Saint-Léger-sur-Sarthe

commune française du département de l'Orne

Saint-Léger-sur-Sarthe est une commune française, située dans le département de l'Orne en région Normandie, peuplée de 308 habitants[Note 1] (les Unionais[1]).

Saint-Léger-sur-Sarthe
Saint-Léger-sur-Sarthe
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Orne
Arrondissement Alençon
Intercommunalité Communauté de communes de la Vallée de la Haute Sarthe
Maire
Mandat
Didier Rattier
2020-2026
Code postal 61170
Code commune 61415
Démographie
Gentilé Unionais
Population
municipale
308 hab. (2021 en diminution de 19,58 % par rapport à 2015)
Densité 23 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 30′ 15″ nord, 0° 20′ 27″ est
Altitude Min. 138 m
Max. 171 m
Superficie 13,25 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Alençon
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Écouves
Législatives Première circonscription
Localisation
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Géographie modifier

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[4]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat des plateaux abrités », se caractérisant par une pluviométrie et des contraintes thermiques modérées mais aussi, par effet de continentalité, des températures plus contrastées qu'au nord dans la plaine de Caen, avec communément 10 à 15 jours par an de plus de froid en hiver et de chaleur en été[5].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 727 mm, avec 11,8 jours de précipitations en janvier et 7,6 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Villeneuve-en-Perseigne à 9 km à vol d'oiseau[6], est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 770,2 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].

Urbanisme modifier

Typologie modifier

Saint-Léger-sur-Sarthe est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[10],[11],[12].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Alençon, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 89 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[13],[14].

Occupation des sols modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (96,5 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (96,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (80,7 %), terres arables (15,8 %), forêts (2,9 %), zones urbanisées (0,5 %), eaux continentales[Note 4] (0,1 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

 
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie modifier

Au XIe siècle, Saint-Léger se nommait Saint Léger de Poilley (Sancti Leodegarii de Polleio), puis Saint Leger en 1793, Saint-Léger-sur-Sarthe en 1801[16].

La paroisse était dédiée à Léger d'Autun.

La Sarthe borde le territoire de la commune.

Pendant la Révolution, Saint-Léger s’est appelée L’Union-sur-Sarthe, la commune en a gardé son gentilé, Unionais et Unionaises.

Histoire modifier

Au XIe siècle, le seigneur du lieu se dénommait Guillaume de Poilley. Il fonda la première chrétienté et fit construire une église dédiée à saint Léger. Il tenait son fief d’Olivier de Bellême, seigneur du Mesle, fils de Guillaume II de Bellême[17].

La motte castrale contrôle un passage de la Sarthe en aval du Mêle sur une voie qui mène en ligne droite de Bellême à Sées. À cette fonction routière et stratégique s’ajoute un rôle dans la mise en valeur du secteur méridional de la forêt de Bourse. La motte de Saint-Léger, ainsi que celles de Boitron, d’Essay et du Mesle, a soutenu l’avancée des défrichements de la forêt de Bourse qui était proche comme l’indique le toponyme de la Haie de Poilley[17]. Le château sur la motte a certainement été détruit pendant les guerres avec les Anglais, comme tous les autres châteaux à proximité.

En 1101, Robert de Poilley, fils de Guillaume, donne à l’abbaye Saint-Martin de Séez tout ce qu’il possédait dans l’église de Saint-Léger [18]

Les principaux seigneurs de Saint-Léger à partir du XVe siècle sont les familles Gastinel, de Loisel, de Château-Thierry, et des Acres de l’Aigle au moment de la Révolution. Ils rendaient hommage au seigneur du Mesle. Le fief de Poëley dépendait de celui de Saint Léger ; les principaux seigneurs sont les Poilley, Loisel, d'Anthenaise et Château-Thierry. Sur ce fief, s’élevait la chapelle Sainte-Anne de Poëley dont il ne reste plus rien [19].

Pendant la Révolution, Saint-Léger s’est appelé L’Union-sur-Sarthe, la commune en a gardé son gentilé.

Au XIXe et au début du XXe siècle, il y avait trois grands élevages de trotteurs anglo-normands à Saint-Léger-sur-Sarthe[20].

  • Le petit Bouveuche (M. Rathier) ;
  • Le Logis (M. Jean Louis Lindet, 1810-1861, fermier du marquis de L'Aigle). Il est à l’origine de l’élevage de Saint-Léger qui sera un des plus célèbres jusqu’au début du XXe siècle.
Ses deux fils Charles (1837-1874) et Dominique (1838-1908) poursuivent l’œuvre de leur père. Ils créent la race Lindet en achetant la jument Pégriotte dont la descendance rapporta plus d’un million à ses propriétaires. Cet élevage était connu de tous les autres éleveurs français et obtint de nombreuses primes dans tous les grands concours nationaux. Le haras de Saint-Léger fut liquidé (faute de successeur) le mercredi . Dominique Lindet a reçu la Légion d’honneur[20].
  • La Haie de Poeley (M. Jules Drouin et son gendre M. Ovide Moulinet).
Ce haras était connu pour la qualité de ses trotteurs. Le prix du Président de la République a été gagné en 1913 par Kebir de l’élevage Moulinet. Le Prix Ovide Moulinet, course hippique de trot attelé se déroulant au mois de février sur l'hippodrome de Vincennes rend hommage à ce propriétaire[20].

