fontainebleau[9].
  • Le Parc du Château des Princes de Chimay (Maillon Vert).
  • L'abbaye de Scourmont[10] (moines cisterciens de la stricte observance dits moines trappistes) fondée en 1850 (brasserie et fromagerie).
  • L'abbaye Notre-Dame-de-la-Paix (moniales cisterciennes de la stricte observance dites aussi trappistines) fondée en 1919 de style néo-gothique cistercien (hôtellerie monastique, magasin d'articles religieux, atelier d'ornements liturgiques, biscuiterie, visite guidée ...).
  • La collégiale Saints-Pierre-et-Paul, ses orgues (P. Schyven, II/péd., 24 jeux), son carillon. Sur la Grand-place, édifice en pierre calcaire composé d'un chœur en gothique laonnois des environ de 1250, de trois nefs de type halle avec chapelles entre contreforts, en gothique hennuyer du mil. du XVe siècle (consécration en 1456), d'un porche axial occidental contemporain des nefs, et d'une tour baroque dressée à dr. du porche en 1728-1732 sur les plans de l'architecte CL.-J. de Bettignies. A la place du transept du XIIIe siècle flanqué de chapelles carrées, chapelle gothique de 1501 au N., lieu de sépulture des Croy, et chapelle baroque de 1634 au S. bientôt transformée en sacristie puis partielle- ment en oratoire néo-gothique en 1893 par l'architecte L. Cloquet, restaurateur du chœur en 1892-97[11].
  • Le portail de la rue du Château. Citée en 1552, rue allant du marchie au chasteau, cette artère droite figure ausi sur le plan de Jacques de Deventer (1550- 1565) Charles de Croy décida v. 1606 de la border de nouveaux murs derrière un portail Renaissance. Elle est aujourd'hui longée par des maisons bourgeoises et ouverte sur la grand-place par un portail néo-gothique de 1838 en pierre de taille calcaire, à trois entrées en plein cintre, celle du centre carrossable, les autres piétonnes, sous une frise d'arceaux. Armoiries princières au-dessus des entrées piétonnes, celles de dr. disparues. Sur la frise, couronnement en pierre de récupération (XVIIIe siècle ?) à épigraphe effacé et bas-relief martelé: court attique entre volutes doubles et amortissement triangulaire piqué d'une sphère[12].
     
    Côté nord-ouest du château de Chimay.
  • Hôtel de ville. Intégrant la façade de l'Hôtel de Ville édifié en 1724 dans un style proche du «style classique montois », vaste bâtiment à deux niveaux en pierre calcaire construit en 1871 par G. Swevers, dans un style grandiloquent pastichant les formes du XVIIIe siècle[13].
  • Vieille tour[14]. Unique vestige significatif de l'enceinte médiévale de Chimay, construction romane trapue en moellons bruts et de plan circulaire, enserrée par les maisons voisines. Peut-être érigée au XIIe siècle, elle a subi divers remaniements parmi lesquels une restauration par Charles de Croy au tournant des XVIe et XVIIe siècles[15].
  • Chapelle Notre-Dame de Miséricorde. Remontant au XVIe siècle mais remaniée, construction composée d'une petite nef en pierre de taille calcaire et d'une abside à trois pans aveugles, en briques avec chaînes d'angle en harpes, l'ensemble sur soubassement saillant chanfreiné[16].
  • Casino[17]. Sous bâtière d'ardoises, construction monumentale de plan rectangulaire, élevée en style néo-classique dans le 2e tiers du XIXe siècle[18].
  • Ancien couvent des Récollets[19]. Grosse bâtisse en moellons de calcaire, constituée de deux corps perpendiculaire: celui parall. à la rue datant du XVIe siècle bien que remanié dans la 2e moitié du XVIIIe siècle ou au début du XIXe siècle, l'autre légèrement postérieur à ces aménagements[20].
  • Le gisant de Charles Ier de Croÿ-Chimay, dans la collégiale.
  • La fontaine Sainte-Prisce et son lavoir.
     
