Écouis

commune française du département de l'Eure

Écouis
Écouis
L'hôtel de ville.
Blason de Écouis
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Eure
Arrondissement Les Andelys
Intercommunalité Seine Normandie Agglomération
Maire
Mandat
Patrick Loseille
2020-2026
Code postal 27440
Code commune 27214
Démographie
Gentilé Escovien
Population
municipale
834 hab. (2021 en augmentation de 0,72 % par rapport à 2015)
Densité 64 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 18′ 41″ nord, 1° 25′ 55″ est
Altitude Min. 76 m
Max. 156 m
Superficie 13,07 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Paris
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton des Andelys
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
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Écouis
Liens
Site web ecouis.fr

Écouis est une commune française située dans le département de l'Eure en région Normandie.

Ses habitants sont appelés les Escoviens.

Géographiquement et historiquement Écouis est un village du Vexin normand.

Géographie modifier

Localisation modifier

Située sur la route reliant Paris à Rouen, c'est une petite localité d'environ 800 habitants. Elle comprend les hameaux de Mussegros, Villerest et Brémule.

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l’air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[3]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat des plateaux abrités », correspondant aux plaines agricoles de l’Eure, avec une pluviométrie beaucoup plus faible que dans la plaine de Caen en raison du double effet d’abri provoqué par les collines du Bocage normand et par celles qui s’étendent sur un axe du Pays d'Auge au Perche[4].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 761 mm, avec 12,1 jours de précipitations en janvier et 8,3 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Étrépagny à 13 km à vol d'oiseau[5], est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 774,0 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Urbanisme modifier

Typologie modifier

Écouis est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[9],[10],[11].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire regroupe 1 929 communes[12],[13].

Occupation des sols modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (80,8 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (83,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (78,9 %), forêts (13,6 %), zones urbanisées (5,6 %), prairies (1,9 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

 
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie modifier

Le village est attesté sous les formes Scodeis XIe siècle, Escoies XIIIe siècle[15], Escoyæ en 1305 (Trésor des Chartes), Escoyes et Escoyæ en 1308 (charte de Philippe le Bel), Écouyes en 1357 (Trésor des Chartes), Escouyes en 1470, Escouis en 1709 (dénombrement du royaume), Écouy en 1722 (Piganiol de la Force et Masseville), Écouy en 1759 (Déclaration royale)[16].

François de Beaurepaire suggère une forme en -iacas, suffixe à l'accusatif pluriel, issu de -acum et qui explique les terminaisons en -ies de Picardie, de Belgique et dont il existe quelques applications en Normandie (cf. Guiseniers, Dardez, également dans l'Eure). Il marque la propriété et est généralement précédé d'un anthroponyme

Par contre, il doute de l'existence du nom de personne Scotus qui pourrait expliquer le premier élément. Ce même anthroponyme est reconnu par Albert Dauzat et Charles Rostaing dans le nom de lieu Écouen (Escuem XIIe siècle)[17].

Conjecturellement, on peut interpréter le premier élément par l'appellatif germanique skauti « hauteur, pente » ou *skot « bosquet »[18], que l'on retrouverait dans Écos (Escoz v. 1034, Scoht 1060)[19].

Comme c'est souvent le cas, le gentilé ne tient pas compte des formes anciennes qui impliqueraient les Escotiens.

Histoire modifier

Ritumagos, station sur la voie romaine allant de Graville à Troyes, citée dans l'itinéraire d'Antonin et la table de Peutinger.

En 1141, Alfred, seigneur de Gamaches, donne l'église Saint-Aubin à l'abbaye du Bec. En 1307, le roi Philippe le Bel offrit la seigneurie d'Écouis à Enguerrand de Marigny. Celui-ci habitait au manoir du Fay, aujourd'hui détruit. Il a fondé un hospice et une collégiale de douze chanoines qui ont perduré jusqu'à la Révolution[20].

En 1800, Écouis perd sa courte qualité de chef-lieu de canton. En 1843, elle absorbe la commune de Villerest.

