Rue Judaïque

rue de Bordeaux, France

Rue Judaïque
Photo de la rue Judaïque en 2014.
Le début de la rue Judaïque en juillet 2014.
Situation
Coordonnées 44° 50′ 28″ nord, 0° 35′ 20″ ouest
Pays Drapeau de la France France
Région Nouvelle-Aquitaine
Ville Bordeaux
Quartier(s) Bordeaux Centre
Début Place Gambetta
Fin Boulevard du président Wilson
Morphologie
Type rue
Forme rectiligne
Longueur 1 400 m
Histoire
Anciens noms rue Judaïque-Saint-Seurin, rue de la Délivrance, cours d'Haussez, cours de l'Impératrice.
Géolocalisation sur la carte : Bordeaux
(Voir situation sur carte : Bordeaux)
Rue Judaïque

La rue Judaïque est une voie de la commune française de Bordeaux.

Situation et accès modifier

 
Plaque de la rue Judaïque.

La rue Judaïque est l'une des principales artères de Bordeaux. Elle s'étire en ligne droite d'est en ouest sur 1 400 m dans le prolongement des cours du Chapeau-Rouge et de l'Intendance, et permet de relier le centre-ville aux boulevards.

La circulation y est intégralement en sens unique de la place Gambetta vers les boulevards depuis 1961[1] et en double-sens cyclable entre les boulevards et la rue Chevalier depuis avril 2015[2], et jusqu'à la place Tartas depuis mars 2021.

Origine du nom modifier

La rue tire son nom du mont Judaïque qui lui-même tire son nom du quartier juif qui s'était développé au Moyen Âge autour du prieuré de Saint-Martin. La communauté juive s'installa autour de ce prieuré car celui-ci les autorisait au XIIIe siècle à être inhumés en son cimetière[3],[4],[5].

Jusqu'au XVIIe siècle la rue Judaïque, ou plutôt le chemin rural qu'elle était, n'a pas eu de désignation particulière, prenant le nom des établissements religieux qu'il desservait : rue par laquelle on va de la Recluse vers Saint-Seurin (1383), chemin commun qui part de la Recluse et va vers le prieuré de Saint-Martin du mont Judaïque (1446), rue Judaïque par laquelle on va à Saint-Seurin (1494), chemin par lequel on va de Porte-Dijaux devers l'esglise Sainct-Seurin (1517), rue qui va de la croix de l'Épine à Saint-Seurin (1683)[6],[7],[8].

Au XVIIe siècle la rue est appelée grande rue Saint-Seurin et inclut le chemin qui oblique au nord vers la basilique Saint-Seurin. Celui-ci deviendra les allées Damour puis l'actuelle Place des Martyrs-de-la-Résistance[6].

Au XVIIIe siècle la rue prend le nom de rue Judaïque-Saint-Seurin. Elle est brièvement renommée rue de la Délivrance pendant la Première République (1793-1801) car le comité de la section Francklin, qui revendique avoir délivré Bordeaux de l'influence du fédéralisme, s'est installé dans la Maison Nationale au no 15[6],[9],[10],[11].

En 1859, lors du dernier prolongement de la rue Judaïque vers l'ouest, la nouvelle portion entre la rue Pierre et les boulevards est nommée cours d'Haussez, d'après le baron et ancien préfet de la Gironde du même nom, puis cours de l'Impératrice[12],[13].

C'est en 1870, à la chute du Second Empire, que la totalité de la rue telle que nous la connaissons aujourd'hui prend le nom de rue Judaïque.

Historique modifier

Époque romaine modifier

 
Le début de la rue Judaïque au Ier siècle.
  •   : voies romaines
  •   : sites archéologiques

Le début de la rue, entre les actuelles Place Gambetta et rue du Château-d'Eau, date de la Rome antique (Ier siècle) et dessert un « ensemble monumental public », qui pourrait correspondre au forum de Burdigala[14], ainsi qu'un petit temple appelé fanum[15]. Ce tronçon se situe à l'extrémité ouest du decumanus qui est aujourd'hui repris par les cours du Chapeau Rouge et de l'Intendance.

Le quartier est alors prospère et en plein essor, paré d'élégantes villas, de grands édifices publics et d'abords somptueux. Malheureusement cet épanouissement est brutalement interrompu en 277 par l'invasion des Francs qui rasent entièrement la zone. « Ce fut un désastre complet ; hors le Palais Gallien, dont les gradins de bois furent brûlés et dont les murs portent d'ailleurs des traces d'incendie, de tous les monuments qui couvraient le plateau il ne resta plus que des ruines et des décombres ». Une fois l'invasion passée, la population apeurée fait construire des remparts pour protéger la ville et se replie derrière, au bord du fleuve. Le quartier est alors abandonné, devenant un faubourg isolé de Bordeaux, ce qu'il restera jusqu'au XVIIIe siècle[16].

Moyen Âge modifier

 
Plan vers 1450

Le début de la rue a gardé la même emprise et s'étire désormais entre l'hôpital Saint-Lazare et le prieuré de Saint-Martin. C'est un axe majeur de la foi chrétienne bordelaise, « véritable Via sacra »[17], qui est régulièrement parcouru par les processions et les convois funéraires venant de, ou se dirigeant vers, la basilique de Saint-Seurin[18]. Le chemin est bordé de chapelles et de croix, autant d'étapes pieuses pour les pèlerins se rendant à la basilique Saint-Seurin, qui bénéficiait alors d'une grande renommée et constituait une étape importante sur les chemins de Compostelle[19].

En effet, à partir du VIe siècle, un courant de piété et de foi se développe autour des basiliques de Saint-Martin et Saint-Seurin. Les légendes se forment autour de ces lieux de cultes[20] et cette effervescence entraîne la naissance des bourgs de Saint-Martin et de Saint-Seurin, qui deviendront à terme le faubourg de Saint-Seurin, un organisme puissant et indépendant de la cité, situé hors l'enceinte de la ville de Bordeaux[21].

Le faubourg est à nouveau détruit lors des guerres de Religion, à la fin du XVIe siècle, et sa reconstruction lui fera perdre progressivement son aspect campagnard pour un aspect plus urbain. En effet, les parlementaires et les bourgeois de Bordeaux commencent à y acquérir des terres. « La rue Judaïque semble rebâtie à neuf : elle est devenue la grande rue Saint-Seurin »[22].

De la fin du XVIIIe siècle à nos jours modifier

 
La rue Judaïque au XVIIIe siècle.

Le plan du faubourg Saint-Seurin évolue fortement à la fin du XVIIIe siècle, à la suite de la volonté de la Jurade d'embellir le futur quartier et à l'accélération de la vente des biens ecclésiastiques. Dès 1772 des projets de modernisation flottent dans l'air mais ne seront codifiés que dix ans plus tard par une ordonnance du Conseil d'État du et le mémoire de l'intendant Dupré de Saint-Maur de 1782[23]. Ces embellissements proposent notamment de faire rayonner la rue Judaïque, en continuation des fossés de l'Intendance, depuis la place Dauphine (actuelle place Gambetta) vers la campagne[24].

Le Conseil d'État approuve en principe le projet, mais le conditionne au bon vouloir des propriétaires pour morceler leurs terrains et reconstruire leurs maisons. Car à cette époque, la rue Judaïque bute encore, au niveau de la rue des Lauriers (actuelle rue du Château-d'Eau), contre les jardins de la propriété de Blaise-Antoine de Gascq, ancien premier président du Parlement de Bordeaux. Et, plus loin, son tracé oblige à traverser, et donc morceler, les propriétés privées du notaire Gérard Nauville (le domaine du Martouret), d'Honoré Legay, de Joseph Durand, et enfin des industriels Marie Brizard et Jean-Baptiste Roger (la maison noble de Pont-Long).

À ces difficultés s'ajoute enfin un violent conflit qui éclate entre les jurats et les chanoines de Saint-Seurin, également propriétaires de terrains à traverser (le parquet du chapitre et les dépendances du doyenné), et qui voient se confirmer l'affaiblissement de leur pouvoir politique au travers de ces dernières transactions foncières. Le Conseil d'État tranche finalement la discussion en 1787, donnant raison à la ville[25].

Ainsi donc, dès 1785 et à l'initiative de Marie Brizard et Jean-Baptiste Roger, les propriétaires obtiennent les autorisations nécessaires pour morceler leurs terrains et permettre le prolongement en ligne droite de la rue Judaïque entre la rue du Petit Pont-Long (actuelle rue Charles Marionneau) et la rue Chauffour[26],[27]. Cependant, en l'an XI (1803), les travaux de prolongement de la rue Judaïque ne sont toujours pas exécutés et le commissaire de police Pierre Pierre reprend alors le sujet en ordonnant le jalonnement et le prolongement de la rue Judaïque[28]. M. Ségalier acquiert les jardins du président Gascq, vendus par les héritiers du magistrat, et les jardins mitoyens du parquet de Saint-Seurin, qu'il morcelle en créant la rue Ségalier et la rue du Manège. La rue Judaïque est alors prolongée en jusqu'à la place Dutertre, au niveau du cimetière protestant[12],[29].

Quelques années plus tard, vers et la création de l'usine de gaz au no 200, la rue bénéficie de l'installation de l'éclairage public au gaz, puis vers de l'éclairage électrique.

La rue est alors prolongée une dernière fois en 1859 jusqu'au boulevard de Caudéran (actuel boulevard du président Wilson)[27].

Transports modifier

 
Tramway à l'angle de la place des Martyrs-de-la-Résistance vers .

À partir de 1891 la rue est parcourue par la ligne T6 du tramway à chevaux. Elle relie la place Richelieu (actuelle place Jean Jaurès) au boulevard de Caudéran (actuel boulevard du président Wilson)[30].

En 1905 la ligne de tramway est électrifiée et devient la ligne T17. Elle relie la place Jean Jaurès à la barrière Judaïque.

De 1948 à 1958 l'ensemble des lignes de tramway furent successivement fermées et remplacées par des autobus.

Aujourd'hui la rue Judaïque est parcourue par les lignes de bus nos 1+, 16 et 26 du réseau de Transports Bordeaux Métropole.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire modifier

Au no 2 modifier

La façade et les toitures de l'immeuble faisant l'angle avec la Place Gambetta sont inscrites au titre des monuments historiques[31].

Aux nos 4 à 21 modifier

L'ensemble cohérent d'immeubles de rapport constituant le début de la rue Judaïque a été réalisé par l'architecte et entrepreneur Étienne Laclotte[32],[33]. Leur réalisation date des années 1780, juste après la création de la place Dauphine (actuelle place Gambetta).

Étienne Laclotte, en sa qualité d'architecte du chapitre canonial de Saint-Seurin, était dispensé d'impôt sur les terrains à bâtir qu'il possédait dans la censive de Saint-Seurin[34].

Au no 15 modifier

Grand Séminaire (1739-1792) modifier

En 1722 les Lazaristes de Saint-Vincent de Paul font l'acquisition des terrains situés à l'angle des rues Judaïque et du Palais-Gallien. Le Grand Séminaire est inauguré partiellement en 1739 et les Lazaristes s'y installent vers 1747.

À l'origine en forme de T, le bâtiment comprend deux cours dont l'une est accessible par un passage situé au no 15 rue Judaïque ; et l'autre via l'entrée d'honneur, située au no 7 rue du Palais-Gallien qui permet d'accéder au grand cloître[33],[35],[36],[37].

Maison Nationale (1792-1795) modifier

En 1792 le bâtiment est confisqué aux religieux et rebaptisé Maison Nationale. Il accueille plusieurs sections révolutionnaires et notamment la virulente section Francklin qui renommera brièvement la rue Judaïque rue de la Délivrance pendant la Première République[9]. Lors de la Terreur, entre 1793 et 1794, le lieu devient la résidence des commissaires du peuple Tallien, Ysabeau, Beaudot et Chaudron-Rousseau, envoyés en mission à Bordeaux pour réprimer la révolte fédéraliste. Une prison est également installée au sous-sol où près de 5 000 contre-révolutionnaires seront incarcérés, dont 300 guillotinés sur la place Dauphine (actuelle place Gambetta) toute proche[10],[35],[36].

Fabrique de piques et d'affûts de canon et lieu d'accueil de colons (1795-1800) modifier

Le bâtiment, dégradé par les révolutionnaires, devient brièvement une fabrique de piques et d’affûts de canon. Puis, en 1798, il devient le lieu d'hébergement des colons chassés de Guadeloupe et de Saint-Domingue par la révolte des esclaves africains ; et fuyant les tumultes de la Révolution haïtienne dirigée par Toussaint Louverture[35].

Hôtel des Monnaies (1800-1870) modifier

Le bâtiment devient l'Hôtel des Monnaies par un arrêté de Napoléon Ier daté d'. On y frappe pas moins de 280 millions de pièces en argent de cinq francs entre 1801 et 1870. L'énergie nécessaire pour faire tourner les machines au sous-sol est produite par dix-huit chevaux. L'établissement ferme en 1870[35].

Fabrique de timbres (1870-1888) modifier

La poste se replie à Bordeaux lors du siège de Paris par les Prussiens. L’émission de timbres-poste est réalisée dans les sous-sol du bâtiment en 125 millions d’exemplaires. En le célèbre timbre, Cérès bleu de 25 centimes, dit « émission de Bordeaux », sort des presses. Il deviendra l'un des plus recherchés des philatélistes.

En 1888, un scandale autour de la « disparition » de 12 tonnes de barres d’argent conduit à la fermeture de l’établissement. Le bâtiment reste vacant pendant près de 5 ans[35],[36],[37].

Hôtel des Postes (1893-2004) modifier

La poste centrale de Bordeaux s'installe dans ces gigantesques locaux en 1893. Une partie de l’ancien cloître est démolie et une porte en pierre, semblable à la porte Dijeaux, est détruite. De nouveaux bâtiments sont édifiés dans les années 1930.

De 1971 à 2003 les services de la Poste quittent progressivement l'immeuble de la rue du Palais-Gallien pour les bâtiments du nouveau quartier Mériadeck[35].

Espace multi culturel et logements (2005-aujourd'hui) modifier

L’immeuble est vendu en 2005 au Groupe Pichet qui restaure les 15 000 m2 en plus de 110 logements[37].

Le no 7 rue du Palais-Gallien est aujourd'hui occupé par un espace multi culturel appelé « la grande poste, espace improbable » qui propose un restaurant, des échoppes éphémères, ainsi qu'un lieu d'exposition et de spectacle[38].

Le no 15 rue Judaïque donne toujours accès à l'ancienne cour du séminaire, désormais cour d'un immeuble d'habitation.

Au no 20 modifier

Hôtel Castelnau-d'Auros (1780-1835) modifier

 
Façade du no 20 rue Judaïque.