    L'arcade de la rue du Château.
    La statue de Jehan Froissart, due au sculpteur Jacquet et offerte par le prince de Chimay en 1848.
  • La Fontaine des Princes, sur la Grand'Place, due au sculpteur Geefs et offerte en 1852 par le prince Joseph,pour remplacer une ancienne fontaine endommagée. Ce monument se présente comme une sorte de flèche gothique de 10 m de haut à trois niveaux dégressifs : dans le bas, quatre fontaines, une sur chaque face, avec un bassin; au 2e niveau, des niches avec un personnage: au nord, Pierre-Paul Riquet, créateur du canal du Midi; à l’est, Thérésa Cabarrus, épouse du 15e prince de Chimay; au sud, Philippe-Gabriel-Maurice d’Alsace-Hénin-Liétard, 14e prince; à l’ouest, François-Joseph-Philippe, 15e prince; au sommet, une statuette personnifiant la ville, appuyée sur un écu avec les armes de Chimay et des Caraman.
  • Stèle en hommage à Maurice Gauchez sur sa maison natale au 5 rue de Virelles. Au sein de l’Amicale des Anciens élèves de l’Athénée de Chimay, un comité local s’est constitué pour honorer la mémoire d’un enfant du pays, le romancier, poète, journaliste et essayiste Maurice Gauchez (1884-1957). Le Comité est présidé par M. Hondermarcq et reçoit le soutien des autorités locales et surtout l’aide active de Jean-Marie Horemans : professeur à Saint-Ghislain et administrateur de l’Institut Destrée, ce dernier a en effet préparé une exposition de livres, dessins, manuscrits qui est inaugurée en même temps que la plaque commémorative apposée sur la maison natale de Gauchez, à Chimay, lors des Fêtes de Wallonie en septembre 1970[21].
  • Stèle en hommage à Georges Guérin sur sa maison natale au 73 rue de Virelles.
  • Le pavillon de madame Tallien, sur le site du lac de Virelles.
  • Le patrimoine immobilier classé.

Curiosités locales modifier

Gastronomie modifier

Toponymie modifier

 
La rue Rogier.

Le nom de la localité est attesté sous les formes Cimacum en 887, Cimai, Cymay depuis 1065[23]. À partir du XIIIe siècle, la graphie Chimai tend à remplacer Cimay dans des actes de 1248, 1258 et 1276[24]. La forme actuelle Chimay s'est imposée lentement dans les premières décennies du XXe siècle.

L'un des premiers spécialistes à s'être exprimé à ce sujet est Hermann Gröhler[25], pour qui le nom de Chimay repose sur l'étymon gallo-romain *Cimacum formé sur un anthroponyme hypothétique d'origine gauloise *Cimus et du suffixe -acum, soit « (le domaine) de *Cimus ». L'auteur cite plusieurs autres noms gaulois formellement attestés, tels que Cimu, Cimo, Cimiao[…], ainsi que l'épithète gallo-romain Cimiacinus « du domaine de *Cimios / *Cimiacos » appliqué à Mercure; ces derniers noms semblent tous se rattacher à ce même radical, de sens incertain.

Cette analyse est en grande partie adoptée par Jules Herbillon[26], pour qui *Cimacum est aussi la « propriété de *Cimus ou *Cimos », puis par Jean-Jacques Jespers[27], qui ne fait que reprendre telle quelle la formulation de ce dernier. Xavier Delamarre va un peu plus loin en posant un étymon entièrement gaulois (et non gallo-romain) *cimācon « domaine de Cimos », avec la forme gauloise primitive -ācon du suffixe[28].

Une vision quelque peu divergente des choses est celle d'Albert Carnoy[29]. Raisonnant sur la forme un peu plus tardive Cymacum, et le fait que les graphies y et oe sont souvent interchangeables en bas-latin, il avance l'hypothèse d'un étymon *Coemacum, toponyme gallo-romain formé sur l'anthroponyme celtique non attesté *Coimos et du suffixe -acum, soit « (le domaine) de *Coimos ». L'auteur fait état pour expliquer ce dernier nom d'un mot celtique coimos « joli, aimable », de statut douteux : en effet, il ne figure pas dans les dictionnaires de spécialistes actuels tels que de Pierre-Henri Billy[30] et Xavier Delamarre[31].

Quelle que soit l'hypothèse envisagée, l'initiale Chi- de Chimay révèle dans les deux cas un traitement dialectal picard du toponyme.

Il est à noter que Marie-Thérèse Morlet ne fait pas figurer Chimay dans son ouvrage consacré aux noms de personnes dans les noms de lieux[32], ce qui semble représenter de sa part un rejet implicite de ces explications (plutôt qu'un oubli, peu probable).

