Berry-au-Bac
Berry-au-Bac | |||||
L'église Saint-Hilaire de Berry-au-Bac. | |||||
Administration | |||||
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Pays | ![]() |
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Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Aisne | ||||
Arrondissement | Laon | ||||
Canton | Guignicourt | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes de la Champagne Picarde | ||||
Maire Mandat |
Marie-Christine Hallier 2014-2020 |
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Code postal | 02190 | ||||
Code commune | 02073 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Les Berryacois | ||||
Population municipale |
655 hab. (2016 ![]() |
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Densité | 81 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 49° 24′ 16″ nord, 3° 54′ 08″ est | ||||
Altitude | Min. 50 m Max. 91 m |
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Superficie | 8,1 km2 | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France Géolocalisation sur la carte : Aisne Géolocalisation sur la carte : France Géolocalisation sur la carte : France | |||||
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Berry-au-Bac (prononcé [bɛʁij‿o bak]) est une commune française située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France.
GéographieModifier
LocalisationModifier
Berry-au-Bac est située dans la région Hauts-de-France, à l'est du département de l'Aisne. L'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN) attribue les coordonnées géographiques 49°24'13" nord et 03°54'13" au point central du territoire communal[1].
À vol d'oiseau, la commune est située à 128,3 kilomètres au nord-est de Paris-Notre-Dame[2], point zéro des routes de France, à 27,2 kilomètres au sud-est de la préfecture Laon[3] et à 27,2 kilomètres au nord-ouest de Reims[4].
Communes limitrophesModifier
Relief et géologieModifier
HydrographieModifier
La rivière l'Aisne traverse le territoire de la commune d'est en ouest, et la Loivre, un affluent gauche de l'Aisne y a sa confluence. De même, le canal latéral à l'Aisne, qui longe l'Aisne, et le canal de l'Aisne à la Marne, qui longe La Louvre, se rencontrent à Berry-au-Bac. Un port installé en cet endroit.
L'écluse no 1 du canal de l'Aisne à la Marne et l'écluse no 3 du canal latéral à l'Aisne se situent à Berry-au-Bac.
Voies de communication et transportsModifier
Voies routièresModifier
Deux routes départementales traversent le territoire de la commune :
- la D 1044, portion de l'ancienne route nationale 44 dans son parcours dans le département de l'Aisne, qui traverse la commune du nord au sud et relie Laon (à 32 km au nord) à Reims (à 19 km au sud) ;
- la D 925, portion de l'ancienne route nationale 325 dans son parcours dans le département de l'Aisne, qui traverse la commune d'ouest en est et relie Soissons (à 48 km à l'ouest) à Neufchâtel-sur-Aisne (à 14 km à l'est).
En outre, la commune est accessible par l'autoroute A26 (sortie no 14, Guignicourt), à 4 km à l'est de la commune par la D 925.
Transport en communModifier
La ligne R510 du réseau de bus de la Régie départementale des transports de l’Aisne[5], reliant Laon à Reims, a un arrêt à Berry-au-Bac[6].
La gare la plus proche est celle de Guignicourt, située à 7 km à l'est par la D 925. Elle permet de relier Laon ou Reims en 20 minutes environ.
ToponymieModifier
HistoireModifier
PréhistoireModifier
Des photographies aériennes ont permis de localiser un important site d'occupation néolithique, dit du « chemin de la Pêcherie » dans la commune sur lequel des fouilles furent effectuée en 1978 et 1979[7]. D'autres fouilles eurent lieu à la Renardière en 1986 ; elles mettent ainsi à jour une présence importante des populations du Rubané dans la vallée de l'Aisne ainsi qu’À la Croix Maigret. Comme le reste de la vallée de l'Aisne, la commune a de nombreuses traces d'habitats préhistoriques.
AntiquitéModifier
Avec des habitats de La Tène, l'occupation humaine semble continue jusqu'aux fouilles menées en 1861 et 1862, et confirmées depuis par la photographie aérienne, ont identifié à Mauchamp, sur le territoire de la commune, le camp de Jules César lors de la bataille qui eut lieu en 57 av. J.-C. contre les Belges[8].
Moyen ÂgeModifier
Une nécropole mérovingienne a été mise à jour près du camp de César, en 1906, parmi le mobilier il faut noter deux sarcophages sculptés[9].
Époque moderneModifier
Époque contemporaineModifier
XIXe siècleModifier
Le , lors de la Campagne de France (1814) sous les ordres de Pac[10] et du chef d'escadron Skarzynski[11],[12], les lanciers polonais de la Garde impériale, après avoir brisé, avec seulement 600 hommes, les 2 000 Cosaques de Wizingerode, chargent à la tête des cavaliers de Nansouty et d'Exelmans[13] sur le pont de Berry-au-Bac, refoulent une nouvelle fois l'ennemi, faisant prisonniers 200 Cosaques et capturant deux canons[14],[15].
Berry-au-Bac était desservie par la ligne Soissons - Rethel d'une compagnie de chemin de fer secondaire à voie métrique, les Chemins de fer de la Banlieue de Reims (CBR).
