Élections municipales de 2020 à Nancy

résultats électoraux des élections municipales françaises de 2020

Élections municipales françaises de 2020 à Nancy
(1er tour)
(2d tour)
Type d’élection Élections municipales
Postes à élire 55 sièges au conseil municipal
Corps électoral et résultats
Population 105 382
Inscrits 50 914
Votants au 1er tour 18 891
37,10 % en diminution 21,4
Votants au 2d tour 21 496
42,22 % en augmentation 1,7
Mathieu Klein – PS
Voix au 1er tour 6 930
37,88 %
en augmentation 2,1
Voix au 2e tour 11 435
54,53 %
Sièges obtenus 43 en augmentation 30
Laurent Hénart – MR
Voix au 1er tour 6 348
34,70 %
en diminution 5,8
Voix au 2e tour 9 533
45,46 %
Sièges obtenus 12 en diminution 30
Laurent Watrin – EÉLV
Voix au 1er tour 1 873
10,24 %
Françoise Hervé – SE
« Résistance est espérance »
Voix au 1er tour 1 121
6,12 %
Composition du Conseil Municipal élu
Diagramme
Maire de Nancy
Sortant Élu
Laurent Hénart
MRSL[1]
Mathieu Klein
PS

Le premier tour des élections municipales françaises de 2020 à Nancy a lieu le . Le second tour, initialement prévu le 22 mars 2020, est reporté au 28 juin 2020 en raison de la pandémie de maladie à coronavirus. Il s'agit du renouvellement du conseil municipal et du conseil métropolitain. Comme dans toutes les communes de 1 000 habitants et plus, les élections à Nancy sont municipales et intercommunales. Chaque bulletin de vote comporte deux listes : une liste de candidats aux seules élections municipales et une liste de ceux également candidats au conseil métropolitain[2].

Alors que l'autre métropole lorraine, Metz, bascule à droite, Nancy voit l'élection d'un maire de gauche, pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Après un échec en 2014, la liste menée par Mathieu Klein, socialiste et président du Conseil départemental, bat celle du maire sortant, l’ancien ministre Laurent Hénart, président du Mouvement radical, soutenu par LR et LREM. Mathieu Klein a bénéficié d'une fusion d’entre-deux-tours avec la liste écologiste de Laurent Watrin[3].

Contexte modifier

L'élection se déroule dans un contexte inédit, marqué par la pandémie de Covid-19 en France, qui explique le report de la date du second tour et en partie la forte abstention. Un intérêt croissant pour l'écologie des électeurs des métropoles s'observe lors de ces élections municipales dans plusieurs grandes villes françaises comme Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Strasbourg, Montpellier, Grenoble, Annecy ou Poitiers[4]. Un reportage du quotidien Le Monde évoque un « petit vent de dégagisme (qui) semble souffler sur Nancy », au détriment de Laurent Hénart qui apparaît comme l'héritier d'André Rossinot, ancien maire (1983-2014) et président de la Métropole du Grand Nancy depuis 2001[5]. Laurent Hénart est en outre soutenu par le parti du président de la République, Emmanuel Macron, peu populaire, or les élections municipales sont en France une « sévère déroute électorale » pour La République en marche (LREM)[6].

Listes en présence modifier

Huit listes sont en compétition[8].

Lutte ouvrière modifier

Lutte ouvrière présente une liste conduite par Christiane Nimsgern[9].

La France insoumise modifier

Le , Nordine Jouira et Alice Gauthier-Python annoncent qu'ils conduiront la liste citoyenne « Nancy en commun ». Cette liste est soutenue par La France insoumise. « Nancy en commun » est un collectif citoyen qui propose un programme répondant aux urgences écologique, sociale et démocratique auxquelles la ville de Nancy et la métropole du Grand Nancy doivent faire face. Il est animé par le besoin de faire vivre « l’esprit des communs », tant à l’échelon communal que métropolitain, et d’impulser une profonde transition, avec, en perspective, « Une ville pour tou·te·s ! » [10].