L'hôtel de Castelnau d'Auros est un hôtel particulier situé au no 20 rue Judaïque. Il est réalisé en 1775 pour Pierre de Castelnau, baron d'Auros[39] et conseiller au parlement de Bordeaux, par l'architecte et entrepreneur Étienne Laclotte. L'hôtel sera ensuite transformé en pour permettre la location des étages, l'aménagement des caves et des écuries, ainsi que la création de boutiques[40],[41].

Cirque-Olympique, Cirque français et Théâtre du Cirque (1836-1865) modifier

Le Manège Ségalier est transféré dans les jardins de l'hôtel de Castelnau d'Auros en 1836. Il prend les noms de Cirque-Olympique ou Cirque français, puis de Théâtre du Cirque[42],[43],[44]. Les écuyers des cirques Franconi puis Rancy s'y produiront jusqu'en [40].

Théâtre Louit, Théâtre des Bouffes bordelais, Folies Bergère, Théâtre des Arts (1867-1907) modifier

Émile Louit - propriétaire du grand magasin Les folies Bordelaises, fondateur du Journal de Bordeaux et fils de l'industriel alimentaire Paul Louit - fait construire à cet emplacement le plus grand théâtre de province de l'époque. Le Théâtre Louit est inauguré le , sous la direction de Robert Kemp[45]. On y joue alors de l'opéra car sa vaste salle (2 800 places) ne convient pas à la comédie. L'artiste lyrique bordelaise Hortense Schneider y chantera notamment.

Au début de la IIIe République, en 1871, l'Assemblée nationale se réfugie au Grand Théâtre et la troupe de ce dernier s'installe brièvement au Théâtre Louit[46].

Le Théâtre Louit prend ensuite le nom de Folies Bergère en 1879 puis de Théâtre des Bouffes bordelais en 1883, avant de brûler en 1888[46]. Les Bouffes-Bordelais renaîtront quelques années plus tard un peu plus loin, au no 97 rue Judaïque.

Le théâtre est reconstruit en et prend le nom de Théâtre des arts. On y programme de l’opérette, des matinées classiques et des concerts. Réalisé par l'architecte bordelais Eugène Gervais, l'édifice compte 1 400 places assises et on y accède désormais par deux nouvelles entrées dont les façades décorées sont toujours visibles aujourd'hui : l’une au no 9 rue Castelnau d’Auros, et l’autre au no 52 rue Saint-Sernin[40].

Music-hall Apollo-Théâtre (1907-1932) modifier

 
Entrée ouest de l'Apollo-Théâtre en (au no 52 rue Saint-Sernin).

Le théâtre est transformé en music-hall en et devient l'Apollo-Théâtre. Les artistes de l'époque s'y produisent, notamment Dranem, Esther Lekain, Félix Mayol, Paul Dalbret, Frégoli, Polin, Henri Vilbert et Mistinguett.

Le Sénat s'y réfugie brièvement en , au début de la Première Guerre mondiale, alors que les Allemands menacent Paris[47],[48],[49].

L'établissement change de propriétaire en et propose des opérettes, des comédies et du music-hall ; notamment Joséphine Baker, Andrée Turcy et Georges Milton[50].

Photo de l'intérieur de la salle de l'Apollo-Théâtre en 1907.

Cinémas Apollo, Rio et Ariel (1932-1997) modifier

Comme bon nombre de music-hall de l'époque, il est transformé en cinéma et devient l'Apollo en . Il sera plusieurs fois rénové et agrandi pour devenir successivement le Rio en et le multiplexe Ariel (6 salles) en [51],[52]. Dirigé par Pierre Bénard, l'Ariel deviendra par la suite l'Ariel-UGC et enfin l'actuel UGC Ciné Cité[53],[54].

Photo de Sud-Ouest : "Le cinéma Ariel, ici avec Pierre Bénard".

Cinéma UGC Ciné Cité et boutique Culinarion (1997-aujourd'hui) modifier

L'entrée de l'actuel UGC Ciné Cité (18 salles, 2 800 places) se situe aujourd'hui aux nos 13-15 rue Georges Bonnac.

La façade du no 20 rue Judaïque est aujourd'hui occupée par le magasin d'équipements de cuisine Culinarion.

Aux nos 36-44 modifier

Mont Judaïque modifier

 
Topographie de Bordeaux à l'époque Gallo-Romaine

Situé sur une terrasse alluviale de graves, cette longue avancée de terre ferme en contact avec la Garonne dominait les marais environnants du haut de ses 18 m : au sud un bassin intérieur marécageux formé par la rivière de la Devèze et ses confluents, et au nord les marais de Bruges et les palus des Chartrons[55]. Ce mont constituait donc, du fait de sa légère surélévation et de son sol sablonneux bien drainé, un terrain sain et salubre, propre à l'implantation des populations[56]. L'archéologie atteste la présence de bâtiments sur le mont Judaïque à partir du VIe siècle av. J.-C.[57].

Le sommet du Mont Judaïque s'élevait sensiblement au niveau des nos 36-44 mais l'urbanisation a depuis largement atténué ce relief qui n'est plus visible.

Basilique du forum de Burdigala (Ier-IIIe) modifier

Selon les dernières hypothèses archéologiques de 2009, la basilique du forum de Burdigala s'élevait à cet endroit à partir du Ier siècle[58].

Son emplacement est devenu célèbre lors de la découverte, en 1594[59], de trois statues en pied datant de l'antiquité romaine et qui représentaient des membres de la dynastie julio-claudienne. La première est une dédicace à l'empereur Claude ; la deuxième à Drusus III, petit fils de l'empereur Tibère ; et la troisième potentiellement à Antonia Minor, mère de l'empereur Claude (longtemps considérée par le passé comme une statue de Messaline)[60],[61].

Les statues des deux hommes sont aujourd'hui visibles au Musée d'Aquitaine, mais la statue féminine a malheureusement été perdue. En effet, lorsque les Jurats de Bordeaux décidèrent d'en faire cadeau à Louis XIV en 1686, le bateau qui la transportait sombra dans la Gironde entre Blaye et Le Verdon[62],[63].

Prieuré de Saint-Martin (VIe-1790) modifier

L'église Saint-Martin est construite pendant l’épiscopat de Léonce II, entre 549 et 563[64],[65], sur la partie nord des vestiges de la basilique du forum de Burdigala[58]. C'est à la suite de sa donation en par le duc d'Aquitaine à l'abbaye de Maillezais[66],[67] que cette dernière fonde le prieuré Saint-Martin en [68]. Le prieuré sera ensuite concédé aux feuillants de Bordeaux en [69].

Le prieuré était situé à l'angle sud-est du carrefour des rues Judaïque et du Château d'eau[70]. La rue Judaïque tire son nom du quartier juif qui s'était développé autour de ce prieuré.

À la suite de la Révolution française et du mouvement de nationalisation des biens d'église, la chapelle Saint-Martin est adjugée à l'homme d'affaires Marsiliager le [71].

Au no 50 modifier

 
Façade du no 50 rue Judaïque.

L'immeuble est occupé pendant la Seconde Guerre mondiale par la Propagandastaffel, une section de la propagande allemande qui surveille les publications bordelaises et notamment la presse quotidienne[72],[73].

Au nos 62 et 64 modifier

 
Façade du no 62 rue Judaïque.

Immeuble d'habitation réalisé par l'architecte Eugène Gervais pour son propre usage. Situé au coin de la rue Fernand-Marin. La façade au coin se distingue par ses imposants oriels (ou bow-window) aux 1er et 2e étages[33].

Au no 80 modifier

Le journaliste et homme politique Henri Rochefort a habité à cette adresse à la fin du XIXe siècle[74].

Au no 88 modifier

Immeuble de style Renaissance réalisé en 1888 par l'architecte Daniel Gervais[75].

L'écrivain Philippe Besson a habité à cette adresse pendant ses études de droit entre 1988 et 1989. Il raconte cette période de sa vie dans son roman Un certain Paul Darrigrand[76],[77].

Aux nos 89 et 89bis modifier

Hôtel particulier de style Second Empire.

Au no 91 modifier

 
Façade du no 91 rue Judaïque.

Hôtel particulier.

Au no 95 modifier

Temple maçonnique (1867-1877) modifier

L'immeuble héberge un temple maçonnique où se réunissent six loges du Grand Orient de France : les Chevaliers de la Fraternité, l'Étoile du Progrès (1870-1874), les Francs Chevaliers de Saint-André d'Écosse (1868-1876), les Amis Réunis et la Française d'Aquitaine (1875-1876)[78],[79]. En les loges déménagent à quelques mètres de là, dans l'immeuble du 8 rue Ségalier, toujours en activité aujourd'hui.

Atelier puis papeterie (1900-?) modifier

À partir de 1900 l'immeuble est successivement occupé par l'atelier de bronzes d’ameublement Gauthier, dont le magasin se trouvait au 12 cours de l'Intendance, puis par la papeterie Soulan[80].

Studios de radio (1972-2013) modifier

Le 1er étage du bâtiment est occupé à partir de 1972 par la station de radio France Inter Bordeaux (FIB). Celle-ci est rejointe le par la station de radio FR3 Aquitaine Bordeaux qui s'installe au rez-de-chaussée après avoir quitté les locaux de FR3 Aquitaine, rue Ulysse Gayon. Cette dernière acquiert son autonomie en 1984, devenant Radio France Bordeaux Gironde.

Le les radios locales de Radio France et Radio Bleu fusionnent, donnant naissance à France Bleu Gironde. La radio émettra depuis la rue Judaïque jusqu'à son déménagement le dans ses nouveaux studios situés rive droite au 91 rue Nuyens[80],[81],[82],[83].

Au no 97 modifier

Espace culturel La Laiterie (1846-1855) modifier

En les actionnaires de la brasserie du chemin de fer de Pessac aménagent dans cette ancienne laiterie une salle de bal et un restaurant[84]. Puis en Amédée de Carayon-Latour crée dans ces locaux la Société des Amis des Arts de Bordeaux. Celle-ci y organise des expositions annuelles de à [85], avant de déménager dans les galeries du jardin public et de revendre le bâtiment au liquoriste Oscar Sieuzac[86],[87],[88],[89].

Les Salons de la Société des Amis des Arts de Bordeaux, sur le site du Musée des Beaux-Arts de Bordeaux.

Distillerie Sieuzac (1855-?) modifier

Le liquoriste Oscar Sieuzac, fils du notaire du même nom, y installe sa distillerie d'absinthe, vermouth et kirsch en [87],[90]. Il héritera en 1960 de l'affaire du père Kermann, un moine et médecin, détenteur notamment de la Liqueur du Père Kermann[91].

Music-hall Les Bouffes-Bordelais (1895-1914) modifier

Le music-hall Les Bouffes-Bordelais, également nommé Théâtre des Bouffes, est construit en 1895 par Jean-Gustave Bonnard et inauguré le . Il est détruit par un incendie dix ans plus tard en . Il rouvre en 1907 et se spécialise dans l'opérette sous la direction de Frantz Caruso[92].

Les artistes suivants s'y produisent : La Belle Otero, Bourgès, Loïe Fuller, Kam-Hill (en), Eugénie Buffet, Félix Mayol, Frégoli, Florence Duparc, le Chat noir, Mistinguett, Éloi Ouvrard et Madame Ouvrard, Paulus et Paulette Darty[93].

Avec l'avènement du cinéma, l'établissement accueille dès 1906 des projections du cinématographe[94]. Et de 1910 à 1914, il héberge le temps de la foire le cinéma Gaumont (qui vient tout juste de s'installer au Théâtre de l'Alhambra tout proche), devenant temporairement les Bouffes-Gaumont[95].

Le bâtiment héberge également l'atelier du peintre décorateur Ernest Betton[86], qui a réalisé plus tôt avec Vincent-Léopold Thénot les décors de la Biche au bois pour le Grand-Théâtre en et la décoration du Théâtre de l'Alhambra, tout proche, en .

Photo de la façade des Bouffes Bordelais.

Cinéma Palace (1914-1932) modifier

La vague du cinéma emporte le music-hall des Bouffes Bordelais qui est transformé en une salle de 2 800 places. Le Cinéma Palace est inauguré le [96].

Cinéma Le Capitole et CNP-Capitole (1932-1977) modifier

Le Cinéma Palace devient Le Capitole en 1932 et sa capacité est réduite à 1 000 places[92].

Le Capitole accueillera le Sénat lors du repli du gouvernement au début de la Seconde Guerre mondiale[97].

Le ciné-club bordelais est fondé à la Libération par Yvon Lacaze et un groupe d'enseignants[98].

Le Capitole devient un cinéma d'art et d'essais avec l'inauguration, le 5 décembre 1967, du Cinéma National Populaire (CNP) qui durera jusqu'en 1971[98].

Le cinéma est fermé en 1977 pour des raisons de sécurité et démoli en 1980[92],[54].

Photo de Sud-Ouest : façade du cinéma Le Capitole.

Au no 109 modifier

 
Façade du no 109 rue Judaïque.

Cette maison fut, de à , l'atelier du photographe Alphonse Terpereau, fondateur de la photographie documentaire en Gironde[99].

Aux nos 164-166 modifier

Maison noble de Pont-Long (1775-1795) modifier

À cet emplacement s'élevait initialement la maison noble de Pont-Long. Propriété de la famille Chabrignac, elle était délimitée par les actuelles rues Judaïque, Brizard, Georges-Bonnac et Chauffour et s'étendait sur environ 40 000 m2. Elle fut pendant 20 ans, de à , la maison de campagne des liquoristes Marie Brizard et Jean-Baptiste Roger, qui la revendront à M. Guiraud[100],[101],[102].

Établissements de plaisir Le Moulin à Vent et Plaisance (1795-1864) modifier

 
Dessin d'une grisette posant devant l'établissement de Plaisance.

Le Moulin à Vent s'installe à cet emplacement en 1795 et y organise des banquets et des bals.

Puis en 1802, l'entrepreneur Lannefranque - alors gérant de la Maison Tivoli sise au Château Labottière - en prend le contrôle et le rebaptise Plaisance, dit Tivoli. On y trouve des salles de danse, des bosquets, des labyrinthes et un bal public y est organisé tous les dimanches et jours fériés. L'établissement est un succès et accueille les grisettes et les jeunes ouvriers de bon ton.

En 1825 le bail de Lannefranque est résilié et Louis Tugage reprend la gestion de l'établissement.

Léon Colombier rachète la propriété en 1842 et la modernise. Pendant encore 20 ans Plaisance accueillera les fêtes patronales des corporations.

La propriété est vendue à la mairie de Bordeaux le [103].

École d'équitation (1864-1931) modifier

 
Portique de l'ancienne école d'équitation.

L'école communale d'équitation et de dressage déménage à cet emplacement en , à la suite de la destruction de l'ancien manège qui s'élevait à côté du jardin public[104]. Elle est dirigée par M. Cabanau[105].

Le majestueux portique que l'on observe aujourd'hui rue Judaïque est issu de cet ancien manège. Il a été commandé par l'intendant Tourny à l'architecte André Portier[106] et construit en par l'architecte Ange-Jacques Gabriel[107]. Le décor du fronton a été exécuté par le sculpteur Claude Francin et représente le char du soleil.