Environnement modifier

La commune a été commune-pilote en matière d'efficience énergétique dans le cadre du programme Palme, avec dans les années 2000 un cadastre énergétique, un projet de parc éolien sur un terrain appartenant à la Bière de Chimay”, la construction de bâtiments à énergie solaire et une centrale de biométhanisation et un projet de réseau de chaleur alimenté en bois énergie.

Le centre de développement agroforestier de Chimay ou CDAF[33] sensibilise et forme sur le thème de l'agroforesterie.

Une amélioration notable de la biodiversité en Belgique et Wallonie et particulièrement en Thiérache belge, au nord de l’Avesnois français, est liée au récent retour du castor européen[34], qui a aussi été l'occasion d'un nouveau tourisme vert, Chimay étant située dans la « vallée du castor ». Plusieurs associations et une vingtaine d'animateurs (ou « guide castor » sont en Belgique en 2009 actifs pour faire découvrir le castor et son intérêt au public qui s'y intéresse[35], Animations touristiques au « Pays des castors », avec notamment des excursions, projections de films et animations à la demande Animation « Castor Live »

L'association Natagora est particulièrement active avec le centre de l'Aquascope Virelles sur le site du lac de Virelles, tout proche. Depuis 2007 s'y trouve un centre de revalidation (CREAVES) qui accueille des animaux (vivant à l'état sauvage), blessés ou malades, dans le but de pouvoir les rendre à la nature après guérison.

Politique et administration modifier

Liste des bourgmestre de 1839 à aujourd'hui modifier

  • Jules Pochet, de 1836 à 1840.
  • Charles Deltombe, de 1840 à 1848.
  • Joseph De Riquet, de 1848 à 1867 (Prince de Chimay).
  • Constantin Preud'homme, de 1867 à 1877.
  • Mairiaux Auguste, de 1877 à 1879.
  • Louis Gigot, de 1879 à 1885.
  • Charles Deltombe, de 1885 à 1902.
  • Auguste Docquier, de 1902 à 1905.
  • Alexandre Lemaur, de 1905 à 1912.
  • Paul Eglem, de 1912 à 1916.
  • Gustave Daublain, Joseph Goffin et Joseph Deltombe f.f., de 1916 à 1921.
  • Léon Turlot, de 1921 à 1927.
  • Gaston De Marneffe, de 1927 à 1940.
  • Jean-Baptiste Leblanc f.f., de 1940 à 1941.
  • Jean Lecomte, de 1941 à 1944.
  • Léon Demaret f.f., de 1944 à 1945.
  • Gaston De Marneffe, de 1945 à 1955.
  • Fernand Marcq, de 1955 à 1959.
  • Marcel Leroy, de 1959 à 1971.
  • Raoul Meunier, de 1971 à 1977.
  • Maurice Frassen, de 1977 à 19??.

Galerie modifier

Histoire modifier

 
La poste.

Sous l'Ancien Régime, l'histoire de la ville de Chimay se confond avec celle de la principauté de Chimay.

Ville du comté de Hainaut, Chimay est envahie par les troupes révolutionnaires françaises dès le début novembre 1792. Elle était alors enclavée entre la France à l'ouest et la principauté de Liège à l'est au fond d'un long boyau de près de 25 km. Début mars 1793, sa population vote en faveur du rattachement à la France. Elle ne sera que fictivement rattachée au District de Binche dans le département 86 de Jemappes constitué car le processus ne peut être mené à son terme à cause de la défaite de la France du 18 mars 1793 à Neerwinden laquelle entraîne le retrait des troupes républicaines.

Chimay est réoccupée par la France en mai 1794, le département de Jemappes définitivement créé le 31 août 1795 et les neuf départements 'belges' annexés en bloc le 1er octobre 1795.

Le premier Traité de Paris laisse une grosse partie la région d'Entre-Sambre-et-Meuse à la France et Chimay rejoint le département des Ardennes (n°7) pour quelques mois.

Moins conciliant, le second Traité de Paris de novembre 1815, recule les frontières de la France à leurs positions de 1790 et le Canton de Chimay repasse donc au Royaume des Pays-Bas, Province du Hainaut, à dater du 1er janvier 1816.