Europe Écologie Les Verts modifier

Le , le journaliste de France Bleu Sud Lorraine Laurent Watrin annonce sa candidature à la tête de la liste « Nancy écologie citoyenne (NEC) », qui est soutenue par Europe Écologie Les Verts (EÉLV), Génération.s et le collectif Nancy'nov en remplacement de Frédéric Maguin, récemment exclu. La liste reçoit le soutien de Patrick Hatzig, ancien vice-président aux transports régional de Lorraine en rupture du Parti communiste français, ainsi que d'Areski Sadi, conseiller municipal d'opposition et jusque-là fidèle lieutenant de Mathieu Klein[11]. Laurent Watrin est placé en retrait éditorial de la radio[11].

Parti socialiste - Parti communiste français - Nancy Écolo modifier

Le , le socialiste Mathieu Klein, président du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle et candidat aux municipales de 2014 à la mairie, annonce sa candidature[12] après avoir refusé de devenir ministre du gouvernement Philippe[13] ; dans sa communication, l'appartenance au PS n’apparaît nulle part[14].

Le le Parti communiste français rallie Mathieu Klein[15]. Nancy écolo, un mouvement réunissant des exclus d'Europe Écologie Les Verts, fait de même en [16].

Pour le second tour, la liste de Watrin fusionne avec la liste de Mathieu Klein.

Résistance modifier

Le , Françoise Hervé, ancienne adjointe au patrimoine de Laurent Hénart, annonce une liste « Résistance »[17].

Mouvement radical - Les Républicains - La République en marche modifier

Le , Laurent Hénart, maire sortant et président du Mouvement radical, annonce sa candidature avec dans sa liste des membres de Les Républicains[18]. Le maire sortant reçoit le soutien de La République en marche, ce qui n'est pas apprécié par beaucoup de Républicains de l’équipe sortante, alors que Jean-François Husson et Valérie Debord devaient se retrouver dans la liste conduite par Laurent Hénart.

Le , eu égard à la présence de Valérie Debord (LR), Malika Dati, d'autres membres LR sur la liste de Laurent Hénart et les militants LR de Nancy émettent des doutes sur la stratégie de leur parti[19]. Patricia Melet, cheffe de file LR, déclare que « Laurent Hénart et Mathieu Klein, c'est Dupond et Dupont »[réf. nécessaire]. Le , Les Républicains annoncent leur soutien à Laurent Hénart. Des dissidents refusent toutefois ce ralliement et rejoignent la liste « Unis pour Nancy »[20].

Unis pour Nancy modifier

Le , Debout la France, présidé par Nicolas Dupont-Aignan, annonce le lancement d'une liste visant à rassembler « toutes les droites »[21].

Cette candidature n'ira finalement pas au bout mais confluera dans une liste d'union appelée « Unis pour Nancy », dans laquelle se trouvent des dissidents des Républicains, des membres de Debout la France, de Sens commun, du Parti chrétien démocrate[22] et de la Lorraine royaliste[23], avec le soutien du Centre national des indépendants et paysans. La tête de liste est Patricia Melet[24]

À la veille du second tour, Patricia Melet soutient Laurent Hénart sans en informer ses colistiers, qui réagissent en la désavouant publiquement[25].

Rassemblement national modifier

Grégoire Eury annonce sa volonté de faire une liste Rassemblement national en [26]. Il est soutenu par le Parti de la France[27].

Candidatures abandonnées modifier

Alexis Jaros modifier

Alexis Jaros, musicien, est un temps candidat à la mairie de Nancy[22].

Gilets jaunes modifier

Le , Denis Gabet président de « Nancy Ville humaine » annonce son intention d'être de nouveau candidat[28]. Il qualifie Mathieu Klein et Laurent Hénart d'« héritiers » ; Laurent Hénart étant selon lui « l’héritier d’André Rossinot » et Mathieu Klein « celui de Michel Dinet », et que surtout, ce sont des candidats « macronistes ». Le souhait de Denis Gabet et des autres membres qui l’accompagnent est d’œuvrer à l’émergence d’une liste qui soit une « union anti-macronistes opposée à la politique de Laurent Hénart ». Il n'ira toutefois pas au bout de l'initiative et aucune liste ne sera déposée.

