Au départ de Marano Lagunare, au bord de la Mer Adriatique, cette étape de moyenne montagne franchit quatre cols, dont le Kolovrat, et fait une incursion de trente-sept kilomètres en Slovénie, jusqu'à l'arrivée située au Castel del Monte. Après soixante-dix kilomètres de plaine, l'étape se corse avec une succession de deux montées de troisième catégorie : la Villanova Grotte (3,7 km à 8 %) et le Passo di Tanamea (11,4 km à 4,8 %). Le point d'orgue de la journée est l'ascension du Kolovrat (10,3 km à 9,2 %, 1C), sommet slovène se situant à 43,4 kilomètres de l'arrivée. Enfin, la dernière côte répertoriée est celle menant à la ligne d'arrivée (7,1 km à 7,8 %, 2C). Deux sprints intermédiaires jalonnent le parcours, à Buja (km 55,8) et à Cividale del Friuli (km 168,4).
La victoire d'étape est favorable à un baroudeur - puncheur - grimpeur[1].
Après quinze kilomètres de course, une échappée se forme, avec douze coureurs : l'Autrichien Tobias Bayer (Alpecin-Fenix), le Belge Edward Theuns (Trek-Segafredo), le Colombien Fernando Gaviria (UAE Emirates), le Danois Magnus Cort Nielsen (EF Education-EasyPost), le Français Clément Davy (Groupama-FDJ), le Hongrois Attila Valter (Groupama-FDJ), les cinq Italiens Edoardo Affini (Jumbo-Visma), Davide Ballerini (Quick-Step Alpha Vinyl), Alessandro Tonelli (Bardiani CSF-Faizanè) et Andrea Vendrame (AG2R Citroën), le maillot bleu néerlandais Koen Bouwman (Jumbo-Visma) et le Suisse Mauro Schmid (Quick-Step Alpha Vinyl).
Au sprint intermédiaire de Buja (km 55,8), Gaviria devance Theuns, avec un avantage de plus de onze minutes sur le peloton, dans lequel l'Italien Alessandro De Marchi (Israel-Premier Tech), natif de la ville, passe en tête et s'arrête pour saluer sa famille.
Au sommet de la Villanova Grotte (3,7 km à 8 %), Koen Bouwman conforte son maillot bleu, l'écart entre le groupe de front et le peloton est de huit minutes et quarante-sept secondes. Derrière, les premiers sprinteurs sont lâchés et, plus surprenant, l'Australien Richie Porte (INEOS Grenadiers), coéquipier du champion olympique équatorien et maillot rose Richard Carapaz, se retrouve distancé ; il abandonne au cours de l'étape. Dans la montée du Passo di Tanamea (11,4 km à 4,8 %), l'échappée se disperse. Au sommet, le maillot bleu néerlandais récidive, dans un groupe de tête dans lequel se trouve Schmid, Tonelli et Valter ; le groupe maillot rose compte un débours de sept minutes et quarante-cinq secondes. Dans la descente, Andrea Vendrame recolle au groupe de front. Au sprint intermédiaire de Cividale del Friuli (km 168,4), Tonelli passe devant Vendrame ; le groupe maillot rose possède un retard de huit minutes et quarante-cinq secondes.
Dans la montée finale, les coureurs de tête se regardent. Koen Bouwman lance les hostilités à 2,8 kilomètres de l'arrivée ; Attila Valter répond à son tour. Finalement, la victoire d'étape se joue au sprint entre les cinq coureurs : surpris dans le dernier virage à cinquante mètres du but, Mauro Schmid part dans la barrière, emmenant dans son sillage Andrea Vendrame et Attila Valter, seul coureur à ne pas avoir été gêné, Koen Bouwman s'impose. Derrière, le trio en tête du classement général, soit l'Australien Jai Hindley (Bora-Hansgrohe), l'Espagnol Mikel Landa (Bahrain Victorious) et le maillot rose Richard Carapaz, chacun tente de distancer les autres, en vain. Ils coupent la ligne près de quatre minutes après le vainqueur du jour.
Au niveau des différents classements : Richard Carapaz (INEOS Grenadiers) conserve le maillot rose, l'Espagnol Juan Pedro López (Trek-Segafredo) le maillot blanc et le Français Arnaud Démare (Groupama-FDJ) le maillot violet. Vainqueur du jour, Koen Bouwman garde le maillot bleu. L'équipe Bahrain Victorious mène au classement par équipes.