Le château de Chimay appartenait à la famille de Croÿ, puis, en 1804, à un Riquet de Caraman, descendant de Pierre-Paul Riquet, constructeur du canal du Midi, et parent du fameux Mirabeau. Incendié partiellement en 1935, il a été construit sur des plans anciens dans le style de la Renaissance finissante.

En 1855, un chenil fut installé au château. L'équipage malgré tout chimay chassait uniquement le sanglier à courre. Il fut vendu en 1868 et remonté pour quelques années en 1882. Les chiens étaient des harriers et les piqueux se nommaient Rary Isidore, Jeumont Henri et Bouillon Antoine. Les rendez-vous étaient à Pleurmont, bois de Holling, à Salles et aux hauts-marais. Portaient le bouton : MM. le prince de Chimay, le comte de Mercy-Argenteau, le comte A. de Villermont, M. de Thomas de Stave, MM. le baron d'Anethan, le comte de Greffhulhe, le comte de Lagrange, le comte L. de Villermont, le comte B. de Vallon, Pierre Barachin, le vicomte Obert de Ticusies. On chassait trois fois la semaine. Les couleurs étaient rouge avec revers et collets bleus[36].

Le canal de Chimay (1831) modifier

 
L'ancienne gare.

À la fin du régime hollandais, la Chambre de Commerce de Charleroi présente au roi des Pays-Bas une requête sur l'état de la forgerie, en demandant d'imposer fortement l'importation de fers étrangers, en vue de défendre cette industrie.

En 1831, ce projet est remanié, on évacue désormais l'idée de nouveaux droits de douane et on insiste sur les bas prix des transports. Dans le cadre de "Projets de canaux pour le bassin de la Meuse", un ingénieur propose de créer un canal qui suivrait le cours de l'Eau d'Heure pour relier au Pays Noir la région de Couvin et de Chimay, dans le but de désenclaver ce territoire.

Assez bizarrement, le titre donné à sa proposition est Le canal de Chimay... Était-ce pour rendre hommage au prince de Chimay qui pouvait être un des instigateurs de la requête au roi Guillaume Ier ou, peut-être, parce que ledit prince était un personnage marquant de son époque, qui pouvait user de son influence pour la réalisation de ce projet... On ne le sait pas.

En fait, ce projet prévoyait plutôt la canalisation de l’Eau d’Heure avec un embranchement ou « rigole de prise d’eau à l’Eau blanche, de Chimay pour aller à un bief de partage vers Aublain[37] … » ; cette captation « prise à l’aval de l’étang de Virelles … était estimée à 17.800 mètres-cubes en 24 heures ». Finalement, le canal ne voit pas le jour, il sera remplacé par la ligne de chemin de fer de l’Entre-Sambre-et-Meuse, dont la première section, de Marchienne à Walcourt, sera ouverte le [38].

Sports modifier

Chaque année, le club des Dragons Audax Mons organise une randonnée cyclo-touriste Mons-Chimay-Mons.

Chaque deuxième samedi d'avril, le Jogging Athlétique Club de l'Oise ( JACO) organise le Jogging de la Principauté de Chimay, magnifique parcours avec passage dans la cour du château, dans le parc du Prince de Chimay et dans la réserve naturelle du Lac de Virelles.

Chaque année , pendant quinze jours, la ville de Chimay résonne du bruit des motos et des sidecars de course lors de l'open trophy et des classic bikes, deux meetings à ne manquer sous aucun prétexte.

Folklore et traditions modifier

  • La légende des sept sauts (ou des sept sots) qui donna naissance à la danse du même nom. Cette légende est liée au lavoir situé près de la fontaine de Sainte-Prisce.
  • La procession de Notre-Dame del Pilar qui a lieu tous les sept ans à Salles, non loin de Chimay.

Armoiries modifier

 
Blason de Chimay, accordé en 1838 et confirmé après la fusion des communes. Les armoiries montrent une épée dérivée d'une légende locale. En 57 AC, les habitants, les Pleumosiens, ont recueilli l'épée de Jules César lors d'une bataille contre l'Armée romaine. Depuis lors, cette épée est censée être le symbole de Chimay. Très probablement, les armoiries ont été créées à la fin du Moyen-Âge sur la base de cette légende. L'épée est apparue pour la première fois sur un sceau datant de 1552. Les précédents sceaux montraient les bras de la famille de Croÿ, les seigneurs de Chimay[39].
Blasonnement : De gueules à l'épée d'argent emmanchée d'or et posée en bande, la pointe vers le haut[40].
 