À la suite de la construction de la rue d'Aviau, le portique fut démonté pierre par pierre et transporté à son emplacement actuel, en , sous la direction de l'architecte de la ville Charles Burguet. Il sera ensuite restauré par Louis Augereau.

Le portique est inscrit aux monuments historique depuis le .

Piscine Judaïque Jean Boiteux (1932-aujourd'hui) modifier

En commence la construction de l'actuelle piscine judaïque Jean Boiteux. Celle-ci est inaugurée le 14 avril 1934[104] et sera rénovée en 1996. Elle est inscrite au titre des monuments historiques[108].

Au no 173b modifier

 
Façade rococo du no 173b au début du XXe siècle.

Immeuble de style néorocaille réalisé par l'architecte Gaston Lafontaine[33].

Au no 181 modifier

Château du Diable (1815-1850) modifier

Le Château du Diable tire son nom d'une légende urbaine remontant à la Première Restauration et au passage de troupes anglaises à Bordeaux. Ce petit manoir à deux étages s’élevait sur le domaine du Vivès (ou tènement du Vivey), isolé au milieu des vignes. L'histoire raconte que le propriétaire avait loué le château à une famille anglaise et que, pour le punir d'avoir logé des ennemis de la France, on répandit la rumeur que le château était hanté. Le propriétaire, M. Silly fut alors contraint de vendre. La propriété sera alors transformée en guinguette sous l'Empire, puis vendue en 1837 à un horticulteur, M. Dézarneau, qui cédera à son tour le Château du Diable, ironie du sort, aux Petites Sœurs des pauvres en 1850[109],[110],[111].

Ma Maison - Petites Sœurs des pauvres (1850-aujourd'hui) modifier

La congrégation religieuse des Petites Sœurs des pauvres s'installe sur ce site le , à l'initiative de l'abbé Lepayeur, avec pour objectif d'y édifier une nouvelle fondation destinée à l'accompagnement des personnes âgées. L'établissement pouvait accueillir jusqu'à 250 résidents à la fin du XIXe siècle, mais cette capacité est aujourd'hui réduite à 84 résidents, en chambre individuelle ou en couples[112],[113],[114].

Au no 193 modifier

Cimetière protestant de Bordeaux modifier

Créé en 1826, le cimetière de la rue Judaïque vient apporter une solution stable aux besoins d’inhumation des protestants, longtemps perturbés ou empêchés.

Le cimetière abrite les tombes de familles et d’individus protestants qui ont contribué au rayonnement de la communauté réformée et de la ville de Bordeaux : négociants, hommes politiques, militaires, écrivains, artistes, militants et religieux.

Au no 200 modifier

Établissement de plaisir Vincennes (1809-1951) modifier

À l'emplacement d'un ancien bourdieu, Mme de Marboutin crée en 1809 un restaurant qui deviendra un important établissement de plaisir nommé Vincennes. « On trouvait en 1820 dans l'immeuble, construit par Corcelles, une salle de bal, une arène pour patineurs et des montagnes russes ; en 1825 de grands bals y étaient organisés. ».

En 1825 une partie du terrain est vendue afin de permettre la construction de la première usine à gaz de Bordeaux, ce qui n'empêchera pas la poursuite des activités de l'établissement jusqu'en 1851, date à laquelle le terrain restant sera vendu pour devenir des lotissements[115].

Usine de gaz (1825-1908) modifier

La Compagnie d'éclairage de la ville de Bordeaux par le gaz hydrogène est créée par une ordonnance du roi Louis XVIII le . Le terrain sera acquis dans la foulée en 1825 et la première usine sera construite en 1832, à l'emplacement des actuelles caserne de gendarmerie et rue Bouguereau. Cette usine sert à alimenter l'éclairage public de la ville. Elle fut démolie en 1908[116],[117],[118],[119],[120].

Caserne de la Gendarmerie nationale (1909-aujourd'hui) modifier

 
Façade de la gendarmerie au XXe siècle.

La caserne est construite en 1909 par Edmond Gervais. Elle est légèrement en retrait avec un petit jardin donnant sur la rue[121].

Au no 207 modifier

Maison de style néo-Renaissance réalisée en 1888 par l'architecte Daniel Gervais[33],[75].

Au no 222 modifier

 
Façade Art Nouveau du no 222 rue Judaïque.

Maison d’inspiration Art nouveau réalisée en 1905 par l'architecte Fernand Benazet et le sculpteur N. Bertrand[122],[123].

Au no 290 modifier

Cinéma Le Luxor (1931-1970) modifier

 
Façade du cinéma Le Luxor.

Le Luxor est un cinéma de 1 100 places construit en 1931 pendant la « guerre des barrières », à une centaine de mètres seulement de son concurrent, le Florida, situé juste de l'autre côté de la barrière Judaïque au no 16 avenue de la République. Son propriétaire, Émile Couzinet, directeur du Casino de Royan et producteur de cinéma, en est également l'architecte[124],[125],[126].

Son architecture moderniste est surprenante avec notamment une imposante façade entièrement vitrée.

Le Luxor ferme en 1970[54].

Au no 292 modifier

Salle de concert Le Luxor (1983-1988) modifier

Le Luxor est un bar/club incontournable de la scène rock bordelaise des années 1980[127],[128],[129] où se produisent principalement des groupes de punk et de rock alternatif français.

Francis Vidal en assure la programmation de 1985 à 1988[130], période pendant laquelle le Luxor verra notamment défiler Camera Silens, Los Carayos, Les Thugs, Chihuahua, Les Coronados, Shifters, Parabellum et Les Ignobles[131].

Autres rues Judaïque modifier

Il existait jadis une autre rue Judaïque, la rue Judaïque-en-ville ou rue Judaïque (en ville), devenue en la rue de Cheverus en référence à l'archevêque de Bordeaux du même nom[132].

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

  • Milagros Navarro Caballero, « Le monument du mont Judaïque et les hommages à la gens Augusta : réflexions sur l’urbanisme de Burdigala », Revue Archéologique de Bordeaux, vol. C,‎ (lire en ligne)
  • Sylvain Schoonbaert, La voirie bordelaise au XIXe siècle, Paris, PUPS, , 729 p. (ISBN 978-2-84050-528-0)
  • Danny Barraud et Geneviève Caillabet-Duloum, « Burdigala. Bilan de deux siècles de recherches et découvertes récentes à Bordeaux. », Simulacra Romae,‎ (lire en ligne)
  • Françoise Taliano-des-Garets, La vie culturelle à Bordeaux 1945-1975, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, , 388 p. (ISBN 978-2-86781-164-7, lire en ligne)
  • Albert Rèche, Dix siècles de vie quotidienne à bordeaux, Paris, Seghers, , 362 p. (ISBN 978-2-2321-4496-7)
  • Louis Desgraves, Évocation du vieux Bordeaux, Paris, Les Éditions de Minuit, , 448 p. (ISBN 978-2-7073-3297-4)
  • Marguerite Castel (articles) :
    • Marguerite Castel, « La formation topographique du quartier Saint-Seurin », Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, vol. XIII,‎ , p. 5-17,86-94,157-172,201-216 (lire en ligne)
    • Marguerite Castel, « La formation topographique du quartier Saint-Seurin », Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, vol. XIV,‎ , p. 24-36,103-118,159-169,234-242 (lire en ligne)
    • Marguerite Castel, « La formation topographique du quartier Saint-Seurin », Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, vol. XV,‎ , p. 106-117,170-188,234-249,302-310 (lire en ligne)
    • Marguerite Castel, « La formation topographique du quartier Saint-Seurin », Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, vol. XVI,‎ , p. 43-59, 111-119, 175-188, 234-244
  • Léo Drouyn, Bordeaux vers 1450 : description topographique, Bordeaux, Gustave Gounouilhou, , 624 p. (lire en ligne)
  • Pierre Bernadau, Le Viographe bordelais, Bordeaux, Gazay, , 400 p. (lire en ligne)

Notes et références modifier

Notes modifier

Références modifier

  1. Micheline Cassou-Mounat, « L'évolution récente des structures commerciales dans l'agglomération de Bordeaux », Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest. Sud-Ouest Européen, vol. 49, no 1,‎ , p. 95 (DOI 10.3406/rgpso.1978.3538, lire en ligne, consulté le ) :

    « La forte régression de l'activité commerciale constatée rue Fondaudège et rue Judaïque en particulier, est en relation avec la mise en sens unique en 1961 de ces rues devenues voies de sortie, qui a entraîné une accélération du trafic sans possibilité de ralentissement et de stationnement. Depuis 1961, 25 commerces ont disparu rue Judaïque sur un total de 167, dont onze alimentations générales et six bars et caves. Seuls se maintiennent sur les carrefours quelques petits groupements de commerces de proximité, qui jouent souvent le rôle de commerces de dépannage et survivent difficilement. »

  2. « La rue Judaïque ouverte au contresens cyclable (avril 2015) », sur velo-cite.org (consulté le ).
  3. Chronique bordelaise,  :

    « Les juifs habitaient en ce temps hors la ville près le prioré Saint-Martin, de façon qu’après avoir esté chassés de France par edict de Philippe-le-Bel, le champ qui est joignant ledit prioré le long de la Devise a reteneu par les anciens titres le nom de Mont-Judaïc. »

  4. Léo Drouyn, Bordeaux vers 1450 : description topographique, Bordeaux, Gustave Gounouilhou, , 624 p. (lire en ligne), p. 136 :

    « Plantier-des-Juifs (11,18)
    [...] D'après l'abbé Baurein, elle [cette localité] était placée entre la chapelle Saint-Martin et le ruisseau de la Devise. C'est au Plantier-des-Juifs, dit cet auteur [Variétés Bordeloises, tome III, p. 333], qu'on enterrait les israélites, et il donne le texte suivant à l'appui de son assertion : « Planterium-Sancti-Martini-de-Monte-Judaico in quo planterio sepeliuntur Judei. » Elle occupait le terrain compris entre les rues MÉRIADECK et DAUPHINE. »

  5. Léo Drouyn, Bordeaux vers 1450 : description topographique, Bordeaux, Gustave Gounouilhou, , 624 p. (lire en ligne), p. 479-480 :

    « Plantey-deus-Judius : Cimeteri deus Judius (p. 136). — Un texte cité par l'abbé Baurein nous avait déjà appris qu'au moyen âge, on enterrait les juifs au Mont-Judaïque : le texte suivant, daté du , confirme les assertions de cet auteur; on y lit que Pey Arnaud de rue Bouqueyre vendit à Pey de Cornalet, le forgeron de Maubourguet, paroissien de Sent-Seurin, une pièce de vigne « pres deu Cimeteri deus Judeus, entre la binha qui fo d'en Wilhem de Larriuau qui fo, d'una part..... et ten en lonc deu camin comunau qui ba à Pont-Lonc » [Terrier de Saint-Seurin]. »

  6. a b et c Léo Drouyn, Bordeaux vers 1450 : description topographique, Bordeaux, Gustave Gounouilhou, , 624 p. (lire en ligne), p. 313-314 :

    « Rue par laquelle on va de la Recluse vers Saint-Seurin (12, 19). — La rue JUDAÏQUE ne paraît pas avoir eu jadis de nom particulier. Les textes suivants nous font connaître certaines des périphrases par lesquelles on la désignait : — en 1383 [Comptes de l'archevêché de Bordeaux], « Magister Geraldus Helie, clericus, pro IX solis contiguis que tenet, extra portam Digeus, in rua per quam itur de Reclusa versus Sanctum-Severinum ....; » — en 1423, 8 mars [Terrier de St-Seurin]  : Reconnaissance par Arnaud de Lesbay, prêtre, d'une pièce de vigne située en la sauveté de Saint-Seurin « en la rueta per la quau hom ba de Sent-Martin bert Sent-Jorge, darrey l'ostau de la capperania de Sent-Jorge. » Ce texte désigne non pas précisément la rue JUDAÏQUE, mais la portion méridionale des allées DAMOUR, portion qu'on appelait au XVIIe siècle rue Judaïque, puisqu'elle est désignée dans la table de ce terrier, faite à cette époque, par ces mots : « ..... pour une vigne dans la rue Judaïcque qui va vers la chappelle Sainct-George. » Cette chapelle était située dans le cimetière de Saint-Seurin (voir porge de Sent-Seurin). On lit encore en 1516 [Terriers de l'archevêché de Bordeaux], que messire Jehan Escuder a reconnu de l'archevêque une maison, etc., « qui est en la sauvetat Sainct-Seurin, en la grande rue par laquelle on vient de la Porte-Dijeaux ; » — en 1517, que Pierre Constantin reconnaît un appentis et vigne près du « chemin par lequel on va de Porte-Dijaux devers l'esglise Sainct-Seurin. »
    Pendant la première République, cette voie fut nommée rue de La Délivrance. »

  7. Marguerite Castel, « La création topographique du quartier Saint-Seurin », Revus historique de Bordeaux et du département de la Gironde, vol. XIII,‎ , p. 167 (lire en ligne) :

    « Elle prend les noms de tous les établissements religieux dont elle forme le trait d'union. Tour à tour on l'appellera : « chemin commun qui part de la Recluse et va vers le prieuré de Saint-Martin du Mont Judaïc » (1446); « rue qui va vers la chapelle Sainct-Georges » (1423); « grande rue appelée vulgairement la rue Saint-Martin » (1613); « rue qui va et vient de Bordeaux aux cimetières Saint-Seurin » (mars 1639); « rue qui va de la croix de Lépine (sic) à Saint-Seurin » (1683). Et enfin le nom qu'elle conservera en définitive, rue Judaïque « rua Judayca, per laquau on ba a Seint Seurin... ». Nom peut-être très ancien : « en la rue qui conduit des portes Dijeaux et Dauphine à l'église Saint-Seurin, anciennement appellée rue Judaïque » (1620). C'est la voie sacré du quartier Saint-Seurin. »

  8. Louis Desgraves, Évocation du vieux Bordeaux, Paris, Les Éditions de Minuit, , 448 p. (ISBN 978-2-7073-3297-4, lire en ligne), p. 390 :

    « La rue Judaïque a pris successivement le nom de tous les établissements religieux dont elle forme le trait d'union. Tour à tout on l'appelle « chemin commun qui part de la Recluse et va vers le prieuré de Saint-Martin du mont Judaïque » (1446) ; « rue qui va vers la chapelle Saint-Georges » (1423) ; « grande rue appelée vulgairement la rue Saint-Martin (1613) » ; « rue qui va et vient de Bordeaux aux cimetières Saint-Seurin » (1659) ; « rue qui va de la croix de l'Epine à Saint-Seurin (1683) ; etc. »

  9. a et b Pierre Bernadau, Le Viographe bordelais, Bordeaux, Gazay, , 383 p. (lire en ligne), p. 43 :