Le , une bataille oppose les Prussiens aux 3e hussards[21].

Au XIXe siècle, la commune comprend « 9 débits de boissons, 2 hôtels restaurants, 3 épiceries, 2 garagistes, charron, bourrelier, cordonnier, grainetier, quincaillerie, 2 couvreurs, 3 maçons, menuisiers et même un photographe »[22]. La commune construit la mairie actuelle en 1903, pour une somme de 40 000 francs, grâce au legs de madame Gloria.

En , un commando allemand chargé de faire sauter le pont d'Oissel, traversa le village, à bord de véhicules à moteur.

Politique et administration modifier

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
ca 1831 ca 1850 Jean Langlois    
ca 1850   François Joseph Delaisement    
Les données manquantes sont à compléter.
ca 1885   Hippolyte Anquetin    
ca 1889   Potignet    
ca 1893   F. Sosique    
Les données manquantes sont à compléter.
1936   Georges Lebatard    
Les données manquantes sont à compléter.
mars 2001 2008 Christine Delafontaine    
2008 2014 Claude Roussel    
2014 En cours Patrick Loseille   Agent technique

Démographie modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[24].

En 2021, la commune comptait 834 habitants[Note 3], en augmentation de 0,72 % par rapport à 2015 (Eure : −0,5 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
568643637628729900923928879
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
957849946944964888880833802
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
835779656544591699715629838
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
794781734700714716752757822
2017 2021 - - - - - - -
816834-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[25] puis Insee à partir de 2006[26].)
Histogramme de l'évolution démographique

Culture locale et patrimoine modifier

Lieux et monuments modifier

 
La collégiale Notre-Dame d'Écouis.

Écouis possède une collégiale de dimensions imposantes fondée par Enguerrand de Marigny. L'intérieur de l'édifice renferme plusieurs statues remarquables.

  • Église Saint-Martin (vestiges)[27].
  • Église Saint-Aubin[28], détruite.
  • Château[29], siège d'un institut médico-éducatif.
  • Château de Mussegros[30]
    Le château, avec parc et communs[31], est au début du XVIIe siècle, la possession d'Albert de Gondi, duc de Retz et général des galères. Il est reconstruit à partir de 1661 par un parlementaire rouennais, Charles Pavyot. Au XVIIIe siècle, Nicolas de Frémont d'Auteuil le remanie[32].

Personnalités liées à la commune modifier

Héraldique modifier

  Blason
D'azur à deux fasces d'argent.
Détails
Armes de Le Portier de Marigny, famille d'Enguerrand de Marigny, relevées par la commune au XIXe siècle.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes modifier

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références modifier

  1. « Géoportail (IGN), couche « Communes 2016 » activée ».
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  4. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  5. « Orthodromie entre Écouis et Étrépagny », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Etrepagny » (commune d'Étrépagny) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Station Météo-France « Etrepagny » (commune d'Étrépagny) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  9. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  15. François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, éditions Picard 1981. p. 103.
  16. Ernest Poret de Blosseville, Dictionnaire topographique du département de l’Eure, Paris, , p. 75.
  17. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, librairie Guénégaud 1979. p. 259.
  18. Albert Dauzat et Charles Rostaing, op. cit.
  19. François de Beaurepaire, op. cit., p. 102 - 103.
  20. Histoire et Géographie du Département de l'Eure - Rateau et Pinet - 1870
  21. [1].
  22. L'Andelle et ses plateaux, octobre 2010, Charleval: Éditions du Bois.
  23. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  24. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  25. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  26. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  27. Notice no IA00017347, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  28. Notice no IA00017350, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  29. Notice no IA00017345, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  30. « Château de Mussegros », notice no IA00016833, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  31. Un couple de Parisiens réhabilite le château de Mussegros à Écouis dans l'Eure, 2018.
  32. Philippe Seydoux (photogr. Serge Chirol), La Normandie des châteaux et des manoirs, Strasbourg, Éditions du Chêne, coll. « Châteaux & Manoirs », , 232 p. (ISBN 978-2851087737), p. 209.