Blason accordé lors de la période hollandaise.
Blasonnement : De sable à l'épée d'argent, posée en pal, la pointe en haut. L'écu sommé d'une couronne à cinq fleurons d'or[41].
- Arrêté royal (Pays-Bas) : 31 juillet 1823
 
Armes de la famille de Caraman Chimay
Blasonnement : Écartelé : aux 1 et 4, d'azur, à la bande d'or, acc. en chef d'une demi-fleur-de-lis du même, défaillante à dextre, florencée d'argent et en pointe de trois roses aussi d'argent rangées en demi-orle (Riquetti) ; aux 2 et 3, de gueules, à une épée d'argent garnie d'or, posée en bande (ville de Chimay)[42].
 
Armes de la famille de Caraman Chimay (comme ci-dessus).

Confréries modifier

  • La Jurade Princière.
  • Les Archers.
  • Les Arbalétriers de Saint-Georges.
  • Les Loupards.
  • Les Longues Pipes.
  • Ordre de l'Escavèche.

Vie associative modifier

  •  
    La statue de Jehan Froissart.
    Lors du dernier week-end d'octobre, il y a une des plus grosses soirées de la région : Halloween party. Elle regroupe plus de 3 000 personnes. Elle est organisée par l'asbl jeunesse de Baileux depuis 2004.
  • Dernier week-end de juin : Plein air de Villers-la-Tour, deux pistes et plus de 3000 personnes sur deux jours, organisé par la Jeunesse de Villers-la-Tour.
  • Quatrième week-end de juillet (du vendredi au lundi) Ducasse de Baileux : activités : soirées, repas, tournoi de mini foot et jeu de boule en bois. Elle est organisée par l'asbl jeunesse de Baileux.
  • Week-end du 15 Août : Cavalo party organisée par l'asbl CAVALO.
  • Dernier week-end d'août : Ducasse de Villers-la-Tour, activités : soirées, endurance VTT, repas et jeu de boule en bois, organisée par la Jeunesse de Villers-la-Tour.
  • Chaque année, au mois de juillet, il y a les célèbres Classic Bikes et l'Open Trophy.

Économie modifier

Enseignement modifier

La ville de Chimay dispose de plusieurs écoles.

 

Écoles communales modifier

  • groupe scolaire Jehan-Froissart, enseignement fondamental, du cycle maternel jusqu'au primaire inclus. (implantations de Chimay, Forges et Saint-Rémy) ;
  • groupe scolaire Charlemagne, enseignement fondamental (implantations de Baileux, L'Escaillère,Lompret et Virelles) ;
  • groupe scolaire Arthur-Masson, enseignement fondamental (implantations de Bourlers, Villers-la-Tour, Rièzes et Bailièvre).

Athénée royal de Chimay modifier

Enseignement fondamental, cycle maternel, primaire et secondaire. Également cours techniques et professionnels.

C.E.S. modifier

Également appelé Collège Saint-Joseph. Enseignement du cycle secondaire. Également enseignement de cours techniques et professionnels.

Saints-Pierre-et-Paul modifier

Enseignement fondamental du cycle maternel au primaire inclus.

Institut Sainte-Chrétienne modifier

Enseignement spécialisé des cycles fondamental et secondaire.