    « Dans cette rue était l'issue du comité de la section Francklin, qui prétendait avoir délivré Bordeaux de l'influence de ce qu'on appelait le fédéralisme. »

  10. a et b Marguerite Castel, « La formation topographique du quartier Saint-Seurin », Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, vol. XV,‎ , p. 244 :

    « La rue du Palais-Gallien était par excellence la voie républicaine et révolutionnaire, car la section Francklin s'installa dans l'ancien séminaire et, à la suite d'une procession organisée en l'honneur de Marat, le , elle fit placer devant la porte de ce local un canon « chargé à là mitraille » enlevé au Château Trompette. »

  11. « Plan de la ville de Bordeaux et de ses faubourgs dressé selon les nouvelles divisions qu'il présente et les nouveaux établissements qui y ont été formés », sur gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France, Paris, Jean, 1804-1805 (consulté le ).
  12. a et b Albert Rèche, Dix siècles de vie quotidienne à Bordeaux, (Seghers) réédition numérique FeniXX, (ISBN 978-2-232-14496-7, lire en ligne) :

    « Longtemps limitée à la partie qui va de la place Gambetta à l'entrée de cette rue du Château-d'Eau, la rue Judaïque s'allonge peu à peu dès la fin du XVIIIe siècle quand commence sa marche vers l'ouest. Traversant l'ancienne propriété et les célèbres jardins du président Gascq puis le domaine du Martouret qu'un notaire, Gérard Nauville et son épouse, née Judith Sullivan, morcellent en ouvrant les rues Sullivan, Nauville, Séraphin et Christine, la rue Judaïque avance, passe dans la propriété de Marie Brizard et Roger, qui ont acquis la maison noble de Pont-Long, et dans celle de Legay et Durand. Mais à cette époque elle s'arrête à la place Tartas. Provisoirement. Car le commissaire de police Pierre aide à la prolonger, en 1819, jusqu'à la place Dutertre, mais il faut attendre encore 1859, pour que ce grand axe est-ouest gagne vers la campagne et les boulevards créés en 1864. On lui donne alors, dans cette dernière partie du parcours de sa marche vers l'ouest, le nom de cours d'Haussez — un ancien préfet — celui de cours de l'Impératrice, des noms qui disparaissent avec l'Empire. Et c'est la rue Judaïque que nous connaissons. »

  13. Marguerite Castel, « La formation topographique du quartier Saint-Seurin », Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, vol. XVI,‎ , p. 305 :

    « la rue Judaïque, un instant baptisée rue Haussez, puis cours de la l’Impératrice, sur une partie de son tracé au moins, évoque encore l'époque où une population juive résidait non loin d'elle. »

  14. Milagros Navarro Caballero, « Le monument du mont Judaïque et les hommages à la gens Augusta : réflexions sur l’urbanisme de Burdigala », Revue Archéologique de Bordeaux, vol. C,‎ , p. 27 (lire en ligne) :

    « Si l'on avait pu imaginer que fût situé près de son fleuve navigable le forum d'une cité portuaire, le choix d'établir celui-ci au mont Judaïque n'en était pas moins logique : c'était d'abord l'endroit le plus élevé des alentours, presque vide de constructions antérieures ; ensuite, sa position relativement dominante avait pu lui attirer des attributions religieuses indigènes. Mais construire à cet endroit un centre public, tout au moins un sanctuaire dédié à l'empereur et à sa famille, répondait aussi à d'autres objectifs que le respect des traditions locales. D'abord cela permettait de le placer loin du danger des inondations de la Garonne, mais ensuite et surtout de créer là une scénographie urbanistique : le monument devait se voir dans toute la ville. Mais il était aussi un peu excentré, ce qui a pu entraîner progressivement la perte de son importance. [..] C’est sous Tibère que les grands chantiers publics ont dû vraiment commencer et cette date semble se confirmer avec la série de portraits. Sur le mont Judaïque tout au moins, il y avait à la fin du règne de cet empereur un bâtiment achevé, peut-être la basilique du forum, peut-être des portiques ou quelque autre bâtiment public, puisqu’on a pu y loger la statue sur piédestal de Drusus III. »

  15. Danny Barraud et Geneviève Caillabet-Duloum, « Burdigala. Bilan de deux siècles de recherches et découvertes récentes à Bordeaux. », Simulacra Romae,‎ , p. 241, 253-254 (lire en ligne, consulté le ) :

    « Un fanum suburbain
    Un petit ensemble public, miraculeusement épargné par les caves modernes, a été fouillé sur 200 m2. [...] une date de création du bâtiment entre 41 et 60 de notre ère. L’abandon du fanum est à placer dans le dernier tiers du IIIe siècle [...] Toutefois, on ne peut préciser à quelle divinité le fanum était dédié. »

  16. Marguerite Castel, « La formation topographique du quartier Saint-Seurin », Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde,‎ , p. 16-17 (lire en ligne) :

    « Ainsi décoré d'abords somptueux, de grands édifices publics, d'élégantes villas, le quartier Saint-Seurin était, vers l'an 300, en plein épanouissement. Libre, sans entraves, il développait sa vitalité puissante, et sa croissance était aussi belle que facile. Mais toute cette noble et féconde existence fut brusquement interrompue par l'invasion de l'an 277; l'irruption des Barbares sur le sol de l'Aquitaine amena, en premier lieu, l'anéantissement du quartier Saint-Seurin. Ce fut un désastre complet ; hors le Palais-Gallien, dont les gradins de bois furent brûlés et dont les murs portent d'ailleurs des traces d'incendie, de tous les monuments qui couvraient le plateau il ne resta plus que des ruines et des décombres. Tout un quartier mourait d'un seul coup, brusquement effacé du sol. Puis, lorsque l'invasion se fut retirée, Bordeaux épouvanté, se repliant sur lui-même, revint se grouper aux bords du fleuve d'où il était parti; et l'abandon du plateau de Saint-Seurin et du Mont Judaïque sembla ôter au quartier toute espérance de renouveau. La construction du rempart destiné à enfermer et à protéger la ville eut cette conséquence d'isoler l'ancien quartier de la cité et d'en faire un faubourg. Désormais, et jusqu'au XVIIIe siècle, tours et remparts dresseront leur barrière entre Bordeaux et Saint-Seurin, qu'ils cacheront l'un à l'autre.
    Ce quartier si brutalement détruit conservait pourtant de sa splendeur ancienne deux témoins précieux : la route du Médoc et la route de Pont-Long. A côté de ses frontières naturelles, la font d'Audège, la Devèze et les marais, ces voies constituaient des limites artificielles, imposées par l'homme, qui les doublaient et les complétaient. Grâce à elles, les bornes du quartier étaient fixées. »

  17. Marguerite Castel, « La formation topographique du quartier Saint-Seurin », Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, vol. XIII,‎ , p. 204 (lire en ligne) :

    « Les rues ont un double aspect religieux et rural. Elles desservent des chapelles : l'une d'elles, la Judaïque, est une véritable Via sacra. Elles sont, partiellement du moins, bordées de maisons canoniales ou de chapellenies. Mais ce sont aussi de simples chemins de service bordant et séparant les vignes dé propriétaires différents [...] »

  18. Marguerite Castel, « La formation topographique du quartier Saint-Seurin », Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, vol. XIII,‎ , p. 167 (lire en ligne) :

    « Le rue Judaïque, bordée d'églises, aboutissant à un cimetière vénérable entre tous, ressemble à l'allée d'un temple, à une avenue funéraire mystérieuse et sacrée. Les processions la foulent, lorsque le peuple bordelais se porte vers la basilique de Saint-Seurin, lorsque le chapitres descend solennellement vers la ville ; et sans cesse passent les convois de cercueils qu'on achemine vers le champ des morts consacré, dit la légende, par Jésus-Christ lui-même, vers le cimetière où Saint-Seurin dort en paix, pour que les morts y reposent, sous la protection du saint.
    [...] Ses croix et ses chapelles marquaient autant d'étapes, autant de stations pour les convois mortuaires, les pieux pèlerinages que les fidèles bordelais accomplissaient vers l'église et vers le cimetière de Saint-Seurin. »

  19. (fr + en + es) Bordeaux Métropole, « En route vers Compostelle - Parcours #13 », Plaquette de la ville de Bordeaux, sur bordeaux2030.fr (consulté le ) : « Le pèlerinage vers Compostelle était mu par un besoin de repentance et de pardon de la part des croyants. Leur périple était donc rythmé par des haltes dans de nombreux édifices religieux, où ils rendaient un culte aux saints locaux. SaintJacques-de-Compostelle n'était donc pas le seul et unique lieu où les pèlerins pouvaient se repentir, ils le faisaient aussi dans chacun des édifices religieux présents sur leur chemin jusqu'au lieu saint. Ils s'y recueillaient avant tout pour prier. Une des facettes de cette dévotion particulière est le culte porté aux reliques. La basilique Saint-Seurin en est un des témoignages les plus marquants à Bordeaux. Sa crypte était particulièrement célèbre pour ses inhumations. De plus, elle est considérée comme un témoin des premières heures du christianisme en France, sa construction ayant débuté à la fin de I'Antiquité tardive. L'édifice a traversé les époques ce qui lui a valu une grande renommée. ».
  20. Marguerite Castel, « La formation topographique du quartier de Saint-Seurin », Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, vol. XIII,‎ , p. 91-92 (lire en ligne) :

    « Le faubourg possédait donc trois basiliques, placées sous la protection de trois grands saints : saint Étienne, le premier martyr, saint Martin, l'apôtre de la Gaule, saint Seurin, le protecteur et le patron de Bordeaux.

    Pendant l'époque mérovingienne et le haut Moyen Age, un courant de piété et de foi évolua entre ces trois sanctuaires. [...]
    A l'autre extrémité du faubourg, la basilique Saint-Martin atteint à une gloire et à une célébrité presque égale; en 1077, elle devient prieuré.

    L'une et l'autre ont sans doute beaucoup à souffrir du passage des invasions normandes ou sarrasines. [...] Mais les invasions, en dévastant le territoire bordelais, ont produit cette conséquence heureuse : elles ont amené la cité bordelaise, impuissante à se défendre contre les hommes, à se serrer plus étroitement autour de ses basiliques, afin d'y rechercher la protection de ses saints et le secours divin, à défaut de toute aide humaine. C'est une nouvelle consécration pour les basiliques de Saint-Martin et de Saint-Seurin : elles deviennent des lieux saints, créateurs de miracles. Quand, au VIe siècle, des incendies ravages Bordeaux, saint Martin arrête la flamme ; quand des épidémies dévastent la ville, il les guérit.[...] »

  21. Marguerite Castel, « La formation topographique du quartier de Saint-Seurin », Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, vol. XIII,‎ , p. 93 (lire en ligne) :

    « La célébrité qui s'attache, à tant de titres, à l'église de Saint-Seurin et au cimetière qui l'avoisine; le pieux respect que l'on portera longtemps à la basilique de Saint-Martin, auront pour conséquence la formation, en dehors de l'enceinte romaine, d'un faubourg nouveaux, composé de deux noyaux principaux, le bourg de Saint-Martin et le bourg de Saint-Seurin. Autour des basiliques des maisons vont se grouper, des chemins vont s'ouvrir, des chapelles nouvelles seront fondées. [...] Les deux « bores » nés autour de Saint-Martin et de Saint-Seurin ne forment qu'un faubourg, s'est à dire un organisme indépendant de la cité. Le respect même qui entoure leurs basiliques les fera plus lointains, plus mystérieux. Le chapitre de Saint-Seurin sera sur ses terres, pendant des siècles, seigneur indépendant et absolu. »

  22. Marguerite Castel, « La formation topographique du quartier Saint-Seurin », Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, vol. XIV,‎ , p. 103,108-109 (lire en ligne) :

    « Le XVIe et le XVIIe siècle apparaissent dans l'histoire du quartier Saint-Seurin comme une période de transition et de conciliation. [...] Au XVIe siècle, des circonstances accidentelles [...], ce sont les guerres qui ravagent le territoire bordelais. Le faubourg Saint-Seurin était un des points faibles de la cité : Bordeaux fut souvent attaquée de ce côté. [...] Ces crises violentes, qui compromettaient la vie du faubourg, furent cause qu'il végéta longtemps. [...] A l'époque des guerres de religion et des guerres de la Fronde [...]

    Sur tous les points du faubourg, au XVIe siècle comme au XVIIe siècle, les terrains complantés de vignes, propriétés d'ecclésiastiques, glissent aux mains des parlementaires et des bourgeois ; et ceux-ci les transforment en immeubles de rapport, en « tènements de maisons, jardins, et chopes. » par lesquels, le petit hameau de Saint-Seurin, dont on disait en 1542, qu'il ne « sçauroit y avoir trente maisons », devient un important faubourg bâti et habité.