Union populaire républicaine modifier

Le , l'Union populaire républicaine (UPR) lance sa candidature portée par Jason Vanoni (son référent départemental) avec la liste Nancy, c'est vous!. Comme toutes les listes de l'UPR, elle intègre les 30 propositions de l'association Anticor dans son programme, avec notamment l'exigence d'un casier judiciaire vierge pour chaque membre de la liste. Cette candidature se veut « hors système ». À l'occasion de la venue de François Asselineau à la mi-janvier, ils rappellent à la presse l'enjeu national de ces élections de mi-mandat et que l'UPR est « le seul parti véritablement en faveur du Frexit et pour la sortie de l'Otan »[29]. Localement, Jason Vanoni propose le référendum d'initiative locale) et une solution de trolleybus bi-articulé pour le renouvellement de la ligne 1 permettant d'économiser environ 200 millions d'euros qu'il soumettrait à référendum[30].

Cette liste ne sera toutefois pas candidate puisqu'elle a été invalidée par la préfecture en raison de deux cas d’inéligibilité[31].

Sondages modifier

Premier tour modifier

Pourcentage selon les têtes de liste potentielles
Source Date de réalisation Échantillon LO LFI PS-PCF EÉLV MR-LREM-LR LR DVD RN UPR Autres
Nimsgern Jouira Klein Maguin Watrin Hénart Morano Hervé Melet[32] Eury Vanoni
Ipsos - 600 1 5 34 12 34 3 4 6 1
Ifop
(commandé par le PS)
13- 603 8 25 20 28 8 2 8 1
8 24 20 36 3 9
1 8 41 37 3 10

N.B. : en gras sur fond coloré : le candidat arrivé en tête du sondage.

Second tour modifier

Pourcentage selon les têtes de liste potentielles
Source Date de réalisation Échantillon Union de la gauche-EÉLV MR-LREM-LR
Klein Hénart
IFOP
(commandé par le PS)
13- 603 53 47

Participation modifier

On constate une hausse de 5,4 % de participation au second tour par rapport au premier tour. Toutefois, la participation reste bien moindre qu’aux élections municipales de 2008 et 2014, et se caractérise par une très forte abstention : 62,90 % au premier tour et 57,78 % au second. Ce phénomène n'est pas propre à Nancy; il s'observe dans la plupart des communes importantes.

Heure Votants % Participation au 1er tour du Participation au 2nd tour de 2008 Participation au 2nd tour de 2014
10 h 4 211 8,28 10 h: 8,88 10 h: 8,40 10 h: 8,17
12 h 9 962 19,58 12 h : 19,56 12 h : 20,67 12 h : 24,52
14 h 14 171 27,85 14 h : 26,45 14 h : 28,86 14 h : 36,19
16 h 17 402 34,20 16 h : 32,35 16 h : 38,12 18 h : 47,12
18 h 21 595 42,44 18 h : 37,10 18 h : 48,77 18 h : 59,16

Résultats modifier

Résultats des municipales de 2020 à Nancy[33]
 
Tête de liste Liste Premier tour Second tour Sièges
Voix % Voix % CM MGN
Mathieu Klein PS - PCF - Nancy écolo 6 930 37,89 11 435 54,53 43 26
Mathieu Klein – Nancy en grand
Laurent Watrin EELV - G·s 1 873 10,24
Nancy écologie citoyenne
Laurent Hénart MR - LR - LREM 6 348 34,71 9 533 45,46 12 7
Nancy positive
Françoise Hervé SE 1 121 6,13 0 0
Résistance « Résistance est espérance »
Nordine Jouira LFI 819 4,48 0 0
Nancy en commun
Grégoire

Eury

RN - PDF 678 3,71 0 0
Rassemblement pour Nancy
Patricia Melet DLF - PCD - Sens commun - diss. LR
CNIP - Lorraine royaliste
356 1,95 0 0
Unis pour Nancy
Christiane Nimsgern LO 165 0,90 0 0
Lutte ouvrière – Faire entendre le camp des travailleurs
Votes exprimés 18 290 96,82 20 968 97,54
Votes blancs 108 0,57 316 1,47
Votes nuls 493 1,61 212 0,99
Total 18 891 100 21 595 100 55 33
Abstention 32 034 62,90 29 418 57,78
Inscrits / participation 50 925 37,10 50 914 42,22