Personnalités nées ou liées à Chimay modifier

Filmographie modifier

Galerie modifier

Notes et références modifier

  1. Jean Germain, Guide des gentilés : les noms des habitants en Communauté française de Belgique, Bruxelles, Ministère de la Communauté française, (lire en ligne), p. 31.
  2. C'est la forêt de Chimay.
  3. Voir le site du château du Prince et de la Princesse de Chimay
  4. http://biodiversite.wallonie.be/cgi/sibw.sgib.form.pl?SGIBCODE=282
  5. a et b https://statbel.fgov.be/fr/open-data/population-par-secteur-statistique-10
  6. https://view.officeapps.live.com/op/view.aspx?src=https%3A%2F%2Fstatbel.fgov.be%2Fsites%2Fdefault%2Ffiles%2Ffiles%2Fdocuments%2Fbevolking%2F5.1%2520Structuur%2520van%2520de%2520bevolking%2FPopulation_par_commune.xlsx&wdOrigin=BROWSELINK
  7. Ainsi, un mariage princier a été célébré en 2002. Vincent Liévin, « Mariage princier à Chimay », sur La Dernière Heure/Les Sports, (consulté le ).
  8. Ministère de la Communauté française, Administration du Patrimoine culturel, Le patrimoine monumental de la Belgique : Wallonie, vol. 10, t. 1 : Province de Hainaut, Arrondissement de Thuin (A-E), Liège, Pierre Mardaga, éditeur, , 447 p. (ISBN 2-8021-0045-9), p. 260
  9. « Théâtre du château de Chimay », sur connaitrelawallonie.wallonie.be (consulté le )
  10. Il se situe à Forges, près de la frontière française.
  11. Ministère de la Communauté française, Administration du Patrimoine culturel, Le patrimoine monumental de la Belgique : Wallonie, vol. 19, t. 1 : Province de Hainaut, Arrondissement de Thuin (A-E), Liège, Pierre Mardaga, éditeur, , 447 p. (ISBN 2-8021-0045-9), p. 248 et 250
  12. Ministère de la Communauté française, Administration du Patrimoine culturel, Le patrimoine monumental de la Belgique : Wallonie, vol. 10, t. 1 : Province de Hainaut, Arrondissement de Thuin (A-E), Liège, Pierre Mardaga, éditeur, , 447 p. (ISBN 2-8021-0045-9), p. 259
  13. Ministère de la Communauté française, Administration du Patrimoine culturel, Le patrimoine monumental de la Belgique : Wallonie, vol. 10, t. 1 : Province de Hainaut, Arrondissement de Thuin (A-E), Liège, Pierre Mardaga, éditeur, 446 p. (ISBN 2-8021-0045-9), p. 269
  14. Elle servait de maison de tourisme depuis lors l'office du tourisme a été déplacé dans un immeuble à côté.
  15. Ministère de la Communauté française, Administration du Patrimoine culturel, Le patrimoine monumental de la Belgique : Wallonie, vol. 10, t. 1 : Province de Hainaut, Arrondissement de Thuin (A-E), Liège, Pierre Mardaga, éditeur, , 447 p. (ISBN 2-8021-0045-9), p. 269
  16. Ministère de la Communauté française, Administration du Patrimoine culturel, Le patrimoine monumental de la Belgique : Wallonie, vol. 10, t. 1 : Province de Hainaut, Arrondissement de Thuin (A-E), Liège, Pierre Mardaga, éditeur, , 447 p. (ISBN 2-8021-0045-9), p. 274
  17. Il se situe Allée des Ormeaux.
  18. Ministère de la Communauté française, Administration du Patrimoine culturel, Le patrimoine monumental de la Belgique : Wallonie, vol. 10, t. 1 : Province de Hainaut, Arrondissement de Thuin (A-E), Liège, Pierre Mardaga, éditeur, , 447 p. (ISBN 2-8021-0045-9), p. 276
  19. Il se situe rue de Virelles.
  20. Ministère de la Communauté française, Administration du Patrimoine culturel, Le patrimoine monumental de la Belgique : Wallonie, vol. 10, t. 1 : Province de Hainaut, Arrondissement de Thuin (A-E), Liège, Pierre Mardaga, éditeur, , 447 p. (ISBN 2-8021-0045-9), p. 280
  21. « Plaque Maurice GAUCHEZ », sur connaitrelawallonie.wallonie.be (consulté le )
  22. Elle se trouve dans le hameau de Poteaupré, (Bourlers)
  23. Emile Dony, Histoire de Chimay, Publications de la société d'histoire et d'archéologie du Pays de Chimay, Tome VI - 1945
  24. Emile Dony, Ibidem.
  25. Hermann Gröhler, Über Ursprungs und Bedeutung der französischen Ortsnamen, Heidelberg, t. I, 1913, p. 204.
  26. Jules Herbillon, Les noms des communes de Wallonie, Bruxelles, Crédit communal, coll. « Histoire » (no 70), .
  27. Jean-Jacques Jespers, Dictionnaire des noms de lieux en Wallonie et à Bruxelles, Racine, Bruxelles, 2005, p. 198a.
  28. Xavier Delamarre, Noms de lieux celtiques de l'Europe ancienne (-500 / +500), Errance, Paris, 2012, p. 113b.
  29. Albert Carnoy, Dictionnaire étymologique du nom des communes de Belgique, y compris l’étymologie des principaux noms de hameaux et de rivières, Louvain, éd. Universitas, 1939-1940, p. 120-121.
  30. Pierre-Henry Billy, Thesaurus Linguae Gallicae, Hildesheil / Zürich / New-York, Olms-Wiedmann, 1993.
  31. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Errance, 2003.
  32. Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. III (les noms de personnes contenus dans les noms de lieux), 1985.
  33. « centre de développement agroforestier de Chimay », sur www.cdaf.be (consulté le )
  34. « page Castor du système d'information sur la biodiversité en Wallonie », sur wallonie.be (consulté le )
  35. page du « Pays des castors »
  36. Baron de Mesnil de Volkrange, La chasse à courre en Belgique, p. 53
  37. Dans la région de Couvin.
  38. André Lépine, Le canal de Chimay (1831) et le chemin de fer de l'Entre-Sambre-et-Meuse (1844) : deux projets de désenclavement ambitieux, avec une carte de l'ESM (1844) et le rapport sur l'ouverture de la 1re partie de la ligne, Marchienne-Walcourt (1848), Cahier du Musée de Cerfontaine, n° 468, 18 pages A4 et une carte, 2021.
  39. « Chimay - Wapen - Armoiries - coat of arms - crest of Chimay », sur www.heraldry-wiki.com (consulté le )
  40. Lieve Viaene-Awouters et Ernest Warlop, Armoiries communales en Belgique, Communes wallonnes, bruxelloises et germanophones, t. 1 : Communes wallonnes A-L, Bruxelles, Dexia, , p. 233
  41. Lieve Viaene-Awouters et Ernest Warlop, Armoiries communales en Belgique, Communes wallonnes, bruxelloises et germanophones, t. 1 : Communes wallonnes A-L, Bruxelles, Dexia, , p. 235
  42. Armorial général, tome 2, J.B. Rietstap, Gouda, 1887, page 576, en ligne sur Gallica et en texte sur euraldic.com.
  43. Willibrord-Christian van Dijk, O.F.M. Cap, Mère Élisabeth Docquier (1796-1854) : Fondatrice des Franciscaines du Règne de Jésus-Christ de Manage (Belgique), Dufay, , 60 p.