    De belles maisons de pierre, des « hostau » remplacent les « chambres basses, couvertes de tuiles plates ». La rue Judaïque semble rebâtie à neuf : elles est devenue « la grande rue Saint-Seurin ». »

  23. Nicolas Dupré de Saint-Maur, « Mémoire relatif à quelques projets intéressants pour la ville de Bordeaux », sur Université Bordeaux-Montaigne, (consulté le ).
  24. Marguerite Castel, « La formation topographique du quartier Saint-Seurin », Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, vol. XV,‎ , p. 110-111 :

    « Ainsi, antérieurement à 1772, un plan d'organisation interne du faubourg Saint-Seurin était conçu. Sans doute faut-il faire remonter ce projet jusqu'à Tourny, et croire que le grand bâtisseur de cité voulut être aussi un bâtisseur de faubourg. Mais ces projets qui flottaient dans l'air ne prirent corps, ne se condensèrent qu'en 1781 et en 1782, sous l'administration de Dupré de Saint-Maur.
    [...] L'ordonnance de 1781 constitue la grande charte du quartier. Il faudrait la citer mot pour mot. Dans la requête qui la motive, la jurade présentait le faubourg Saint-Seurin comme un des quartiers d'avenir de bordeaux; riche en promesses , digne de tous soins. »

  25. Marguerite Castel, « La formation topographique du Quartier Saint-Seurin », Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, vol. XV,‎ , p. 183 :

    « Mais le prolongement de la rue Judaïque, lorsqu'il fut entrepris par la jurade, souleva un violent conflit entre chanoines et jurats. Le projet, virtuellement accepté par le plan de 1781, faisait passer la voie à travers le parquet du chapitre et les dépendances du doyenné. Le chapitre eût facilement pris son parti de la destruction de ces bâtiments, dont lui-même, à cette époque, déclarait l'entretien ruineux. Mais il voyait dans l'ouverture de cette rue le terme des usurpations successives par lesquelles les jurats lui avaient peu à peu fait perdre presque tout pouvoir politique, et avaient ébranlé sa seigneurie judiciaire. En 1776, ils avaient réduit le périmètre dans lequel pouvait s'exercer sa justice civile, politique et criminelle aux alentours immédiats de l'église : maintenant il osaient, sans l'autorisation du chapitre, faire travailler dans cette sauveté si amoindrie, bien plus, attaquer le parquet lui-même, l'auditoire où sa justice s'exerçait ! »

  26. Marguerite Castel, « La formation topographique du Quartier Saint-Seurin », Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, vol. XV,‎ , p. 236 :

    « Marie Brizard et Roger amenèrent un rapprochement entre les propriétaires que ce prolongement intéressait et qui étaient, en dehors de Nauville, Honoré Legay et Joseph Durand.[...]
    Entreprise municipale jusque-là, la rue Judaïque devait être continuée, grâce à l'initiative privée, par une association de particuliers. De la rue du Petit-Pont-Long à la rue Chauffour, elle traverserait le domaine de Martouret : entre les rues Chauffour et Brizard, les terrains de Legay et de Durand ; enfin, la section qui forme aujourd'hui le côté sud de la place Dutertre, passerait dans les possessions de Brizard et Roger. »

  27. a et b Louis Desgraves, Évocation du vieux Bordeaux, Paris, Les Éditions de Minuit, , 448 p. (ISBN 978-2-7073-3297-4, lire en ligne), p. 390 :

    « Au XVIIIe siècle, après la construction de la place Dauphine (actuellement, place Gambetta), la rue Judaïque devint une rue aristocratique et élégante. Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, elle se terminait en impasse sur le cimetière Saint-Seurin ; mais, à partir de 1780, elle se redresse brusquement, plonge dans la campagne et dépasse l'église Saint-Seurin, symbolisant l'élan de la ville vers la banlieue. Son prolongement, décidé en 1781, fut l'objet d'un violent conflit entre les jurats et les chanoines de Saint-Seurin, propriétaires des terrains. Ce projet de prolongement était dû à la collaboration de Marie Brizard et de Roger, de Durand, d'Honoré Seguy et de Nauville. Ceux-ci admirent dans leur traité Ségalier, qui possédait le parquet de Saint-Seurin et le jardin du président de Gasq que la rue Judaïque devait traverser. Les travaux n'étaient pas encore exécutés en l'an XI. Le commissaire de police Pierre Pierre voulut prolonger la rue Judaïque jusqu'à la commune de Mérignac. En 1819, la rue Judaïque s’arrêtait encore à la place du Tertre. Son prolongement, tel qu'il existe aujourd'hui, fut créé pour desservir la commune de Caudéran, sur les sollicitations maintes fois répétées de celle-ci ; mais il ne put être réalisé qu'en 1859. »

  28. Marguerite Castel, « La formation topographique du quartier Saint-Seurin », Revue historique du Bordeaux et du département de la Gironde, vol. XVI,‎ , p. 44 :

    « Ces travaux n'étaient pourtant pas exécutés en l'an XI. Mais à cette date, le projet de prolongement de la rue Judaïque fut repris par le commissaire de police Pierre Pierre avec une ampleur toute particulière et le plus chaleureux intérêt. Il voulut prolonger la rue Judaïque, non plus jusqu'à telle ou telle propriété particulière, mais jusqu'à la commune de Mérignac. Il ordonna, le 25 germinal an XI (15 avril 1803), qu'il serait fait sans délai « un jalonnement et prolongement de ladite rue Judaïque, lequel s'arrêtera provisoirement à la commune de Mérignac » ; et il prenait les prescriptions les plus rigoureuses pour la mise à l'alignement des propriétés riveraines. »

  29. Sylvain Schoonbaert, La voirie bordelaise au XIXe siècle, Paris, PUPS, , 729 p. (ISBN 978-2-84050-528-0), p. 67 :

    « Avec l'accord des citoyens Nauville, Durand et Ségalier qui ont laissé leur nom à des rues secondaires de ce quartier, on réalisa ce prolongement jusqu'à la place Tartas tandis qu'on ouvrit, parallèlement à la rue Judaïque, la rue de l'Église Saint-Seurin [...] Dans les jardins du président Gascq, le manège Ségalier s'installa, suivi du cirque Franconi, des théâtres de l'Alhambra et de l'Apollo. Pierre Pierre décrit cette rue comme une avenue de théâtres, un pont sur le marais et une route rurale. »

  30. « Plan de Bordeaux », sur gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France, (consulté le ).
  31. « Maison (37 place Gambetta, 2 rue Judaïque) », notice no PA00083444, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  32. Jacques Sargos, Bordeaux, chef-d'œuvre classique, Bordeaux, Horizon chimérique, , 407 p. (ISBN 978-2907202688, présentation en ligne), p. 306 :

    « Entre la place Dauphine (place Gambetta) et l'abbaye Saint-Seurin surgit une rue moderne dont les maisons sont dues à Étienne Laclotte : la rue Judaïque. »

  33. a b c d et e Robert Coustet, Le nouveau viographe de Bordeaux : guide historique et monumental des rues de Bordeaux, Bordeaux, Mollat, , 563 p. (ISBN 2-35877-002-7, présentation en ligne), p. 272 :

    « nos 1-25 : ce bloc de maisons identiques réunies par un immense balcon commun a été construit dans les années 1780 par les Laclotte. Il est caractéristique de l'architecture standardisée des grandes opérations immobilières de la fin de l'Ancien Régime. Au no 15 un passage conduit dans la cour de l'ancien séminaire des ordinants de la rue du Palais-Gallien.
    [...]
    no 173 : signé par Gaston Lafontaine, cet immeuble est un charmant exemple de style néorocaille sculpté avec délicatesse. »

  34. Musée des beaux-arts de Bordeaux, Le Port des lumières : Architecture et art urbain, Bordeaux, 1780-1815, Bordeaux, William Blake & Co., , 178 p. (ISBN 9782950371904, présentation en ligne), p. 37 :

    « Qu'Étienne Laclotte soit un architecte de grande valeur explique partiellement son exceptionnelle réussite ; mais celle-ci se comprend mieux lorsqu'on sait qu'il était l'architecte du chapitre canonial de Saint-Seurin, ce qui lui valait une dispense d'impôt sur tous les terrains à bâtir qu'il possédait dans la censive de Saint-Seurin : argument de vente [...] »

  35. a b c d e et f Jean-Claude Fauveau, Du Grand Séminaire à la Grande Poste de Bordeaux, Bordeaux, Éditions de l'Entre-deux-Mers, (ISBN 978-2-913568-81-5, présentation en ligne)
  36. a b et c « Du séminaire à la poste », sur SudOuest.fr (consulté le ).
  37. a b et c « Sur les pas des Lazaristes », sur SudOuest.fr (consulté le ).
  38. Marilyne Minault, « la grande poste, "espace improbable" multi culturel sur Bordeaux », sur lagrandeposte.com (consulté le ).
  39. « Histoire d'Auros », sur auros.fr : « En 1760, le château est acheté par un officier Pierre de Castelnau qui prit le titre de "Baron d’Auros". Il avait un hôtel particulier à Bordeaux dans une rue qui a conservé son souvenir, la rue Castelnau d’Auros, à proximité de la place Gambetta. ».
  40. a b et c « Rue judaique à Bordeaux, il y avait un théâtre de 3000 places ! », sur France Bleu (consulté le ).
  41. Musée des beaux-arts de Bordeaux, Le port des lumières, Bordeaux, , p. 62-63 :

    « [2] E. et J. Laclotte, hôtel de Castelnau d'Auros : plan au rez-de-chaussée (1774). Archives Départementales 5 J 95

    [...] La plupart du temps le corps de bâtiment principal, sur la rue, compte deux étages, souvent un entresol ; au-delà de la cour qu'encadrent des ailes de communs, si la place le permettait, se pouvait trouver un jardin ; c'était le cas des hôtels de l'avocat-général Saige et du marquis de Castelnau d'Auros (fig. 2) datant tous deux de 1775 ; ces jardins sont aujourd'hui disparus.
    [...] Dans la majorité un passage destiné à laisser circuler les voitures entre la cour et la rue s'ouvre dans l'élévation principale et traverse le corps de bâtiment de façade ; il est rarement central ; à son extrémité il communique avec le vestibule.

    [...] Il n'existe bien sûr aucune communication entre ces boutiques et les niveaux supérieurs. L'hôtel de Castelnau d'Auros comptait ainsi quatorze de ces locaux commerciaux ; »

  42. Pierre Bernadau, Le Viographe bordelais, Bordeaux, Gazay, , 383 p. (lire en ligne), p. 146 :

    « II. L'hôtel Castelnau-d'Auros, bâti en 1780 dans la rue Judaïque, est actuellement occupé par un cirque, où des troupes d'écuyers ambulants viennent faire leurs exercices. Ce spectacle a été ouvert le 22 octobre 1836. Il était auparavant sur le prolongement de la même rue, dans un local connu sous le nom de Manège-Ségalier. Ces deux établissements ont également porté le surnom d'olympique quoique les spectacles qu'on y représente n'approchent pas de la solennité des jeux que les Grecs célébraient touts les quatre ans [...] »

  43. « Cafés concerts et music-halls en Province », sur dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net (consulté le ) : « Vers 1835, d'abord un cirque permanent (Cirque Olympique ou Cirque français) puis Théâtre du Cirque, dans les jardins de l'ancien hôtel particulier du baron Pierre de Castelnau d'Auros ».
  44. « Annonces de la Gironde », Le Publicateur,‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « A LOUER,

    En totalité ou en partie,
    La salle du cirque olympique, les écuries et autres dépendances; plus l'hôtel précédemment connu sous le nom d'hôtel Castelnau-d'Auros, et aujourd'hui du Cirque de Bordeaux: le tout appartenant à la société du cirque, situé à Bordeaux, rue Judaïque St-Seurin, au coin de la rue Castelnau-d'Auros.

    S'adresse, pour visiter, ainsi que pour le prix et les conditions, sur les lieux, à M. Dupont, directeur de la société. »

  45. Charles Cocks, Guide de l'étranger à Bordeaux et dans le département de la Gironde (Nouvelle édition), Bordeaux, Féret et fils, (lire en ligne), p. 90,132,283-284 :

    « p. 90 : Tournant à droite, rue Saint-Sernin, nous arrivons en traversant la rue Judaïque, rue Castelnaudoros, où se trouve l'entrée du vaste théâtre Louit, ouvert le .

    p. 132 : Théâtre Louit, ouvert le , sous la direction de M. ROBERT KEMP.

    p. 283-284 : [...] Les peintures font les plus grands honneurs à MM. Betton, Salesses et Thenot. »

  46. a et b « Cafés concerts et music-halls en Province », sur dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net (consulté le ) : « il fut reconstruit en 1867, par Émile Louit, l'un des héritiers des industries alimentaires Louit, fondateur du journal Le Journal de Bordeaux (1861 et propriétaire des Folies bordelaises un grand magasin situé à l'emplacement actuel des Nouvelles Galeries et baptisé Théâtre Louit - Y chanta, entre autres, Hortense Schneider. Ses 2 800 places ne convenaient pas à la comédie. Alors, on y joua de l'opéra, en 1869. En 1871, il devient le refuge de la troupe du Grand-Théâtre. Ce dernier étant occupé par l'Assemblée nationale. En 1879, il prit le nom de Folies Bergère. En 1883, Bouffes-Bordelais (qui renaîtra un peu plus loin dans la même rue - voir ci dessous). Détruit en 1888, par un incendie il sera reconstruit pour rouvrir en 1890 sous le nom de Théâtre des Arts. ».
  47. « Députés et sénateurs s'accommodent mal de la vie à Bordeaux », L'Intransigeant,‎ (lire en ligne) :

    « Les sénateurs sont également peu nombreux à Bordeaux. On en rencontre quelques-uns sur le cours de l'Intendance [...]

    Dois-je dire que M. René Bérenger trouvera sans doute que M. Antonin Dubost aurait pu choisir moins légèrement le lieu qui convient aux délibérations d'une assemblée aussi grave que le Sénat ?

    — Passe encore de siéger dans un music-hall, m'a dit un sénateur. Mais quel voisinage ! Jamais nos femmes et nos filles n'oseront venir rue Saint-Sernin ! Verrait-on sans étonnement, à Paris, le Luxembourg transféré dans une boîte nocturne de Montmartre ? »

  48. « Échos », Le Figaro,‎ (lire en ligne) :

    « On poursuit hâtivement l'installation du Sénat à Bordeaux, au théâtre Appolo. On accommode de la façon la plus pratique les locaux de cette salle de spectacle pour l'adapter aux exigences de la haute Assemblée. Le Sénat occupant l'immeuble d'un lieu de divertissement, c'est évidemment assez paradoxal. Mais nous vivons en des temps troubles, où il ne faut s'étonner de rien. C'est ainsi que M. Antonin Dubost sera installé dans le bureau du directeur du théâtre. Nous sommes assurés que cette circonstance ne troublera pas la gravité de l'éminent président de la haute Assemblée. On a nettoyé la salle, supprimé les courants d'air, assuré le service téléphonique et bouché sur la scène le trou du souffleur. On assure pourtant qu'il n'y a guère, à Bordeaux, actuellement, que trente sénateurs. C'est déjà une petite récolte. »

  49. « Bordeaux capitale provisoire de la France », Le Miroir,‎ , p. 10 (lire en ligne) :

    « Le Sénat au Théâtre de l'Apollo
    Quand nous goûterons les joies de la paix, il y aura bien des à côtés pittoresques de la guerre à rappeler. C'est ainsi qu'à Bordeaux le Sénat s'est installé au théâtre de l'Apollo en attendant de pouvoir réoccuper en toute tranquillité le palais du Luxembourg. »

