230e régiment d'infanterie

230e régiment d'infanterie
Image illustrative de l’article 230e régiment d'infanterie
Insigne de la 230e demi-brigade alpine de forteresse (1939).

Création
Dissolution
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type 1914-1919 : Régiment d'infanterie
1939-1940 : Demi-brigade alpine de forteresse
Rôle Infanterie
Garnison Annecy (mobilisation)
Inscriptions
sur l’emblème
Verdun 1916
L'Aisne 1918
Champagne 1918
Guerres Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Batailles Bataille de la trouée de Charmes (1914)
Bataille de Verdun (1916)
Bataille de l'Aisne (1918)
Bataille de la Marne (1918)
Bataille de la vallée du Rhône (1940)
Bataille des Alpes (1940)
Fourragères Aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918
Décorations Croix de guerre 1914-1918
deux palmes

Le 230e régiment d'infanterie (230e RI) est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française constitué en 1914 avec les bataillons de réserve du 30e régiment d'infanterie. Il combat pendant la Première Guerre mondiale, à l'issue de laquelle il est dissous.

Il est recréé en 1939 comme demi-brigade alpine de forteresse, affecté à la ligne Maginot des Alpes. Cette unité est dissoute en 1940.

Création et différentes dénominations modifier

  •  : 230e régiment d'infanterie
  •  : dissolution
  •  : 230e demi-brigade alpine de forteresse
  •  : dissolution

Historique modifier

Première Guerre mondiale modifier

1914 modifier

Le régiment est mobilisé à Annecy dans la 14e région militaire à partir du [1]. Constitué de deux bataillons (le 5e et le 6e), il est rattaché à la 148e brigade d'infanterie de la 74e division d'infanterie[2].

Il embarque le à Chambéry par rejoindre par voie-ferrée la Lorraine. Il s'installe à Charmes et sur le sommet voisin du Haut-du-Mont[3]. Le régiment participe à la victoire de la trouée de Charmes autour de Rozelieures[4] puis de Gerbéviller. Il entre à Lunéville, reprise aux Allemands, le [5].

1915 modifier

De mi-janvier à juin 1915, il tient le secteur Einville-Crion[6]. Le 18-, le 6e bataillon vient soutenir le 50e BCP attaqué à Emberménil[7].

Le , le régiment est engagé lors d'une offensive autour de Reillon[7], stoppée le 29 après quelques gains territoriaux mineurs[8]. Il reste dans ce secteur, marqué par la guerre de tranchées, jusqu'en [9].

1916 modifier

Après quelques semaines de repos, d'instruction et de travaux à l'arrière du front, le régiment rejoint en février la zone de Nomeny-Pont-à-Mousson[9]. Le secteur se révèle calme[10]. En juin 1916, le régiment est renforcé par un bataillon du 223e régiment d'infanterie et passe à trois bataillons[1] (4e, 5e et 6e[11]).

Il quitte ce secteur le [10] pour rejoindre le front de Verdun [12]. Il participe à la reprise des forts de Douaumont et de Vaux lancée le [11]. Il réduit avec difficulté les nids de résistance allemands, notamment en allant vers le « boyau d'Altenkirchen »[13], et le régiment est retiré du front après deux jours de combats où les gains territoriaux importants ont été payés à prix fort[14]. Réorganisé, il rejoint en novembre le secteur des Éparges, plus calme[14].

1917 modifier

En février 1917, le régiment rejoint la région de Verdun et s'installe dans le secteur des Chambrettes (Ornes), visé par une attaque allemande le qui éprouve fortement le régiment mais ne parvient pas à percer la ligne française[15]. De début avril au , le régiment s'installe à Maisons-de-Champagne[N 1] où un coup de main allemand bien mené (par les Sturmtruppen) anéanti le la garnison d'un point d'appui[16].

Après un repos, il rejoint la zone de Berry-au-Bac[16] entre la Miette et l'Aisne. Il repousse le un coup de main allemand semblable à celui de Maisons-de-Champagne[17].

1918 modifier

 
Les poilus du 230e prennent contact avec les Américains de la 78e division d'infanterie, le à Boult-aux-Bois.

Il rejoint en février le secteur de la ferme du Godat[N 2],[17]. Face aux coups de main allemand, le régiment apprend à échelonner ses tranchées pour pouvoir se replier face aux troupes d'assaut allemandes avant de contre-attaquer une fois l'effet de surprise passé. Mi-mai, le régiment rejoint la région de Soissons où il est en réserve[18].

L'attaque générale allemande lancée le pousse le commandement à envoyer le régiment dans le secteur de Vregny-Nanteuil-la-Fosse[18]

1919 modifier

Mi-décembre 1918, le régiment entre en Alsace[19]. En février 1919, il rejoint le camp d'Arches où ses soldats sont démobilisés. Le 230e RI est formellement dissous le [20].

Seconde Guerre mondiale modifier

 
Le chasseur Émile Allais au 199e BCHM de la 230e DBAF, fin 1939.

Reprenant les traditions et le drapeau du 230e RI, la 230e demi-brigade alpine de forteresse (DBAF) est mobilisée le à Annecy par le CMI no 141[21] à partir d'un bataillon de réserve de la 5e demi-brigade de chasseurs alpins[N 3],[22]. Il s'agit d'une unité de réserve de série B[21].

La mise sur pied d'une telle unité était prévue depuis 1935 sous le nom de 80e demi-brigade de chasseurs alpins[23].