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • Auguste Soupart, « Histoire du doyenné de Chimay et de ses paroisses », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 417,‎
  • G. Hagemans, Histoire du pays de Chimay, Bruxelles, Olivier, , 599 p. (lire en ligne)
  • Francis Dumont, « La contre-révolution brabançonne dans la presqu’île de Chimay (1789-1791) », Annales du Cercle Archéologique de Mons, no 40,‎ , p. 1-181
  • Raymond Chambon, « Les verreries forestières du pays de Chimay du XIIe au XVIIIe siècle », Société d'histoire de Rance, no 4,‎ , p. 111-180
  • Jean Dercq (dir.) et al., Histoire du pays de Chimay, Bruxelles, Les Éditeurs d'Art Associés, , 281 p. (ISBN 2-87103-018-9)
  • Jean-Marie Duvosquel (dir.), Jacques Buchin, Henri Dessart, Christiane Lesage, Christiane Pierard, Jacques Thiébaut et Michel de Waha, Propriétés des Croÿ, vol. I : Principauté de Chimay, comté de Beaumont, baronnie de Quiévrain, Bruxelles, Crédit Communal, coll. « Albums de Croÿ », , 287 p. (ISBN 2-87193-058-9)
  • André Lépine (dir.) et al., « Notes d'histoire sur le pays de Chimay (1) », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 270,‎
  • André Lépine (dir.) et al., « Notes d'histoire sur le Pays de Chimay (2) », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 347,‎
  • « Les électeurs de Chimay en 1974 », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 346,‎
  • André Lépine, « 80 monuments insolites d’Entre-Sambre-et-Meuse », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 520,‎
  • André Lépine, " Le canal de Chimay (1831) et le chemin de fer de l'Entre-Sambre-et-Meuse (1844) : deux projets de désenclavement ambitieux, avec une carte de l'ESM (1844) et le rapport sur l'ouverture de la 1ère partie de la ligne , Marchienne-Walcourt (1848), Cahier du Musée de Cerfontaine, n° 468, 18 pages et une carte, 2021.

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