  50. « Cafés concerts et music-halls en Province », sur dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net (consulté le ) : « En 1907, il sera transformé en music-hall et baptisé l'Apollo-Théâtre. Revues à succès et passage, entre autres, de Dranem, Esther Lekain, Mayol, Dalbret, Frégoli, Polin, Vilbert, Mistinguett... Changement de propriétaire en 1927. Opérettes, comédies et du music-hall avec Joséphine Baker, Andrée Turcy, Georges Milton... ».
  51. « Cafés concerts et music-halls en Province », sur dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net (consulté le ) : « En 1932, il deviendra un cinéma. La salle du Cinéma Apollo sera reconstruite en 1952, puis à nouveau démolie en 1972 pour faire place au complexe cinématographique Ariel. ».
  52. Françoise Taliano-des-Garets, La vie culturelle à Bordeaux 1945-1975, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, , 388 p. (ISBN 978-2-86781-164-7, lire en ligne), p. 69-70
  53. Bernard Lamarque, « Pierre Bénard a reçu la médaille des arts de la ville de Bordeaux », sur Bordeaux Gazette, (consulté le ) : « Alain Juppé n'a pas manqué de rappeler que Pierre Bénard était resté 41 ans à la tête de l’UGC en ajoutant sur le ton de la galéjade, "il a presque battu Chaban". Il a rappelé que Pierre Bénard était né à Gradignan qu’il n’avait jamais quitté la région bordelaise, qu’il avait failli être directeur chez Calvet mais que sa passion pour le cinéma ayant pris le dessus il avait postulé auprès du patron des UGC de cette époque là à la direction du cinéma Ariel car c’est ainsi que le complexe s’appelait alors peu après la naissance de l’UGC (Union Générale des Cinémas qui regroupe aujourd’hui près de 35 complexes cinématographiques) qu'il a rejoint plus tard pour devenir Ariel-UGC puis UGC tout court. ».
  54. a b et c « Bordeaux dans le rétro : zoom en images sur les anciens cinémas de quartier », sur SudOuest.fr (consulté le ) : « [...] le Luxor, rue Judaïque, cinéma de barrière à l’architecture moderniste, fermé en 1970 ; [...] le Capitole, rue Judaïque, qui hébergera à partir de 1965 le Ciné-Club d’Yvan Lacaze, puis les Journées « Cahiers du cinéma » et le Festival Sigma avant sa disparition en 1976 pour des raisons de sécurité.
    L’UGC Ciné Cité, qui est passé par beaucoup de patronymes. Sous le nom d’Apollo, il fut le premier cinéma à proposer des séances le dimanche matin. Devenu le Rio, il accueillera aussi les séances de Connaissance du monde. En 1972, sous le nom d’Ariel, il devient un complexe de cinq puis six salles avant de se transformer en UGC avec onze salles. En octobre 1998, passe à quinze salles sous le nom de Ciné Cité après un chantier d’environ 100 millions de francs. »
  55. Danny Barraud et Geneviève Caillabet-Duloum, « Burdigala. Bilan de deux siècles de recherches et découvertes récentes à Bordeaux. », Simulacra Romae,‎ , p. 239 (lire en ligne, consulté le ) :

    « [...] la présence de la terrasse alluviale de grave du mont Judaïque et du Puy Paulin, s’élevant de 10 à 12 mètres au-dessus du fleuve. De forme très allongée, cette plate-forme bien égouttée s’avançait jusqu’au contact de la Garonne, dominant au sud la basse vallée de la Devèze et ses affluents et, au nord, les marais de Bruges et les palus des Chartrons. »

  56. Marguerite Castel, « La formation topographique du quartier Saint-Seurin », Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, vol. XIII,‎ , p. 6 (lire en ligne) :

    « Pour qu'une terre attire et fixe les groupements humains, il faut, avant tout, qu'elle soit saine, salubre, qu'on la puisse habiter sans craindre les maladies. Les endroits élevés, les plateaux desquels les eaux rayonnent sans y séjourner, les sols secs, comme les graves et les sables, réunissent, à ce point de vue, tous les avantages. Or le quartier Saint-Seurin présente ce double caractère d'être moitié une colline, moitié un plateau, et de posséder un sol sablonneux.
    Sur la rive gauche de la Devèze, s'élève un contrefort puissant, dirigé sud-est nord-ouest. Il forme, en allant de la Garonne vers l'intérieur, la hauteur de Puy Paulin : c'est son versant méridional, tourné vers le fleuve. Autour de la place Gambetta, et à cette place même, il atteint son altitude la plus élevée : ce point culminant et le versant septentrional, qui s'incline vers l'église Saint-Seurin, ont reçu le nom de Mont Judaïque. Au delà, ce mont se prolonge par le plateau de Saint-Seurin. »

  57. « Histoire de Bordeaux : Premiers occupants (Néolithique / -56) », sur bordeaux.fr (consulté le ) : « Ce n’est qu’à partir du VIe siècle av. J.-C., que l’archéologie atteste de la présence de bâtiments sur la terrasse de grave du Mont Judaïque et du Puy Paulin. ».
  58. a et b Milagros Navarro Caballero, « Le monument du mont Judaïque et les hommages à la gens Augusta : réflexions sur l’urbanisme de Burdigala », Revue Archéologique de Bordeaux, vol. C,‎ , p. 26 (lire en ligne) :

    « L'hypothèse que la basilique du forum de Burdigala se situait dans cette partie de la ville antique est appuyée par le fait que l’endroit a reçu ensuite une fonction religieuse chrétienne, comme c'est assez fréquemment le cas pour ce type de bâtiment (Rosso 2006, 124) : sa partie nord est devenue l'église Saint-Martin à une époque très ancienne. Au VIe siècle, Grégoire de Tours cite deux fois une basilique Saint-Martin située hors les murs (De virtutibus S. Martini 3.50 ; 4.40). Cette église est dénommée à nouveau basilica dans le don de Saint-Martin que le duc d’Aquitaine Guillaume VII fait à l’abbaye de Maillezais, document conservé aux Archives de la Gironde (AHG, III, pièce n° II, p. 44 ; sur ces questions Higounet 1963, 75 qui considère possible qu’un poème de Fortunat, Carm., 1.6, mentionne déjà cette basilica). Je dois ces informations à l’amitié de mes collègues Frédéric Boutoulle et Ézéchiel Jean-Courret que je remercie à nouveau. »

  59. Gabriel de Lurbe, Jean Darnal et Jean de Tillet, Chronique bordeloise : Corrigée et augmentée depuis l'année 1671 jusqu'au passage du Roy d'Espagne et de Nosseigneurs les Princes, ses frères, en cette Ville l'année 1701, Bordeaux, Simon Boé, , 5e éd. (1re éd. 1594) (lire en ligne), p. 42 :

    « Le sieur de Donzeau, Lieutenant particulier en la Senechaussée de Guyenne, faisant parmy des vieilles masures et murailles en vn champ à luy appartenant hors la Ville près le Prieure S. Martin, tirer de la pierre pour employer en bastiment, les manœuvres qu’il y avoit commis auroient le 21 dudit mois en bechant la terre trouvé dans icelle trois pieds, ou environ, de profondeur deux grandes statues de marbre blanc [...]
    Et le 24. dudit mois auroient trouvé une autre statue d’homme de pareille estoffe et grandeur, sans teste & bras [...] »

  60. Danny Barraud et Geneviève Caillabet-Duloum, « Burdigala. Bilan de deux siècles de recherches et découvertes récentes à Bordeaux. », Simulacra Romae,‎ , p. 254 (lire en ligne, consulté le ) :

    « On peut essayer de rapprocher cette découverte de celle réalisée dans un secteur proche et relatée par Gabriel de Lurbe dans la Chronique bourdeloise le 21 juillet 1594; il s’agissait de trois statues en pieds, les deux premières représentant des patriciens et la troisième, identifiée comme étant une Messaline. »

  61. Milagros Navarro Caballero, « Le monument du mont Judaïque et les hommages à la gens Augusta : réflexions sur l’urbanisme de Burdigala », Revue archéologique de Bordeaux, vol. C,‎ , p. 14,18 (lire en ligne) :

    « p. 14 Les inscriptions

    [1ère dédicace] On a ici la plus ancienne des inscriptions trouvées sur le mont Judaïque car il s’agit d’une dédicace à Drusus III, fils de Germanicus.
    [2e dédicace] Il s’agit d’une dédicace à l’empereur Claude érigée par un notable local [...].
    p. 18 Puisque les statues masculines représentaient des princes Julio-Claudiens, la féminine devait représenter une princesse de la

    même famille, mais, laquelle ? J’ai proposé qu’il s’agissait d’Antonia Minor [...]. »

  62. Milagros Navarro Caballero, « Le monument du mont Judaïque et les hommages à la gens Augusta : réflexions sur l’urbanisme de Burdigala », Revue Archéologique de Bordeaux, vol. C,‎ , p. 13 (lire en ligne) :

    « L’ensemble était donc déjà très dégradé en 1686, quand les Jurats décidèrent de faire cadeau de la statue féminine à Louis XIV. Mais, nouveau malheur pour les hommages impériaux, le bateau qui la transportait sombra dans la Gironde, entre Blaye et le Verdon, comme on nous en informe la dernière réédition des Chroniques Bourdeloises de G. de Lurbe, avec les rajouts de M. Tillet. Ce témoignage est ensuite confirmé par l’abbé Venuti. »

  63. « Messaline, éplorée, dort enfouie dans l’estuaire », sur SudOuest.fr (consulté le ).
  64. Marguerite Castel, « La formation topographique du quartier Saint-Seurin », Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde,‎ , p. 90 (lire en ligne) :

    « La fondation de cette basilique se placerait donc entre 549 et 563, dates de l'épiscopat de Léonce II. »

  65. Louis Desgraves, Évocation du vieux Bordeaux, Les Éditions de Minuit, (ISBN 2-7073-0126-4, lire en ligne), p. 392 :

    « L'existence de cette basilique est attestée par Grégoire de Tours dans ses Miracula beati Martini. Elle aurait été fondée sous l'épiscopat de Léonce II, entre 549 et 563, sur le mont Judaïque. »

  66. Léonce de Lamothe, Notes historiques sur le monastère de Saint-Antoine des Feuillants à Bordeaux, Bordeaux, Paul Chaumas, , 46 p. (lire en ligne), p. 11 :

    « Depuis une donation faîte en 1077 par Geoffroy, duc de Guienne, ce prieuré dépendait du couvent de Maillezais. »

  67. Archives historiques de la Gironde, t. III, Bordeaux, p. 44-45 :

    « basilicam Sancti Martini, cum omnibus quæ ad eam jure attinent, quæ sita est in meducullio civitatis Burdigalensis, ac beati Severini Canomiæ; dono et sinè ullo retinaculo concedo. »

  68. Pierre Bernadau, Le Viographe bordelais, Bordeaux, Gazay, (lire en ligne), p. 145 :

    « Cette rue a pris son nom d'une petite église qui était à son extrémité occidentale et qu'on appelait chapelle de Saint-Martin du Mont Judaïc. C'était le chef-lieu d'un prieuré fondé en 1122 par le comte Guy d'Aquitaine, et qui appartenait depuis 1594 aux feuillants de Bordeaux. »

  69. Léonce de Lamothe, Notes historiques sur le monastère de Saint-Antoine des Feuillants à Bordeaux, Bordeaux, Paul Chaumas, , 46 p. (lire en ligne), p. 11 :

    « Une bulle de Clément VIII, datée du 4 des calendes de Juin 1594, confirma la décision par laquelle l’archevêque de Bordeaux avait concédé aux Feuillants l'ancien monastère des Antonistes; cet acte unit en outre à ce couvent le prieuré de Saint-Martin à Bordeaux, auquel étaient liées plusieurs maisons situées sur les bords du ruisseau de Lamothe, et des vignes avoisinantes, assez considérables. »

  70. Milagros Navarro Caballero, « Le monument du mont Judaïque et les hommages à la gens Augusta : réflexions sur l’urbanisme de Burdigala », Revue Archéologique de Bordeaux, vol. C,‎ , p. 10 (lire en ligne) :

    « Les recherches topographiques effectuées sur la ville de Bordeaux, notamment celles d’Ézéchiel Jean-Courret, permettent de situer le prieuré de Saint-Martin, aujourd’hui disparu, à l’angle sud-est du carrefour des rues du Château d’Eau et Judaïque, sous l’actuel bâtiment de la Lyonnaise des Eaux. »

  71. Marguerite Castel, « La formation topographique du quartier Saint-Seurin », Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, vol. XV,‎ , p. 247-248 :

    « On vit disparaître les anciens établissements religieux, enclaves à peu près désertes dans l’agglomération urbaine : la chapelle Saint-Martin fut adjugée à Marsiliager le 1er décembre 1790. [...] Dès 1791, plus de la moitié des immeubles vacants étaient enlevés. La spéculation s’emparait des terrains, nous relevons les noms d'architectes [...] de spéculateurs, courtiers, gens d'affaires tels que Marsiliager, Cannaud. »

  72. « Procès Papon : les archives » : « Rue Judaïque au 50. La "Propaganda Staffel" et ses officiers censeurs résidaient en ces lieux, autrefois occupés par la station de radio Bordeaux-Sud-Ouest, sous l'autorité du commandant Dornemann. ».
  73. Pierre Brana et Joëlle Dusseau, Philippe Henriot, Paris, Perrin, , 448 p. (ISBN 978-2-262-07183-7, lire en ligne), p. 209 :

    « La délégation à la propagande, 50, rue Judaïque, met en place la conférence de presse quotidienne avec La Petite Gironde, La France de Bordeaux et La Liberté du Sud-Ouest. Le poste devait être occupé successivement par le docteur Gabel, le capitaine Loelhöffel, le lieutenant Schmidt, et enfin plus durablement par le lieutenant Kurt Dörnemann qui devait avoir de nombreuses relations avec Philippe Henriot. »

  74. Victor Hugo, « Extraits des Carnets », dans Choses vues — 2e série, Ollendorf, (lire en ligne), p. 177–201 :

    « 1871.
    13 mars. — [...] J’ai été voir Rochefort. Il demeure rue Judaïque, n° 80. [...] En sortant de chez Rochefort, j’ai un peu erré dans Bordeaux. Belle église en partie romane. Jolie tour gothique fleuri. Superbe ruine romaine (rue du Colisée) qu’ils appellent le palais Gallien. »

  75. a et b Geir Tandberg Steigan, « Daniel Gervais », sur artemisia.no, 2000-2002 (consulté le ) : « L'architecte Daniel Gervais travailla à Bordeaux vers la fin du XIXe siècle. Il est connu pour ses constructions exécutées dans des variantes du style Renaissance français. Deux de ces immeubles se trouvent rue Judaïque (numéros 88 et 207, réalisés en 1888). ».
  76. Marco, « Un certain Paul Darrigrand », sur Culture tout azimut (consulté le ) : « [...] événements des années 1988 et 1989. Besson est originaire de Barbezieux ; après avoir mené des études supérieures à Rouen il est de retour à Bordeaux pour suivre les cours d’un DESS de droit. Il habite seul dans un petit appartement, rue Judaïque, au centre ville. En début d’année universitaire, dans un couloir de la faculté, il bouscule par inadvertance un condisciple et s’en excuse. C’est Paul, dès le premier regard entre les deux jeunes hommes la foudre les frappe. Ainsi débute leur histoire qui refait surface trente ans après. ».
  77. Philippe Besson, Un certain Paul Darrigand, Paris, Julliard, , 216 p. (ISBN 2260052843, EAN 9782260052920, lire en ligne) :

    « [...] Il me raccompagne ensuite jusqu'au 88, de la rue Judaïque. Il fait un peu plus frais, la rue est plus étroite, les immeubles [...]
    [...] et on se retrouve rue Judaïque, au 88, par intermittence, c'est-à-dire quand on a du temps entre deux heures de cours, quand on termine plus tôt, quand sa femme est de garde à l'hôpital. »

  78. Johel Coutura, La franc-maçonnerie à Bordeaux (XVIIIe - XIXe siècles), Marseille, Éditions Jeanne Laffitte, , 277 p. (ISBN 978-2-86276-008-7, lire en ligne), p. 240-241 :

    « Ce grandiose projet n'ayant pu aboutir, quelques loges maçonniques s'unirent et élurent domicile dans un local au 95, rue Judaïque. Il existe encore ; seule, la cour intérieure fut couverte depuis et transformée en entrepôt.