Première Guerre mondialeModifier
Pendant la Première Guerre mondiale la "côte 108" fut sur la ligne de combat de 1914 à 1917, et connue en particulier des combats de sape et des explosions de mines.
En 1917, c'est à Berry-au-Bac qu'eut lieu la première offensive blindée de l'histoire militaire française (La première attaque de chars de l'Histoire eut lieu lors de la Somme le 15 septembre 1916, avec des chars d'assaut britanniques Mark I[16].)
132 chars Schneider CA1 furent amenés pour la grande offensive du Chemin des Dames le 16 avril 1917[17]. Leur utilisation ne fut pas très profitable, les unités d'infanterie n'ayant pu suivre leur avance[18].
Sur les 132 chars engagés, 57 ont été détruits par les Allemands, 56 ramenés du combat (44 en panne dans les lignes françaises).
Pertes françaises : 16 officiers tués, 17 blessés; 12 sous-officiers tués, 16 blessés ; 43 brigadiers et canonniers tués, 76 blessés. Louis Bossut, commandant du 1er Groupement d'Artillerie d'Assaut (AS4), fait partie des morts.
Politique et administrationModifier
Administration localeModifier
Liste des mairesModifier
Population et sociétéModifier
DémographieModifier
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[22].
En 2016, la commune comptait 655 habitants[Note 1], en augmentation de 11,39 % par rapport à 2011 (Aisne : -0,95 %, France hors Mayotte : +2,44 %).
EnseignementModifier
Berry-au-bac comporte une école maternelle et primaire.
Manifestations culturelles et festivitésModifier
SportsModifier
MédiasModifier
Lieux de cultesModifier
Le territoire de la commune de Berry-au-Bac fait partie de la paroisse catholique « Saint Pierre Saint Paul des Trois Rivières » dans le secteur paroissial de « Laon Nord et Est » du diocèse de Soissons - Laon - Saint-Quentin[25]. Le lieu de culte est l'église Saint-Hilaire de Berry-au-Bac.
ÉconomieModifier
Culture locale et patrimoineModifier
Patrimoine architecturalModifier
Lieux et monumentsModifier
Monument des chars d'assautModifier
Le monument des chars d'assaut, mémorial national, propriété de la commune de Berry-au-Bac, rend hommage à tous les équipages de chars d'assaut tombés au cours de la Première Guerre mondiale. Il est situé au lieu-dit la ferme du Choléra d'où partirent, le 16 avril 1917, les premiers chars d’assaut français en direction de Juvincourt.
Le monument, œuvre de l'architecte Villiers et du sculpteur Maxime Real del Sarte, a été érigé par le groupement des anciens combattants de l'artillerie d'assaut et inauguré le 2 juillet 1922 en présence des maréchaux Foch et Pétain, des généraux Mangin et Weygand et du général Estienne, « inventeur» des chars ».
Deux chars y sont exposés à titre permanent : depuis 2017, la réplique d'un char Schneider de la Première Guerre mondiale et, depuis juin 2018, un AMX 30[26], char de combat ayant équipé l'armée française à partir de 1967.
Le calvaire de la ferme du Choléra, situé en face du mémorial des chars d'assaut, est implanté à l'endroit où se situait la ferme du Choléra d'où partit la première bataille de chars français.
Nécropole nationale de Berry-au-BacModifier
Sur une superficie de 1,1 ha, la nécropole nationale de Berry-au-Bac rassemble 3 972 corps dont 2 014 en tombes individuelles et 1 958 en ossuaires[27].
Située en bordure de la RD 1140, à la sortie du village en direction Gernicourt, cette nécropole était autrefois appelée le « cimetière militaire de Moscou » parce qu'elle était située dans le hameau de Moscou. Elle fut aménagée de 1919 à 1925. S'y trouve également les tombes de six Russes et d'un Belge.
Un carré contient 29 tombes de soldats britanniques, dont 17 inconnus, tombés entre le 27 et le 29 mai 1918, lors de l'offensive allemande sur le Chemin des Dames et inhumés ici après l'armistice du . Deux soldats britanniques, non-identifiés, tombés lors de la Seconde Guerre mondiale reposent également dans ce cimetière.
Cote 108Modifier
Un monument dédié aux sapeurs de la compagnie 19/3, du 2e régiment du génie, morts à la Cote 108 en 1916 et 1917, a été érigé dans la nécropole[28]. Les terrains autour de la cote 108, avec leurs vestiges de la Grande Guerre, dont des tranchées et des entonnoirs de mines, sont classés au titre des monuments historiques depuis 1937[29].
Personnalités liées à la communeModifier
- Jean-Louis Deligny (né en 1791 à Arrancy, mort le à Berry-au-Bac) a été maire de Berry-au-Bac. Soldat à Waterloo et gravement blessé à la main, il reçut la médaille de Sainte-Hélène en 1857[30] et fut nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1868[31],[32].
- Charles Heyring, fabricant de sucre à Berry-au-Bac, y est mort en 1890.