Politique et administration modifier

 
La mairie.


Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
avant 1981 ? Joseph Le Pierres    
1995[21] mars 2017 Christophe de Balorre[22] RPR puis UMP puis DVD Directeur de maison familiale rurale
Président de la Fédération départementale de chasse
Conseiller général puis départemental de l'Orne (depuis 2001)
Président du conseil départemental (depuis 2017)
mars 2017[23] En cours Didier Rattier   Retraité, président de l'office de tourisme du Mêle-sur-Sarthe
Les données manquantes sont à compléter.

Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[22].

Démographie modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[25].

En 2021, la commune comptait 308 habitants[Note 5], en diminution de 19,58 % par rapport à 2015 (Orne : −3,37 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Saint-Léger-sur-Sarthe a compté jusqu'à 681 habitants en 1836.

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1836 1841 1846 1851 1856
625586614655681646613600625
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
595549536514483459478400380
1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
381388360348357343342329289
1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013 2018
299273316328296330340370327
2021 - - - - - - - -
308--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[16] puis Insee à partir de 2006[26].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie modifier

Lieux et monuments modifier

Situé au bord de la Sarthe, le village de Saint-Léger possède une motte castrale bien conservée et une église d'origine romane. Au pied de celle-ci on peut remarquer l'ensemble du logis seigneurial reconstruit à la fin du XVIe siècle sur un vieux site autrefois clos de fossés. Sur la commune, les autres bâtiments les plus remarquables sont le château des Noës, le manoir de Poëley reconstruit sur un vieux site, le Petit et le Grand Bouveuche, le Moulin de Bouveuche et la Haie de Poëley.

L'église Saint-Léger abrite une Vierge à l'Enfant du XVIe siècle classée à titre d'objet aux Monuments historiques[27].

Activité et manifestations modifier

Personnalités liées à la commune modifier

  • Marie Françoise Gabrielle de Château-Thierry (1694-1785) dame de Saint-Léger, épouse en premières noces en 1729 René Augustin d’Érard baron de Ray, colonel du régiment du Maine, brigadier des armées du roi, puis en 1732, Jacques Louis des Acres, marquis de L’Aigle 1671-1767, maréchal de camp, lieutenant général des armées du roi, d’où postérité qui gardera le logis de Saint-Léger jusqu’en 1932.
  • Le général de Bonvoust : officier au moment de la Révolution, il n’émigre pas, se distingue dans l’armée des Bleus pendant la guerre de Vendée, est nommé général par la Convention ; il est destitué peu après comme noble.
  • L’abbé Tabourier, dernier curé de Saint-Léger, auteur de « La Causerie pastorale à Saint Léger », historien local[17].

Voir aussi modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Population municipale 2021.
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
  5. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes modifier

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références modifier

  1. « Ouest-france.fr - Mairie de Saint-Léger-sur-Sarthe » (consulté le ).
  2. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  4. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  5. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  6. « Orthodromie entre Saint-Léger-sur-Sarthe et Villeneuve-en-Perseigne », sur fr.distance.to (consulté le ).
  7. « Station Météo-France « La Fresnaye » (commune de Villeneuve-en-Perseigne) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  8. « Station Météo-France « La Fresnaye » (commune de Villeneuve-en-Perseigne) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  9. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  10. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  12. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  13. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Alençon », sur insee.fr (consulté le ).
  14. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  15. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  16. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  17. a b et c Gérard Louise La seigneurie de Bellême au Xe – XIIe siècle, 1990 société d’Art et d’’Histoire du Pays-Bas Normand.
  18. Vicomte du Motey, Origines de la Normandie. Robert II de Bellême.
  19. Abbé Tabourier, La causerie pastorale de Saint Léger 1923-1928.
  20. a b et c Dominique Foussard, Le cheval anglo-normand au 19ème siècle.
  21. « Allocution prononcée par Alain Lambert le 5 janvier 2008 lors de la remise de la médaille de Chevalier dans l’Ordre National du Mérite à Christophe de Balorre » [PDF], sur le blog d'Alain Lambert (consulté le ).
  22. a et b Réélection 2014 : « Saint-Léger-sur-Sarthe (61170) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  23. « Didier Rattier, nouveau maire pour la commune », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  24. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  25. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  26. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  27. « Statue : Vierge à l'Enfant adorée par un donateur », notice no PM61000619, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.

Liens externes modifier

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