    Les Chevaliers de la Fraternité, l'Étoile du Progrès, les Francs Chevaliers de Saint-André d'Écosse, les Amis Réunis, la Française d'Aquitaine.

    - 95, rue Judaïque, les six loges installées en 1867. En 1874, elles n'avaient toujours pas pu acheter l'immeuble. »

  79. Léo Taxil, Revue mensuelle religieuse, politique, scientifique : complément de la publication Le Diable au Modèle:S-XIX, Paris, (lire en ligne), p. 54 :

    « Française d'Aquitaine [...] Temple : 95, rue Judaïque (1875 et 1876)

    Les Francs Chevaliers de Saint-André d'Écosse [...] Temple : [...] 95, rue Judaïque (1868-1876)

    L'Étoile du Progrès [...] Temple : 95, rue Judaïque (1870-1874) »

  80. a et b Francis Baudy et Jacques Clémens, Saint-Seurin : Bordeaux, Saint-Cyr-sur-Loire, Éditions Alan Sutton, coll. « Mémoire en Images », 4e trimestre 2021, 128 p. (ISBN 978-2-8138-0393-1 et 2-8138-0393-6, OCLC 779693357, lire en ligne), p. 2 :

    « En 1900, l'immeuble à l'origine en rez-de-chaussée, au 95 rue Judaïque, était occupé par l'atelier de bronzes d’ameublement Gauthier qui avait son magasin au 12 cours de l'Intendance. L'atelier fut ensuit remplacé par la papeterie Soulan. Actuellement se trouve là la station de Radio France Bleu Gironde. A l'étage depuis 1972 est installée la station France Inter Bordeaux 96.7 qui fut créée le à Paris.
    Bordeaux-Lafayette PTT avait été créé le . Cette radio a d'abord émis depuis le dernier étage de l'hôtel des Postes de la rue du Palais Gallien. En 1930, cette station s'installa sur un terrain municipal du domaine de Carrère (quartier de Saint-Augustin). Radio Bordeaux Gironde occupe l'immeuble actuel, 95 rue Judaïque, depuis le 19 novembre 1983. France Inter Bordeaux (FIB) imitée de FIP (1971) et née en 1972 est logée au premier étage. Le , les radios locales de Radio France et Radio Bleu ont fusionné pour donner naissance au réseau France Bleu Gironde. »

  81. André-Jean Tudesq, Académie Nationale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux, Regards croisés sur Bordeaux de 1945 à 2005, Bordeaux, coll. « La Mémoire de Bordeaux, de la Communauté Urbaine et de ses Communes », , 371 p. (ISBN 978-2-913096-14-1 et 2-913096-14-X, OCLC 608255124, lire en ligne), « La radio à Bordeaux, des voix d'ici, des voix d'ailleurs », p. 351-370 :

    « L'éclatement de l'ORTF en 1975 entraîna le passage de la radio et de la télévision régionale à FR3 (la société nationale France Région), la radio de Bordeaux devenant FR3 Aquitaine Bordeaux diffusant 4h15 par jour. Tout en refusant la libéralisation des ondes, la loi du entraîna une esquisse de décentralisation du service public. Après l'arrivée des socialistes au pouvoir, la loi de sur l'audiovisuel mit fin au monopole de l'État sur la radio et plaça les radios publiques de province dans le cadre de Radio France. Celles-ci devinrent des radios de pays, de proximité, dans le sens des projets élaborés quelques années plus tôt sous la direction de Jacqueline Baudrier. À Bordeaux, la radio passa donc sous la tutelle de Radio France et continua d'émettre dans les locaux de FR3 avant de s'installer, en , au 95 rue Judaïque, et d'accéder réellement à son autonomie en devenant Radio France Bordeaux Gironde en 1984, l'adjonction du nom de la ville correspondant à la participation de Bordeaux et de la communauté urbaine au financement de la radio.

    [...] Dans ses nouveaux locaux de la rue Judaïque se trouvait aussi FIB (France Inter Bordeaux), lancée en 1972, qui diffusait un programme musical entrecoupé de brefs flashs d'information, notamment sur la circulation en ville. Radio France Bordeaux Gironde bénéficiait de moyens techniques, en studio et en reportage bien supérieurs à ceux des premières radios privées, avec voiture et camion.

    [...] Radio France Bordeaux Gironde devint en France Bleu Gironde, conservant une priorité donnée à l'information tant locale que nationale ou même internationale, avec des chroniques sur l'économie, la culture ou l'histoire de la Gironde. »

  82. « Adieu la rue Judaïque pour France Bleu Gironde », sur francebleu.fr (consulté le ).
  83. « Bordeaux : France Bleu Gironde change de rive », sur sudouest.fr (consulté le ).
  84. Albert Rèche, Dix siècles de vie quotidienne à Bordeaux, (Seghers) réédition numérique FeniXX, (ISBN 978-2-232-14496-7, lire en ligne), p. 334 :

    « On parle beaucoup, à la fin du règne de Louis-Philippe, de l'ancienne laiterie du 97, rue Judaïque que les actionnaires de la Brasserie du chemin de fer de Pessac ont fait, en 1846, aménager en salle de bal et en restaurant. La foule qui s'y presse entraîne parfois des rixes. »

  85. Louis Desgraves, Évocation du vieux Bordeaux, Les Éditions de Minuit (réédition numérique FeniXX), (ISBN 978-2-7073-3297-4, lire en ligne) :

    « N°97. La Laiterie. Dans ce vaste local situé sur l'emplacement actuel du Capitole, à l'angle des rues Judaïque et Charles-Marionneau, la Société des Amis des Arts, créée en 1850 sous la présidence de A. de Carayon-Latour assisté de T. Bg. Scott, consul de Grande-Bretagne et beau-frère de Nattaniel Johnston et de Daniel Guestier, ouvrit le 15 février 1851 sa première exposition. Parmi les toiles présentées au public figuraient Bacchus et l'amour ivres, par Léon Gérôme, et La Grèce expirante sur les ruines de Missolonghi, par Eugène Delacroix, fils de l'ancien préfet de la Gironde. Les expositions continuèrent à se tenir régulièrement dans cette salle jusqu'en 1861. »

  86. a et b Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, vol. 29, (lire en ligne), p. 235 :

    « La salle de la Laiterie servit pour plusieurs expositions et ce jusqu'à sa mise en vente. Le sieur Oscar Sieuzac et Cie, dont le magasin de détail se trouvait rue Sainte-Catherine, no 140, y établit une fabrique d'absinthe, de vermouth et de kirsch.
    Le Théâtre des Bouffes, et l'atelier du peintre décorateur Betton, occupèrent assez longtemps par la suite cet emplacement. »

  87. a et b Dominique Dussol, Art et bourgeoisie: la Société des amis des arts de Bordeaux (1851-1939), Le Festin, (ISBN 978-2-909423-28-9, lire en ligne) :

    « la Société abandonna la Laiterie après 6 ans d'activité dans les lieux qui furent alors vendus au sieur Sieuzac pour y installer une fabrique d'absinthe et de vermouth. »

  88. Aperçu historique, sol, population, industrie, commerce, administration..., Hachette, (lire en ligne), p. 298 :

    « Les Amis des Arts ont organisé, dès le début, des expositions annuelles qui ont eu lieu :

    - De 1851 à 1855 : rue Judaïque, dans le local dit "La Laiterie".
    - 1856, pas d'exposition ;

    - De 1857 à 1870, dans les galeries du Jardin-Public »

  89. Charles de PELLEPORT (Viscount.), Historique des Fêtes Bordelaises, (lire en ligne) :

    « 18 janvier 1852. - Adoption d'une convention avec la Société de Sainte-Cécile de bordeaux (1); - location du local de la Laiterie, rue Judaïque, pour servir de magasin à la Société.
    (1) Par ce traité, la Société de Sainte-Cécile s'engageait à concourir à l'éclat des fêtes charitables par l'organisation de la partie musicale. - Cet accord fut dissous en 1854 après les dernières fêtes. »

  90. « L'Industrie : journal littéraire, agricole et commercial », sur Gallica, (consulté le ) : « Fabrique de Vermouth, d’Absinthe et de Kirsch-Wasser - Appareils à vapeur brevetés, rue Judaïque, 97.
    La distillerie bordelaise a une haute réputation; les maisons Droz et Jourde, rue Saint-Rémy; Marie Brizard, rue des Faussets; Delmas, fossés Bourgogne, et Sieuzac, rue Judaïque, qui ont fait de l'anisette de Bordeaux, le nec plus ultra des liqueurs universelles. »
  91. Berthod, « Cazanove » (consulté le ).
  92. a b et c Françoise Taliano-des-Garets, La vie culturelle à Bordeaux 1945-1975, Presses universitaires de Bordeaux, (ISBN 978-2-86781-164-7, lire en ligne), p. 67 :

    « L'existence du Capitole, situé au 97 de la rue Judaïque, remonte à 1897 où il avait pour premier nom théâtre des Bouffes. Reconstruit en 1907 après un incendie, il se spécialise dans l'opérette ; à sa direction l'éminent Frantz Caruso. Cependant il ne résiste pas bien longtemps à la lame de fond du cinématographe en devenant en 1932 le Capitole. La scène est néanmoins épargnée et même occasionnellement utilisée. Dans les premières années de la décennie soixante-dix, avec le soutien de la municipalité, le Capitole retrouve nettement sa polyvalence, sous le titre CNP Capitole, jusqu'en 1977 où cette salle de 1 000 places est démolie. »

  93. « Cafés concerts et music-halls en Province », sur dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net (consulté le ) : « Construits en 1895... La Belle Otéro, Bourgès, Loïe Fuller, Kam-Hill, Eugénie Buffet, Mayol, Frégoli, Florence Duparc, le Chat Noir, Mistinguett, Ouvrard et Madame, Paulus, Paulette Darty y donnèrent notamment, leurs représentations. ».
  94. Pierre Berneau, « Le cinéma des origines : les débuts du spectacle cinématographique à Bordeaux », 1895, revue d'histoire du cinéma, vol. 4, no 1,‎ , p. 22 (DOI 10.3406/1895.1988.910, lire en ligne, consulté le ) :

    « Les Bouffes Bordelais, le music-hall de la rue Judaïque, accueillit en janvier 1906 le Vitographe Froissard qui vint présenter ses "vues inédites" comme Les Apaches de Paris, Le Carnaval de Nice 1905 et Le grand steeple-chase d'Auteuil. »

  95. Pierre Berneau, « Le cinéma des origines : les débuts du spectacle cinématographique à Bordeaux », 1895, revue d'histoire du cinéma, vol. 4, no 1,‎ , p. 30 (DOI 10.3406/1895.1988.910, lire en ligne, consulté le ) :

    « La mobilité caractérisait le Gaumont dont les projections avaient lieu soit dans la salle du théâtre, soit dans celle du skating, alors que sa saison d'été se passait au Casino les Lilas, boulevard de Caudéran, ou bien au théâtre des Bouffes qui l'hébergeait aussi pendant la foire, devenant alors les Bouffes-Gaumont. Rappelons qu'en 1914 il s'installa au Théâtre Français. »

  96. Pierre Berneau, « Le cinéma des origines : les débuts du spectacle cinématographique à Bordeaux », 1895, revue d'histoire du cinéma, vol. 4, no 1,‎ , p. 31 (DOI 10.3406/1895.1988.910, lire en ligne, consulté le ) :

    « [...] et enfin, le Cinéma Palace (l'ancien Théâtre des Bouffes Bordelais transformé en un cinéma de 2800 places) inauguré le 5 juin 1914, avec neuf catégories de places dont les prix s'échelonnaient de 2,50 F à 0,30 F. Il était précisé que la cabine était « munie de deux appareils permettant le passage rapide de plus de trois kilomètres de films par représentation » et que l'orchestre comptait 25 musiciens. »

  97. « 1940 : Bordeaux, tragiquement capitale », sur SudOuest.fr (consulté le ) : « Le 14 juin 1940, alors que les Allemands entrent dans Paris, le gouvernement se replie sur Bordeaux. Pour la troisième fois en 70 ans, la ville va devenir la capitale de la France. [...] Le pouvoir s’installe à Bordeaux dans le plus grand désordre. [...] Les Assemblées ont le plus grand mal à se voir attribuer des salles, d’autant que la Chambre des députés et le Sénat n’étant pas en session, il n’y a règlementairement pas à les réunir. Finalement, l’Alhambra est affecté aux députés, qui se réunissent aussi à l’école Anatole France (une centaine a pu arriver à Bordeaux), et le cinéma Capitole, rue Judaïque, aux sénateurs. Mais ni Herriot, ni Jeanneney ne vont officiellement les réunir. Les réunions ont donc lieu de manière un peu sauvage, sans convocation, à l’initiative de tel ou tel, par exemple les questeurs. Le plus grand désordre règne pour les derniers jours de la République, un théâtre dont Bordeaux est la capitale. ».
  98. a et b Françoise Taliano-des-Garets, La vie culturelle à Bordeaux 1945-1975, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, (ISBN 978-2-86781-164-7, lire en ligne), p. 208.
  99. « Alphonse Terpereau (1839-1897) », sur data.bnf.fr (consulté le ) : « ateliers successifs : 46 rue Théodore-Ducos (1865), 109 rue Judaïque (1869), 29 cours de l'Intendance (1874). ».
  100. Albert Rèche, Plaisirs et amours du Bordeaux romantique, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-402-15873-2, lire en ligne)
  101. Albert Rèche, Dix siècles de vie quotidienne à Bordeaux, (Seghers) réédition numérique FeniXX, (ISBN 978-2-232-14496-7, lire en ligne), p. 320 :

    « [...] la famille Chabrignac. Celle-ci, moyennant 26 000 livres, cède en 1775 le domaine aux liquoristes Marie Brizard et Roger qui, vingt ans plus tard, le revendent 150 000 livres à un certain M. Guiraud. Cette propriété, de près de 40 000 mètres carrés, s'étend sur un quadrilatère formé par les actuelles rues Georges-Bonnac, Chauffour, Brizard et Judaïque. »