Notes et références modifier

  1. Élu en 2014 comme tête de liste de l'UDI et du Parti radical.
  2. « Elections municipales et intercommunales de 2020 les ressources de l’AdCF pour informer et expliquer », sur www.adcf.org
  3. Le Monde, 29 juin 2020, "Municipales 2020 : Strasbourg en vert, Nancy en rose et Metz en bleu dans le Grand-Est"
  4. Le Monde, 29 juin 2020, "Municipales 2020 : avec EELV, une vague verte historique déferle sur les grandes villes françaises"
  5. Le Monde, 19 juin 2020, "A Nancy, le socialiste Mathieu Klein mise sur la « fin de règne » de la droite"
  6. Le Monde, 29 juin 2020, "Municipales 2020 : La République en marche encaisse une sévère déroute électorale. Les candidats LRM n’ont remporté aucune victoire dans les grandes villes, et ils ont également perdu là où ils avaient noué des alliances avec la droite face aux écologistes"
  7. « Résultats des élections municipales et communautaires 2014 », sur interieur.gouv.fr (consulté le )
  8. « Municipales 2020 : voici les huit listes officiellement en compétition à Nancy », sur actu.fr (consulté le )
  9. « Municipales à Nancy : Laurent Hénart et Mathieu Klein en tête de notre sondage, les Verts en embuscade », sur France Bleu, (consulté le )
  10. « La liste "Nancy en commun", un "collectif de citoyens" », sur estrepublicain.fr (consulté le )
  11. a et b « NANCY. Laurent Watrin placé en retrait éditorial », sur www.estrepublicain.fr (consulté le )
  12. « Nancy. Mathieu Klein candidat : "Pourquoi je pense pouvoir être maire de Nancy" », sur estrepublicain.fr (consulté le )
  13. « INFO EST REPUBLICAIN. Mathieu Klein refuse un poste de ministre », sur www.estrepublicain.fr (consulté le )
  14. « Mathieu Klein – Site internet de Mathieu Klein » (consulté le )
  15. « Municipales 2020 à Nancy : le Parti communiste se rallie à Mathieu Klein », sur actu.fr (consulté le )
  16. C. G, « Municipales 2020 : Nancy Écolo rejoint Mathieu Klein », sur Ici-c-nancy.fr, (consulté le ).
  17. « Municipales : Françoise Hervé lance sa candidature », sur estrepublicain.fr (consulté le )
  18. Pierre Taribo, « Municipales : Laurent Hénart prend de l'avance et annonce sa candidature », sur La Semaine, (consulté le )
  19. Pierre Taribo, « Municipales à Nancy : les doutes des Républicains », sur La Semaine, (consulté le )
  20. « Municipales 2020 à Nancy : après LREM, Les Républicains soutiennent le maire Laurent Hénart » (consulté le )
  21. « Debout La France présentera une liste », sur estrepublicain.fr, (consulté le )
  22. a et b Nicolas Zaugra, « Municipales à Nancy : Patricia Melet tête de liste pour battre le maire, « candidat de Macron » », sur Lorraine Actu, (consulté le ).
  23. P. R., « Meurthe-et-Moselle. Laurent Hénart, Mathieu Klein et les autres », sur L'Est républicain, (consulté le ).
  24. Jean-Christophe Vincent, « Nancy. Patricia Melet, candidate de la rupture », sur L'Est républicain, (consulté le ).
  25. Amandine Mehl, « Municipales : Patricia Melet appelle à voter pour Laurent Hénart à Nancy, son parti l’exclut », sur Lorraineactu.fr, (consulté le ).
  26. Pierre Taribo, « Grégoire Eury [RN] : "On a la volonté de faire une liste" », La Semaine,‎ , p. 17
  27. « Municipales : les 22 listes soutenues par le PdF », sur Le Parti de la France, (consulté le )
  28. « Municipales 2020. À Nancy, Denis Gabet veut présenter une liste... avec des Gilets jaunes », sur actu.fr (consulté le )
  29. « Nancy. François Asselineau "assume" son candidat », sur www.estrepublicain.fr (consulté le )
  30. « Nancy. Jason Vanoni, le candidat UPR qui veut réhabiliter le trolleybus articulé », sur www.estrepublicain.fr (consulté le )
  31. « Municipales 2020 à Nancy : la liste du candidat UPR invalidée par la préfecture », sur actu.fr (consulté le )
  32. Le sondage de l'Est Républicain classe par erreur la liste de Patricia Melet sous étiquette Debout la France. Un correctif est publié quelques jours après.« Sondage : les réactions des candidats e », sur estrepublicain.fr, (consulté le )
  33. « Élections municipales 2020 », sur elections.interieur.gouv.fr (consulté le ).