Aux ordres du colonel Lanoyerie, la 230e DBAF appartient au secteur défensif du Rhône[23]. Elle est composée de trois bataillons alpins de forteresse : le 179e BAF, le 189e BAF et le 199e BAF. Ce dernier devient rapidement le 199e bataillon de chasseurs de haute-montagne (199e BCHM)[22].

Le 179e BAF (ou « bataillon de la Valserine ») est chargé de la défense du pays de Gex[22], le 189e (« bataillon des Dranses ») de celle du nord-est de la Haute-Savoie[24] et le 199e (« bataillon de l'Arve ») de celle de la vallée de l'Arve[25].

Le 189e BAF est engagé le pendant la bataille de la vallée du Rhône face à la 13e division motorisée allemande[25]. La 3e compagnie s'installe au fort l'Écluse et le défend face aux Allemands jusqu'au [26]. La 230e demi-brigade est également repositionnée face aux Italiens après le début de leur offensive.

La demi-brigade est dissoute le et ses éléments non démobilisables rejoignent le bataillon de chasseurs de Haute-Savoie de l'Armée d'Armistice, futur 27e BCA[25].

Chefs de corps modifier

  • 1914 : lieutenant-colonel Lansé[27].
  • 1914 : commandant Varaigne (intérim)[5].
  • 1914 : lieutenant-colonel Orsat[27].
  • 1916 : lieutenant-colonel Viotte[27].
  • 1917 : lieutenant-colonel Lourdel[27].
  • 1939 : colonel Lanoyerie[22],[23].

Drapeau modifier

 
Représentation des inscriptions du drapeau du 230e RI.

Les noms des batailles s'inscrivent en lettres d'or sur le drapeau[28] :

Décorations décernées au régiment modifier

Sa cravate est décorée de la Croix de guerre 1914-1918 avec deux citations à l'ordre de l'armée (deux palmes)[29],[22].

Il a le droit au port de la Fourragère du ruban aux couleurs de la Croix de Guerre 1914-1918, à compter du .

Insigne modifier

L'insigne de la 230e DBAF montre un voilier naviguant sur un lac, dans un hexagone. Il pourrait également s'agir de l'insigne du secteur défensif du Rhône[22].

Personnages célèbres ayant servi au 230e RI modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Sur la commune de Ripont.
  2. Sur la commune d'Hermonville.
  3. La 5e demi-brigade de chasseurs alpins était alors composée des 7e, 13e et 27e bataillons de chasseurs alpins.

Références modifier

  1. a et b « Parcours et historique des Régiments d'Infanterie durant 14 18 », sur www.chtimiste.com (consulté le )
  2. Duchesne, Favre et Lourdel 1919, p. 3.
  3. Duchesne, Favre et Lourdel 1919, p. 4.
  4. Duchesne, Favre et Lourdel 1919, p. 5-6.
  5. a et b Duchesne, Favre et Lourdel 1919, p. 7.
  6. Duchesne, Favre et Lourdel 1919, p. 10-11.
  7. a et b Duchesne, Favre et Lourdel 1919, p. 12.
  8. Duchesne, Favre et Lourdel 1919, p. 13.
  9. a et b Duchesne, Favre et Lourdel 1919, p. 14.
  10. a et b Duchesne, Favre et Lourdel 1919, p. 15.
  11. a et b Duchesne, Favre et Lourdel 1919, p. 17.
  12. Duchesne, Favre et Lourdel 1919, p. 16.
  13. Duchesne, Favre et Lourdel 1919, p. 18.
  14. a et b Duchesne, Favre et Lourdel 1919, p. 19.
  15. Duchesne, Favre et Lourdel 1919, p. 20.
  16. a et b Duchesne, Favre et Lourdel 1919, p. 21.
  17. a et b Duchesne, Favre et Lourdel 1919, p. 22.
  18. a et b Duchesne, Favre et Lourdel 1919, p. 23.
  19. Duchesne, Favre et Lourdel 1919, p. 34.
  20. Duchesne, Favre et Lourdel 1919, p. 35.
  21. a et b « Regiments français », sur www.atf40.fr (consulté le )
  22. a b c d e et f Mary et al. 2009, tome 4, p. 123.
  23. a b et c Mary et al. 2009, tome 5, p. 6.
  24. Mary et al. 2009, tome 4, p. 124.
  25. a b et c Mary et al. 2009, tome 4, p. 125.
  26. Mary et al. 2009, tome 5, p. 116.
  27. a b c et d Duchesne, Favre et Lourdel 1919, p. 2.
  28. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
  29. Duchesne, Favre et Lourdel 1919, p. 1.

Voir aussi modifier

Sources et bibliographie modifier

  • Archives militaires du Château de Vincennes.
  • À partir du Recueil d'historiques de l'Infanterie française (général Andolenko - Eurimprim 1969).
  • Capitaine Duchesne, Capitaine Favre et Lieutenant-colonel Lourdel (dir.), Historique du 230e R. I. : guerre 1914-1918, Annecy, Impr. Depollier, , 55 p., lire en ligne sur Gallica.
  • Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel, Jacques Sicard et François Vauviller (ill. Pierre-Albert Leroux), Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, Paris, éditions Histoire & collections, coll. « L'Encyclopédie de l'Armée française » (no 2) :
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 4 : la fortification alpine, Paris, Histoire & collections, , 182 p. (ISBN 978-2-915239-46-1, lire en ligne) ;
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 5 : Tous les ouvrages du Sud-Est, victoire dans les Alpes, la Corse, la ligne Mareth, la reconquête, le destin, Paris, Histoire & collections, , 182 p. (ISBN 978-2-35250-127-5).

Articles connexes modifier

Liens externes modifier