  102. « Annuaire général du commerce et de l'industrie de la ville de Bordeaux et du département de la Gironde : almanach des 25000 adresses classées par ordre alphabétique et par professions / par E. Lagrell », sur Gallica, (consulté le ) : « PLAISANCE, DIT TIVOLI,
    Rue Judaïque, 166.
    C'est dans cet Établissement que les diverses corporations d'ouvriers de la ville de Bordeaux donnent leurs fêtes annuelles. Il y a, en outre, bal public tous les dimanche et jours fériés. »
  103. Albert Rèche, Dix siècles de vie quotidienne à Bordeaux, 362 p. (ISBN 9782232144967, lire en ligne)
  104. a et b (fr + en + es) « Piscine Judaïque - Jean Boiteux », Plaquette de la ville de Bordeaux, sur calameo.com (consulté le ).
  105. Charles Cocks, Guide de l'étranger à Bordeaux et dans le département de la Gironde (Nouvelle édition), Bordeaux, Féret et fils, (lire en ligne), p. 119
  106. « Parcours #12 - Mon beau feaubourg », Plaquette de la ville de Bordeaux, sur bordeaux2030.fr : « La piscine se remarque d'autant plus qu'elle est devancée par l’ancien portique de l'école d'équitation. C’est le seul vestige de l'ancien manège commandé par l’intendant Tourny à son architecte André Portier en 1759. Ce portique en demi-lune s’organise autour d’une triple arcade centrale en décrochement rythmée par des colonnes ioniques engagées qui portent le fronton triangulaire. ».
  107. Notice no PA00083167, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  108. « Piscine Judaïque », notice no PA00083167, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  109. Albert Rèche, Dix siècles de vie quotidienne à Bordeaux, Paris, Seghers (réédition numérique FeniXX), , 362 p. (ISBN 9782232144967, lire en ligne), p. 322 :

    « De l'autre côté de la rue Judaïque, presque en face de Plaisance (au no 81), se dresse, sous le règne de Louis XVI, un petit édifice à deux étages isolé au milieu des vignes. Il est connu sous le nom de domaine de Vivès, mais bientôt, est baptisé « château du Diable », les voisins prétendant qu'il est hanté. Son gardien, un vieillard, est soupçonné de sorcellerie : il doit partir tandis que son propriétaire, M. Silly, est contraint de vendre. Sous l'Empire le château est transformé en guinguette qui supporte mal la concurrence de Plaisance, et sont tenancier cède la propriété à un horticulteur, M. Dézarneau, qui, en , l'abandonne au profit des petites sœurs des Pauvres »

  110. Ernest Laroche, À travers le vieux Bordeaux : Récit et carnet de voyages, Ligaran (lire en ligne), p. 232 :

    « En 1815, il y avait dans les prés du quartier Saint-Seurin, entre la rue Durand (de La Chassaigne) et la rue Judaïque-Saint-Seurin, une construction isolée, sorte d'archaïque manoir de triste apparence, entourée, du côté de la rue Judaïque, de terre en friche, et avec larges fossés et pont-levis sur la rue Durand. On l'appelait le « Château du Diable ». »

  111. « 129. — VENTE APRÈS DÉCÈS. », Le Publicateur,‎ (lire en ligne) :

    « Samedi prochain, quatorze du courant, à midi, il sera vendu, dans la maison dite le Château du Diable, située en cette ville, prolongement de la rue Judaïque-Saint-Seurin , vis-à-vis Plaisance, divers meubles et objets mobilier consistant en lits, lit de repos, consoles, trumeau, tables à jeu, commode, linge de ménage, vestiaire tableaux peints, chaises, etc, etc.

    Il sera également vendu un petit tilburiy avec capote, un petit cheval hors d'âge ; quatre couverts et quatre petites cuillers en argent. Le tout dépendant de la succession de M. Armand Roberjot, quand vivait contrôleur du Mont-de-Piété de Bordeaux.

    Cette vente sera faite par M. BARINCOU, commissaire priseur, demeurant rue Porte-Dijeaux, vis-à-vis la Poste. »

  112. « Ma Maison de Bordeaux - Petites Sœurs des pauvres », sur petitessoeursdespauvres.org (consulté le ) : « Le 10 Juin 1850, deux Petites Sœurs arrivent à BORDEAUX pour y édifier une nouvelle fondation, à l’angle des rues Judaïque et Chevalier, sur un emplacement occupé au commencement du siècle par une construction isolée, qu’on appelait le « Château du diable ». Quatre jours plus tard… elles accueillent leurs deux premières Résidentes.
    Les Petites Sœurs poursuivent et actualisent la démarche de Sainte Jeanne Jugan.
    Elles accueillent, réconfortent, soignent et accompagnent jusqu'au terme de leur vie les Personnes Âgées confiées à leurs soins.
    « Ma Maison » peut accueillir 84 résidents en chambres individuelles ou conçues pour l’accueil des couples. »
  113. Bordeaux, Bordeaux, aperçu historique, sol, population, industrie, commerce, administration, vol. 3 : Administration, Paris, Hachette, (OCLC 490734071, lire en ligne), p. 459 :

    « HOSPICE DES PETITES SŒURS DES PAUVRES. – Fondé en 1850, sur l’initiative de l'abbé Lepayeur, cet établissement peut recevoir jusqu'à 250 vieillards des deux sexes. Situé rue Judaïque, dans le domaine appelé Château-du-Diable, il a été successivement agrandi, et le vaste jardin qui en dépend, tout en ajoutant à la salubrité de l'hospice, permet aux vieillards quelque peu valides de se livrer à certains travaux de culture, qui sont tout à la fois une distraction pour eux et une ressource pour l'établissement. »

  114. Léonce de Lamothe, Nouveau guide de l'étranger à Bordeaux et dans le département de la Gironde, Bordeaux, P. Chaumas, , 296 p. (lire en ligne), p. 124 :

    « Les Petites sœurs des Pauvres ont fondé un asile pour vieillards des deux sexes, dans l'ancien Château du Diable, à l'extrémité de la rue Judaïque. »

  115. Jean-Paul Avisseau et Jean-Pierre Poussou, Illustration du vieux Bordeaux, Avignon, Éditions Aubanel, (ISBN 2-7006-0141-6 et 978-2-7006-0141-1, OCLC 466317068, lire en ligne), p. 123 :

    « En 1832, soit peu de temps avant que ne soit édité l'Album du Voyageur, la Compagnie impériale et continentale du gaz, dont le siège était à Londres, construisit la première usine à gaz de Bordeaux au lieu appelé "Vincennes", sur l'emplacement actuellement occupé par la gendarmerie, rue Judaïque. "Vincennes" était un établissement de plaisir créé sous la Restauration, sur l'emplacement d'un bourdieu qu'avaient possédé à la fin du XVIIe siècle les Vandezande, négociants hollandais. Entré par mariage dans la famille Feger, il avait été vendu en 1779 aux La Malétie et un partage familial l'avait mis en 1809 en possession de Mme de Marboutin qui y installa d'abord un restaurant puis "Vincennes". On trouvait en 1820 dans l'immeuble, construit par Corcelles, une salle de bal, une arène pour patineurs et des montagnes russes ; en 1825 de grands bals y étaient organisés. En 1825, Mme de Marboutin vendit une partie du terrain pour qu'y soit édifiée la première usine à gaz de Bordeaux, ce qui intervint donc en 1832. Victor Philippe nous en donne une idée relativement sommaire et met surtout en en valeur la très grande cheminée et l'imposante fumée noire qui s'en dégage, ainsi que le système de roues et de courroies nécessaire au fonctionnement de l'ouvrage. La proximité de l'usine à gaz n'empêcha nullement "Vincennes" de continuer son activité jusqu'en 1851, moment où l'ensemble fut vendu et utilisé pour des lotissements. »

  116. « La formation topographique du quartier Saint-Seurin », Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, vol. 16,‎ , p. 54 :

    « L'usine de la Société du Gaz s'établit en 1825 sur l’emplacement actuel de la Gendarmerie nationale et de la rue Bouguereau. En 1840, il y avait un grand entrepôt de bière dans la rue »

  117. Léonce de Lamothe, Nouveau guide de l'étranger à Bordeaux et dans le département de la Gironde, Bordeaux, P. Chaumas, , 296 p. (lire en ligne), p. 218-219 :

    « Les premières lanternes furent placées à Bordeaux en 1758. Jusque-là, chacun s'éclairait le soir en portant son falot. En 1824, une compagnie se forma pour l'éclairage au gaz [...]

    Depuis ce moment, et à divers intervalles, le gaz va toujours chassant les réverbères à huile, qui n'existent plus aujourd'hui que dans des quartiers reculés, et qui bientôt n'existeront plus nulle part. [...]
    L'usine pour la fabrication du gaz est située à l'extrémité de la rue Judaïque, près la Chartreuse.

    Selon un rapport du Conseil d'hygiène, de 1849, l'usine à gaz de Bordeaux est admirablement construite ; les divers appareils destinés à l'opération du gaz ont atteint un haut degré de perfection. »

  118. Album du voyageur à Bordeaux : contenant les vues et monuments les plus remarquables de la ville, avec un texte explicatif, Bordeaux, J.-B. Constant, , 436 p. (lire en ligne), p. 138 :

    « Ce ne fut qu'au mois de juin 1824 qu'une ordonnance royale autorisa la formation d'une société anonyme pour l'éclairage de la ville de Bordeaux par le gaz hydrogène.

    L'établissement de cette compagnie est situé hors ville, près Vincennes. La direction en est confié à M. Benel, qui a obtenu un brevet pour les perfectionnements qu'il a apportés dans sa fabrication.

    Les étrangers sont admis à visiter cet établissement. »

  119. Charles Cocks et E. F., Guide de l'étranger à Bordeaux et dans le département de la Gironde : Nouvelle édition, Bordeaux, Féret et fils, (lire en ligne), p. 176 :

    « La lumière du gaz est distribuée dans Bordeaux par une compagnie anglaise, dite Compagnie impériale et continentale, cours de l'Impératrice. Le gaz est payé 32 centimes le mètre cube. »

  120. « GENEALOGIE DE GOURBIT : GAZ de BORDEAUX », sur GENEALOGIE DE GOURBIT, (consulté le ).
  121. (fr + en + es) « Mon beau faubourg - Parcours #12 », Plaquette de la ville de Bordeaux, sur calameo.com (consulté le ) : « Face au cimetière se trouve la caserne de gendarmerie construite en 1909 par Edmond Gervais. Ce bel ensemble, distinct des typologies des casernes militaires qui se développent après la guerre de 1870, montre que l’architecte a recherché à adapter ce programme spécifique d’un casernement de gendarmerie au tissu urbain ordinaire bordelais. En s’inspirant des maisons de ville construites en bandes, il a toutefois inversé le dispositif du jardin à l’arrière, ce qui contraste avec les alignements de maisons sur la rue. ».
  122. Geir Tandberg Steigan, « Arc! : 222, Rue Judaïque », sur artemisia.no, (consulté le ) : « Cette maison d'habitation à deux niveaux est un exemple très particulier de l'architecture Art nouveau. Sa façade est très modelée sculpturalement et ce sont en effet un sculpteur (Bertrand) et un maître d'œuvre (Benazet) qui l'ont créée. Ils ont aussi signé la construction qui s'est terminée en 1905. ».
  123. Eli, « 222, rue Judaïque, Bordeaux », sur Paseos Art Nouveau, (consulté le ).
  124. Françoise Taliano-des Garets, La vie culturelle à Bordeaux 1945-1975, Presses universitaires de Bordeaux, , 388 p. (ISBN 2-86781-164-3, EAN 9782867811647), p. 69, 178 :

    « p. 69 : L'équipe Bonneterre-Sédard s'était donc implantée barrière Judaïque avec le Florida et barrière du Médoc avec le Tivoli. Couzinet répliqua en créant le Luxor (il en fut l'architecte) rue Judaïque et le Rex rue Croix-de-Seguey, sous le nez de ses concurrents.
    p. 178 : Protagoniste principal de ce qu'on a appelé la « guerre des barrières » pendant les années trente, il fait aussi construire le Luxor et le Rex dont il dessine les plans. »

  125. (fr + es) Eléonore Marantz, « L’architecture des cinémas en France pendant les années 1930: captation et mise à l’épreuve du concept de modernité », Apuntes, vol. 31, no 1,‎ , p. 84-101 (ISSN 1657-9763, lire en ligne) :

    « Luxor (Bordeaux, Gironde, 290 rue Judaïque, 1932 1934, arch.  : Émile Couzinet, 1 100 places) »

  126. « Salles de cinéma entre « Louxor » et « Luxor » », sur lesamisdulouxor.fr, (consulté le ) : « « Notre homme assume tout – architecture, décors, confort des spectateurs, – et décide de tout, jusqu’aux chocolats glacés de l’entracte. C’est lui le patron ! ». Néanmoins l’ensemble est conçu plus en termes de rentabilité immédiate qu’en termes d’originalité à tous crins, et il n’est point question d’aller jusqu’à des décors égyptiens. La salle ferme au début des années 70. ».
  127. Cyrille Poy, « Bordeaux redécouvre ses premiers crus rock », L'Humanité,‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « Les clubs se créent plus tard, autour de 1985. Le théâtre Barbey s'ouvre aux guitares électriques, sous l'impulsion de Bino, pote des Noir Désir, qui les accueille un temps pour répéter. C'est la grande époque des bars rock tels que le Luxor, le Babylone, le Jimmy ou le Faucon Maltais... »

  128. Marc Besse, « On dirait le sud - Bordeaux, ville rock », Les Inrocks,‎ (lire en ligne) :

    « Quand il a secoué les puces des tauliers du Jimmy, endormis dans le ronron jazz-bar pépère, en poussant les tables pour faire du lieu un creuset rock, il a changé la donne de la ville et ouvert une scène aujourd'hui devenue mythique, où l'essentiel du rock a étalonné ses refrains. C'est là, dans cette petite rue proche de la barrière d'Ornano, qu'il a établi le centre musical névralgique de Bordeaux avant de transformer une à une les différentes salles de la ville (le Luxor, le Dorémi...) en terre d'accueil des groupes. »

  129. « Punk is not dead - La scène punk à Bordeaux (1976-2016) », sur pind.univ-tours.fr (consulté le ) : « Bordeaux c’est évidemment la ville, ses groupes, ses musiciens, ses figures de la punkitudes (Grand Claude, Bidasse, Petit David, Caniche), ses lieux incontournables, le Bar des Cours, le Jimmy, le Luxor, le St-Ex, [...] ».
  130. « VIDAL, Francis », sur girondemusicbox.fr (consulté le ) : « on me propose en décembre 1984 de prendre les commandes des platines du fameux Luxor, rue Judaique, avant d’en devenir le programmateur en 1985. [...] sans oublier le Jimmy, club dans lequel je deviens Dj et programmateur en septembre 1988. ».
  131. « euthanasie pour les vieux rocke(u)rs ! : Le Luxor », sur euthanasiepourlesvieuxrockeurs.fr (consulté le ).
  132. Pierre Bernadau, Le Viographe bordelais, Bordeaux, Gazay, , 383 p. (lire en ligne), p. 217 :

    « De la rue de Cheverus et d'une rue voisine où Montesquieu a habité. En 1842 on a donné ce nom à la rue Judaïque en ville parce que le cardinal de Cheverus, archevêque de Bordeaux, est mort, le , dans cette rue, où est situé, depuis , le palais archiépiscopal. »