- Louis Conneau, général français, a pris part aux batailles de Berry-au-Bac pendant la Première Guerre mondiale.
- Étienne Fargeau Choderlos de Laclos[33], commandant, mort sur le champ de bataille de Berry-au-Bac en mars 1814.
HéraldiqueModifier
Le char Berry-au-BacModifier
À Arromanches (en Normandie, dans le département du Calvados), sur un terre-plein surplombant la ville, est exposé un char américain Sherman M4 portant le nom de Berry-au-Bac.
Ce type de char a servi pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment lors du débarquement de Normandie. Il s'agit ici d'un char de la 2e DB du général Leclerc. Une plaque avec le nom des cinq membres d’équipage est fixée dessus.
En juin 1944, à Arromanches, fut construit un port artificiel, pour permettre le débarquement de matériels de guerre dont les chars Sherman.
Notes et référencesModifier
NotesModifier
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2019, millésimée 2016, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2018, date de référence statistique : 1er janvier 2016.
RéférencesModifier
- « Berry-au-Bac », sur le site lion1906.com de Lionel Delvarre (consulté le 16 avril 2015).
- « Orthodromie entre "Berry-au-Bac" et "Paris" », sur le site lion1906.com de Lionel Delvarre (consulté le 16 avril 2015).
- « Orthodromie entre "Berry-au-Bac" et "Laon" », sur le site lion1906.com de Lionel Delvarre (consulté le 16 avril 2015).
- « Orthodromie entre "Berry-au-Bac" et "Reims" », sur le site lion1906.com de Lionel Delvarre (consulté le 16 avril 2015).
- « Les lignes du réseau de bus de la Régie départementale des transports de l’Aisne », sur le site internet de la régie (consulté le 17 avril 2015).
- « Trouver un itinéraire de transport », sur le site internet du Conseil départemental de l'Aisne (consulté le 17 avril 2015).
- Michael Ilett et Michel Plateaux, Le Site néolithique de Berry-au-Bac : le chemin de la Pêcherie (Aisne), Paris, CNRS Éditions, .
- M. Reddé et alii, L'Architecture de la Gaule romaine : Les fortifications militaires, DAF 100, Paris, 2006, p. 225-227.
- H. Gardez, 1907.
- Tranié et Carmigniani 1989, p. 168-169
- Straszewicz 1832, p. 56, //books.google.com/books?id=YXbUAAAAMAAJ&pg=PA56 .
- Tranié et Carmigniani 1982, p. 141.
- Tranié et Carmigniani 1982, p. 140.
- Tranié et Carmigniani 1989, p. 168
- Perrot et Amoudru 1821, p. 435
- Pierre Miquel, Les Oubliés de la Somme, Tallandier, (ISBN 979-10-210-0 368-2, présentation en ligne).
- http://www.herodote.net/16_avril_1917-evenement-19170416.php
- Le combat pour Berry Au Bac, Juvincourt et la côte 108 - 16 avril–début mai 1917
- Préfecture de l'Aisne consulté le 7 juillet 2008
- « Liste des maires de l'Aisne » [xls], Préfecture de l'Aisne, (consulté le 26 juillet 2014)
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016.
- « L'église de Berry-au-Bac », sur le site egliseinfo.catholique.fr de la conférence des évêques de France (consulté le 17 avril 2015).
- Char portant le nom du commandant Bossut, en hommage à cet officier mort le 16 avril 1917 à la tête de ses hommes (groupement Bossut), lors de la première grande offensive de chars de combat Schneider (lancée entre le carrefour du Choléra et Guignicourt).
- http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf//jopdf/1990/134/JO199013402.PDF
- http://www.picardie1418.com/fr/decouvrir/cimetiere-militaire-francais-de-berry-au-bac.php
- « La Côte 108 », notice no PA00115527, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Les médaillés de Sainte-Hélène
- Le Moniteur universel du 31 décembre 1868
- La vie rémoise
- Louis de Chauvigny" Les carnets de marche du commandant Choderlos de Laclos" (An XIV - 1814 ) Éditions Payot Lausanne 1912
Voir aussiModifier
BibliographieModifier
- Jean Tranié et Juan-Carlos Carmigniani, Napoléon 1814 - La Campagne de France, Pygmalion/Gérard Watelet, , 315 p..
- Jean Tranié et Juan-Carlos Carmigniani, Les Polonais de Napoléon, Copernic, , 179 p..
- A. Perrot et Ch. Amoudru, Histoire de l'Ex-Garde depuis sa formation jusqu'à son licenciement comprenant les faits généraux des campagnes de 1805 à 1815, Delaunay, , 577 p. (lire en ligne).
- Joseph Straszewicz, Les Polonais et Polonaises de la révolution du 29 novembre 1830 ou Portraits des personnes qui ont figuré dans la dernière guerre de l'indépendance polonaise, A.Pinard, (lire en ligne).
Articles connexesModifier
- Chemins de fer de la Banlieue de Reims
- Liste des communes de l'Aisne
- Lieux de mémoire de la Première Guerre mondiale